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thRouQh the qeneRosity
of
Stephen B. Roman
From the Library of Daniel Binchy
REVUE CELTIQUE
TOME XII
<îr
FONDEE
PAR
H. GAI DO Z
1870-1885
PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE
H. D'ARBOIS DE JUBAINVILLE ^
Membre de l'Institut, Professeur au Collège de France
AVEC LE CONCOURS DE
J. LOTH E. ERNAULT
Doyen de la Faculté des [Professeur à la Faculté des
lettres de Rennes lettres de Poitiers
ET DE PLUSIEURS SAVANTS DES ILES BRITANNIQUES ET DU CONTINENT
G. DOTTIN
Maître de Conférences à la Faculté des Lettres de Dijon
Secrétaire de la rédaction
Tome XII
PARIS
EMILE BOUILLON, LIBRAIRE-ÉDITEUR
67, RUE RICHELIEU, 67
189I
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES
DANS LE TOME XII
Pages .
ARTICLES DE FOND.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons, par H. d'Arbois
de Jubainville i , cf. 50^
Anciens noëls bretons, par H. de la Villemarqué 20
^--' The second battle of Moytura, by Whitley Stokes. . . . 52,306-308
'"'^ Noms gaulois, barbares ou supposés tels, dans les inscriptions, par
H. Thédenat 131, 254, 554
Notes on Welsh consonants, by Max Nettlau 142,369
Les derniers travaux sur la légende du Saint Graal, par Alfred Nutt. . 181
On the Irish text Togail bruidnc dd Dergi and connected stories, by
Max Nettlau 229, 444
Sacramant ann Nouel, Le Sacrement de l'extrême-onction, par F. -M.
Luzel 270
Le monnayage du nord-ouest de la Gaule, par A. de Barthélémy. . 309
Comment le druidisme a disparu, par H. d'Arbois de Jubainville. . 316
Life of Saint Féchîn of Fore, by Whitley Stokes 318
Noms bretons des points de l'espace, par E. Ernault 413
Adamnan's second vision by Whitley Stokes. ........ 420
MÉLANGES.
Documents irlandais publiés par M. E. Windisch (H. d'A. de J.). . 153
Donnotaurus, par H. d'A. de J 162
Les Hyperboréens, par S. Reinach 163
VI Table des Matières.
Saint Denis portant sa tête sur la poitrine, par H. d'A. de J. . . 166
Acigné, Aguénéac, parJ. Loth 280
Guaromaou, Coariva, par le même 280
Les romans d'Arthur, par G. Harweil Jones 281
Remarques sur les noms de lieu en -ûc en Bretagne, par J. Loth. . 386
Ledcnes, parle même 39°
Loanwords in early Irish from old norse, anglo-saxon, early english,
latin, early french, by Kuno Meyer 460
BIBLIOGRAPHIE.
Recherches sur l'origine de la propriété foncière et des noms de lieux
habités en France, par H. d'Arbois de Jubainville 168
Pinkerton's lives of the Scottish saints revised and enlarged by W.-
M. Metcalfe 285
CHRONIQUE.
Acta sancloriim Hil'erniae ex codicc
Salmanticcnsi, 393-397-
Aedilfrid, roi saxon, 298.
Aidus (saint). Sa naissance, 395.
Ainm « nom », 289.
Albeus (saint), 396.
Allia (bataille de 1'), 408.
A limer, Revue épigraphique du midi
de la France, 489.
Amérique ^l'irlandais en), 401, 403,
412.
Annales d'Ulster, 171.
Annales irlandaises, 172.
Architecture irlandaise, par J. von
Pfluck-Harttung, 485.
Argot des Tinkers ou chaudronniers
d'Irlande, 176, 501, 302.
Arthur (noms de peisonne dans le cy-
cle d'), par M. H. Zimmer, 397-
Î99-
Arthur, sa légende, 289.
\scoli. Traduction des gloses sur
Priscien, Glossaire palèo-hiber-
niqae^ 412.
Atkinson (R.), éditeur de Keating,
Trois pointes aigucs de la mort,
403, 41 2.
Auguste (fête d ), 477.
Auraicept na n-éces, 302.
Avaleur (Aube), 480.
Bardes irlandais, 471.
Basaboiates, 487.
Batiouchkof (Th.). Débat de l'âme
et du corps, 406.
Bellesheim. dschichte der KalhoUs-
ch:n Kirche in heland von der Ein-
fuhrung des Christenthums bis auf
die Gegenwart, 291, 408.
Bertrand (Alexandre;. Nos origines,
La Gaule avant les Gaulois d'aprèi
les monumen'.s et les textes, ^"ji.
Beurlier. Le culte impérial, son his-
toire et son organisation depuis Au-
guste jusqu'à Justinien, ^-j-j.
Table des Matières.
vu
BoIIandistes. Catalogus codicum ha-
giographicorum ... in Bibliothcca
nationali Parisicnsi, 301.
Brugmann (K.). Grundriss der verglei-
chenden Grammatik^ 288, 289; —
Indogermanischc Forschungen, 487.
BruidenddDerga.Sa ààle, 298, 299,
403.
Buch (pays de). Doctrine de M. Mi-
mer, 489.
Campbell (John Gregorson). The Fians
or stories, pocms and traditions of
Finnandhis warriorband, 48 1 , 482.
Campbell (lord) Archibald). Epaves de
la tradition celtique, 48 1 , 482.
Caratacus, joo.
Cdin Adamnain, 396.
Càinech (saint), 396.
Cantique breton en l'honneur de
sainte Anne d'Auray, 41 1.
Calhair, 485.
Centaine (grande), 482.
Chandeliers irlandais, 474.
Chaudronniers ou Tiiikers d'Irlande,
176, 301 , 302.
Cimbres, 305.
Cinaed ua Artacâin, 474.
Cloghdn, 485.
Côica, 486.
Colman mac Lenîne, 475.
Condlâ, 483, 484.
Conlaoch, 482.
Conchobar, roi d'UUster. Sa nais-
sance, 595 ; sa mort, 396.
Contes irlandais, 289-290.
Contes néo-celtiques, 483.
Cophur in dd muccida, 472.
Corentin (saint), 301 .
Cormac, filsd'Art. Son voyage légen-
daire, 471 , 472.
Cornavii, 173.
Comique (conte), 483.
Cours de littératureceltique, t. V, 485.
Crannog, 485.
Croix. Sa forme en Egypte et en Ir-
lande, 409.
Cûchulainn. Ses défenses magiques,
401-402 ; son épée, 472.
Cues-sur-Moselle (bibliothèque de
l'hôpital de), 399, 400.
Curmi, 288.
Davydd ab Gwilim. Edition prochaine
de ses œuvres, 295.
DeBacker. Acta Sanctorum Hiberniae,
393-397-
Débat de l'âme et du corps, 406.
Dccanti, 305.
Delisle (L.). Littérature latine et his-
toire du moyen âge, 301.
Derdriu, 483.
DeSmedt, Acta Sanctorum Hiberniae,
393-397-
Devinettes de Basse-Bretagne, 300.
Dicta Putricii, 291 .
Diphtongue 61 en irlandais, 486.
Dottin (G.), nommé maître de confé-
rences à Dijon, 489.
Douglas Hyde. Beside the fire, 290 ;
Leabhar sgculaigheachta, 289-290.
Druides, 292.
Dûil laithne, 302.
Dûn, 485.
Duodécimal (Système), 482, 483
Ebrutelmis, roi des Odryses, 484.
Edwards (W.). Etablissement des
Bretons de Grande-Bretagne sur
le continent français, 177.
Egerton Phillimore. Notes sur les
noms de lieu du pays de Galles,
'77; 178-
Egyptiens et Irlandais, 408, 409.
Epaves de la tradition celtique, 481,
482.
Epidii, 173,
VIII
Table des Matières
Epopée celtique en Irlande (L'), 485 .
Ernault (Emile) édite un cantique de
sainte Anne d'Auray, 41 1 .
Espérandieu (Emile). Inscrlp'Jons de
la cité des Lemovices, 404.
Etain (légende d'), 412.
Evans (J. Gwenogvryn), Livre Rouge
de Hergest, vol. II, 294, 295; —
publications projetées, 29^.
Examen d'irlandais en Irlande, 405-
404-.
Favé (Antoine), éditeur d'un cantique
breton, 474.
Fick. Vergleichendes Wocrterbuch der
indo-germanischen Sprachcn, 287,
488.
Find , Oisin et leur légende en Ecosse,
482.
Fitzgerald (David). Conte irlandais,
300; étude sur leur légende de
saint Martin, 410
Fomore, 406.
Gaelic Society de New-York, 403.
Gaidoz (H). Etude sur une incanta-
tion latine publiée par M.E. Win-
disch, 407-408; critique des œu-
vres de M. de La Villemarqué,
47S-
Galatie (Géographie de la), 294.
Gaster. Etude sur leSaintGraal,4i 2.
Gilbert (J.-T.). Histoire de la confédé-
ration irlandaise y 291 .
Gildas (saint), 301 .
Gloses irlandaises de la Bibliothèque
Nationale, ms.lat. 7960, 293, 294.
Graves (Charles), évêque de Limerik.
Mémoire surla forme de la croix
en Egypte, 409.
Guenolé (saint), 301, 475
Hayden (William!. An introduction to
the stud-jojthcîrish lan^udgc, 409.
Helbig, 475.
Hennessy (W.-M.), 171, 403, 479.
Hoeischer (Mathias). Noms de lieu
français en -acus, 293.
Hogan (E.). Irish phrase hook, 479.
Holder (Alfred). Allceltischer Sprach-
schalz, 305, 410.
Huemer (Jean), éditeur du grammai-
rien Virgilius Maro, 411.
Hûlsen (Ch.). Mémoire sur la bataille
de l'Allia, 408.
Inscriptions latines de la Grande-
Bretagne, 500, 485,486; — des Le-
movf«i, 404; — des Lingons, 177;
— du midi de la France, 487; —
marque de potier, 41 1.
Irische Texte, troisième série, fasci-
cule I, 470-472.
Irlandais sur le continent au ix« siè-
cle, 399-401.
Jacobs (Joseph). Ccltic fairy taies, 48 3 ,
Job (livre de) traduit en gallois,
295-
Keating. Trois pointes aiguës de la
mon, 403, 412.
K-oerting (Gustav). Laleinisch-roma-
nischcs Woerterbuch, 391.
La Borderie (A. de) édite deux vies
de saint Maudet, 411.
Limhoigin, conte irlandais, 300.
Landévennec (abbaye de) détruite par
les Normands, 301 .
Lavenot (P. -M.). Devinettes de Basse-
Bretagne, 300.
La Villemarqué (H. de), 475.
Le Braz. Soniou Brdz-Izel, 173,
305, 409.
Leonorius (saint), 301.
Liebermann (F.). Publications nouvel-
les sur l'histoire d'Angleterre au
moyen âge, 478, 479.
Lindner (P.). Mémoire sur la bataille
de l'Allia, 408.
Table des Matières.
IX
Livre de Llan Dâv, édition prochaine,
295.
Livre Rouge de Hergest, publié par
MM. John Rhys et J. Gwenogvryn
Evans, 294, 295.
Lloyd (J. E)). Noms de lieux du pays
de Galles, 177.
Loth (J.). Les mots latins dans les
langues brittonitjues, 480.
Lugus, sa fête, 476.
Luzel(F.-M.). SoniouBreiz-Izel, 173,
303, 409.
Mac Clure (Edmund). Etude sur les
noms d'homme gallois, 17e.
Macdougal (J,). Folk-lore and hero-
tales, 48 1 .
Mac Isaac (Duncan). The Fians, or
storieSj poems and traditions of
Finn and his warrior band, 48 1 -48 2 .
Man (île de), 476.
Mantelan, 481.
Martin (saint), 410.
Martyrologe d'Oengus, 410.
Maires Ollototae, 410.
Maudet (saint), 411.
Menhirs et Mercure, 484.
Meyer (Kuno) critique les doctrines
Scandinaves de M. Zimmer, 295,
296; — étudie l'argot des chau-
dronniers d'Irlande, 501-302 •,édite
la vision de Mac Conglinne, 479.
Mommsen. Res gestae divi Augusti,
305.
Monnaies attribuées par erreur à la
Galatie, 484.
Monnaies mérovingiennes, 300.
Moutiers-Saint-Jean, 481.
Mowat (R.). Inscriptions latines de
la cité des Lingons, 177.
mp final, en breton, 487.
Muccri'm (bataille de), 305.
Muirchu Maccumachteni, 292, 408.
Mùllenhoff critiqué parM. Mommsen,
305.
Musée de Saint-Germain-en-Laye,
300.
Nantu- vallée, 480.
Nasale sonnante, 487.
Noms d'hommes dans le cycle d'Ar-
thur, 397.
Noms d'hommes du pays de Galles,
176.
Noms delieux du pays de Galles, 177,
.78.
Noms de lieux français i» en -acus,
293 ; 2° d'origine celtique, 479,
480.
Notre-Dame de Kerdevet, 474.
Nutt (Alfred) critique les doctrines
Scandinaves de M. Zimmer, 295;
écrit des notes sur le Saint Graal,
412; — une étude sur la légende
d'Etain, 412; — des observations
diverses de folklore, 290, 476,482.
Oengus (martyrologe de), 410.
Ogham (langage secret dit), 302.
O'Grady (Standish). Aventures de
Cormac, fils d'Art, dans la Terre
de la Promesse, 471 ; — Silva
Gadelica, 293.
O'Growney. Son édition du Voyage
de Sncdgus et de Mac Riagla, 404.
Oi diphtongue ou résultat de con-
traction, 486.
O'Neill Russell (Th.), 403.
Onomastique galloise, 176, 177.
Ordalies irlandaises, 472.
Oswald, prince saxon en Irlande,
298, 299.
P en celtique, 477, 478.
Patrice (saint), 301, 406. Son pré-
tendu voyage à Rome, 291, 292,
408 ; — son apostolat en Irlande,
292, 406.
Table des matières.
Pauli (Cari). Alt-italische Forschun-
gen, 410.
Pfluck-Harttung (J. von). Mémoire
sur l'architecture irlandaise, 485.
Pietés suivant M. John Rhys, 404,
478; cf. p. 175.
Poèmes historiques gaéliques étudiés
dans la Scottish Review, 489.
Potier. Illiomarus, 411.
Procédure irlandaise, 471,472.
Prou (Maurice). Inventaire sommaire
des monnaies mérovingiennes de la
collection d'Amécourt, 300.
Q_en celtique, 477, 478.
Quellien (N.). La Bretagne armori-
caine, 29}.
Rabiet (Eugène). Sa mort^ 488,
Ramsay (W.-M.). Thehistorical Geo-
graphy of Asia Minor, 294.
Reinach (Salomon). Catalogue du
musée de Saint-Germain, 300; no-
tes diverses, 408, 410, 484.
Reomaus, 481 .
Res gestae divi Augusti, 305.
Rhodanus. 11 y en a quatre en Gaule,
473-
Rhothomagus, 481 .
Rhys (John). Studiesonthe Arthurian
legcnd, 289; — Livre rouge de
Hergest, vol. Il, 294, 295; —
inscriptions latines de Grande-Bre-
tagne, 300, 485, 486; — Rhind
Lectures, 30^, 404, 489; — Manx
Folk-lore and superstitions, 474;
— Mémoire sur le q chez les Cel-
tes continentaux, 477, 478 ; —
publications projetées, 295.
Sainte Anne d'Auray, 41 1.
Saint Graal étudié par MM. Gaster
et Alfred Nutt, 412.
Saisie (la) en Irlande, 296.
Sampson (John). Etude sur l'argot
des Tinkers ou chaudronniers d'Ir-
lande, 176, 301, 302.
Sauvé. Légende de saint Guénolé et
du diable, 475.
Scandinaves en Irlande suivant M.
Zimmer, 295-300, 396, 405,406.
Shelta, argot des chaudronniers d'Ir-
lande, 176, 301-302.
Scheler, Dictionnaire d'étymologie
française, 392.
Shetland (îles), 405.
Schmidt (Johannes). DieUrheimat dcr
Indo-germanen und das europaeische
Zahl-system, 482-483.
Schmit (R.). Thèse de doctorat, 486,
487-
Sédulius, poète irlandais, 399-401.
Senckus Môr, 296-298, 406.
Smertae, 173.
Snedgus et Mac Riagla. Leur voyage,
404, 405.
Soniou Breiz-lzeL 173, 303, 409.
Stangl (Th.) critique l'édition de Vir-
gilius Maro le grammairien, don--
née par Huemer, 411.
Stokes (Whitley), associé étranger de
l'Académie des Inscriptions, 409;
— publie : Hibernica (recueil de
gloses irlandaises), 171, 178; —
Mémoire sur la valeur linguistique
des annales irlandaises, 172 ; —
gloses irlandaises de la Bibliothè-
que nationale de Paris (ms. latin
7960), 293, 294; — critique les
doctrines Scandinaves de M. Zim-
mer, 295 ; — explique M^^rf5 Ollo-
toutae, 410; — édite les aventu-
res de Cormac dans la Terre de la
Promesse, 47 i ; — critique Fick,
Vergleichcndes Woerterhuch der
indo-gcrmanischen Sprachcn, 488 :
— a édité Diiil laithne, 302.
Table des Matières.
XI
Sreitberg, Indogermanische Forschan-
gen, 487.
Sulpice Sévère. Vie de saint Martin,
410.
Tdin bô Cûalngi, 472.
Terre de la Promesse, 47 1 .
Tiiurneysen (R.) collabore au Grund-
m^deM.Brugmann, 288, 289; —
propose une explication de la dé-
sinence -oialus, 391 ; — est auteur
du Kelto-romanisches, 392 ; — édite
des textes relatifs à la versification
irlandaise, 471 ; — critique le vo-
lume intitulé : Les noms gaulois
chez César et Hirtius, De bdlo
Gallico, 485.
Tinkers ou chaudronniers d'Irlande,
176, 301, 302.
Tirechan, 291.
Tir tairngire, 47 1 .
Todd. Cours de langue celtique qui
porte son nom à Dublin, 479.
Traube (L.). Etudes sur le poète ir-
landais Sedulius, 399, 400.
Triphine (sainte), 301.
Ulates suivant M. J. Rhys, 404.
Vénètes. Leur langue. 410.
Versification irlandaise, 471.
Vetto, 485.
Vigors (Philip D.), auteur d'un mé-
moire sur les chandeliers irlandais,
474 •
Vikings en Irlande, 295-300, 596,
405, 406.
Virgilius Maro, grammairien, 411.
Vision de Mac Conglinne, 479.
Waifs and strays of Celtic tradition.,
481.
Wakemjn(W.-F.). Forme de la croix
en Irlande, 409.
Williams (Charles-Albert). Die fran-
zoesischen Ortsnamen keltischer
Abkunjt, 479.
Windisch (E.), 403, a publié une
incantation latine, critique de cette
publication par M. H. Gaidoz,
407, 408 ; — a édité le Cophur in
dd muccida, 472.
Zimmer (H.). Ses doctrines sur les
Scandinaves en Irlande, 295-300,
396, 405, 406; — sur les noms
de personnes dans le cycle d'Ar-
thur, 397-399 ; — sa critique des
Acta sanctorum Hiberniae ex codice
Salmanticensi, 393-397 ; — son
édition des gloses irlandaises de la
Bibliothèque nationale de Paris
(ms. lat. 7960), 293, 294; — son
explication du parfait for-rolchan,
j'ai enseigné, 486.
TABLE, par M. E. Ernault, des principaux mots étudiés dans le t. XII
de la Revue Celtique^ p. 490.
RECHERCHES
SUR LA PLUS ANCIENNE
HISTOIRE DES TEUTONS
Sommaire : I. Race et patrie des Teutons suivant le D' Kossina, p. i. — II. Doc-
trine de M. Mommsen, p. 2. — 111. Critique par Karl Mûllenhoff de la partie
de l'Histoire romaine de M. Mommsen qui concerne les Cimbres et les Teu-
tons, p. 3. — IV. Karl Mûllenhoff a démontré que les Teutons apparaissent dans
l'histoire dès l'an 113 avant J.-C, et non pas seulement en 103 comme le dit
M. Mommsen, p. 4. — V. Il a prétendu prouver contre M. Mommsen que la patrie
des Cimbres est non le Jutland, mais la Saxe, p. 7. — VI. Le D' Kossina donne
à cette thèse un corollaire également aventure, c'est que les Teutons habitaient la
Bavière septentrionale quoique les anciens les placent beaucoup plus au nord,
probablement sur la Baltique dans le Mecklenburg, ou, suivant Karl Mûllenhoff, sur
les côtes de la Mer du Nord, p. 11. — VU. De la forme du nom des Teutons doit-
on conclure avec le D' Kossina, contrairement à la doctrine reçue, que les Teutons
étaient de race celtique ? Nous ne le croyons point, p. i j.
/. — Race et patrie des Teutons suivant le D^ Kossitia.
Le Kustos D'Gustaf Kossina in Bonn vient de publier dans la
Westdeutschc Zdtschrift fiir Geschichte und Kunst, t. IX, p. 199-
21 6, un mémoire sur les Suèves ; il y annonce l'intention de
soutenir un jour d'une façon détaillée une thèse nouvelle,
c'est que les Teutons auraient été un peuple celtique et que
ce peuple aurait habité la vallée du Main immédiatement
avant la date où il apparaît dans l'histoire romaine, à la fin du
11^ siècle avant J.-C.
« En l'an 103 avant J. C, » raconte M. Mommsen, « les
« Cimbres étaient campés chez les Fellocassi^ près de Rouen...
1 , Tite-Live, Periocha 67.
Rivut Ciltlquc, XII, i
2 H. cVArbois de Jubainville.
« quand vint se joindre à eux un peuple de même race, les
« Teutons commandés par le roi Teutobod. Par l'effet d'évé-
« nements que la tradition ne nous a pas fait connaître, les
« Teutons avaient quitté leur patrie située sur les côtes de la
« Mer Baltique et s'étaient transportés sur les rives de la
« Seine » ^ Il y a dans ces quelques mots deux grosses erreurs
suivant le D^ Kossina. La patrie des Teutons était la vallée
du Main et non les côtes de la Mer Baltique. Les Teutons
n'étaient pas de môme race que les Cimbres, c'est-à-dire Ger-
mains, les Teutons étaient Celtes.
//. — Doctrine de M. Mommsen.
Le récit des expéditions des Teutons et des Cimbres avant
leur défliite par Marins, 102, loi av. J.-C, ne nous est
parvenu qu'à l'état de fragments, et il est impossible, comme
le dit M. Mommsen, de le reconstituer autrement qu'avec une
exactitude approximative^. Cependant, suivant le même écrivain,
trois faits paraissent certains : le premier de ces faits est que
les Teutons comme les Cimbres, ces deux peuples dont la
défaite a tant illustré le nom de Marius, n'appartenaient pas à
la nation Celtique, quoique les Romains l'aient cru d'abord ;
le second de ces faits esf que la patrie primitive de ces deux
peuples est le pays habité par deux peuples de même nom, les
Cimbres dans le Danemark, les Teutons dans l'Allemagne du
Nord-Est, près de la Mer Baltique 3. Le troisième fait est
que les Teutons apparaissent pour la première fois dans l'his-
toire romaine dix ans ans après les Cimbres, c'est-à-dire en
103, l'année qui a précédé leur défaite par Marius. Telle est la
doctrine émise il y a longtemps déjà par M. Mommsen dans
le tome II de son Histoire romaine. Depuis, M. Mommsen
paraît n'avoir pas changé d'opinion : par exemple, dans le
tome V, beaucoup plus récent, de son Histoire rotnaine il nous
1. Roemische Geschichte, 6e édition, t. II, p. 181-182.
2. Aufungefâhre Richtigkeit. }^lommsen, Roemische 'Ùeschichte, 6^ édition
t. II, p. 174 note.
3. Roemische Geschichte, 6e édition (1874), t. II, p. 171.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons. 5
montre au commencement de l'ère chrétienne les Cimbres
dans le Jutland ^
///. — Critique par Karl MûUenhoff de la partie de /'Histoire romaine
de M. Mommsen qui concerne les Cimbres et les Teutons.
M. Mommsen est le prince des érudits de notre temps, c'est
en même temps un véritable historien dans le sens le plus
rigoureux de ce mot ; son Histoire romaine est de tous points
admirable : l'élévation des idées y est égale à la précision de
la forme, à la clarté de l'expression ; ce livre est aussi écrit
avec une remarquable élégance; mais l'auteur ne s'est pas
donné la peine d'y ajouter des notes pour faire connaître les
textes antiques qui servent de fondement à son exposition.
Un savant allemand fort distingué, toutefois d'une envergure
beaucoup moindre, s'est donné le malin plaisir de rechercher
cuels étaient ces textes antiques pour le récit de la guerre des
Cimbres et des Teutons. Ce savant est Karl MuUenhoff", et ses
travaux sur les sources de l'histoire des Cimbres et des Teu-
tons forment deux sections du tome II de S3. Deutsche Altertums-
kunde, p. 1 12-189, et 282-303 (1887). Ces deux sections sont
des mémoires communiqués par l'auteur à l'Académie de
Berlin dès 1872 et 1873.
Suivant lui, la presque totaUté des renseignements épars
qu'on recueille dans les historiens latins, sur les migrations
des Cimbres et des Teutons, sur leurs victoires et finalement
sur leur défaite retentissante, de 113 à loi av. J.-C, sont
empruntés à Tite-Live, et celui-ci avait tiré en grande partie
ces renseignements du premier des deux grands ouvrages his-
toriques de Posidonius, c'est-à-dire de la continuation de
Polybe en cinquante-deux livres, dans chacun desquels Posido-
nius avait écrit le récit d'une année en commençant par l'année
145 pour finir à l'année 96 av. J.-C. Posidonius est en outre la
source immédiate de Diodore de Sicile et de Plutarque. C'est
chez Posidonius que César, écrivant avant Tite-Live, a dû
puiser l'indication qu'il nous donne sur un détail de la guerre
des Cimbres et des Teutons en Gaule. En effet, dans un grand
I. Roemische Geschtchte, t. V, 2*^ édition (1883), p. 33.
4 H. d'Arbois de Jabainvilk.
discours que César met dans la bouche de l'Arverne Crito-
gnatus, on lit que pendant cette guerre les Gaulois ont été
réduits à se nourrir de chair humaine ^ Le même acte de
cruauté est mentionné plus brièvement par Strabon ^, et pro-
bablement Strabon, en écrivant ce qu'il en dit, avait sous les
yeux le récit de Posidonius : ailleurs Strabon nomme formelle-
ment Posidonius comme un des auteurs dont il a les livres
entre les mains 3 .
MûUenhoff, ayant donc pour point de départ la doctrine de
la double source des textes antiques concernant les Cimbres
et les Teutons, arrive ou croit arriver à deux résultats : l'un
est que les Teutons apparaissent dans l'histoire dés 113 et non
pas seulement en 103, comme le prétend M. Mommsen; l'autre
est que les Cimbres étaient originaires non du Danemark ou,
avec plus de précision, du Jutland ainsi que l'admet le même
savant, mais de la vallée de l'Elbe moyen, c'est-à-dire de la
Saxe : deux points très importants pour qui soutiendrait la
thèse du docteur Kossina, comme on le verra plus bas.
IV. — Karl Miïllenhoff a démontré que les Teutons apparaissent dans
l'histoire dès l'an 11^ av. J.-C. et non pas seulement en 10^ comme le dit
M. Mommsen.
D'abord une des conséquences de l'étude de Mûllenhoff est
que, dès le début de la guerre, en 113, lors de la bataille de
Noreia, où fut vaincu le consul Gnaeus Papirius Carho, les
Romains eurent en face d'eux non seulement des Cimbres,
comme M. Mommsen le suppose, mais aussi des Teutons.
L'abrégé officiel pour ainsi dire de Tite-Live, la Periocha LXIII,
ne nomme que les Cimbres. Mais Tite-Live avait aussi parlé
1. Quod nostri majores nequaquam pari bollo Cimbrorum Teutonumque
fecerunt; qui, in oppida conpulsi ac simili inopia subacti, eorum corporibus,
qui aetate ad bellum inutiles videbanlur, \\\.-3.mlo\ti^vïxnn\..DebellogaUico,
1. VII, c. 77, § 12.
2. Td Y£ X'^; àvO;oj:i03ayia; xa\ S/.uGiy.ov sfvai Xe'yaTa'., xa'i sv avây)ca!; -oÀi-
op/TjT'./.aî; /.ai KsXtû';... -ot^aa; tojto Xe'yovTa;. Strabon, 1. IV, c. 5, § 4; édi-
tion Didot, p. 167, 1. 28-31.
3 . Voyez notamment Strabon, 1. II, c. 3, § $,6; éd. Didot, p. 83, 1. 5 ;
p. 84, 1. 30. Mûllenhoff, D. A., t. II, p. 164, 165, 284.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons. 5
des Teutons, car Julius Obsequens et Velleius Paterculus
associent le nom des Teutons à celui des Cimbres quand ils
mentionnent la défliite de Papirius Carbo à Noreia en 113^;
or, la source immédiate de Julius Obsequens comme de Velleius
Paterculus est Tite Live. Avant Tite-Live, Posidonius devait
s'être exprimé dans les mêmes termes : autrement Posidonius
n'aurait pu mettre dans la bouche des soldats de Marins avant
la bataille d'Aix, en présence des Teutons alors séparés des
Cimbres, ces mots reproduits par Plutarque : Marins craint-il
le sort de Carbo et de Caepio qu'ont vaincu les ennemis ? ^
Gnaeus Papirius Carbo, le consul romain battu en 113 à No-
reia, avait donc en £ice de lui les mêmes ennemis que Marins au
moment de la bataille d'Aix en 102, c'est-à-dire des Teutons.
Le nom de Caepio nous fait descendre à une date plus récente
que la date de la bataille de Noreia, c'est-à-dire à l'année 105 ;
il en sera question plus loin.
Passons à l'année 109. C'est alors que le consul M. Junius
Silanus fut battu dans le territoire des Allobroges. Les vain-
queurs auraient été des Cimbres seulement, si l'on s'en rap-
porte à la Periocha LXV, à Eutrope, à Asconius Pedianus, à
Quintilien, ^YéghcQ, et c'est la doctrine de M. Mommsen3.
Mais Tite-Live, dans son récit de la bataille de l'année 109,
avait associé le nom des Teutons à celui des Cimbres : nous
1. C. Caecilio, Gnaeo Papirio consulibus, Cimbri Teutonique, Alpes
transgressi, foedam stragem Romanorumsociorumque fecerunt. Obsequens,
38. — Tum Cimbri et Teuloni transcendere Rhenum. Velleius Paterculus,
1. II, c. 8. — Effusa... immanis vis Germanarum gentium quibus nomen
Cimbris et Teutonis erat, cum Caepionem Manliumque consules, et ante
Carbone»! et Silanum fudissent fugassentque in Galliis et exuissent exer-
citu. Velleius Paterculus, 1. II, c. 12, § 2. — A comparer Appien, Celtica,
15 ; éd. Didot, p. 28. MùUenhoff, D. A., t. II, p. 292.
2. '"'H xi TO'j Kàpoojvo; aÙTOv so':£î zal KatTT^'ojvo;, ou; Èvi'/rjrjav 0'. -o).£-
[jLto!. Plutarque, Marins, 16. Il n'y a donc aucune conséquence à tirer du
silence de Strabon qui ne mentionne pas les Teutons et qui ne parle que
des Cimbres à propos de la défaite de Carbon près de Noreia, 1 V, c. i,
§ 8 ; éd. Didot, p. 178, 1. 43-44.
3. Eutrope, 1. IV, c. 27 ; Asconius Pedianus, Orelli, p. 80; Q.uintilien,
Dccl., III, 13; Végèce, De re militari, III, 10; MùUenhoff, D A., II,
294; Mommsen, Roemische Geschichte, t. II, p. 174.
6 H. d'Arbois de Jabairirille.
le savons par Florus^ et par Velleius Paterculus^. Un passage
de Pline donne au récit de Florus une confirmation inattendue:
suivant Florus, les Cimbres et les Teutons envoyèrent au
Sénat romain une ambassade pour demander une concession
de terres qui leur fut refusée. Or Pline rapporte qu'un jour à
Rome on demanda l'avis d'un ambassadeur teuton sur un
tableau qui représentait un vieux berger appuyé sur un bâton :
le barbare répondit qu'il ne se soucierait pas plus de posséder
l'original que la copie 3. L'ambassade contemporaine du con-
sulat de Silanus en 109 paraît être la seule que les Teutons
aient envoyée à Rome, les historiens n'en mentionnent pas
d'autre.
En 105, les Cimbres, nous apprend la Periocba, battent le
légat M. Aemilius Scaurus, le consul Q. Mallius Maximus, et
le proconsul Q. Servilius Caepio. C'est près d'Arausio, Orange,
que ces derniers sont vaincus. La Periocha ne dit rien des
Teutons. M.Mommsen, en conséquence, croit que les Teutons
ne prirent point part à cette campagne. Mais Tite-Live
avait parlé d'eux comme des Cimbres ; en sont témoins :
Florus^, Eutrope5, Orose"^, Vnlère Maxime", Velleius Pater-
1 . Cimbri, Teutoni, atque Tigurini ab extremis Galliae profugi, cum ter-
ras eorum inundasset oceanus, novassedes toto orbe quaerebant, exclusique
Gallia et Hispania, cum in Italiam remigrarent, misère legatos in castra
Silani indead senatum, petentes ut Martius populus aliquid terrae sibi daret
quasi stipendium, caeterum, utvellet, manibus atque armis suis uteretur...
Florus, 1. III, c. 3, § 1-4.
2. Velleius Paterculus, 1. II, c. 12, passage cité plus haut, p. 5, n. i.
3. Pline, 1. XXXV, § 23 ; cf. MùUenhoff, D A., t. II, p. 295.
4. Cimbri, Teutoni atque Tigurini. . . repulsi igitur, quod nequiverant
precibus. armis petere constituunt. Sed nec primum impetum barbarorum
Silanus, nec secundum Manlius, nec tertium Caepio sustincre potuerunt.
Omnes fugati, exuti castris. l-'lorus, 1. III, § 4, 5.
5 . Romani consules M. Manlius et Q.. Caepio a Cimbris et Tcutonis, Ti-
gurinis et Ambronibus, quae erant Germanorum et Gallorum gentes, victi
sunt juxta flumen Rhodanum. Eutrope, 1 V, c. i ; cf. MùUenhoff, D. A.,
t. II, p. 298.
6 Anno ab Urbe condita DCXLII Gains Manlius, consul, et Caepio pro
consule, adversus Cimbros et Teutonos . . . missi . . , victi sunt Orose,
V, 16.
7. L. autem Rheginus. . ., tribunus plebis, Caepionem in carcerem con-
jectum, quod illius culpa exercitus noster a Cimbris et Teutonis videbatur
deletus, veteris arctaeque amicitiae memor, publica custodia liberavit. Va-
lère-Maxime, 1. iV, c 5, § 3 ; cf MùUenhoff, D. A., t II, p. 298.
Recherches sur la plus ancienne hisloire des Tenions. 7
culus^ Avant d'être nommés à cette occasion par Tite-Live,
les Teutons l'avaient été par Posidonius : deux passages de
Plutarque l'attestent : l'un appartient à la vie de Marius, il a
été cité plus haut à propos de la bataille de Noréia^; l'autre
appartient à la vie de Sertorius et nous apprend que ce grand
capitaine, au début de sa carrière, combattit sous les ordres de
Caepio contre les Cimbres et les Teutons 3.
MûUenhoff a donc démontré contre M. Mommsen que les
Teutons apparaissent dans l'histoire avant l'année 103. Leur
jonction à cette date en Belgique avec les Cimbres, dont ils
s'étaient momentanément séparés pendant l'expédition de ces
derniers en Espagne, n'est pas le premier fait connu de leur
histoire 4,
F. — Karl Mûllcnhoff a prétendu prouver contre M. Mommsen que la patrie
des Cimbres est non le Jutland, mais la Saxe.
Mûllenhoff" ne s'est pas contenté de cette rectification.
Il a prétendu prouver que M. Mommsen se trompait quand
il donnait aux Cimbres le Jutland pour lieu d'origine. C'est
cependant la doctrine qui résulte du témoignage concordant
de Ptolémée, de Tacite, de Pline, de Mêla, de Strabon et de la
célèbre inscription d'Ancyre^ où nous est conservé le texte
officiel des Res gesta divi Augusti.
Ptolémée appelle le Jutland Chersonnèse Cimbrique5 et fait
des Cimbres les habitants les plus septentrionaux de la Ger-
manie^.
Les Cimbres touchent l'Océan, dit Tacite; c'est aujourd'hui,
1. Voir p. 5, n. I. le passage déjà cité du livre II, c 12.
2. Plutarque, Marius, 16, plus haut, p. 5, n. 2.
3. IIpwTOv [jiÈv oùv K:';jLÎpfjjv /.aL Tc'jro'vtov £rj.6£6Xr,y.0T(jjv £'.;; FaXa-'^av,
aTpaT£uoij.îvo; G-6 Kat-''wv'.. Plutarque, Sertorius, 3.
4. Cimbri, vastatis omnibus quae inter Rhodanum et Pyrenaeum sunt,
per saltum in Hispaniam transgressi. ibique multa populati, a Celtiberis
iugalisunt, reversique in Galiiam, Vellocassis (et non bellicosis) se Teutonis
junxerunt. Periocha 6j Cf. Strabon, 1. IV, c. 4, § 3. éd. Didot, § 163,
§ 25-27-
5. Ptolémée, 1. II, c. n, § 2; édition Didot, p. 249, 1. i ; § 7, p. 257,
1. 4-S; § 16, p. 276. 1. I, 5.
6. Ptolémée, 1. II, c. 1 1 , 5 7 ; éd. Didot, p. 258. 1. 1-2.
8 H. d'Arhois de Jubainvillc.
ajoute-t-il, un petit état, mais il est grand par la gloire', et
Tacite continue en rappelant leurs victoires contre les armées
romaines, enfin leur défaite par Marins. Pline nous montre
une flotte romaine longeant sous Auguste les côtes de la Ger-
manie jusqu'au promontoire cimbrique^. « Le promontoire
des Cimbres s'avançant », dit-il, « au loin dans les mers, forme
une péninsule qui s'appelle Tastris »5, c'est le Jutland. Mêla
place au delà de l'Elbe un grand golfe appelé Codanus, sur
ses bords habitent les Cimbres 4. Déjà Strabon mentionne le
promontoire des Cimbres 5.
Ces textes rangés dans Tordre inverse de l'ordre chronolo-
gique, en commençant par Ptolémée au deuxième siècle de
notre ère, et en finissant par Strabon au commencement du
premier, reproduisent les résultats de? observations faites en
l'an 5 de notre ère par la flotte qui accompagna Tibère dans
son expédition par terre dans la Germanie septentrionale
jusqu'à l'Elbe. Voici les paroles d'Auguste dans un texte
officiel : « [Par mon ordre, le commandant] de la flotte, par-
« tant' de l'embouchure du Rhin, navigua vers la région du
« soleil levant jusqu'à [la plage scythique(?)]où ni par terre ni
« par mer aucun Romain n'était arrivé avant ce temps-là : les
« Cimbres, les Charydes, les Semnons et d'autres peuples
« germains de la même contrée demandèrent par des ambas-
« sadeurs mon amitié et celle du peuple romain.^ »
L'exactitude de cette assertion solennelle est confirmée par
1 . Eumdem sinum proximi oceano Cimbri tenent, parva nunc civitas
sed gloria ingens. Gcrniania, c. 57.
2 . Septentrionalis vero oceanus majore ex parte navigatus est auspiciis
divi Augusti, Germaniam classe circumvecia ad Cimbricum promuntorium.
Pline. 1. II, § 167; cf. 1. IV, § 96, et Velleius Paterculus, livre II, c. 106.
C'était en l'an 5 de notre ère ; cf. Mommsen, RoemiKhe Geschichte, t. V,
2^ édition, p. 35.
3. Promuntorium Cimbrorum, excurrens in maria longe, poeninsulara
efficit quae Tastris appellatur. Pline, 1. IV, § 97.
4. Super Albim Codanus ingens sinus... In eo sunt Cimbri. Mêla,
1. III, c. 3.
5. Strabon, 1. VII, c 2, § i ; éd. Didot p. 243, 1. 21.
6. Corpus inscript ionuni hlinarum, t. III, p. 782, et 796, I. l^-lS. Cf.
MùUenhotï, D. A., t. II, p. 285 note. MùUenhoff tire les mo\s scythicam pla-
gam du passage correspondant de Pline, 1. II § 167. Le nombredes lettres,
quatorze, est exactement ce qu'il faut pour combler la lacune de l'inscription.
RECHERCHES
SUR LA PLUS ANCIENNE
HISTOIRE DES TEUTONS
Sommaire : I. Race et patrie des Teutons suivant le D^ Kossinna, p. i. — II. Doc-
trine de M. Mommsen, p. 2. — III. Critique par Karl Mûllenhoff de la partie
de l'Histoire romaine de M. Mommsen qui concerne les Cimbres et les Teu-
tons, p, 5. — IV. Karl Miillenhoff a démontré que les Teutons apparaissent dans
l'histoire dès l'an 115 avant J.-C, et non pas seulement en loj comme le dit
M. Mommsen, p. 4. — V. Il a prétendu prouver contre M. Mommsen que la patrie
des Cimbres est non le Jutland, mais la Saxe, p. 7. — VI. Le D' Kossinna donne
à cette thèse un corollaire également aventuré, c'est que les Teutons habitaient la
Bavière septentrionale quoique les anciens les placent beaucoup plus au nord,
probablement sur la Baltique dans le Mecklenburg, ou, suivant Karl Miillenhoff, sur
les côtes de la Mer du Nord, p. 11. — VII. De la forme du nom des Teutons doit-
on conclure avec le Dr Kossinna, contrairement à la doctrine reçue, que les Teutons
étaient de race celtique ? Nous ne le croyons point, p. 1 5.
/. — Race et patrie des Teutons suivant le D^ Kossinna.
Le KustosD'Gustaf Kossinna in Bonn vient de publier dans
la Westdeutsche Zeitschrift filr Geschichte und Kimst, t. IX,
p. 199-216, un mémoire sur les Suèves; il y annonce l'inten-
tion de soutenir un jour d'une façon détaillée une thèse nou-
velle, c'est que les Teutons auraient été un peuple celtique et
que ce peuple aurait habité la vallée du Main immédiatement
avant la date où il apparaît dans l'histoire romaine, à la fin du
11^ siècle avant J.-C.
« En l'an 103 avant J. C, » raconte M. Mommsen, « les
« Cimbres étaient campés chez les Vdlocassl^ près de Rouen...
1 Tite-Live, Periocha 67.
Revue Celtique, XII. 1
2 H. d^Arbois de Jubainville.
« quand vint se joindre à eux un peuple de même race, les
« Teutons con:y|fiandés par le roi Teutobod. Par l'effet d'évé-
« nements que la tradition ne nous a pas fait connaître, les
« Teutons avaient quitté leur patrie située sur les côtes de la
« Mer Baltique et s'étaient transportés sur les rives de la
« Seine » ^ H y a dans ces quelques mots deux grosses erreurs
suivant le D' Kossinna. La patrie des Teutons était la vallée
du Main et non les côtes de la Mer Baltique. Les Teutons
n'étaient pas de même race que les Cimbres, c'est-à-dire Ger-
mains, les Teutons étaient Celtes.
//. — Doctrine de M. Mommsen.
Le récit des expéditions des Teutons et des Cimbres avant
leur défaite par Marins, 102, loi av. J.-C, ne nous est
parvenu qu'à l'état de fragments, et il est impossible, comme
le dit M. Mommsen, de le reconstituer autrement qu'avec une
exactitude approximative-. Cependant, suivantle même écrivain,
trois faits paraissent certains : le premier de ces faits est que
les Teutons comme les Cimbres, ces deux peuples dont la
défaite a tant illustré le nom de Marins, n'appartenaient pas à
la nation Celtique, quoique les Romains l'aient cru d'abord ;
le second de ces faits est que la patrie primitive de ces deux
peuples est le pays habité par deux peuples de même nom, les
Cimbres dans le Danemark, les Teutons dans l'Allemagne du
Nord-Est, près de la Mer Baltique^. Le troisième fait est
que les Teutons apparaissent pour la première fois dans l'his-
toire romaine dix ans après les Cimbres, c'est-à-dire en
103, l'année qui a précédé leur défaite par Marins. Telle est la
doctrine émise il y a longtemps déjà par M. Mommsen dans
le tome II de son Histoire romaine. Depuis, M. Mommsen
paraît n'avoir pas changé d'opinion : par exemple, dans le
tome V, beaucoup plus récent, de son Histoire romaine il nous
1. Roemische Geschichte, 6^ édition, t. II, p. 181-182.
2. AuJ ungejàhre Richligkeit. Morarasen, Roemische Geschichte, b« édition,
t. II, p. 174 note.
3 Roemische Geschichte, 6^ édition (1874), t. II, p. 171.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons. 1 5
nom de Glaesiae que la géographie romaine attribue à l'en-
semble du groupe d'îles qui borde les côtes méridionales de
la Mer du Nord; les Grecs qui appellent l'ambre •f(A£-/,":pcv ont
traduit Glaesiae par Electrides^
Le D' Kossinna rejette ce système comme le premier. Sui-
vant lui, les Teutons n'ont pas plus habité les côtes de la Mer
du Nord que celles delà Baltique. Apparaissant dans l'histoire
en l'année 113 comme les Cimbres, ils étaient certainement leurs
voisins. Les Cimbres habitaient la Saxe, Mullenhoff l'a dé-
montré (?). Donc la patrie des Teutons touchait la Saxe.
C'était une région celtique, car les Teutons portent un nom
celtique et par conséquent sont celtes. Or deux régions cel-
tiques touchent la Saxe : l'une au sud-est est la Bohême, alors
habitée par les Boii ; l'autre au sud-ouest est la vallée du Main,
aujourd'hui comprise dans la Bavière du Nord, le D'' Kos-
sinna y met les Teutons. Que fait-il des Volcae-}
VII. — De la forme du nom des Tenions doit-on conclure avec le D"" Kossinna,
et contrairement à la doctrine reçue, que les Teutons étaient de race celtique ?
Nous ne le croyons point.
Un des points d'appui de la doctrine géographique du D' Kos-
sinna est la croyance que les Teutons sont Celtes. Cette
croyance est la cause principale pour laquelle il rejette à la
fois l'opinion reçue qui met les Teutons sur la Baltique dans le
Mecklenburg, et le système de Mùllenhofi qui les transporte
sur les côtes de la mer du Nord, dans les Pays-Bas, le Hanovre
et l'Oldenburg. Sur quoi cette croyance est-elle fondée ? César
et Pline disent formellement que les Teutons sont Germains.
En l'an 58 av. J.-C, menant son armée combattre les Ger-
mains d'Arioviste, César veut donner à ses soldats confiance
dans le succès : Nos pères, leur dit-il, ont fait l'expérience de
ce que vaut l'ennemi au devant duquel je vous conduis: deux
peuples germains, les Cimbres et les Teutons, ont été vaincus
glorieusement par les troupes romaines que Marins com-
1. Pline, 1. IV, § 103.
2. Ea quae fenilissima Germaniae sunt loca circum Hercyniam silvam...
Volcae Tectosages occupaverunt, atque ibi consederunt, quae gens ad hoc
tempus his sedibus sese continet. César, De bello gallico, 1. VI, c. 24,
i6 H. d'Artois de Jiwainville.
mandait; et plus récemment d'autres Germains, qui avaient
appris de nous le maniement des armes et la discipline, ont été
battus par nous dans la guerre servile^
Cette dernière assertion de César est justifiée par d'autres
textes où l'on voit que des esclaves germains ont lutté contre
les Romains pendant la guerre servile en 72 et en 71. Karl
MûUenhoff a réuni les passages des auteurs de l'antiquité qui
concernent ces Germains et Gannicus leur chef 2.
Pline le Naturaliste est d'accord avec César sur l'origine
germanique des Teutons. « Il y a », dit-il, « cinq races ger-
ce maniques ... la seconde est celle des Ingyaeones dont font
« partie les Cimbri, les Teutoni et les Chauci 3 .
Nous n'avons aucune conséquence ethnographique à tirer
des textes antiques qui remontent à l'époque où les Romains
ne savaient pas distinguer les Germains des Gaulois. On ne
peut non plus opposer à la doctrine de César et de Pline les
documents contemporains de œs deux auteurs-^ ou postérieurs à
eux 5 et dans lesquels persiste, par une sorte de routine, l'usage
de la confusion entre les Celtes et les Germains.
Le D"" Kossinna ne s'appuie pas sur les écrivains de l'antiquité.
Il n'a qu'un argument et cet argument repose sur la linguis-
tique. Le nom des Teutons, Teutoni, n'est pas germanique,
prétend-il, il est gaulois. C'est déjà l'enseignement de Karl
MûUenhoff^ : si ce mot avait été germanique, les Germains
du temps de Marins auraient prononcé Theudanâs, plus tard
en dialecte gothique Thiudanôs. Sans doute, ce mot n'est
parvenu aux Romains que par l'entremise des Gaulois ; mais
1 . Factura ejus hostis periculura patrum nostrorura memoria, cura, Cim-
bris et Teutonis a Gaio Mario pulsis, non minorera laudem exercitus quam
ipse imperator meritus videbatur. Factura etiam nuper in Italia servili tu-
muhu, quos taraen aliquid usus ac disciplina, quae a nobis accepissent, su-
blevarent. César, De bello gallico, 1. 1, c. 40, § 5.
2. Mullenhoff, D. ^., t. II, p. 155.
3. Pline, 1. IV, § 99.
4. G. Marins influentes in Italiam Gallorum raaximas copias repressiî.
Cicéron, Deprovittciis consularihus, 13, 32.
5. n^o 01 Twv xo'j Map^O'j '\)T.3.ii'.ùrj ...-/ifjaa KcÀtûv sî; ttjv 'lTaX;av /.ai
Trjv FaXaTtav EÎasXaXî ... $9' o'j; ô Mâpto; ajîoaTaXsl; a7:avTa; ots-^ôetpe. Ap-
pien, De rébus gallicis, I, 2; édition Didot, p. 24.
6. D. A., t. II, p. 113 et suivantes.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons. 9
un passage de Strabon, qui nous apprend qu'on a vu à Rome
sous Auguste les ambassadeurs des Cimbres. Les Cimbres,
rapporte Strabon, avaient pour prêtresses des femmes à che-
veux blancs qui égorgeaient les prisonniers de guerre en faisant
couler le sang dans une chaudière d'airain ^ Ils envoyèrent à
Auguste cette chaudière sacrée : leurs ambassadeurs lui deman-
dèrent son amitié et le pardon de leurs torts; quand ils eurent
obtenu ce qu'ils désiraient, ils retournèrent chez eux-.
Suivant MûUenhoff, M. Mommsen, qui prend ces textes au
pied de la lettre, est victime d'une illusion qui est la consé-
quence des doctrines géographiques reçues à Rome au
deuxième siècle avant notre ère, quand pour la première fois
on y entendit parler des Cimbres. Les marins de la flotte
d'Auguste n'ont pas trouvé de Cimbres dans le Jutland, mais
ils ont cru en voir. Auguste n'a pas reçu d'ambassadeurs
cimbres, mais il s'est imaginé en recevoir, ou, sans commettre
personnellement cette erreur, il a pris plaisir à laisser croire
aux Romains que des envoyés de cette nation célèbre étaient
venus soUiciter sa bienveillance. Voici comment ce curieux
phénomène s'est produit :
La géographie des Romains au deuxième siècle avant notre
ère n'est autre chose que la géographie grecque. Or, dès le
quatrième siècle, suivant la géographie grecque telle que nous
la donnent par exemple Ephore et Aristote, les Celtes sont
voisins d'une mer qui déborde et qui engloutit les maisons, en
sorte que les eaux leur font périr plus de monde que la
guerre?. Quand les Cimbres apparurent en 113, on crut que
c'étaient des Celtes, c'est-à-dire en latin des Galli'*, et on
expliqua leur migration par un débordement de la mer qui,
1. Strabon, 1. VII, c. 2, § 5 ; édition Didot, p. 244, 1. 3.
2. Strabon, 1. VII, c. 2, § i ; édition Didot, p. 245, 1. 22-27.
3. Ephore cité par Strabon, 1. VII, c. 2, § i ; édition Didot, p. 245,
1. 55-36. Aristote, Ethic. Nie, III, 10; Ethic. Eitd., III, i; éd. Didot,
t. II, p. 32, 1. 59-41 ; p. 210, 1. 9. Voyez les textes réunis par Mùllenhoff,
D. A., t. I, p. 231-235.
4. C'est la doctrine de Salluste : Per idem tempus adversus Gallos ab
ducibus nostris Q.. Caepione et C. Manlio maie pugnatum. Salluste, Belhini
Jugiirthinum. Il s'agit de la campagne de l'année 105 contre les Cimbres
et les Teutons. Chez Appien, Illyrica, IV, éd. Didot, p. 372, les Cimbres
sont des Celtes.
10 H. d'Arbois de Juhainville.
pensait-on, les chassait de leur pays. Posidonius contesta
l'exactitude de cette explication ^ Mais Tite-Live la repro-
duisit : nous le savons par son abréviateur Florus : « Les
« Cimbres, les Teutons, les Tigurini arrivés en fugitifs des
« extrémités de la Gaule parce que l'Océan avait inondé leurs
« terres, cherchaient dans le monde entier une patrie nou-
« velle-. » Dans cette phrase il y a deux idées à remarquer;
l'une est la croyance au débordement de la mer, cause imagi-
naire de la migration des Cimbres ; l'autre concerne la situa-
tion des Cimbres à l'extrémité de la Gaule : c'est une idée
grecque comme la première. Les Cimbres venaient de l'extré-
mité du monde et du bord de la mer extérieure au ii'= siècle,
comme au siècle précédent les Celtes ou Calâtes qui enva-
hirent la Grèce; c'était pour ceux-ci au troisième siècle la doc-
trine de Callimaque : les Celtes qui, en 279, profanèrent le
temple de Delphes arrivaient, dit Callimaque, de l'extrême
Occident?. Suivant Pausanias copiant Jérôme de Cardie, ils
habitaient l'extrémité de l'Europe sur une grande mer 4.
Telles étaient les doctrines reçues à Rome au 11'= siècle de
notre ère quand on y entendit parler des Cimbres, des Teu-
tons et de leurs redoutables exploits. L'enseignement était le
même un siècle plus tard au temps de l'empereur Auguste.
Quand donc, en l'an 5 de notre ère, la flotte d'Auguste
atteignit l'embouchure de l'Elbe et le Jutland, les marins qui
la montaient pensèrent être parvenus à l'extrémité de la
Celtique des Grecs, de cette Celtique dont la Germanie formait
la portion orientale, comme nous l'apprend Denys d'Halicar-
nasse. Ces marins conclurent qu'ils atteignaient le pays des
Cimbres, ils appelèrent Cimbres les habitants du Jutland ; ils
le firent de très bonne foi. Christophe Colomb, qui en abor-
dant en Amérique croyait arriver dans l'Inde, était aussi de
1. Strabon, 1. VII, c. 2, § 1-3 ; édition Didot, p. 245-244.
2. Cimbri, Teuloni atque Tigurini, ab extremis Galliae profugi, cum ter-
ras eorum inundasset Oceanus, novas sedes toto orbe quaerebant. Florus,
3. 'Oi^'-yovot TiTT^v;; a-j' inr.ion-o cayaroojvro:. In Delum.
Pausanias, 1. 1, c. 3, § 6; édition Didot, p. 5, 1. 21-22.
Recherches sur la [lus ancienne his!oire des Tentons. 1 1
bonne foi quand il appela Indiens les indigènes de l'Amérique,
et cette dénomination a prévalu. Le nom de péninsule cim-
brique est dû à un phénomène psychologique du même genre
et les Cimbres prétendus, qui vinrent implorer l'amitié
d'Auguste et lui apporter leur chaudron sacré, avaient au nom
de Cimbres le droit qu'ont au nom d'Indiens les indigènes
des îles et du continent américain.
Les Cimbres n'habitaient pas le Jutland, la situation de
leur patrie est tout indiquée par le premier fait connu de leur
histoire. Ils ont attaqué les Boii étaWis dans la forêt Hercynie,
c'est-à-dire dans la Bohême moderne, ou en d'autres termes
dans la vallée du haut Elbe ; c'est de là qu'ils ont gagné au
sud du Danube le pays des Taurisci, dit plus tard.Norique,
et qu'ils ont été livrer la bataille de Noreia, aujourd'hui
Neumarkt en Stirie, au consul Cn. Papirius Carbo, l'an 113
av. J.-C. ^ Quand, avant cette bataille, ils ont voulu con-
quérir la vallée du haut Elbe, ils habitaient la vallée de
l'Elbe moyen, les environs de Dresde, de Leipzig, de Halle,
de Magdebourg, la Saxe royale, ducale et prussienne, nulle-
ment le Jutland.
Telle est la thèse de MûUenhoff-'; la critique dirigée par ce
savant contre la doctrine de M. Mommsen, qui est univer-
sellement reçue, est certainement ingénieuse, elle peut sem-
bler séduisante, mais il n'est guère probable qu'elle engendre
la certitude dans beaucoup d'esprits. Quelques-uns douteront
que les Cimbres aient habité le Jutland, on ne démontrera pas
qu'ils ne l'aient point habité, on ne prouvera pas non plus
que la Saxe moderne ait été leur patrie. Telle est du moins
notre opinion.
VI. — Le D^ Kossina admeltant l'exactitude de la thcse de Karl MùUeiihoff sur
la patrie des Cimbres lui donne un corollaire également aventuré: c'est que les
Teutons habitaient la Bavière septentrionale, quoique les anciens les placent
beaucoup plus au nord, probablement sur la Baltique dans le Mccklenburg ou,
suivant Karl Mùllenhoff, sur les côtes de la Mer du Nord.
Le D"" Kossina est d'un avis différent : il croit établi que la
1. Posidonius cité par Strabon, 1. VII, c. 2, § 2; éd, Didot, p. 244.
2. D. A., t. II, p. 289.
12 H. d'Arbois de Jubainville.
vallée de l'Elbe moyen, la Saxe moderne, est la patrie des
Cimbres ; et, voyant que des l'année 113 les Teutons sont
associés aux migrations des Cimbres, il pense que les Teutons
étaient voisins des Cimbres ; il leur donne pour domicile la
vallée du Main, c'est-à-dire la partie septentrionale du
royaume moderne de Bavière, région qui touche au sud-ouest
la Saxe ducale.
Cette thèse nouvelle est une conséquence de celle que
Mûllenhoff a émise sur la patrie des Cimbres. MaisMûllenhoff
n'avait pas tiré cette conséquence ; il croyait comme
M. Mommsen, comme les anciens, comme tous les modernes,
que les Teutons habitaient les côtes septentrionales de l'Alle-
magne moderne. Zeuss pensait de même, quoiqu'il y ait
entre le système de Zeuss et celui de Mûllenhoff une diffé-
rence de détail qui sera signalée plus loin.
La doctrine de Zeuss et de Mûllenhoff est celle des anciens.
Tite-Live, comme nous l'apprend son abréviateur Florus, fait
venir les Teutons comme les Cimbres des bords de l'Océan ^
Mêla place les Teutons avec les Cimbres sur les bords du
Sinus Codanus, c'est-à-dire du Cattegat, qu'il confond avec la
Mer Baltique^. Pline fait des Teutons un des trois rameaux
de la branche septentrionale des Germains ; suivant lui, les
Ingyaeones se divisent en Chauci, en Cimbres et en Teutons 5,
Les Chauci habitaient les côtes de la Mer du Nord, entre
l'Ems et l'Elbe, sur les deux rives du Weser, dans l'Olden-
burg et le Hanovre moderne ; les Cimbres et les Teutons
paraissent, suivant Pline, avoir été leurs voisins orientaux, les
uns dans le Jutland, les autres sur les côtes de la Mer Baltique,
dans le Mecklenburg. Ptolémée place les Teutones au delà de
l'Elbe, dans le Mecklenburg, à côté des Tcutonoari qui sem-
blent être une variété des Teutones ^.
1 . Florus, 1. III, c. 3, § I.
2. In eo [sinu Codano] sum Cimbri, et Teutoni. Mêla, III, 3.
3. Alterum genus Ingyaeones, quorum pars Cimbri, Teutoni, Chau-
corum gcntes. Pline, 1. IV, ^ 99.
4. Ptolémée, 1. II, c. 11, 5 9; édition Didot, t. I, p. 261, 1. i et 2.
Comparez la carte de la Germanie de Ptolémée par Kiepert, chez Mûllen-
hoff, D. A., t. II, planche IV.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons. i ]
De ces textes il faut rapprocher une citation de Pythcas
par Pline : « Pythéas dit que les Gutons, peuple de Ger-
« manie, habitent un golfe nommé Metonomon, à mille
« stades (i,iio kilomètres) de l'Océan. De cet estuaire à l'île
« appelée Abalus, il y a un jour de navigation. En été, les
« flots rejettent l'ambre sur cette île, c'est ainsi que se
« nettoie la mer au dégel. Les habitants d' Abalus se servent
« de l'ambre pour faire du feu et le vendent aux Teutons,
« leurs voisins. Timée a cru à ce récit de Pythéas, mais il
« appelle Basilia l'île d' Abalus ^ » Ce texte a fliit beaucoup
travailler l'esprit des savants. On a d'abord reconnu que
Pythéas n'avait pu parler de la Germanie ; il a dû écrire
« peuple de Scythie » ou quelque chose d'approchant. En effet,
le récit de Pythéas arrangé par Timée a pénétré chez Diodore
de Sicile : « En face de la Scythie, qui est au delà de la Ga-
« latie, dit Diodore, il y a une île de la mer prés de l'Océan;
« cette île s'appelle Basilia (l'Abalus de Pythéas) : dans cette
« île, les flots rejettent en abondance la matière appelée
« ambre qui n'apparaît nulle part ailleurs... L'ambre se réunit
« dans l'île dont nous venons de parler; les habitants la
« transportent sur le continent en face, d'où il est conduit
« chez nous -. »
Nous corrigerons donc le texte de Pline en le faisant com-
mencer ainsi : « Pythéas a dit que les Gutons, peuple de
« Scythie ».
On a ensuite fait observer qu'il y a dans ce passage de Pline
une contradiction évidente. Pline commence par dire que du
territoire des Gutons à l'île d' Abalus il y a une journée de
1 . Pythéas Gutonibus, Germaniae genti, adcoli aestuarium Metono-
mom nomine ab oceano spatio stadiorum sex milium; ab hoc diei naviga-
tione abesse insulam Abalum ; illo per ver fluctibus advehi (sucinum) et
esse concret! maris purgamentum, incolas pro Hgno ad ignem uti eo, pro-
xumisque Teutonis vendere. Huic et Timaeus credidit, sed insulam Basi-
liam vocavit. Pline, 1. XXXVII, §55; édition Teubner-Janus, t. V,p. 148.
2. Tfj; Sx-uO^'a; xr]i ii-ïp -rfiV FaXa-i'av xatavTtxpù vf|ad; èai'. T^ilayio. y.ctzoï.
Tov 'Q/.ïavov f) T^poaayopEuOfxevT] Baai'Xcta. EU taijTTjv ô xXijoojv Èy.SâXXet oai{;;Xèç
to /aÀo'j[ji£vov rjXs/.Tcov, oùôa[aoù cï tt;; oly.OD^vn^i tpatvop.£vov. .. To yàp fjXE/.-
Tpov C'jvayâycTat p.£v £v xt] ~poi:zr^ixivrj vr-Jato, xo[i.;î^£Ta'. Sa Gtco twv £y/top;tov
Tcpoç TTjv (xvTinEpav 7j';:£[pov, 8;" f,ç çi£p£Tai npôi toù; xaô' rjjjLa; xo7:ou;. Diodore,
1. V, c. 33, § I, s ; éd'. Didot, t.'l, p. 267-268.
14 W- d' Artois de Jiivainville.
navigation, et il ajoute que les habitants d'Abalus vendent leur
ambre aux Teutons leurs voisins. Ces Teutons semblent iden-
tiques aux Gutons dont il a d'abord parlé. Cette probabilité se
change en certitude quand on lit le fragment de Diodore qui
est un autre arrangement de Pytheas. Les vendeurs d'ambre
transportent, dit Diodore, leur ambre sur le continent en face.
Or, ce continent en face est précisément, d'après Pline, le terri-
toire des Gutons. Il faut donc chez Pline lire deux fois Gutons
ou deux fois Teutons.
Zeuss a proposé le premier système : suivant lui, Pythéas
n'a dit mot des Teutons dans le passage précité, il avait écrit
deux fois le nom des Gutons qui seraient les ancêtres des
Prussiens, peuple étranger à la race germanique. Zeuss croit
reconnaître le golfe Mentonomon dans le Frisches-Hatf qui
sur quatre-vingts kilomètres longe la Baltique entre Dantzig et
Koenigsberg ^ ; quant à l'île Abalus ou Basilia, il pense que
c'est l'île russe d'Oesel dans la Baltique, au nord de Riga.
Le second système est celui de Mûllenhoff : Pythéas avait
parlé des Teutons et non des Gutons. Pythéas n'avait pas dé-
passé l'embouchure de l'Elbe, donc les Teutons de Pythéas
sont un peuple établi sur les côtes de la Mer du Nord. Cette
doctrine est inconciliable avec le texte de Pline que nous
avons donné et qui met le golfe Metonomon à six mille stades
de l'Océan. Mais nous avons adopté la leçon de Louis Janus,
Sillig avait donné une leçon différente : il faudrait lire chez
Phne en combinant la leçon de Sillig avec les corrections pro-
posées par Mûllenhoff : « Pythéas a dit que les Teutons, peuple
« de Scythie, habitaient un golfe de l'Océan appelé Mento-
« nomon et long de six mille stades » ^, et Pythéas aurait ap-
pelé Mentonomon la partie méridionale de la Mer du Nord
sur les côtes du royaume des Pays-Bas et de l'Allemagne, son
île Abalus serait une des nombreuses îles qui s'étalent le long
de ces côtes; les Romains ont trouvé dans ces îles de l'ambre,
en latin glaesum, de là le nom de Glaesaria donné à une de ces
îles par les soldats de Drusus l'an 12 av. J.-C.3 ; de là aussi le
1. Zeuss, Die Deutschen, p. 135, 269-270; cf. p. 672-673.
2 . Aestuarium Oceani Mentonomon nomine spatio stadiorum sex milium.
3 . Pline, 1. IV, § 97; 1. XXXVII, § 42.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons i 5
nom de Glœsiae que la géographie romaine attribue à l'en-
semble du groupe d'îles qui borde les côtes méridionales de
la Mer du Nord; les Grecs qui appellent l'ambre -oAsx-pcv ont
traduit Glaesiae par Electrides ^
Le D^ Kossina rejette ce système comme le premier. Sui-
vant lui, les Teutons n'ont pas plus habité les côtes de la Mer
du Nord que celles de la Baltique. Apparaissant dans l'histoire
en l'année 1 13 comme les Cimbres, ils étaient certainement leurs
voisins. Les Cimbres habitaient la Saxe, Mùllenhoff l'a dé-
montré (?). Donc la patrie des Teutons touchait la Saxe.
C'était une région celtique, car les Teutons portent un nom
celtique et par conséquent sont celtes. Or deux régions cel-
tiques touchent la Saxe : l'une au sud-est est la Bohême, alors
habitée par les Boii; l'autre au sud-ouest est la vallée du Main,
aujourd'hui comprise dans la Bavière du Nord, le D^ Kos-
sina y met les Teutons. Que fait-il des Volcae\
VII. — De la forme du nom des Teutons doit-on conclure avec le D^ Kossina
et contrairement à la doctrine reçue, que les Teutons étaient de race celtique ?
Nous ne le croyons point.
_ Un des points d'appui de la doctrine géographique du D-" Kos-
sina est la croyance que les Teutons sont Celtes. Cette
croyance est la cause principale pour laquelle il rejette à la
toisl opinion reçue qui met les Teutons sur la Baltique dans le
Mecklenburg, et le système de Mùllenhoff qui les transporte
sur les cotes de la mer du Nord, dans les Pays-Bas, le Hanovre
et l'Oldenburg. Sur quoi cette croyance est-elle fondée } César
et Pline disent formellement que les Teutons sont Germains.
En l'an 58 av. J.-C, menant son armée combattre les Ger-
mains d'Arioviste, César veut donner à ses soldats confiance
dans le succès : Nos pères, leur dit-il, ont fait l'expérience de
ce que vaut l'ennemi au devant duquel je vous conduis : deux
peuples germains, les Cimbres et les Teutons, ont été vaincus
glorieusement par les troupes romaines que Marius com-
1. Pline, l.IV, § 103.
2. Ea quae fertilissima Germaniae sunt loca circum Hercyniam silvam
Volcae Tectosages occupaverunt, atque ibi consederunt, quae gens ad Le
tempus his sedibus sese continet. César, De bello aallico 1 VI c .4
,6 H. d'Arbois de Jubainville.
mandait, et depuis d'autres Germains, qui avaient appris de
nous le maniement des armes et la discipline, ont été battus
par nous dans la guerre servile ^
Cette dernière assertion de César est justifiée par d'autres
textes où l'on voit que des esclaves germains ont lutté contre
les Romains pendant la guerre servile en 72 et en 71. Karl
Mûllenhoff a réuni les passages des auteurs de l'antiquité qui
concernent ces Germains et Gannicus leur chef^.
Pline le Naturaliste est d'accord avec César sur l'origine
germanique des Teutons. « Il y a », dit-il, « cinq races ger-
« maniques ... la seconde est celle des Ingyaeones dont font
« partie les CzwZ?n, les Teutoni et ks Chauci k
Nous n'avons aucune conséquence ethnographique à tirer
des textes antiques qui remontent à l'époque où les Romains
ne savaient pas distinguer les Germains des Gaulois'. On ne
peut non plus opposer^ à la doctrine de César et de Pline les
documents contemporains de ces deux auteurs 4 ou postérieurs à
eux 5 et dans lesquels persiste, par une sorte de routine, l'usage
de la confusion entre les Celtes et les Germains.
LeD' Kossina ne s'appuie pas sur les écrivains de l'antiquité.
Il n'a qu'un argument et cet argument repose sur la linguis-
tique. Le nom des Teutons, Teutoni, n'est pas germanique,
prétend-il, il est gaulois. C'est déjà l'enseignement de Karl
Mûllenhoff^: Si ce mot avait été germanique, les Germains du
temps de Marins auraient prononcé Theudanâs, plus tard
en dialecte gothique Thiudanôs. Sans doute, ce mot n'est
parvenu aux Romains que par l'entremise des Gaulois ; mais
1 . Facium ejus hostis periculum patrum nostrorum memoria, cum, Cim-
bris'et Teutonis a Gaio Mario pulsis, non minorem laudem exercitus quam
ipse imperator meritus videbatur. Factura etiam nuper in Italia servih tu-
multu, quostamen aliquid usus ac disciplina, quae a nobis accepissent, su-
blevarent. César, De hdlo gallico, 1. 1, c. 40, § 5.
2. Mûllenhoff, D. A., t. II, p. iSS-
5. Pline, 1. IV, § 99. . .
4. G. Marins influentes in Italiam Gallorum maximas copias repressit.
Cicéron, Deprovinciis consularibus, i}^ 32. ^ , , .,
5. ripô 3à Twv TOÛ Maptou utzxxemv ... -/.pTJiJLa K£>.Tàjv £i; xrjv IraXiav xai
•c^v TaXaTiav ElaîSaXs ... £9' ouç ô M«f5to; à^JiouTaXs'.; a;:av:a; ois-fOeipe. Ap-
pien, De rébus gallicis, I, 2; édition Didot, p. 24.
6. D. A., t. II, p. 113 et suivantes.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons. 17
il est inadmissible que ceux-ci aient rendu à ce mot la forme
qu'il avait avant la substitution des consonnes. Si un peuple
germain s'était appelé dans sa langue Theudanâs, les Gaulois
en le reproduisant auraient conservé la seconde dentale d
qu'ils possédaient ; la première dentale seule th qui manquait
à Içur alphabet aurait été remplacée par un équivalent : t ou
d; Theudanâs serait devenu dans la bouche des Gaulois Teu-
dmii, Dmdani, Deudoni : on peut citer comme exemple le nom
d'homme sicambre Thcuda-rix, écrit Deudo-rix ^^v Strabon^,
conformément à la prononciation qu'imposait aux Gaulois
l'état de leur alphabet au premier siècle de notre ère.
Ce raisonnement n'est pas concluant. Teutoni, avec une
finale celto-latine, représente une notation germanique Teutonâs
antérieure à la substitution des consonnes. Les Celtes ont
connu les Germains, ont été leurs voisins, probablement leurs
vainqueurs, avant l'époque où la substitution des consonnes a
déformé la langue germanique dans tous ses dialectes. La
substitution des consonnes n'avait pas encore donné à la
langue germanique une place à part dans le monde indo-
européen, quand les thèmes celtiques rîg- « roi »^ rîgio-
« royaume, royauté », ambh[i\- acto- « serviteur », Volca, nom
de peuple, ont été adoptés par les Germains, qui ensuite
les ont déformés par cette substitution et en ont fait rîh-,
rîkja-, ambahta-, Valha-,
Réciproquement des mots germaniques ont pu pénétrer
dans la langue des Gaulois avant la substitution des consonnes,
et s'y maintenir ensuite sans subir cette déformation.
Koeln et Main:;^ sont des noms de villes allemands : malgré
leur origine romaine, la loi de l'accent germanique les a
modifiés de manière à leur donner une nationaUté nouvelle;
en français, ils conservent une forme plus ancienne, ils ne
sont pas accentués sur l'initiale, ils gardent l'accent antique
sur la seconde syllabe, .qui, devenue posttonique, est tombée
en allemand. Quand nous, Français, nous disons Cologne au
lieu de Koeln, Mayence au lieu de Main::^, nous obéissons à
une sorte d'instinct conservateur, comparable à celui qui, vers
I. Strabon, 1. VII, c. I, § 4; éditionDidot, p. 142, 1. 32.
Revue Celtique, XII. 3
1 8 H. d^Arbois de Jubainville.
la fin du second siècle avant J.-C, faisait prononcer par les
Gaulois, suivant un usage immémorial, Teutoni le nom de
peuple transformé en Theudanâs depuis un siècle ou deux (?)
sur la rive droite du Rhin inférieur.
Theudanâs voulait dire « les rois », c'était un modeste
équivalent de Bitu-riges « rois du monde », nom de peuple
gaulois, aujourd'hui Bourges en français. Theudanâs^ était
probablement, au deuxième siècle avant J.-C, la prononcia-
tion germanique du nom du peuple que les Gaulois appelaient
Teutoni ; ce peuple était Germain.
En résumé, nous croyons que jusqu'à présent, sauf sur un
point, la doctrine de M. Mommsen résiste aux attaques de ses
contradicteurs. Le plus probable est qu'il a raison quand il dit
que les Teutons sont Germains et que, com.me les Cimbres,
compagnons de leurs migrations, ils venaient de l'Allemagne
du Nord. Le seul point sur lequel le récit de M. Mommsen
semble pouvoir être à bon droit contesté est la question de
savoir à quelle date les Teutons se sont associés aux expéditions
guerrières des Cimbres. En fixant cette date à l'année 103 au
lieu de 113, M. Mommsen paraît avoir interprété d'une façon
trop littérale le texte si concis de l'auteur des Periochae.
Jubainville, le i^"" septembre 1890.
H. d'Arbois de Jubainville.
POST-SCRIPTUM.
En citant, p. 10, le passage de Florus qui foit venir les Cimbres et les
Teutons de l'extrémité de la Gaule, ah extremis Galliae 2, j'ai parlé de la
doctrine géographique grecque qui donne la Germanie pour une subdivision
1. K. MùUenhoff, D. A., t. II, p. 11$, considère comme dif6cilement
admissible ropinion qu'un peuple ait pu s'appeler « les rois » : il n'avait
pas présent à l'esprit l'exemple des Bituriges.
2. Voyez ci-dessus, p. 6, n. i.
Recherches sur la plus ancienne histoire des Teutons. 19
de la Celtique, car la Celtique s'étend à l'est jusqu'à la Scythie et à la Thrace ' ;
j'ai aussi appelé l'attention sur l'influence qu'a pu exercer cette doctrine à
Rome au siècle d'Auguste. Cette doctrine contredit un peu les idées reçues
en France; mais il y a un fait qui les contredit davantage. La traduction
latine du mot grec KeXxixtJ était Gallia. Antérieurement à l'époque où les
Romains ont appris à distinguer les Gaulois des Germains, c'est-à-dire an-
térieurement à l'année 72 av. J.-C, ^, on ne pouvait, comme l'a fait Denys
d'Halicarnasse à la fin du premier siècle avant notre ère, diviser la KsX-cf/.r)'
en ra).aTia à l'ouest du Rhin et en rspfxavia à l'est de ce fleuve. Donc, an-
térieurement à l'année 72 av. J.-C, la Gallia, identique à la KeXt'.zïî, com-
prenait les pays à l'est du Rhin jusqu'à la Scythie et jusqu'à la Thrace.
Voilà pourquoi Velleius Paterculus, écrivant sous Tibère, mais copiant pro-
bablement Tite-Live, qui lui-même copiait un auteur plus ancien, dit que
le consul Carbon a été vaincu en Gaule, in Galliis par les Cimbres et les
Teutons 3. Carbon a été vaincu à la bataille de Noreia, aujourd'hui Neu-
markt en Stirie, dans l'empire d'Autriche. Ainsi ce texte de Velleius Pater-
culus place en Gaule une portion de l'empire d'Autriche, la Stirie. Une des
sources médiates et primitives de ce texte peut avoir été le Rerum gestarum
liber écrit par Sempronius Asellio entre les années 90 et 80 av. J.-C. Un
fragment de cet ouvrage, conservé par une scholie de Virgile, parle de No-
reia quae est in Gallia A. Jules César, environ trente ans après Sempronius
Asellio, a donné du mot Gallia une définition nouvelle, qui a prévalu de-
puis et qui a fait oublier l'ancienne définition.
H. d'à. de J.
Jubainville, le 5 octobre 1890.
1 . Denys d'HaHcarnasse, 1. XIV, c. i : 'H os ReXi;-/./)' . . . auvâ:T:T£[ . . .
TOÎ; nuppr]va;otç zaTà (jL£Tr]ijL6p;av . . . T(ô oà SxuOr/.w te xal 0pax;'w yevst xaià
Popéav av£[j.ov xal TroTajjLOv "Icjrpov ... — C. 2 : S/i^sta'. [xecjr] TroiajjLto
'Pr^vw ..., xaXstiat o' r) [iiv i~\ tocoe tou Prjvou, SxûOa'.; xal ©pa^iv 6[xo-
pouffa, r£p[i.avia, ... t) S' è^il 8a-C£pa xà 7cp6; [i.£c;r][A6p;av pXEJiouaa [léy pi
riuppr^vr); ôpou; . . . FaXatca.
2. Voyez ci-dessus, p. 16.
3. Velleius Paterculus,!. II, c. 12, §2. Voir le texte ci-dessus, p. 5, n. i.
4. Mommstn dsius le Rbeinisches Muséum, XVI(i86i), p. 450; cf. Peter,
Veterum hisloricorum romanorum relliquiae, t. I, p. 183.
ANCIENS NOELS BRETONS
Traduction ' .
XXII.
291 Noël ! Noël ! Noël ! Saint Gabriel, l'ange de Dieu,
Vint en message vers Marie en vérité. [chose.
Sans bruit il la salua et lui dit, ce qui était une grande
Que la seconde Personne [de la Trinité] et notre Roi
[descendrait dans la Dame.
292 Elle s'humilia en entendant cela.
Et dit doucement et modestement à l'Ange révélateur :
« Je suis la servante de Jésus ! Que très gracieusement et
[joyeusement [soit faite]
La volonté de Dieu, le Roi de la terre ! Il sait tout ce qui
[me regarde. »
293 Par l'effet d'un mystère parfait et divin de la Trinité,
Vint dans la Reine et la Maîtresse des vierges [reth,
Le Fils de Dieu sur la terre, notre véritable ami de Naza-
Pour tirer certainement de peine la race humaine.
294 Quand fut, et en corps et en âme, conçu le Dieu du Ciel,
Marie le porta sans tache, sans qu'elle eut rien de re-
[préhensible.
I. Voir t. X. pp. 1-49 et 288-319; t. XI, pp. 46-67.
ANCIENS NOELS BRETONS
Texte.
XXIP.
291 Nouel, Nouel, Nouel ! sant Gabriel, Eal Doue,
A deuez a pen queffridy bete Mary diffoue.
Hep brut he saludas, maz lauaras, tra bras voe,
Ez deuzye en Ytron eil Person hac bon Roue.
292 Hy en em humilias pan cleuas an drase,
Mas comsas cuff hac vuhel dan Eal pan révèle :
« Me so matez Jésus ! Gratius ha yoayus cre
Joui Doue, Roue'n nouar ! Eff a goar ma oU doare. »
293 Dre an mister anterin so diuin en Dryndet,
Ez deuez glan en Rouanez Maestres an guercheset
Map Doue voar an douar, hon guir car a Nazaret,
Euyt scier dyseren lignez humen a penet.
294 Pan voa ha corif hac eneffDoue an enff conceuet,
Mary en dougas dinam, ne deffoue blam en bet.
I . Nouel voar ton Quand l'empereur de Rome arriva dans Paris, ou Mar-
seille la iolie.
22 H. de La Villemarqué .
Quand il y eut parmi les habitants du monde neuf mois
[accomplis,
Elle mit au monde le Roi de la terre pour qui la terre
[était prête.
295 Dans une misérable écurie, dans l'étable d'un cane.
Où ils reposaient la nuit, il naquit sur du foin ;
D'autre lit n'eut pas le Roi de nos âmes, à cause de nous;
Ainsi [naquit]-il dans un lieu sombre, entre des animaux.
296 Aussitôt que Jésus vint à naître en ce monde,
Les saints Anges chantèrent et annoncèrent clairement
Avec révérence aux Bergers que le Roi de la mer était né :
« C'est Jésus le vrai Pasteur ; saintes gens, venez le voir. »
297 A la clarté d'une étoile furent très bien guidés
Les rois de l'Orient dans leur chemin, sachez-le;
Et ils apportèrent des offrandes et force riches présents
Pour en faire don à Jésus de bon cœur, généreusement.
298 Hélas! nous autres, pécheurs, nous n'avons d'autre soutien
Que la douce Marie: adressons-lui toujours nos suppli-
[cations ;
Que notre maîtresse, que la mère de Jésus nous assiste
[gracieusement
Afin que nous allions tous là haut où est le salut.
XXIIP.
299 Chantons Noël humblement et à haute voix
A Marie dont les couches
Ont donné naissance à Dieu, le Roi des rois.
Pour nous tirer d'angoisse.
I . Noël sur l'air Ave fuit prima sains.
Anciens Nocls bretons. 23
Pan voa entr'en bedys pen an nao mys fournysset
Ez ganas Roue'n nouar, ioa en douar preparet.
295 En un merchaucy dyfflas, en presep un asen,
Pan voant en nos reposet, ez voe ganet voar fouen ;
Quen guele n'en deffoue Roue'n anatfon, dre hon pen;
Hac enff en lech teffal entr'en chatal eualhen.
29e Pan voa deuet Jésus buhan voar an bet man ganet,
An Aelez glan a canas hac a quemennas net
Ez oa ganet Roue'n mor, gant enor, dan Pastoret :
« Jesu an guir buguel ; tut santel, deuet de guelet. »
297 Dre an sclerder an steren ez voe cren quelennet
An Rouanez Orient en ho hent, enten[t]et;
Maz dygacsont otfranc ha forz chevancc avancet
Euyt proff da Jésus haetus dre craciustet.
298 Allas ! entromp, pecheryen, n'on euz souten en bet
Quement hac an goar Mary; dezy supply bepret;
Hon Maestres, mam Jésus, gracius hon excuset
Maz ahimp oll ouz Knech pe en lech ez eux iechet.
XXIIP.
299 Quenomp Nouel vuhel ha frez
Da Mary he guynyvelez
A ganas Doue Roue'n rouanez
Euyt hon lamet a hirez.
I. Nouel voar ton Ave fuit prima sains.
24 H. de La Villemarqiié.
300 Entre deux animaux muets, très misérablement
Naquit le Dieu, notre Créateur,
Dans une étable, pour [nous servir de] guide,
Du corps d'une vierge, notre souveraine maîtresse.
301 A Bethléem, croyez-le, est [né]
Bon et joyeux dans une écurie
Le petit Enfant divin.
Le Sauveur du monde, plein de gloire.
302 Vierge était cette [fille] avant d'enfanter.
Oui, et vierge [elle fut] après cela ;
Et elle est encore dans sa virginité
Quoiqu'elle ait mis au monde Dieu le Roi puissant.
303 Trois rois d'Orient
Se rencontrèrent dans un carrefour,
Et tous les trois, par leur science.
D'aller jusqu'à Dieu, le vrai roi des saints.
304 Une étoile brillante les guidait
— Par la grâce de Dieu — vers le lieu
Où était Jésus ; et ils furent heureux.
Les trois rois, de trouver Marie.
305 Alors ils vinrent, comme on le dit,
Trouver Hérode — chose établie —
Qui était plein de méchanceté.
Et d'envie contre Dieu notre Créateur.
306 Et il dit bellement aux rois :
« Je vous prie de loger [chez moi] aujourd'hui »,
[Mais c'était] par feinte et par fausseté, [vie.
Car c'était — sachez-le — [un homme] de mauvaise
Anciens No'cls bretons. 25
300 Entre daou loezn mut, astut meur,
Ez voe ganet Doue hon Croueur
En un presep, da embreugueur ^,
A corff un Guerches, Maestres meur.
301 En Beezleem, credet, ez aedy
Mat ha maou, en un marchaucy,
An Mabic bihan damany,
Saluer an [bet] gant meuleudy.
302 Guerch voa houman quent ma ganset-,
Ya, ha Guerches goude se ;
En guerchdet choas ezaedy
Euit guenel Doue Roue'n velly.
303 Rouanez try diouz Orient
Hos em caffas en un croashent,
Hac y ho try, dre ho squient,
Mont bede Doue, guir Roue an sent.
304 Un steren guen ho quelenne
Da monet dan place, dre grac Doue,
Ma voa Jésus ; eurus voe
Oz caffout Mary, an Try Roue.
305 Neuse ez deuzsont, a conter,
Bete Herod, se so noter,
A yoa carguet a drouc preder
Hac auy ouz Doue hon Crouer.
306 Hac enffcomps glan dan rouanez:
« Me ho pet ez lochet vêtez » ;
Dre un lent hac un falsentez,
Pan voa, chetu, a drouc buhez.
1 . Aujourd'hui ambrouger.
2. Ltse:{ ganse.
26 H. de La Villemarcjiié.
307 Le roi Gaspar dont je parle [d'abord]
Offrit de l'or (il n'était pas le plus pauvre)
En suppliant de tout son cœur
Jésus, le Roi du ciel, de lui pardonner.
308 Le bon roi Melchior
Offrit de l'encens — la chose est connue —
Comme on le trouve sans conteste
Dans l'Ecriture, nous assure-t-on.
309 Le roi Balthasar, sans hésiter.
Offrit de la myrrhe, je vous assure,
Très aimablement à l'Enfant,
Pour aider à le nourrir,
310 Quand ils arrivèrent, ils se prosternèrent dévotement
Sur leurs deux genoux, sans émoi.
Pour louer sans mentir cet Enfant ;
Et ils chantaient avec joie le Roi des saints.
311 Alors Hérode l'idiot
Donna ordre que l'on tuât
Sans pitié les Innocents,
Les petits enfants saints nouvellement nés.
312 Marie et Joseph se sauvèrent
En Egypte, et ils y trouvèrent la liberté ;
Et là ils restèrent quelque temps,
Sept années, disent les grands Clercs.
313 Saint Jean aussi le baptisa
Avec un grand amour et une grande foi
En disant, — ô très belle achoison ! —
« Le Messie vraiment est venu. »
Anciens No'cls bretons. 27
307 An roue Jaspar a lauaraff
A profFas aour (ne doa paourhaff)
A deuffry en un suppliaff
Jesu, Roue'n Tron, de pardonnai •
308 An roue Melchion deboner
Esancc a profFas, a tra scier,
Euel hep abaff maz caffer
En Scritur, ma hon assurer.
309 An roue Balthasar, hep laûr,
Myrr a proffas, me hoz assur,
Peur hegarat dan Crouadur
Euit sycour frez e mezur.
310 Pan arriusont, ez stoufsont glan
Voar ho daughnaou, hep saouzan,
Da jneuHff hep goap an Map man ;
Gant joa ouz Roue'n sent ez grent can.
3 1 1 Neuse Herod an assotet
A gourchemennas ez lazset
Hep credancc an Inocantet,
An mibien glan neuez ganet.
312 Mary ha lesus a tuhas,
En Egypt en em acuitas,
Hac teno ^ un som ez chommas
Seiz bloaz, a lauar an Glouer bras.
y^:>
Sant Jan yuez en badezas
Gant un carantez ha feiz bras,
En un lauaret, caezret cas,
« Deuet eo a deur'yn Messias. »
I . Liseï eno.
28 H. de La Villemarqué.
3 14 Puis il annonça fidèlement
La Vérité à notre race avec une grande foi,
Et tous ceux qui crurent parfaitement
» Il les guérit de tout mal.
315 Pour le fils de l'homme il souffrit
Qu'on le suspendît horriblement sur une croix de bois,
Par trois clous, jusqu'à ce qu'il mourût,
Et qu'il rachetât les chrétiens.
316 O Marie! nous la supplions,
Nous autres Bretons, qu'elle prie
Pour que, quand nous trépasserons, quand nous chan-
Jésus, le Roi du ciel, nous pardonne, [gérons de pays.
Amen.
XXIV ^
317 Chantons Noël, par humilité,
Avec beaucoup de joie, de tout cœur,
Quand le Fils de Dieu, le Créateur, est venu
Certainement se faire homme.
318 Du paradis, très à propos,
Fut envoyé assurément
L'humble Gabriel, le bon Ange,
Le vrai messager, en ambassade.
319 Et il annonça bellement à la chère Vierge
La façon divine et le temps
Où descendit en elle réellement
Le Sauveur du monde Dieu et homme.
I. Sur l'air Noël'. Chantons et fesons fête.
Anciens No'els bretons. 29
314 Goude, guyrionnez sarmonas^
Deomp an Guyrionnez gant feiz bras,
Ha quement parfet a credas
A pep clenffet ho remedas.
315 Euyt Map den ez soutenas
Dyfflas e asten en pren croas,
Voar poes try taig, quen maz flachas,
An christenien a dazprenas,
31e Ha Mary ! ny a supplio,
Entrom, Bretonet, maz pedo
Pan tremenhimp, pan chenchymp bro,
Jésus, Roue'n tron, don pardonne.
Amen.
XXIV2.
317 Quenomp Nouel dre vuheltet,
Gant joa meurbet, a caodet plen,
Pan eo deuet Map Doue an Crouer
En seder en em ober den.
318 An Barados dre propos net
Ez voe gygacçet 5 en seder
Gabriel vuhel, an Eal mat.
An guir cannât ambassader.
319 Ma comsas spes dan Guerches quer
Glan an manier liac an termen
Maz oa enn y cren disquennet
Saluer an bet, parfet ha den.
1 . Liseï guyrion ez sarmonas.
2 . Nouel voar ton Nouel quenomp ha greornp yoa.
3 . Lise\ digaczet.
30 H. de La Villemarqué
320 Celle-ci, Vierge et sainte, engendra
Le Fils de Dieu qui nous créa,
Et fille en sa virginité, pure
Elle toujours est restée et sans tache.
321 Jamais ne naquit créature.
Croyez-le bien, aussi heureusement
Que naquit, — soyez-en certains, —
De notre Maîtresse le doux Jésus.
322 Le voilà né, n'en faites pas de doute.
Le Fils de Dieu pour nous soutenir dans la douleur ;
La seconde Personne divine de la Trinité
Est venue au monde par amour pour l'homme.
y^i
Quand il eut passé dans le monde
Un peu de temps, décidé
A mourir péniblement sur la croix,
Il s'offrit lorsqu'il vit le moment.
324 Hélas ! lui-même, au milieu de grandes douleurs,
Dieu nous racheta, il n'y failUt pas;
Prions-le donc de tout notre cœur
De pardonner aux Bretons.
XXV ^
325 Noël ! Noël ! Alleluya !
Offrons nos louanges à Marie
Qui enfanta le Roi du monde — ô merveille ! —
[Nos louanges] à la Vierge éclatante, fille de sainte
[Anne.
I . Noël sur l'air A solis ortu cardint.
Anciens No'èls bretons . 3 1
320 Houman Guerch a glan a ganas
Map Doue hon croueas, a tra sur,
Ha net an Merch en he guerchdet
A so chomet bepret a pur.
321 Bizcoaz ne ganat crouadur
Crédit assur, quen eurus
Ha maz eo ganet, credet spes,
Gant hon Maestres, courtes Jésus.
322 Chetu ganet, na lequet douet,
Map Doue ouz hirvout don souten;
An Eil Person din an Dryndet
So deuet en bet, dre caret den.
323 Pan oa bezet en bet seder
Un spacç amser, deliberet
Da meruel gant poan en lancroas,
En em oftras pan guelas prêt.
324 Allas ! e hunan gant poan bras
Doue hon prenas, ne fallas quet;
Pedomp Eff real a calon
Da reyft pardon dan Bretonet.
XXV I.
325 Nouel ! Nouel ! AUeluya !
Greomp meuleudy da Maria
A ganas Roue'n bet, guelhet tra;
An Guerches splam, merch sant Anna.
I . Nouel voar ton A solis ortu cardine.
■^2 H. de La Villemarqué.
326 Quand Gabriel lui parla,
Elle était si douce et si humble
Que Jésus, le vrai Pasteur, vint
Dans cette Vierge agréable et sainte.
327 Nous étions punis à cause de notre père Adam
Et de notre mère Eve trompée ;
Parce qu'ils avaient mangé la pomme, — sort fatal ! —
Nous devions tous être perdus.
328 Nous étions, hélas ! dans la misère,
Dans la peine, sans trêve, nuit et jour,
Quand Jésus prit pitié,
Le Roi des saints, de notre pauvreté.
329 Le cher fils de Dieu le Père, du Paradis,
Vint au monde assurément à minuit
Dans une méchante écurie non close,
Quand tout reposait dans l'étable.
330 Et alors l'air s'illumina.
Et sur les hauteurs et dans les vallées tout resplendit,
Et les anges aussitôt chantèrent.
N'était-ce pas, [bonnes] gens, de grands signes ?
331 Et par la lumière brillante
D'une étoile, il fut conseillé
A trois rois vénérables de venir
Offrir des présents à l'enfant béni.
332 Prions Jésus, le vrai Pasteur,
Au temps présent qui est sacré.
De chasser et conduire tout mauvais Esprit
Loin des Léonais Bas-Bretons.
Anciens Noëls bretons. 3 3
326 Pan coumsas out y Gabriel,
Ez voe quen cuff ha quen vuhel,
Maz deuez Jesu, an guir buguel,
En Guerches plesant ha santel.
327 Dr'en tat Adam ez oamp blamet
Ha Eva hon mam estlamet ;
Oz dibr'in aual, chance calet,
Voe deomp ny oll bezaff collet.
328 Ez oamp oll, allas ! e lastez,
En poan hep repos, nos ha dez.
Pan quemeras Jesu truez.
Roue an sent, ouz hon paourentez.
329 Quer Map Doue'n Tat an Barados
A ganat scier dan hanter nos
En un coz merchauci disclos.
Pan oant en presep oz repos.
330 Ha neuse an aer a sclerhas.
Ha knech ha traou a goulaouas.
An Ealez buhan a canas.
An n'en doa, tudaou, synaou bras ?
331 Ha dre an goulaou enaouet
An steren ez voe quelennet
Try Roue a faeçon da donet
Da proffdan Mabic beniguet.
332 Pedomp Jesu, an guir Buguel,
En amser presant so santel,
Da cacc ha hambrouc pep drouc Eal
Diouz Leonis Breizis izell.
Revue Celtique, XII.
Î4 W. de La Vilkmarqué.
XXVI ^
333 Nocl ! Noël! Noël! chantons humblement:
Le Dieu notre ami est venu sur la terre ( — dans cette
[merveille y a-t-il du doute ? — )
Et il est né d'une fille sans qu'elle perdît sa virginité,
Pour nous décharger du fardeau dé péché.
334 Peuple du monde, éveillez-vous, écoutez, notre traité a
[été passé;
Faites attention à la cérémonie, et solennisez-la;
Réjouissez- vous quand vous êtes délivrés de toute iniquité,
Et quittez toute fragilité.
335 Du corps de Marie qui est sainte celui-ci est né
Et venu pour nous redimer, pour nous racheter tout
Selon la prophétie; la voilà accomplie, [d'abord.
Et nous sommes tirés de l'abîme.
336 Depuis cinq mille ans l'homme était dans la peine.
Dans les gémissements et la douleur, demeurant au milieu
[du feu :
Voici venu le temps pour l'homme d'être racheté.
Que le fils de Marie soit remercié !
337 II est né le Dieu, le Roi des Saints, sur la voie de lapau-
[vreté,
Dans une étable, dans une écurie sombre ; voyez quelle
[pitié !
Pensez, peuple de ce monde, quelle misère était celle-ci !
Et c'était le Roi des Rois !
I Noël sur l'air Sandoram meritis.
Anciens Noëls bretons. 35
XX VP.
333 Nouel ! Nouel ! Nouel! quenomp dre vuheltet :
Deuet eo Doue en douar hon car, an deux marz deuet^,
Ha ganet gant un Merch hep crenchaff 3 he guerchdet,
Don lammet a bech a pechet.
334 Pobl commun, dihunet, cleuet, gret e'on trete;
Ouz an lit ententit ha grit sollennite ;
Joaiussait pan ouch cuit a pep iniquité,
Ha hst4 pep fragiHte.
335 A corft Mary so glan ez eo heman ganet
Ha deuet don redimaff, don prenaff, quentaff prêt,
Heruez an Profecy ; chetu hy achiuet,
Ha ny an abim redimet.
336 Goude pemp mil blizien ez voue den en penet,
En hirvout hac en poan, en creis an tan manet :
Chetu deuet an termen da bout den dazprenet.
Map Mary ra ve gratiet !
337 Ganet eo Doue Roue'n sent en hent a paurentez,
En presep, en craou du, chetu pebez truez !
Songet, pobl an bet man, houman vo'an bihanez !
Ha bout heman Roue Rouanez !
1 . Nouel voar ton Sanctorum meritis.
2. Lwe:^ douet (monosylîable) .
3 . Liseï chenchaff.
4. Lw:( lisit.
j6 H. de La Villemarqné .
338 Le Roi des Anges, par pitié et par grand amour,
Est venu sur la terre, tant il nous a aimés !
Voilà la paix conclue et toute sorte de consolations [nous
Jésus nous a tirés de tout péril. [arrive].
339 Les Bergers chantaient : « Un petit Enfant est né ! »
En arrivant à la maison où était Marie,
Pleins d'amour pour le Dieu notre vrai Roi, en s'agenouil-
Pour l'honorer tout d'abord. [lant,
340 L'air et le village étaient devenus aussi clairs que le jour:
Aussitôt que les Rois virent ce prodige
Ils vinrent à Jésus, voyez-vous, à cause de leur vie.
Lui demander doucement pardon.
341 L'œuvre de Dieu qui est surnaturelle ne peut être appréciée :
Le Créateur de la créature homme tout ensemble, qui
Est venu dans ce monde aujourd'hui prendre naissance
Pour nous racheter tous afin que nous ne soyons pas
[perdus.
342 O Dame, ô douce Vierge, ô source de pitié
Prie pour nous Jésus à la fin de notre vie [nous reposer
Afin que nous allions parents et amis, firères et sœurs,
Près de Michel et de tous les Anges.
343 Ayez souvenir de la bonne Dame des Bretons;
Ceux-là sans aucun doute vous aiment très tendrement ;
En vous, en Bretagne et en France, nous avons mis notre
Priez toujours pour nous ! [confiance;
Anciens No'éls bretons. 37
338 RoLie'n Aelez, dre truez ha dre Garantes bras,
So deuet voar an douar, mar dyspar hon caras !
Chetu gret hon acord da ^ pep sort confort bras ;
Jésus a pep blam hon lammas.
339 An Pastoret a can : Map bihan so ganet !
Pan voan deuet bet' en ty gant Mary arriuet,
Gant carantez ouz Doue hon guyr Roue, oz stouet.
De enorafF an quentaff prêt.
340 Monet a geur'en aer han kaer quen sler han dez :
Pan guelas an dra man buhan an Rouanez
A deuez bete Jesu, chetu, en ho buhez,
Da gouUen clouar trugarez.
341 Euffr Doue dreyst natur ne guel bout musuret :
An Crouer crouadur ha den pur assuret
So deuet voar an bet man breman da bout ganet
Don prenaff oll na vemp collet.
342 Itron, Guerches clouar, feunteun a trugarez.
Pet euyd omp lesu en issu hon buhez
Maz a himp car ha par, breuzr ha choar, dan gouarez
Dauet Michel an oll Aelez.
343 Couffhoz bezet, Itron guyrion an Bretonet ;
An re se hep[quet] mar clouar hoz car parfet ;
En och, ha Breiz ha France, hon iiziancc so lancet;
Euyd omp bepret ez petet !
I . Lise:{ ha.
)8 H. de La Villemarqué .
XX VIP.
344 Chantons Noël et faisons fête
Par un Ave à Marie
Qui sans mentir a mis au monde le fils chéri de Dieu
Pour tirer tout homme de peine.
345 Le Sauveur de l'univers entier
Descendit vraiment dans sa chère mère,
Et il fut tué à cause d'Adam
Qui avait péché par la pomme.
346 Sans aucun doute la douce Marie
Fut choisie exceptionnellement
Pour être la mère de Dieu, notre vrai Roi :
Faisons-lui fête chaque jour.
347 Quand Gabriel vint vers Marie,
Promptement vint le Roi des apôtres
Dans la Vierge charmante et sainte
Pour se faire humble entre les hommes.
348 « Jésus notre ami de Nazareth »,
Tel fut le nom qui lui fut aussitôt donné ;
Et il fut ensuite baptisé
Par Jean, le fils d'Èfisabeth.
349 II est venu le Roi des saints dans la pauvreté
En ce monde, et dans la misère.
Dans une écurie, parmi des paysans,
[De voir] né Jésus n'était-ce pas pitié ?
I . Noël sur l'air Jesu Salvator saeculi.
Anciens No'éls bretons. ^9
XXVII ^
344 Nouel quenomp ha greompjoa
Da Maria dre un Ave,
A ganas hep goap quer Map Doue
Da lamet pep den a enoe.
345 Saluer an bet guityb un tam
A deuez seder en e quer mam
Hac a lazat euit Adam ;
Dr'en aual voe en deffoue blam.
346 Hep quet a mar clouar Mary
A voe diuiset a detry
Da bout mam Doue, hon guir Roe ny ;
Greomp leuenez bemdeiz dezy.
347 Pan deuez bet Mary Gabriel
E deuz gant fest Roue'n ebestel
En Guerches plesant ha santel
Entr'en bedis da bout isell,
348 « lesu hon car a Nazaret »
Ez voe buhan heman hanuet;
Hac ez voe yuez badezet
Gant lahan map Elizabet.
349 Deuet eo Roue'n sent en pauren[tez]
En bet man hac en byhanez.
En merchauci, entr'en tiez,
Ganet lesu an doa truez ?
I , Nouel voar ton lesu saluator saecidi.
40 H. de La Villemarqué.
350 Prions ardemment cette Vierge
Pour que nous allions tous tant que nous sommes
Près d'elle, au séjour qui ne fait pas défaut,
Pour jamais. Amen ! Amen !
XXVIIP.
351 Chantons Noël, n'y manquons pas
Quand est venu le Dieu, Roi des prophètes.
Prendre vie en ce monde,
Par qui nous sommes sauvés, tirés de peine.
352 II est né le Dieu, le vrai Roi des peuples,
De la Reine des Vierges,
Pour effacer nos péchés,
Nous donner lumière et confort.
353 Marie et Joseph de chaque côté
De Jésus dans l'étable, mal à l'aise.
Hélas ! Dans la nuit noire prenant le repos
Nécessaire à l'humaine nature; voyez-les.
354 Nous étions tombés dans des Hens funestes
Par le péché d'Eve et d'Adam,
S'ils n'étaient venus, lui et sa mère.
Pour nous déhvrer de ce péril.
355 Quand Hérode apprit [sa naissance], il fut si sot
Qu'il lui vint à l'esprit très sérieusement
De tuer sans faute le fils chéri de Dieu,
De peur qu'il ne trouvât moyen de devenir roi
I . Noël sur l'air Noiiel quenomp da Roue'n velly.
Anciens Nocls bretons. 41
350 Pedomp exprès an Guerches man
Maz ahimp ny guitib unam
Dan seig na disych de quichen,
Da bizuiquen. Amen ! Amen !
XX VHP.
351 Nouel quenomp, na fellomp quet
Pan eo deuet Doue Roue'n Proffedet
Voar an bet man da bout ganet,
Maz omp saluet, lamet a poan.
352 Ganet eu Doue, guir Roue'n ploueaou,
Gant Rouanes an guerchesaou,
Euit lamet bon pechedaou,
Reiff deomp goulaou ha di[s]aouzan.
353 Mary ha Joseph a pep tu
En presep dies gant lesu
Allas ! oz repos en nos du,
Euit natur humen, chetu.
354 Couezet voamp ni en drouc liam
Dre pechet Eva bac Adam,
Pa na deuzie enff hac e mam
Don ober dinam an blam man.
355 Pan cleuas Herot quen sot voue
Maz troas en e spi quen diffoue
Lazaff hep achap quer Map Doue
Na vize Roue dre nep moyen.
I . Nouel voar ton Nouel Quenomp da Roue'n velly.
42 H. de La Villemari^ué.
356 Comme la lumière [brille] à travers le verre,
Sans altérer aucunement l'eau
Naquit Dieu, le vrai Roi du monde
Dans l'étable d'un âne sur du foin.
357 Certains Bergers vénérables
Doucement et humblement vinrent lui rendre visite ;
Un ange les avait tout d'abord instruits
Par la grâce parfaite de l'Esprit-Saint.
358 [Aussi] vinrent jusqu'à Dieu trois bons rois
D'Orient, après un long voyage,
Pour adorer le Dieu, le vrai Roi du monde,
Qui nous préserve de tout péril.
359 Je ne sais combien de centaines d'Innocents
Furent mis à mort par trahison.
Quand on chercha le Fils de sainte Marie,
Lorsqu'il naquit dans ce monde.
360 Prions notre Dame pleine de sagesse.
Dévotement, ô Bretons ;
Supplions Marie toujours
De nous bien e-arder en ce monde.
XXIX ^
361 Chantons Noël, n'y manquons pas,
A la Reine des vierges
Qui enfanta le Fils de Dieu, le vrai Roi du monde.
Sans perdre rien de sa virginité :
Offrons nos louanges à Marie.
I . Noël dont l'air est populaire.
Anciens Noéh bretons. 4]
356 Euel an sclerder dr'en guezren,
Hep bizcoaz courrompaff goazen,
Ez ganat Doue, guir Roue an glen,
En craou un asen voar fouen pur.
357 Certen gant enor Pastoret
A deuez cuffvuhel de guelet ;
Ha dre an Eal quent quelennet
Dre grâce parfet an Speret glan.
358 Deuet eo bete Doue try Roue guyr
Dyouz Orient, gant un hent hyr,
Da meulilF Doue guyr Roue an tyr,
Ouz pep pirill en hon myr glan.
359 Ne gous pet cant Inocantet
Dre ambuig a voue distruget,
Oz clasq Map Mary benniguet,
Pan voa ganet voar an bet man.
360 Pedomp an Ytron raesonet
Dre deuotion, Bretonnet;
Greomp da Mary supply bepret
Don miret parfet en bet man.
XXIX ^
r
361 Nouel quenomp, na fellomp quet,
Da Rouanes an guercheset
A ganas Map Doue, guir Roue'n bet,
Hep coll he guerchdet a netra :
Greomp meuleudy da Maria.
I . Nouel pe a heny an ton so commun.
44 W. de La Villemarqué.
362 Marie avait été divinement prédestinée
Par-dessus toute créature humaine
A être de bonne aire, la mère de Jésus :
Elle est pure, elle est bonne, elle est très aimable.
Offrons nos louanges à Marie.
363 Adam par gourmandise nous retira
Tous de la grâce de Dieu notre Créateur ;
Mais le Fils de Marie nous a secourus
Et retirés de peine très grande.
Offrons...
364 II fallait, dans les gémissements, sans soutien.
Aller dans le puits de l'enfer glacé,
Quand Marie est venue très à propos ;
Par elle tout homme se réjouit.
Offrons...
365 Jésus, fils de Dieu, vrai roi du monde,
Par le mystère divin de la Trinité,
Du corps d'une Vierge, notre digne Maîtresse,
Est né pour nous — ô la merveille ! —
Offrons...
366 Et l'Esprit saint dominateur
Est venu sans aucun doute jusqu'à Marie,
Et l'Ange pareillement lui a dit
Certainement : Ave Maria.
Offrons...
367 Le fils de Dieu naquit sans mal
D'une fille pure appelée Marie,
Dans la misère selon le monde
Pour porter nos peines, et il était temps.
Offrons...
368 Les Saints Anges tous en chœur
Pour louer Dieu, notre vrai Roi,
Anciens Noëls bretons. 4^
362 Mary din a prédestinât
Dreyst quement sygur a furmat
Da bout mam lesu a tu mat :
Ha pur ha mat, hegarataff.
Greomp...
363 Adam dre un tam hon lammas
OU a grâce Doue nep hon croueas ;
Map Mary flour hon sycouras
Ha hon lammas an poan brassa.
Greomp...
364 Ret voa en hirvout hep souten
Mont dan citern an Ifern ien
Paz eo deuet Mary peur dien ;
Dreiz y pep den a laouhenna.
Greomp...
365 Jesu Map Doue, guir Roue an bet,
Dre myster diuin an Drindet
A corff un Guerches, Maestres net,
A so deomp ganet, caezrhet tra !
Greomp...
36e Hac an Speret glan dammany
A deuez hep mar bete Mary,
Han Eal yuez a comps dezy
A deuffry : Ave, Maria.
Greomp...
367 Map Doue hep poan a voe ganet
Gant un merch glan, Mary hanuet,
En paurentez heruez an bet
Da douen hon penet, ha prêt voa.
Greomp...
368 An Aelez glan gant letany
Da meuliflf Doue, hon guir Roue ny
46 H. de La Villemarqné.
Vinrent sans nul doute vers Marie
Et ils chantaient : Gloria !
Offrons...
369 Des Bergers, gens très honorables,
Conduits par un Ange blanc
Vinrent pour lui rendre visite
Avec beaucoup de joie, je l'affirme.
Offrons...
370 A Rome, dans les temples, comme un grand exemple.
Cette nuit, visiblement et toutes ensemble
Tombèrent çà et là
Les belles idoles d'Apollon.
Offrons...
371 Trois rois d'Orient
Se rencontrèrent dans un carrefour
Cherchant le Fils de Dieu, le vrai roi des saints,
Et ils lui firent grande joie.
Offrons...
372 Une étoile brillante guidait Ij
Chacun d'eux depuis son pays.
Afin qu'ils oftrissent des dons au Fils de Dieu
Dans une ville de Judée.
Offrons...
373 Au Fils de Dieu, comme un aveu, ils firent
Don de beaucoup de choses précieuses :
L'or, la myrrhe et l'encens.
Furent les présents qu'ils choisirent.
Offrons...
374 Les rois avaient été
Chez Hérode, dans le but
De demander où était né
Le Sauveur du monde et où il se trouvait.
Offrons...
I
I
Anciens No'éls bretons. j^-j
A deuez hep mar bete Mary
Hac ez canent [y] Gloria !
Greomp...
369 Tut plen a enor, Pastoret,
Pan voant dr'en Eal guen quemennet
A deuez en quentel de guelet
Gent joa meurbet, me a creta.
Greomp...
370 En Rom, en Templ, dre essempl din,
An nos se, sclaer hac anterin
Ez aez en pep tu en ruin
An Idol fin Appohna.
Greomp...
371 Rouanez try a Orient
En em caffas en un croashent
Oz clasq Map Doue, guir Roue an sent,
Hac out atf hep fent ez grent joa.
Greomp...
372 Un steren guen ho quelenne ^
Pep unan pront diouz e contre,
Euit profi' hep goap da Map Doue
Bed'en cite a ludea.
Greomp...
373 Reiff da Map Doue dre auoeancc
A gresont diuin forz finance,
Aour ha myr espres hac esancc
Dre ho scianc ho oiîranc voa.
Greomp...
374 An Rouanez a yoa bezet
En ty Herodes expresset
Oz gouien glan maz oa ganet
Saluer an bet na maz edoa
Greomp...
48 H. de La Vïllemarqaé.
375 Vite et promptement, quand il les vit,
Il guetta le moyen de les tuer tous trois ;
Mais le Roi du monde les défendit,
Et rien ne put leur porter préjudice.
Offrons...
37e Car soudain pour les inciter
A ne pas retourner vers lui,
Vint Gabriel, l'Ange rapide,
[Leur disant] qu'il valait mieux se garder de lui.
Offrons...
377 Prions le Roi de la terre, le Fils de Marie,
Qu'il conduise sûrement au repos
Tout le peuple du Léon sans tarder
Ad Paradisi gaudia.
Offrons nos hommages à Marie.
XXX^
378 Noël ! chantons entre nous et soyons gais !
Faisons joie à Jésus qui est venu nous sauver;
En Marie bénie est réellement descendu
Le Sauveur du monde ; et il est venu nous racheter.
379 Rendons gloire et honneur à Marie :
Dans la prophétie à son sujet il est écrit
Que par son humilité elle serait de droit
Mère du Roi tout-puissant; qu'elle en soit remerciée !
380 Quand saint Gabriel la vit si sainte.
Il la salua en lui disant : Ave.
Par ces paroles alors elle conçut
Le Messie ; c'était un grand mystère !
I . Noël sur l'air Quenomp Noue! vuhel da NedeJec.
Anciens No'éls bretom. 49
375 Buhan diligant pan santas
Ho lazafF ho try a spias ;
Hoguen Roue glen ho diffennas,
Deze dre cas na noas netra.
Greomp...
376 Escuit euit ho iscitaff
Na distrosent quet davet aff,
Ez deuez Gabriel, an Eal scafï,
Miret ount aif an guelhaff voa.
Greomp...
377 Pedomp Roue'n nouar, Map Mary
Ha maz ay hep goap dan abry
Holl pobl Léon hep essonny
Ad Paradisi gaudia.
Greomp meuleudy da Maria.
XXX ^
378 Nouel! quenomp entromp ha bezomp gae !
Jésus, greomp joae, so deuet don pourueaff ;
En Mary guen ez eo cren dysquennet
Saluer an bet, ha deuet don remedaff.
379 Greomp ny gloar a memoar da Mary :
En profecy a nezy so scriffet
Ez vise rez dr'en humblez a nezy
Mam Roue'n velly ; hy ra ve graciet !
380 Sant Gabriel santel pan he guelas
Hen saludas pan lauaras Ave.
Dr'en guiryaou se neuse ez conceuas
An Messias ; mister bras vou'en dra se !
I . Nouel voar ton Quenomp Nouel vuhel da Nedelec ..
Revue Celtique, XII
jo H. de La Villemàrcjué.
381 Quand naquit le Roi du monde — ô merveille ! —
Furent envoyés en grande pompe
Plus de mille anges, pour saluer très saintement
Le Roi des Rois venu charmant au monde.
382 Alors au ciel et sur la terre des signes parurent;
Une grande clarté s'éleva, je vous assure,
En témoignage certain, pour faire savoir
Que c'était bien le Roi du monde qui était né.
383 Et trois bons rois, hommes de choix, avec des richesses,
Vinrent à l'étable où était le joyeux Seigneur ;
Ils offrirent des présents convenables au Roi des saints,
Car ils étaient tous trois très riches.
384 Vierge des saints, sainte par excellence,
Mettez au premier rang la Bretagne et la France
Faites, ô Reine, notre Maîtresse, une prière
Bonne Marie, pour les Bretons !
(A suivre.)
Anciens No'els bretons. j i
381 Pan voa ganet Roue an bet, guelhet tra !
Ez dileuz eat ^ gant un stat ebatus
Muy guet mil Eal peur santel da guelet
Roue an Princet deuet en bet, quenedus.
382 Neuse kernech- traou synaou a dynaouas;
Un sclerder bras a sauas, me oz assur,
En testeny devry, maz gousyet
Ez oa Roue'n bet a yoa net ganet pur.
383 Ha try Roue mat, tut a stat, gand madaou,
A deuez dan craou ma edoa Autraou laouen,
ProfF da Roue'n sent dre squient a grent y,
Dre maz oant y, ho try, pinuidien.
384 Guerches an sent, santel dre excellancc,
A quentafF lance Briz, Franc, a auancet!
Grit, Rouanez, hon Maestres, oreson.
Mari guirion, euid an Bretonet.
1 . £«£:( dileuzrat.
2 . Lise^ knech.
THE SFXOND
BATTLE OF MOYTURA
The foUowing account of the mythical contest between
the Tuath Dé Danann and the Fomorians is abridged from
the only existing copy, that, namely, in Harl. 5280, a ms.
of the fifteenth century, preserved in the British Muséum. A
précis of the taie is given in O'Curry's Lectures, pp. 248-250,
and two or three fragments hâve been printed or translated
by the same scholar. Prof. D'Arbois de Jubainville has print-
ed §§53-68, 70, 71 with a French version^, and Prof. Rhys
has given three lines of § 125 in his Hibbert Lectures, p. 388,
note. But on the whole one may say that the intelligible parts
of the story are now for the first time pubHshed.
As to the date of its composition, O'Curry asserted, and
probably believed, that even at the close of the ninth century
« this story must... hâve been very ancient, else Cormac [mea-
ning the compiler of the so-called Cormac's Glossary] would
not hâve quoted it as an authority as he does- ». But Cor-
mac's Glossary is not as old as the ninth century, and the
statement that our taie is quoted in it is inaccurate.
A more trustworthy means of approximating to the date of
the composition is to coUect the loanwords and the gramma-
tical forms which it contains. Three of thèse loanwords, namely
fuinncôic « window » 133, scildei, scilte, scitle « écus » and
crob « body » 132, 28, 29, 30, are borrowed from Old-Norse,
and can hardly hâve been naturalised in Ireland before the
tenth or eleventh century, and the use of sceld for a coin
1. Scethe Revue Celtique, t. X, p. 239-241.
2. Manners and Customs of the Ancient Irish, II, 250. See infra, 5 122.
The second Battle of Moytura. 5 j
points to the fourtcenth. Of the grammatical forms many are,
doubtless, OlJ-Irisli. But the following belong unmistakeably
to the Middle-Irish period : an t-ôr, and ôr, ind or « the gold «
29 : na Fomorc (nom. pi.) 92 : claidme « swords » (nom. pi.)
161 -.fini « men » (nom. pi.) 94: na druide (nom. pi.) 113 :
anmanna « nomina » 143, 144, 145 : disemcradiiK two riveted
shafts », 16 : da bantuathaig « two witches », 116 : ro-hor-biaa
« vobis erit » 40, atbcrthei « dicitis » 40 : dadecb[ad]us « vëni »
47 : gadhuis (leg. gâdhais) « precatusest » 40 : agoillis « he con-
versed » 84: docachnopad « she would chant » 93 note: din-
gcbat-saK Iwillward off » 140 : rotinalid (leg. rotinôlait) « they
were collected » 96 : roshchait (leg. roskgait) « they were
beaten » 138; and the forms with ^roûïQiicf, f-acai iG,f-acu-
tar 36, f-aincc 20, f-uc 23. The use of the expression Insi
Gall for the Hébrides, 51, also points to the period when the
population of those islands had become more Scandinavian
than Celtic.
On the whole, however, thelanguageofour story is of con-
sidérable antiquity, and this will appear more clearly if we re-
move, in our minds, the corruptions caused by the scribe's
System of speUing. He writes, for instance :
a ïor i: a ji, an Fomore (pi. nom.) 85 : for 0 : al 56, 73,
aidât 43 .
ai for a: aig i, regaim 60, tuathai i, cathrachai 2, fcsai 2,
marai 16, teorai 33, 122, banai 109.
ai for u : gabais 29 : trenfiorai 36.
ao for a : Daogdae 81 . for ô : aoclaigi 74.
au ïor a : laut ij, 166, cauth^j\., 138, 147, ault'^T,, intaun 131,
Domnaund 138, daum 139, iiircbaud 133, dorautus 29, cenau 65,
maug 85, mucau 89, no imbcrthau 89, aunachta 141, aunastar
149, torcradaur 147, attconnaurc 147, ^az^Z' 147, daul (for <^a//)
26, Eaîaulhan 138.
^M for J: /flz^;^ 23, 91, anaidai 36, tocbhauiî 33, aîaut 6^,
Jaur 90, ogslaun 99, -/fl-zv/zz 133, prautb 140. namàu 147.
aw for «î : Jaw/ 40. for c : maura 148, maur-ainfinc 148.
^/; for w/;: ro-mebhaid 138.
c for o' : fundeoic 133.
54 Whilley Stokes.
ce for gh : Lucc 8, 72, 83, haoccul 149.
r/7 for gh: fochlaim 3, techhg ^6, tichernaib 146, iâf/f[/;]ïV/-
^0/^ 131, fochnojii 38, fochail 149: in auslaut : m/; 147,
sluoac[h] 133, ftcttech 162, L;/c/; 55, 96, /fazV/; 64, PnV/; 125.
<:/; for //?: atcicher 21, oentaich 84.
f/;r for 0-/; : //c/;^ lé, 39.
cl or J^ for t\ tallaid 30, a'/oJ 43, cuid 26, adraddis r6i.
tie or di for Jo : rfc 32, 124, dcbert 8, 19, derocair 133,
derochratar 12, 131, dechum 16, 42, ^em^ 29, demenair 32,
decomlai 42, derurmisam 42, éct-hirt 45, degnither 89, di-bcrt
24, Jm 95, di-loutar 147, dideoclmid 147, J^'^'-^r/ 163.
^ (i. e. ^/;) added : foghai-d 131, beuthau-d 140, airne-d8').
dh omitted : Miach, Mîoach, Nuaaitt 70, J/m 49.
£?/? for o-/; : rofograidhsetor 162, coblide 17, cesnaidter 52,
Temruid 56, corrguinidh 63, «zWc 84, lechtloide 131, modha-
gaib 147, ratbbiiidei').
dh for //? : a^/; 85, fl^/;ar 133, jaîV/ 89, imdecht 93.
^72 for «m: fliw 16, 91, 147, cmJn 16, cradnai iij,Jerodn 9,
Sengaidn i r, Manaidn 13, iz^»a 30, /«/Jn 34, Jz/Jn 94, «Jn 99,
bomviadti 148.
e for rt/; roo-rZ? 26 : for z : j-^/z 24, 26, ni^ ^^^ g^/;ï 133, a/;{/^j
21, maineib 45 : forr/; ncm 133 : for /: ^é^ 22 : ior 0 : decinn 16.
-^î for -5: /f/Tî 16, azV/« 27, M/<^i 68.
-^f or -<'/V for c: j'^/ 19, 56, dci 9, 5«V 21.
m for e: îairneuch 131, loindreuch 131, duceur i'^^,doneceud
iy^,feurr 149.
^o« for e: Indeouch 138.
^ (i. e. _f^/:?) inserted or added : dccelai-g-ter 79, cumdi-gh 14.
0^ (i. e. o'/;) for dh\ môrfleg 53, hivigac 131, draigechta 133,
modhagaib i^j,fodeog 125.
^^0- for 7zxr : Joggaib 9, tS^w 11, wfl^'^^ 16, eggnanih 36, iniscigg
53, cwma^^or yc)^ ^f«;;w^a 98, /oog/b;-/ 89, ^a/Wm pi. Ja/W„/
127, diggiihail 105.
z or m for a: inn 26, f « his », lia 35, 57, 62, f « their »
36, m 63.
f for ui : did 29, didsiu 18.
fe for z : aidirie 24, bruindie 26, cornarie 94, imncsie ^4, fric
114, 115, 7za/e 129, //wm 36.
The second Battle of Moytura. 5 5
ie for î: dcgbnic 2j, Ineadb 37, sic 42.
io îor e or i : miliodh 132, iond 113, ion t-oirech 40, mirionn
26. for f .• rwo^ 53.
m for r or /: cridiu 148, cJaidiuh 5, sruitbiuin 29.
M or //i for // : fortilde i, innddd 34, (T/'/Jf ^^, Jïdbcclda 69,
imrold 97, â^/7i 126: ^A/ 127, /r^'-o/J 128, capoild 93, Ga/A/ 50.
mb îor hard w: rtr;»/; 131, prcsimh 131, imbnàrie 131.
m/; for Z»/;: daidiomb 161, cwndigb 14.
w^ for WM : andôniad 33 = fl/z nôiiiad.
0 hr a: 110 113, /fl^j/zo 126, or//// 53, friscort 57, r^/:om 63,
/ï/o/^ 84, ^c//c) 85, conocarthai 77, gcntor 99 : for /r ; /ïto// 43 : for
é^ ; j/^/;(' 4 1 .
ô for 7// : 50/ 133.
oa for rt: /oo'/r 11, foairi 39, /'/o^ 40, bioas 29, //o/z 33,
/:«oa// 37, ioarmn 43, ^/o/z//; 91, grioan 92, j/mo/ïc 133,
Mioacb 34, 35.
d/z or oe for ô : môar 36, moair 166, edhoen 39.
0/ for a or a/ : regotm 59, dorssoid 58, corpoib 80.
ow for a : ////i^o// 63, lanombnou, 84.
OM for 0: oiipair 32, foula, jour 135, co/zr/j 131, loutar
162, diloutar 147: in auslaut: o^oz^ 69, 5o/< 79, ^flww 86,
ardou 113.
CM for u : foulacbtae 133. for /// : soal 133.
/) or ph for />/;: in anlaut : Pirs 13, pm 18, 20, pudccb 39,
^/7^/; 44, ^/W/V 133, peîbai 29, /^ra? 35, /j^c 26, /)fT/// 80, ^rc-
j/m/' 1^1, Prich 125, prisc-bemniuch 131: in inlaut: gapuis 36,
gapbais 27, gapail 41, adpbai 22, Cridinphél 26, gapbonn 124,
depretb 21 : in auslaut: //t'//)/; lé, Jo/^ loi, ^ôi^ 149, ^/^ 164,
^m////^ 132, 7/W^zj^ 9, inbcraipl) 165.
p ior b\ co pràutb 140, 0/ Prw 149 : for/; j^m 151.
^ for c : quia 80, conacqu 16, quibindes 18, oidqui 73.
/ or //; for i/; : bliatan 97, fufcbad 46, slaithe 34, athnocul
35, druitb 63, 133, cosdotha 124, faithius 50.
-w for -a or «: conacqu 16, maru 26, ar/^ 42, 5f^'/// 43,
<//<:/;« 42, /277/// 80 : for fl/ : j//Z5«r 71 .
M<2 for fl : luat 49, roflatbua 120, /^/zr 17 : for cff : Dagdhua 26.
ua îor fo : «^r /z/z tir 24.
mZ; for /?/; : bodbuha 5, nîr'uho 93, roubatar 129, fordu-
j6 Whitley Sîokes.
rauhotar 90, arauharach 31, arnauharach 39, fôuhith ^j,^^airuh
55, Auhcan 60, douhcradh 85, nonuhar 105, dcoghuhairi iio,
j/«/;jr 116, lamaiuh 131, doidhiuh 131, tocauhar i^^. In dôiniu
and suidiu 147, the /; is accidentally oraitted.
m/? for/; »/;t3;' 18.
-Mi for -a : ûf^wî 16, bargenui 39.
-wf for -/ : mathnii 36.
7<o for (7: uopair 2<^, uothras 33, muoir ^2, duoib 129, Lwof/;
136: in auslaut : rempuo 40, /b/«o 132.
7/0 for 7/: Z-Moo- 102, 112, 114.
MO for «fl : uothad 147.
CATH MAIGE TURfDH an scél so sis,
£?C«J' GENEMAIN BRES Ucic ELi7//?AIN 7 A RIGHE.
[Harl. 5280, fo. 63 a].
1. [B]awr Tuathai De Danonn i n-indsib tuasartachaib an
domw/n aig foglaim fesa 7 fithnasflc/;/a 7 druide^/;/ai 7 amai-
àcchtdi ^ 7 amainsd'(:/;/a-, combtar fortilde îor suthib cerà ngen-
ntlir/;te.
2. Ceitri cat[h]rachai ir-rabawr og fochlaim fhesai 7 eolflu
7 diabuldan«J;^ai .i. Falias 7 Goirias, Murias 7 Findias.
3. A Falias incad an Lia Fail bui a Temrfl/^. NogescJ fo
cech rig nogeb^rJ Erinn.
4. A Gorias tuc^if an tsleg boi ac Lug. Ni gebtea cath fria
no frisinti an bidh il-laimh.
5. A Findias mcad claidiub Nuadot. Ni uAùAh. ner/; dei o
dobirthe asa idnt/W; bodhuha, 7 ni gebtai fris.
1. amaidichtai infra, § 119.
2. Cf. LL. 9'^ 2.
The second Battle of Moytura. 57
The rarer words and forms are collected in the first Index,
the names of persons in the second.
So much from the hnguistic point of view. The value of
our story (corrupt and incomplète as it is) to students of
mythology and folklore appears to me considérable; but can
only be properly estimated by scholars like Mr. Lang, Prof.
Rhys, M. Gaidoz and Mr. Alfred Nutt, who hâve made a
spécial study of the beliefs and practices of savage races.
W. S.
August, 1890.
THIS TALE BELOW (iS THE SECOND) BATTLE OF MOYTURA,
AND THE BIRTH OF ERES SON OF ELATHAN, AND HIS REIGN.
1. The Tuatha Dé Danonn were in the northern isles of
the world, learning lore and magie and druidism and wizardry
and cunning, until they surpassed the sages of the arts of
heathendom.
2. There were four cities in which they were learning lore
and science and diabolic arts, to wit Falias and Gorias, Mu-
rias and Findias.
3. Outof Falias was brought the Stone of Fdl, which was
in Tara. It used to roar under every king that would take
(the realm of) Ireland.
4. Out of Gorias was brought the Spear that Lugh had.
No battle was ever won against it or him who held it in his
hand.
5 . Out of Findias was brought the Sword of Nuada. When
it was drawn from its deadly sheath, no one ever escaped from
it, and it was irrésistible.
58 Whiîley Stokes.
6. A Murias tucad coiri an Dagdai. Ni teg^Jh dam dim-
dach uadh.
7. Cetri druid isna cetri cathmf/;rt//'-sin. Mor-fesiE bai aFa-
lias. Esras boi hi nGorias. Uiscias boi a Findias. Semias bai a
Murias. IT iad sin na cetri filid ocar' foglaindsit Tuata De
lios 7 eolas.
8. Gnisit iarwm Tuatha De caratw;/ fri Fomorib, 7 dehert
Balar ua Néit a ing/;z .i. Ethne, de Cen mac Dien œcbt^. Go-
nad i-side rue an gein mbuadha .i. Lucc.
9. Tangatar TuadDei morloinges mor d'indsaig/V/ Erionn
dia gahail arecin ïor Ferait Bolc. Roloisc[s]et a mbaraca focetoir
iar torrâ;t7;/ain crice Corcu-Belgatan .i. Co/zm^/cne mara andiu,
eatsen, couapedh. a n-aire ïor teiched cucu, gur rolion an dei 7
an céu I3.naic denaib loggaib an ferodn 7 an aer robo com-
(ocus doib. Cov'id assin rogab^J a tir/;/ain a nelaip ciach.
10. Fectha cath Muighe Tuiré'^^ etorra 7 Fir Bolc, 7 maite
(or Ferait Bolc, 7 marhthar cet mile diib am Eochaig mac n-Eirc
immon righ.
11. ISen cath sin dno robenad a lamh de Nuada[i]d .i.
Sregg mac Sengaidn ropht'n dei hi, go tarad Dien-cccbt an
liaigh laim airgid foair co luth cecai lama, 7 Cr<?^hne in cerd
ag cungnam fris,
12. Cid Tuath Dei Dononn dno derocratar gomar isin cath
im Edleo mac n Allai 7 am Er(n)m//5;, am Fhiàchraig 7 im
Turild Bicreo '.
13. Doneocb inimorro ier\a de Feraib Bolc asin cath lot^r
ar leched de saig/W na Fomor^, gor' gabsad a n-Arainn 7 and
île 7 a Manaidn 7 a Rachraind.
1 . See infra, ^55.
2. near Cong in the co. Mavo: see the Four Masters, AM. 3503. Taies
about the two battles et' Moytura are mentioned in Harl. 432, fo. 3I' 2
(= Laws, I 46).
3. This should perhaps be im Tura mac Turild 7 im Bicreo. See Kea-
ting, p. 141.
The second Battle of Moytura. 59
6. Out of Murias was brought the Dagdae's Caldron. No
Company ever went from it unthankful.
7. Fourwizards (there were) in thosefour cities. Môr-fesae
was in Falias : Esras was in Gorias : Uscias was in Findias :
Semias was in Murias. Those are the four poets of whom the
Tuatha Dé learnt lore and science ^
8. Now the Tuatha Dé made an alhance with the Fomo--
rians, and Balor, grandson of Net, gave hisdaughter Ethne to ■
Cian son of Dian-cecht, and she brought forth the gifted child,
even Lugh.
9. The Tuath Dé came with a great fleet unto Ireland to
tals;e it perforce from the Fir Bolg. They burnt their barques
at once on reaching the district of Corcu-Belgatan (that is,
Connemara today), so that they should not think of retreating
to them ; and the smoke and the mist that came from the
vessels filled the neighbouring land and air. Therefore it was
conceived that they had arrived in clouds of mist^
10. The [first] battle of Moytura was fought between them
and the Fir Bolg ; and the Fir Bolg were routed, and a hund-
red thousand of them were slain, including their king Eochaid
son of Ere.
11. In that battle, moreover, Nuada's hand was stricken off
— it was Sreng son of Sengann that struck it otf him — , so
Dian-cecht the leech put on him a hand of silver with the
motion of every hand-; and Credne the brazier was helping
the leech.
12. Now the Tuath Dé Danonn lost many men? in the
battle, including Edleo son of Alla, and Ernmas, andFiachra
and Turill Bicreo.
13. But such of the Fir Bolg as escaped from the battle
went in flight unto the Fomorians, and settled in Arran and
in Islay and in Mann and in Rathlin^.
1. As to this paragraph and % 1-7 see Keating's History, tr. by O'Ma-
hony, pp. 136-139.
2. See 'ntra, § 33.
3 . Literally « fell greatly ».
4. So Keating, c. ix, tr. O'Mahony, p. 133.
6o Whitley Stokes.
14. Bai imcosn?/m ûalhx fher n-Erenn it/r Tua[i]d De 7 a
mnd, ar nirb' inrigha^ Nuadoo iar mbeim a laime de. Adpcr-
tutar ba c^^mdigh doip rige do Près mac ElatJnn, die ngorm^c
fesin, 7 co sn[a]idh[m]f('rf caratrmi Fomurt' fria an rige" de ta-
hain dosin, ar ba [fo. 6^ ^] ri Fomore a atha/r, edon Elotha
mac Delbaeth.
15. IS am}.aid so ïirum anicht com^en Bresi.
16. Bai didiu ben diib lau n-adn oc deicsin an marai 7 an
tiri do tichc Maoth Sceni .i. Eri ingen Delbfl/7/;, go n-acui an
muir fo lanfeth amail ha clar CMmredli. A mbui and iarsin con-
facai [ni.] Dz^5n-arfas ess n-argait isin fairce. Ba mar lee a méd
acht na ianhragQsia?- a delp dii, 7 dobn't srut[h] natuinde riam
decz^m tirei. Conacqu iarw;;/ pa duine [ind] ba ferr delph.
Mogs; orbude foir go a dib guailh'/'. Brat go srethaib di or-
sndth imbe. A lene gond indledhaib de orsnrt/h. Delc n-ôir
ara bruinde go ïorsannadh de liic loghmair adn. Dia gelgas
airgide 7 di semcradn snasai indib de credumas. Coicroith oir
uara muin. Clodib orduirn go fethaidib airget 7 go cichib oir.
17. ISprrt an fer frie : « In linn bio assa^ uar coblige^ I
laut ? » "
c Nirud-dalwj- em », ol in phen.
« Tic frisna ddulM », ol esiwm.
18. Conscrnad doib iar///;/. Ciich an pen iar///// antan as-
nérsc^ an u/zer.
« Cid cii ? » ol esi//m.
« Tatham dede rocoiner », ol in bean: « scaradh f/iutsa
q/vibindes a CMmairnecmrtr. Maccxma Tùath ^ nDea Domno;/;/
[is] et iar mo caenghuide 7 mo et didsiu amail atomcotasiu. »
1 . MS. coblide - m
2. MS. tûatha 1
The second Baille of Moytura. 61
14. A contention as to the sovranty of the men of Ireland
arose between the Tuath Dé and tlieir women ; becausc
Nuada, after his hand had been stricken off, was disqualified
to be king. They said that it would be fitter for them (to
bestow) the kingdom on Bres son of Elatha, on their own
adopted son ; and that giving the kingdom to him would
bind the aUiance of the Fomorians to them. For his father,
even Elatha son of Delbaeth, was king of the Fomorians.
15. Now the conception of Bres came to pass in this wise :
16. Eri, Delbaeth's daughter, a woman of the Tuath Dé,
was one day looking at the sea and the land from the house
of Maeth Sceni, and she beheld the sea in perfect calm as if it
were a level board. And as she was there she saw somewhat.
A vessel of silver was revealed to her on the sea. Its size she
deemed great, save that its form did not appear to her. And
the stream of the wave bore it on to land. Then she saw that in
it was a man of fairest form. Golden-yellow hair was on him
as far as his two shoulders. A mantle with bands of golden
thread was around him. His shirt, had trimmings of golden
thread. On his breast was a brooch of gold, with the sheen
of a precious stone therein. Two w^hite silvern spears, and in
them two smooth riveted shafts of bronze. Five circlets of
gold on his neck. A golden-hilted sword with inlayings (?) of
silver and studs of gold.
17. The man said to her : « Is this the time that our lying
with thee will be easy ? »
« I hâve not made a tryst with thee, verily », said the
woman.
« Come against the trystings (?) », saith he.
18. Then they stretched themselves down together. Now
the woman wept when the man would rise.
« Why weepest thou ? » saith he.
« I hâve two things for which I should Liment », saith the
woman. « Severing from thee however (?) we hâve met. The
fairyouths of the TuathaDea Danonn they hâve been entrea-
ting me (in vain), and my désire is for thee as thou hast pos-
sessed me ».
62 W hitley Stokes.
19. « Didigeswr do broc din dcde si », ol sei. Tiscaid a 6r-
naisc ^ n-6ir dia meor medhô'm 7 debrrt ina laim, 7 asprrt ria
na tesed uaide i crcc ind i n-âisccd, achi de neJ; diam^i/
coimsie - die meor sin.
20. « IS deitheden eli domsce », ol in pen, « nat fetar cia
dom-fainec ».
21. « Ni bo hainfes det andisin », ol seie. « Dit-ana/r Elo-
tha^ mac Delpac//; ri Fomore. Bérz mac diar comruc, 7 ni
tartflr ainm do acht Eocha V>rcs, edon Eocha Cïuûiach, ar cech
crnihach atcither 3 a n-'Erinn, etir mag 7 dun 7 cuirm 7 coin-
deil 7 ben 7 fer 7 ech, is risin m^vr sin dobiter^, con-ep[er]thflr
as bres dô annsin »,
22. IS iarsin luidh an fer doridisi ina fritheng, 7 doluid an
phen dia hadphai, 7 depreth de an com^en airdt^rc.
23. Ben in maciavum-j debreth dô an ainm atbfrt Elo/ha
.i. Eocha Frcs. INtan ba laun a sccbtmad athseoltai ina mnaa
bui forp^Tt cxictiges ïor in mac, 7 rofuc an arthrach sin go
cend a secht mhliadan go roucbt {orpan .xiiii. bliada».
24. IS den cosnam sin boi et/V Tuaith Deu dohrcth ^aiîh
Ereuji don mac sin, 7 dob^rt .uii. n-aidirie di trmferuib Ercnn
À. a matri, fn hasic na ûathce uad ma fofertis a mifholt:^
fesin, DibtTt a màthan tir do iarsin, 7 dongnit dun les uar an
tir .i. Dun mBre^c, 7 ba hé an Dagdhœ dogene an dun sen.
25. O rogeb \2xum Bres righe ronaisceata^- Vomoraig À. In-
dech mac Dei Domnann 7 EXatJm mac Delb^//; 7 Tethra, tri
rig Vovïiorach, a cios for Exinn, co na boi dei do ck^he a n-
1 . MS. orsnasc
2. cuimse, Wb. 14^ 5 : 22-'» i.
3 . MS. atcicher
The second Battle of Moytura. 65
19. « Thy anxiety shall be taken away from thèse two
things », saith he. He draws his golden ring from his middle-
finger, and put it into her hand, and told her that she should
not part with it, by sale or by gift, save to one whose finger
it should fit.
20. « I hâve another sorrow », saith the woman. « I know
notwho hath corne to me ».
21. « Thou shah not be ignorant of that », saith he.
« Elotha son of Delbaeth, king of the Fomorians, hath come
to thee. And of our meeting thou shah bear a boy, and no
name shall be given him save Eoct^aid Bres, that is Eochaid the
beautiful ; for every beautiful thing that is seen in Ireland,
whether plain or fortress or aie or torch or woman or man
or steed, will be compared(?) to that boy, so that men will
say of it then « it is a Bres ».
22. After that the man went (back) again by the way he
had come, and the woman fared to her house, and unto her
was given the famous conception.
23. Then she brought forth the boy, and he was named
as Elotha had said, even Eochaid Bres. When a week after the
woman's lying-in was complète the boy had a fortnight's
growth; and hemaintained that increase tilltheendofhis (first)
seven years, when he reached a growth of fourteen years^
24. Because of that contest which took place among the
Tuath Dé - the sovranty of Ireland was given to that boy ;
and he gave seven hostages to Ireland's champions, that is,
to her chiefs, for restoringthe sovranty if his ownmisdeeds (?)
should so give cause. His mother afterwards bestowed land
upon him, and on the land he had a fortress built, even Dûn
Brese ; and it was the Dagdae that built that fortress.
25. Now when Bres had assumed the kingship, Fomo-
rians, even Indech son of De Domnann and Elatha son of Del-
baeth, and Tethra, three Fomorian kings, bound their tribute
upon Ireland, so that there not a smoke from a roof in Ire-
1. Cf. the story of Gwydion's boy, Lied, Rhys, H. L. 307, from the
Mabinogi of Mâth ab Mathonwy.
2. See§ 14 supra.
I
64 Whitley Stokes.
Erinn iorsna. beth dos doib. Dobr^fha dno na tré'nfirae a fo-
ghnam dou .i. Oghmas fou cualx connaidh 7 an Daghdo 'na
rathbuige ^ gonfl^h se rocladh Rath mBrese.
26. Ba toirs'ich. dnoan Dagdo ocund obair, 7 atcliched daul
esba isin tech, Cridenbel a ainm, a beol^ di suide asa bruindie.
Ba pec la Crichinphél a cuid fesin 7 bâ mar cuid an Dagdae.
As inn athen : « A Dagda;, dot mchaib na tri mirionn bes
dech dot [fo, 64*] cliuid tapraither domsse ! » Dobfredh
iarwm an Dagd^ dô cech n-oidche. Maru immorro a mirionn
an cainte .i. met degmuce ba hed an mir. Ba trian immorro
de cuid an Dagdhua na tri mirenn sen. Mesai-de bla an
Dagdh^ dinni sin.
27. Lau n-ann didiu bai an Dagdai isin clad conacai an
Mac n-Oc cuige. « Maith sin, a Dzgdai / » or in M^c Ôc.
« Amin », ol in Dagdae. « Cidh deghnie drochfethoi ? » ol se.
« Tathum a damhnai », ol esiwm. « Cridenbel Cdinte gaphazi
algas dim gac[h]as nôn^ ira na tri mirionn as dech dim cui-
brind ».
28. « Tatham airlei deit », ol in Mac Oc. Dobm- laim ina
bossan, 7 gadaid * tri scildei ôir ass 7 dobtvV doo.
29. « Tapair-si », ol se, « na tri scitle-si isna tri mirinn
deo^-la^i do Cridenbel. Is ed iarum is sruitium bioas fort mes,
7 adsuife an t-ôr ina broinn co n-epili de, 7 ni ba maith a cen
do Bres iar«w. Atbertar frisin righ « romarbh an Daghdo
Cridenbel tre luib eccineol derat dou » . Isperce iarww an ri de
mavhad. Isherusa fris : « Ni fior Hatlm deit, a ri oc fenei, a
n-udberQ, ar domringarta 3 o gabais mo uopair^ 7 asp^red
frim : « tidnaic dom, a Dagdai, na tri mirinn ata dech dot
cuibrionn : is olc mo treba^ annocht ». Docoatsai dno desin
1 . MS. rathbuide
2. MS. gadaig
3 . From do-in-gaur, tingairim. But read perhaps do-tn-r-imgarta « I was
emreated ».
The second Baitle of Moytura. 65
land thcit was not undertribute tothem. The champions were
also reduced to his service, to wit, Ogma had to carry ■ a
bundle of firewood, and the Dagdae (was) a rath-builder,
wherefore he, the Dagdae, trenched Rath Brese.
26. So the Dagdae was weary at the work, and he used to
meet(?) in the house an idle bUnd man named Cridenbél,
whose mouth was out of his breast. Cridenbél thought his
own ration small and the Dagdae's large. Whereupon he said:
« O Dagdae! ofthy honour let the three best bits of thy ration
be given to me ! » So the Dagdae used to give (them) to him
every night. Large, however, were the lampooner's bits, the
size of a good pig, this was the bit. But those three bits
were the third of the Dagdae's ration. The Dagdae's health (?)
was the worse of that.
27. Oneday, then, as the Dagdae was in the trench, he saw
the Mac Ôc- coming to him. « That is good, O Dagdae »,
says the Mac Oc. « Even so », says the Dagdae. « What
makes thee look so ill ? » says the Mac Oc. « I hâve cause
for it », says the Dagdae. « Every evening Cridenbél the lam-
pooner demands the three best bits of my portion ».
28. « I hâve a counsel for thee », says the Mac Oc. He
puts his hand into his pouch, and takes thereout three crowns
of gold, and gives them to him.
29. « Put », says the Mac Oc, « thèse three crowns into
the three bits (which thou givest) at close of day to Cridenbél.
Thèse bits will then be the goodliest on thy dish ; and the gold
will turn in his belly so that he will die thereof, and the judg-
ment of Bres thereon will be wrong. Men will say to the
king : « The Dagdae has killed Cridenbél by means of a
deadly herb which he gave him ». Then the king will order
thee to be slain. But thou shalt say to him : « What thou ut-
terest, O king of the warriors of the Féne, is not a prince's
truth. For I was watched [by Cridenbél] when I was at my
work, and he used to say to me « Give me, O Dagdae, the
three best bits of thy portion. Bad is my housekeeping to-
1 . Literally a was under »
2. See as to him LU. 129^ and Rhys, Hibhert Lechircs, pp. 144-15 1, 169.
Revue Celtique, XII. 5
66 Whitley Sîokes.
minam-cobradis na teorai scillice [fjûar andiu. D?/^-radas form
cuid : doraut«i iarmii do Criàenhél, ar is edh is dech bhui ar-
mohelaib, and ôr. As dx ïa.rum ind or a Cridenb^'/ co «-er-
bailt de.
« IS mé!»ann », ar an ri. « TiscaithtT a tarr fon cainte dus
in fw/restflfr ind or ann. Min (uircsrar con bebhausa. Di f«/res-
lar immorro ha pethai did. »
30. larsin tallaid a tarr fon cainte, go fwfresta ^ na teorai
scilte oir adna bru, 7 anacbtx an Dag^ae-.
31. Tolluid an Dagdae'ms. obair ian^w arauharach, 7 tanzV
an Mdfc Og cucai, 7 atbtrt side : « As gargo rois th' obazV5^ 7
ni cunghis fochrec go tucaith^r det cethri 'Erenn, 7 togai diib
dairt mongduib ndiiib nde/ztaaice;m leo ».
32. IS iarsin dogeniu an DdLgdae a oup^/r go forcend, 7 as-
b^rt fris Br«, cid nogeba^i il-log a sasthiair. Frisg^rt an Dag-
dac : « Atgnasa fort cethre 'Erenn », al se, « de teglomath a
n-oenmaighin ». Dongnith an ri anndisin ama// aspt^rt, 7 togai
diib an dairt asp^rt an Ma-c Ôc fris. Ba ht'ccomhnart la Eres
annisin : demenair side ha ni pudh moo dogegadh.
33. Boi àno Nuadc^ oga uothras 7 dobrdh laim n-argazV
foair lioa Dien-cecht go luth cecha lamha indte. Nir'uomaith
dno liaa mac-s\um sen .i. le Miach. Airemcht sim don laim 7
atbi'rt « nuit fh hait di, 7 feith fri feth, » 7 icuis fri teorai no-
maidhe. IN cetna nàmad imm//.scuirid comair a tœib 7 rotoni-
sestar. An-dômad tanisde immascuirid aro brundib. An très
1 . Leg. fuifechta
2. The story told in '^J} 26-30 is referred to in LL. ii^\ Unes 12, 13.
5 . MS. chobfliV
The second Battle o{ Moytura. 67
night ». So I shoulJ hâve perished thereby had not the three
shillings which I found today helped me. I put them on niy
ration. I then gave it to Cridenbél, for the gold is the best
thing that was before me. Hence, then, the gold is inside Cri-
denbél, and he died of it ».
« It is clear », says the king. « Let the lampooner's
belly be eut open to know if the gold be found therein. If it
be not found, thou shalt die. If, however, it be found, thou
shalt hâve hfe ».
30. After that they eut otî the lampooner's belly, and the
three crovi/ns of gold were found in his stomach, and (so)
the Dagdae was saved.
31. Then the Dagdae went to his work on the following
morning, and to him came the Mac Oc and said : « Thou
wilt soon finish thy work, and thou shalt not seek reward till
the cattle of Ireland are brought to thee, and of them choose
a heifer black-maned, black... »
32. Thereafter the Dagdae brought his work to an end, and
Bres asked him what he would take in guerdon of his labour.
The Dagdae answered : « I charge (?) thee », saith he, « to
gather the cattle of Ireland into one place ». The king did
this as the Dagdae said, and the Dagdae chose of them the heifer
which the Mac Oc had told him (to choose). That seemed
weakness unto Bres : he thought that the Dagdae would hâve
chosen somewhat more.
33 . Now Nuada was in his sickness, and Dian-cecht put on
him a hand of silver with the motion of every hand therein.
That seemed evil to his son Miach. He went to the hand
(which had been struck otî Dian-cecht), and he said « joint to
joint of it and sinew to sinew, » ^ and he healed (Nuada) in thrice
three days and nights-. The first seventy-two hours he put it
overagainst his side, and it became covered with skin. The
second seventy-two hours he put it on his breasts. The third
1. Cf. the English spell cited by Kemble, Saxons in England, I, 365
(« set joint to joint, and bone to bone, sinew to sinew «).
2 . So Hermès restores the tendons which Typho had eut ont of Zeus'
hands and feet, Apollodorus 1-6-3 cited by Rhys, Hibbert Lectures, 121, 620.
68 Whiîley Stokes.
nomiiil dobidccd gel sg::ai di boc-sibn//4i dubhoib o ro dubtis
a ten.
34. Ba holc lia Dien-cecht an freap^fJ sin. Duleicc àaid'imh
a muWach a mcic go rotend a tuidn f/i feoil a cinn. Icais an
gillai tre inndeld a eladon. Atcomaic ahhurrach go ro teind
a feoil corrodic cnaimh. ICais an gilde den indel cétnse. Bissis
an très bein co ranzV srebonn a inchinde. Icais dno an gilk
don indcll cétnx. B'isius dno an cethramad mbein co «derba an
inchind, conid apu Mioach, 7 atbrrt Dien-cer/;f nach n-idad
lieig b^desin o[n]t[sllaithe sin.
35. [fo. 64 ^'] larsin rohadhnor/;/ lia Dien-cecbt Mioach, 7
asaid coic lube sescut ar tri cétuih tresin athnocul, fo lion a
altai 7 fethe. Is iarsin scarais Airmedh a prat 7 decechla na
lube sin iarna techtai. Tosarluid Dien-cect 7 conmesc side
na lube, cona fesai a frepai cori mrt;ns-tecaisceth an Splntt iar-
tain. Ociis atbert Den-cecht : « Mane pé Mioach mera/rfh Air-
meth ».
36. Gapuis tra Bres an û.aith feib donid[n](7c/;/ do. Bui fo-
dhord môar imbe lie mathrui la Thuaith Dei, ar nibtar beol-
uide a scenai uatha. Cid meinc notistais niptar cormaide a n-
anaulai. Ni fhacutar dno a filidh ina a mbardai no a cainte no
i crutire no i CMjlendaig^ no a cornairie no i clesomhnaig no a
n-onmide oga n-airfide arucinn isin techlwo'. Ni co loiar dno a
comromai a segonn. Ni facuMr a trmfiorai do fromadh fri eg-
gnamh liesin righ, acht oenfer namma .i. Oghmai mac Etnœ.
37. Ba heord frism-boi, tohain connaid don dun. Doberidh
cuoail cech lai a hindsib Mod^. Noberiud an muir da trien a
coile aire fôuhith ba hen/rt cen bieadh. Ni taprad acht entrian,
î . MS. ic!/5lendaib
2. conart Mod otat Insi Mod. LL. lé" •' $0.
The second Battlc oj Moytura. 69
seventy-two hours he would cast white... of black bulrushes
when they were blackened in fire.
34. That cure seemed evil to Dian-cecht. He flung a sword
on the crown of his son's head and eut the skin down to the
flesh. The lad healed (the wound) bymeans of his skill. Dian-
cecht smote him again and eut the flesh till he reached the
bone. The lad healed (this) by the same means. He struck
him the third blow and came to the membrane of his brain.
The lad healed (this) also by the same means. Then he
struck the fourth blow and eut out the brain, so that Miach
died, and Dian-cecht said that the leech himself could not
heal him of that blow.
35. Thereafter Miach was buried by Dian-cecht, and herhs
three hundred and sixty five, according to the number of his
joints and sinews, grew through the grave. Then Airmed ^ open-
ed her mantle and separated those herbs according to their
properties. But Dian-cecht came to her, and he confused the
herbs, so that no one knows their proper cures unless the
(Holy) Spirit should teach them afterwards^. And Dian-cecht
said « If Miach be not, Airmed shall remain ».
36. So Bres held thesovranty as it had been conferred upon
him. But the chiefs oitheTuath Dé murmured greatly against
him, for their knives were not greased by him, and however
often they visited him their breaths did not smell of aie. Mo-
reover, they saw not their poets or their bards or their lam-
pooners or their harpers or their pipers or their hornblowers
or their jugglers or their fools amusing them in the house-
hold. They did not go to the contests of their athlètes.
They saw not their champions proving their prowess 5 at the
king's, save only one man, Ogma son of Etain.
37. This was the duty which he had, to bring fuel to the
fortress. He used to carry a bundle every day from the Clew
Bay islands. And because he was weak from w^ant of food the
sea would sweep away from him two thirds of his bundle.
I . Dian-cecht's daughter.
2 See O'Curry, Atlantis vu and viii 158, and Joyce, C el tic Romances , 403.
3. Or perhaps « tried by their prowess ». The preps. do and Jri are
oddly used hère.
70 Whiîley Siokes.
7 nofiuradh an sluaigh on trath co'role.
38. Ni roan ira fochnom nô eraic dona tuathaih, 7 ni tap-
radis seoit na tuaithe a foicidli na tuaithe oli.
39. Tan/V an file fer/;/ ann br oighidhecht do tichc Bres[e],
edlioen Corp/r mac Etoine, file Tuailbe Dei. Ran/V a tecli
mbic c«mang ndub ndorchai sech ni raibe tene ;iô indt'I no
derghau[d] ann. Tucthœ teorai bargenui becai do, atéi turui,
for me[i]s muhic. Airacbl iaiiaii arnauliaracli, 7 nir'bo pudecli.
Oc tccht tar an les do as ind itbt'rt :
Cen coït fer crib [cernine ^ ;
cen gert^ ferbba^ fora n-assa athirni-t;
cen adba 5 fir fo druba disorchi ^ ;
cen dil ddmi resi 7, rob sen Brisse] ^
« Ni fil amain tra Bresi », ol se. Ba fir on dno. Ni boi acht
meth foairi-sim ond uair-sin. Co/md si sin céirne hoer doronct^h
a n-Erinn.
40. larsin tra dollot^r Tuath Dea a hoentai do agalkfm an
gairm/c .i. Bres mac Eladiia 7 co7idioàchtutar cucx die n-arai-
ghib. Tobt'rt doib tasiuc na Hathx, 7 ni bo sofoltach fiiu disin.
Gadhuis im anuth fris co cend .uii. hliadan. « Rut-bioa », ol
ion t-oirecht cc;'/nai a hoentai, « acht docui forsan rathai cétnu
coinge cech tor^^ tairfenat fritlaimh, etzV treb 7 tir j or j ar-
gat, buar 7 biad, 7 diolnw///e do cios 7 eraic conict sin ».
« Robor-biaa », ol Près, « ^mail atberthei ».
1 . .i. clàr
2. .i. cen loim no cen geilt
3. .i. bô
4. .i. lôeg
5. .i. cen tech
6. .i. adaig
7. .i. scelaigi
8 . The words in brackets and thc glosses thcreon are taken from LU. 8-'
Forthose words and glosses Harl. 5280 has only yrl. (i. e. et reliqua).
The second Battle of Moytura. 71
(So) he could only carry one third, and (yet) he had to
supply the host from day to day ^
38. Neither service nor wergild from the tribes continued,
and the treasures of the tribe were not dehvered by the act of
the whole tribe.
39. Once upon a time the poet came a-guesting to Bres'
hcuse, even Corpre son of Etain, poet of the Tuath Dé. He
entered a cabin narrow, black, dark, wherein there was neither
lire nor furniture nor bed. Three small cakes, and they dry 2,
were brought to him on a Httle dish. On the morrow he
arose and he was not thankful. As he went across the garth
he said :
« Without food quickly on a dish :
without a cow's milk whereon a calf grows :
without a man's abode under the gloom(?) of night :
without paying a company of story-tellers, let that be
[Bres' condition.
« So there is no amainÇÏ) in Bres », saith he. Now that
was true. Nought save decay was on him from that hour.
That is the first satire that was Jiiade in Ireland.
40. Now after that the Tuath Dea went together to hâve
speech with their fosterson, Bres son of Elatha, and demanded
of him their sureties. He gave them the restitution of the
realm, and he was not well-pleased (?) with them for that.
He begged to be allowed to remain till the end of sevenyears.
« Thou shalt hâve this », says the same assembly together,
« but thou shalt come on the same security ... every fruit ...
to thy hand, botli house and land and gold and siiver, kine and
food, and freedom from rent and w^ergild until then » .
« Ye shall hâve », says Bres, « as ye say ».
1. Lit. « from the (one) canonical hour to (the) other », i. e. to the
same hour on the foUowing day.
2. i. e. without butter or other condiment.
72 Whitley Stokes.
41. IS airi gesu doib an daul, co M/'comlat-sim tr^'nfiru an
tsidho .i. na Fomore, fri gapfl/7 na tuatb zredn, acht go tairs^û?
les doqhlte(?). Fa scith lais a ionnarbad asa rige.
42. Decomlai ian/m dechum a mâthar 7 imcomairct^r di
cia bo can a cinel. « Is derb lium », ol sie, 7 luidh riam docum
na tilchu dia n-acu an es n-aivcit asin muoir. Luid rcmhi docwm
na trachta, 7 dob^rt a mâthair ind ôrnasc dofacbhud lei do, 7
dobcrt-sium imma meor medonuch, 7 ba fomhais dou. Ar
nach duine dotarf/r si et/r crée 7 aisc^i. Ni raibe diib dia.mad
imairgide cusan laithe sin.
43. Loiar rcmpuo ioarmii con-rancutar tir na Fomore. Rdn-
cutar mag mor co ii-airechtaib iomdaih. An t-oirer/;/ ba so-
cïuidic diobh doUowr cucau. IMmafouf/;/ scelu dib isin oirecht.
AtpcrtLiwr ba de kraib Erenn. ITbiTt friu iàruni an rabuwr
coin ocLi, ar iss é^J ba bes isin aims/r-sin slog teged a n-o'irecht
alale cumclwzVhe 116 cocluiche do tocbhauil. [fo. 65 ^] « Atat
coin lenn », al Près. FochartaMr lar uni an coin cocluiche, 7
bator luaithe coin Tuath nDea oldalfe coin na Fomore, Focres
forrai dno dus am-bi leo eich ri comrith. Athertztar sam
« Atod », 7 batiiT luaithe aidât eich na Fomore.
44. Focres forra dno dus a mbi leu nech paJh calmai fri
laim imb^rtai cloid/7'. Nid frith leu acht Brcs a oenar. Antan
denu argaib-siz/m a laim cosin cloideb aithgin a athair and ôr-
nasc imma meor, 7 friscomhairc cioa bo cuich en liech. Fris-
cart a mâlbair darucenn, 7 asb^rt risin rig ba mac dou he. At-
cua[i]d dou an scél n-uli :\mûil derurmes^mi.
45. Fa bronrtrh a athair fris. Atb^rt an t-athair : « Cisi ecin
det-b/rt asin tir hi ïoi'gdhais ^ ? Frisga/t Brcs : « Nim-tucc acht
s/ m'anthir 7 m'anuabhar fesin. Diusriubart die setaib 7 main-
eib 7 a mbiadh fesin. Nid tallas cios no eric dib cosindiu ».
1 . Cf. forgabail infra ^109.
The second Battle of Moyiura. 73
41. This is why they were asked for the delay, that he
might gather the champions of the Fairy-Mound, even the
Fomorians, to seize the tribes perforée, provided that...
Grievous to him seemed his expulsion from his Ivingdom.
42. Then he went to his mother and asks her whence was
his race ? « I am certain of that », saithshe; and she went on
to the hill whence she had seen the vessel of silver in the sea. She
(then) went on to the strand, and his mother gave him the
ring which had been left with her for him, and he put it
round his middle-finger, and it fitted him. For sake of no one
had she dehvered it, either by sale or gift. Until that day there
was none of them whom it suited.
43 . Then they went forward till they reached the land of
the Fomorians. They came to a great plain with many assem-
blies therein. They advanced to the fairest of thèse assemblies.
Tidings were demanded of them therein. They replied that
they were of the men of Ireland. They were then asked whe-
ther they had hounds ; for at that time it was the custom,
when a body of men went to another assembly, to challenge
them to a friendly contest. « We hâve hounds », saith Bres.
Then the hounds had a coursing-match, and the hounds of
the Tuath Dé were swifter than the hounds of the Fomor-
ians. Then they were asked whether they had steeds for a
horse-race. They answered, « We hâve » ; and their steeds
were swifter than the steeds of the Fomorians.
44. They were then asked whether they had any one who
was good at sword-play. None was foundsave Bres alone. So
when he sets his hand to the sword his father recognises the
ring on hisiinger, and inquires who was the hero. His mother
answered on his behalf and told the king that Bres was a son
of his. (Then) she related to him the whole story even as we
hâve recounted it.
45. His father was sorrowful at him. Said the father:
« What need has brought thee out of the land wherein thou
ruledst ? » Bres replied : a Nothing has brought me save my
own injustice and arrogance. I stript them of their jewels and
treasures and their own food. Neither tribute nor wergild
was taken from them till today ».
74 Whitley Stokes.
46. « Duaig sin », al o athair. « Pa ferr ar-rath oldas ar-
righe. Ba ferr a nguide oldds a n-eguidhi. Cid dia tutchoiJ
diu ? » ol a athair.
47. « Dadech[ad];/j do cuindch/J trcnfer cugaibsi », ar se.
« Nogebrt///// in tir sin ar eigin ».
48. « Ni rogaba la hainbfir ïminorro mam gaba la fir », ol
se.
49. « Os/, diu, caidhe mo airrle si luat ? » ol Bres.
50. Faithi/^5 iarsin cusan trénïtr^ co Bal///- hua Neitt, co
righ na n-innsi, 7 co hlndrrh mac De Domnand, co rig Fo-
moire, 7 nos-taireclamat-s/We doneoch bui o Lochlaiim siar
do sluag docum n-Erenn, do astad a cisa 7 a righi ar eigin for-
uib, gur'ba haon droichet long o indsib Galld co hEmid léo.
5 1 . Ni tanaic do^//m nEreiin drem bud mo g/'din nô aduath
inda in slogsin naPomoiridhi. Ba combag ogond fir o Sgiathia
Lochlaindi 7 a hinnsib Gall immon slogad sin.
52. lMt//5a imvwrro Tuaithi De is ed imma cesnaidt^r
sund.
53. Bui Nuadhx' doridesi tareïs Brese a rige ïor Thuaith
Deu. Bui môrtled ^ ocus/c/e di Tuaith Dei a Temmig an
inbaidsin. Boi dnooruli ogktch og saighid de Temr/z/V, Samh-
ildânach a ainm-side. Botar dorsaidi for Temraig an inbuid
sin .i. Gamal mac Figail 7 Camald mac Riaghaild a n-an-
monn sidei. A mboi side and atci an dirim n-anetarcn^/Wh
'na docum. OgUuch coem cruthach co n-imscigg riog a
n-airenuch na buidne sin.
54. Aihcnatar risin dovsaid ara n-indised- a Temruich a
liachtai. Atbcrt in dorsaid : « Cia fil and ? »
55. « Fil sunn Luch Lonnandsclech mac Ciein mcic Dien
cccht 7 Ethne ing/;/e Baloir : dalta siden Taillne ingirie
1 . MS. morfleg.
2. MS. n-indiset
The second Battle of Moytura. 7^
46. « That is bad », says the father. « Better were their
prosperity than their kingship. Better their prayers than their
curses. Why hast thou corne hither ? » says his father.
47. « I hâve corne to ask you for champions », saith he.
« I would take that land perforce » .
48. « Thou shoiildst not gain it by injustice if thou gain
it not by justice », said the father.
49. « Query, then, what counsel hast thou for me ? » says
Bresi.
50. Thereafter he sent him to the champion, to Balor
grandson of Nett, the king of the Isies, and to Indech son of
DéaDomnand the king of the Fomorians; and thèse assembled
ail the forces from Lochlann westwards unto IreLind, to im-
pose their tribute and their rule perforce on the Tuath Dé, so
that they made one bridge of vessels from the Foreigners'
Isles to Erin.
5 1 . Never came to Ireland a host more horrible or fearful
than that host of the Fomorians. The man from Scythia of
Lochlann and (the man) out of the Western Isles were rivais
in that expédition.
52. Now as to the Tuath Dé, this is what is hère dealt
with.
53. After Bres, Nuadawasagain in sovranty overthe Tuath
Dé. At that time he held for the Tuath Dé a mighty feast at
Tara. Now there was a certain warrior on his way to Tara,
whose name was Samildanach^. And there were then (two)
doorkeepers at Tara, namely Gamal son of Figal and Camall
son ot Riagall. When (one of) thèse w^as there he sees a
strange company coming towards him. A young warrior fair
and shapely, with a king's trappings, was in the forefront of
that band.
54. They told the doorkeeper to announce their arrivai at
Tara. The doorkeeper asked : « Who is there ? »
5 5 . « Hère there is Lugh Lonnannsclech son of Cian son
of Dian-cecht, and of Ethne daughter of Balor. Fosterson, he,
1 . Hère obviously is a lacuna.
2. Literally « possessing many arts at the same time », tj(jl-qÀj-c3/vo;.
76 Whitley Stokes.
Magmoir ri Espdine 7 Echdach^ Gairuh mac Duach. »
56. Rofiarfoï^ ion dorsaid do t-Samhilldanuch : « Cia dan
frisa ng[n]eie? » al sei, « ar ni teid nech cin dan i Temruig^ »
57. « Dene mo athcomarc », ol se: » am sxr. »
Friscort an dorsaid : « Nit-regaim i leas. Ata sœr lenn
cenu .i. Luclitai mac Luachadhi^. »
58. AtpéTt-sum : « Atum-athccmairc, a dorrsoid : am
gobhœ. »
Frisgart ion dorsaid dou : « Ata gobœ liond cenai .i. Colum
Cuaolléinech teorae nua-gres. »
59. Atpen-som: « Atom-athcomairc, am tmifer. »
Friscart in dors^zW / « Nid-regoim a les: ata tranftr lend
cenu .i. Oghmx- mac Ethlend. »
éo. Atb^rt-sum diridesi : « Atom-athcoma/;T^ » ar se : « am
crutiri ».
« Nit-regaim [fo. 65 ''] a les : ata crutiri lenn cènai .i. Auh-
can mac Bicelmois aran-utgatar fir tri ndea i sidoib. »
61. Atp^rt-sum : a Atom-athcomafrc; am niadh. »
Friscart an dorrsoidh : « Nit-regam e les. Ata niad lion
chenu .i. Bresal Echarlam mi7c Echach Bœthlaim. »
62. Atb^rt-sum iarum : « Adum-athcom^/rr^ a dorsaid, am
file 7 am senchaid. »
« Nid-regam i les : ata file 7 senchaid cenai lenn .i. En mac
Ethoma/n. »
63. Atbfrt-sum : « Atom-athcomanT », ol se, « im corr-
guinech ».
« Nit-recom e les : Ataut corrguinigh 3 lionn cheno : at
imdou ar ndruith 7 ar lucht cumhachtai. »
64. Atbfrt-som : « Atom-athcoma/Vi:, am liaich. »
1. MS. Echtach
2. MS. temruid
5 . MS. corrguinidh
The second Battle of Moytura. 77
of Tallan^ daughter of Magmor king of Spain and of Echaid
the Rough, son ofDuach. »
56. The doorkeeper asked of Samilddnach : « What art
dost thou practise? » saith he; « for no one without an art
enters Tara. »
57. « Question me », saith he. « I am a wright. »
The doorkeeper answered : « We need thee not. We hâve
a wright already, even Luchtae son of Luachaid. »
58. Hesaid: « Question me, O doorkeeper! lam a smith. «
The doorkeeper answered him : « We hâve a smith already,
even Colum Cualléinech of the three new processes. »
59. He said : « Question me : I am a champion. »
The doorkeeper answered : « We need thee not, We hâve a
champion already, even Ogma son of Ethliu. »
éo. He said again : « Question me », saith he, « I am a
harper. »
« We need thee not. We hâve a harper already, even
Abhcdn son of Bicelmos whom the Men of (the) three gods
chose (?) in the £iiry hills. »
61. Said he: « Question me : I am a hero. »
The doorkeeper answered : « We need thee not. We hâve
a hero already, even Bresal Echarlam- son of Echaid
Baethlam. »
62. Then he said : « Question me, O doorkeeper! lama
poet and I am a historian. »
« We need thee not. We hâve already a poet and historian,
even En son ofEthaman. »
63. He said. « Question me », says he, « lam a sorcerer. »
« We need thee not. We hâve sorcerers already. Many are
our wizards and our folk of might. »
64. He said : « Question me : I am a leech. »
1 . This is Keating's « Talti », whose first husband was Eochaiclh mac
Eirc § 10 ; her second was Eochaidh Garbh, a chieftain of the Tuatha de Da-
nann, Keating, p. 143.
2. Leg. Etharlam ?
78 Whitley Stokes.
« Nit-regam a les : « Ata Dien-cecht do liaigh lenn. »
65. « Atom-athcom^//rr, aisé, « am dcogbore. »
« Nit-regom a les : ata[t] deoghairc linn cenau .i. Delt 7
Dmcht 7 Daithe, Taei 7 Talom 7 Trog, Glei 7 Glan 7
Glési. »
66. Athen : « hxom-athcomairc : am cert maith ».
« Nit-regom e les : ata cert lind cenu .i. Credne c^rd. »
67. Atb^rt-som aitherrafr/; : « Ahatr frisind rig », ol se, « an
fil les oeinffT codogabai ina danw-ja^ ule, 7 ma ata les ni
tocus-sa in Temraig. »
68. Luid in dorsaid isin rigtech iar sudiu co»-eicid dond
nogh ulci. « Tanaic odaech iondoras lis », al se, « Samill-
dan^rh, 7 na huili dano arufognot det muntir-si atat les ule a
oenor, ro/zedh fer cacha danai ule ei. »
69. As ed atb^rt-som go rocurit fidhcelda na Temrach dia
saigidh-siwm annsin, 7 gou rug-som a toichell, con^id andsin
dorigne an Crô Logo. Acht masa i n-uamas an catha Troianna
rohairgt'J in fi[d]ceall ni tonacbt Herinn andsin i, uair is a
n-donaimsir rogniadh cath Muigi Tmred^ 7 togail Traoi.
70. Rohinnised iar^in thrd do Nua[d]aitt anni sin. « Tuleic
isin les », ar Nuadha, « ar ni tinaic riam fer a shzmail sin
isin dun-sa »^
71. Dolleig larum an dorrsaidh seca, 7 luid isin dûn, 7
siasur a suide suad, ar bo sui cach dàno é.
72. Focairtt iar uni Ogma an mar-licc, a rabatar feidm
cet/i .XX. cuinge, trésan tech co mbui fri Temair anecbliùr:
Do cor algz/^a for Lucc on. Ducorastar Lucc forcula co mm-bui
for Iar an righthighi, 7 docorust^/r an mbloig hen riam amach
I . Magh Tuiredh is now a townland in the barony of Tirerrill, co. Sligo.
The second Fattle of Moytura. 79
« We nced thee not. We hâve for a leech Dian-cecht. »
63. « Question me », saitli he : « I am a cupbearer. »
« We need thee not. We hâve cupbearers ah'eady, even
Delt and Drucht and Daithe, Taé and Talom and Trog, Glei
and Ghin and Glési. »
66. He said : « Question me. I am a good brazier. »
« We need thee not. We hâve a brazier already, even
Credne Cerd. »
67. He said again. « Ask the king » , saith he, « whether
he has a single man who possesses (?) ail thèse arts, and if
he has I will not enter Tara. «
68. Then the doorkeeper went into the palace and declared
ail to the king. « A warrior has came before the garth »,
saith he. « (His name is) Samildanach, and ail the arts which
thy household practise he alone possesses, so that he is the
man of each and every art. »
69. This he (the king) said then, that the chessboards
of Tara should be fetched to him (Samildanach); and he
won ail the stakes, so that then he made the Crô of Lugh ^
But if chess was invented at the epoch(?) of the Trojan war,
it had not reached Ireland then, for the battle of Moytura and
the destruction of Troy occurred at the same time^.
70. Then that was related to Nuada. « Let him into the
garth », says Nuada ; « for never before has man like him en-
tered this fortress. »
71. Then the doorkeeper lets Lugh pass him, and he
entered the fortress and sat down in the sage's seat, for he
was a sage in every art.
72. Then the great flag-stone, (to move) which required
the eftort of four-score yoke (of oxen), Ogma hurled through
the house, so that it lay on the outside of Tara. This was
a challenge to Lugh. But Lugh cast it back, so that it
lay in the centre of the palace; and he put the pièce which
1 . Probably some hut or other enclosure in which Lugh put his win-
nings.
2 . This sentence is obviously a scribe's note inserted in the text by the
copyist. According to the Four Masters, the second battle of Moytura was
lought A. M. 5330. '
8o Whitley Stokes.
a taob an rigtige co mbo slan.
'0"0*
73. « Seindt^r cruitt duin », alid sluaig. Sephaind iar«m
an i-oglaech suantraige dona sl^ao^aib 7 don righ an c^7-oid-
qm. Focairtt a suan on trath co'raili. Sephainn goUtraigi "^
co mbatar oc casi 7 ac dogra. Sephainn gendtraigi co mbawr
hi subai 7 a forbfailti.
74. IMrordaid iaram Nuadai, o'uonnmrc ïlcumachiaï n-aoc-
lagi, dus an caomnacair dingbail na dairi dib fo mbawr lasna
Fomoiri. Gnis/t iivum comuirle im dalai and oglaich. IS si
comuirle arria^/;/ Nuadha, cœmclodh suidi frisin n-occlaech.
Luid Samill[d]anûf J; a suide rig, 7 atrerac/;/ an ri riam co cend
xiii la.
75. IMma n-arladair dô larum fria da brathazV .i. Dagdo 7
Ogma, for Greallaig Dollaid iarnamarach. G'[no]ccartha cucu
a bratha/r .i. Goihniu 7 Dian-cecht.
76. Blhdan lan doib immon run-sin in lin-sin, conadh
desin dogarwr [fo. 66"] Amhrun Fer nDea fri Grellaid
nDoWaid.
77. Co?zocarthai cucau iarsin druid Erenn 7 a lege 7 a
n-aruid 7 a ngoboinn 7 a mhnugaid- 7 a mbrethemam.
lM«5-n-agaIlawr doib a ndiclet.
78. Rofiarfo/V hruîH don corrguinech? .i. Matgen a ainm,
dus cia CMmang gonanacair. Atb^rt side focichrt'i [slébe] Erenn
tri gritai fona Fomorib, go locrad im-mulloch fri talmain.
Ocus doadbasMr doib da priomshVz/; decc tiri Erenn do bith
fo Tuat/w DeDanonn og imbualad dib .i. Sliah Liag 7 Denda
Ulad 7 Bennai Boirche 7 Bri Ruri 7 SUab Bladmai 7 Sliab
Snecbtx, SliabMis 7 Blai-slw^ 7 Némthenn 7 Sliab M^ïccu Bel-
godon 7 Segois 7 Cruachan Aigle 4.
1 . MS. goUtraigis
2. MS. an bnugaid
3 . MS. corrguru
4. Now Croaghpatrick.
The second Batîle of Moytura. 8 1
it had carried away into the side of the palace and made
it whole.
73. « Let a harp be played for us », say the hosts. So the
warrior played a sleep-strain for the hosts and for the king the
first night. He cast them into sleep from that hour to the same
time on the foUowing day. He played a wail-strain, so thatthey
were crying and lamenting. He played a smile-strain, so that
they were in merriment and joyance.
74. Now Nuada, when he beheld the warrior's many pow-
ers, considered whether he (Samildânach) could put away
from them the bondage which they suffered from the Fo-
morians. So they held a council concerning the warrior. This
is the décision to which Nuada came, to change seats with
the warrior. So Samildânach went to the king's seat, and
the king rose up before him till thirteen days had ended.
75. Then on the morrow he met with the two brothers,
even Dagdae and Ogma, on Grellach DoUaid ^ And his bro-
thers Goibniu and Dian-cecht were summoned to them.
76. A full year were they in that secret converse, where-
fore Grellach Dollaid ^ is called Amrun of the Men of the
Goddess.
77. Thereafter the wizards of Ireland were summoned to
them, and their leeches and charioteers and smiths and far-
mers and brehons. They held speech with them in secret.
78. Then Nuada inquired of the sorcerer whose name was
Mathgen, what power he could wield ? He ans wered that through
(his) contrivance he would cast the mountains of Ireland
on the Fomorians, and roll their summits against theground.
And he declared to them that the twelve chief mountains of
the land of Erin would support the Tuatha Dé Danonn, in
battling for them, to wit, Slieve League, and Denna Ulad
and the Mourne Mountains, and Bri Ruri and Slieve Bloom
and Sliab Snechtai, Slemish and Blai-sliab and Nemthenn and
Sliab Maccu Belgodon and Segais^ and Cruachan Aigle.
1 . Now Girley, two miles south of Kells, in Meath, F. M. A. D. 693 and
Keating's Hist. éd. O'Mahony, p. 481 n.
2. The Curlieu Hills, in Roscommon and Sligo.
Revue Celtique, XH. 6
82 Whitley Stokes.
79. IMcomaircidh dno den deogbori, cia a/magg conano-
cair? Atbcrt-side dob^radh da primloch dcc na hÈrenn ina
fiadnoisi, 7 ni fugbitis usœ indtib cid iota; not-gahad. At iad
sou eat-side, Dtrc-loch, Loch Lmmnigb, Loch n-Orbsen, Loch
Ri, Loch MescdhcTs, Loch Cuan, Loch Lœig, Loch n-Echach,
Loch ¥ebail, Loch Déchet, Loch Rioach, Marloch^ Arossci-
chersit do dib primaihnib dec ina hEmm .i, Buas, Boann,
Banna, Nem, Lai, Sinond, Muaid, Sligech, Samair, Fionn,
Ruirtech, Siuir, 7 decelaigt^r- ar Fomor ib uUe cona foighbid
bando indtib. Targebu deogh firu Ercnn ce bet go cenn secht
mhlizdan isin cath.
80. Atb^rt dno Figol mac Mamois a ndrui : « Firfit teorai
frasœ tened Homsou a n-enech sluaig na FomhoR, 7 pérut da
trian a ngaiH 7 a ngasc/J 7 a nein estib, 7 amenas a fual ina
corpoib fodesin 7 a corpaib a n-ech. Nach anui dotlegfet firu
Evenn bod formach golie 7 gaisg/^ 7 nirt doib. Quia bed isin
cath go cenn secht mhliadan ni bot scithie acach » .
81. Atb^rt an Daogdae : « An cwmang arbagaid-si dogen-sou
ule amaon. » « IS tu-sai an Dagdael » or cach, gonad[d]e
rot-lil « Dâgdae » o sin e.
82. Scaraid iarwm asin comairlie go comairsitis die teoru
mhliadan.
83. O ro indlid ïariiiii airicill an catha amlaid sin, luid
Lucc 7 Dagdae 7 Ogma go tri Deo Danonn, 7 doberot side
gn'ssa an cathie do Lugh, 7 roboth sect mhliadnai oca foichill
7 ag denom a[n]arm3.
84. Boi tegdus den Dagdae a nGHonn EtinantwazV/;. Bai dno
1 . z= Mor-loch a name of Loch Ribh near Lanesborough, co. Roscommon.
2. better dochélaiter
3 . Hère are omitted a short speech of the Morrfgan to Lugh and a long-
er prophecy and exhortation by the druid Figol son of Marnas.
The second Baille of Moytura. 8^
79. Then he asks of the cupbearer, what power fe could
wield ? He answered that he would bring the twelve chief
loughs of Ireland before the Fomorians, and that they would
not find water therein, whatever thirst might seize them.
Thèse are those loughs : Derg-loch, Loch Luimnigh, Lough
Corrib, Lough Ree, Lough Mask, Strangford Lough, Loch
Lœig, Lough Neagh, Lough Foyle, Lough Gara, Lough Reagh,
Mdrloch. They would betake themselves to the twelve
chief rivers of Ireland, even Bush, Boyne, Baa, Nem, Lee,
Shannon, Moy, Sligo, Erne, Finn, Lifley, Suir; and they
will ail be hidden from the Fomorians, so that they will not
lînd a drop therein. Drink shall be provided for the men of
Ireland, though they bide in the battle to the end of seven
years.
80. Then said Figol son of Mamos, their druid : « I will
cause three showers of lire to pour on the faces of the Fo-
morian host, and I will take out of them twb thirds of their
valour and their bravery and their strength, and I will bind
their urine in their own bodies and in the bodies of their
horses. Every breath tjiat the men of Ireland shall exhale
will be an increase of valour and bravery and strength to them.
Though they bide in the battle till the end of seven years they
will not be weary in any wise. »
81. Said the Dagdae : « The power which ye boast I shall
wield it ail by myself. » « It is thou art the Dagdae (« good
hand ») ; saith everyone: wherefore thenceforward the name
« Dagdae » adhered to him.
82. Then they separate from the council, (agreeing) to meet
(again) that day three years.
83. Now when the provision (?) of the battle had then
been settled Lugh and Dagdae and Ogma went to the three
Gods of Danu^ and thèse give Lugh the... of the battle;
and for seven years they were preparing for it and making
their weapons.
84. The Dagdae had a house in Glenn Etin in the north.
I. i. e. Brian, luchar and lucharba, Keating, p. 40. Cf. fir trindea, 60.
84 Whitley Stokes.
bandai forsin Dagdae dia bliadnas [fo. 66 ^] imon samain an
catha oc Glind Edind. Gongair an Unius la Connacbla frioa
andes. Conaca an mnai a n-Unnes a Corand, og nige % indarna
cos di fri Allod Echîe .i. Echumech-, fn husci andes, alole fri
Loscondoib, fri husce antiiaith. Noi trillsi taitbechtai fora
ciond. Agoillis an Dagdae hi 7 dogniad oentaith?. Lige ina
Lanomhnou a ainm an baile osin. IS hi an Morrigan an uhen
sin isberur sunn.
85. TThen si hrum frisin Dagdae deraghdis an Fomore
a tir .i. a Maug Scène, 7 aragarudh an Dagdae oes danu
Erionn arocendsi for Adh Unsen, 7 noragad si hi Scetne do
admillid [rig] na Fomore .i. Indech macDeiDo[m]n(^wn a ainm,
7 douhéradh si crû a cride 7 airned a gailie uad. Dobtrt-si
didiu a di bois den cru sin deno sluagaib hatar oconn idnaidhe
{or Adh Unsen. Bai Ath Admillte iar um a ainm ond admillid
sin an riog.
86. Degnith iQrum lesin oes ndanou ind sen, 7 docachnotar
brechtau (or sluagaib na Fomore.
87. Secbtmad rie samain sen, 7 scaruis cach oroile diob go
comairnect///' fir Ercnn uili al-la rie samain. Se t/ichaid cet al-
lion .i. da tricha[i]d [cet] gech trin.
88. Foides ier^^m Lug an Dagdae de tascekii forsna Fomho-
rib 7 dia fuirech go tiostais fir Ereiin den cath.
89. Luid ïanim an Dagdae go loggfort na Fomore 7 cunges
cairde cathai forrai. Dobreth do amail co«anoic[h]. Degnither
lite do lasna Fomor/, 7 ba dia cudhud on, oir ba mor st'rc liten
lasium. Nos-lintar core coecduirn an rioa; dôu, a ndechotar
1 . MS. nide
2. Perhaps Echuinech
3. MS. oentaich
4. a stroke over the d
The second Battle of Moytura. 85
Nowthe Dagdae had to meet a woman in Glenn Etin on that
day year about the Allhallowtide of the battle. The (river)
Unius of Connaught roars to the south of it. He beheld the
woman in Unius in Corann, washing (herself), with one of her
two feet at Aliod-Echae (i. e. Echumech), to the south of the
water, and the other at Loscuinn, to the north of the water.
Nine loosened tresses were on her head. The Dagdae conversed
with her, and they make a union. « The Bed of the Couple »
is the name of the stead thenceforward. The woman that is
hère mentioned is the Morrigan (Lamia).
85. Then she told the Dagdae that the Fomorians would
land at Magh Scène, and that he should summon (?) Erin's
men of art to meet her at the Ford of Uinius, and that she
would go into Scetne to destroy Indech son of Dé Donann,
the king of the Fomorians, and would deprive him ofthe blood
of his heart and the kidneys of his valour^ New she [after-
wards] gave her two handfuls ^ ot that blood to the hosts that
were waiting at the Ford of Uinius. « Ford of Destruction »
became its name, because of that destruction of the king.
86. Then that was done by the artists, and they chanted
spells on the hosts of the Fomorians.
87. This was a week before Allhallowtide, and each ot
them separated from the other until ail the men of Ireland
came together on Allhallowseve. Six times thirty hundred was
their number, that is, twice thirty hundred in every third.
88. Then Lugh sent the Dagdae to spy out the Fomorians
and to delay them until the men of Ireland should corne to
the battle.
89. 3 So the Dagdae went to the camp ofthe Fomorians and
asked them for a truce of battle. This was granted to him as
he asked. Porridge is (then) made for him by the Fomorians,
and this was (done) to mock him, for great was his love for
porridge. They fiU for him the king's caldron, five fists deep,
1. his testicles? cf. aime toile, O'Dav. 54.
2. Lit. palms
3. §§89-95 are translatée! by some charlatan in pp. dcxxxix-dcxl of
the volume prefixed to O'Curry's Manmrs and Customs.
86 Whitley Stokes.
cetri ficet sesrai do lemlacht 7 a cubât célna'i de men 7 beoil.
Dob^rthar gabair 7 coerig 7 mucau indtie, 7 nos-combruithit^r
lei. Nos-dortitcr a ndcrc talman dou, 7 atb^rt [Indech] fris no
imberthau fair bas mono tomledh ule, ardaig na berad ecnach.
Fomorc co rocaithfi/ a said.
90. Gabois iersin a leig 7 ba himaircithe go tallfoJ lano-
mrt/// ina lige foro laur naleghi. IT e didiu m[ir]ionn fordura-
uhotar inde, lethau tindei 7 cethrom//;« bloinge.
91. IS ann adbt'rt in Dagdac : « Fo bioath indso ma rosaigh
a broth an rosaig a blas ». Antan immorro noberid an leg laun
ina beolu, is adn adb^red : « Nis-collet a micuirne, ol in
sruith ».
92. Dobffr-sium immorro a mer crommtar domain an d^rcu
foderid it/r ur 7 gnoan. Dolluid coûud foair icrwm ar caitem a
liten. Ba méditer scabol tige a bolc fair, gon tibsid im sodain
na Fomore.
93. Luid uaidib ïeruin co Trachta Ebaî. Niruho herosai tra
den lœc[h] imdecbt lie meta bronn. Badrochruid^ a congraim.
Cochline go bac a di ullend. Inor aodhar imbe go foph a tonai.
IS ed deiw ucbtlehar penwtol. Da broicc imbe di croicinn ca-
poild 7 a find sec/;/oir. Gabol gicca rothach- feidm or/;/air ina
diaid, go mba lôr do clod coicrice a slicht 'nadegaidh, gonad
dei dogaror Slicbt Loirge an Dagdai K
[fo. 67% Une 24] 4
94. Tecoid iannii na Fomo^re co mbatar a ndichmaid a
1 . Leg. dochrud
2. MS. gicc aroth.
3 . In the ms. the sentences beginning respectively with Is ed and Da
broicc come afterthe sentence beginning with Gabol.
4. Hère is omitted an account of the meeting of the Dagdae and the
daughter of Indech under difficuhies caused by the distention of theDagdae's
stomach. Much of it is obscure to me, and much of the rest is too indécent
to be published in this Revue. The upshot is that Indech's daughter under-
takes to practise hcr magie arts against her father's army. (Atbg/t-si dno
no riastrabadh si no Fomore 7 docachnopaih [brichtUj forraij. Cf. § 86.
The second Batîle of Moytura. 87
into which went four-score gallons of new milk and the
like quantity of meal and fat. Goats and sheep and swine are
put into it, and they are (ail) boiled together with the por-
ridge. They are spilt for him into a hole in the ground, and
(Indech) told him that he would be put to death unless he
consumed it ail ; he should eat his fiU so that he might not
reproach the Fomorians (with inhospitality).
90. Then the Dagdae took his ladle, and it was big enough
for a man and woman to lie on the middle of it. Thèse then
are the bits that were in it, halves of salted swine and a
quarter of lard.
91. Then said the Dagdae: « Good food this, ifits broth
attains what its taste attains ». But when he used to put the
ladle full into his mouth, then he would say : « Its . . . do not
spoil it », says the old man. »
92. Then at the end he puts his curved finger over the
botrom of the hole among mould andgravel. Sleep came upon
him then after eating his porridge. Bigger than a house-
caldron was his belly, so that the Fomorians laughed at it.
93. Then he went away from them to the strand of Eba.
Not easy was it for the hero to move along owing to the big-
ness of his belly. Unseemly was his apparel. A cape to the
hoUow of his two elbows. Adun tunic around him, as far as
the swelling of his rump. It is, moreover, long-breasted, with
a hole in the peak. Two brogues on him of horse-hide, with
the hair outside. A wheeled ... fork^ (to carry) which required
the effort of eight men, behind him so that its track after him
was enough for the boundary-ditch of a province. Wherefore
it is called The Track of the Dagdae's Club,
94. Then the Fomorians march till their ... were in Scetne.
I . Cf. the three cralid gici which Conaire's swine-herds kept on thewall
above them, LU. 95a.
88 Whitley Stokes.
Scetne. Batar firu Erenn im-Moigh Aurfhokf^h, Bawr ierum
ag imnesie cathai in dâ sluag so. « An cauth arfolmowr fir
Eicnn de tabfl/Vt dùdn », al Près mac Elier frihindech mac De
Dom[nonn]. « Dobiur so inoe72 », ol Indech, « eu mbat minai
a cnamhas mina ernet a cano ».
95. Bui comairli lia firu Erenn im nemlegodh Logai isin
cath, ara coime. Go nderor/;tor a noi [njoide die comet .i.
Toll//5-dam 7 Ech-dam 7 Bru, Ref/;/aid Fionn, 7 Fosadh 7 Fed-
limz'^h, lubor 7 Scib^;;- 7 Minn. Ecol leo iarwm mochscelie
den oclaich ar imot a dan. As airie nar' tela^sit din cath.
96. Rotinalid tra maithe Tuaithe De Danonn go Luch. Ro
imcomhoirc a gaboinn .i. Gaibne, cia cumong conanocur
doib ?
97. « Ni anse », al se. « Gé bet fir Ere?in isin cath go cenn
secht mhliztan, gai det^t dia crunn ann, no claidem memais
ann, tarceba arm nua uamsai ina inoth. Nach rind degeno
mo lam-so », ol se, « ni focertar imrold de. Nach cnes i ragre
noco blasfe hexhaid de iersin. Ni bô gnithe do Dulb gobhas na
Fomore annisin. Atu dom cor do cath Muis;e Turedh anosa. »
98. [fo. 67^] « Os tusai, a Dien-cecht », or Lug, « cia
cumos;» ^onicid si em ? »
99. « Ni anse », ol sie : « Nach fer gentor ann, acht mona
bentor a cedn de, nô min tesct^rr srebonn a inchinde no a smir
sentuinde^ bodh ogslaun fimsu 'sin cath arabharoch ».
100. « Os tusai, a Credne », or Lug firie cerd, « caide do
cumong isin cath ? »
loi. « Wi anse », ar Credne. « Semonn a ngai 7 dornclai
a cloidim 7 cohraid a sciath 7 a mbile rusia hmsai doip ule ».
The second Battle of Moytura. 89
The men of Ireland were in Magh Aurfolaigh. Then thèse two
hosts were threatening battle. « The men of Ireland venture
to offer the battle to us », says Bres son of Elier (sic) to In-
dech son of Dia Domnann. « I give this anon », says Indech,
« so that their bones will be small ^ unless they pay their tri-
butes ».
95. Because of Lugh's knowledge- the men of Ireland had
made a resolution not to let him go into the battle. So his
nine fosterers are left to protect him, even Tollus-dam and
Ech-dam and Eru, Rechtaid the white and Fosad and Fedli-
mid, Ibor and Scibar and Minn. They feared an early death
for the hero owing to the multitude of his arts. Therefore
they did not let him forth to the fight.
96. Then the chiefs of the Tuath Dé Danann were ga-
thered round Lugh. And he asked his smith, even Goibniu,
what power he wielded for them ?
97. « Not hard to say », quoth he. « Though the men of
Erin bide in the battle to the end of seven years, (for every)
spear that parts from its shaft, or sword that shall break there-
in, I will provide a new weapon in its place. No spearpoint
which my hand shall forge », saith he, « shall make a missing
cast. No skin which it pierces shall taste life afterwards. That
has not been done by Dolb the smith of the Fomorians. I am
now ... for the battle of Magh Tuired ».
98. « And thou, O Dian-cecht », saith Lugh, « what power
can you wield in sooth ? »
99. « Not hard to say », saith he. « Every man who shall
be wounded there, unless his head be eut off, or the mem-
brane of his brain or his spinal (?) marrow be severed, I will
make quite whole in the battle on the morrow ».
100. « And thou, O Credne », says Lugh to his brazier,
« what is thy power in the battle ? »
loi. a Not hard to say », quoth Credne, « Rivets for their
spears, and hilts for their swords, and bosses and rims for
their shields, I will supply them ail » .
1 . i. e. will be broken into small pièces.
2. coimi zzi caôtnha « skill, knowledge », O'Br.
90 Whitley Sîokes.
102. « Os tusa, a Luc/;ta )),or Luog frie a soer, « cia cu-
mong rosta 'sin cat[hj ? »
103. « Ni anse », or Luchtai, « a ndoethain sciat[h] 7
crand sleg rosix lemsai doib ule » .
104. « Os tusa, a Oghmau », ol Lug frie a trenfer, « caide
do cumong isin cath ? »
105. « Ni anse », ol sié: « digguhail and riog lia d'mghail
tri nonuhar dia cairdib, la gohail in catha go trian la firu
Erenn ».
106. « Os iuss., a Morrighan », ol Lug, « cia cwmang ? »
107. « Ni anse », ol si; « ar-rosisor dosifius, dosselladh ar-
rosel//j-^ ar-rosdibu nosriaswf ».
108. « Os sibsie, a corrgunechai », al Lugh, « cia cu-
mang ? »
109. « Ni anse », ar na corrguinigh, « a mbuind banai
forra iarn[a] trascraJ trienar C(vd-ne, goro marbwr a n-i\ïscid^,
7 da trian a neirt do gaid foraib, lie (orgahail aru fual.
iio. « Os sibse, a deoguhairi », or Lug, « cia cwmong? »
m. « Ni anse », ar na deogbore, « dobt'Vaimne robhar
itadh foraib 7 nemùioghail dige dia cusc doib ». »
112. « Os sibse, a druide », ol Luog, « cia cumong? »
113. « Ni anse », ar na druide, « doberomne cetha tened
fo gnuisib no Fomor^^ go nar' fetad fegodh a n-ardou, corus-
gonot fou cumas iond oicc het ag imgoin friu » .
114. « Os tusai, a Corpri meic Etnai », or Luog frie a filid,
« cia [cumang] conicid - isin cath ? »
115. « Ni anse », ol Corpri, « degen-sai glaim ndicind
douib, 7 nns-oeïuh 7 n/^^-anfialub, cona gebat frie hôcu trie
1. PI. nom. o( asca, pi. dat. ascainib {g\ aemulis) Ml. 3'
2. MS. cia condoid, but see conicid supra § 98.
The second Battle of Moytura. . 91
102. « And thou, O Luchta », says Lugh to his wright^,
« what power wouldst thou attain to in the battle ?
103. « Not hard to say », quoth Luchta. « Ail the shields
and javelin-shafts they require^ I will supply them ail ».
104. « And thou, O Ogma », saith Lugh to his champion,
« what is thy power in the battle ? »
105. « Not hard to say », quoth he : « repelling the king
and repelling three enneads of his friends, and capturing the
battalion up to a third by the men of Ireland ».
106. « And thou, O Morrigan », saith Lugh, « what po-
wer [wilt thou wield ?]
107. « Not hard to say », quoth she. « What I shall follow
I shall hunt (?) : what I shall strike has been ... : what I hâve
eut out shall be ... »
108. « And ye, O sorcerers », saith Lugh, « what power
[« will ye wield ? »]
109. « Not hard to say », quoth the sorcerers. « Their
white soles on them when they hâve been overthrown by our
craft, till their heroes are slain, and to deprive then of two
thirds of rheir might, with constraint on their urine ^ ».
1 10. « And ye, O cupbearers », saith Lugh, « what power ? »
111. « Not hard to say », quoth the cupbearers. « We will
bringa strong thirst 3 upon them, and they shall not find drink
to quench it ».
112. « And ye, O druids », saith Lugh, « what power ? »
113. « Not hard to say », quoth the druids. « We will
bring showers of fire on the faces of the Fomorians, so that
they cannot look upwards, and so that the warriors who are
contending with them may slay them by their might ».
114. « And thou, O Carpre son of Etain », saith Lugh to
his poet, « what power can you wield in the battle ? »
115. a Not hard to say », quoth Carpre. « I will make a
c[lam dicinn^ on them. And I will satirize them and shame
1 . Lit. « their suffîciency of shields « etc.
2. See § 80, p. 83 supra.
3. Lit. a strength of thirst.
4. See as to the Glam dicinn, infra, pp. 1 18-120.
92 Whitley Stokes.
hricht mo danu-sa. ».
ii6. « Os siuhse, a Uheculde 7 a Di[a]nand^ », or Lug fria
da ban-tua[thaig], « cia [cumang] conicid ^ isin cath ? »
117. « Wiansc », olsied, « dolbfamid-ne nacradnai5 7 na
clochai 7 fodai an talmon, gommod sluag fon airmgaisczW
doib, co rainfed hi techedh frie huatbas 7 craidenus »,
118. « Os Visa., a Dag^n/ », ol Lug, « cia cumang connic
for sluag na Fomhor^ isin cath ? »
119. « Ni anse, » ol in Dagdac. » Dugensa leath fria ïeraib
Erenn etir caemsler/;/ 7 admiWiud 7 amaidif/;/ai. Bud lir bom-
monn egai fua cosaib grt'gai a cnaimreth fum luirg an f. sie
dit a comraicid diab, namod for rdi Muige Tuired ».
120. Ruaicill tra Lug cach aruair dib fria a ndanoib on
mud-sin, 7 rus-nert 7 rz/j-aicill a sluag co mbo menmanvad
righ nô rofla//;ua la cech fer dib fon cruth sin.
121. Ro ssrnatai tra an cath cech laei etir fine Vomore 7
ThuatJn Dea, acht nammad ni botar righ no ruiri^^ oga taba/rt,
acht oes feigh foruallrtr/; nama.
122. Ba ingn^^f tra liasna Fomoire alaill tarfas doib isin
cath. Bot^r cloite a n-airm-sie .i. a ngaoi 7 a cloidme, 7 an
romarbad dia feruib-si«m ni ticdis iernabharuch. Ni ha edh
hmnorro de Tuathaib Dea, ar cia no clotis a n-airm-si^m an-
diu atgainidis amirach, fobith roboi Goibnenn Goba isin c^rd-
chai ag denam cale 7 gai 7 sleg, ar dognith side na harma sin
fria teorai grcssai. Dognit[h] dono Luchla'me soer na crondo fri
1. Bechuille ocus Dianand dit marba na dibantuathig, LL. li ■'• 41,
2. MS. cia connai
î . MS. crudnai
The second Battle of Moytura. 93
them, so that through the spell of my art they \\'ill not resist
warriors »,
116. « Andye, O Bé-chulle ^ and O Dianann », saith Lugh
to his two witches, « what power can^'c (wield) in the battle ? »
117. « Not hard to say », quoth they; « we will enchant
the trees and the stones and the sods of the earth, so that they
shall become a host under arms against them ^, and shall rout
them in flight with horror and affliction (?) »
118. « And thou, O Dagdae », saith Lugh, « what power
canst thou wield on the Fomorian host in the battle ? »
119. « Not hard to say »_, quoth the Dagdae. « I will take
the side of the men of Erin both in mutual smiting and de-
struction and wizardry, Their bones under my club will be as
many as hailstones under feet of herds of horses ... where ye
meet ... on the battlefield of Moytura » .
120. So in that wise Lugh had speech as to their arts with
every one of them in turn ; and he strengthened and addres-
sed(?) his army, so that each man of them had the spirit of a
king or a mighty lord.
121. Now every day the battle was joined (?) between the
tribe of the Fomorians and the Tuatha Dé, save only that
kings or princes were not delivering it, but only keen and
haughty folk.
122. Now the Fomorians marvelled at one thing which
was revealed to them in the battle. Their weapons, their spears
and their swords, to wit, were blunted and broken > and such
of their men as were slain used not to come on the morrow.
But it was not so with the Tuatha Dé. For though their wea-
pons were blunted and broken? to-day, they were renewed^
on the morrow, because Goibniu the Smith was in the forge
making swords and spears and javehns. For he would make
those weapons by three turns. Then Luchtaine the Wright
would make the spearshafts by three chippings, and the third
1. Spelt Becuille, BB. 360^.
2. Cf. Taliessin cited by Rhys, H. L. 258.
3 . Lit. were defeated
4. Lit. reborn
94 Whitley Stokes.
teora[fo. éS'^Jsnasau, 7 ba feith an très snas, 7 ata-ind[s]mad '
hi cro an gai, O robidis arm de isin Idh ina ccrdchai dobid-
cet-som na crou cusna. crandoib, 7 ni bo hecin aitherrar/;
indsma doib. Dugnith dno Credne cerd na semonn fri teorai
grisai, j- dobidged cro na ngau diib, 7 ni bo ecen tairbir re-
mib, 7 noglentais S3.mlaid~.
123. IS edh dono doberiud bruith isna hogaib nogontais
ann, comtar aniu iarnauan/r/;, fobith roboi D'ien-cecht 7 a di
mac 7 a ingen 'i. Of/;/triuil 7 Airmedh 7 Miach, oc dicetul
(or an ûhrait À. Slaine a hainm. Foc^rtdidis a n-athgoite
indte immorro airlestis. Bôtar bi notegdis esde. Bâti sian a
n-athgoite tre nen an diceta/7 na cethri lege robatûr immon
nhrait.
124. Tanaic d'idiu frisna Fomor^ annisin, go tudciset som
fer n-uadaibh de descin cathai 7 cosdotha Tuath nDea .i. Rua-
dan mac Bresi 7 Brighi ingene in Dagdai. Ar ba mac side 7 ba
ua do Thuaith Dea. Atcuaid ierum gnim an gaphonn 7 an
tsaeir 7 an cerdou 7 na cetri lege rouhatizr imon ûhrait do
¥omorib. Rofaided-som afridisie fri marbod neich den oes da-
na .i. Gaibniu. Toûiloigestar goi ossoide, a semonn on cé'rdai
7 a crand on tsoer. Debreth ierum amail ishen. Bai dono ben
and fri bletli arm .i, Cron mâthair Fianluig, is i rz/j-meil gai
Ruad^/?z. Dobretiidi Kuadàn didiu an gai o mathri, a)/md[d]esin
doberar gai matn de garmnaib heus a. n-Emni.
125. IMmesoi didiu Ruad^nier tahain'm gai do, 7 geogoin
Goibn/n;î. Tiscaid sen an gai as 7 fochaird (or Ruadfl7z, col-
luid trit 7 co n-erbailt arhdaib a atlwr a n-o'irecht na Fomore.
Tic Bric[h] 7 caines a mac. Éghis artôs, goilis fodeod?. Coiiud
1 . From ad-indsmaim with infixed proa.
2 . A similar taie is told in Cormac's Ghssary.
3 . MS. fodeog.
The second Battle of Moytiira. 95
chipping was a finish and would set them in the ring of the
spear. When the spearheads were (stuck) in the side of the
forge he would throw the rings with the shafts, and it was
needless to set them again. Then Credne the Brazier would
make the rivets by three turns, and would cast the rings of
the spears to them, and it was needless to... before them;
and thus they used to cleave together.
123 . This then is what used to putfire into the warriors who
were slain there, so that they were swifter on the morrow.
Because Dian-cechtand his two sons, even Octriuil and Miach,
and his daughter Airmed were singing spells over the well
named. Now their mortally wounded men were cast into it
(as) they would be slain. They were alive (when) they would
come out. Their mortally wounded became whole through the
might of the chant of the four leeches who were about the well.
124. Now that was harmful'^^ to the Fomorians, so they
told a man of them to inspect the battle and the custom(?)
ofthe Tuath Dea, namely Ruaddn son of Bres and of Brigh
the Dagda's daughter. For he was a son and agrandson ofthe
Tuath Dé. Then he related to the Fomorians the work ofthe
Smith and the Wright and the Brazier and the four Leeches
who were around the well. He was sent again to kill one of
the artists, even Goibniu. From him he begged a spear, its
rivets from the Brazier and its shaft from the Wris^ht. So ail
was given to him as he asked. Now there was a woman there
grinding the weapons, even Cron mother of Fianlug, she it
is that ground Ruadan's spear. Now the spear was given to
Ruaddn by a chief, wherefore (the name) « a chiefs spear »
is still given to wxavers' beams in Erin -.
125. Now after the spear hadbeen given him, Ruaddn turned
and wounded Goibniu. (But) he plucked out the spear and
cast it at Ruaddn, so that it went through him, and he died
in the présence of his father in the assembly of the Fomo-
rians, Then Brigh cornes and bewailed her son. She shrieked
at first, she cried at last. So that then for the first time crying
1 . lit. came against
2 . Compare I Samuel XVII . 7 : « And the staff of his spear was Hke a
weaver's beam ».
96 Whitley Stokes.
andsin roclos gol 7 egem artos a n-Erinn. IS si didiu an Prich
sin roairich feit do caismert a n-oidci.
126. Luid ira. Gaibnm ïonûhrait 7 ba slanside. Bai oclaech
lasno Fomofre .i. Octriallar/; mac Indich meic Dei Domnanw,
mac ngVomoire. Atbert-side frisna Fomore aro tabroidis cloich
cech ain tir leo de clocha//' Drobesa do cor ar tihrait Slaine a
n-Acli^^T' Abla fri Magh Tulred andiar, fri Loch n-Arboch an-
tuaid. Lotar didiu 7 doberod cloich cech fir for in ûpvait. Go-
nud[d]e ata Carn Octrialdâî/c/; ïor an carn. Ainm n-aild dono
din tibroid-sin Loch Luibe, ar dobered Dien cecht ind [luib]
cech losa rouhotar a n-Eri.
127. O TANaic, tra, airis an cathai moir atrâvochtov na
Fomo/Ve asa scoraibh secbtàir, 7 deronsud catha daiggne dito-
gladai dib. Ni rabhu tra airich no fer e[n]gnam.i2 diob cen
luir/> friae chnes, cen catbarr fo[r] a cend, cin manais muir-
nig 'na deis, gen cloidim tromger foi a cris, gen scieth daig-
gen (or a formnai. Ba bein cinn fri hald, ba laum a net na-
trach, ba haigedh go tenid cor fri sluag na Fomoire isin lo
sin.
128. Kohtar iet sorig 7 toisich rouhatar og n^rtadh sluaig
na Fomofre .i. Babr mac Doit mcic Neid, Bres mac EWon,
TuirlQ TortbuilltY/; mac Lobois, Goll 7 Irgold, Loscenn-lom
mac Lomgluinigh, Indecch mac De Donmann ri na Fomoire,
Octrial[lach] mac Indich, [fo; 68^] Omna 7 Bagnai, Elotha
mac Delbaet[h].
129. At>a.cbtotarTuath Dca Donann don leth. eli 7 dofagaibsid
a naie celi ag cornet Logai, 7 lotar do oiris an catha. INtan
iarww segar - an cath consdn Lug asa coimet a mboi ina cair-
ptecb, go mbo hé bai arinchaib catha Tuath nDeaJ. Roferud
1 . Now Lough Arrow, on the borders of the counties of Roscommon
and Sligo.
2. Leg. fegari. e. fechar isfought?
3 . a dash over the d of dea.
The second Batlle of Moytiira. 97
and shrieking were heard in Erin. Now it is that Brigh who
invented a whistle for signalling at night ^
126. Then Goibniu went into the- well, and he became
whole. There was a warrior with the Fomorians, even Oc-
triallach son of Indech son of Dé Domnann, son of the Fomorian
king. He told the Fomorians that each man of them should
bring a stone of the stones of Dro\ves5 to cast into the well of
Slaine in Achad Abla to the west of Moytura, to the east of
Loch Arboch. So they went, and a stone for each man was
brought on the well. Wherefore the cairn [thus made] is call-
ed Octriallach's Cairn. But another name for that well is
Loch Luibe, for Dian-cecht used to put into it one of every
herb (lub) that grew in Erin.
127. Now when the meeting of the great battle came, the
Fomorians marched out of their camp outside^ and formed
themselvQs into strong indestructible battahons. Not a chief
nor man of prowess of them was without a hauberk against
his skin, a helmet on his head, a broad, sounding(?) spear
in his right hand, a heavy sharp sword on his belt, a firm
shield on his shoulder. To attack the Fomorian host on that
day was « striking a head against a clitf » was « a hand in a
serpent's nest », was « a face up to lire ».
128. Thèse were the kings and chiefs that were hearten-
ing the host ofthe Fomorians, namely, Balor son of Dot son
of Net, Bres son of Elathu, Tuiri Tortbuillech son of Lobos,
Goll andirgoll. Loscenn-lomm son ofLommglùnech^^ Indech
son of Dé Domnann, the king of the Fomorians, Octriallach
son of Indech, Omna and Bagna, Elathu son ofDelbaeth.
129. On the other side the Tuath Dé Domann arose and
left his nine comrades keeping Lugh, and they marched to
the meeting of the battle. Then when the battle follows(?)
Lugh escaped from the keeping in which he was, as his cha-
rioteer, so that it was he who was in front of the battalion of
the Tuath Dea. So then a keen and cruel battle was fought
1 . See Rhys, Hibbert Lectures, pp. 587-389.
2. Lit. under the
5 . A river flowing out of Lough Melvln and into the Bay of DonegaL
4 . « bare-kneed »
Revue Celtique, XII. 7
98 Whitley Siokes.
tra imairec aith amnns and so et/V fine Fomoire 7 firu Eretin.
Boi Lug og n^rtad ter n-Evciin; coro ferdais go dicra an cath,
fodegh na beidis a ndoiri ni bod sirie. Ar ba ferr duoib bas
d'fhogail oc diden a n-athardho indas beith fo doiri 7 fou cis
amail rouhatar. Con'id and rocan Lug an cetw/ so sios (or
lethcois 7 letsuil nmchell fer nEreiin :
Arotroi cath comartan, etc.
130. Ros-laisiud na slurti^ gair mor oc dol isin cath, Com-
rancot^zr iersin, 7 rogab cach for truasdrad a céle dibbh.
131. Mor do coemaib derochrotrtr ann a mbuaiHe bais.
Mor an t-ar 7 an lechtloige ^ roboi ann. Roboi uall 7 imnaire
and leth for leth. Bui ferg 7 honîad. Ba himdae? reun folu
tar gdcnius moethocl^ch ann iarna leudh do lamaiuh let-:
miuch oc ttichti an gauhad ar imbnârie. Ba hamnwj muirn 7
sai toi na curud 7 na lath ngali ic immditin a ngœ 7 a
sciath 7 a courp indtaun n^^j-bitis a ceH ica truasdrad denaib
gaib 7 denaib cloidbiuh. Amnw^^ dno, an tarneuch ruboi and
sechnon an cathie .i. gair na lœchraidï 7 presimb na sciath,
loindreuch 7 fedgairi na cloidhim 7 na cale ndéd^ cairchiu 7
grindegur na saicidbolc, sian 7 etigud na foghaid 7 na nga-
bluch, 7 priscbemniuch na n-armb.
132. Es bec trana comrancatûtr inn a mmeur ocus a coss oc
in imtuarcain, co tw^iitis assa sessrtm He slimre^h na foluo fou
cossaib na miliodh, co ;;mibentaïis a cinno diob ana suidip.
Conuargabud cath crôtda;, cresachtocch, broineuch, fuilech, 7
rurassa Unnsenn hi crobaiph hidhad annside.
1 . MS . lechiloide
2. MS. himgae
l . forteched?
The second Battle of Moyîara. 99
between the tribe of the Fomorians and the men of Ireland.
Lugh was heartening the men of Ireland that they should light
the battle fervently so that they should not be any longer in
, bondage. For it was better for themlo find death in protecting
their fatherland than to bide under bondage and tribute as
they had been. Wherefore then Lugh sang this chant below,
as he went round the men of Erin, on one foot and with one
eye (closedj :
Arotroi cath comartan, etc.'
130. The hosts uttered a great shout as they entered the
battle. Then they came together and each of them begaa to
smite the other.
131. Many beautiful men fell there in the stall of death.
Great the slaughter and the grave-lying that was there ! Pride
and shame were there side by side. There was anger and indi-
gnation. Abandant was the stream of blood there over the
white skin of young warriors mangled by hands of eager^
men while fleeing the danger for... Harsh was the ... and ...
of the heroes and the champions mutually fending their spears
and their shields and their bodies when the others were
smiting them with spears and with swords. Harsh, more-
over, was the thunder that was there throughout the battle,
the shouting of the warriors and the clashing ^ of the shields,
the flashing and whistling of the glaives and the ivory-hilted
swords, the rattHng and jingling of the quivers, the sound
and winging ofthe darts and the javelins, and the crashing of
the weapons !
132. The ends of their fingers and of their feet almost met
in the mutual striking, and owing to the slipperiness of the
blood under the feet ofthe soldiers, they would fall from their
upright posture and beat their heads together as they sat. A
battle was upheaved, gory, shivering, cro\vded(?), sanguinary,
and then (the river) Unnsenn ran in corpses of foes.
1. léidmeach strong, robust, O'Br. Cf. leitmîge, LL. aiy''.
2. presimb == breisim .i. gàir, H. 3. 18, p. ^i^.
1 00 Whitley Sîokes.
133. Derocair dno Nuodai Aircetlaum ocus Maucha. ingen
Ernmoiss lie Balur ui Neit. Duceur Cassmoel lie hOgtriallug
mac n-Indich. IMmacomairnic de Luc[h] 7 di Bolur Birug-
derc esin cat[h]. Suil milldagach le suide. Ni horscailtie inn
soûl acbt ir-roi cat[h]ie namma. Cetrar turcbaud a malaig die
sol coim drolum omlithi triena malaig. Sluoac[h] doneceud
d^rsan sol nin-geptis f;i hocco cie pidis lir ilmili. Es de boi
inn nem sin fuirri^ .i. druit[h] a adhar hotar oc îulucht drai-
àechtx^. Tanaic-seum. 7 ruderc Mrsan fundeoic, co ndechaid
de en foulachne fuithi, gonid ïorsan suil dodecaid nfm an
fouW/?/a iersin. Condrecait ierum Luc[h]3.
[fo. 69% 1. 13]. . . . . _ .
134. « Tocaib mo malaig, a gille », al Babr^ « co ?7doeciz/j
an ier rescrtrh fil ocum acalkfm. »
135. Tocauhar a malie dia deirc Bab/r. Fucaird Luc[h] ier-
sin liic talma do, co 7idechaid an suil triena cend. Con'id a
sluag bodessin derecacha. Co torcair four sluag na Fomore,
conda-apztir tri nonuhair dib fou a toeb, co mhoi a mullach
frie bruinni n-Indig meic De Domnann, co sescaind a loim
foul:e tar a beolu side.
136. « Ct);zgarar dams^e », ar Indiuch, « Luoch Lethglass
.i. mo fili .1. lethglass e 0 talmain go mulluA a cinn. Toticd
'na docum. « Finnta damsa », cl Indeach, « ciarotoUas formsa
in n-orcur-sai4 ».
[fo. 69^]
137. Tanaic in Morrigrtn ingen ErnmMJ"a anduidhe, 7 boi
oc n^rtad Tuath nDea co fvtôis an cath co dur 7 co dicrai :
conid ann rocan in laid se sis :
Afraigid rig don cath s, etc.
1 . MS. fuirrir
2. MS. draigesrA/se.
3 . Hère is omitted an unintelligible dialogue between Lugh and Balor,
4. The rest of Indech's speech, and the replies of Lugh Lethglass and
of Lugh the successful slinger, are omitted as uninteUigible.
5 . The rest of the Morri'gan's lay is omitted. It is very obscure.
The second Battle of Moytara. loi
133. Then Nuada Silverhand and Mâcha daughter of Ern-
mass fell by Balor grandson of Net. And Cassmael fell by
Octriallach son ofindech. Lugh and Balor of the Piercing Eye
met in the battle. An evil eye had Balor. That eye was never
opened save only on a battle-field. Four men used to lift up
the lid of the eye with a polished(?) handle (which passed)
through its Hd. If an army looked at that eye, though they
were many thousands in number they could not resist [a few]
warriors. Hence had it that poisonous power. His father's druids
were concocting charms^ He came and looked over the win-
dow, and the fume of the concoction came under it, so that
the poison of the concoction afterwards came on the eye that
looked^. Then he and Lugh meet.
134. « Lift up mine eyelid, my lad », says Balor, « that I
may see the babbler? who is conversing with me ».
135. The lid is raised from Balor's eye, Then Lugh cast a
sling-stone at him, which carried the eye through his head*.
And so it was his own army that looked (at it). And it fell on
the host of the Fomorians, and thrice nine of them died beside
it, so that the crowns of their heads came against the breast of
Indech son of Dé Domnann, and a gush of blood sprang over
his lips.
136. Says Indech: « Let Loch Half-green my poet be
summoned to me 1 » Half-green was he from the ground to
the crown of his head. Loch goes to the king. « Make known
to me », saith Indech, « who has flung(?) this cast on me? »
137. Then the Morrigan, daughter of Ernmass, came, and
was heartening the Tuatha Dea to fight the battle fiercely and
fervently. So then she sang this lay below :
« Kings arise to the battle », etc.
1 . Lit. cooking wizardry.
2. Translated by O'Curry, Proceedings of the R. I. Academy, vol. I.
Irish MS. séries, pp. 198, 199.
5. rescach =r réascach prattling, talkative, O'Br.
4. See O'Flaheriy's Of v^/a, London 1685, pp. 176, 177.
102 Whitley Stokes.
138. Romebhaid ierutn in cauth iersin 7 roslechait na Fo-
more co muir. Dorochratar comtuitim Ogma mac Ealamhan
an trénïcr 7 Indeouch mac De Domnaund ri na Fomore.
139. AilisLocti Leatglas for Lucch a anaco/. « Mo tri drinn-
roisc daum ! » for Luch.
140. « Rod-bie », our Loch. « Dingebat-sa fochail Fomore
d'Erinn co pràuth, 7 a ngebas di teu/zg^e iocfaid fri diaid mbeu-
thaud ar car/; n-aingceus ».
141 . Aunauchta Loch iermn. Is ann czchain in dail n-asdadha
do Gâïdelaib : « Gehat foss findgrinde », etc.
142. Asbévt Loch dano doberadh ainm di nai cairptib Lo-
chca ara anacw/. Asb^rt dano Lucc ara n-ainmnig//tf. Frisgart
Loch, condep^rt « Luachta, Anagat », etc.
143. « Cest, cie lianmanna na n-aradh robatar inn im-
morro ? »
« Medol, Medon, Moth », etc.
144. « Cie hanmanna na ndeled batwr 'na lamaib ? »
« Ni anse. Fes, Res, l-(oches, », etc.
145. « Cie hanmanna na n-ech ? »
« Can, Doriadha », etc.
14e. « Cest, cie Hon ind air ? » for Lucc fri Loch.
« Ni [f]edar cia lion do mhechaib 7 do drabarsiuflo-. Mad
an Hon do tic[h]6'rnaib 7 d'aïrechaib 7 do amadaih 7 do mac-
uib righ 7 do airdrigaib Fomore rofetar .i. triar tri Jicb'n
A. cet for .XX. cet tri côica.it .ix. cuicir cetri .xx. mile, ochtar
ocht Jicbk, moirsest-r cetri .xx., seisé^r cetri .xx. coic^r ocht
/f/;it^ dias cethrachat im [fo. 70''] hua NV noicait^ IS he sin
lion ind air dorochair di aïrdiigaib 7 do aiidûccrnaib na Fo-
more isin cath. »
I. The nurnbers are thus given in LL. 9^ 12-14 : Secht fir .uii, fichit
.uii. cet. uii. 1. L. nôi cet. xx. xl. imm ua Neit nocha .i. im Ogma mac
Elathan maie Neit.
The second Battle of Moxtura.* loj
138. Thereafter the battle became a rout, and the Fomorians
were beaten to the sea. The champion Ogma son of Elathu,
and Indech son of Dé Domnann, the king of the Fomorians,
fell in single combat.
139. Loch Half-green besought Lugh for quarter. « (Give
me) my three wishes », says Lugh.
140. « Thou shalt hâve them », says Loch. « Till Doom
I will ward off from Ireland (ail) plundering by the Fomo-
rians, and what at the end of (the) world ^ for every ali-
ment ».
141. So Loch was spared. Then he sang to the Gael the
« decree of fastening » : Gebat foss, etc.
142. Then Loch said thathewouldbestownames on Lugh's
nine chariots because of the quarter that had been given him.
So Lugh told him to name them. Loch answered and said^
« Luachta, Anagat », etc.
143. « Query, what are the names of the charioteers who
were in them ? »
« Medol, Medon, Moth », etc.
144. « What are the names of the rods that were in their
hands ? »
« Not hard to say; Fes, Res, Roches », etc.
145. « What are the names of the horses ?
« Can, Doriadha », etc.
146. « Query: what is the number of the slain ? » says
Lugh to Loch.
« I know not the number of peasants and rabble. As to the
number ofFomorian lords and nobles and champions and kings'
sons and overkings, I know, even live thousand and three
score and three men : two thousand and three fifties : four
score thousand and nine times live : eight score and eight ;
four score and seven : four score and six : eight score and
five : two and forty including Nét's grandson. That is the
number of the slain- of the Fomorian overkings and high
nobles who fell in the battle. »
1. beuthaud ioxhetha: cf. den deridh an betha, 5 166.
2. Lit. slaug;hter.
104 Whitley Stokes.
147. « Mad al-lion immorroà'i aithechcf/^y di drochdôiniu[h]
7 di dacscn^slua^f^ 7 d'aos cecin danœ olcheiiœ dilouwr a co-
mçïdecht an marsluaig — aur dideochaf^ cech anroth 7 ctch
ardtoisccbj cech airdri de Vomorcaibcom sochraide din chauth
co torcradaur adn uili a soir 7 a ndaoir — nisn-airmium acht
uoihad di moghada/Z'' na n-airdrigh namdu. ISsed adnso au...
lion ro airmios di suidlîiu[h] amal attco//naurc. Sechl fir secht
ûchit secht cet secht caocœ .l. di cAaib cet .xx. fichi. cet cet .xl.
immon Saub n-Uancendach mac Carprf Cuilc, mac sidiie moga
di Indeucli mac De Domnadn .i. m.ac [moga] ricli Fomore ».
148. « Madh a ndo[ro]chfl!/;' adn chena de IcAdoinib 7 di
crandasc. iianlaic[li] dineoch nad roaclit cridiu catiiiE, co ro
hairmith^r r[e]anda nime 7 gainem maurœ 7 loa^ snechtse 7
di'ucht for faichtlîi 7 bommadn egliœ 7 feur fo cossaib gregh^
7 groigh m«c Lir la maur-ainfini, ni hairmidKr side it/V ».
149. lArsin dono frith baocc«/ Br^i m.eic Elath^n dôip.
Atbt'/t-sidhe : « Is feurr m'anacw/ », ol se, « oldass mo guin ».
150. « Cid annsnfie biass de? » aur Lucc.
« Bid sh-hlechtach. hse Erenn », ol Fies, « dias nom-aunas-
tar-sa ».
« Comarfofssa diar ngaothuib », or Lug.
151. IS desin luid Lug co Maoi[l]tne Morbretach, co n-epfrt
pris : « An anusiar Bres ar bithblir/;/ do buaibh Ercnii ? »
152. « Nach anw.ftair », [ar] Moeltne, (ç. nad cumhaicc a[n]
oes nach a n-indoth, ce choni a mhYicht airet beat bi ».
153. Atp^rt Lug fria Bres : « Ni ed annisin not-anuig ; nad
cuimgi a n-oes nach a n-inddoth, ce chonis a mhlicht » .
154. Atprrt Bres: « Forbotha ruada : Roic/?? Mailtne ».
155. « An fil n-aill nut-ain, a Bres? » ar Lug.
I . MS moàha.s,aih
The second Battle of Moyîura . 1 05
147. « Howbeit as to the number of peasants and common
people and rabble, and folk of every art besides who came in
Company with the great army — for every champion and every
high chieftain and every overking of the Fomorians came with
his host to the battle, so that ail fell there, both his freemen
and his slaves — we reckon only a few of the servants of the
overkings. This then is the number that I hâve reckoned of
thèse as I beheld : seven hundred, seven score (and) seven
men together with Sab Uanchennach son ofCarpre Colc,
son was he of a servant of Indech son of De Domnann, that
is, a son of a servant of the Fomorian king. »
148. « As to what fell besides of « half-men » and of ... who
reached not the heart of the battle, thèse are in no wise
numbered till we number stars of heaven, sand of sea, flakes
of snow, dew on lawn, hailstones, grass under feet of herds,
and the Son of Ler's^ horses in a sea-storm ».
149. Thereafter they (Lugh and his comrades) found Bres
son of Elathu unguarded. He said : « It is better to give me
quarter than to slay me ».
150. « What then will follow from that ? » says Lugh.
« If I be spared », says Bres, « the kine of Erin will always
be in milk ». ^.
« I will set (this) forth to our wise men », says Lugh.
151. Hence Lugh went to Maeltne Mor-brethach 2, and
said to him : « Shall Bres hâve quarter for (giving) constant
milk to the kine of Erin ? »
152. « He shall not hâve quarter », saith Maeltne; « he
has no power over their âge or their offspring (?) though he
can milk them so long as they are alive ».
153. Lugh said to Bres: « That does not save thee : tliou
hast no power over their âge and their offspring (?) though
thou canst milk them » .
154. Said Bres: « Forbotha », etc.
155. « Is there aught else that will save thee, O Bres ? »
says Lugh.
1. The seagod's. See Corm. Gl. s. v. Manannan mac Lir.
2. « having great judgments ».
Jo6 Whitley S'okes.
« Fil ecin : abair fri bar mbrethiomain, bibhsiutt buain cech
raithi ar m'anocol-sa ».
156. Atb^rt Lug fria Moeltne: « An anustar Bres ar buain
n-etha cech raithi di fo'uib Evenn ? »
157. « IS ed immanairnicc lind », or Maoiltne, « errach
fria har 7 silad, 7 tosach sa.mmid fri foirc^n^i 7^ sonairti n-etha,
7 tossach n-aipchi ^ foghamair fri iorcend aipchi n-etha 7 fria
buain. Gaimr^'rf fria tomalta ».
158. « Nis-tessaircc annisin », or Lug fria Br^^.
« Forbotha ruadha, roicht Mailtni », or se.
159. « IS luga dot-essaircc », or Lug.
« Cid ? » ol Bres.
160. « Co conebrad 5, co silfad, co cliobibsad fir En'»» ? Is
iar fis an trede siu manad znustar ».
« Ahair friu, Mairta n-ar, Mairt hi corad sil a ngurt, Mairt
a n-imbochdt ».
161. Rolecca^ ass didiu Brcss triasan celgsin.
162. ISan cath sin dïdiu fuair Oghma trenfer Ornai, clai-
^(iomh Tetra ri Fomôre. Tofoslaicc Oghma in claideb 7 glanais
he. ISandsin ro indis an claideb nach nd^rnad de, ar [ba] bessdo
claidbib antansin dotorsilcitis doadhbadis na gnimha dognithea
dib intansin. Conid desin dlegaid daidme cios a nglfl«tai iarna
tosluccai. IS de dno f^rcomét^r brechda hi cloïdbib osin
amach. IS aire ïmmorro nolabra/disdemnad'armaib isan aims/'r
sin, ar no adraddis airm 6 dainib isin ré-sin 7 ba do comair-
cib na haimsire sin na hairm. IS don cloïdibh sin rochan Loch
L^/[h]glas in lôid-si :
Admell maorna uath, etc.
1 , This ocus seems an erroneous insertion.
2. So this n-aipchi sctms wrongly inserted.
3 . Perhaps a scribal error for con-airfet, the /'-fut pi. 3 of airim.
The second Battle of Moytura. 1 07
« Thereisinsooth. Tellyour brehon thatforsparingme the
men of Ireland shall reap a harvest in every quarter of the year » .
156. Said Lugh to Moeltne : « Shall Bres be spared for
(giving) the men of Ireland a harvest of corn every quarter ? »
157. « This has suited us » ; saith Maeltne : « the spring
for ploughing and sov^ing, and the beginning of summer for
(the) end of the strength of corn, and the beginning of autumn
for the end of the ripeness of corn and for reaping it. Winter
for consuming it » .
158. « That does not rescue (thee) », saith Lugh to Bres.
« Forbotha » etc., saith he.
159. « Less (than that) rescues thee », saith Lugh.
« What ? » says Bres.
160. « How shall the men of Ireland plough ? How shall
they sow ? How shall they reap ? After making known thèse
three things thou wilt be spared^ ».
« Tell them » [says Bres] « that their ploughing be on a
Tuesday, their casting seed into the field be on a Tuesday,
their reaping on a Tuesday ».
léi. So through that stratagem Bres was let go free.
162. In that fight, then, Ogmathe champion found Orna
the sword of Tethra a king of the Fomorians. Ogma i^i-
sheathed the sword and cleansed it. Then the sword related
whatsoever had been done by it; for it was the custom of
swords at that time, when unsheathed, to set forth the deeds
that had been done by them. Andtherefore swords are entitled
to the tribute of cleansing them after they hâve been unshea-
thed. Hence, also, charm.s are preserved in swords thencefor-
ward. Now the reason why démons used to speak from wea-
pons at that time was because weapons were worshipped by
human beings at that epoch, and the weapons were among
the safcguards of that time -. It is of that sword that Loch
Lethglas sang this lay :
Admell maorna uath, etc.
1 . tnanad anustar seems a mistake for not-anaslar
2. Translated by O'Curry, M. and C. II, 254, where for « unsheathed »
he puts « opened ». As to démons speaking from swords see Serglige Con-
culainn, LU. 43->. As to worshipping swords, PoUock, Oxford Lectures,
1S90, p. 270 note.
io8 VVbitley Stokes.
163. Loutar andiaid na Fomore dno Lug 7 an Daghdou 7
Ogma, ar cruitire an Dagda ron-ucsad leo, Uâitniu a ainm
[fo. 70'']. Rosaghad ier/mi a flettech a mboi Bres mac Elathan
7 Elathan mac Delhaith. Is ann boi in crot îor in fraighid. IS
si in cruit sin ara nenaisc[inDagdae]naceolaconnarofograigh-
setor ^ tria gairm co wdegart in Dagda intan atb^rt annso sis :
Tair Daur-dablao,
Tair Coir cetharchuir,
Tair sam, tair gam,
beola crot 7 bolg 7 buinne.
Dâ n-ainm dnobatfl^r foran cruit-sin .i. Dur-dabla 7 Coirce-
thairchuir.
164. Doluid an crot assan froig ïeru»!, 7 marbaid nônbor,
7 tanuicc docum an Daghda, 7 sepainn s/Je a irédhi fora nemi-
thir crmùn doib .i. sùantra/o-i 7 genntra/o-i 7 golltraigi. Se-
painn goWiraig'x doib co Hgolsad a mna d^'racha. Sep^i/nn
genntraigi doib co tibsiot a mna 7 a macraith. Sepainn suan-
traigi doib co tuilset an tsluaigh. IS de sén dierlatrtr a triur
slajj uaidib ciamadli ail a ngoin.
165. Dob^rt an Dagda diu laiss tria gém na dairti dobreth
dô ara soethûfr. Ar intan rogessi a gaimmain ^ rogeltatar cetri
Erinn uili doneoch bertatar Fomore dip ina cios.
166. lAr mhnsiud ierum an catha 7 iar nglanad ind air,
fochard and Morrigan ïngen Ernmais do tascc an catha sin 7
an coscair moair forcoemnocair 5 ann do ri[g]dingnaib Erenn
7 dia sidhcairib 7 dia ard-M5cib 7 dia inb^raiph. Cowid do sin
1 . MS. rofograidhsetor
2. Leg. gamain.
î. MS. forcoemnoc/;air
The second Baîtle of Moytura. 109
163. Nûw Lugh and the Dagdae and Ogma' pursued the
Fomorians, for they had carried off the Dagdae's harper, whose
name was Uaitne. Then they reached the banqueting-house
in which were Bres son of Elatha and Elathan son of Del-
baeth. There hung the harp on the wall. That is the harp in
which the Dagdae had boundthe mélodies so that they sounded
not until by his call hesummoned them forth ; whenhe said
this below :
« Corne Daurdabla!
Corne Coir-cethar-chuir !
Corne summer, Corne winter !
Mouths of harps and bags and pipes ! »
(Now that harp had two names, even Dur-da-bla « Oak of two
greens(?) » and Coir-cetharchuir^; « Four-angled music »).
164. Then the^ harp went forth from the wall, and kills
nine men, and came to the Dagdae. And he played for them
the three things whereby harpers are distinguished, to wit,
sleep-strain and smile-strain and wail-strain. He played wail-
strain to them, so that their tearful women wept. He played
smile-strain to them, so their women and children laughed.
He played sleep-strain to them, and the hosts fell asleep.
Through that (sleep) the three of them escaped unhurt from
the Fomorians though thèse desired to slay them^.
165. Then the Dagdae brought with him3... through the
lowing ofthe heifer which had beengiven him for his labour4.
For when she called her calf ail the cattle of Ireland which
the Fomorians had taken as their tribute, grazed.
166. Now after the battle was won and the corpses cleared
away), theMorrigan daughter of Ernmas proceeded toproclaim
that battle and the mighty victory which had taken place, to
the royal heights of Ireland and to its fairy hosts and its chief
1 . He has been killed in § 138.
2. Paragraphs 163 and 164 are translated by O'Curry, M. and C. III,
213-214.
3. Some omission hère.
4. See § 32 supra.
5 . Literally : « after the breaking of the battle and after the cleansing of
the slaughter ».
1 10 Wintley Stok-rs.
innesM^ Badb aird-gniomha heus. « Nach scel laut ? « ar cach
friaise ann-suide :
Sith co nem.
Nem co doman.
Doman fo nim
Nert hi cach, etc.
167. Boi si iarww oc taircetw/ deridh an hetha. ann heus 7
oc tairngire cech uilc nobiad ann, 7 cech teadma 7 gach di-
glau ; conid ann rocachain an laid se sis :
Ni a.ccus bith nombeo baid,
sam cin blatlia,
beti bai cin blichda,
mna can feli,
fir gan gail,
gabala can rish.
feda cin mes,
muir can torad
sen saob[b]retlia,
brecfdsach mbrithioman,
braithiomii cech fer,
foglaid cech mac.
Ragaid mac il-ligie a athar,
Tâgaid Sithair al-ligi a meic,
cUamain cach a brawr,
olc aims^r.
immera mac a âthair,
imera ingen [a mâthair].
The second Battle of Moytnra. 1 1 1
waters and its rivermouths. And hence it is that Badb also
describes high deeds. « Hast thou any taie? » saith every one
to her then. [And she said :]
Peace up to heaven,
Heaven down to earth,
Earth under heaven,
Strength in every one, etc.
167. Then, moreover, she was prophesying the end ofthe
world, and foretelling every evil that would be therein, and
every disease and every vengeance. Wherefore then she sang
this lay below :
I shall not see a world that will be dear to me.
Summer without flowers,
Kine will be without milk,
Women without modesty,
Men without valour,
Captures without a king.
Woods without mast,
Sea without produce,
Wrong judgments of old men,
False précédents of brehons,
Every man a betrayer,
Every boy a reaver.
Son will enter his father's bed,
Father will enter his son's bed,
Every one (will be) his brother's brother-in-law.
An evil time !
Son will deceive his father,
Daushter will deceive her mother.
1 12 Whitley Stokes.
INDEX OF THE RARER WORDS.
(The bare numbers rejer to the paragraphs).
acach 80 in gênerai, at ail, Wind. Ir. Texte p. 121, 1. 20.
accus, 166 j-fut. sg. I (abs. form) oî at-ciu q. v.
z<ih-iabode, bouse 39.
ad-sôim I turn, b-iul. sg. 3 ad-suije, 29. adsûifet, LU. 81'' 17.
a.ÏTaigim I arise, près. ind. act. pi. 3 afraigid 137.
air-dibenim / dcstroy : see dihenim infra.
airicill 83, leg. airichill, provision, and cf. Na sccht mhliadna.
maithe ba nesa doib airichligis loseph na drochb/ZaJna dib,
LB. 116^ 15.
airis a meeting, 127, oiris 129.
airlestis 123 seems pass. pi. 3 of 2dy s- conj. of a verb cogn.
with airlech slaughter, root slegh.
aith-gnim I recognise, près. ind. sg. 3 aithgin, 44.
alid = oldait they say, 73 or for al inîl
amaidechtae wi:^ardry of some kind, gen. sg., i ace. 119: de-
rived from animait .
amain 39.
2m2Anstdii cunning , gen. sg. -a, i, and also in LL. 9* 2: for
* amnaisecht, derived from amnas.
amrùn, fer ndea, 76.
an-fialaim / dishonour, Mut. sg. i anfiaJuh, 115. Cf. anfhéle
shamclcssness.
aniu 123, compar. oi an À. luath, O'Dav. p. 47.
anruith warriorl 147, anraidh a champion » O'R. pl.dat. anra-
daib, 146. The nom. dualis givtn as dâ anruilb (?)hy O'Cur-
ry, M. and C. III, 446, the nom. sg. as ansrulh ibid. 517.
an-uabar arrogance 45 « excessive pride » O'R. Hence the adj.
anuaibrech, Four Masters 1570.
-apu (forapa) « periit », 34, pi. -apatar « perierunt » 135, en-
clitic forms of the perfect of the verb of which atbath and
at-bathatar are the orthotonic forms of the /- preterite.
The second Buttle of Moytura. 1 1 3
drach surety, hostage, O'Dav. 55 and 60 s. v. bobhan : tre-
baire gan ârach, LL. Si'' cited M. and C. III. 416. pi. dat.
araighib, 40. And see Ancient Laws I. 118, 25e, 260.
ar-cichersit 79, redupl. s-fut. pi. 3. of some verb (ar-cher-
daim ?) to me unknown.
ar-gabim I sei^s, capture, grasp, bold. act. près. ind. sg. 3 ar-
gaib 44. pass. près. ind. sg. 3 argaibther frisin toinn, BB.
ar-nascim / bind, restrain : près, indic. sg. 3, bretnas ,i. brat-
nas, arindi ar-a-naisc brat, H. 2. 16, col. 92. redupl. s-fut.
sg. I. amenas 80.
arthrach increase, 23 : cf. arthraighim / incnase, or enlargc
O'B.
ar-ud-gaim I sélect? perf. pi. 3, with infixed relative, ar-an-
utgatar 60 : see dogu infra.
at-ciu I see, pass. près. ind. sg. 3, atcither [ms. -cicher] 21.
at-dichim I meet ? aa. 2dy près. sg. 3, atcliched26.
zl-Q0t2i possiduit, H. 3. 18. cited in O'Curry's M. and C. III.
517; atom-cota-siu thou hast possessed me 18. atcotaiset .i.
fuaradar nô dosealbaigedur, H. 3. 18, adcotat « adqui-
runt », Wb. 6-' h.
at-gna-sa I charge? 32.
athirne a calf, 39.
ath-seolad the period after parturition, gen. -tai 23.
at-indsmaim / set, insert? act. 2dy près. sg. 3, with infixed
pron. ata-ind[s]mad, 122 : see indsnia infra.
bac a di uillend, 93, := bac na righe[dh] the hollow of the arm
upon bending the elhow, O'R. citing O'Hic.
baethlam 61.
ban-ddl an assignation, 84, lit. « a woman-meeting ».
ban-tuathach flf wîVf/;, 116.
barc a barque, pi. baraca, 9, where the second a seems svara-
bhakti. From Low-Lat. barca, barica.
bebhausa morieris 29^ for bebha-sa, act. redupl. fut. sg. 2 of
the verb whence bebe « mortuus est », Wb. 3''. The 3d sg.
beba « morietur » is in the Trip. Life, p. 88, 1. 2.
beoluide /a^^3'^ greasy, 36, derived from beoil, 89.
birug-derc (leg. birach-derc), speary eye, piercing-eyed, an epi-
thet for Balor, 133. Derived from bir ■= Lat. (g)veru..
Revue Celtique, XII. 8
! 14 Whitley Stokes.
his-ius, bis-is, 34, s-pret. sg. 3 oï hïim I strike, with suffixed
pron. of sg. 3. Hence also the b-fut. bifed, LL. 60, 28, 110-
bifed, LL. 61^ 5, and the t-pret. ro-bith, Tig. 218.
1. bld health? 26. bld .i. slan, O'CL
2. bld for blae a green ? À. faithche, O'CL dur-da-bla. 163.
boc-sibin bulrush, pL dat. bocsibnib, 33. bogsheimhin,
O'R.
bodhuha (for bodba ?) 5, cro-bodba, LU. 79^, a deriv. oîbodb
cogn. with A. S. bcadhit.
boimm ega a haihtone (lit. bit of ici), pi. n. bommonn egai
119 = bommann eghie 148.
bongim / reap, redupl. s-fut. pi. 3 (abs, form) bibsiutt (for
bibsit) 155. The subjoined form, bibsad (leg. bibsat) is in
§ 160.
bor infixed pers. pron. of pi. 2 : ro-bor-biaa « vobis erit » 1. e.
habebitis, 40.
bres comely, shapely, 2 1 .
brisc-bémnech cracking, crashing. 131.
broc sorrowl anxiety? 19 : brôg .i. brônach, O'CL
broinech 132, is perhaps = braineach .i. iomadach, O'CL
bruith ace. sg. glow, fire, 123. gen. sg. a Uaithne lan-brotha,
H. 2. 16, citedbyO'Curry, M. and C.IIL 221. broth «fire »,
O'R.
buaile bdis lit. « byre of death », battle-field , 131. So crô catha.
caemslecht 119 = covLi-'wnm-siQâMiuutualsmiîing?
c2.Qn-g\iià.e wûoing ? 18.
cairchiu rattling ? 121.
canim I sing, perL sg. 3 cachain = cecinit 141, rocachain 167.
capall = caballus, gen. sg. capoild 93.
cechla 35, perL sg. 3 of an unknown verb, perhaps cogn.
with v.'Kxii) I break. The context shews that the Irish word
means scparavit. A cognate subst. dechla .i. deligud occurs,
LL. 10'' II.
cengim I go. près. ind. pi. i. cengmai, Harl. 5280, fol. 69''
s-fut. pL I cichsimiu, ibid.
cernine a small dish (cern =^ vApoq) 39.
cestnaigim / question, pass. près, indic. sg. 3 cestnaigther
[ms. cesnaidter], 52.
The second Battle of Moytura . 115
cethav-chuir four-cornered 163 ace. pi. f. ecailsi cetharchairi,
Trip. Life, iio, 1. 18.
cnchpioravit, 18, perf. act. sg. 3 oiciim. So in LU. 133'' Cich
in ben aithiruch thewoman wept again.
cicli ôir a boss or stud (lit. pap) ofgold, 16.
clad coichriche the boundary dite]} of a district, dat. sg. 93.
cndimr&ih. boncs , 119, collective oi cnàim, pi. n. cnamhœ 94.
cochline 93, a littie cochall = Lat. cucullus.
cocluiche a game together, 43 .
coime knowhdge ? 95, = caomha « skill, knowledge » O'Br.
but Rhys(H.L. 6 18), perhaps rightly, renders co/w^ hère by
« comeliness ».
coimsie 19 = cuimse^ Wb. 14* 3, 22=^ i.
coire in Dagdai, 6. See Rhys, H.L. 257.
cohfood 39, Corm. Gl. s. v, Ascalt.
com-airicim I corne together, perf. pi. i, cumairnecmar 18. pi. 3
comairnectur 87, 2dy s-fut. pi. 3. comairsitis 82, sg. 3 co-
mairsed, Trip. Life,
com-bruithim / Z'ot/ together, pass. près, indic. sg. 3, nos-com-
bruithit[h]er, 89. See bruith supra,
com-tuitim a falling together, 138, used of a duel in which
both combatants fell.
con-acarim (con-ad-gar.) / summon, pass. prêt. pi. 3 cono-
carthai 77, t-pret. pi. 3 conacartatar, Trip. Life 134 1. 6.
con-gabaim I hold, possess, act. près. ind. sg. 3 with infixed /a-
co-do-gabai, 67.
congraim n/)/)rtr^/ 93 and LU. 105'' 31, .i. culaidh, O'Cl.
con-ïcivci I amable, près. ind. sg. 3 (encl. form) nad cumhaicc
152. perfect sg. 3 gonanacair 78. conanocair 79.
con-sernaim / spread together, pass. prêt. sg. 3, consernad 18.
consernar .i. gabthar, O'Dav. 6^ s. v. buicinn.
cormaide beery, smelling of aie, 36. Deriv. oicuirm 21.
corrguinech a kind of magician, 63, 100, 109. The corre-
sponding abstract noun corrguin\c\acht is thus defined by
O'Davoren, p. 63 : « to be on one foot and on one hand and
on one eye, making Ûiq glam dicinn ».
craidenus 117. may be cogn. with crdidim / torment.
crandasc. tianlaich, 148.
ii6 Whitley Stokes.
cresachtach 132. Cf. cres .i. crithnugh[udh], O'Dav. p. 64.
crip, crib 39 .i. luath, szvift, O'Dav. 69 .i. luas, swiftness,
H. 3. 18, p. 664^
crô Logo 69.
crob body^ pi. dat. crobaibh 132. Borrowed from O.N. kroppr
« kôrper ».
cumdigh 14, ïor cubdiu, compar. oî cubaid (.'-fit, harmonious. »
cumredh 16, for cumréidh quite smooth.
cunghis 31, a scribal error for cundis s-fut. sg. 2 (encl. form)
of cuindigim « I request » s-pret. sg. 3 cunges 89 and co«-
an-aich 89 : verbal noun cuindchid 47.
dail astuda i^cr^é offastenmg, 141.
derc talman lit. « eye of earth », a pit 89, gen. dercu for
derca 92.
1 . dia tzuo, 1 6 .
2. dia « day », die teoru mbliadan tbat day three y car s, 82.
dia bliadne 84.
diabul-ddnacht diabolism, 3.
ài-\)tmm I strike out , eut ont, perf. sg. 3 ^0 n-de-r-ba 34, with
infixed ro. In ar-ro-s-dibu, « I destroyed them », 107, we
hâve perhaps the ist sg. of thesame tensefrom air-di-benim,
près, indic. sg. 3 ni airdben (nec interimit) Sg. 30% airdbe-
nara^ is eut » O'Don. Supp. O. W. du-bencticion{g\. exsectis).
dichmaid 94.
di-digestar 19, = du-dichestar (gl. ducetur) Ml. 30^^ 25, pass.
s-fat. sg. 3 : cf. fu-duidchestar (gl. subduci) Ml. 36^.
ài\vn:x\nQ frcedom, exemption, 40.
dimdach unihanhful, 6, from * dim-buidech .
di-sorche darhiess, night, 39.
diu, 49, 165, a Middle-Irish corruption ofdidiu, inde, igitur,
G. C^ 349, 712.
diupraim (di-od-ber-) / deprive : t-pret. sg. i with infixed
pron. di-us-r-iubart, 45.
do-coatsai 29, perhaps for dothoetsainn 2dy s-fut. sg. i of
tuitim I fall.
*do-crinim, perf. pi. 3 derocratar ^/;g/t'//, 12.
do-écim I see, perf. sg. 3 do-r-ecacha 135, s-fut. sg. i doecius
134. Root kes.
The second Battle oj Moyiura. 117
do-ess-urc, I rescue: près. ind. sg. 3 dot-essairc 159. t-pret. sg.
3 do-r-esart, Trip. Life, 204, 1. 21.
do-gu I choose, root gus, imperat. sg. 2, togai 31, redupl. 2dy
près. sg. 3 dogegadh 32. sg. i dogegaind, Trip. Life, 112,
L 10.
domain dcpth, boîtom, 92.
do-moiniur / think, perf. sg. 3, demenair 32. pL 3 do-ru-
mmenatar, Trip. Life, 100, 1. 4.
do-sennaim / pur suc, redupL s-inl. sg. i dosifius 107, root
svend. Other forms in Windisch's Wôrterb. s. v. toibnim.
drocli-fethol /// appearance 27 : feathal .i. eccosg no cûma,
O'Cl. « face, coLintenance », O'R. feuthal .i. eugasg, Corm.
Tr. p. 81.
drochruid 93, a scribal error for do-chrud (gL indecor) Sg.
65-'', 203^ the opposite of sochruid.
drolam handle, dat. drolum 133. dual nom. co'ûech argait he 7
di drolam da cech leth ass, LB. 158 a 20.
druba 39. seems cogn. with A. S. drôf, NHG. tnïhe; but cf.
drubh .i. tairisiomh no comhnaidhe, O'CL drubh ainm do
charbad, Derbsiur 1 1 .
duaig W 46 .i, àoni lurctched , O'Cl. fer duaig dothengthach,
LU. 127'^ 22.
éccineol unkindly ? and then deadly, poisonous, 29.
éccomnart (é-comnart) weakness 32; not-saerfa for cech n-eco-
mn^rt, LB. 117'' 16.
echarlam 61.
ecol fear 95, a sister-form of ecla.
éguide (é-guide) a non-prayer, a curse 46.
-eicid narravit, 6, 8, enclitic form of adcuaid 124.
ess N, vessel 16, es 42. ess .i. long, O'Cl.
etigud winging, 131 : cf. eiteach iumgs,fins, O'R.
feidm ^^or^^ f. cethri .xx. cuinge 72. f. ochtair 93.
ferb coiu, gen. ferbba, 39.
ÎQt whistle, sg. ace. feit 125. Compound : fed-gairi 131. W.
chwythell.
féthaide, pi. dat. fethaidib 16 : cf. carpat fidgrind féthaidi, LU.
105^ 38.
^àài^Wchessboard? .G<). W. gwyddbvjyll.
1 1 8 Whiîley Stokes.
Fir bolg 9, lo, 13, lit. « Men of breeks » seems the Irish
reflex ofGallia Braccata : cf. fear-bholga .i. brlsdc breccbes,
O'Cl.
fithnasacht sorcery, gen. -a, i : cogn. with fiothnaise .i. draoi-
dheacht, O'Cl.
fiurad u'ould supply : no fiuradh 37. 2dy b-fut. Ni fagbaithi and
bruithi ach[t] con-furfadh in daim, no hoiled (meal) was
found therein save what would supply the company, BB. 261*.
O'R. bas a gloss fiuradh .i. sasad.
flettech (= fled -f teg) banqueting-housc, i62^W . gzvledd-dv.
fo-cherdaim, I cast, act. 2dyredupl. fut. sg. 3 focichred 78 :^
fochichred, LU. 64^ 39.
fo-feraim I cause, act. 2dy près. pi. 3 fofertis 24. The près. ind.
sg. 3 seems to be in fodera =^ fo-d-fera, lit. « causes it ».
foichill preparatiofî 83.
foicidh action 38, for foichidh : cf. O'Don. Supp. s. v. foichi.
fomhais fit ? 42 .
foph a tonai, rump, 93 = foph a thona, LU. 104^ 37.
forbotha, 154, 158.
for-gabail control, 109, forcible taking, Laws i. 90, 1. 29.
for-gabim, I take forcibly , and hence I control : ^pret. sg. 2. for-
gabais 45. ma for-n-gabaid, if he takes it forcibly, Laws L
220, 1. 10.
{onillprevailing, surpassing, pi. n. fortildei. io\ïû\able,strong,
hardy, O'R. compar. foirtille, FM. p. 2254.
frepaid a cure 34 (from *frith-bati), pi. nom. frep[th]ai 35.
freapadh .i. leigheas, O'Cl. gen. sg. freptha, O'Dav. 93.
fris-com-arcim / ask, près, indic. sg. 3 friscomhairc 44. Hence
s-fut. act. friscofuarser, O'Dav, p. 93,
fundeôc = O. Norse vindauga, sg. ace. fundeoic 133, pi. dat.
tar fuinneogaib tempoill, Betha Féchin, 1 5 .
gablach /aw/w 131 seems, like A. S. gaflàc, borrowed from
W. gaflach ex * gabalacco- , see Thurne3^sen, Keltoroma-
nisches 93.
gabol gica 93 = (tri) gabul-gici, LU. 93, 1. 5.
gae mathri a lucaver's bcain, 124.
gen-traige 73, 163, music which no one could liear without
laughing.
The secondlBattle of Moytura. 1 1 9
gert milk 39. geart .i. lacht, O'Cl.
gésim I roar, hellow, act. 2dy près, sg. 3 no-gesed 3, act. prêt,
sg. 3 rogessi 164, près. ind. sg. 3 gessit ^ buar ndmat [ms.
nanad] fri sleaga, the enemfs kine roar at the javelins, Tiger-
nach 543 = gesis buar namhat fri slegha, FM. 537.
gldni dicinn an extempore curse, 1 1 5 . a kind of metrical malé-
diction of which a spécimen (Maie, bare, gare Caieur, etc.)
is given in Three Irish Glossaries xxxviii, and the making
of which is thus described in the Book of Ballymote,
p. 284% lines 24-5 1 :
IS amhlaidh dognithe isi-
dhe, troscadh îor fearand in
righ dia ndenta in duan ocus
comorle .xxx. laech 7 xxx. es-
por 7 xxx fil^^h im air do
dhenum iartain, 7 robo cin
doib tairmeosc na hairi iar fe-
m£'^/h naduaisi. Cidfil and tra
acht in file fodesin do dul moir-
seséT .i. sessear imaille fris
fein fora mbetis se grada fi/t'dh
7 ite annso a n-anmand .i.
fochloc, mac fuir[m]t'dh, doss,
cana, ch, anrad, oWam .i. in
moirseisidh .i. a dul re twrc-
bail ngrme co mullach no-
bhiadh a coicrich .uii. ferunn
7 aighidh- gâch graidh dibh
Thus it was made : (there
was) fasting on the land of
the king for whom the poem
had been composed, and a
council of thirty laymen and
thirty bishops and thirty poets
as to making a satire after-
wards ; and it was a crime for
them to prevent the satire af-
ter the reward (for the poem)
was refused. Howbeit then
the poet himself had to go in a
Company of seven — that is six
along with himself — of whom
the six degrees of poets had
been (conferred), and thèse
are their names, ty^n fochloc,
mac fuirmid, doss, cana, clî,
anrad, ollam, that is, the se-
venth to go at sunrise to a
hilltop which should be on
the boundary of seven lands,
and the face of each degree of
I . Out of this O'Reilly makes his « géiseadh, s. imposing tribute ».
2. MS. aidhidh
20
Whitley Stokes.
{or a ierunn, 7 aigidh inn ol-
loman ann for ferann in righ
no egnaighfed ^, 7 a ndro-
manna uile re sciaigh nobiadh
ar muUach na tulcha, 7 in
ghaeth atuaidh, 7 cloch thro-
thail 2 7 dealg don sciaigh il-
laim gach fir, 7 rann forinais-
di-sea gacti fir dibh do gabail
intib andis don righ, 7 in t-
oWam do gabail raind rompu
ardus, 7 siat sum a n-seniecht
iarsin do gabail a rand, 7
cach do chur a chloichi 7 a
delge fo bun na sciach, 7 dia-
mad iatson bad chintach ann
talumh na tulchi dia slugadh;
diamadh è in righ imînorro
bud cintach, talam dia slogud
7 a bhen 7 a mac 7 a each 7
a arm 7 a erriudh 7 a chu.
Glamh in meic (mmid ar in
coin, glamh in îochlocon ar in
erridh, glamh in duis ar in
glamh in chanad ar in mnai.
them towards his land, and
the face of the ollave there
towards the land of the king
whom he would lampoon,
and the backs of them ail
(turned) towards a hawthorn
which should be on the top v
of the hill, and the wind frora 1
the north, and a slingstone
and a thorn of the hawthorn
in every man's hand, and
each of them to sing a stave in
this kind of mètre into thèse
two (the slingstone and the
thorn) for the king, the ollave
singing his stave before the
others, and they afterwards
singing their staves at once,
and each (is then) to put his
stone and his thorn at the butt
of the hawthorn. And if it
were they that w^ere in the
wrong the earth of the hill
would swallow them up. But
if it were the king that was in
the wrong, the earth would
swallow up him and his wife
and his son and his horse and
his arms and his dress and his
hound,
The curse of the Mac fur-
mid (fell) on the hound : the
curse of the fochloc on the
dress : the curse oiûvtdoss on
the arms : the curse of the
cano on the wife : the curse of
1 . MS. noegnaidhfed
2. Leg. throchail, cognate with Lat. torqneo, tor(c)mentuni.
The second Battie of Moytura. 1 2 1
glamh in cli ar in mac, the cli on tlie son : tiie curse
glamb in anradii îor in fea- of the anradh on the land : the
runn, glamh in oWoman ior in curse of the ollave on the
rig. king.
gol-traige 73, 163, music which no one could hear without
waihng.
gon-garim I roar, I proclaim, act. près. ind. sg. 3 gongair 84.
gongarar garm rigi dô, LU. 46'' 34.
gonim vitlncro, act. conj. pi. 3 gonot 113, redupi. prêt. sg. 3
geogoin 125, pass. redupi. fut. sg. 3 gentor (leg. géntar) 99.
gor-mac 14, gen. gairmic 40, lit. pious son, then sister's son,
O'Cl. adoptai son, Laws i. 206. 1. 16.
gressa an cathae 83.
grian, gnoan gravcl, 92. = W. graean, graian. This griaii is
masc. and disyllabic [cf. the hne Fil and grian Glinne hAi]
and is thus distinguished from grian « sun », which is fem.
and monosyllabic.
grindegur jingling ? 131.
gritai 78, borrowed from O. N. greidhi, Mid. Eng. greithe.
groig mie Lir 148, literally herd of horses of Ler's son, the
crests of sea-waves : cf. the English expression « white
horses ».
immafoucht 43 = immafoacht it was asked, LU. 24^ 15 =
imme-fo-fac-t.
imm-air-icim, perf. sg. 3 imm-an-airnicc 157.
imm-bocht reaping, 160.
imme-sôim / turn round; immesoi 125 = immesôi, Trip.
Life, p. 82, 1. 16.
imnese catha a threatcning (?) of battie 94.
imrordait 74, corruptly for immrordid, O. Ir. imme-ro-rdid,
Sg. 197*^ 15. prêt. sg. 3 of immradim.
imscing 5 3 , seems to mean some ornament or article of dress :
.i. cumhdach, O'R. The simplex, seing, is in LB. 6^, cuir
dit do seing rigda.
indarna one of the Pwo, 84, O. Ir. ind-ala n-ai.
indsma a setting, insertion? 122: see ata-indsmad supra 122.
Is iôs ata tioi in miled diar' <:onad cride in Choimded iarna
122 Whitley Stokes.
indsma isin croich craind fil a n-erdum na heclusi, LB.
138^ 26.
inntech scabbard, sheath, sg. dat. idntiuch 5, = intiuch LU.
é8^ ^2^ ace. intechLU.''82^
inddoth, mdoth offspring 152, 153, sg. dat. innud, LL. iéo''4i.
lenim I folloiu, redupl. prêt. sg. 3 rot-lil, 81.
Xeûi-àmnQ scmivir, pi. dat. lethdôinib 148.
létmech, letmiuch 131. Hence leitmige, leidmhighe .i. mian-
ghas, O'Cl.
lia Fâil stone of Fàl, 3. See Rhys, H. L. 205, 576, and LL. 9^.
lia tailme a slingstone, sg. ace. liic talma, 135 =r liic telma,
LU. jî^ 42. Another expression for « slingstone » seems to
be cloch trochail ; see supra s, v. glam dicinn.
liag, liach spoon, ladle (Lat. ligula), gen. leghi, dat. leig, 90.
lonn-andscleclî, epithet of Lugh, 55.
littiu, liie porridge, 89, gen. liten 89, 92. W. /////;.
lucht cumachta lit. folkof niight, zui:(ards, 63.
luth, motion, 11, 33. Root plu?
vndiiàim. I break, perf. sg. 3 romebhaid 138, redupl. s-îni. act.
sg. 3 memais 97 : pass. 2dy près. sg. 3 maite 10.
manais a broadheaded lance, 127, manais lethanglas, LU. 55''
manaois .i. sleag, O'Cl.
mathre a chief, gen . mathri 24, mathrui 3 6 .
mi-cuirne 91.
mï-ïola, lui If ul burt, inisdeed p\. mifolt^e 24; cf. sofoltach 40,
anfola, etc. Gloss. to Togail Troi, p. 132, anfolta H. 3, 18,
cited O'Curry, M. and C. III, 514, 520.
milldagach 133, perh. for * milledach destructive.
moch-scéla early (evil) tidings, and hence early death, 96.
muirn 131 some kind of noise ?
muirnechnofy)'^ epithet for a lance 127, derivedfrom muirn moîV^.
naiscim I bind, act. perf. sg. 3 nenaisc 163, pi. 3 ro nais-
cetar 25. See amenas and cf. Lat. ncxo.
nômad aperiod of 72 (= 9X8) hours, 3 3 , pi. 'ace. nomaide 3 3 .
omlithi 133 dat. sg, from od-mlithe? or for somlithi ? cogn.
with O'R.'s somalta bulky ? or for fomlithe cogn. with the
/bmflf/^ of the Laws, I. 166, 1. 22.
penntol 93 for *benn-toll <(■ having a hole through the peak » ?
Tke second Battle of Moytura. 123
V3.ih.hmgQ ratb-builder 25, =^ rat(h) buig(e), LL. 29'': the buige
seems borrowed from ON. hyggjo- « to build ».
rescach talkative 134, deriv. oi*resc « talk ».
ress a taie, gen. resse : dame resse, 39 is daime risse in Cor-
mac's Gl. s. v. Riss.
robhar stren^th m. Borrowed from Lat. robur?
roflaith a ^r/'^^a^ /cr^ O'R., gen. roflathua^ 120.
rosta 102. seems 2dy s-fut. sg. 2 oî roichim.
rothach wheeled? 93, from roth = rota.
saiget-bolc quiver 131, lit. arrow-bag.
sam-il-ddnach 5M/^i in niany arts togcther, Q'j\mo'kùxEyyoq, 53,
56, 68. Hère sam is = a[xa. Skr. samà-m « zu-sammen ».
scaboltigert/;oM5^-ra/iirc»/z^92.scabha] .i. aighean no coire, O'Ci.
scendim / spring, redupl. prêt. sg. 3 sescaind 135.
sceld écu, scudo (scutum), the coin called a crown, pi. ace.
scildei 28, nom. scilte 30. denarii auri puri cum scuto,
deniers d'or fin a l'escu, Ducange, Gl, s. v. moneta. Bor-
rowed from a prehistoric form of O. N. skjoldr « shield ».
scillic a shilling,, pi. n. scillice 29. From AS. scilling or O.
N. skillingr.
sendim I play music, perf. sg. 3 sephaind, sephainn 73, 163.
sesra = Lat. sextarius, W. hestaur, pi. gen. sesrai 89, sg. ace.
cutruma fria sesra he, LB. 158=* 21.
sidchaire a fairy host, pi. dat. sidhcairib 166, comp. of sid
« elf », sg. gen. sidho (leg. sîdhe^ 41, pi. ace. side, Fiacc's
hymn, and cuire, Gaul. corio-s (in Petru-corii') == Goth.
harjis, Germ. Heer.
sisor, rosisor, 107^ seems 5-fut. sg. i ofsechur = sequor?
sYigim. ^= schlage, redupl. s-fut. sg. i, roselus 107.
slimreth slipperincss 134, seems a deriv. of * slimb, root slib,
cogn. with Eng. to slip (AS. to-slijan), Nhg. schleifen.
smir sentuinne îhc spinal (?) marrow, 99. W. 7nêr.
sruith old, vénérable, 91, and hence goodly, excellent. Superl.
sruithium 29.
sruth tuinne lit. streain of (the) zuave, 16. current, tide?
suan-traige 73, 163, music which no one could hear without
falling asleep: a lullaby.
smdiur I s it, s-aor. sg. 3 siasur (for siasair) 71.
1 24 Whitley Stokes.
tallas 45, pass. prêt. sg. 3 oîtallahn by analogy to roclos, fo-
cres 43, 44, etc.
tarceba 97, targebu zw7/ be providcd ? 79.
tarthraigim (to + arthraigim) / appear, depon. s-pret. sg. 3
tarthragestar lé.
tasiuc (= to -f- asiuc) restitution, rcstoration, 40.
tdtham I hâve 18, 28, tathum 27, lit. « est mihi ».
-tocLis-sa 67, encl. form. ofthe s-fut. sg. i oî dochuaid « ivit ».
toichell .i. buaidh victory, H. 3. 18, p. 606'', seemsin §69 to
mean the stakes of a wager.
-tolLiï 136, a scribal error for tolléci, LU. iii^?
*tonnigim, I cover luith shin (tonn) ?: depon. s-pret. sg. 3 ro-
tonigestar 33.
trige in gen-traige, gol-traige, suan-traige, a musical strain, cogn.
with -p'.v-ixô^, xp'^ox
-tudchiset 124, encl. form ofthe s-pret. of dodechim.
tur dry, pi. nom. turui (for tura) 39.
uamas timeê^, miswritten, perhaps, for *ammas (as uar ïor ar,
17). If so, it is cogn. with aiimi and ainiser.
ucht-Iebar long-hreasted, 93.
-us suffixed pers. pronoun of sg. 3 m bisius 34, faithius, 50.
INDEX OF NAMES.
a. — TUATHA DÉ DANONN.
Abhcan mac Bicelmois, 60. = Ahcan mac Bic felmais, LL.
ir'' 49 : Lugh's poet, killed by Oengus.
Airmedh, Airmeth, a daughter of Dian-cecht, 35, 123, Airmed
banliaig, LL 9*^ 23.
Alla, gen. Allai, 11.
Badb 165, a witch or wargoddess, whose name is cogn. with
AS. headu and ON. hôdh. She was wife of Tethra 50^ LU.
wife of Néit, LL. ii^' 18.
Bé-culle a witch, 116. Bechuille, LL. 11'' 41.
Bicelmos for Becc-felmas. 60.
Bresal Echarlam. 61.
Brig (Bric, Brich) daughter of the Dagdae, [24, 125.
The second Battle of Moytura. 125
Camall son of Riagall, 53.
Cassmoel 133 = Casmael, LL. 11'' 34, killed by Octriallach.
Cian son of Dian-cecht, husband of Ethne and father ofLugb,
gen. Ciein 55, dat. Cen, 8. The gen. Ccin occurs inCorm.
s. V. Gaileng. Cogn. perhaps with Skr. çyena « eagle ».
N. B. Lieu, theWelsh équivalent ofLugh, assumes the form
of an eagle, Rhys, H. L. 398.
Colum Cualléinech a smith,.58.
Corpre mac Etoine, 39, 113, or Etnai 114, the poet of the
T. d. d. kiUed by a sunbeam, marb de gai gréne glaine
Corpre môr mac Etaine, LL. 11'' 29 : mentionedin Cormac's
Glossary s. vv, Cernine and Riss.
Credne cerd 11, GG, 100, 122 mentioned in Cormac's Glos-
sary s. V. Nescoit; drowned in bringing golden ore from
Spain to Ireland, LL. 11^ 37. Bretha Creidhine [leg. Crei-
dhni] « Credne's Judgments', are mentioned by O'Davo-
ren, p. 76, s. v. Dirna^, and a dmna Credni « Credne's
Mound », in LL. 16 r\ by Cinaeth hua hArtagan.
Cridenbél a lampooner, 26, 27. Crithenhel, O'Curry's Lectures,
221, seems the same name. Crichinbél ... primchainte
Tuathe Dé Danann, LL. 11'' 12.
Cron mother of Fianlach, 124.
Dagdae, 24-27, 29-32, 81, 83-85, 89, 91, 118, 119, 162-164,
or Dagdo 75 ; coiri an Dagdai 6. From dagv. good » and dae
« hand ». O'Cl. dae lame (gl. lacertus). His real name was
Eocho OUathir, LL. 9** 17, or (see the Four Masters, A. M.
3450 note a) Echaid OUathair. He is called Dagan in LL.
245''. He was also called, according to Cormac, Ruad ro-
fessa. More of the Dagdae in O'Curry's Lectures 505, where
a quatrain is printed (with four mistakes) from BB. 354'',
hnes 5-7.
*Danu gen. Danonn, i.
Déi Danonn « Danu's gods, ace. go tri Deo Danonn 83, Brian,
lucharba and luchair, sons of Bres mac Elathan, LL. 30'^.
Killed by Lugh in Mana, LL. 11'' 3.
Delbaeth, father of Elatha, 14, 16.
Dian-cecht 75, Dien-cecht the leech, 11, 33-35, 64, 98, 126:
ainm do said legis na hErenn, Corm. Gl. gen. Dein checht,
126 Whitley Sîokes .
LL. Il'' 6. Father of Cian, 55, Midach, and of Airmed and
Etan ban-lecerd, Corm. Gl. Mentioned in the St Gall incan-
tation : Admuinur in slanicid foracab Dian cechtliamuintir.
The cecht is explained by Cormac as meaning « power ». It
seems to occur also in Mac cecht, the name of one of S.
Patrick's smiths.
Dianann a witch, 116. Kilied by aerial démons, LL. 11^ 42.
Echaid Baethlam 61.
Echdam one of Lugh's fosterers, 95.
Edleo son of Alla, 12 = Edleo mac Aldôi, LL. 9^ 25, Aldui,
LL. II'' 21.
Elathu gen. Elathan, also nom. sg. Elathan 162.
En son of Ethoman, poet and storyteller, 62.
Eri daughter of Delbaeth and mother of Bres by Elotha (who
seems to hâve been her own brother) 16.
Ernmass, Er(n)mus 11 ; gen. Ernmais 165, Ernmoiss 133, but
Ernmusa 137. Kilied in iirst battle of Moytura, LL. 11^ 23.
Eru one of Lugh's fosterers, 95.
Esras druid-teacher of the T. d. d. 7.
Etaingen. Etnae, Ogma'smother36, Etnai Corpre's mother 114.
*Ethliu, gen. Ethlend, Ogma's mother, 59.
Ethoman 62, father of En (En ?) the poet.
Fâl, Ireland? gen. Fail 3, a name for L-eland but see Harl.
5280 fo, 71, cited in O'Curry's Lectures p. 618, according
to which the stone of Fâl had been brought to Ireland from
another island named Foal (= Fdl).
Falias name of a city, 2, 3,7.
Fedlimid one of Lugh's fosterers, 95.
Fiachra, ace. Fiochraig 12, and see LL. 11^ 23.
Fianlach, gen. Fianluig 124.
Figal, gen. Figail 53.
Figol son of Mamos, druid, 80.
Findias name of a city, 2, 5, 7.
Fir Dea, « viri Deae », gen. Fer nDea, 76. Fir tri nDea 60.
Fosad one of Lugh's fosterers, 95.
Gamal, son of Figal, 53, seems borrowed from ON. gamall
« old ».
Goibniu 75, Gaibne 96, Gaibniu 126, ace. Goibninn 125, A
The second Battle of Moyiura. 127
nom. Goibnenn 122 is also in the St Gall incantation. W.
Gofannon, Rhys, H. L. 319.
Goirias 2, Gorias 4, 7, the name of a city.
Insi Mod, the Ckiu Bay Islaiids, 37.
lubor one of Lugh's fosterers, for Ib or = Eburo.
Luchtai, Luchta son of Luachaid, a wright, 57, 102, 103 =:
Luchtaine 122. Luchtine Corm. s. v. Nescoit, Luigne in
saer, LL. 11^ 36.
Lug (Lucc, Luch, Lugh, Luog) son of Cian, gen. Logo (cor-
ruptiy Logai), 4, 55, 69,72,83,88,95,96,100,102,129;
reigned 40 years, LL. 11^8: mvQwttà. fidchell ^nà ball-play
and horsemanship: called Lonn-andsclech 55, orLonn-bem-
nech, HarL 5280, fo. 69^ A gioss in HarL 5280, fo. 69^,
on the Word lethsuanacb which Rliys ingeniously corrects into
lethsianach, states that a red colour used to be on himfrom
sunset to morning (dath àerc nobid fair o fuine grâii co
matain) : mentioned in Cormac's Glossary s. v. Lugnasad.
Equated by Rhj's with the W. Lieu, the GauHsh Lugu-.
More as to Lugh in O'Curry's Lectures, p. 478.
Mâcha (corruptly Maucha) daughter of Ernmass, 133, and
therefore sister of Morrigan and Badb, Killed by Balar, LL.
Il'' 32. The following gloss from H, 2. 16, coL 119, refers
to her: Mâchas .i. badb; no as i an très morrigan : mesrad
Machae .i. cenda; doine iarna n-airlech, « a scaidcrow ; or
she is the third Jamia. « Macha's mast » i. e. the heads of
men who hâve been slaughtered». Cogn. with Lat. mac-to,
macellum ?
Mac Oc, or Mac ind Oc (« son of the two young ones » ?)
a name for Oengus, son of the Dagdae, 27-29, 31, 32, and
see Windisch Ir. Texte, p. 130.
Maeltne(orMoeltne) Môrbrethach, judge, 151, 152, 156, 157.
Mamos, gen. Mamois, 80.
Mathgen, wizard, 78. Probably cogn. with maitheas À. draoi-
dheacht, O'Cl. and niatlnnarc « augur ».
Miach, son of Dian-cecht, 33, 34, 123. This seems a corrup-
tion of Midach, which Cormac s. v. brings from Lat. mc-
dicus; but there is a midhach .i. calma, O'Dav. p, 103, mi-
dhach feora cam « a vaHant man of three fights ».
128 Whitley Stokes .
Minn one of Lugh's fosterers, 95.
Môr-fesae, druid 7.
Mor-rigan 84, 106, 137, 165, 166 = morigain (gl. laniia),
Regina2i5, fo. loi''^ Morrigan LL. 10^27. The pi. nom.
niorrigna occurs in Connacs Glossary s. v. Guidemain,
and appears to dénote three sisters, Anand (the Morri-
gan, -/.a-:' kloyf,^/), Badb and Mâchai, who may be Irish réflexes
of the three witches referred to in the inscription lamiis
TRIBVS found at Benwell, C. I. L., vii, No. 507. The rigan
means « queen » : the mor seems identical with OHG. and
AS. mara, Eng. mare in night-mare, Germ. mar (gl. lamia),
Grimm Wôrterb. s. v. Mahr, Pol. mor a. The mark of length
sometimes found over the 0 of Mor- is due to popular ety-
mology : so bôrama for bôroma. Cognate apparently are Fo-
morach, Fo-more, and Fo-moride, qq. v.
Murias, name of a city, 2, 6, 7.
Nuada, Nuadha, Nuadoo 14, 33, 70 (corruptly Nuadai 74,
Nuodai 133), gen. Nuadot 5, dat. Nuada[i]d 11, Nua[d]ait
70: surnamed Silverhand (^»r^//i7MW 13 3)' reigned seven
years before he lost his hand, LL. 10^, last line. Equated by
Rhys with the Old-British Nodcns and the W. Niïdd and
Llâdd Llaw-ereint, and connected by the same scholar {H.
L. 125 note) with Goth. niutan, Nhg. ge-niesseii.
Ocht-triuil a son of Dian-cecht, 123.
Ogma, Ogmae, Ogmai, the champion ofthe T. d. d. 25, 36,
59, 72, 75, 83, 204, 138, 162, mac Etnae 36, mac Eth-
lend 59, mac Elathan 138. Killed by Innech son of Dé
Domnand, LL. 11'' 33. Phonetically:=the Gauhsh Ogmios.
Rechtaid Finn one of Lugh's fosterers, 95.
Riagall, gen. Riaghaild, 53.
Scibar one of Lugh's fosterers, 95.
Semias druid-teacher of the T. d. d. 7.
Tollus-dam one of Lugh's fosterers, 95.
Tuath Dei Dononn 12, Tuath De 7, 8, 14, Tuad Dei 9,
Tuath Dea 40, sg. gen. Tuaithe Dei 39, Tuaithi De 52,
dat. Tuaith Deu, Dei 53, ace. Tuaith Dei 36, pi. nom.
I. Kuhn's Zeitschrift, XXX, 556.
The second Battle of Moyîura. 1 29
Tuathai De Danonn i, gen. Tuath nDea 43, Tuath nDea
Domno»;/ 18, ace. Tuatha De D. 78, Tuatha Dea 121.
The correct spelling of the nom. seems to be Tûath (or
Tuatha) Déa Danonn « the Folk (or Folks) of the Goddess
Danu ». A synonymous expression is Fir Dea « Men of
the Goddess », 76.
Turild Bicreo, 11 = T/«nll Picreo, LL. ir^ 24, killed in the
first battle of Moytura.
Uaitniu, the Dagdae's harper 163, spelt Uaitne, Uaithne, LL.
249% 11. 27, 30.
Uiscias druid-teacher of the Tuath D. D., 7.
b. — FOMORIANS.
Bagna 128.
Balar (Balor, Balur, Bolor) son of Dot, grandson of Net, 8, 50,
55,128, 133-135, gen. Baloir5 5,i35,=Balair, LL. 11-^32,
dat. Bolur 133, called Birugderc 133. His wife was Cethlenn.
Bres son of Elatha 14, 21, 32, 36, 40, 44, 45, 49, 128, 149,
son of EHer 94, gen. Brese 24, Bresi 15, 39, 124; (but
Breiss, Corm. s. v. Bab) : dat. Bres 29, ace. Bres 32, an
epithet for Eochaid 21 . Killed by a stratagem of Lugh at Carn
hu Néit, LL. 11^ 39.
Carpre Colc 147.
Dé Domnann, sg. gen. sg. Dei (De) Domnann, 26, 50, ace.
la Dé nDomnand dTomorchaib LL. 11^ 26. The father ot
Indech. Similar names seem the Pictish Deo Ardivois, Deo
Cillimon, Deo Ord, and Deo Totreic.
Dolb a smith, dat. Dulb, 97, cognate with the verb dolb-
famid, 117.
*Domnu, gen. Domnann 25, 50, agod or goddess, whosename
may be cogn. with that of the Dumnonii, Rhys H. L. 597,
The place-name Inher Do)Jinann isconnected; seeO'Curry's
Lectures 485, note 38.
Dot son of Net, 128.
Elathu (Elotha) son of Delbaeth, 14, 21, 25, 128, gen. sg.
Elathan 14.
Eocha Bres, Eochaid Bres, 21, 23.
Ethne daughter of Balor and wife of Cian, 8,55.
Revue Celtique, XII. 9
1 ^o Whitley Stokes.
Yomorzch Fomorian, gen. pi. 89. dat. Fomorchaib, LL. 11^26.
The -morach seems cogn. with the mor oî mor-rigan, q. v.
Fomori (Fomore) 92, gen. Fomore, Fomhore, Fomoire, Fo-
mure 13, 14, 43, 80, 86, 89, dat. Fomorib 8, 78, 79, ace.
Fomoiri 74. The tribute paid to them, 25, was caWeàcimb,
Corm. cogn. with Lat. cingo. They seem to hâve been sub-
t^erraneous as well as subaqueous (Rhys H. L. p. 596).
Hence they are called § 41 trénfiru an tsidho « the champions
of the sid or fairymound ». As to their descent see LU. 2''.
Fomoiridhi gen. pi. 51.
Goll 128.
Indech (Indiuch, Indeouch), mac Dé Domnann, 25, 50, 85,
94, 128, 13e, 138, 147, gen. Indich 126, Indig 135, ace.
la hinnech mac Dé Domnand, LL. 11^ 33. slain by the
Morrigan 85.
IrgoU 128.
Lobos 128.
Loch Lethglass, Indech's poet, 136, 139, 141, 142, 161.
Lomm-glûinech « Bare-kneed » 128.
Loscenn-lomm, 128.
Net, gen. Neit 8, 133, Neitt 50, Neid 128, the grandfather
of Balor. According to Cormac's glossary Neit (leg. Net ?)
was a battle-god of the heathen Gael, and Ncman was his
wife. A Néit mac Indûi is mentioned in LL. 11^, 18 and
189^. In the former place he is said to hâve had two wives,
Badb and Némaind. The Goth. ana-nanthjanSk\j.xi has been
compared.
Octriallach son of Indech 126, 128 = Ogtriallug 133, Oc-
trilach, LL. 11^34.
Omna 128.
Ruaddn son of Bres, 124, 125.
Sab Uanchennach, 147.
Tethra 25, 161, a king of the Fomoire, LL. 187^, gen. Te-
thrach, Corm. s. v. TethraÇGr. TÉxpa^?). His wife was Badb,
LU. 50.
Tuiri Tortbuillech, 128.
NOMS GAULOIS BARBARES OU SUPPOSÉS. TELS
TIRÉS DES INSCRIPTIONS.
(Deuxième supplément à la liste Creuly.)
J'ai publié, en 1887^, une liste des noms barbares absents
de la liste Creuly et relevés dans les inscriptions publiées pen-
dant l'année 1885. La liste que je donne aujourd'hui contient
le dépouillement des recueils épigraphiques parus pendant les
années 1886, 1887 et 1888. J'ai môme dépouillé deux ou trois
ouvrages, un peu antérieurs ou postérieurs à ces dates, mais
concernant des régions de la Gaule qui ne sont pas encore
comprises dans les volumes du Corpus inscriptionum latinarum.
Je n'ai plus à exposer le but de cette publication ; il suffit
de renvoyer le lecteur à la courte introduction qui précède ma
première liste. J'y ajouterai seulement quelques renseigne-
ments utiles pour l'intelligence de cette seconde liste dans la-
quelle j'ai introduit quelques améliorations :
Les gentilices sont précédés du signe *.
J'ai indiqué, soit dans le texte même, soit en note quand la
clarté le demandait, les noms des potiers, bronziers, etc., en
un mot les noms inscrits sur des objets destinés à l'exportation.
Il est évident, en effet, que la provenance n'a plus le niême
intérêt quand il s'agit de ces objets trouvés, le plus souvent,
loin de leur lieu d'origine.
J'ai employé des 0 grecs pour indiquer les D barrés des noms
celtiques.
I. Revue Celtique, t. VIII (1887), p. 378 et ss.
M2
Henry Thédenat.
A. E. M.
A. 1.
AllmerDissard.
Barthélémy.
B. C.
B. D. A.
B. E.
B. J.
B. M.
C. I. L.
Creuly.
espérandieu.
JULLIAN.
K.
Lejay.
LiÉNARD.
M. A.
Maxc-Werly.
ABRÉVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES.
Archeologisch-epigraphische Miîtheilungen aus Oes-
terreich-Ungarn, publ. parBenndorfetBormann.
Académie des Inscriptions et Belles- Lettres. Comptes
rendus des séances.
Trion. Anti(juités découvertes en 1885, 1886 et anté-
rieurement, au quartier de Lyon dit de Trion,
Lyon, 1887- 1888, in-8^
Légendes de monnaies gauloises (1887); dans Revue
Celtique, t. IV ^ 18881, p. 26 ss.
Bulletin archéologique du Comité des travaux histo-
riques.
Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de
France.
Bulletin épigraphique publié sous la direction de
M. R. Mowat.
lahrbiicher des Vereins von Alterthumsfreunden im
Rheinlande.
Bulletin monumental, dirigé par le comte de Marsy.
Corpus inscriptionum lat inarum.
Liste des noms supposés gaulois tirés des inscriptions,
dans Revue Celtique, l. III (1877), p. 153-167
et 298-j 1 2.
Epigraphie romaine du Poitou et de la Saintonge.
Paris, Melle, 1889, in-8°.
Inscriptions romaines de Bordeaux. Bordeaux, 1887,
in-4°.
Korrespondenzblatt der Westdeutschen Zeitschrift fur
Geschichte und Kunst.
Inscriptions antiques de la Côte-d'Or. Paris, 1889,
in-80.
Archéologie de la Meuse, 5 vol. in-fol., 1881-1885.
Mémoires de la Société nationale des Antiquaires de
France.
Collection des monuments épigraphiques du Barrois.
Paris, 1883, in-8".
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 1 3 3
MowAT A. Remarques sur les inscriptions antiques de Paris. Pa-
ris, i88j, in-8».
MowAT B. Notice épigraphique de diverses antiquités gallo-ro-
maines. Paris, 1887, in-8°.
R. A. Revue archéologique.
R. C. Revue celtique.
R. E. Revue épigraphique du midi de la France, rédigée
par M. Mimer.
Robert-Cagnat. Epigraphie gallo-romaine de la Moselle, 3 vol. in-4''.
Paris, 1875-1888.
Thédenat. Liste des noms gaulois, barbares ou supposés tels,
tirés des inscriptions, première liste ; dans Revue
Celtique, t. VIII (1887), p. 378 et ss.
Vaillant. Epigraphie de la Morinie. Bo\i\ogne-sur-Mer, 1890,
in-8«.
W. Z. Westdeutsche Zeitschrift fiir Geschichte und Kunst.
Abalvs' (nom de potier). Lyon (Rhônel, Amiens (Somme), Londres.
Allmer-Dissard, t. 2, p. 341.
Abiamar^ (Matronae). Floisdorf (Germanie inférieure). B. J., t. 83,
p. 148, n° 295.
Abianivs 3 (Deus). Roussillon (près Cordes, Vaucluse). C. I. L., XII,
6034.
*Abicelia (nom de femme). Antibes,C. I. L., XII, 215,
Abinivs (nom d'un dieu). Cimiez (Alpes-Maritimes). R. E., 1887,
n<» 262, I.
Abinnaevs.? (nom d'homme). Troesmis,k. E. M., 1887, p. 29, n" 24.
Abirenibvs (Deis). Deutz. B. J., t. 81 , p. 82 ; t. 85, p. 172, n° 450.
Abriilvs 4 (nom de potier). Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or). Lejay,
p. 3$, 22.
Absarivs .f* (nom d'homme). Langres (Haute-Marne). B. J., t. 83,
p. 129, n" 168.
*Abvccias (nom de femme). Lyon (Rhône). R. E., 1886, no 590.
1. Barthélémy : Aballo.
2. Creuly, d'après Brambach : Abiamar(cis),
3. Creuly: Abiano et Mercurio, Substuntion.
4. Creulv : Adrevtvbocivs, Langres.
5. Barthélémy: abvcato.
1 5 4 Henry Thédenat.
*Abvdivs' (nom d'homme). Vaison,C. I. L., XII, ipj, 1388.
Abvs (marque de potier). Lyon (Rhône), Paris. Allmer-Dissard, t. 2,
p. 541-
AccA* (grafitte sur un vase). Bricdel sur la Moselle. B. J., t. 84, p. 1 16.
* AccAViA (nom de femme). Paris. Mowat, A., p. 62.
AcCAVVS? (nom d'hommeK Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 5975.
Acco4(nomde potier). Lyon (Rhônel, Allmer-Dissard, t. 2, p. 541.
AccoRVS (Dieu). Rognes (près Aix, Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII,
$785.
AciRGVS (nom de potier). Narbonne [Aude], Vienne (Isère), Genève. C. I,
L., XII, $683, 17.
Agonis (nom d'homme au nom.). Marseille (Bouches-du-Rhône). C. I.
L., XII, 418.
*AcoNivs5 (nom d'homme). Le Luc (Var). C. I. L., XII, 287 add.
AcoRVS^ igeniusl. Lançon (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII, 5798.
AcTALVS (nom d'hommel. Nîmes (Gard). R. E., 1887, 647.
AcTEROLVS (nom d'homme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 112, 127.
*AcvTivs7 (nom d'homme). Passim. C. I. L., XII, 517, 3367,
3843, etc.
AOaricvs^ (nom d'homme). Les Provenchères (Mayenne). Mowat, B.,
p. 88.
Adbvcietvs'^ (nomd'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n" 19, p. 56.
Adebvgivs'° (nom d'homme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 116, mj.
Adganai" (vicani.?). Galliano (Cisalpine). B. J., t. 83, p. 116, n° 53.
Adgatvs (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. 2, p. 342.
*Adgennia '2 (nom de femme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 5368.
1. Barthélémy: Abvdos, Abvds.
2. Creiily : Espagne. Aca, Vienne des Allobroges ; Acan, musée de Toulouse; Acci,
ville de Tarraconaisc.
3. Creuly : Saccavvs, Vienne; Iccavos. Voyez Acca.
4. Creuly : Gumiel (Espagne).
5. Il manque peut-être une lettre au commencement du mot: [Pjaconius?
6. V. ACCORVS.
7. Je n'aurais pas songé à faire entrer ce nom dans cette liste si on ne le trouvait
pas sur une monnaie gauloise : Barthélémy: Acvtios.
8. Creuly. Adarvs, Trêves.
9. Creuly lit Adbvcie, à tort. Adbocivs, Rhin.
10. Creuly: Adebdalvs; adeitvvs, Saint-Bertrcind-dc-Comminges.
11. Creuly: Adcennoni, Novare ; Adconna, Nimes.
12. V. Adcennvs.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 1 3 5
Adgennvs' (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L,, XII, 3369.
Adgvbillvs^ (nom d'homme). Nîmes (Gardl. C. I. L., XII, 3042.
Adgvbiovn ^ ... (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3042.
ADiATi4(nom d'homme). i4r/es (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII,
5696, 4.
*Adivs (nom d'homme). Arles (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII,
n° 796.
* Admativs (nom d'hommel. Die (Drome). C. I. L., XII, 1601.
Adnamvs (nom de femme), près Siders (Suisse). C. I. L., XII, 1 34.
AoNAMVsé (nom d'homme), près Niederbronn. K.., 1886, p. 20.
Adnatvs (nom d'homme). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. I, p. 83.
AD0NNICCVS7 (nom d'homme). Les Provenchères (Mayenne). Mowat B,
p. 88.
ASpecaixvo; (nom d'homme). Saint-Côme (Gard). B. C., 1887, p. 202.
*Adreticia ^nom de femme). Cabasse (Var). C. I. L., Xli, 344.
*Adreticivs (nom d'hommel, Cabasse (Var). C. I. L., XII, 344.
*Adretonivs (nom d'hommel. Arles (Bouches-du-Rhône). C. I. L.,
XII, 759-
Adrettivs (nom d'homme). Mougins (Alpes-Maritimes). C. I. L., XII,
208.
Adsmerivs (Mercurius). Poitiers (Vienne). Espérandieu, p. 124.
Adtvsta (nom de femme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 164, p. 279.
Advlvs^ (nom d'homme). Vaison (Vaucluse). C. I. L., XII, 1403.
ADV0C1SVS9 (nom de potierl. Vienne (Isère). C. I. L., XII, 5686, 15.
Advorix (nom d'homme), fior^^aux (Gironde). Jullian, n° 126, p. 251.
Aebvlia '° (nom de femme). Soulosse (Vosges). Robert-Cagnat, I, p. 70.
Aeclanvm ? (nom delieul. Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 4379.
Aeclanvs (Ethniquel. Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 4526.
1. Creuly: Adgennivs, Nîmes; Ad^jEnno (nom de femme), A^ovi^rê; Adcentu (vicus ),
Adgonna, Nîmes.
2. « Titulus suspicione non caret » (C. I. L.).
3. « Titulus suspicione non caret « (C. I. L.V
4. « T littera incerta " (C. I. L.V Peut-être y avait-il Adiantvs, ce serait proba-
blement alors un nom d'origine grecque. Cf cependant Creuly: Adiantoni Toutio,
Biîle; Barthélémy: Adietvanvs ; Thédenat: Ahiantvnnena, Thi lucourt.
5. Creuly: Adnamativs, Adnamatvs, Rhin; Adnamato, Carinthie ; Adnametvs,
B:irde.wx; Aonema, Cj/j ; adnomatvs, Viruni. Barthélémy: Adnamati.
6. V. Adnamv.
7. Creuly: Adoneico (Iovi\ Milan.
8. Creuly, sans la provenance exacte.
9. Creuly: Suisse. Thédenat: Lyon.
10. Ou AEBVTIA.
1 3 6 Henry Thédenat.
Aethucolis' (peut-être Thucolis), Anîibes, C. I. L,, XII, 5724.
Aflims^ (Matronis). Wesseling (Germanie inférieure!. B, J., t. 83,
p. 144, n° 272.
Agalo [marque de potier). Brege (Autriche-Hongriei. A. E. M., 1887,
p.79, n° 27,2,.
Agcello [nom d'homme]. Alexandrie [Egypte), R. A., 1887, t. X,
p. I 20.
Agedomopatis? inom d'homme au gén.). Sdf/Vzfé's (Charente-Inférieure).
Espérandieu, p. 265-266.
Agedovirvs (nom d'homme). Nantes (Loire-Inférieure). Mowat B,
p. 61,
AGIEDICVM4 [vicus). Sens (Yonne). B. C, 1888, p. 313,
Agriccos (nom d'homme). Pouilly-sur-Vingeanne (Côte-d'Or). Lejay,
p. 195, 248.
Ahineae s ? (matronae). Anîveilcr (Germanie inférieure). B. J., t. 83,
p. 1 58, no 229.
kxkSk'^ [marque de potier). Bordeaux (Gironde). Jullian, no 4 18, p. 495.
AicvRiA (marque de potier;. Vic-de-Chassenay (Côte-d'Or>. Lejay, p. 230,
290 bis.
*Akanivs7 (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 4378.
AlagabiaeS (matronae). Bûrgel (Germanie inférieure). B. J., t. 83,
p. 1 52, no 3 16.
Alaisiagae Beda et Fimmilena (duae). Déesses. Housesiead (Angle-
terre). B. J., t. 83, p. 173, n°s 460, 461 ''.
Alambrima (déesse). La Piarre (près Serres, Hautes-Alpes). C. I. L.,
XII, 5848.
Alanis (nom de femme au gén.K Tetz (Germanie inférieure). B. J.,
t. 83, p. 151, n° 310.
Alatervae'o (Matres). Cramo/^t/ (Ecosse). B. J., t. 83, p. 161, no 378.
1. Creuly : Aetvra Andergi, Valença de Minho (Espagne}.
2. Creuly: Afliae matronae, musée de Cologne.
3. Creuly: agedillvs; Ai-eioni .,deo , Hautes-Pyrénées ; Barthélémy: Acedoma-
PATIS ou ACEDOMAPATIS'' GaIV I.
4. Creuly, sans provenance. Barthélémy . ATHA.
<i . La lecture est incertaine, d'autres ont lu: Atirienivae.
6. Creuly : Aianandonis , femme, gén.), Dacie.
7. Creuly: Aca, fille d'Inosumotus ; Acan, nom d'homme.
8. Creuly: alateiviae (déesses), Rhin. Barthélémy: ALABPOAIIOC.
9. N" 461 : Alaesiaga.
10. Creuly: Ai.ateivia (déesse;, Rhin.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 1 37
[AlJatervos? (nom d'homme). Nantes (Loire-Inférieure). B. E., 1886,
p. 264.
Alavcvs' (nom d'homme) Narbonne (Aude). C, I. L., XII, 4801.
Alavnivs^ (Dieu). Commune de Lurs, près du lieu dit Aulun (Basses-
Alpesl. C. I.L., XII, 15 17.
ALBELLA5 (nom de femme), Nîmes (Gard). C. I. L,, XII, 5391.
ALBI0RICA4 (déesse). Saint-Saturnin-d'Apt (Vaucluse). C. I. L., XII,
1060.
Alcovindoss (nom d'homme). Rodez (Aveyron). B. E., p. 92.
Aleasivmara*^ (nom de femme). Lourmarin (Vaucluse). C. I. L,, XII,
1 124.
kLZS\^'i^s\\s]i . Alise-Sainte-Reine [Cbxt-à'Ox]. Lejay, p. 3 1 , n°s i4ets.
Algo (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L.,XXI, 4878.
Alhiahenae*^ (Matronae). Neidenstein (Germanie supérieure). B. J.,
t. 83, p. 152, n° 181.
Alisanvs'' (nom d'un dieu). Couchey, Visignoî (Côte-d'Or). Mowat B,
p. 1 10, 1 19,
Alleyorix'° (nom d'homme). Nîmes (Gardl. C. I. L., XII, 3396.
Allobrox" (Dieu). La-Bâtie-Mont-Saléon [HauXes- Alpes).
Allvsa (nom d'homme) '^. Bordeaux (Gironde). Jullian, n°^ 383-389,
p. 469-471.
Almanticenses'3 (lapidarii). Arles (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII,
7Î2.
Alpina (nom de femme). Barcelonnette (Basses-Alpes). C. I. L., XII,
82.
*Alp!NIVS (nom d'homme). Trêves, K., 1888, p. 180.
1. Barthélémy : Alav, Alavcos.
2. Creuly : Alavnivm, nom de ville sur la Durance. alavnvs (Mercurius), Rhin.
3. Creuly: Albarino [deo), près Carpentrûs.
4. Creuly : Albiorici ^Marti), Sablet prés Vaison (Vaucluse).
(. Creuly, à tort: Aicovindvs.
6. Creuly : aleba, Espagne; ALETANvs(pagus), Drôme ; Aletvs, Espagne.
7. Sur une tessére en plomb que Lotigpérier regarde comme une monnaie; il ré-
sulte d'un travail encore inédit de L. Maxe- Werly que c'était plutôt des jetons rela-
tifs à des jeux.
8. Creuly: Albiahenae et Albiahenehae (Matronae), Rhin.
9. Creuly: environs de Dijon. Alisha (nom de lieu), Alise-Sainte-Reine.
10. Creuly lit Allevorix.
: I. Creuly: allobrox (nom d'homme\ Nimes ; allobroges (nom de peuple).
12. Sur des figurines en terre cuite.
13. Thedenat: Almahae [maiTes), Plan-d'Aups (Var).
I j8 Henry Thédenat.
Alpinvs' (nom d'homme). Nîmes (Gard); Vahon (Vaucluse) ; Vienne,
Uriagc (Isère); Serre-de-la-Croix (Hautes-Alpes); Lyon (Rhône) 2;
Trêves. G, I. L., XII, 5402, 5679, 22, 2;, 24. Allmer-Dissard, t. 2,
p. 346; K., 1888, p. 180.
Alpo (nom d'homme). Geich (Germanie inférieure). B. J,, t. 85, p. 142,
n° 2SS-
Alvtvm 5 (flumen]. Cologne. B. J., t. 85, p. 145, n° 277.
Amainivs (nom d'homme). Segisamo 1 Espagne). Mowat B, p. 177.
AMBIDAVVS4 (nom d'homme). Die (Drôme). G. I. L., XII, 1 577, 1603.
Ambitovtvs) (nom d'homme). 5)^/^. G. I. L., XII, p. 21.
Ammai^ (nom defemme, au dat.) Namur.^.Y.., 1886, p. 503.
Ammia7 (nom de femmel. Narbonne (Aude); Namur. G. I. L., XII,
5251. W. Z., 1886, p. 251.
Ammille^ (-inis, nom de femme). Nîmes (Gard). G. I. L., XII, 4033.
Ammivs'' (nom d'homme). Namur. W. Z., 1886, p. 251.
Ammo'° (nom d'homme). Remoulins (Gard). G. I. L., XII, 2988.
Amnfraix II (nom de femme). Aps (Ardèchel. G. I. L., XII, 2682.
Amvtvsi» (nom d'homme). Aix (Bouches-du-Rhônel. G. I, L., XII,
5682, 5.
Anaillvs'? (nom de potier). Vienne (Isère), Lyon (Rhône). G. I. L.,
XII, 5686, 42; Allmer-Dissard, t. II, p. 347.
Anavvs'4 (nom d'homme). Bourges; Herculanum'S. Mowat A, p. 92.
Mowat B, p. 135.
1. Creuly : alpini nom de peuplel.
2. Vaison, Vienne, Uriage, Serre-de-la-Croix, Lyon, nom de potier.
3. Creuly: Alovnis divinités, au datif).
4. V. Ambitovtvs.
5. Creuly: ambacthivs, Rhin; Ambada, Ambaicvs, Ambatvs, Espagne; Ambianvs,
ethnique; Ambidrabvs, Carinthie; ambimogidvs, Espagne; ambiomarcis (Maîronis),
Rhin ; Ambirenvs, Ambirodvcvs. Suisse ; AMBissov,près Agen. Barthélémy : ambactvs,
Ambiu-Ebvro, Ambiorix.
6. Creuly: ammaca (femme), Rhin; Ammaciacvs (fundus'i, Belley ; Ammacivs, musée
de Leyde; Ammaia (femmei, Lisbonne; nom d'un municipe, Portalègre ; Ammava,
Ammavsivs, Rhin.
7. Creuly : Belley.
8. Creuly : Ammilla, Sens, Oppenheim.
9. Creuly: Bordeaux. Amminvs, Lusitanie. Barthélémy : Ammi; Amminvs-Dvn.
10. Creuly : Espagne. Thédenat: IValdfischbach Bavière'.
11. n Nomen corruptum, fuit forte ams[e]reix » ,C. I. L. .
12. Creuly: Amyro, Carniole. Barthélémy: Amyto BaCtiÀï'jç). Thédenat: amvta
(homme), Lyon.
15. Creuly: Anaelvesvs..
14. Crevly : anavo i^femme,, Luxembourg. Thédenat : Anamo ^nom de lieu;, Angle-
terre.
i<j. A Herculanum, il y a Ana"0s,
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 1 39
Andamionivs (nom d'homme). Près Humatz (Herzégovine). A. E. M.,
1887, p. 89.
Andamvs' (nom d'homme). Près Humatz (Herzégovine). A. E. M.,
1887, p. 89.
Andarevisivs^ (nom d'homme). Novare (Italie). R. C, 1886, p. 259.
Andas... (nom d'homme). Nanterre (Germanie inférieure). B. J., t. 83,
p. 155, n° 3Î2.
Andebrocirix' (nom d'homme). Vienne (Isère). C. I. L., XII, (924.
ANDECAMVL0S4 TovTissiCNOS (Andecamulus Toutissi filius). Nevers
(Nièvre). Jullian, n° 244, p. 337.
Andelipas (nom de femme). Bordeaux [G'uonàé] . Jullian, n° 126, p. ) 5 1.
And(ematvnnvm)''. Langres, Dijon, Sacquenay, Sainte-Sabine (Côte-
d'Or). Lejay, p. 124 et 196, 198.
ANDEREX07 (nom d'homme). Val d'Aran. B. M., 1886, p. 463.
Anderov[rvs] (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L,,XII, 4577.
*Andia (nom de femme). Nuovolento (cisalpine). B. J., t. 83, p. 1 17,
no 71.
*Andivs8 (nom d'homme). Grenoble (Isère). C. I. L., XII, 2256, 2274.
AND09 (nom d'homme). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 1988.
Andocombogivs (nom d'homme). Novare (Italie). R. C, 1886, p. 259.
Andomvs (pagus). Dijon (Côte-d'Ori. Lejay, p. 239^ 294.
Andorovrvs'° (nom d'homme]. Cougnioulet près Mons (Gard). C. I. L.,
XII, 2876.
ANDOSSE. V. ILVNNO.
1. Creuly : Andaitia, Espagne. Andangianivs, Sens.
2. Creuly : Andarta (dea), Die.
3. Creuly en fait à tort un nom de femme.
4. Creuly ; Andecamvlenses. V. Camvlvs.
<). Creuly: andedvnis (génitif); Andelonenses. Barthélémy: Andeca, Andecombo-
Andecom. Thedenat: andvs, Tarquinpol; Andegenvs, Lyon.
6. Sur des milliaires.
7. Creulv : andere (femme), Martres-Tolosanes ; Andergvs, Valença do Minho ;
Anderesene, Barcougnas-Bagnères-de-Luchon; Anderex, près Luchon ; Anderoni
(lovi', Espagne; Andes, Daimatie ; Andetrivm (ville).
8. Creuly: andvs, Toulouse ; andvsia, Niines ; Andic\-s. Barthélémy: Andv, Andv-
GovoNi. Voir plus loin Anovs.
9. Creuly: Andoblata (femme), Af//i?« ; Andolativs, Nimci ; Andossivs ; Andossvs,
Andostemvi (gen.), andoxponni (datif), Saint-Bertrand-dc-Commingcs ; Andosten,
Cier-de- Rivières ; AnDovARTotii (datif, Milan ; M<do\vs, Mettes. Barthélémy: Ando-
BRU. And, Ando, Andoco.
10. Creuly : Vézenobre.
140 Henry Thédenat.
Andvs' (nom d'homme). Bordeaux (Gironde) ; Etaples^ (Pas-de-Calais),
Jullian, n° 2^9, p. 547. Vaillant, p. 17$/
Anemasinehae (matronae). Geich (Germanie inférieure). B. J., t. 83,
p. 142, n° 2$8.
Anetvs (nom d'homme). Auch (Gers). R. E,, 1888, n" 749.
ANEXTI0MARVS3 (Apollo). Sarthe ^ Mov; al B, p. 56.
Anextlatvs (nom de potier). Poitiers (Vienne). Mowat B, p. 58.
ANEXTLVS4 (nom d'homme). Saint- Pierre-les-E^lises (Vienne). Espé-
randieu, p. 236.
Angetvs (nom d'homme). Près Humatz (Herzégovine). A. E. M., 1887,
p. 89.
Aninos (nom de potier). Sarthe. Mowat B, p. 69.
Annaneptae (matres). Xanten (Germanie inférieure^ B. J., t. S],
p. in^n" 331-
Ansi s (marque de potier). Bordeaux {G\ror\àe'\ . Jullian, n" 452, p. 498.
Antestianvs'' (nom d'homme). Vienne (Isère). G. I. L., XII, \S]o.
Antillvs (nom d'homme). Aramon (Gard). G. I. L., XII, 2817.
Antodo [nom d'homme). Orange (Vaucluse). G. I. L., XII, 1271.
Antvlla (nom de femme). Arles (Bouches-du-Rhône), Claren'^ac
(Gard), Narbonne (Aude), Cologne. G. I. L., XII, 755,4141, 4946,
B. J., t. 83, p. 171, no 448.
ANTVLLVS7 (nom d'homme). Narbonne (Aude). G. I. L., XII, 2336.
Anvnivs (nom de potier). Lyon (Rhône), Paris, Londres. Allmer-Dis-
sard, t. 3, p. 349.
AoMBO (nom de potier). Vallée de VHuveaune (Bouches-du-Rhônel. G.
1. L., XII, 5686, .06?.
Apa^ (nom de potier). Orange (Vaucluse), Fins d'Annecy (Savoie), Nar-
bonne (Aude). G. I. L., XII, 5686, 4îs.
Apas (nom d'homme, génitif Apae). Fréjus (Var). G. I. L., XII, 262.
1. Creuly : Toulouse; Andvsia (nom de v\\\é] , Nîmes. Barthélémy: Andu; Andvco-
voni-Celiicorix. Thédenat: Tarquimpol.
2. Marque de bronzier.
3. Le texte de Mowat porte . . .TANEX. . . ; la restitution [Apollin]i Anex[?(o-
maro] est de Héron de Villefosse, A. D. I., séance du 9 mai 1890.
4. Sur ce nom et les analogues, cf. Mowat B., p. 59, note 1.
J. Barthélémy : Ansali.
6. Creuly: Antelvs, Wiesbaden. Barthélémy: AnteO, Anted ; anteuricv. Thé-
denat: Antessivs, Les Pd/u«j 1 Bouches-du-Rhône.'.
7. Creuly : Màcon, Espagne ; antubel. Espagne.
8. Creuly : Eréjus. Barthélémy : AflAM* )G-L.M VNAT, AP.
Noms gamols barbares ou supposés tels. 141
Apetemarvs' (nom d'homme). Buoux (Vaucluse). C. I. L., XII, 1 148.
Apinossa (nom defemmel. Gevrey (Côte-d'Orl. Lejay, p. 155, 19^
Appacvs (nom de. potier). Lodève (Hérault). C. I. L., XII, 5686, 67.
Appaea' (nom de femme). Narbonne (Aude). Jullian, p. 17.
AptenseS) (ethnique des habitants d'Apt). Apt (Vaucluse), Nîmes
(Gard). C. I. L., XII, 1116, 3275.
Aqvitanvs (nom de potier). Alise-Sainte-Reine (Côte-d'Or), Mandeure
(Doubs), Lyon (Rhônel. Lejay, p. 56, n° 25. R. A., 1888, t. II,
p. 544. Allmer-Dissard, t. 2, p. 350-351.
ARABVS4 (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I, L., XII, 4872.
ArandvniciJ (Vicani-Calvisson?). Ca/Wsson (Gard). C. I. L.,XII,4F 55.
Araricvs^ (Nautal. Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 96.
ARASSVS7 (nom de potier). Sarthe. Mowat B,, p. 68.
Aravsienses ou Aravsenses^ (ethnique des habitants d'Orange), Die
(Drômel. C. I. L , XII, 1 567, i 21 2.
Arbacia'' (nom de femme). Luc (Drôme). C. I, L , XII, 1692.
Arcevotvrvm (vicus de Nimes?). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, $894.
Ardacvs'° (nom de potier). Orange (Vaucluse), Nîmes (Gard), Nar-
bonne (Aude), Vienne (Isère), Genève, Paris, Mayenne. C, I. L., XII,
5686, 72, 75. Mowat B. p. 73, 13, 78, 96, 80. Mowat C, p. 82.
Arelate" (Colonia Iulia Paterna). Près Géménos, Arles (Bouches-du-
Rhônel, etc. C. I. L., XII, 594, 595, 689, 694, etc.
[A suivre.].
Henry Thédenat.
1. L'inscription est perdue; c'est peut-être une mauvaise lecture d'ATEPOMARVs?
Creuly : Apemantvs, Rome.
2. Creuly: Appa (homme), Espagne. Barthélémy : AP. Thédenat: Apa, Lyon.
3. Creuly: Apta (Apt), Aquae Apoll.
4. Creuly : araica, Araivs, Espagne. Thédenat: Aramo (Dieu), Collias (Gard).
5. Creuly a lu : aranoonici.
6. Creuly : arar {la Saône'., Arardvs (deus), Saint-Béat.
7. Creuly : arar ^la Saône) ; Arardvs (deus), Saint,Béat ; Aravrica, Rhin ; Arausa,
Espagne ; Aka\s\o [Orange).
8. Creuly : Aravrica, Munzath ; Aravsa (homme). Espagne ; kRAVSio [Oràngt).
9. Creuly: arba (île dalmate'.
10. Creuly: arda, Ffurj- ; ardacis, gen. ;ardbinna (dea), Rhin. Ardoinna, Rome.
Barthélémy: Arda. Thédenat: Lyon.
1 1. Creuly: Arelata.
NOTES
ON
WELSH CONSONANTS
BY DR. M. NETTLAU
(Suite')
102. The Welsh équivalent of Breton guerc'h (see Ernault,
1. c.) offers some difficulties. Meir gwiri B. of Carm. Nr. 21;
mor6yn wyra L p. 254 (dimet.), morôyn 6yra S f. 27b;
Didr. Casgl. p. 251 (Oderic's travels): ac y golchant my6n
dyf6r hallt ac odyna yny d6fyr gwyry (ib. eiry, hely) ; Rich-
ards dict. .• ymenyn gwyryf, in Southwales ymenyn gwyra ;
ib. dwfr croyw, in Southw. dwfr gwyra; (as to croew cf.
bara croew, unleavened bread Sp. ; Sal. A''. T. bara croyw
(marg. crai, crei, cri) f. 74a); emenyn g6yry Medd. Mydd-
fai, Herg. § 7 (2) ; Sp. dict. gwyryf fresh, pure ; gwyryfdod
virginity ; gwyryf, -onvirgin, maid; gwyryddbachelor; Davies
Ll. y Res. : NorthW. wyryfon = morwynion ieuangc ; also
St. Hughes, Haiies y ffydd : NorthW. gwyryf = morwyn
ieuanc. But in the Gwentian Homilies, 1606 occurs also : pa
sawl merch a anwyryfir (marg. dreisir) I p. 165 ; cf. also Add.
Ms. 14986 (i6th cent.) z*" kariadol vam wyraf (in rhyme
with mi a af ) f. 30 a, pronounced wyra. Add. Ms. 14913,
f . I b omenyn gwyra, f. 19 b menyn gwyra, ib. bloneg gwyn
gwyry (written in another hand); Add. Ms. 15049, f. 23 a
ymenvn gwyrf, f. 4 a ymenvn giurf. Gwyry, gwyra (gwyraf is
I. Voir t. IX, p. 164; t. X, p. 105 ; t. XI, p 68
Notes on Welsh Consonanîs. 143
merely an inverse orthograph), gwyryf, gwyrydd, gwyrdd,
gwyrf are evidently forms of the sameword, but it is not clear
how they are connected with each other, since the assumption
of new suffixes added to the old word is not probable.
Perhaps the dropping of final dd and f in pronunciation,
whilst they were kept in the interior of words, led to some
analogical formations ; gwyry might possibly follow the analogy
both of either dy-iyddiau and tre-trefydd , theplurals, gwyryfon
and gwyry ddon and thence gwyryf, gwyrydd being the resuit ?
Spurrell prints gwelydd and gwelyf (bed) besides gwely , perhaps
instances of the same character. Gwyrdd and gwyrf remain ;
gwyrdd (green) can hâve been changed into gwyrf like tordd,
torf, etc., andthenthe similar words, denoting similar things:
green and pure, fresh must hâve been mixed up. Perhaps the
modem dialects may help to clear up this problem.
103. In conclusion of the remarks on the letter g I will
point out some dialectal différences with regard to the Welsh
word ftaw, borrowed from Latin fagus. Spurrell has ffiawwydd
fir trees, pinetrees and ffawydd beechtrees. This would turn out
as a mcdern orthographie régulation (also given by D. S.
Evans, llytbr. § 181 note: NorthW. ffawwydd = SouthW.
coed fyr neu fFyr, but ff'awydd = fagus), if the following re-
marks of E. Lhuyd and L. Morris are right. The former says
(^Arch. Br., at y C.) ftawydh, gwydd ffag, pren arverol ing
Uent a Morganwg ; in Gwynedd the ffinidwydd are wrongly
called ffawydd. L. Morris, Add. Ms. 14944, f. 85 a : fyrr, a
common word in Cardiganshire for the fir tree, Pren y Fyrr;
in NorthW. ffawydd; ib., f. 86 a : ff'awydd in Merionethsh.
fagus, beechtree, but in Anglesey and the neighbouring
country abies, dealtree (ffynidwyd in Davies, dict.); rhwyf
ffawydd a deal oar etc. in Anglesey.
t, th, d, dd; s; h.
104. As to the change of initial t and d (see § 87) cf. dan,
dros, the usual forms of tan, tros; dyma, dyna, but e. g. a
thyna, Y S. Gr. § 23 ; tyma, tyna, a thyma in modem use.
dyre, dere, (seeRhys, Rev. Celt. VI). L. Morris, Add. Ms.
144 Nettlaii.
14923 : SouthW. dere'n gloi = NorthW. tyrd yngwit, sydyn,
fuan (corne quickly) f. 133 a; tyr'd in Anglesey, Add. Ms.
14944, f. 153 b. SouthW. dyre, dere = NorthW. dyred, ty-
red, Richards, dict. dere 'nglau (Williams Pant y Celyn) =
NorthW. tyred yn fuan, Y Tracth. 1870, p. 414; NorthW.
tyd, Sweet, p. 420.
titan, ditan a nipple (L. Morris, Add. Ms. 15025, f. 80 b,
from Anglesey) ; NorthW. ditten W. Morris, Add. Ms. 14947,
f. 258 b; engl. teat; Sp. tithen, tethan, diten.
titriwr « potius didryfwr » Davies, dict.; « didryfwr » some-
times ditriwr, titriwr Richards dict.
tylluan, dylluan an owl L. Morris, Add. Ms. 15059
f. 165 b; ttulluan, Cleop. B 5, i. 6G a; tylluan B. of Herg.,
col. 768 (thrice) ; Sai. dict. 1547: duUuan, dullhuan (duU,
blind, huan sun, an etymological bungle of Sal. or really a
product of popular etymology ?), twyllhuan (of which the
same must be said ; from tywyll and huan or from twyllo),
tylluan an owle.
teirthion f. ague fit, ague (tertiana, lèon. terzyenn, vann.
terhyan, tarhyan Rostr., ar ghar(h)ian, in Sarzeau, Rev. Celt.,
III, p. 236, enndrehenn, Ernault, dial. of Bat:^^, 1883, p. 12);
Sal. N. T. cryd (marg. deirton, twym neu haintgwres) f. 12 a;
Add. Ms. 14913 (i6th cent.) rac y ddeirton f. 84 b, 87 b;
Hom. i6oé i'r ddeirton (cryd) I, p. 2, y dderton neu'r cowyn
(marg. cryd neu'r nodau), I, p. 72; L. Morris, Add. Ms.
14923 SouthW. y wrach^, y ddeirton, the ague — NorthW.
yr acses, cryd, f. 134 a^.
1. As to gwrach cf. also SouthW. balan a rockfish, a sea tench —
NorthW. gwrachen, prys godya (?, leg. pysgodyn), L. Morris ib. ; Add.
Ms. 14947 f. 187 b gwrach the wrasse. a fish (W. Morris).
2. Some further détails on the dialectal distribution of thèse words are :
acsus in Anglesey, an ague, W. Morris, Add. Ms. 14947 f. 71 a; Nor.hW.
y cryd — SouthW. y wrach, Y Gwyliedydd 1828; ib. SouthW. twymyn-
(fever) — NorthW. llycheden (i. e. Uucheden flash oflightning; fit of fever
Sp. dict.)\ llycheden in Anglesey : a fit of fever or hit ofsickness L. Morris,
Add. Ms. 14944. f- ii8a.
As to Uuchetlen in the sensé of flash of lightning (in Southwales) cf.
Ll. V Res. NorthW. mellt — SouthW. Uuched ; Hughes 1822: SouthW.
Ilechan (?, Sp. Uechen) — NorthW. mellt. C afin, y C, 1672 Uyched
(marg. mellt) p. 167, y Uuched (mellten) p. 165, llycheden (mellten)
Notes on Welsh Consonants. 145
dwrdd, twrdd sonus, strepitus Davies, dict.^ ir. dordaim
(Thurneysen, Kcltoromanisches, p. 47).
drythyll; drythyhvc wantenes Sal. dict.; thrythyllwch
N. T. f. 361 a; drithywUwch Add. Ms. 14973, f. 69 b;
NorthW. trythyll = glwth, Hanes y ffydd ; ir. dretill.
tremio, dremio Sp. dict. to look ; ty thremyn, thy glance,
Tal. p. 193 (= ddr.) ; yn gwelet (marg. tremio, edrych) Sal.
N. T. f. 28 b, yn tremyaw (marg. edrych), yn tremiaw
f. 170 b; yn hylltremio arnam ni, f. 174 a.
105. Initial tl- becomes in dialects cl-, cf. Balliol Collège
Ms. 353 ^ in a list of some Welsh words explained : « gem-
mau, clyseu guervawr, costely juells » (tlws); L. Morris in a
letter printedin YC. II, p. 145 (1761), mentions chefrol (chwe-
fror), clowes (clywais) etc. and « clws read tlws » in some
SouthWelsh poems. Y Traeth. III, p. i2:dyma bethclws ofna-
dwy ; Yr Anu. merchaid clysion 20, 8, 1857; k^ws, klûsjon,
klawd, klodjon Sweet, p. 439. This change is well known
and fréquent in other languages, cf. Brugmann, Grundriss,
I, § 367, Leskien-Brugman, diakct of Godkiua (Htuan.) § 29;
Archiv fur slav. Philologie, I, p. 157; also gle for die, in
Sarzeau, Rev. Celt., III, p. 54, etc.
107. Sometimes • se and st change, cf. breton mousk,
moust, etc., and the regular change of se to st in Manx (los-
tey, burning = losgadh, etc.). Cf. diost for diosg, quoted by
Rhys, Rev. Celt., III, p. 87 ; ib. y ueistawn ÇMab.) for y
weiscon, gwasg, engl. waist, trysglen, engl. throstle ; rhasgl,
Gael. rasdal, Manx raistyl;L. Morris, Add. Ms. 14909 mentions
ystol for ysgol (instead of ysgol a ladder, ystol a stool) f. 5 5
b; Add. Ms. 14944: ystol « corruptly » for ysgol, scala in
p. 355 etc. From Norih Cardiganshire. near Aberaeron : trwst (N. W.
taran), lluched for mellt, cesair for cenllysg are given, Cambr. Joiirn. III,
p. II.5. C.Ip.2i2:y buse tarane trwm a llechede ofnadw' yn y bore ;
clefyd, fever (NorthW.), Sp. dict.; on lluched and mellten see Rhys, hct.
on Celtic Mytholooy, p. 59.
I . In the Camhrian Journal vol. IV an index of the contents of this Ms.
is given ; it is a SouthWelsh Ms. of the first h-alf of the i6th cent. (cf.
wh-efrawr, budyd. a tynoedd, [a œidd] etc.) and contains the poem O migh-
tie Ladie our ledyng to hâve at Hevyn our abeyding etc. and another Eno'Hsh
poem : Eitell tu iow as swm du siow etc. ; see Rev. Celt., IX, p. 71, note.
Rtvue Celtique, XII. 10
1^6 Nettlau.
Angleseyf. 164 b.; D. S. Evans, Uytbr. ystol f. = llcdring(lad-
der) instead of yscol (scala); ystol fair, common centaury,
ystôl = stool; see also Rhys, Arch. Camhr. loanwords s. v.
scala : in Anglesey ystol ; yscawl crist, B. of Herg . , Medd . Mydd-
fai, § 12. llwynhidydd, ysgelynllys, pennau'r gwyr, traetur-
iaid y bugeilydd et Démet, astyllenlys, quinquefolium, plan-
tago minor, Davies dict.
107. The group n + t is akeredin Welsh in varions ways,
depending upon the position of the accent. In stressed monosyl-
lables final -nt is kept, cf. pédwar cdnt, but cann érw (Rhys).
In the interior of words nt becomes nn before the stress :
ddnt dannedd (older *dannédd) but nt may be reintroduced by
analogy into such forms, cf. NorthW. cantoedd = SouthW.
cannoedd, D. S. Evans, Uytbr. § 167, note). Groups of con-
sonants before the stress are liable to be. reduced with regard
to the strength of articulation, so NorthW. danéddog (=:*dan-
heddôg): *dannédd: ddnt (Rhys). Cf. amd = amhdu, pard
= parhau, etc., Sweet p. 428. As to final -nt in words of
more than one syllable it is not pronounced since early middle-
Welsh, e. g. in the 3nd plur. of the verb and in préposi-
tions with sufiîxed pronouns. But in thèse forms it was kept
in memory by the monosyllabic ynt, wynt ; in other forms,
where no such regularly kept nt exist, it is early omitted, cf.
the suffix -eint : gwragedeint, m.eibionein B. of Hergr, Sk.
p. 202, posberdein Tal., i ; arnynt eu hunaint occurs Medd.
Myddfai p. 276, kymeint ag ehunant^ Yst. Gwl.Ieiian Vendi-
geit, Hgt. Ms. II, p. 333 ; thèse inverse orthographs prove
the identity of final -nt and -n in pronunciation. — Oe
de6red ae fynya?// kychwy;;^ Add. Ms. 19709, f. 31b?
108. In afew words final -nt is written in early manuscripts
but disappears later. Cf. iawn : OldW. eunt, gl. aequus (Eu-
tych.); Vesp. A 14 o dugleis hit i cimer. y cimer in niaunt
bet nan luit etc. f. 5 8 b (see my Beitr. p. 11); Ms. A (Venedot.
t. Hughes 1822 says that in SouthW. ei hunan, fy hunan, in NorthW.
ei hun, fy hun are the'preferred forms. I hâve not studied this alleged dia-
lectal différence. Sal. N. T. ynoch eich unain, yn dy lygat dyun, oth
lygat tyun, etc.
Noies on Welsh Consonants. 147
Code) emay yaunt yr enat p. 74, yaunt p. 77, 78. — digaunt
A p. 79. — diffrint and hint rhyme in the Book of Carm.,
Nr. 30, dyffrynt and kynt in the B. of Herg., Sk. p. 227,
dyffrynt and gorwynt p. 228; Ms. F yn dylîrynt p. 414; Ll.
Giu. Rh. dyffrynt p. 32 (2); Davies, Granim. p. 198 : dyffrynt
(Daf. ap Gwilym) ; dyffryn Sp. dict.
109. In the groups s-t, 11-t, f-t d for t is written so often
and in so varions texts, that thèse orthographs seem to de-
sign an altération in the real pronunciationof thèse groups. Cf.
thegaehcorthography. In the5. of Herg. occur e. g. llamhys-
daenco/. 775, yny holldes^o/. 777, 837, y déy groffd co/. 750;
Jes. Coll. Ms. 141 dyalld drwy... f. 142 b, yr hoU aniveliet
gwylldion f. 146 b. Sal. dict. angraifdiaw rebuke (=anghreiff-
tio). Add. Ms. 14986 (i6th cent.) holldodd f. 23 a. Add.
Ms. 14882 (1591V f- 50 b. dalld; Add. Ms. 14973 (1640)
bussdyl f. 19 a, yn eissde f. 19 a; Add. Ms. 31057 ystdor-
fell f. 122 a; Add. Ms. 14969 (i7th cent.) a ddisdrowiodd
f. 235 b. In modem texts : yn ddisdaw, wedi isda, yn Ches-
dar, melldan, gwalld, gwylldeua etc. in Yr Arw. (21, 5,57;
20, i; 10, 12, 59).
1 10. An apparently additional t occurs very early after final
11, s, ft and is hence introduced also into the interior ot
words (in plurals etc.). Ut in words like gallofydd, galltofydd,
fferyll, fferylltetc. was beheved by Rhys to be the resuit of an
early *lj. There occur hoUti, hoUi findere Davies dict.;
dyall, dyallt etc., but also an evidently secondary lit in mo-
dem (NorthW.) dialects. Cf. Jes. Coll. Ms. 144 dyallt, dyalld
druy etc., f. 142 b; Y drych Christ, ynei dhealht, dyallt etc. ;
NorthW. dallt (see § 95); Sweet, p. 427 dâllt, also deallt.
gwedy byw ff 'hollt oes, C. f'eiu. T. p. 258; hollt Yr
Arw. 19, II, 56. yn sefyllt Yr Arw. 29, 7, 57; sefullt, 19,
II, 56, etc.
m. fft : Rhys, loanwords s. v. anagrippa : angraifft, en-
I . In this Ms, f. 50 b. occurs the only remark on dialects which I found
in a Ms. prior to the i8th century : a na ddowch (in the month of de-
cember) yn rhy agos ir tan, krimpie yn iaith ddehevbarth, ag yn iaith
wynedd i gelwir krimoge, kanys aviachvs yw. »
148 Netîlau.
graifFt or cngmff ; taligrafft (telcgraph) in the colloquial lan-
guage etc.
st : ffals and ffalst Sp. Cf. am inor ffalst prouadwy, Ll.
Gw. Rb. p. 182; Sal., N. T. falst, fteilston f. 397 b, 391 a
(Huet) ; Add. Ms. 14986 geiriav ffeilston f. 24 a. As to trost
for tros, commonly used in C.feiv. T. (Merionetlisli.) see Y
Cymmr. Ylll, p. 130; bret. dreist. Vann. drésst'on mé i?. C.
7. 334 Myst. Trost may be a wrong abstraction from trostof,
trosto etc. — In Ms, ^ machd for mach (bail) occurs on
PP- 54' 55. 56, etc.
Cf. oldir. arithissi — a rîst in the Munster dialect, quoted
by O'Donovan, Banquet of Dun na ngedh, 1842, p. 70 note;
— gael. a rithist, pron. a rêsht, Mac Alpine; i riste in Biau-
nachk Baird, 1730 (= i rithisd), Trans. Gael. Soc. Inverness,
III, p. 192 — manx reesht, Kelly's dict. In Breton see Rev.
Celt. V, p. 220; Ernault, dialect of Bat:{, p. 17, etc.
112. //;. th and dd are exchanged sometimes in Mss. More
frequently th occurs instead of dd than dd for th. Cf. from
médiéval Mss. : Janredethu p. 12, aguethti (agweddi) p. 42;
E= Add. Ms. 1493 1 nauth, naud f. i b, certhoryon f i b,
pi. beirth f. 6 a; Od n. genataoth p. 573. B. of Carm. oeth,
Nr. 5, hoethyl, Nr. 23 (cf. hoedl Hfe, « the ancient said
hoeddl » Richards dict. besides oetun, hetiv etc. where t de-
notes dd) ; Tal. ty thremyn p. 193, see § 104. Ll. Gw. Rh.
nys gwthost p. 23 i (nyni a wdam ib.), ac attoeth p. 204. S =
Add. Ms. 22356 gossod b6g6th ar nathunt f. 65 a, 0 gattoeth
f. 63 a (Pob g6ad hagen gann dygû k6byl a vyd diga6n —
Ms. digiga6n — yr g6ad6r ac yr reith6yr o gattoeth kynny
bo g6ir, see Y Cymmr. IX, p. 90). Cleop. B 5 :clathpwyt f. 19 b,
26 b, 70 b, 113 a, 113 b, 114b, 116 a, 117 a (2), etc.; clath-
pwit f. 129 a, 135 a; cladwyt f. 1 15 b; clatpwyt f. 22a, 126a
(claddu). — Very often in the dimetian Ms. Tit. D 22, cf.
in the text edited from it by Powel in Y C. III pan daruy-
thant, ny fyth, ythau, ytha6, arwython, gwethieu, gweithred-
oyth daa, istethuae, vthunt6y, hethiô, ynissoyth, ynyssoyth,
ynissoyd, he61yth, wethel, milioyth, cyfr6ythyt (cyfarwyd-
dyd), y ymlathant etc. — Add. Ms. 14912 dr6y y vl6ythyn
f. 77 a, mis Tachweth 13 b. G6aharth, Ms. Cleop. B 5, f.
Notes on Welsh Consonants. 149
159 a; cf. diuuoharth, Rev. Celt. VIII p. 508 (old bret.),
gwahardd, gwardd.
113. Inlater texts : Sal., N. T. does (imper.) ffwrthf. 26 b,
monyth f. 43 a, 75 b, mynyth f. 72 b etc. ; (Huet) : heith
(marg. haidd, barlis) f. 380 a, y bob duyn yn ol y vutho y
weithredoedd (== byddo) f. 399 b. Y drych christ. 1585 yn
canlyn eu gilyth f. A 2. Add. Ms. 14986 agadwyth f. 42 a
(agatfydd f. è() a). Add. Ms. 149 13, f. 3obgwraith y danat
koz ; Ll. achau : yn Theheibarth p. 27, yn Thehoibarth, p. 24.
Add. Ms. 14973 : Iflin brydyth hir f. 107 a etc. Forms of the
verb subst. now used are botho, bothoch = byddo, b3'ddoch;
cf. Add. Ms. 14898 lie botho ych ffansi f. 74 a; Add. Ms.
31060, f. 137a fel y botho gwiw ych caru etc. ; C. fciu. T.
am byd bothol berffaith p. 278. But thèse th for dd belong to
the old altérations of consonants in the old optative and con-
junctive, due to the former position of the accent. — efo ag
ethi hi, gydag ethyn nhw are given in Y Traetb. III from
northern dialects; ithi hi C. few. T. etc., see Y Cynimr.
VIII, p. 139.
114. dd for th is not so frequently met with and only in
later texts, because, I think, whichsoever the pronunciation
may hâve been, the double value of d and of t in médiéval
Welsh (d and dd, t and dd) was likely to prevent the scribes
from using d for a th of a, may be, softened pronunciation.
In Ms. S occurs g6eidred f. 93 a, perhaps a clérical error caused
by the following d. Sal., pron. 1547 says : yn sathredic cam-
arferwn dd pro th : dialaydd pro dialayth. Add. Ms. 14986
cyfreiddlon. Ll. Achau: gohelith and gohelidd p. 15 etc. L.
Morris, Add. Ms. 14944, f. 34 a batheuad : commonly pro-
nounced bytheiad, byddeiad. Richards, dict. y ddiwlith, diw-
lydd great celandine (botan.) ; true maidenhair Sp. ; Wil-
Hams Pant y Celyn : perffeiddio (F Traetb. 1870, p. 412). Y
drych christ. : yr hoU berpheidhrwydh a glowsoch, yn berphei-
dhiach f. 64 a, druy i fawr drugareth f. 74 b.
Sp. has ceddw, cethw, cedw mustard, in which words dd
seems to be supported by the léon. sezo, cornouaill. seo ;
tréc. sevn ; vann. seon seun (mustard); but it has probably
the same origin as dd in chweddel, anaddyl etc.
I jo Nettlau.
115. The orthography of the old Venedotian Ms. A is
scarcely in any other point so unsettled and inconstant tlian
with regard to the letter th. In some parts, especially on pp. 53-
79, also 125, 391 s, sh, h are nearly always written for th ;
see Zeuss, Gr. C.^ p. 156 to whose quotations I add :
kereis p. 57, vrh llu p. 56, kauuersit p. 57 (= cywerthydd),
kafreishiaul p. 58, aghafreishiaul ib., ar i sseisuet p. 56, e
doissihion p. 59, heb gneisur p. 62 ; onahunt p. 56 with h :=-
th for dd. In other parts of the same Ms. t, d (= dd), ht and
th, dh are often written for th. Cf. pedh p. 2, teregueyt p. 3,
seuduet p. 27, tranoeht p. 18, seyhuet p. 38, hiteu p. 43 etc.
As to ht cf. controHaht, oldbret. gloss in Ms. Otho E 13,
f. 42 b ; keuarhc A p. 72, decreu p. 2. When I consider ortho-
graphs like brahudur, mahurth etc. in A (see below.) I am not
incHnedtothinkwith Ebel, Gr. C ^ p. 156, that « liis » in sei-
hisbluit, kefreihis etc. is written for th, but I think that h be-
longs to the diphthong, whose reai pronunciation it tries to
express like h. in brahudur, vie. both parts of the diphthong
being of about the same strength owing to a circumflex accen-
tuation. In doissihion (= doethion) h seems used to dénote
the nearly syllabic value of NorthWelsh j. The only other
example known to me of such spellings of Ms. A exists in
Ms. E (Add. Ms. 1493 1), in the little passage written in
older orthography (see Owen,/)n/. p. XI) : f. 52 a kefreisial;
ib. i ueret (werth).
116. wsnos is the common NorthW. word for week (lit.
form wythnos), cf. Yr Ariu., YGcn. G. C.fau. T. etc. It is
probably due to an assimilation of th to the final s, since the
tedious vicinity of thèse sounds was altered also in other dia-
lects, cf. wsnoth, quoted by Powel, loanwords and occuring
e. g. in Y Giucithiwr (Aberdare), 17, 7, 1859. — troedlath,
vulgo troedlas, suppedaneum, insile, Dav. dict. ?
117. In a few instances a change offf and th occurs, which
can be compared to the more fréquent change of f and dd.
Cf. defhol, nonnuUi deffol (o Phylip a de/o/ais, I5th cent.)
Davies dict. ; deftbl — dethol — ethol — dewis, Y Traeth.
II p. 12 ; deffol = dethol Sp., cf. Add. Ms. 14996 (1750) de-
iïoledig f. 90 b.
Notes on Welsh Consonants. 1 5 1
dattod explicare, dissolvere etc., démet, dathodi Davies
dict. ; the form dathodi explains the otherwise strange note
of L. Morris, Add. Ms. 14944 daffod pro dattod f. 20 a; cf.
Yr Arw. a thyna fo yn i daffod o (se. cadach) ac yn tynu
rhwbath wei llufr alian ; Sweet p. 449 : inf. dathod ; dtho-
dodd, dthodson; ipt. dathod, pi. dathodwch, dotwch p. 449;
dotwch is unique; perhaps *(d)thôd\vch was transposed to
dôthwch ?
118. bennffic B. of Cann. 56; a venfygya6d Tit. D 22,
f. 157 b; in 5, f. 100 a benffygi6r and benthyc occur several
times on the samepage; Powel, Dimetian loanwords p. 24
also quotes from Hving dialects bentig, mentig and even men-
cid. — penneffand penneth (penknife), ib. p. 14, pengcneth
p. 20. — cf. ymgythlybv Add. Ms. 14986, f. 20 b (= ymgy-
ffelybu). — On the third sg. près, in -iff, -ith, see my Notes
on the welsh verb § 5-7; they are wrongly confused with the
third sing. in -it in R. Celt. 7, 190, note 4.
119. Final th is dropped in the word peth in the hving
(northern) dialects; e. g. bêdio, Sweet p. 426 = (pa) beth
ydy(w) o; be haru chi hyiddiw, Yr. Arw. 17, 7, 56; ba
haru mi yn wir ?, be haru ti, C. f'eiu. T. p. 337 etc. where
haru = ddaru, ddarfu, a word of most common use in
Northwales ; the loss of dd in this position is also rather strange.
(Cf. Add. Ms. 1492 1 pe elwir f. 39 a = peth a elwir.)
120. d. I do not know the etymology ofyswidw, syw^dw,
yswigw, parus (given in Davies dict.); Sp. s. v. titmouse
has sywidw; the Anglesey word is tommy titw lâs. —
On change of dd and d cf. the paragraphs on dl, dn, rd etc. ;
also cedw § 114. — Final d is oftener omitted in Mss. than
other consonants, except n and of course dd and f, which
are dropped in pronunciation the former in dialects, and the
latter regularly, whilst the loss of final d seems to be due to cer-
tain laws of sandhi which it is not possible to précise from the
scarce materials at my disposai ; cf. the disappearance of t
before consonants in yd-, y- in later Welsh. Cf. S = Add.
Mss. 22356 hep bra6 na — f. 95 b; (y bra61yfyr p. 609,
bra6tl° p. 610); Cleop. B 5 diw}Tnaw gwedy f. 13 a (d is in-
serted by a latcr hand) ; Tit. D 22 dyd bra6, kyn dyd bra6,
iji Nettlau.
teruyn dyyd bra6 bellach etc. (ib. trws for tnvst, noise) ; Add.
Ms. 1492 1 (see § 41 on n) : d lost once before k, thrice be-
fore r (=^ 3 -f r), I -|- b, 3 + vowels, e. g. y kladdwy bre-
nin f. 24 b, y gnythbwy ran f. 25 b, dangosiâ o f. 33 b, kyd-
nâbo y bechod f. 36 a etc. — Add. Ms. 15038 ac yna i dwa
pantan na wyddiad ef ddim help f. loé b ; ib. i dwad ef etc.
— Cydwely: cywely, cf. Ms. S ky6elogaeth — ogyh6elogaeth
kyhocdauc — - o g6elogaeth kyh6yda6c, f. 113 h; o gyéely
f. 49a; Add. Ms. 14944, f- 15e a: « tydwed and tudwed
earth, clods » ; in Cardigansh. clods is tywed, » the d being
melted ».
121. dd. dd and f frequently change. In most instances f
is the organic consonant. In Y Cymmr. VII p. 235 some in-
teresting instances, are collected : phvydd for plwyf in South
Cardiganshire (cf. L. Morris, Add. Ms. 14923, f. 123 b
SouthW. plwyddogion parishioners = NorthW. phvyfoHon ;
S. C. (dimct.) III p. 325 y phvydd); tyddu (tyfu) ; rhwyddell
in Breconshire for hwyfcll ; rhoddiau for rhotiau (shovels),
godderbyn for gyftrbyn ; adaon Mab. II p. 402 for Afaon, n.
pr.; Hafod Lwyddog? (cf. E. Lhuyd, 1693 (in Cambrian
Journal, II p. 211 Hafod Lwyfog a henwir fellu o ran fôd yno
brennau Liwyfane, and : heblaw yr henw hwnnw, mae iddi
henw arall mewn cowyddau sef Hafod Lwyddog) ; Eiddionyd
{Gwaith Lleiu. GL C. 174) for Eivionydd; cf. Eifionydd,
Yfionydd, Eiddionydd Y Geninen III p. 59; in Evionyth, Gir.
Cambr., //. Camhr. (VI p. 123) ;£^. of Carm. Meironit, Ewio-
nit (Cynddelw), Eiwonit poem 32; 5. oj An. Ewyon}'dd
(p. 93) ; eiwynyd ac ardud6y B. of Herg. col. 763 ; o Vio-
nydd, Hcr. Visit. II p. 102, 223 (2) etc. : yn eidonyd, Boiiedd
y Seint, Hengzurt Ms. 202, f. 25 a 5 (Y. Cymmr. VII),
14 th. cent.
Max Nettlau.
(A suivre.)
MÉLANGES
DOCUMENTS IRLANDAIS PUBLIES PAR M. WINDISCH.
La Société royale des sciences de Saxe, dans sa séance du
19 juillet 1890, a entendu la lecture d'un savant mémoire de
M. E. Windisch sur cinq documents vieil-irlandais.
Le premier de ces documents consiste en deux quatrains
conservés par le Codex Boenicrianus des épitres de saint Paul,
Le Codex Bocrnerianus contient le texte grec de saint Paul avec
une traduction latine interlinéaire ; il appartient à la biblio-
thèque royale de Dresde où il est coté Msc. Dresd. A. 145 ''.
Les quatre autres documents sont des incantations copiées
sur une feuille de parchemin du recueil de mélanges qui cons-
titue le ms. 1395 de la bibliothèque du chapitre de Saint-Gall.
M. Windisch a examiné avec attention les deux mss., en
sorte qu'il a pu corriger diverses fautes de lecture des précé-
dents éditeurs, notamment de M. Zimmer; il a donné sur plu-
sieurs points une interprétation nouvelle. Voici sa lecture avec
une traduction interlinéaire en français conforme à la tra-
duction allemande proposée par le docte celtiste. Je mets en
note quelques corrections proposées à M. Windisch par
M. Gûterbock qui a aussi vu le ms. de S' Gall 1395.
Aller à Rome
Teicht do-R6im,
Beaucoup de peine, peu de profit.
môr saido, becc torbai.
IJ4 Mélanges.
Le roi que tu demandes ici-bas,
In-ri chondaigi hi-foss,
Si tu ne l'apportes avec toi, tu ne [le] trouves pas
ma-ni-m-bera latt, ni-fogbai.
Grande sottise, grande extravagance,
2 M6r bais, mor baile,
grande perte de sens, grande folie,
môr coll ceille, môr mire,
puisque est imminent aller à mort
ol-ais airchenn teicht do écaib ^
qu'il soit sous ... de fils de Marie,
beith fo étoil- maie Maire.
n.
N'[est] plus haut rien que ciel,
Ni artu ni nim,
N'[est] plus profond rien que mer
ni do/?7nu ni muir
devant saintes paroles
ar-nôib briathraib
[que] dit Christ de sa croix,
ro-labrastar Crist ass-â-chroich.
Eloigne de moi l'épingle.
Diuscart dim a n-delg,
épingle [qui] a déchiré
delg diuscoilt
cru ceiti
I . En vieil-irlandais teicht do Roim « aller à Rome ». est une formule
qu'on peut employer comme équivalent de teicht do écaib « aller à mort »,
« mourir ». De là la liaison entre les deux quatrains.
2. « Malveillance » est la traduction proposée jusqu'ici.
Mélanges. 1 5 5
meim meinni
coup là ;
bé di béim n-and;
y va [toi] ; (impératif)
10 do-d-athscenn ;
va, ramène-le.
toscen, to-d-aig.
Très forte la science de Goibniu ;
Rogarg fiss Goibnen[n];
que pointe de Goibniu
aird Goibnenn
devant pointe de Goibniu
ren-aird Goibnenn
marche hors de cela.
15 ceingeth ass.
Est mise cette incantation-ci en beurre qui ne vient en eau et
Focertar ind-epaid-se in-im, nad-tét i;ï-uisce ocus
on enduit de ce [beurre] autour de l'épingle tout à l'entour et [le beurre]
fuslegar de imm-an-delg immecudirt ocus
ne va sur la pointe ni sur la blessure; et si n'est pas l'épingle
ni-tét for-an-airrinde nach-for-an-dlath; ocus ma-ni-bé an-delg
là, tombera l'une des deux dents du devant de sa tête.
and, dotôeth^ in-dala-fiacail aithir a-chinn.
m.
,POUR MALADIE d'uRINE.
AR-GALAR FUAIL.
Je me sauve ;
Du-m-esurc-sa ;
I . Dutueth. Gùterbock.
1 5 6 Mélanges.
maladie d'urine ceci
diangalar fûail se.
Nous sauve ;
Du-n-esairc eu et;
Nous sauvent
du-n-escarat {pour esarcat)
oiseaux, d'oiseaux troupes,
5 eûin, énlaithi,
savants de sorcières.
admai ibdach.
Est fait ceci toujours dans place où tu donnes ton urine.
Focertar ïnso dogrés i-maigin hi-tabair th' dal.
IV.
Caput Christi ;
oculus Isaiae ;
frons nassiuw N6e ;
labia, lingua Salomonis ;
collu?;/ Temathei ;
mens Benjamin ;
pectus Pauli;
unctus Johannis;
fides Abrache
sanctus, sanctus, sanctus
dominus Deus Sabaoth.
Est chantée cette chose-ci chaque jour autour de ta tête contre de tête
Canir a-ni-siu cach-dia im-du-chenn ar-chenn-
mal. Après son chant tu donnes deux salives dans ta main et tu les donnes
galar. larn-a-çabdil dobir da-sale i-t-bais 0C74S d-a-bir
autour de ta tête (c.-à-d. autour de tes deux tempes) et sur ton occiput,
im-du-chenn (.i. im-du-da are) ocus for-t-chulatha,
Mélanges. 157
et tu chantes ton pater trois fois sur ceci et tu donnes croix de ta salive sur
ocuscain^ du paùT fo-thri la-se on/i'dobircrosdi-t-sailiu for-
haut de ta tête et tu fais ce signe-ci alors : U sur ta tête.
ochtar do-chinn ocus dogni a-tôirand-sa dana U for-t-chiunn.
je sauve le mort;
Tessurc marb ;
je suis contre rot,
biu ar-diring,
contre droit tordu,
ar-goth sring,
contre tumeur subite,
ar-att-dichinn,
contre sang [produit par blessure] de fer,
5 ar-fuilib hiairn,
contre . . . que brûle feu,
ar-ul loscas tene,
contre . . . que mange chien ;
ar-ub hithes cù ;
que soit . . , qui dépérit
rop acuhrû 3 crinas
trois noix
teora-cnoe crête,
trois nerfs ... ;
10 teora-féthi fichte;
Je bats sa maladie ;
benim a galar;
je combats les sangs ;
arfiuch fuili ;
1. Cani. Gùterbock.
2 . Ce morceau paraît plus ancien que les trois précédents.
3. Faute pour a-chrû « son sang »? Wh. St.
1^8 Mélanges.
des plaintes, du sang ;
guil fuil ;
que ne soit tumeur de durée ;
ni-ru-b- att rée ;
que soit sauf celui sur qui [maladie! est.
15 . ro-p slàn for-sa-te.
Je bénis le Sauveur,
Admuinur in-Sldnicid,
qui laissa Diancecht à sa famille,
fo-r-a-cab Diancecht li-a-muntir,
à fin que fût sauve la chose sur laquelle [la maladie] est.
co- ro-p sldn a-ni for-sa-te.
Est fait ceci toujours dans ta main pleine d'eau en lavant et
Focertar in-so dogrés i-t-bois Idin di-uiscia oc-indlutorw^
tu le poses dans tes lèvres et tu mets les deux doigts qui sont le plus près
d-a-bir i-t-béulu ocus imbir in-da-mér ata-nessam
du petit doigt dans tes lèvres chacun d'eux de son côté,
do-lutain i-t-bélaib cechtar ai d-leth.
VI.
Pour montrer que « fin » est un des sens du mot airchenn,
contenu dans le second quatrain du premier morceau, M. Win-
disch a publié et traduit dans son commentaire la pièce suivante
d'après le fac-similé du Livre de Leinster, p. 278, col. i.
Dit Daniel Ua Liathaite archidiacre de Lismor en sa
Atrubairt Daniel hua Liathaite archinnech Lismôir oc a
demande par la femme. Est lui [qui] fut confesseur " à elle, fut elle ce-
guide don mndi. Es-seom ro-po anm-chara disi, bdi si im-
pendant à le désirer lui. [C']est alors [que] dit-il :
morro oc a thothlugud-som. Is and asbert-som :
I . Littéralement « ami d ame ».
Mélanges. 159
O femme ! bénédiction sur toi, ne parle.
1 A ben ! bennacht fort, na raid.
Méditons assemblée de jugement éternel ;
Imraidem dail bratha buain;
est mort sur chaque créature ;
atd irchra for câch n-duil ;
je crains venir en terre froide
atag«r dul i n-ùir n-ûair.
Tu penses folie sans force fondée ;
2 Imradi bais cen brig m-bûi;
[il] est bien connu [que] non sagesse tu sers ;
is suaichnid ni gais frisgni ;
ce que tu dis sera rencontre vide ;
i/m atbfri-siu bid dal fds ;
sera plus proche notre mort que cela, comme elle arrivera,
bid nessu ar m-bas siu, mar-ri.
La fin est devant cela ;
3 An airchend fil ar a cind ;
sera mémoire à nous voyage court ;
bid mebor linn erim n-gand ;
ici si nous affligeons le roi,
sund cia no crdidem in rig
nous serons repentants dans la terre là.
bati« athrig is tir thall.
Ciel je ne donne pour [le] péché;
4 Riched ni renaim ar chol ;
tu pâtiras si tu [le[ fais,
dawadfither cia dogner.
Chose que tu ne trouveras après cela
Ni nad faigbe-su iarsin
je ne donne pour femme, ô femme !
ni thabro ar ben, a ben !
i6o Mélanges.
O femme ! bénédiction sur toi etc.
I A ben ! bennacht fort etc.
Moi, toi ! toi, moi '
5 Messe tw^su ! iiissu mé !
Je crains, toi crains Dieu bon ;
Agur, aigde fiada fo ;
prie loi, je prierai moi maître saint,
guid-siu, gig-sa comdiu cdid.
O femme ! ne dis chose qui soit plus.
A ben ! na raid ni as mo^
Ne sois toi en chasse de quelque chose non bonne,
6 Na bi- siu ar seilg neicli nach maith,
car te mettra le seigneur au ciel ;
daig no-t-ciiuirfe in flaitli ar cel;
crains toi, je crains Christ sans péché;
aig-siu, âgur Crist cen chin ;
je n'ose perversité, ô femme !
na-ro-iamur trist, a ben !
O femme ! bénédiction sur toi, etc.
I A ben ! bennacht fort etc.
Sera vrai ceci, dit-elle; elle s'agenouilla sur son être pur celui-ci en
Bid iir on, or sisi ; ro-slécht-si for a bith denma- som in
temps où fut en vie.
eret ro-bôi i m-bethaid.
Le champ labouré forme un parallélogramme plus long que
large, on appelait en irlandais tôih^ chacun des côtés longs
de ce parallélogramme. Les deux côtés courts s'appelaient air-
chenn. En français les côtés longs sont ceux par lesquels le
champ est « tenant » ; les côtés courts ceux par lesquels il
1 . C'est par erreur qu'ici le ms. indique la répétition du premier quatrain.
2 . tolb est identique au breton tu.
Mélanges. i6i
est « aboutissant » : aircbenn peut donc être traduit par « bout »,
c'est un des sens de penn en breton : pcnn-goal veut dire
« bout du bois ». Aircbenn serait aussi une mesure agraire
de superficie qui, suivant O'Donovan, supplément à O'Reilly,
p. 567, aurait 7776 pieds carrés^ ; en ce sens, ce mot pourrait
être la forme irlandaise du gaulois arcpcnnis.
Mais cette doctrine paraît le résultat d'un contre-sens commis
par O'Donovan en traduisant un passage du texte juridique
intitulé Fodla tire « Divisions de terre » (Ancicnt laïus of Ire-
land, t. IV, p. 276, 1. 21-25). A ^^ doctrine de ce document
il faut comparer celle du Lehar Aide {Ancient laws of Ireland,
t. III, p. 334, 1. 20-24) 1^^ nous allons donner d'abord :
Tri graindi i n-orlach, ceithri orlaighi i m-bais, teora basa
i troigid, da troigid dec in fertaig, da fertaigh dec i forraigh,
da forraig dec i tir cumaile dia fot, se foirrge dia lethet.
« Trois grains dans un pouce, quatre pouces dans une
« paume, trois paumes dans un pied, douze pieds dans une
« verge, douze verges dans \x\\ forrach, douze forrach de long
« et six forrach de large dans le tir-cumaiJe (c'est-à-dire dans
« la terre qui vaut une femme esclave) ».
Voici le passage correspondant tel qu'on le trouve dans le
Fodla lire :
Tri grainne i n-ordlach innraic, se ordlaige i n-dorn, ocus
da dorn a traigid, se traigthi i n-deisceim, se deisceimanda a
n-inntrit, se inntrit a lait, se laiti a forraig, se forraich i n-air-
ceand. Tir cumaile da forraig dec dia fot.
« Trois grains dans le pouce légal^ six pouces dans le
« poing, deux poings dans le pied, six pieds dans le pas, six
« pas dans Vintritt, six intritt dans le lait, six lait dans le for-
« rach, six forrach dans Vaircenn. Le tîr-cumaile [dont Vaircenn
« est la largeur] a douze forrach de long ».
Les deux textes s'accordent pour nous donner d'abord des
mesures de longueur, à commencer par le grain p~ur finir par
\& forrach dans le premier, par Vaircenn dans le second ; chacun
des textes termine par une mesure de superficie, le tir cumaile
qui a douze forrach de long dans les deux textes et six forrach
I. Cf. Ancient Jau's of Ireland, t. IV, p. 126, note 2.
Revue dltique, XII. H
102 Mélanges.
de large dans le premier. Or, ces six forrach, c'est, nous
apprend le second texte, la mesure de longueur appelée air-
cenn ; aircenn c'est la largeur du tir cumaile. Mais quel était la
longueur du forrach dont six font V aircenn ?
A cette question les deux textes ne répondent pas de la
même façon. Suivant le premier le forrach est une longueur
de 144 pieds, suivant l'autre c'est une longueur de 576 pieds,
c'est-à-dire le quadruple. Il semble qu'il n'y avait pas plus
d'accord entre les mesures agraires de l'Irlande qu'entre celles
de la France avant l'établissement du système métrique. Mais
ce qui nous semble certain est que airchenn est le nom de
chacun des deux petits côtés de la pièce de terre labourable.
C'est ainsi que ce mot doit être entendu par exemple dans les
Breaiha coinaithcesa {Ancicnt laws of Ireland, t. IV, p. 126, 1. 9;
p. 136, 1. 21; p. 138, 1. 15).
H. d'Arbois de Jubainville.
DONNOTAURUS.
Ce nom porté par un princcps Helviorum (Ardèche), chez
César ^, doit être corrigé en Donno-tarvos et signifie « taureau
princier, royal » ; le premier terme est identique au donn À.
uasal no brithem no righ du glossaire d'O'Davoren ^. Donno-
tarvos est un nom de divinité employé comme nom d'homme,
comparez CamuJus, Cuno-hilinus . C'est en même temps le
nom du taureau dont la conquête légendaire fut l'objet de la
guerre racontée dans la plus ancienne et la plus célèbre des
compositions épiques irlandaises, le Jàin bô Ciïalnge. Cette
légende aura-t-elle été connue en Gaule avant d'être localisée
en Irlande ?Le rival du Donn de Ciialnge, le « Beau Cornu »,
Findbeunach, ne serait-il pas représenté quelque part dans les
1. De helh gallico, 1. VII, c. 65.
2. Whitley Stokes, Three trish gîossaries, p. 77; cf. Windisch, Irische
Texte, t. I. p. 499.
Mélanges. 165
nombreux monuments figurés qui nous rappellent le souvenir
de la religion des Gaulois ?
H. D'A. DE J.
LES HYPERBOREENS.
Saint-Germain, 12 août 1890.
Cher Maître,
Dans vos Premiers habitants de l'Europe (t. I, p. 237 de la
deuxième édition), vous avez énuméré les écrivains grecs qui
ont confondu les Hyperboréens avec les Celtes. A la liste que
vous en avez donnée, il faut, je crois, ajouter un nom, ou plutôt
un auteur anonyme, celui de la Periégésis adressée à Nico-
mède II (147-95) ou à Nicomède III (95-75) et qui a passé
longtemps, sur l'autorité d'Holstein et d'Isaac Vossius, pour
l'œuvre de Scymnus de Chios.
J'espère pouvoir établir ce fait en montrant que le passage
du Ps. Scymnus relatif aux Celtes est tiré du roman d'Hécatée
d'Abdère sur les Hyperboréens.
Voici les deux premiers vers du Ps. Scymnus (v, 183, 184):
Xpwvxai oà KsXtoi -coTç sôecr'.v 'E/vA'^vaoTç,
Or, Diodore de Sicile (II, 47, éd. Teubner, p. 208), citant
Hécatée d'Abdère au sujet des Hyperboréens, parle de la
grande île qu'ils habitent et où ils ont élevé un temple ma-
gnifique à Apollon. Il ajoute : ïyev) oà toù; 'TizapSopio-jq lot'av
xivà oÛAc/.-ov y.al Tzpoç zohq 'EXX'^vaç o'.y.s'.STaxa îtaxeïcôai.
Les mots que je souligne ici, rapprochés du vers que j'ai sou-
ligné plus haut, prouvent, ce me semble, que le Ps. Scymnus
s'est contenté de mettre Hécatée en iambiques trimètres et
qu'il a simplement appliqué aux Celtes ce qu'Hécatée dit des
Hyperboréens.
Le Ps. Scymnus ajoute en parlant des Celtes (v. 186) :
cùv ixc'jz'.'/.fi 0 â'vc'j^'. xi? £y.xXY;aiac.
164 Mélanges.
Hécatée, cité par Diodore, dit la même chose : tôv Osov tcStov
(Apollon) -/.aO' r,'f)Apx> jz' ajTwv {([AvsTsôa'. aôi:' M^'qq auvsyûç.
Dans les vers qui suivent ceux que j'ai transcrits, le Ps.
Scymnus raconte qu'à l'extrémité du pays des Celtes il y a
une colonne boréale, zx^kt, (âipsiiç, d'une grande hauteur, qui
avance sa pointe dans la mer agitée. « Les lieux voisins de
cette colonne sont habités par les Celtes les plus éloignés (Kel-
Twv oaot AY)YCJ7'.v cvTsç hyxzo'J), les Enètes et les plus lointains
des Istres, qui atteignent d'autre part la mer Adriatique. On
dit que l'Ister prend là sa source. »
Les derniers vers, que j'ai traduits comme j'ai pu ensuivant
les indications de Meineke, sont peut-être corrompus, mais la
question principale est celle-ci : que signifie la colonne boréale?
On a proposé d'entendre par là^ : 1° Le promontoire entier de
la Bretagne; 2° Le promontoire formé par les Alpes dans
l'Adriatique; 3° L'ensemble des Alpes et des Pyrénées; 4° La
colonne d'Hercule située au nord du détroit de Gibraltar;
5° Le menhir de Locmariaker.
La. stèle boréale du Ps. Scymnus fait encore penser aux Hyper-
boréens d'Hécatée. Elle appartient sans doute à la même
classe de monuments que le grand temple circulaire signalé
par Hécatée dans l'ile des Hyperboréens et où les antiquaires
anglais du temps de Stukeley reconnaissaient Stonehenge.
Peut-être aussi n'est-elle qu'un pendant septentrional aux co-
lonnes d'Hercule, Abila et Calpe. En tous les cas, je suis dis-
posé à croire qu'Hécatée en a été le constructeur.
L'influence, médiate ou immédiate, du roman d'Hécatée
se reconnaît encore dans d'autres fables que les écrivains pos-
térieurs ont débitées sur les pays celtiques.
Tacite, au chap. 3 de la Germanie, rapporte que, suivant
certains auteurs qu'il ne désigne pas. Hercule et Ulysse auraient
été en Germanie et que ce dernier aurait fondé Asciburgium
près du Rhin.
Comme preuves de ce voyage d'Ulysse, on alléguait un
autel portant les noms d'Ulysse et de Laerte, ainsi que des
inscriptions grecques gravées sur des monuments et des tom-
I . Voir Mùllenhoff, Deutsche AlterthumsJcunde, t. I, p. 89.
I
Mélanges. 165
beaux entre la Germanie et la Rhétie : Aram quin etiam Ulixi
consccratam adjccto Laertae patris nomine eodem loco olim repertam
monumentaque et tumulos quosdam Graecis litteris inscriptos.
Il est difficile de ne pas rapprocher ce passage de celui d'Hé-
catée cité par Diodore, où il est dit que certains Grecs (Diodore
résume et ne transcrit pas) se sont rendus chez les Hyper-
boréens /.al xl3.^T^\).y.-x tSk'j-zzkt^ •axtxK'.t:^.') ypxixixxi'.^i EXXr^-
vr/.cTç £7:'.Y£Ypa[j,[j,Éva. La source du chap. 3 delà Gerniaïtie
est le livre de Pline l'Ancien sur ce pays ; or, Pline avait lu
Hécatée et le cite dans son Histoire naturelle. Il est donc
permis de penser que ces prétendues inscriptions grecques
dans le pays des Hyperboréens ou des Celtes sont une inven-
tion du romancier abdéritain, acceptée et précisée par Pline.
Evhémère avait aussi allégué, à l'appui de ses révélations sur
les dieux de la Grèce, des inscriptions découvertes par lui
dans l'île de Panchaïe.
Une fois la fable d'un voyage d'Ulysse sur les bords du
Rhin lancée dans la circulation, il suffisait qu'un nom de lieu
celtique présentât quelque analogie avec celui du héros grec
pour donner naissance à la légende que Tacite rapporte sans
doute d'après Pline. Mûllenhoff a supposé avec vraisemblance
que le nom germanique d'Asciburgium est celui d'une localité
qui aura porté plus anciennement un nom celtique, tel que
Olispo, Olisia, propre à suggérer une connexion avec celui
d'Ulysse.
Je crois donc qu'Hécatée avait cité Ulysse, le grand voya-
geur, qu'Homère condui*: dans le pays des Cimmériens, parmi
les Grecs qui visitèrent le pays des Hyperboréens et qui y
laissèrent des inscriptions comme traces de leur passage. Cette
audacieuse assertion fut acceptée par des écrivains sans cri-
tique, qui trouvèrent là un moyen commode d'expliquer les
analogies entre la toponymie de l'Europe du Nord et celle de
la Grèce.
Solin, dans un passage bien connu, dit qu'Ulysse aborda à
l'extrémité de la Calédonie et qu'un autel portant des lettres
grecques atteste son passage en ces lieux (in qiio rccessu Ulyxeni
Caledoniae appiilsnni manifestât ara graecis litteris scripta.)
Solin ou son auteur (on songe naturellement encore à Pline)
1 66 Mélanges.
a remarqué que le nom de Caledonia rappelait celui de Calydon
et conclu de là qu'il devait dériver du grec, c'est-à-dire avoir
été apporté en Bretagne par un Hellène.
Ce rapprochement absurde s'est présenté aussi à l'esprit des
modernes : ainsi Powall, en 1770, n'hésitait pas à dire que les
Romains appelèrent Calydonia les parties boisées de la Bretagne,
en souvenir de la forêt de Calydon {Archaeologia, t. II, 1773,
p. 241).
Or, Hécatée racontait peut-être qu'Ulysse avait visité le
pays des Hyperboréens et y avait laissé des ex-voto avec ins-
criptions grecques ; d'autre part, l'île des Hyperboréens dont
parle Hécatée. île qu'il dit être aussi grande que la Sicile et
située vis-à-vis de la Celtique, ne pouvait être, dans l'esprit de
ses lecteurs, que la Bretagne. En voilà assez pour expliquer le
passage de Solin et faire porter au roman d'Hccatée la respon-
sabilité d'une fable grossière qui a foit couler et fera couler
encore des flots d'encre.
En somme, les erreurs que je signale sont analogues à
celles qui se produiraient aujourd'hui si des géographes naïfs
voulaient appliquer aux nains découverts par Stanley dans
le bassin du Congo ce que Switt, dans les voyages de Gulliver,
raconte des Lilliputiens.
Respectueusement à vous.
Salomon Reinach.
SAINT DENIS PORTANT SA TETE SUR LA POITRINE.
La légende si répandue qui nous montre les martyrs déca-
pités portant leur tête sur la poitrine n'est pas très ancienne
dans l'Eglise: ainsi, jamais saint Paul n'a été représenté de
cette façon.
Cette légende aurait-elle une origine celtique ? Dans le t. I
de SCS Irische Texte, M. Windisch a publié, d'après le Lebar
na h-Uidre, écrit on le sait vers iioo, le texte épique irlan-
dais intitulé « Festin de Bricriu », Flcd Bricrcnd. Les trois
grands héros d'Ulster, Loegaire Buadach, Conall Cernach et
Mélanges. 167
Cûchulainn se disputent le morceau du héros ; ils recourent à
l'arbitrage de Uath mac Imomain, c'est-à-dire de Terrible fils
de Grande Crainte. « Terrible, fils de Grande Crainte, était un
« homme qui avait une faculté merveilleuse. Il prenait toutes
« les formes qu'il lui plaisait. Il pratiquait le druidisme et des
« artifices qui produisaient ces changements. Terrible, fils de
« Grande Crainte, est le géant sauvage qui a donné son nom
« à Belach Muni dit du Géant Sauvage, et on l'appelait Géant
« Sauvage à cause de sa grande taille sous les formes diverses
« qu'il revêtait ^ » Ce personnage commence par faire prendre
aux trois héros l'engagement solennel de se soumettre à sa
sentence. « Il y a », dit-il ensuite, « un marché que je vous
propose, et celui d'entre vous qui l'acceptera aura le morceau
du héros ». — « Quel est ce marché? » demandèrent les trois
guerriers. — • « J'ai une hache », dit-il, « qu'un de vous la
prenne en main et me coupe la tête aujourd'hui. Moi je lui
couperai la tête demain^. » Conall et Loegaire refusèrent
d'accepter cette convention, racontent les uns; d'autres livres,
dit l'auteur, rapportent qu'après l'avoir accepté et après avoir
coupé la tête du géant, ils ne revinrent pas le lendemain. Cû-
chulainn fit avec le géant la convention proposée et l'exécuta
consciencieusement. Mais dans le récit irlandais, le passage sur
lequel nous voulons appeler l'attention est celui où l'auteur
nous dépeint la décapitation du géant. « Terrible, après avoir
« fait sur le tranchant de sa hache une incantation, met sa tête
« sur la pierre devant Cûchulainn. Cûchulainn prenant la
« hache du géant le frappe et lui coupe la tête. Puis Terrible
« partit et plongea dans le lac, tenant d'une main sa hache,
« de l'autre sa tête sur la poitrine 3. »
Lequel est le plus ancien, de la légende irlandaise et de
celle de saint Denis?
H. D'A. de J.
1. îrische Texte, t. I, p. 293, 1. II-IS.
2. Ihid., 1. 20-24.
3. Ibid., p. 294, 1. 2-6.
BIBLIOGRAPHIE
H. d'Arbois de Jubainville, Recherches sur l'origine de la
propriété foncière et des noms de lieux habités en
France. Paris, Thorin, 1890, in-8.
Ce n'est pas la première fois que l'on étudie l'état de la
propriété foncière en Gaule à l'époque gauloise et à l'époque
romaine : tous ceux qui ont écrit sur l'histoire ou sur les
mœurs des Gaulois ont été obligés de s'occuper de la question,
sinon de la résoudre; mais jamais on n'avait eu l'idée de s'at-
taquer au sujet par le côté que M. d'Arbois de Jubainville a
choisi pour l'aborder. Tous ses prédécesseurs ont procédé,
ainsi qu'il semblait rationnel de le faire, en résumant les
textes où César et d'autres historiens nous ont parlé des Gau-
lois, en les rapprochant les uns des autres et en tirant de leur
examen comparatif les conséquences qui leur paraissaient en
découler. M. d'Arbois de Jubainville a été amené à la solution
d'une tout autre façon. En étudiant les noms géographiques
de la France, il a été frappé d'un fait que les lecteurs de la
Revue Celtique connaissent pour l'avoir vu exposé ici-même :
c'est que la plupart des noms de lieux habités en Gaule déri-
vent du nom de leur propriétaire et qu'aucun de ces noms
n'est antérieur à l'époque romaine. Cette assertion qui ne
saurait être discutée, puisqu'elle repose sur l'étude de faits
aussi probants que nombreux, entraîne nécessairement une
conséquence qui est qu'à l'époque gauloise il n'y avait pas de
propriété foncière individuelle et que celle-ci date de l'époque
romaine. Le résultat du problème était donc trouvé avant
toute discussion; mais il restait à en taire la preuve par l'exa-
men des textes qu'on possède sur la question et à le discuter à
Bibliogmphie. 1 69
fond : c'est ce qui fait l'objet de la première partie du livre. La
doctrine de M. d'Arbois de Jubainville, qu'il appartient aux
jurisconsultes de juger, est la suivante: L'aristocratie gauloise
ne jouissait du sol qu'à titre précaire, la civitas ayant le do-
maine éminent ; quand les Romains eurent conquis le pays et
surtout depuis qu'Auguste eut remplacé le tribut (impôt de
répartition) par le cens (impôt de quotité), les particuliers
furent substitués à la civitas comme possesseurs légaux et in-
vestis d'une sorte de propriété foncière pour la partie du sol
qu'ils détenaient en fait : la propriété individuelle était créée.
Il y a là, on le voit, une conception dont l'originalité n'a
pas besoin d'être signalée longuement et qui jette un grand
jour sur l'état de la Gaule avant la conquête romaine : c'est la
partie du travail qui intéressera le plus les historiens; la se-
conde est destinée plutôt aux linguistes. L'auteur y examine
successivement un grand nombre de lieux habités et les dis-
tribue en catégories, suivant la façon dont ils ont été formés ;
il arrive ainsi à établir que tous proviennent de gentilices ou de
surnoms, surtout de gentilices. Les uns comme les autres sont
rarement demeurés intacts, ainsi qu'il arrive pour Magontia
(Mayence) qui est legentiliceMogontius, Turenna (Turenne)
qui est le gentilice Turenus, Tullum (Toul) qui est le sur-
nom TuUus. D'habitude un suffixe a été ajouté au nom ro-
main pour former l'ethnique : c'est ainsi qu'Albinius a donné
Albiniacus d'où vient Aubigny; Avenus Avennacus (Avenay);
Asellus — qui est un surnom — Asellacus (Asellac) ; Tullius,
Tullio (Touillon) ; Vibius, Vibiscus (Vevey) ; AmbiUus, Am-
bihavus (Ambillou); Vindonius, Vindonissa (Windisch), etc.
Cette théorie paraît bien simple, mais pour l'appuyer soli-
dement l'auteur a dû collectionner un nombre d'exemples
considérable, parmi lesquels un quadruple index (noms de
lieu anciens, noms de Heu modernes, noms de personnes,
finales de noms de lieu anciens) permettra de se retrouver
aisément. Il n'est donc que juste de signaler à ce propos la
richesse des informations dont il a fait preuve. Afin de
réunir ces matériaux, il a fouillé partout : auteurs, recueils
d'inscriptions, chartes, dictionnaires topographiques et ono-
mastiques, il a tout mis à contribution ; et, ce qui est mieux
1 70 Bibliographie.
encore, chaque détail a été étudié avec soin et rigoureusement
classé. Ce volume dénote une sûreté de méthode tout à fait
remarquable. J'ai, pour ma part, regardé de très près tout ce
qui touche à l'onomastique latine et c'est à peine si j'ai pu re-
lever deux ou trois points de détail qui prêteraient à une ob-
servation.
Il est regrettable, par exemple, que M. d'Arbois de Jubain-
ville n'ait pas, pour certains noms, cherché des exemples dans
les deux dernières parties de VEpigraphie de la Moselle de Ch.
Robert; il eût pu remplacer par là avantageusement certaines réfé-
rences à VOnomasticon de De Vit dont la critique épigrapliique
laisse beaucoup à désirer. Il aurait trouvé à Metz un Carantus
— ce qui porte à cinq au moins et non à quatre (p. 132) le
nombre des inscriptions où se lit ce surnom — un Carantius
— on notera qu'il y a une localité nommée Charancey dans
la Moselle — et un Caratius; un Macirius, autre forme de
Maccriiis; une Brixa (= Bricaï) qui eût été bonne à citer à
cause du nom de ^r/xg^'-aux-Chanoines, dans la Meuse ; enfin
un Vendus, surnom qui a donné le gentilice Vendius = Vin-
dius et qui sert d'intermédiaire entre ce mot et l'adjectif
« vindos, blanc » cité par l'auteur (p. 338). De même il ne
fallait pas dire que le gentilice Acouius est celui d'un préfet de
la ville de Rome et d'un proconsul d'Afrique bien connu. Il
est prouvé aujourd'hui qu'ils s'appelaient Aco (Mélanges de
l'Ecole française de Rome, 1887, p. 258 et suiv.).
On voit que ce ne sont pas là des griefs bien graves. Par
contre, je dois, en terminant, remercier M. d'Arbois de Jubain-
ville d'un service que son travail rendra indirectement aux études
épigraphiques. On est parfois tenté, même parmi les érudits,
de regarder les inscriptions funéraires comme à peu près inu-
tiles, et ceux qui se donnent la peine de les copier et de les
publier comme des gens qui ont du temps à perdre ; et pour-
tant, sans les inscriptions funéraires et les noms innombrables
qu'elles renferment, M. d'Arbois de Jubainville n'aurait pas
pu faire de son livre ce qu'il est. C'est une preuve de plus, et
, celle-ci très convaincante, qu'en épigraphie il ne fiut rien
mépriser : un jour viendra où le moindre détail trouvera
quelque savant pour l'utiliser. R. Gagnât,
CHRONIQUE
SOMMAIRE : I. L'édition des Annales d'Uister par M. Hennessy. — II. Les Hihernica
de M. Whitley Stokes. — 111. The histoyical value oj the irish Annals, par le même.
— IV. Soniou Breiz-lz:l, par M. Luzel. — V. Tinkersand their talk, par M. John
Sampson. — VI. Recherches du Rev. Edmund Mac dure sur les noms d'hommes
gallois. — Vil. Etude de M. R. Mowat sur les inscriptions de la cité des Lin-
gons. — VIII. Mémoires de MM. J.-E. Lloyd et W. Edwards sur les noms de lieu
du Pays de Galles et sur l'établissement des Bretons de Grande-Bretagne dans la
Bretagne française. — Posjscr]pt:m. Errata aux Hibernicae de M. Whitley Stokes.
Mémoire de M. Alfred Nutt.
I.
J'ai commis dans le premier article de la dernière chronique un singulier
lapsus calami. Racontant la vente de la bibliothèque de W. M. Hennessy,
j'ai attribué à O'Donovan l'édition des Annales d'Uister par Hennessy et le
manuscrit encore partiellement inédit de ce regretté celtiste que nous ve-
nons de perdre. La plupart des lecteurs de la Revue Celtique ont dû recon-
naître qu'il y avait dans ma phrase un nom écrit pour un autre ; mais je
préviens ceux qui n'auraient pas deviné cette énigme : le directeur de la
Revue Celtique est sujet à des distractions ; comme lui disent les gens polis,
il se laisse parfois absorber par un sujet différent de celui dont il parle ou
sur lequel il écrit.
II.
Dans le second cahier du tome XXXI de la Revue de Kuhn, p. 232-255,
M. Whitley Stokes a publié sous le titre à'Hibernica un recueil de gloses et
de divers textes irlandais très courts qu'il a lires: 1° d'un commentaire des
psaumes, aujourd'hui ins. palatin 68 de la Bibliothèque Vaticane, viii" siècle ;
2° du célèbre Livre d'Armagh.ix^ siècle; 3° d'un évangile de saint Mathieu
coté Mp. th. f. 61 à la bibliothèque de Wi.irzburg, viii'-" ou ix^ siècle ; 4° de
la couverture de deux mss. de Reichenau aujourd'hui conservés dans la
Bibliothèque de Carlsruhe (dans l'un de ces mss. aujourd'hui coté CLXVIl,
la couverture renfermait un fragment de Bède, ix^ siècle ; la couverture
de l'autre, coté CCXXIII, renfermait un fragment de pénitentiel irlandais,
XI*-" siècle) I ; 5° du ms. autographe de Marianus Scotus, aujourd'hui pa-
I . Ces deux mss. ont été signalés à M. Whitley Stokes par M. le D^ Al-
fred Holder.
172 Chronique.
latin 830 de la Bibliothèque Vaticane, xi<= siècle; 6° du ms. de la Biblio-
thèque Bodléienne coté 70, xi^ ou xii^ siècle ; 7° du commentaire latin
sur Job qui forme le n° 460 du fonds Laud dans la même bibliothèque,
xie ou xiie siècle.
M. Whitley Stokes est le premier éditeur'd'une partie de ces documents;
pour d'autres, il a eu des prédécesseurs : ainsi le P. Hogan avait déjà publié
les gloses du livre d'Armagh dans ses Documenta de S. Patricio Hibernorum
apûstolo, p. 155-139; M. Zimmer avait donné, mais d'une manière incor-
recte, dans ses Glossae hibernicae , p. 274-284, une partie des textes irlandais
contenus dans le Marianus Scotus du Vatican.
M. Whitley Stokes accompagne ces documents de bonnes traductions et
de commentaires toujours fort instructifs, quand même on ne partagerait
pas de tous points la doctrine du savant auteur. Par exemple il n'est pas,
je crois, tout à fait exact que l'irlandais io//;, thème hûîa-, dont le nominatif
accusatif pluriel hotha se trouve au fo 27 v" du ms. du Vatican, Palatin 68,
soit identique à l'allemand moderne hude « baraque » ; l'allemand moderne
hude, plus anciennement hiode, avait primitivement à la première syllabe
une voyelle longue.
Q.uoi qu'il en soit, cette publication, comme toutes celles de M. Whitley
Stokes, est du nombre des travaux qui font le plus avancer la science.
m.
M. Whitley Stokes a lu devant la Philoîogicaî Society, le 6 juin dernier, un
mémoire sur la valeur linguistique des annales irlandaises.
Ce mémoire commence par un relevé des manuscrits et des éditions des
chroniques irlandaises. Ces chroniques, suivant M. Stokes, sont au nombre
de quinze : i^ Annales de Boyle, écrites auxiii^ siècle, donnant l'histoire des
années 420-1245 ; — 2° Annales d'Inisfallen, xiiF et xi\"^ siècle, de la créa-
tion à 13 19; — 30 Annales de LochCé, xvie siècle, 1014-1590; — 4" Annales
d'Ulster, xv^ et xvie siècle, 431-1541 ; — 5° Chronicon Scotorutn, xw^ siècle,
de l'an du monde 1599 à l'an de notre ère 1151 ; — 6° Annales des Quatre
Maîtres, xviF siècle, du déluge à ifai6 ; — 7° Annales conservées par le
Livre de Leinster, xii^ siècle, de l'introduction du christianisme en Irlande
à l'année 1189; — 8° fragments de Bruxelles, date inconnue, 573-7355
662-704, 851-913 ; — 9" fragments des annales de Tigernach, XF siècle:
A. de la fondation de Rome aux Antonins, B. de 34 à 378, C. de 305 à
360, D. de 489 à 766, E. de 975 à 1088 avec une continuation de 1088
à 1178; — 10° Annales de Connaught ; — 11° fragment de chronique au
British Muséum, Clarendon XLV, add. 4792, fo^ 27-40; — 12'' frag-
ment de chronique à la Bibliothèque Bodléienne d'Oxford, Rawlinson
B 488, fos 27-28 ; — 150 fragment de chronique dans le même ms.,
fos 29-34; — 14° fragment de chronique à Cheltenham, bibliothèque
PhilUps, n" 9194, f° 9' et suivants ; — 15" fragment de chronique dans la
même bibliothèque, n" 9195, f"^ 1-12.
Chronïijm. 17 j
M. Whitley Stokes a coUationné sur les niss. les textes mentionnés sous
les neuf premiers numéros de cette nomenclature, et il y a relevé environ
3500 mots dont les uns ne se trouvent dans aucun dictionnaire et dont les
autres ne sont accompagnés d'aucune indication de source. De ces mots
l'auteur érudit donne un choix dans l'ordre suivant : Mots irlandais dont
l'étymologie est intéressante ; — mots bas-latins, emprunts de l'irlandais au
latin, emprunts de l'irlandais au vieux français ; — noms gallois, emprunts
de l'irlandais au gallois ; — mots pietés ; — mots vieux-scaudinaves, em-
prunts de l'irlandais au vieux-scandinave ; — noms anglo-saxons, emprunts
de l'irlandais à l'anglo-saxon, emprunts de l'irlandais au moyen-anglais.
Parmi les mots étymologiquement intéressants citons comme exemple al-
tru « nourricier » (Chronicon Scotorurii), génitif altrann (Tigernach et An-
nales d'Ulster) ou mieux altronn (Annales de Loch Ce) ; comparez le breton
aoirou « seigneur », au pluriel ao/rou«i?:(. Le dictionnaire irlandais d'O'Reilly
ne donne que la forme moderne altra.
La liste des mots pietés présente un grand intérêt ethnographique, elle
paraît établir d'une manière évidente que les Pietés étaient une nation cel-
tique. Déjà Ptolémée nous montre à l'extrémité la plus septentrionale de la
Grande-Bretagne des Cornavii ', nom d'un peuple breton qui paraît avoir
eu son principal établissement dans le centre de l'Angleterre moderne 2 et
dont au v^ siècle une partie vint s'établir sur le continent d'où le nom de
Cornouaille dans la Bretagne française. Près des Coinavii les plus septen-
trionaux, on trouve chez Ptolémée les Smertae dont le nom est un mot
gaulois bien connu 3, un peu plus au sud les Epidii 4, dont le nom paraît
encore gaulois. Dans les textes de la fin de l'empire romain et du haut
moyen âge on voit réunies, sous le nom de Pietés, toutes les populations
qui habitaient la Bretagne septentrionale sous l'empire romain ; et chez les
Pietés, les noms d'origine celtique abondent, comme M. "Whitley Stokes
l'établit; on doit, ce semble, reconnaître dans ces noms les débris d'un dia-
lecte intermédiaire entre le breton et l'irlandais.
M. Whitley Stokes qui a pris copie de la partie irlandaise des annales de
Tigernach devrait copier la partie latine et publier le tout. Il est inconce-
vable que pour un texte aussi important on soit réduit à la pitoyable édition
d'O'Conor.
IV.
Un volume intitulé: « Soniou Breii-Iiel, — chansons populaires de la
« Basse-Bretagne recueillies et traduites par F. -M. Luzel avec la eoUabora-
« tion de A. Le Braz. — Soniou (Poésies lyriques), tome prerïiier «, — vient
de paraître à la librairie Bouillon. Sous ce titre un peu confus, les auteurs ont
1 . Ptolémée, livre II, c. 3, § 8 ; édition Didot-Miiller, t. I, p. 94, 1. 2.
2. Ibid., § II ; p. 99, 1. 2.
3. Ibid., §8; p. 95, 1. 2.
4. /Z-/^., §8;p. 93,1. 8.
174 Chroniijue.
réuni le texte breton et la traduction de deux sortes de pièces, celles qu'ils
appellent « enfantines >•>, p. 1-115, et celles qu'ils appellent « sentimen-
tales », p. 118-355. On sait que M. Luzel s'est toujours attaché à repro-
duire fidèlement la littérature populaire ; cette absolue sincérité fait la va-
leur du texte breton de cet ouvrage comme du texte breton contenu dans
les deux volumes de Giuer:(iou qui l'ont précédé. Je n'ai guère à reprocher à
l'auteur qu'un défaut, il l'a en commun avec le plus grand nombre des
bretons bretonnants ; ce défaut consiste à éviter trop souvent de traduire
littéralement le breton en français. Exemple, p. 4 :
Rac va c'heuneud a zo er c'hoad,
Ha va bouc'hal a zo didroad — Ac'han !
Ha va bouc'hal azo didroad.
cela veut dire :
Car mon bois à brûler est dans la forêt,
Et ma hache «5/ sans manche, — Ac'han!
Et ma hache est sans manche.
M. Luzel écrit :
Car mes fagots sont dans le hois,
Et ma hache a perdu son manche, — Ac'han 1
Et ma hache 2. perdu son manche.
Il a voulu éviter la répétition du mot est dans trois vers de suite, au verbe
« être » il a substitué dans le second vers le verbe « perdre » . Mais par là
le sens est un peu changé — car rien ne prouve que la hache dont il
s'agit ait jamais eu un manche, — et la simplicité du style est altérée.
Un peu plus haut, p. 2 :
Da vamm a zo ama, coantic,
Euz da luskellad, mignonic ;
Da vamm a zo aman, oanic,
Dide 0 canan he zonic.
En deiz ail, e voele calzic,
Hac hirio e c'hoarz da vammic.
On pourrait traduire :
Ta maman est ici, beau petit,
A te bercer, petit mignon
Ta maman est ici, petit agneau,
A te chanter sa chansonnette.
L'autre jour elle pleurait un peu beaucoup.
Et aujourd'hui elle rit, ta petite maman.
C'est plus littéral et. je crois, tout aussi français que :
Ta mère est ici, mon bel enfant,
h. te bercer, petit chéri.
Chroni(jue. 175
Ta mère est ici, petit agneau,
Oui te chante une petite chanson.
L'autre jour elle pleurait dru,
Aujourd'hui elle sourit ta petite mère.
Mignonic, diminutii de mignon, veut dire « petit mignon », pourquoi
remplacer cette traduction littérale par « petit chéri » ? Kal^ic est un dimi-
nutif de kalz « beaucoup » et veut dire « un peu beaucoup » formule fami-
lière, tandis que « dru » est étranger à la langue des enfants. Mamm, nom
de la mère en breton, comme tad nom du père, est un terme hypocoristique,
équivalent du français « maman « ; le breton n'a pas de mot solennel cor-
respondant à « mère » ni à « père ». Le « qui » du quatrième vers dans la
traduction de M. Luzel n'existe pas dans le texte breton correspondant, etc.
Plus bas, p. II.
Ar iaric, ar iaric,
Pe-lech eman e zi ?
voudrait dire suivant M. Luzel :
La poulette, la poulette,
Où est sa demeure ?
Non ; « demeure » n'est pas à sa place ici ; les enfants ne connaissent pas ce
mot; il faut traduire littéralement:
La poulette, la poulette,
Où est sa maison ?
P. 29, on lit :
Me n'am euz nemet eut blanc,
Setu eno ma hol arc'hant ;
Comerret me, pe lezet me :
Setu ma hol danve.
Voici la traduction de M. Luzel :
Moi je n'ai qu'un sou,
C'est tout mon argent ;
Prenez-moi ou laissez-moi,
Voilà toute ma fortune.
Cette traduction, en supprimant une répétition qui se trouve dans le texte
breton, modifie ce texte au détriment de sa gracieuse naïveté : il faut dire :
Moi je n'ai qu'un sou,
Voilà tout mon argent ;
Prenez-moi ou laissez-moi,
Voilà toute ma fortune.
Souvent un breton bretonnant considère comme déplacées dans les livres,
un certain nombre d'expressions et de tournures familières parfaitement
iy6 Chroniijue.
françaises que la langue bretonne calque littéralement ; il leur substitue
d'autres expressions qui rendent moins exactement le breton et qui de temps
en temps donnent à une traduction, fidèle du reste, quelque chose de pré-
tentieux quand le breton est simple et naturel. Toutefois dans le livre de
M. Luzel ce défaut est rare. La traduction est en général fort bonne. Je
ne sic^nalerai qu'un contre-sens, il est dû à un lapsus calami. On lit à la
page 192:
C'hantren eur cloarec iaouanc, gant he camarado,
C'hantren eur cloarec iaouanc en satin guenn guisket.
c'est-à-dire :
Entre un jeune clerc avec ses camarades,
Entre un jeune clerc, de satin blanc vêtu.
M. Luzel a écrit :
Entre un jeune clerc avec ses compagnons,
Entre un jeune clerc avec ses compagnons.
« Compagnons » pour « camarades » dans le premier vers est le résultat
du système de traduction que je critiquais tout à l'heure. Dans le second
vers « avec ses compagnons », au lieu de « vêtu de satin blanc » est l'effet
d'une distraction du traducteur ou d'une faute d'impression, c'est un dou-
blon.
V,
Le Journal of the Gypsy Lore Society, no d'octobre 1890, renferme un
très savant article sur l'argot des Tinkcrs d'Irlande. M. John Sampson, au-
teur de ce travail, prétend que cet argot est d'origine gaélique, et qu'il
remonte à une date où le gaélique n'avait pas encore subi les altérations
phonétiques qui font de l'irlandais moderne une langue si différente de l'ir-
landais préhistorique. Pour juger cette doctrine en connaissance de cause,
il faudrait avoir fait sur les lois qui président à la formation de l'argot, des
études comparées auxquelles je ne me suis jamais livré.
VL
Dans VArchaeologia Cambrensis d'octobre dernier, le Rév. Edmund Mac
Clure a inséré une étude sur les noms d'hommes gallois dont il compare la
formation avec celle des noms d'hommes dans plusieurs 'autres langues
indo-européennes. L'auteur montre une connaissance approfondie de cer-
taines parties de son sujet, mais il aurait eu besoin d'étudier un peu plus
à fond la grammaire comparée. Ainsi ce qu'il dit du thème cuu- « chien «,
p. 263-264, montre qu'il ignore la déclinaison du mot dont il s'agit : en
sanscrit nom. sing. çvâ, gén. çunas; en irlandais eu, gén. con, etc., et
qu'il a lu un peu superficiellement le Grundriss de Brugmann qu'il cite à
ce propos :
i
Chronicjue. 177
« Look, for instance, at the stem Cun, which is a prominent élément
« in early Celtic names. I take it to represent the early form of the Welsh
« Ci, irish Cu (dog), and that this early form w a.s Jî.xed by its becoming a
« Personal name. »
Les connaissances de M. Edmund Mac Clure en celtique ne sont pas
beaucoup plus approfondies: ainsi il parle deux fois, p. 261 et 271, du
thème « veiido- » (lisez vindo-) « blanc » ; il attribue, p. 260, à hodh, nom
de la corneille (mot dont la voyelle est brève), la même racine qu'à bâaid
=: bôdi- « victoire ». S'il avait lu la Chrestomathic bretonne de M. Loth, p. 47,
100, 148, 167, il n'aurait pas dit, p. 258, que le thème gaulois tigerno- n'ap-
paraît qu'au second terme dans les noms propres armoricains composés, etc.
VIL
M. R. Mowat a donné en 1889 et en 1890 à la Revue archéologique,
t. XIV, p. 363; t. XV, p. 403; t. XVI, p. 26, un mémoire sur les ins-
criptions latines de la cité des Lingons. Plusieurs sont inédites et contien-
nent des noms de personnes curieux.
Tel est Ocîa, à rapprocher d'AH-oxtus et à'Ati-oxta que nous connais-
sons par les Inscriptions de Bordeaux de M. JuUian. Les Gaulois avaient
un nom de personnes Octos, Octa ou avec changement du c médial en ch
Ochtos, Ochta. C'est ce nom de personne qui explique le nom de lieu
Octo-durus. Octo-durtis, M.artigny-en-Vsla.is, veut dire « forteresse d' Octos».
Sacro-bena est, dit avec raison M. Mowat, le féminin de Sacro-virus ; bena
en effet est l'irlandais ben « femme », comme virus ou mieux viros est
l'irlandais /tr « homme ».
M. Mowat a reconnu dans Samo-ricos ou mieux 5awo-nVo5 le génitif sin-
gulier de Saiiio-rix. Ne serait-ce pas le premier exemple signalé jusqu'ici du
génitif singulier d'un thème consonantique gaulois ?
VIII.
La première partie du tome IX de l'excellente revue Y Cymmrodor con-
tient trois articles. Le premier par M. J. Romilly Allen traite de la con-
servation des monuments anciens en Galles. Le second et le troisième,
l'un par M. J.-E. Lloyd, et l'autre par M. W. Edwards, offrent un intérêt
plus général, ils ont pour objet les noms de lieu en Galles et l'établisse-
ment des Bretons de Grande-Bretagne dans la Bretagne française. Toute-
fois ils doivent leur principale valeur aux notes que M. Egerton Phillimore,
directeur du Cymmrodor, a jointes au travail primitif des auteurs. M. Lloyd
n'a guère étudié qu'un groupe de noms communs fréquent comme élément
syntactique dans les noms de lieux modernes du pays de Galles : din, dinas,
caer, castel, tref, pcittref, inaenor ou niaenoï, tyddyn ; dans les notes, M. Egerton
Phillimore traite savamment, par exemple de nant, vallée, p. 41-42; du
nom d'homme Efwr ziz Eburos, p. 44-45 ; il montre, p. 57-58, que macnor
ou maenol n'a rien à faire avec le français « manoir », etc. Le mémoire de
Renjue Celtique, XII. 12
178 Chronique.
M. Edwards sur l'ctablissement breton en France n'est guère qu'un arran-
gement des travaux de MM. de La Borderie et Loth sur le même sujet;
mais à la fin se trouve une note érudite et originale de M. Egerton Philli-
more sur le mot Cymry; on y voit par exemple que ce mot apparaît pour
la première fois dans un texte de l'an mil ou environ; c'est un passage
de la chronique d'Ethelwerd qui, racontant un événement de l'année 875,
se sert des mots Pihtis Cuinbrisque, etc. '.
Jubainville (Vosges), le 12 novembre 1S90.
H. d'Arbois de Jubainville.
POSTSCRIPTUM.
I.
J'ai reçu de M. Whitley Stokes Verrata suivant à ses Hibernica dont j'ai
parlé sous le no II de cette chronique.
P. 235, 1. 7, for * taldo- read * taxlo-.
P. 241, note II. The urkelt. form of assa is axio-s. In gall-asn « foreign
shoes », the asu is ace. pi, of assa, as F. Hogan has seen.
P. 244, note 8. Hère again F. Hogan has hit the nail on the head. In
fu acis, the acis is dat. sg. of accais, a loan from Lat. occasio, whence also
Welsh achaws.
P. 244, n. 14, add « cognate with lat. cingo ».
P. 247, 1. 18. I should hâve mentioned that nôiiiL: may possibly be =^
Mid. Ir. nâna, Welsh iieuyn « famine ».
P. 254, 1. 9. Cîp occurs compounded with fait « hair », in falt-chep « a
leek », where note the change of î to c in the post-tonic syllable.
II.
M. Alfred Nutt m'a envoyé un mémoire dans lequel il défend sa doctrine
sur l'origine des romans de la Table-Ronde contre les attaques de
MM. Zimmer et Fôrster. Ce mémoire paraîtra dans le prochain numéro.
I, Pétrie, Monuineitta historka hritannica, p. 515, 1. 9 et 10.
ERRATA DU TOME XI.
P. 389, note, 1. 7-8 : au lieu de irlandaises lise:{ bretonnes. Le nis. latin
nouvelles acquisitions 1616 est identique au ms. Ashburnham 45 où des
gloses bretonnes ont été signalées plus haut, t. IX, p. 419.
P. 403, 1. 17: au lieu de Carraaig, lise:( Carraig.
— 1. 22: fl/^m Pasinulius, insérei P^hiut'ms, Paphnutius.
P. 421, 1. 25: ati lieu de sciath, lise^ sgiath.
P. 428, col. I : au lieu de Adamnain, /wq Adamnan.
P. 494, 1. 21 : au lieu de flatr port, lise^ flatr, port.
P. 498, 1. 10: au lieu de latin, Use^ ladin.
P. 500, 1, 2 : au lieu de mac, lise:( rnag.
W. S. - H. D'A. deJ.
TOCHMARC EMIRE, MÊME TOME.
P. 433, last line, read mcamruint.
P. 434, note I, 1. 5, read Rev. Celt. IX, p. 458, 4 : for folaig n-ath-
loiscthe na hecailsi.
P. 435, 1. 26, for Taide read Taidc.
P. 439, note, dele Mu main for Mumna.
P. 444, 1. 40, read erchoat, as in the MS.
P. 445, 1. II, for in read into.
P. 451, 1. 26, for throw lier on the g round read dash her agaliist the ground,
KuNO Meyer.
ERRATA DU TOME XII.
P. 11,1. 29 et 34, au lieu de Kossina, lise^ Kossinna.
P. 18, 1. 6, Bituriges, traduit par « rois du monde » paraît plutôt signi-
fier « toujours rois » .
Le Propriétaire-Gérant: E. BOUILLON.
Chartres. — Imprimerie DURAND.
LES DERNIERS TRAVAUX ALLEMANDS
SUR
LA LÉGENDE DU SAINT GRAAL
[Dans cet article, dont la majeure partie écrite avant le mois de novembre
n'a pas pu, par suite d'un accident de poste, être insérée dans le numéro
de janvier, je renvoie surtout aux ouvrages ou aux articles suivants :
Erec. Erec und Enide von Christian von Troyes, hrsg. von Wendelin
Foerster. Halle, 1890.
ZiMMER. Gôttingische gelehrte Anzeigen. N° 12. 10 juin 1890. (Ce nu-
méro contient un compte rendu de mes Studies on the Legend of the Holv
Grail, qui occupe les pages 488-528. Tous les renvois à M. Zimmer
sans autre mention s'y rapportent.)
Zimmer. Gôttingische gelehrte Anzeigen. N° 20. i Oct. 1890. Pages 785-
852. Contient un compte rendu du t. XXX del'Hist. lit. de la France.
Zimmer. Zeitschrift fur franz. Sprache und Literatur. XII, i. Bretonische
Elemente in der Arthursage des Gottfried von Monmouth.
(Ces deux derniers articles, ainsi que la préface de l'Erec, et les
travaux de M. Golther dont l'énumération suit, sont surtout occupés
à combattre les idées de M. Gaston Paris sur l'origine et le dévelop-
pement des romans arthuriens. J'ai laissé de côté tout ce qui se rap-
porte à cette polémique qui, du reste, importe fort peu à la thèse
soutenue dans mon ouvrage, estimant qu'il fallait attendre la réponse
de M. Gaston Paris).
Golther. Sitzungsberichte der philos. -philol. und histor. Classe der K.
Bayer. Akademie der Wissenschaften. 1890. II. 11. Pages 171-217 :
Chrestien's conte del Graal in seinem verhàltniss zum wàlschenPeredur
und zum englischen Sir Perceval. (Tous les renvois à M. Golther sans
autre mention se rapportent à cet article.)
Golther. Zeitschrift fur vergleichende Litteraturgeschichte etc. Neue
Folge, Bd. III, pages 409-423 : Beziehungen zwischen franzôsischer
und keltischer Litteratur in Mittelalter (cité Z. v. L).
Revue Celtique, XIL 13
i82 Alfred Nutt.
GoLTHER. Beilage zur AUegmeinen Zeitung, 1890, No 209, 30 juillet. Per-
ceval und der Gral.
Je cite mes Studies, etc., par l'abréviation Grall. Les renvois à Arg. Taies
ou Taies se rapportent à : Waifs and Strays of Celtic Tradition, Argyllshire
Séries, vol. II. Folk- andHero Taies from Argyllshire, collected, edited and
translated by the Rev. D. Mac Innés, with notes by the editor and Alfred
Nutt, 1890.]
Dans la préface de son édition de l'Erec, M. Foerster con-
tinue sa campagne contre les théories de M. Gaston Paris sur
l'origine et le développement des romans Arthuriens, En
même temps, M. W. Golther, dans les articles précités,
applique la doctrine de M. Foerster aux romans appartenant
au cycle du Graal, et cherche à démontrer que ceux-ci, dans
leur ensemble, ont pour source unique le roman inachevé de
Chrestien. L'un et l'autre se prévalent de la critique qu'a faite
M. Zimmer de mes Studies on the Legend of the Holy Grail
pour écarter ceux de mes résultats qui pourraient les gêner.
Ces deux savants jouissent d'une légitime autorité; je les
crois dans l'erreur, aussi je veux me hâter de leur répondre
pour ne point me laisser condamner par défaut. Il y a aussi,
je l'avoue, un autre motif qui me fait agir. On ne s'émeut
point de certaines choses lorsqu'elles sont dites par M. Zimmer;
on a pour elles le sourire indulgent accordé aux boutades d'un
enfant gâté auquel on passe ses caprices en raison de la vie et
de la vigueur dont il déborde. Mais, jusqu'à présent du
moins, ni M. Foerster, ni M. Golther ne.se sont fait la répu-
tation peu enviable du professeur de Greifswald. Aussi ai -je
été surpris d'entendre chez eux l'écho des reproches que
m'avait adressés M. Zimmer, et ne faudra-t-il pas s'étonner
de trouver un élément personnel dans l'article que l'on va lire.
Je tâcherai, du reste, de le restreindre autant que possible.
Ceux qui m'ont lu savent quel cas il faut faire de la plupart
des observations blessantes de M. Zimmer. Quant à ceux qui
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 185
ne sont pas au fait du débat, j'essaierai de les mettre à même
de se former un jugement éclairé. S'il m'échappe parfois un
blâme pour les procédés de controverse qu'emploient
MM. Golther et Foerster, c'est moins parce que je suis la vic-
time de ces procédés, que parce qu'ils dérogent à l'idéal d'amé-
nité, d'impartialité et de loyauté que doit se proposer tout
savante
L'article de M. Zimmer, sur lequel s'appuient MM. Gol-
ther et Foerster, sans qu'ils aient fait le moindre effort appa-
rent pour en contrôler les assertions, se divise en trois par-
ties, d'étendue et de valeur fort inégales. Il y a le compte
rendu de mon ouvrage; cela occupe peu de place et cela a,
j'ose le dire, encore moins d'importance. Il y a ensuite une
série de dissertations de omnibus rcbus, qui pour la plupart ne
se rattachent que faiblement à la donnée de mon livre. Ces
dissertations sont nourries et intéressantes ; tout celtisant les
hra avec fruit. En troisième heu, M. Zimmer esquisse une
théorie du cycle Arthurien, sur laquelle il revient dans le
compte rendu du tome XXX de VHist. littéraire de la France,
et que je m'abstiens pour le moment de discuter, me per-
mettant seulement de mettre en regard des conclusions de
M. Foerster celles auxquelles est arrivé M. Zimmer. Cette
confrontation est instructive et je crois qu'elle donnera fort à
réfléchir aux sectateurs de la doctrine foersterienne.
I , Je tiens à affirmer in limine ma sincère admiration pour l'œuvre de
M. Zimmer, admiration dont j'ai témoigné en me faisant dans la mesure
de mes forces l'interprète de ses travaux auprès du public anglais. M. Zim-
mer est un des plus forts travailleurs devant l'Eternel dans ce pays de grands
et vaillants travailleurs qui s'appelle l'Allemagne. En outre, par son talent
divinatoire, son esprit subtil et sa puissance synthétique il renouvelle tout
sujet auquel il touche. Ses erreurs mêmes ont une valeur que n'ont sou-
vent pas les conclusions les plus sages et les mieux appuyées d'autres éru-
dits. Quel dommage qu'il ne reconnaisse pas lui-même qu'il possède les
défauts de ses qualités et que son amour de l'inédit le fait verser souvent
dans le paradoxe. Q.uel dommage surtout qu'il ne puisse se débarrasser de
ces fâcheuses habitudes de controverse qui lui ont valu la position de « pri-
vileged person » ; j'emploie ici une expression anglaise qu'il est impossible
de rendre en français, attendu que le genre d'individu qu'elle vise n'existe
pas dans un pays où la courtoisie, la mesure et le savoir-vivre sont des qua-
lités exigées de tout homme qui se produit en public, à moins toutefois que
ce ne soit dans un rôle politique.
184 Alfred Nuîî.
Avant d'aborder l'examen de l'article de M, Zimmer,
je me permets de mettre en relief l'idée qui sert de lien à
l'ensemble d'études indépendantes, et parfois, il se peut, dé-
cousues, dont se compose mon livre. Quand j'ai commencé
l'étude des romans du Graal, la doctrine régnante était celle
de M. Birch-Hirschfeld qui faisait de la trilogie de Robert de
Borron le point de départ du cycle entier, qui cherchait dans
la légende chrétienne l'unique source du Graal lui-même, et
qui réduisait l'élément celtique à quelques emprunts secon-
daires et sans importance. La lecture des textes me convainquit
que l'ordre de développement des divers romans préconisé
par M. Birch-Hirschfeld était erroné, et je fus amené à assi-
gner au roman de Chrestien la première place dans le rang
d'ancienneté des textes qui nous sont parvenus. J'eus le bon-
heur de me rencontrer avec M. Gaston Paris qui émit la
même doctrine sans que j'eusse eu connaissance de ses recher-
ches. Cette doctrine est maintenant universellement acceptée,
et la valeur de ma démonstration est reconnue par chacun de
mes trois adversaires. J'en fais mention, non pour en tirer
vanité, mais pour constater que nous sommes d'accord sur la
base de toute discussion scientifique, c'est-à-dire sur l'ordre de
développement des textes français. L'examen attentif du conte
du Graal, tant de la partie due à Chrestien que des suites suc-
cessives qui lui furent ajoutées, me fit penser qu'il y avait là
le remaniement de deux thèmes de contes populaires ; dans
le conte gallois de Peredur, qui est en partie une adaptation
du roman inachevé de Chrestien, je crus reconnaître un de
ces thèmes dans une forme plus ancienne et plus pure que
chez Chrestien.
Arrivé à ce point je me suis efforcé de rassembler tous les
similaires de ces deux thèmes que je pourrais trouver dans la
tradition celtique, soit dans des légendes héroïques gaéliques
(irlandaises) qui remontent aux vir-xii^ siècles de notre ère,
soit chez les seules populations celtiques de la Grande-Bretagne
qui aient conservé une tradition orale, c'est-à-dire chez les
paysans gaéliques de l'Irlande et de l'Ecosse.
Ici se placent les deux objections de principe que me fait
M. Zimmer :
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 185
(i) Je n'aurais pas dû comparer des textes gaéliques avec
une légende héroïque kymrique (galloise), c'est-à-dire la légende
arthurienne.
(2) Je n'aurais pas dû comparer des contes recueillis dans
ce siècle-ci avec des textes du xii^ siècle.
La première objection n'est formulée nulle part d'une façon
précise. Mais M. Zimmer dit (p. 489) « den Grundlagen und
dem Princip der Forschung widerspreche ich », et il me de-
mande (p. 492) « wie kommt es dass gerade die irische Lite-
ratur bei der Untersuchung eine so grosse ja die entscheidende
Rolle spielt ? » Il continue en me disant que l'épopée héroïque
pan-celtique (« gemeinkeltische Heldensage ») ne peut être
reconstruite même « in den grôbsten Umrissen », et que
quand j'emploie le mot « celtique » à l'égard de la légende
arthurienne ce mot « besagt einzig und allein kymrisch-bre-
tonisch ». Je ne crois donc pas me tromper ou être injuste
envers M. Zimmer en formulant son objection de la façon
précitée. Eh bien, M. Zimmer m'a épargné la peine de lui
répondre. A la page 493 il nous af&rme qu'Arthur « ist
keine gemeinkeltische oder urkeltische Figur ». A la page 516
il se demande ce qu'il y a de probablement « gemeinkel-
tisch » dans les plus anciens textes du cycle arthurien. Il
répond en citant l'épisode des traces du sang dans la neige qui
se trouve et dans le récit de la mort du fils d'Usnech et dans
le roman de Chrestien ; il compare l'épée d'Arthur, Caledviulch,
à Tépée de Fergus, Caladbolg, dans le Tàin bô Cûalnge (les
deux épées proviennent du royaume des fées) ; il met en regard
des traits caractéristiques de Kei, tels qu'on les trouve dans
Kulhwch, et de Cûchulain, tels qu'on les trouve dans le Tain;
il compare les héros de la Table-Ronde d'Arthur avec ceux
de la table de festin de Conchobar et rappelle que de part et
d'autre on s'en va « errant » à la recherche des aventures ; il
cite les obligations d'honneur (« geasa » en irlandais, ce qu'il
traduit excellemment par « tabuartige Verpflichtungen ») qui
pèsent également sur les héros d'Arthur et sur ceux de Con-
chobar. Il compare les « enfances » de Cûchulain avec celles
de Perceval : « die Aehnlichkeit springt in die Augen » (p. 520).
Je suis tellement enchanté de cette démcyistration qui occupe
i86 Alfred Nutt.
quatre pages, que c'est à peine si j'ose faire remarquer que
beaucoup des éléments en sont empruntés à mon livre et no-
tamment aux pages 230-234. Rappelons-nous en outre que
tous ces points de comparaison sont établis entre des textes
kymriques, dont la tradition diplomatique ne peut être pour-
suivie au delà du xii^ siècle (bien entendu je ne parle pas de
l'ancienneté des légendes elles-mêmes) et des textes gaéliques
dont M. Zimmer lui-même a placé la rédaction aux vii^-
viii^ siècles; rappelons-nous que M. Zimmer ajoute (p. 520)
« der Beziehungen zu dem Stoff der Arthursagentexte lassen
sich in der alten Heldensage und in den Stûcken des mytho-
logischen Cyklus noch manche nachweisen » (les italiques sont
de moi), et que « Nutt hat einiges sicher richtig verglichen »,
cet « einiges » se rapportant à des comparaisons du genre de
celle que venait de faire M. Zimmer, et l'on conviendra que
de l'aveu et de l'exemple de mon critique lui-même, la com-
paraison que j'ai faite d'incidents appartenant aux cycles hé-
roïco-mythiques des deux peuples celtiques n'est pas en prin-
cipe contraire à une saine méthode. Il me semble donc que je
suis dispensé de répondre lorsque M. Zimmer me demande
pourquoi j'ai fait une si large place à l'ancienne littérature
irlandaise, mais je veux bien lui dire que je m'étais naïvement
imaginé qu'il fallait rechercher des « origines » dans les plus
anciens textes connus et dans une tradition orale manifes-
tement apparentée à celle de ces textes.
A vrai dire, cette question des rapports entre les cycles de
traditions héroïco-mythiques des deux peuples celtiques mérite
un instant d'examen. Les trois cycles qui sont en jeu — le
cycle ultonien, celui de Finn et celui d'Arthur — ont eu leur
origine sous leur forme actuelle et sont parvenues à cette forme
dans le courant des vr-xii^ siècles. Or, pendant toute la durée
de cette période de 700 ans les rapports entre Gael et Kymry
furent continus, intimes, et s'étendirent à la vie privée et
publique de ces deux peuples. Les faits à l'appui de ce que je
dis là sont tellement nombreux qu'ils rempliraient un volume
de la Revue Celtique, tellement notoires que je n'ai certes pas
besoin de les citer ici. Je n'en relèverai qu'un qui me paraît
avoir un rapport tout spécial au sujet qui nous occupe. Cor-
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 187
mac, le roi-évêque de Cashel, tué en 903, donne dans son
Glossaire suh voce Mug-éime une série de traditions relatives à
la suprématie des Gaels dans la Grande-Bretagne, au courant
de laquelle il parle de « Glastonbury des Gaels ». Qu'on se rap-
pelle la position de Glastonbury dans la légende arthurienne
telle que nous la trouvons dans les romans du xii^ siècle, et
l'importance de ce témoignage est évidente ^
Ces rapports séculaires se seraient produits sans exercer
auci^ influence sur l'épopée héroïque, soit de l'un, soit de
l'autre peuple ? Cela n'est point croyable. Du reste cela n'est
pas, et M. Zimmer lui-même a cité quelques exemples (p. 512,
note) : le poème gallois bien connu sur Cûroi mac Daire, le
fait que le nom de plusieurs personnages dans les Mabinogion
(Math, Mathonwy, Matholwch) décèlent clairement leur ori-
gine irlandaise, quoique ce dernier fait soit loin d'être aussi
certain que le prétend M. Zimmer, etc. Encore une fois je
suis trop content de voir M. Zimmer dans cette bonne voie
pour lui tenir rigueur de ce qu'il passe complètement sous
silence le fait que j'ai cité il y a sept à huit ans dans mon
étude sur Branwen ^, plusieurs autres points de contact entre
les Mabinogion proprement dits et la tradition irlandaise. Je
m'étonne seulement que M. Zimmer n'ait pas poussé un peu
plus avant. Quiconque lit avec attention des récits gallois tels
que Kulhwch et le Songe de Rhonabwy, et les compare à des
récits irlandais des vii^-x'^ siècles tels que Mesca Ulad ou Bruden
da Derga, ne peut manquer d'être frappé, non seulement par
une communauté de ton et de coloris (cela pourrait et, peut-
être, doit être mis sur le compte du génie celtique), mais encore
par une communauté de procédés littéraires?. Si cela est, on
1 . Je cite Cormac souvent, aussi je tiens à dire que je ne préjuge nulle-
ment la question de l'âge des plus anciennes parties du Glossaire. Mais
quand même celles-ci seraient d'une rédaction plus récente que l'âge de
Cormac lui-même, les faits, tant historiques que linguistiques qui y sont
notés, doivent remonter aux ixe-x<= siècles.
2. Mabinogion Studies, I. : Branwen daughter of Llyr. Folk-Lore Re-
cord, vol. V, 1882. Il y a beaucoup d'omissions dans cet article, mais je
crois que les faits y sont vus de la bonne manière.
3 . J'ai déjà insisté sur ce point dans mon compte rendu de Mesca Ulad,
Archaeological Review, vol. IV, 1889.
i88 Alfred Nutt.
ne peut guère douter de quel côté vient l'influence. La grande
école des rhapsodes irlandais des vii^'-x^ siècles ne nous a proba-
blement pas laissé la vingtième partie de ce qu'elle a composé,
néanmoins ce qui nous reste de l'ancienne littérature héroïque
des Gaels dépasse au moins dans la proportion de lo à i ce
que les Gallois nous ont légué. Du reste, les quelques exem-
ples que je viens de citer d'après M. Zimmer sont concluants.
Cette influence s'est-elle étendue au fond de ces récits ?
M. Zimmer semble pencher à croire que les quatre br||iches
des Mabinogion sont pour le fond, autant que pour certains
noms, d'origine irlandaise. Je puis me tromper, car tout ce
qu'il dit là-dessus (p. 512, 13, notes) est fort peu clair. Je
crois que l'on ne peut pas encore se prononcer, et je suis loin
de vouloir faire de la tradition galloise un simple écho de
celle des Irlandais.
Il reste toutefois un point à établir. Un des principaux griefs
de M. Zimmer est que je fasse usage de textes appartenant au
cycle de Finn, lesquels ne remontent pas au delà du xv^ siècle
et sont souvent beaucoup plus jeunes. Il faut donc déterminer
autant que cela se peut l'antiquité de certains épisodes des
deux cycles, celui de Finn et celui d'Arthur. Disons auparavant
qu'à part les rapports cités soit par M. Zimmer soii par moi
dans mon étude sur BranM'en, à part aussi la communauté
de procédés littéraires sur laquelle je viens d'insister, il y a
fort peu de points communs entre l'ancienne littérature irlan-
daise, en tant que celle-ci comprend le cycle ultonien et les
récits historico-légendaires d'événements des vMx= siècles, et
la littérature galloise, soit en prose, soit en vers, en dehors
de la légende arthurienne. Par contre celle-ci a, avec le cycle
de Finn, au moins deux de ces points de contact qui témoi-
gnent d'une réelle affinité. Ce sont l'infidélité de la femme du
principal personnage de la légende et le fait que par l'histoire
de leur naissance et de leurs « enfances » ces personnages se
rattachent tous deux à cette série de récits héroïques étudiés
pour la première fois par feu J. G. v. Hahn sous le nom de
Arische Aussetzungs- und Rûckkehr-Formel K
I. Sagwissenschaftliche Studien. lena, 1876.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 189
La plus ancienne trace, dont nous connaissions la date, du
premier de ces incidents dans le cycle d'Arthur se trouve, on
le sait, dans Gaufrei (Lib. X, cap. xiii) qui accuse très nette-
ment Ganhumara d'adultère avec le neveu de son mari.
L'histoire racontée dans la Vita S. Gildae est probablement
aussi ancienne que Gaufrei pour la forme et certainement
plus ancienne quant au fond. Là la femme s'appelle Guen-
nimar (c'est-à-dire Guenuimar = Gwen(h)wyfar) ^ d'après
la lecture du plus ancien ms., et elle est enlevée par un chef
du nom de Meluas^. On sait que d'après M. Gaston Paris
V enlèvement de la femme constitue le fond primitif et mythique
du récit que nous trouvons au xii^ siècle dans le roman de
Lancelot. Quel est l'âge véritable de ce récit, a-t-il toujours
appartenu au cycle d'Arthur, quelle est sa forme primitive et
quelles altérations il a subies, voilà des questions qui sont
toujours à éclaircir. Mais s'il faut s'en tenir strictement au té-
moignage des textes, on n'est pas fondé à le faire remonter au
delà du xi^ siècle.
Dans le cycle de Finn, au contraire, cet épisode peut être
suivi jusqu'au commencement du x^ siècle, puisqu'il y est fait
allusion par un vers cité dans le commentaire sur l'Amra Cho-
luim Chilli, duquel il existe des textes qui remontent certai-
nement au commencement du xi^ siècle 5. Il faut noter que
d'après ce vers la femme de Finn n'est pas enlevée, elle est
infidèle. Il faut aussi noter que si le récit bien connu de la
fuite de Diarmaid et Grainne, dont, il est vrai, les textes ma-
nuscrits ne remontent pas au delà du xv^ siècle, si ce récit,
dis-je, avait été introduit dans le cycle de Finn d'après les
romans français de Lancelot, il n'y aurait eu aucune raison
pour faire de Diarmaid le neveu de Finn. Or il l'est, comme
Mordred est le neveu d'Arthur chez Gaufrei 4.
L'exemple des « enfances » est encore plus frappant. Pour
Arthur, Gaufrei est de nouveau le premier garant pour la
1. Y Cymmrodor, XI, 79.
2. Edition Schulz, p. 123.
5. Cf. Argyll. Taies, p. 403.
4. Du reste, VAlthed Grainne re Diarmaid figure dans la liste d'histoires
du Livre de Leinster, c'est-à-dire l'histoire était connue à la^fin du x^ siècle.
190 Alfred Nutt.
naissance merveilleuse du héros. On a comparé son récit à
celui de la naissance d'Ambrosius chezNennius, et on a pensé
à la fable classique de Jupiter et Alcmène. Pour ma part, tout
en estimant que Gaufrei a beaucoup arrangé ce récit, je crois
que celui-ci forme néanmoins une partie du fond primitif de
la légende. Mais encore une fois on ne peut en suivre la tra-
dition plus loin que le xi^ siècle. Or il est certain qu'un conte
populaire sur les « enfances » de Finn était courant au
x^ siècle. Il existe en effet un récit inséré dans le Leabhar na
hUidhre qui contient presque tous les éléments de la formule
étudiée par J.-G. von Hahn, mais présentés de telle façon
qu'ils ont l'air d'une chronique de faits réels. C'est le Fotha
Catha Cnucha, traduit par feu Hennessy dans le premier volume
de la Revue Celtique. Notons aussi qu'un poème de Gilla in
Chomded, mort au plus tard en 1124, inséré dans le Livre de
Leinster, fait allusion à une foule de récits sur Finn qui ont
entièrement disparu, mais dont quelques-uns devaient res-
sembler au conte populaire sur les « enfances » dont il existe
un texte du xv^ siècle. Pour plus de détails à ce sujet, je
renvoie à mon article « The Aryan Expulsion and Return-
formula among the Celts », paru il y a plus de neuf ans (Folk-
Lore Record, vol. IV^)-.
Encore une fois je ne prétends pas que la légende d'Arthur
soit calquée sur celle de Finn. Je ne puis me permettre aucune
hypothèse à ce sujet. J'entends seulement démontrer que je
n'ai pas fait erreur en me servant de textes appartenant au cycle
de Finn; loin d'être plus jeunes, ceux-ci sont au contraire plus
anciens que ceux du cycle Arthurien. Voilà donc la première
objection de M. Zimmer mise à néant, plutôt, dois-je dire,
1 . Il y a certainement bien des erreurs de détail dans cet article, mais
je crois que j'y ai vu les faits de la bonne manière et qu'en somme les con-
clusions en sont justes.
2. Tout ce que je dis au sujet de Finn doit être comparé avec la nou-
velle théorie de M. Zimmer (Kelt. Beitraege, III). J'ai déjà exprimé mon
admiration pour ce très remarquable travail (Academy, I4février 1891), mais
il est évident que les conclusions en devront être soumises à une critique rigou-
reuse avant d'être acceptées. Du reste, M. Zimmer aurait-il raison, la saga
de Finn serait-elle une importation étrangère et récente, ce que je dis au
sujet de ses rapports avec la légende arthurienne n'en serait pas moins vrai.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 191
par lui-même que par moi. Il est vraiment fâcheux que
M. Golther n'ait pas su démêler la véritable pensée de
M. Zimmer. En effet il me reproche (Z. v. L. p. 425) de
me servir d'un « Material welches fur die daraus gezogenen
Schlûsse unbrauchbar ist, indem es irisch-gaelisch ist wâhrend
die Erklilrung der Artusepen, falls ihr etwaiger keltischer
Ursprung erôrtertwird, sich ans bretonisch-armorische halten
muss ». Comment M. Golther n'a-t-il pas vu que M. Zimmer
agit précisément de même dans les exemples que j'ai cités
d'après lui (supra p. 185). Si les comparaisons que fait
M. Zimmer sont justes, alors les rapports entre les deux tra-
ditions sont possibles, mais dans ce cas que devient le « muss »
de M. Golther?
J'aurai encore moins de peine à démontrer la nullité de la
seconde objection de M. Zimmer. Je pourrais simplement
récuser la compétence de mon critique, et je n'aurais qu'à
citer la phrase où M. Zimmer veut bien m'apprendre quelle est
l'opinion scientifique en Allemagne sur l'origine des contes
populaires depuis la publication du Pantshatantra de Benfey
(p. 492). Quiconque est au fait de ces questions sait fort bien
que la thès^ de M. Benfey ne s'applique qu'à une partie seule-
ment des contes populaires, qu'elle est fort contestable (dans
la forme sous laquelle il l'a présentée) même pour cette partie,
et qu'elle ne s'applique pas plus à beaucoup de « màrchen »
proprement dits, à fortiori aux épopées héroïques, qu'elle ne
s'applique aux anneaux de Saturne ou à la théorie atomique.
Si je voulais imiter M. Zimmer, je ne manquerais pas ici de
lui décocher une longue dissertation sur l'état actuel des études
folk-loristiques, et notamment sur les travaux et les résultats
de feu Mannhardt et de MM. Maclennan, Tylor, Lang,
Gomme et Frazer. Citons un autre exemple frappant du savoir
de M. Zimmer dans cet ordre d'études. Il me demande pour-
quoi je n'ai pas recherché les traces de la légende arthurienne
chez les Bretons, et il ajoute : « Dasjenige was von Luzel, Se-
billot u. A. von wirklich volkstûmlicher bretonischer Literatur
gesammelt und verôffentlicht ist, ûbertrifftan Umfang in jeder
Hinsicht Campbell's Popular Taies und Kennedy's Legendary
Fictions ». Cela doit signifier que la tradition orale des
192 Alfred Nutt,
Bretons est plus importante que celle des Gaëls. Or il n'en
est rien. M. Zimmer ne sait-il donc pas que Campbell a publié
le « Leab. na Feinne » aussi bien que les « Popular Taies », et
que ces deux publications ne représentent pas la trentième
partie de ses collections? Ne connaît-il pas d'après le Scottish
Celtic Review et le Celtic Review les grandes collections de
M. Campbell de Tirée, de M. A. Carmichael, de M. K. Mac-
kenzie ? Ignore-t-il la collection de M. Mac Innés ? Ne sait-il
pas que Kennedy a publié deux autres volumes de folk-lore en
outre des « Legendary Fictions » ? Ne connaît-il pas la collection
de M. Douglas Hyde (dont je viens d'éditer un échantillon
seulement)? Le livre de M. Curtin lui est-il resté inconnu?
N'a-t-il jamais entendu parler des collections de M. Larminie
et de M. David Fitzgerald ? Je parle en pleine connaissance
de tout ce qui a été publié et de la plupart des collections
manuscrites du folk-lore celtique, soit dans les Iles-Britanniques,
soit en Bretagne, et je n'hésite pas à affirmer que l'étendue,
la valeur scientifique, l'importance enfin des traditions gaéhques
dépassent celles des Bretons dans la proportion de 20 à i .
Je pourrais aussi me contenter d'opposer à M. Zimmer les
opinions de M. Golther, savant fort versé dans ces questions.
Le conte de Peredur « ist ôfters in den mârchenhaften Ton
verfallen » (p. 186), l'essai de l'épée dans Peredur « ist ein
weit verbreiteter Màrchenzug » (p. 189), l'histoire du fils
de la veuve qui venge son père « ist eine weitverbreitete
Mârchenerzâhlung » (p. 205), « die volkstûmliche Sage und
die Marchenzùge sind wie eine ewig fliessende Quelle ; gewiss
ist ein grosser Theil der Kunstliteratur der mittelalterlichen
Kulturvôlker daraus hervorgegangen » (p. 205), Chrestien a
façonné son poème « aus umlaufenden volkstûmHchen Sagen-
elementen » (p. 21 6). Voilà ce que je lis chez M. Golther.
Je ne demande pas autre chose que ces vérités soient recon-
nues et appliquées. Il a donc existé des contes populaires avant
les romans de chevalerie, ils ont même influencé ces derniers.
Que sont-ils devenus, ces contes, ont-ils disparu de la terre ?
ne faut-il pas plutôt au contraire leur rattacher les contes que
l'on recueille actuellement ?
Eh bien, voilà toute l'étendue de mon crime. Sachant que
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 193
les récits romantiques du moyen âge, de même que ceux de
l'antiquité classique et de l'Orient, fourmillent de thèmes de
contes populaires, il ne m'est jamais venu à l'esprit que l'on
pouvait me chicaner sur l'emploi de ces derniers comme élé-
ments de comparaison. Qu'il faille y mettre de la critique,
beaucoup de critique, plus de critique peut-être que dans n'im-
porte quel autre genre de recherches .historiques, j'en con-
viens et j'ai toujours essayé de m'en souvenir. Mais quant au
principe, M. Zimmer ne peut le contester que parce qu'il
ignore l'a b c de ces études, et M. Golther ne peut pas le con-
tester sans se mettre en contradiction ouverte avec lui-même.
Du reste, M. Golther précise; c'est heureux pour moi, car cela
me permet de montrer bien clairement de quel côté est la
vérité. En effet, d'après M. Golther (Z. v. L. 425), j'ai le tort
de me servir de « nur ganz junge Volkssagen und Mârchen,
welche zum Theil halbliterarischer Entstehung und fremden
Ursprunges fur die Zeit der Artusgedichte iiberhaupt gar nicht
in Betracht kommen kônnen » . Voyons :
Ainsi que je l'ai déjà dit ^ j'ai cru démêler deux thèmes de
contes populaires dans le roman inachevé de Chrestien. L'un
de ces thèmes est celui dont j'ai déjà fait mention sous le nom
d'« Aryan Expulsion and Return formula ». Il correspond au
récit des « enfances » de Perceval. Je l'ai déjà dit, ce thème
a été incorporé dans la légende héroïque de Finn au plus tard
à la fin du x^ siècle, puisque, profondément altéré, il figure
sous une forme pseudo-historique dans un ms. de la fin du
xi^ siècle copié sur un autre ms. du commencement de ce
siècle. Ce thème figure aussi dans la légende héroïque de Cû-
chulain, c'est-à-dire qu'il remonte certainement au viii^ siècle.
M. Zimmer le constate lui-même (supra p. 185), mais il
oublie de dire que cette constatation est de moi et que je l'ai
faite il y a neuf ans.
Presque partout où se retrouve ce thème, il est étroitement
lié à un autre dont le sujet est le combat du héros contre des
monstres et la délivrance par lui de l'héroïne exposée à un
grand péril. Ainsi Persée tue le monstre et délivre Andro-
I . Supra p. 184.
194 Alfred Nutt.
mède, ainsi Siegfried tue Fafnir et délivre Brunhild. Il en est
de même chez les Celtes. Cûchulain dans un récit dont on
ne peut, il est vrai, suivre la tradition diplomatique au delà
du xii^ siècle, tue les Fomors et délivre la fille de Ruad. Ces
deux thèmes sont encore de nos jours très répandus parmi
les paysans gaéliques, soit de l'Irlande, soit de l'Ecosse; je
connais, tant imprimées que manuscrites, plus d'une tren-
taine de variantes, dont au moins une douzaine se rattachent
étroitement à la légende de Finn et racontent cette même his-
toire dont nous avons une version populaire du xv= siècle et
une version pseudo-historique du x= siècle. J'ai fait usage de
ces variantes orales, mais peut-on prétendre que ce sont là
de « ganz junge Mârchen und Volkssagen »? Il m'a semblé
aussi que, puisque les « enfances » de Perceval sont mani-
festement une variante d'un de ces thèmes, il était à la fois
plus conforme au simple bon sens et plus strictement scienti-
fique de rattacher cette variante (que Chrétien n'a pas pu in-
venter, qu'il a dû trouver quelque part) aux autres versions
celtiques.
Le second thème que j'ai cru démêler dans le conte du
Graal est celui du héros qui entreprend une vengeance à l'ins-
tigation et avec l'aide d'un être qui en bénéficie, puisque seul
l'accomplissement de cette vengeance peut le délivrer, lui,
d'un enchantement. Ce thème ne peut être démêlé dans le
roman français que lorsqu'on confronte celui-ci avec le conte
gallois de Peredur qui, lui, le présente sous une forme claire
et logique. Il est vrai que je n'ai pas pu trouver une variante
exacte de ce thème dans l'ancienne littérature irlandaise, en
d'autres mots que je n'ai pas pu le suivre au delà de Peredur.
Mais j'ai trouvé un exemple d'une des deux données de ce
thème — la quête accomplie avec l'aide d'un être qui en béné-
ficie — dans un des plus anciens monuments que nous ayons
de la littérature irlandaise, c'est-à-dire dans le glossaire de
Cormac. J'ai étudié cet exemple très remarquable à tous les
points de vue (voy. Taies, 467-468) et je renvoie à cette
étude. Il faut remarquer que les variantes modernes de ce
thème (à l'exception de l'Amadan Mor dont je parlerai tout à
l'heure) n'ont rien qui rappelle la forme sous laquelle il se pré-
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 195
sente dans Peredur. Encore une fois n'est-il pas plus scienti-
fique de rattacher Peredur à la filière traditionnelle qui va du
viii^ siècle (conte de Cormac) à nos jours, que d'en faire la
source de toutes les versions, quelque diverses qu'elles soient,
recueillies postérieurement ?
Un autre thème de conte populaire qui entre très certai-
nement dans le Conte du Graal et que les divers auteurs de
ce vaste poème n'ont certainement pas pu inventer, car il ne
répond à rien dans les croyances courantes du xii^ siècle, est
celui de la visite du héros au pays de « l'autre monde ». J'ai
essayé de montrer (Grail, ch. vu) que la manière dont ce
thème est présenté dans le conte du Graal, tant dans son en-
semble que dans ses détails, ne peut s'expliquer qu'en la com-
parant à la tradition celtique. Quels sont les « nur ganz
junge Mârchen etc. » dont je me suis servi comme termes
de comparaison? J'ai cité (p. 184) une tradition sur les
Tuatha de Danann, rapportée par Keating qui écrivait au
xvii^ siècle et qui a suivi des sources plus anciennes dont
beaucoup sont perdues. J'ai cité (p. 185) la bataille de Magh
Rath, roman pseudo-historique du xii" siècle, et j'ai renvoyé
à des contes du cycle Ultonien (c'est-à-dire du viii^-x'' siècle) ;
j'ai cité le Mabinogi de Branwen, qui d'après M. Golther lui-
même (p. 197, note) est antérieur au Conte du Graal ; j'ai
cité le conte gaélique de Manus, au sujet duquel je renvoie
à mon étude, Arg. Taies, pp. 483-84. Je dirai seulement ici
qu'il me paraît très improbable que ce conte moderne, qui
présente de fortes analogies avec le conte du Graal, dérive
de ce dernier. Je dirai aussi que le conte de Manus est tout à
fait distinct de la ballade de Manus, qui appartient en effet à
un stage assez récent du cycle de Finn ; il faut donc se garder
de rapporter à l'une des constatations faites sur l'autre. J'ai
cité (p. 193) la visite de Cormac mac Art au royaume de
Manannan mac Lir. Ce récit ne nous est parvenu que sous
une forme très récente, mais un récit de ce genre était connu
au x^ siècle, puisque le titre en a été conservé dans la grande
énumération du Livre de Leinster. Du reste, le conte actuel a
beaucoup de rapports avec d'autres variantes de la visite au
pays de l'autre monde, notamment avec l'histoire de Bran
1 96 Alfred Nutt.
mac Febail, histoire qui se trouve dans le Leabhar na h'Uidhre
et qui remonte certainement à l'époque pré-chrétienne de
l'Irlande. N'cst-il donc pas plus naturel de rattacher le conte
de Cormac qui nous est parvenu au conte perdu du x^ siècle
que d'en faire un dérivé du Conte du Graal ? En tout cas,
que l'on dise franchement si l'on préconise ou non cette
dernière théorie. Dans le cas affirmatif, je me fais fort d'en
démontrer le néant. J'ai cité aussi (p. 202) plusieurs variantes
d'un thème qui figure la visite d'un héros dans le pays des
ombres où il est exposé soit à des dangers, soit à des humi-
hations. La plus ancienne remonte au xi*" siècle au moins,
puisqu'elle se trouve dans le Livre de Leinster. C'est le poème
qui a été traduit ici-même par M. Whitley Stokes (VII,
p. 289). Il s'y trouve le trait bien connu de la disparition des
puissances ennemies (contre lesquelles lutte le héros) au lever
du soleil, trait que j'ai noté plusieurs fois, sous une forme un
peu différente, dans le Conte du Graal. M. Zimmer me citera
peut-être l'Alwismal, et prétendra que ce trait est emprunté
aux traditions Scandinaves. Je n'en crois rien. J'ai discuté cet
incident (p. 202) et je ne vois absolument rien qui en justifie
l'attribution aux Teutons plutôt qu'aux Celtes, aux Celtes
plutôt qu'aux Teutons. Une autre variante citée par moi est
beaucoup plus récente et peut bien, sous sa forme actuelle, ne
pas remonter au delà du xvii'' siècle ; c'est le texte bien connu
« les illusions de Conan dans la maison de Ceash ». Il présente
des analogies frappantes avec la visite de Thor à Utgarth
Loki, telle qu'elle est racontée dans l'Edda de Snorri. Eh
bien, j'ai signalé cette analogie et j'ai fait des réserves expresses
au sujet de ce texte (p. 201). J'ai aussi cité une version re-
cueillie dans la tradition orale (imprimée ici même par feu
Campbell, I, p. 154) et j'ai constaté que cette version, toute
moderne qu'elle est dans un sens, se rattache non pas au
texte en prose du xvii'^ siècle, mais au poème du xi^ siècle.
Enfin j'ai cité des contes modernes qui offraient un parallèle
à la visite de Perceval au château des Pucelles ; mais cet épi-
sode remonte à une très haute antiquité en Irlande, puisqu'il
se trouve dans le voyage de Maelduin (voyez la traduction de
M. Stokes, supra Tome IX, et ma note, X. 34) qui d'après la
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 197
belle démonstration de M. Zimmer lui-même doit remonter aux
viii^-ix^ siècles. Or, dans le voyage de Maelduin, il se trouve
déjà dénaturé dans un sens chrétien et il est moins archaïque
que dans les contes recueillis en Ecosse il y a une trentaine
d'années. Je ne puis poursuivre cette démonstration en détail,
aussi me contenterai-je d'une simple statistique. J'ai fait entre
le Conte du Graal et la tradition gaélique environ 28 com-
paraisons dont 10 sont empruntées à des textes qui remontent
au delà du xi'' siècle, i à un texte du xii*" siècle, i à un texte
du xv^ siècle, 3 à des textes des xvi^-xvii'' siècles, et le reste à
des contes recueillis dans la tradition orale. Mais la plupart de
ces derniers, ainsi que je viens de le dire, se rattachent étroi-
tement aux anciens textes.
Les faits que je viens de citer se trouvent consignés soit
dans mes travaux de 1881-82, travaux auxquels je renvoie
fréquemment dans le Grail, soit dans le Grail lui-même,
où j'ai consacré deux pages à répondre d'avance aux objections
de M. Zimmer (p. 158-59), soit, développés plus amplement,
dans Arg. Talcs. Le lecteur pourra donc apprécier le bien fondé
et, je regrette d'être obligé d'employer ce mot, la loyauté de la
critique qu'on m'a faite « de m'être servi exclusivement de
textes tout récents, d'une origine à demi-littéraire et étran-
gère ».
M. Zimmer s'en tient presque exclusivement à des critiques
générales de ma méthode, formulées de telle façon que celui
qui ne connaîtrait pas mon travail en aurait l'idée la plus
fausse ; aussi m'a-t-il bien fallu esquisser à grands traits la
démonstration que j'ai développée en détail dans mon livre.
J'arrive maintenant aux objections de détail. Elle se réduisent
à trois :
(i) P. 508-09. J'ai tort de dire que l'épisode de la sorcière,
chez Gerbert, est puisé dans la tradition celtique.
(2) J'ai tort de faire usage du poème gaélique l'Amadan
Mor, dont le plus ancien texte se trouve dans un ms. qui
contient aussi une traduction irlandaise d'un roman arthurien.
Donc, ajoute M. Zimmer, « sapienti sat » (p. 510).
(3) P. 518-15. J'ai tort de dire que le conte gallois de
Peredur est un ramassis d'incidents qui n'ont de lien que la
Rtvuc Celtique, XII. 14
198 Alfred Nutt.
personnalité du héros. Au contraire, dans Pcredur, « die Art
der Bearbcitung ist vollkommen dicsclbe » que pour le Che-
valier au Lion ou Geraint, et il n'existe pas une seule trace de
l'activité que j'attribue à Tauteur de Peredur.
Quant au premier point, je pourrais me contenter d'opposer
à l'assertion de M. Zimmer celle de M. Golther. En effet, ce
dernier, tout en contestant le bien fondé des déductions que
j'avais tirées de ce fait, reconnaît (p. 197, note) « dass die
bei Gerbert verwendete Episode, deren Unursprûnglichkeit
leicht einzsusehen ist, an letzter Stelle auf kymrische Sage zu-
rûckgeht ». Mais ce serait un procédé peu courtois vis-à-vis de
M. Zimmer. Du reste, il est bien entendu, M. Zimmer le crie
sur tous les tons, que je suis un parfait ignorant en tout ce
qui touche à l'histoire littéraire du moyen âge. Voici une
occasion de m'instruire, je m'assieds humblement aux pieds
de ce Gamaliel et je recueille avec empressement la précieuse
doctrine que je vais exposer.
Afin qu'on soit à même d'en goûter toute la saveur et
toute — l'originalité — il me faut dire quelques mots sur
cet épisode. Il se trouve chez Gerbert (Potvin, t. VI, p. 181-84.
Grail, p. 165-66) : Perceval rencontre 4 chevaliers qui trans-
portent leur père, cruellement blessé, il apprend que c'est son
oncle, et qu'il lutte contre des ennemis qu'il tue le jour, mais
qui sont ressuscites la nuit par une hideuse vieille au moyen
d'un philtre dont elle leur frotte la bouche. Elle est l'émissaire
du roi de la « Gaste Chité » . Elle reconnaît son vainqueur
dans Perceval, qui s'empare d'un peu de baume et ainsi tue
les ressuscites et se guérit de ses blessures. Le Sir Perceval du
ms. Thornton a le même incident, mais dénaturé. Le héros
rencontre son oncle et ses cousins (il y a neuf fils, 3X3) qui
ont peur de lui, le prenant pour le ChevaUer Rouge, dont il
porte les armes. Mais Perceval a déjà tué et le Chevalier
Rouge et la mère de ce dernier, la vieille sorcière. J'ai cité
des variantes de ce thème empruntées à la tradition orale
gaélique — eh bien, celles-ci ne s'accordent pas avec le poème
anglais du xv^ siècle, mais avec le roman français du xiii* siècle.
Il me semble que cela donne à réfléchir. Mais c'était la des-
cription de la hideuse vieille qui m'avait le plus frappé chez
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 199
Gerbert, description qui répond étroitement à celle qu'en donne
le paysan gaélique d'aujourd'hui. Il m'a semblé que ces faits
justifiaient la conclusion que, chez Gerbert, cet épisode qui,
ainsi que M. Golther l'a bien remarqué, n'est manifestement
pas de son invention, remontait à un conte populaire celtique.
Que dit M. Zimmer ? Il cite une variante gaélique de cet épi-
sode, beaucoup plus ancienne, quant à la date de sa trans-
cription, que celle dont j'avais fait usage; elle est du commen-
cement du xvii^ siècle. Là, la hideuse vieille se trouve dans
l'armée de Lochlann contre laquelle lutte Finn. Il continue
« Dass dièse nordgemanische caillech die nordgermanische
Hilde in irischer Auffassung ist, kann fûgUch nicht in Zweifel
gezogen werden » . Ainsi la parenté entre Gerbert, le poème
gaéUque du xvii^ siècle, et le conte gaélique d'aujourd'hui^
provient de ce que ce sont trois emprunts faits à la « nordger-
manische Hildesage », laquelle a dû exister au xii^ siècle,
puisque Gerbert écrivait au xiii^. Voyons les faits-.
Les deux plus anciennes versions que nous ayons de la « Hil-
desage » se trouvent dans l'Edda de Snorri et dans l'Historia
danica de Saxo Grammaticus. Chez Snorri, Hilde est la fille de
Hogne, enlevée par Hedin, poursuivie par son père qui atteint
les fuyards. La lutte s'engage. Elle durera jusqu'au dernier
jour, parce que chaque nuit Hilde réveille tous les morts. Saxo
raconte à peu près la même histoire. Hilde voit combattre son
mari et son frère, et elle réveille les morts au moyen de ses
chants magiques. Voilà les deux seules versions de la Hildesage
dont on puisse dire avec raison qu'elles soient plus anciennes
que le roman de Gerbert. Or, je me demande quel rapport
il y a entre la hideuse vieille de Gerbert, l'ennemie du héros,
qui fait la guerre à son oncle et qui ressuscite seulement ses
1 . M. Zimmer ne parle pas du Sir Perceval. Evidemment il ignorait que
l'incident s'y trouvait. Pourtant je l'avais bien constaté dans mon ouvrage
dont son article a la prétention d'être un compte rendu. Je dis: il ne le sa-
vait pas, car il ne peut certainement pas l'avoir ignoré de parti pris parce
que ce fait démolirait sa critique de fond en comble.
2 . Dans ce qui suit je renvoie à l'excellente édition de Gudrun par M. B.
Symons, Halle, 1885. On y trouvera une étude courte, mais suffisante, du
développement de la légende. Quant à ses rapports avec la mythologie
germanique, je renvoie à mon étude sur Branwen, Folk-Lore Record, 1882.
l
200 Alfred Nutî.
adversaires, et Hilde, « femme si belle qu'on ne trouve pas
sa pareille sur la terre » (Kudrun, st. 211), l'amante du héros,
qui ressuscite également et les guerriers de celui-ci et ceux de
son père. Si Gerbert a connu la Hildesage, comme le prétend
M. Zimmer, comment cette transformation s'est-elle faite ?
M. Zimmer devrait bien nous le dire. Mais comment aussi
l'éminent professeur de Greifswald, ce connaisseur si appro-
fondi de la littérature romantique, est-il arrivé à ces con-
clusions ? Très simplement ; il a pris une ballade courante
aux îles Faroë dans le xvii^ siècle, où la tradition est tellement
altérée que Hilde ne s'appelle plus Hilde, mais Gudrun \ et où
en effet elle est décrite sous des traits qui rappellent la
« Vieille » de Gerbert, et il a argué de cette version récente
et dénaturée, au lieu de se rapporter à la véritable « nordgerma-
nische Hildesage » du xii^ siècle. En outre, d'après M. Sy-
mons, le seul incident (la résurrection des morts) qui soit
commun à la Hildesage et au récit de Gerbert n'appartient
pas originellement au premier ; il manque en effet à la légende
de Walther et Hildegonde, et il aurait été ajouté après que
le mythe germanique eut pénétré aux pays Scandinaves. Je ne
puis m' associer à ces conclusions de M. Symons, mais qui ne
voit que, si elles sont vraies, elles enlèvent jusqu'à la pauvre
feuille dont la théorie de M. Zimmer voile sa nudité? En
tout cas, M. Zimmer aurait certainement dû en tenir compte.
Il convient de noter que deux des données dont se com-
pose la Hildesage de Snorri se trouvent dans la littérature
celtique. C'est d'abord le combat se prolongeant à l'infini
pour l'héroïne : pour Kreiddylad se battent et se battront
chaque premier jour de mai, jusqu'au jour du jugement,
Gwythyr, fils de Greidiawl et Gwynn, fils de Nudd (Kulhwch,
éd. Loth, p. 224). Or, le conte de Kulhwch, tel que nous l'avons,
est antérieur à toute influence française (voir ce qu'en dit
I . C'est-à-dire que le trait caractéristique de la mère a été reporté sur la
fille. Peut être aussi cette version a-t-elle été influencée par la légende de
Kriemhild-Gudrun. En effet, la. Hvens'che Chronik du commencement du
xvii<= siècle, qui dénature l'histoire des Nibelung aussi fortement que la
ballade des iles Faroë dénature celle de Hilde, représente Kriemhild-Gudrun
sous des traits défavorables. Voir Branwen, p. 22.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 201
M. Zimmer, p. 523). C'est ensuite la résurrection des guer-
riers tués. M. Symons pense aux einherjar de la mythologie
Scandinave (Kudrun, p. 50). Toutefois il faut remarquer que
les einherjar ne sont pas censés renaître dans cette vie. Or,
cet incident se trouve dans le Mabinogi de Branwen^ dont
M. Golther dérive l'épisode de Gerbert (p. 197, note) et que
M. Zimmer place au nombre des récits gallois qui corres-
pondent pour la forme aux plus anciens récits irlandais (G.
G. A. p. 808), ce qui vient à l'appui de l'attribution que
j'avais faite de ce récit aux x^-xi^ siècles. On peut aussi com-
parer la légende sur les Pietés telle qu'on la trouve dans les
additions au Nennius irlandais(éd. de Todd, p; 125), additions
qui sont probablement du xi^ siècle. Les Pietés blessés doivent
se baigner dans du lait frais, et ils se relèvent sains et saufs.
Voilà donc les ressemblances entre la Hildesage et la tradition
celtique du x^-xii= siècle. Je ne crois pas que l'on puisse les
mettre sur le compte d'emprunts faits par les Celtes aux Scan-
dinaves. Voyons maintenant les ressemblances beaucoup plus
grandes entre le récit de Gerbert et celui de Sir Perceval et
l'ancienne tradition celtique. J'ai déjà parlé de la résurrection
des morts ; il est évident que la lutte du héros contre la vieille
sorcière, mère de son ennemi (Sir Perceval), a au moins
autant d'importance dans ce récit que la résurrection. Or,
nous retrouvons cet incident dans la forme la plus ancienne
du Tochmarc Emere, texte publié et traduit par M. Kuno
Meyer, ici même (X, 4). Il est à noter que, tandis que cette
rédaction que M. Meyer assigne au viii^ siècle ne donne qu'un
fils à l'adversaire deCùchulain, lavulgate lui en donne 3 (Arch.
Review, I, p. 302). Il me semble que la vulgate, quoique
d'une rédaction postérieure, a gardé un trait primitif. Notons
-aussi qu'un des premiers exploits de Cûchulain est son
I . Comme dans mon étude sur Branwen j'ai indiqué que ce conte a très
probablement été influencé et par des récits du cycle Nibelung et par des
récits du cycle Hilde-Gudrun, ce qui montre inter alia que je n'ai aucun
parti pris contre l'influence allemande quand elle est bien démontrée, je
tiens à dire ici que je ne crois pas que l'idée de la résurrection de guerriers
tués fût inconnue aux Celtes avant qu'ils eussent entendu des récits alle-
mands, comme le veut M. Zimmer (509, note).
202 Alfred Nutt.
combat contre les 3 Mac Nechtain. O'Curry dans son analyse
(M. C. II, 366) parle d'une mère de ces trois personnages;
l'analyse de M. Zimmer (Z. v. S., 1887, p. 448) n'en fait
pas mention. Si O'Curry a raison, je crois que voilà une
autre variante du même incident.
Résumons. La Hildesage ne peut être l'origine de l'épisode
chez Gerbert, a fortiori de celui de Sir Perceval ; il est très
douteux qu'elle ait influencé le Cath Finntragha, comme le veut
M. Zimmer (p. 509, note). Pour appuyer une conclusion
fausse en tous points, M. Zimmer se prévaut d"un texte récent
et corrompu qui a bien pu, lui, être influencé par la tradition
celtique.
Ajoutons que la plupart des faits précités se trouvent dans
mon étude sur Branwen. Si M. Zimmer s'était reporté au
travail déjà ancien de l'homme qu'il tançait si superbement de
l'ignorance la plus grossière, il se serait épargné l'incroyable
bévue que j'ai dû exposer. J'emprunte à M. Zimmer, en y
changeant un mot, une phrase qui donne bien la moralité de
cette histoire : « Das Beispiel ist instructiv, aber in einem
anderem Sinne als Zimmer meint ».
M. Zimmer a parfaitement raison dans une partie de ce
qu'il me reproche au sujet de l'Amaadan Mor. J'aurais dû re-
marquer qu'O'Donovan, en parlant du texte du Ms. H. 2. 6
l'avait ainsi qualifié: 38 pages of pure Irish prose, supposed
to be a translation from Welsh ; astory in which king Arthur's
knights are introduced and necromancers ». Du reste, comme
cela arrive souvent, j'ai retrouvé ce passage quand il était trop
tard et j'en ai pris bonne note pour ma seconde édition, si
jamais celle-ci doit paraître. Mais M. Zimmer se contente de
constater cette erreur. L'indication d'O'Donovan suffit-elle
pour démontrer que j'avais tort en croyant à l'origine pure-
ment irlandaise de l'Amadan Mor ? Voyons les faits. En pre-
mier lieu, le texte de 17 16 (c'est la date du Ms. H. 2.6) est en
prose, tandis que c'est une ballade que j'ai étudiée. Le texte
de 1716 a-t-il été mis en vers dans le courant du xviii^ siècle
en Irlande, a-t-il pénétré en Ecosse dans le courant des der-
nières 150 années ? Sinon, la ballade n'est-elle pas plus an-
cienne que le texte en prose, et dans ce cas le fait que ce
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 205
dernier se trouve accolé dans un manuscrit récent à un texte
qui est certainement d'origine arthurienne (la traduction du
Chevalier au Lion) ne perd-il pas toute sa valeur? Pourquoi
M. Zimmer n'a-t-il éclairci ce point, au lieu de se contenter
d'une constatation qui peut éblouir les ignorants, mais qui,
prise isolément, ne prouve absolument rien contre la thèse que
j'ai soutenue. J'avais espéré pouvoir éclaircir ce point moi-
même, mais des renseignements précis sur le texte de H. 2. 6
me font défaut. Je ne puis donc que communiquer une liste
des textes contenus dans le Ms. H. 2. 6, liste que je dois à
l'obligeance du Rev. T. K. Abbott, bibliothécaire de Trinity
Collège: i. Life of the son of Magnus M" Guire; 2. Life of St
Magog; 3. The enchanted castle (a Fenian romance); 4. His-
tory of the Gilla Duan (Fenian) ; 5 . A satire on the vulgar
by R. Nugent ; 6. Hugh Feardy son of Danan, a story ; 8.
Songs ; 9. The story history ofthe sons ofthe King ofHirroe;
10. The history of the sons ofthe King of Spain; 11. The
little feast of Almain ; 12. The history of the Knight and the
lion; 13. The history of the great fool. On le voit, les
textes rassemblés dans ce Ms. sont évidemment de prove-
nances très diverses. Peut-on dire que le seul fait de se trouver
à côté d'un récit arthurien suffise pour établir la nature arthu-
rienne du n° 13 ? Dans ce cas-là, pourquoi n'en serait-il pas
ainsi du n° 1 1 ? Je me demande du reste si O'Donovan ne s'est
pas trompé et si l'indication précitée ne se rapporte pas au
n° 12 et non pas au n° 13 ? Espérons que les celtistes de Dublin
résoudront ce point intéressant. En tout cas, après avoir relu
de nouveau la ballade de l'Araadan Mor, je me refuse à y
voir une adaptation du roman arthurien. Je puis me tromper,
mais il faut qu'on le démontre. C'est là ce que M. Zimmer
aurait dû faire, c'est là ce qu'il n'a pas ftit.
J'arrive au troisième grief de M. Zimmer, celui de m'être
servi du conte gallois de Peredur pour éclaircir l'origine du conte
du Graal, alors que le premier n'est que le dérivé du second.
M. Zimmer se contente d'assertions à l'appui desquelles il ne
produit pas un seul argument; c'est M. Golther qui se charge
de fournir des preuves, et la doctrine qu'il professe mérite une
discussion sérieuse. Mais auparavant examinons un peu les
204 Alfred Nutt.
assertions de M. Zimmer. J'avais écrit que le conte gallois de
Peredur « est un composé factice d'incidents divers auxquels la
personnalité du héros seule sert de trait d'union, et dont l'au-
teur a évidemment glané les matériaux un peu au hasard ».
A grand renfort d'italiques, M, Zimmer déclare qu'on ne peut
observer chez le conteur gallois aucune trace des procédés que
je lui attribue (p. 514). Voici les faits :
Le conte de Peredur remplit les pages45-iio du fascicule II
de la traduction des Mabinogion de M. Loth. On peut le di-
viser en 25 épisodes ou incidents différents, comme je l'ai fait
dans le Grail (p. 33-37). Je donne en note la concordance de
ces « incidents » avec la pagination de M. Loth^.
La concordance du Peredur et du conte de Graal se trouve
p. 132-33 du Grail. Il suffit de dire ici que les « incidents »
I à 9 et 20 à 22 ont des rapports avec Chrestien, et les inci-
dents 24-25 avec une des continuations de Chrestien. Restent
les incidents 10 et 12 à 19 qui n'ont aucun rapport ou n'ont
qu'un rapport très éloigné avec le roman français. Ils occupent
une vingtaine des 65 pages dont se compose le conte, c'est-à-
dire qu'ils en forment presque le tiers. Ni M. Zimmer ni
M. Golther n'en tiennent aucun compte. Je reparlerai tout à
l'heure de ces incidents ; pour le moment il me suffit de cons-
tater qu'ils sont très disparates.
Aussi M. Golther aurait-il parfaitement raison, les parties
du Peredur qui ont des rapports avec le conte du Graal n'en
seraient-elles qu'une simple traduction abrégée, qu'il serait
néanmoins vrai, littéralement et textuellement vrai, que le
Inc. 14, p. 80-82.
Inc. I), p. 82-86.
Inc. 16, p. 86-90.
Inc. 17, p. 90.
Inc. 18, p. 90-92.
Inc. 19, p. 92-96.
Inc. 20, p. 96-98.
Inc. 21, p. 98-101 .
Inc. 22, p. 101-102.
Inc. 23, p. 102-105.
Inc. 24, p. 106-108.
Inc. 25, p. 108-110.
Inc.
I Loth, p. 46-49
Inc.
2, p. 49-51.
Inc.
5, p. 51-56.
Inc.
4, p. 56.
Inc.
5, p. 56-58.
Inc.
6, p. 58-60.
Inc.
7, p. 60-62.
Inc.
8, p. 62-68.
Inc.
9, p. 68-69.
Inc.
10. p. 69-70.
Inc.
II. p. 70-75.
Inc.
12, p. 75-76.
Inc.
13, p. 76-80.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 205
conte gallois tel que nous l'avons est un composé d'incidents
de provenances diverses. M. Zimmer l'a nié, mais c'est en
ignorant de parti pris le tiers du conte. M. Zimmer ajoute des
réflexions que je ne veux pas lui rendre le mauvais service de
répéter, et qu'il regrette peut-être à cette heure — du moins
je l'espère.
Mais M. Golther a-t-il parfaitement raison ? Il n'expose
nulle part sa thèse d'une façon claire, mais je ne crois pas
aller au delà de sa pensée en la formulant ainsi : Chrestien a le
premier traité le sujet de la quête du Graal et de la lance qui
saigne ; tout ce qui a été écrit depuis relève de son roman
inachevé et a été écrit dans le but de le compléter; à la vérité
il avoue avoir puisé à une source antérieure, mais cette source
est entièrement perdue et n'a eu aucune influence sur les 'autres
écrivains du cycle.
Avant d'aborder l'examen de cette thèse, qu'il me soit
permis de dire deux mots sur les parties du Peredur pour
lesquelles M. Golther n'a su trouver aucun original français.
Il s'agit surtout de deux épisodes : Peredur se fait le champion
des jeunes hommes tués chaque jour par le monstre lacustre
et ressuscites le lendemain à l'aide d'un baume merveilleux.
Il tue le monstre grâce aux conseils d'une dame dite du Mont.
A cet endroit du récit, Peredur passe au miHeu d'une vallée à
travers laquelle coule une rivière, un troupeau de moutons
blancs se trouve d'un côté, un troupeau de moutons noirs de
l'autre ; dès qu'ils traversent la rivière ils changent de couleur.
Or cet incident se trouve (et il ne se trouve nulle part ailleurs
à ma connaissance) dans le voyage de Maelduin, texte irlan-
dais qui, d'après la belle démonstration de M. Zimmer,
remonte aux viii^-ix^ siècles. Quant au reste de l'épisode, sans
vouloir abuser du mot « celtique », il est impossible, me
semble-t-il, de n'y pas reconnaître le tour et le ton des récits
celtiques, soit de l'ancienne épopée irlandaise, soit des contes
populaires d'aujourd'hui. L'autre épisode est celui où Peredur
assiste incognito à un tournoi, il y est vainqueur, l'impératrice
le fait chercher, il ne se rend qu'à la quatrième sommation,
après avoir repoussé les messagers qui voulaient l'amener de
force. L'impératrice se trouve être la dame du Mont, et ils
2o6 Atfred Nuit.
vivent ensemble quatorze ans. M. Golther insiste sur le ton
français de cet épisode, le tournoi, la courtoisie, le service des
dames. Il a raison dans une certaine mesure, et je ne pré-
tends pas que cet épisode soit aussi archaïque que l'autre ; il a
été rédigé au xii^ siècle au plus tôt. Mais le fond de l'épisode
est un thème de conte très répandu. M. Golther prétend-il
que toutes les versions gaéliques dérivent du conte gallois ?
Sinon, n'est-il pas plus simple de voir dans l'épisode du Pe-
redur une variante de ce thème populaire mise au goût du
jour ? Rappelons-nous que dans un récit irlandais qui remonte
certainement au xi'^ siècle Cûchulain lutte incognito contre les
trois Fomors et se dérobe aux recherches ^
Revenons à la thèse de M. Golther. Je reprocherai à ce
savant de n'avoir pas envisagé le problème du Graal en son
entier; autrement il ne lui aurait pas échappé que la solution
qu'il en propose n'explique que certains faits et en laisse
d'autres encore plus inintelligibles que chez M. Birch-Hirsch-
feld ou chez moi. Quelques mots suffiront pour mettre au
fait ceux qui ne connaissent pas de première main le cycle du
Graal. Celui-ci comprend, outre le conte du Graal (environ
60,000 vers) et ses imitations (Wolfram, Heinrich v. d.TûrHn),
plusieurs romans, soit en vers (Robert de Borron), soit en
prose (la Queste del Saint Graal, le Perceval le Gallois, le
Grand Saint Graal), dont l'étendue, pris ensemble, égale celle
du Conte del Graal. Dans cette vaste littérature on distingue
nettement deux parties : 1° l'histoire du Graal en Palestine
et le récit de son transport jusqu'en Grande-Bretagne; 2° le
récit de la quête faite pour le trouver par des chevaHers de la
cour d'Arthur. Je désigne ces deux parties par les noms géné-
riques d'histoire et de quête.
Il est certain que la seconde partie est en réahté la plus an-
I . L'on m'objectera peut-être que ce trait se trouve dans la deuxième ré-
daction du Tochmarc Emere dans laquelle MM. Zimmer et Kuno Mever ont
distingue une influence Scandinave. J'admets parfaitement ce qu'a dit
M. Meyer ici-même (XI, p 414 cl scq.) de l'influence Scandinave, mais je
ne puis" admettre que'toutes les diftcrences qu'il signale entre le texte du
viii"^ et le texte du xr siècle soient des emprunts faits aux Scandinaves. Le
texte qu'a publié M. Mcyer me fait l'efïet d'être très abrégé, et je ne puis
croire qu'il représente la" rédaction orale d'un otlamh du viiie siècle.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal 207
cienne ; il est également hors de doute que le roman inachevé
deChrestien, qui décrit h^ quête seulement, est la plus ancienne
rédaction d'aucun récit du cycle qui nous soit parvenu ; hors
de doute aussi que l'on ne saurait dire d'une façon absolu-
ment certaine si oui ou non Vhistoire a existé avant Chrestien,
ni comment celui-ci aurait achevé son roman. Ce sont là, si je
ne me trompe, les seules certitudes que l'on ait. Aussi toute
solution du problème devra forcément se contenter de n'être
qu'un à peu près. Trois questions se posent : une version de
Vhistoire a-t-elle existé avant Chrestien; les continuateurs de
Chrestien ont-ils eu d'autre source que lui ; en est-il de même
pour le Peredur gallois et le Sir Perceval en vers anglais ?
M. Golther décide la première question négativement.
Chrestien, on le sait, laisse planer un mystère profond sur la
provenance et la nature du Graal et de la lance qui saigne.
Ce mystère a piqué la curiosité d'un continuateur anonyme
qui a eu l'idée de mettre ces objets merveilleux en rapport
avec la Passion de Notre-Seigneur et avec Joseph d'Ari-
mathée. Ensuite, ou peut-être auparavant, Robert de Borron
a développé cette donnée dans son poème bien connu. Les
écrivains plus récents tels que les auteurs du Perceval en
prose et de la Queste del Saint Graal se sont servis et de
Chrestien et de Robert; enfin les derniers continuateurs de
Chrestien, Mennecier et Gerbert, suivent surtout les romans
en prose ^
Il faut comparer cette évolution des romans du Graal avec
celle que j'ai préconisée (Grail, 95) et qui en diffère surtout
en ceci que je n'attribue au poème de Robert aucune influence
sur les romans postérieurs, si ce n'est sur le Grand Saint
Graal. On voit que M. Golther hésite à nous affirmer que
Robert de Borron ait eu le premier l'idée de compléter Chres-
tien. C'est pourtant là un point d'une importance capitale.
L'on s'étonne que M. Golther ne soit pas frappé du fait que
chez Chrestien la lance qui saigne a une importance tout au
moins égale à celle du Graal, et que chez Robert (du moins
I Zeitschrifl fur Vgl. Lit. 419-20.
2o8 Alfred Nutt.
dans le Joseph) il n'en est fait aucune mention ^ Est-ce bien là
le procédé d'un homme qui n'écrit que pour éclaircir les points
mystérieux dans l'œuvre de son prédécesseur? Continuons:
trois hypothèses sont possibles si la théorie de M. Golther est
vraie. Ou le continuateur anonyme a connu Robert, ou celui-
ci a connu le continuateur, ou les deux ont eu l'idée indépen-
damment l'un de l'autre d'imaginer la même fable pour expli-
quer et compléter le roman de Chrestien. Si M, Golther
préconise la première hypothèse, je lui ferai observer que le
récit chez Robert est infiniment plus détaillé que chez le conti-
nuateur et que l'on ne comprend absolument pas pourquoi
celui-ci l'aurait négligé en faveur de la version banale et con-
fuse qu'il nous offre-. D'autre part, si Robert a connu le
continuateur, où a-t-il pris les personnages nouveaux, Brons,
Enygeus, Alain, Petrus, de son poème ? Quant à la troisième
hypothèse, il sera temps de la discuter si jamais elle est posée
sérieusement.
Quelle est ma doctrine à ce sujet? Je croyais, et je crois
encore qu'il a existé avant Chrestien des légendes qui attri-
buaient la conversion de la Grande-Bretagne à Joseph d'Ari-
mathie et qui établissaient un rapport quelconque entre lui et
l'épopée arthurienne. Je suis tenté de croire, et que dès avant
Chrestien ce rapport portait sur le vase mystérieux, et que si
Chrestien avait achevé son œuvre il aurait donné une signifi-
cation chrétienne et à la lance et au Graal. Mais, je le répète,
il est impossible de se prononcer là-dessus. En tout cas, je
crois fermement que Robert aussi bien que les autres écrivains
qui nous ont donné Vhisîoire ont puisé dans une tradition déjà
établie et ne l'ont pas créée de toutes pièces. Du reste, que
l'on relise Chrestien et que l'on dise si l'idée de compléter
son œuvre en la rattachant à l'histoire de Joseph d'Arimathie
est aussi simple que le prétend M. Golther.
Dès le début, on le voit, M. Golther ne se rend pas bien
compte des conséquences de son hypothèse. Quand même
1. C'est, on le sait, une des raisons qui ont porté M. Birch-Hirschfcld à
attribuer à Robert une date plus ancienne que celle de Chrestien.
2. Le texte se trouve à la fin du tome IV du Conte del Graal, édition
Potvin.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 209
aussi Vhistoire dériverait tout entière du roman de Chrestien,
cela ne prouverait en aucune façon que la quête fût l'invention
du poète français. Mais si le contraire est vrai, si Vhistoire est
plus ancienne que Chrestien, à fortiori peut-on dire la même
chose de la quête. Continuons à examiner la théorie de
M. Golther et voyons comment il explique les rapports de
Chrestien et des continuateurs auxquels il prétend donner le
poète champenois comme source unique.
D'après Chrestien, Perceval, après avoir vaincu le cheva-
lier rouge, reçu Tinstruction chevaleresque de Goenemans et
délivré sa cousine Blanchefleur, est arrivé chez le roi pêcheur.
Là on lui fait cadeau d'une épée qui lui 'est destinée et il voit
passer la lance qui saigne, le Graal et le plat d'argent. Il ne
demande pas qui l'on sert avec ces objets, et le lendemain,
lorsqu'il s'en va, il trouve le château désert, et il essuie de
vifs reproches de la part de sa cousine ; elle lui apprend que
s'il avait posé cette question il aurait guéri le roi pêcheur
blessé dans une bataille. Il doit aussi avoir bien soin de l'épée
qui se brisera autrement, mais qui pourra être raccommodée si
on la trempe dans un lac près duquel habite son forgeron,
Trebucet. Plus tard, Perceval essuie de nouveaux reproches
de la part de la demoiselle hideuse % et il se met en quête du
château du roi pêcheur. En même temps Gauvain s'en va à
Montesclaire délivrer une princesse, et Giflet se met à la re-
cherche du Château Orgueilleux. Perceval apprend d'un
ermite, son oncle, que son péché en quittant sa mère lui a
fermé la bouche lorsqu'il est arrivé pour la première fois chez
le roi pêcheur. Puis Chrestien décrit les aventures de Gauvain
dans le Château des Merveilles, et là son poème s'arrête
brusquement.
L'œuvre de Chrestien ne forme que la sixième partie du
Conte del Graal. On s'accorde maintenant à reconnaître
quatre continuations 2 : (i) celle d'un anonyme, vers 10602-
1 . M. Golther a négligé le beau rapprochement qu'a fait M. Kuno Meyer
de la demoiselle hideuse avec Leborcham la ménagère du roi Conchobar
dans l'ancienne épopée irlandaise et que j'ai signalé (Academy, 1889, juin).
Encore un point de contact entre la tradition gaélique et le roman Irançais.
2. Dans mou Grail j'ai suivi M. Birch-Hirschfeld en attribuant les deux
2 10 Alfred Nuit.
2191e (Inc. 1-5 de mon analyse, Grail, p. 15-16). Gauvain
3' achève les aventures du Château des merveilles, et après une
foule d'autres arrive chez le roi pécheur où il subit une aven-
ture à peu près identique à celle de Perceval chez Chrestien.
Il y a toutefois un nouvel incident : on veut lui faire resouder
une épée brisée, il n'y parvient pas.
Il est vrai, comme le veut M. Golther, que le continuateur
aurait pu inventer cet incident nouveau, mais il convient de
faire remarquer que tout cet épisode est d'un ton plus ar-
chaïque que chez Chrestien. Ainsi Gauvain, parce qu'il accom-
plit l'épreuve a moitié, fait refleurir la campagne qui était
devenue déserte à la suite de l'enchantement qui pesait sur le
roi pêcheur. Or Chrestien a lui-même pris soin d'indiquer
quels résultats eussent été produits si Perceval avait posé la
question, et il ne se trouve rien de semblable parmi eux^ Doit-
on attribuer ce trait à l'invention d'un écrivain du xiii« siècle?
Je ne le crois pas.
La seconde continuation, de Gaucher de Dourdan, s'étend
du vers 2 19 17 au vers 34943 (Inc. 6-22 de mon analyse,
Grail, p. 1 6- 19). Perceval y accomplit les aventures du Châ-
teau à l'échiquier, revoit Blanchefleur et la quitte une seconde
fois, visite le Château aux Pucelles et arrive pour la seconde
fois chez le roi pêcheur ; de nouveau il voit la lance qui saigne
et le Graal ; on lui présente aussi l'épée brisée qu'il ressoude,
après avoir cette fois-ci posé la question libératrice.
Je parlerai tout à l'heure de l'épisode du Château à l'échi-
quier. Si l'on s'en tient simplement à ce que Gaucher dit du
roi pêcheur et du Graal, il n'y a là, j'en conviens, rien qu'il ne
puisse avoir inventé. Mais ajoutons que l'incident de l'épée
brisée est escamoté par M. Golther avec une singuhère désin-
volture. Je cite ses paroles : « Nun war das geheimnissvolle
Schwert, welches Perceval nach Chrestien bei seinem Gral-
besuch erhielt, ûber dessen Bedeutung wir aber nichts erfa-
hren, dazu ausersehen eine RoUe zu spielen » (p. 200), mais
premières continuations à Gaucher de Dourdan. Mais j'ai fait des réserves
formelles sur l'homogénéité de cette partie du conte
I . Chrestien, v. 4765-67, cf. aussi Grail, p. 87.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 1 1 1
l'épée brisée du premier continuateur et de Gaucher n'a rien à
faire avec l'épée que reçoit Perceval chez le roi pêcheur lors
de sa première visite (cf. Chrestien, v. 4831, et Gaucher^
34750-51), et je ne comprends pas comment l'incident chez
Chrestien eût pu donner lieu à celui de ses continuateurs. Au
contraire, les paroles de Chrestien sont de nature à suggérer
des aventures d'un tout autre genre ; pourquoi les continua-
teurs ne se seraient-ils pas tenus tout simplement à leur modèle
et auraient-ils dénaturé à plaisir cet incident ?
La troisième continuation, celle de Mennecier, comprend
quelque 10,000 lignes. Le roi pêcheur y raconte avec un
grand luxe de détails (ce que du reste avait déjà fait le pre-
mier continuateur) tout ce qui se rapporte à la lance, au
Graal, aux diverses autres merveilles de son chcâteau, enfin à
l'épée brisée. Son frère (l'oncle de Perceval) a été tué traîtreu-
sement par Partinal dont l'épée se brisa en portant le coup
félon. C'est en maniant les fragments de cette épée que le roi
pêcheur s'est blessé. Après beaucoup d'aventures Perceval
arrive chez Trébucet qui raccommode son épée (celle de Chres-
tien, non pas celle des Continuateurs, cf. Chr., v. 4831, et
Mennecier, v. 41537), revoit Blanchefleur de nouveau, trouve
Partinal, le tue, pend sa tête à son arçon, et après avoir erré
pendant une année, retrouve, par accident, le château duVoi
pêcheur. Celui-ci est immédiatement guéri, on plante la tête
de Partinal sur un pieu tout en haut du château, et après la
mort du roi pêcheur, Perceval lui succède.
Or il y a ici contradiction formelle entre Mennecier et
Chrestien, qui est, d'après M. Golther, son unique source.
Chrestien dit formellement que le roi pêcheur fut blessé en
bataille. Quel motif a pu déterminer à rompre avec son mo-
dèle le copiste ignorant qu'est Mennecier d'après la théorie
de M. Golther (p. 200)? Voilà ce que devrait nous expliquer
celui-ci. Je crois pour ma part que l'épisode de Partinal faisait
partie de la source de Chrestien, que celui-ci avait l'intention
de l'éHminer, qu'à cet effet il a fait plusieurs changements,
notamment dans ce qui se rapporte à l'épée, et que Mennecier
a reproduit la donnée primitive sans se soucier de ce qu'il se
mettait en désaccord avec Chrestien. Considérons bien l'épi-
2 12 Alfred Nutt.
sodé lui-même; cette tête que Ton pend à l'arçon, cette tête
que l'on plante sur un pieu en haut d'un château — sont-ce
là des traits de moeurs françaises du xiii'^ siècle, peut-on les
attribuer à l'invention d'un rimeur français de ce siècle? Ce
sont, au contraire, les mœurs de la plus ancienne épopée irlan-
daise, dont les guerriers sont de véritables chasseurs de têtes,
et dans laquelle les palais royaux présentent l'aspect d'un vil-
lage Dyak ou d'un kraal africain, entourés qu'ils sont de pieux
couronnés de têtes de guerriers ennemis ^
La quatrième interpolation, celle de Gerbert, comprend
quelque 15,000 lignes. Dans ce qu'il rapporte du Graal il ne
se trouve rien, j'en conviens, qui ne pourrait être de son in-
vention. Mais il faut tenir compte des rapports probables de
Gerbert avec le poème français perdu qui a servi de modèle à
Wolfram von Eschenbach, et que chez ce dernier le ton du
récit est souvent plus archaïque que chez Chrestien (cf. Grail,
262), fait qu'on doit attribuer au modèle français; aussi est-
il peu probable que, soit ce dernier, soit Gerbert, dérivent
entièrement de Chrestien comme le veut M. Golther. Ger-
bert contient aussi l'épisode de la sorcière qui, nous l'avons
déjà vu, se rattache en toute probabiHté à l'ancien fond de tra-
ditions celtiques.
Résumons. Cet examen hâtif des romans français qui s'oc-
cupent du Graal n'appuie en aucune façon la théorie d'après
laquelle ils ont leur source unique dans Chrestien. Au con-
traire, cette théorie fourmille- de difficultés ; elle ne peut rendre
compte de la genèse soit de Robert de Borron, soit de la version
de Vhistoire du Graal qui se trouve chez les continuateurs ;
elle n'explique pas les divergences entre Chrestien et ses conti-
nuateurs, et surtout elle rend parfaitement inexplicable le dé-
saccord formel entre Chrestien et Mennecier.
Passons aux rapports du conte gallois et du roman en vers
anglais avec le conte du Graal. Ces deux ouvrages contiennent
des épisodes qui ne sont pas dans Chrestien. Ou bien ils les
I. Cf. Afff. Taies, 413. Il faudrait y ajouter le passage des enfances de
Cûchulain où celui-ci emporte les têtes des 5 Mac Snechtain, les premiers
guerriers qu'il a tués (Manners and Customs, II, 366).
Defniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 2 1 3
ont pris à la source de Chrestien ou bien à ses continuateurs
M. Golther est logique, c'est à cette seconde alternative qu'il
s arrête, et il prouve encore une fois combien la logique est
mauvaise conseillère dans les investigations historiques
Dans le Peredur, le héros, parvenu chez le roi pêcheur, voit
passer devant lui non pas une lance et un « Graal », mais une
lance et une tête coupée dans un plat. Pourquoi une tête ?
Cest que, répond M. Golther, Chrestien ne s'expHque pas
sur la nature et la provenance de son « Graal » ; ce mot a dé-
route le traducteur gallois et il lui a tout bonnement substitué
une tête. Mais quel motif a poussé le conteur gallois à faire
choix du mot tête de préférence à tout autre ? La réponse de
M. Golther est étonnante. Le gallois l'a pris chez Mennecier
Suivons avec attention ce raisonnement. Le mot Graal était
inconnu au traducteur, il n'en devine pas la nature, il n'ap-
proche pas le moins du monde de sa vraie signification, mênie
après avoir lu les trois descriptions longues et détaillées de l'objet
mystérieux qui se trouvent chez les continuateurs. Ce n'est
qu après avoir lu quelque 40,000 lignes que la lumière se
tait dans son esprit: il trouve une tête coupée qui, soit dit en
passant, n a absolument rien à voir avec le Graal lui-même et
il assimile cette tête au Graal, quoiqu'il eût là sous ses yeux
non pas une fois, mais deux et trois fois tout ce qu'il fallait pour
1 eclaircir sur la véritable nature de l'objet qui l'avait intrigué
chez Chrestien. Voilà, on en conviendra, un beau trait et
I on ne peut qu'être reconnaissant au savant qui nous procure
quelques moments de douce gaîté, au milieu d'études aussi
arides que le sont celles sur les romans du Graal.
Sans m'arrêter à une réfutation que je me permets de regarder
comme mutile, je dois pourtant faire remarquer que Mennecier
écrivait vers 1225 et que si le Peredur l'a connu, il ne peut
remonter ■^^ndehàe 1230. Voilà une date bien récente pour
ce conte; MM. Rhys et Evans auront certainement des ré-
serves a faire sur ce sujet. Du reste, à cette date, la Queste del
bamt Graal (qui donne, on le sait, une version détaillée de
Ihtsotre) était très probablement connue dans le Pays de
Galles ; il existe une traduction galloise de ce roman, faite
d après une rédaction plus ancienne qu'aucun des textes
Revue Celtique, XII.
214 Alfred Nutt.
français qui nous soient parvenus. On ne peut guère croire
que l'auteur de Peredur, s'il écrivait aux abords de 1230, ait
ignoré cette traduction ou que, la connaissant, il l'ait négligée.
Le croirait-on ? La théorie que je viens d'exposer charme
tant M. Golther, qu'elle lui sert aussi pour expliquer le Sir
Perceval anglaise Ce petit poème est du xv^ siècle dans sa ré-
daction actuelle. Mais je n'ai pu que me rencontrer avec des
érudits distingués, en y reconnaissant des traits archaïques.
L'auteur, on le sait, laisse absolument de côté tout ce qui,
chez Chrestien, se rapporte au Graal. La faute en est toujours,
d'après M. Golther, aux allures énigmatiques du poète fran-
çais ; dans le doute, le traducteur anglais s'est abstenu. Voilà
une réserve dont on trouverait difficilement un second exemple
chez les écrivains du moyen âge. Mais lui aussi a connu non
seulement Mennecier, auquel, d'après l'indication formelle de
M. Golther, il a emprunté la fin de son roman, mais aussi
Gerbert, auquel, ex hypotbesi, il a dû emprunter, en le déna-
turant étrangement, l'épisode de la vieille sorcière. Lui donc
aussi, il a négligé les indications formelles de ses modèles sur
la nature et la provenance du Graal ; lui qui ex hypotbesi Gol-
//;er/ écrivait vers 1250 au plus tôt (Gerbert est de 1230-1240),
a ignoré l'immense littérature qui existait dès lors sur l'his-
toire du Graal.
Passons à un autre ordre de fiits. Un des épisodes les plus
intéressants de la continuation de Gaucher de Dourdan est
celui du Château à l'échiquier et de la Chasse du cerf blanc. Il
se trouve aussi et dans le Peredur gallois et dans le Perceval
en prose qui nous est parvenu dans deux manuscrits à la
suite du Joseph et du MerHn de Robert de Borron. J'ai étudié
I. En 1881 j'avais dit de l'hypothèse de M. Schulz sur l'origine de ce
poème « that it was probably correct ». C'était là une erreur. En 1888 j'ai
consacré cinq pages à ce poème et l'on y trouvera, je le crois, la théorie la
plus conforme à tous les faits qu'on ait encore exposée à cet égard. M. Gol-
ther (p. 204) cite l'opinion de 1881, mais ne souffle mot de celle de 1888,
qui lui a évidemment échappé. C'est fâcheux pour lui, car j'y signale un
fait qui démontre que le Sir Perceval actuel n'est qu'un abrégé et qu'il a dû
suivre un modèle plus archaïque que le poème de Chrestien. Si M. Golther
l'avait vu, il aurait évidemment évité les erreurs dans lesquelles il est tombé
au sujet de ce récit.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 2 1 5
cet épisode, pp. 139-142 de mon Grail, et voici les résul-
tats auxquels je suis parvenu : le Peredur gallois présente
d'une façon claire et logique tous les éléments d'un thème
de conte populaire qui peut se résumer ainsi : les parents du
héros sont en butte aux attaques d'ennemis surnaturels, un
cousin est tué, un oncle est blessé ; c'est le héros qui doit
être l'instrument de vengeance. Mais auparavant, il lui faut
accomplir des épreuves ; il n'y réussirait jamais s'il n'était
poussé et aidé par un cousin qui, à cet effet, revêt plusieurs
déguisements. Un des éléments de ce thème rappelle, on le
voit, l'histoire qui se trouve chez Mennecier, et en même
temps, c'est une variante de l'épisode de la sorcière qui se
trouve et dans Gerbert et dans le Sir Perceval. Quant à l'autre
élément, celui de l'aide donnée au héros par un personnage,
qui subit des transformations, nous l'avons déjà retrouvé chez
Cormac, c'est-à-dire dans l'Irlande du ix^ siècle (supra, p. 194)
et il est actuellement très répandu parmi les populations gaé-
liques, ainsi que dans toute l'Europe moderne. Notons tou-
tefois que le folk-lore actuel a conservé un trait absent dans
le Peredur ; l'auxiliaire du héros a un intérêt direct à la réus-
site de l'aventure, à ce prix seulement il pourra être délivré
d'un enchantement qui pèse sur lui. Ce trait, qu'on ne peut
pas attribuer à l'invention des paysans d'aujourd'hui, empêche
de considérer le Peredur comme la source des contes actuels.
Du reste, si M. Zimmer ou M. Golther veulent soutenir cette
dernière thèse, qu'ils le disent. Quant au Conte du Graal, on
y trouve, soit chez Chrestien, soit chez Gaucher, presque tous
les éléments du thème précité, mais épars, point combinés de
façon à faire un tout organique comme cela se trouve dans le
Peredur ; de plus, l'élément final manque complètement. C'est
donc le conteur gallois qui l'aurait inventé, qui aurait recueilli
et coordonné une foule de détails pris au hasard, dont per-
sonne avant moi n'a reconnu le vrai caractère, ce qui m'a été
possible, grâce seulement à ma connaissance des contes mo-
dernes ! C'est lui qui aurait façonné un récit dont on trouve
des variantes dans tous les coins de l'Europe !
On ne peut pas dire que cette supposition soit impossible,
mais, à coup sûr, elle est peu probable. Quelle est au contraire
2i6 Alfred Nutî.
ma doctrine ? Je pars d'une donnée certaine, l'assertion for-
melle de Chrestien au sujet d'une source antérieure ; celle-ci
se rattachait d'une façon qu'il est impossible de préciser à des
traditions celtiques, qu'elles fussent gaéliques ou kymriques, on
ne peut le savoir ; elle fut fortement remaniée par Chrestien,
tandis que ses continuateurs, auxquels il manquait sa force
créatrice, la suivirent plus fidèlement. Elle était apparentée
à des récits qu'on peut démêler encore et dans le Peredur
gallois et dans le Sir Perceval anglais, où toutefois l'influence
de Chrestien (mais aucunement celle de ses continuateurs) se
fait sentir, et a produit un bizarre mélange.
M. Golther trouve que c'est là « une hypothèse péniblement
construite, dont l'examen des faits démontre l'entier manque
de fondement ». Je crois avoir exposé les faits avec assez de
détails pour que chacun puisse en juger. Mes lecteurs décide-
ront si mon hypothèse, ou celle de M. Golther, a le plus de
fondement, offre le moins de difficultés, répond le mieux à
tout ce que nous savons et sur l'activité littéraire au moyen
âge et sur les manifestations de l'esprit de tradition à toutes
les époques et dans tous les pays.
Il arrive presque toujours que celui qui pousse une hypo-
thèse à l'extrême, se charge lui-même d'en faire la reductto ad
ahsurdum. C'est le cas de M. Golther. Voici ce que je lis
Z. V. L., p. 425 « Die Triade welche von Bran (Hebron) als
Bekehrer Britanniens spricht (bei Loth, Mab. II, 284, Nutt,
p. 219) dûrfte fûglich wie so vieles andere eher aus den fran-
zôsischen Romanen stammen als zu ihrer Erklârung dienen ».
Ceci mérite un examen. Relevons d'abord une inexactitude: la
triade de M. Loth ne parle pas de Bran (Hebron), comme on
pourrait le croire d'après M. Golther, mais seulement de Bran.
Voici quelques faits qui mettront le lecteur à même d'ap-
précier l'hypothèse de M. Golther. Chez Robert le roi pêcheur,
le premier gardien du Graal, et celui qui l'apporte dans la
Grande-Bretagne, s'appelle ou Hebron (cette forme ou les
formes apparentées de Hebrons ou Hebrunsse trouvent douze
fois) ou Brons (cette forme ou celle de Bron se trouve dix-
sept fois) ; il a pour femme Enygeus (2 fois) ou Enyseus
(2 fois, on trouve aussi la forme Anysgeus), pour fils Alein.
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 217
Ce dernier nom est certainement celtique, celui d'Enygeus
l'est probablement. Dans la tradition galloise, il y a un roi
Bran, auquel on donne l'épithète de « béni », par exemple,
dans le Mabinogi de Branwen (récit dont la rédaction manus-
crite est assez récente, mais dont le fond remonte certainement
au delà de l'épanouissement du roman Arthurien), dans la
triade du xiii^ siècle (Loth, II, p. 217) et dans la triade ré-
cente, seule citée par M. Golther. Cette dernière triade explique
l'épithète; dans les deux autres cas on ne trouve que l'épithète
elle-même, ce qui donne à supposer que la légende qu'elle im-
plique était familière aux Gallois. Il m'a semblé que le roi
Bran le béni, et le Brons du poète français étaient au fond
le même personnage, c'est aussi l'avis de M. Golther. Mais
au lieu de rattacher Brons à la tradition galloise, comme je
l'avais fait, M. Golther fait dériver celle-ci du roman français.
C'est-à-dire que Robert aurait inventé le nom et le personnage
de Brons ou Hebrons, lui aurait donné une femme et un fils,
dont l'un est celtique à coup sûr, et l'autre l'est proba-
blement, ce qui ne laisse pas d'étonner, puisque son Brons est
le beau-frère de Joseph, de sorte que l'on attendrait un nom
biblique ou quasi oriental; un gallois inconnu aurait lu le
poème de Robert, n'en aurait retenu que le nom et le rôle
de Brons ou Hebrons (car des autres détails du récit de
Robert il ne se trouve pas une seule trace dans la littérature
galloise), aurait pris en main le Mabinogi de Branwen (récit
pré-Arthurien) et l'aurait amélioré en ajoutant l'épithète de
« béni » au nom de Bran, partout où il trouvait celui-ci ; il
en aurait agi de même avec la triade du xiii^ siècle, laquelle
se rattache étroitement au Mabinogi; finalement, un autre écri-
vain gallois aurait forgé la triade plus récente à seule fin d'ex-
pliquer ce surnom de « béni^ ». Voilà jusqu'où l'esprit de so-
phisme peut conduire un savant aussi estimable que M. Golther^.
1 . Du reste, cette dernière supposition pourrait être vraie sans que pour
cela il fût nécessaire de rattacher l'épithète « béni » à l'œuvre de Robert.
2. Bien entendu, M. Golther n'a pas fait ce raisonnement, il en aurait
lui-même vu l'absurdité, mais il découle logiquement de sa thèse. Il y a
dans le travail de M. Golther une foule d'autres aperçus qui ont l'air ingé-
nieux au premier abord, mais qui ne soutiennent pas l'examen.
2i8 Alfred Nuit .
Presque chaque page de l'article de M. Golther me don-
nerait matière à de pareilles objections. C'est un travail que
je ne puis entreprendre ici ; du reste je crois qu'il paraîtra
inutile après les échantillons que j'ai donnés. Je désire seu-
lement que le ton dogmatique de M. Golther ne fasse pas
préjuger la question chez ceux qui ne connaissent pas les
textes de première main.
J'ai voulu me défendre contre les critiques de MM. Zimmer
et Golther ; on m'accordera, je l'espère, leur peu de fonde-
ment, et l'on ne trouvera pas, comme l'ont fait ces messieurs,
que j'ai forfait aux règles d'une saine méthode historique, en
me servant des continuateurs de Chrestien, du Peredur gal-
lois et du Sir Perceval anglais pour éclaircir les origines et le
développement de la Quête du St Graal.
Je regrette d'avoir dû entreprendre une longue polémique
contre M. Zimmer, parce qu'elle est inutile ; au fond,
M. Zimmer et moi sommes bien du même avis sur l'épopée
arthurienne. On ne le penserait jamais en lisant ses attaques
intempérantes contre certains côtés de mon travail, aussi me
faut-il citer ses propres paroles :
P. 516. « Ich bin durchaus nicht der Ansicht dass nur die
Namen der PersônHchkeiten und die OrtstafFage den fran-
zôsischen Dichtern durch diekymrisch-bretonischeArthursage
gegeben wird » .
P. 521. « Eine kymrisch-bretonische Arthursage war im
II. und 12. Jarhrhundert vorhanden... Alte keltische Helden-
und Gôttersagen, die uns in Irland in der Cuchulinnsage und
in einzelncn anderen alten Sagentexten in irischer Entwick-
elung erhalten sind, gaben ein Hauptbestandtheil des Ge-
webes ab. Aber ebensowenig wie in Irland die Finnsage
Anspruch erheben kann rein keltisches Sagenmaterial zu
bieten, sondern eine enge Vermischung der alten Sagenele-
mente mit klassischenund nordgermanischen Sagenelementen
aufweist, so wird auch die kymrisch-bretonische Arthursage
des 8-1 1 Jahr. ailes das mit verarbeitet haben was in dem
Ideenkreis der Kymren und Bretonen getreten war und trat. »
Ainsi, M. Zimmer croit que les poètes français ont pris
dans une tradition (laquelle est galloise aussi bien que bre-
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal 2 1 9
tonne) autre chose encore que la simple nomenclature de leurs
personnages et l'emplacement de leurs récits. Je le crois aussi.
M. Zimmer est plus précis que moi, il croit que les poètes
français ont connu une forme surtout, pour ne pas dire
exclusivement, bretonne de cette tradition. Cela se peut, et
j'avoue avoir été très impressionné par les arguments de
M. Zimmer, mais quand même cela serait, il ne serait pas
nécessaire de changer une seule ligne à mon ouvrage. Car,
de l'aveu même de M. Zimmer, il y a des rapports indéniables
entre cette « kymrischbretonische sage » et la tradition gaé-
Hque d'où j'ai tiré la plupart de mes exemples. M. Zimmer
reconnaît aussi qu'une épopée arthurienne a existé aux xi^-
xii'^ siècles, c'est-à-dire avant que les poètes français eussent
commencé à écrire. — Cet aveu me suffirait, mais il va plus
loin ; selon lui, cette épopée se composait dans une grande
mesure des mêmes légendes historiques ou mythiques qui
nous ont donné, sous une forme gaéUque, le cycle de Cûchu-
lain et d'autres anciens récits épiques de Tlrlande. C'est
parfaitement mon opinion, jamais je n'ai prétendu autre chose,
mais jamais je n'ai osé formuler cette opinion aussi nettement
que le fait M. Zimmer. Il proteste, il est vrai, contre l'idée
que cette épopée fût purement celtique, « rein-keltisch ».
Mais à qui en veut-il avec cette protestation ? A coup sûr, ce
ne peut être à moi. Je serais fort ejnbarrassé, comme le serait
du reste M. Zimmer, de trouver quoi que ce soit de « rein-
keltisches », et tous deux nous éprouverions un égal embarras à
déterrer quelque chose de purement teutonique ou purement
hellénique. Ce serait méconnaître les faits les plus élémen-
taires du folk-lore comparé, que de croire qu'aucune race ait
jamais développé une épopée mythique ou héroïque qui lui
fût absolument spéciale. Mais je crois que chaque race arrange
à sa façon des éléments qui sont communs à l'humanité, et je
crois que l'on peut désigner cet arrangement par le nom de
la race. J'ai employé le mot « celtique » dans ce sens, en
opposition à français ou allemand. Si Chrestien a pris un
incident dans un conte ou dans un lai breton, pour moi, il
puise à la tradition celtique, ce qu'il ne fait pas s'il le prend
dans un conte de récente origine orientale, ou dans des tra-
2 20 Alfred Nutt.
ditions normandes qui remontent à l'épopée germanique.
L'origine première de l'incident du conte breton, gallois ou
irlandais est une autre question, et peut, comme toutes les
questions d'origine, être sinon impossible, du moins très dif-
ficile à résoudre. Il m'a semblé que si cet incident se trouvait
à la fois dans la littérature légendaire des Irlandais des vii''-
xi^ siècles et dans la tradition populaire des Gaels d'aujour-
d'hui, et qu'il n'y eût pas de raison sérieuse pour faire dériver
cette dernière des romans français, on pouvait alors lui attri-
buer un caractère celtique, et cela serait vrai dans le sens de
ma thèse quand même cet incident aurait été emprunté par
un Celte (Gael ou Kymro) du vii^ ou viii^ siècle aux tra-
ditions classiques, bibhques ou teutoniques. On le voit, il
n'y a réellement qu'un point de divergence entre M. Zimmer
et moi ; je fais une part beaucoup plus large que lui à la tra-
dition populaire d'aujourd'hui; je crois qu'elle a conservé une
infinité de traits anciens, et quand elle se rencontre avec un
récit littéraire du moyen âge, je ne crois pas qu'elle en soit
nécessairement dérivée. Du reste, je crois pouvoir affirmer
que j'ai étudié à fond tous les côtés de ce problème si com-
plexe et si touff"u de l'origine et de la distribution des tra-
ditions populaires. M. Zimmer paraît peu versé dans ces
questions. Il n'y a donc rien de surprenant à ce que nous soyons
d'avis différent là-dessus, c'est le contraire qui étonnerait.
Jusqu'ici les citations que j'ai faites de M. Zimmer ont
porté sur la question Arthurienne prise dans son ensemble ;
je vais maintenant en donner sur la question plus limitée de
l'origine des poèmes de Chrestien :
G. G. A. N° 20, p. 832. « Die Form in der die Stoffe der
bretonischen Arthursage durch die fr.:nzôsisch redenden breto-
nischen Conteurs nachNordfrankreicb und der Normandie ka-
men, war vornehmlich die Prosaerzahlung und zwar in \venig
kûnstlerischer Anlage mit Vorliebe fiir das rein Stoffliche.
Solchc Prosaerziihlungen lieferten Chrétien das Material, das
er, wohl auch umdichtend und durch eigene Erfindung be-
reichernd seinen dichterischen Ideen dienstbar machte ».
Tout en faisant mes réserves, et sur la nature poétique ou
prosaïque des récits qui servirent de modèles à Chrestien,
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 221
(quoique, je l'avoue, l'argumentation de M. Zimmer me
semble difficile à réfuter), et sur leur provenance purement
bretonne, j'accepte le reste du passage comme tout à fait con-
forme aux résultats de mes propres recherches. Je me suis
exprimé d'une façon aussi décidée que le fait ici M. Zimmer
sur les changements qu'a faits Chrestien à ses modèles
(Grail, p. 146). Je continue à citer: « Dass weniger schôpfer-
ische Naturen als Chrétien weniger selbststandigmit dem Stofî
verfahren ist natûrlich. Es ist daher nicht unmôglich, dass
jûngere Dichter in manchen Abweichungen von Ch. die Er-
zahlungen der Bretonen treuer widerspiegeln als unsere iil-
teste Quelle fur dieselben. Chrétiens Epen ». On le voit, de
même qu'auparavant je n'ai eu qu'à citer M. Golther pour
confondre M. Zimmer (.vw^ra, p. 192), ici c'est M, Zimmer qui,
d'une seule observation pleine de bon sens, démolit l'édifice
si péniblement élevé par M. Golther. Je n'ai pas à exprimer
mon accord avec M. Zimmer, je n'ai qu'à me féliciter de ce
qu'il approuve les idées émises par moi il y a plus de trois ans
et brièvement retracées dans les pages précédentes.
On connaît les premières idées de M. Foerster sur les ro-
mans Arthuriens ; elles sont exposées dans la préface de son
Yvain. Ce récit, de même que ses semblables, ne contient de
celtique que la scène et les noms des personnages, le reste est
l'invention de Chrestien, ou plutôt le renouvellement heureux
d'un sujet oriental connu depuis longtemps, celui de la Ma-
trone d'Ephèse. Le roman Arthurien est au point de vue des
idées, des moeurs et des sentiments (« seinem geistigen Inhalt
nach ») une création française. Comme dans la tragédie clas-
sique du xvii" siècle, c'est l'esprit français qui s'exprime, quoi-
qu'il revête une forme étrangère (Yvain, xxxi).
Pendant les trois ans qui séparent l'Erecde l'Yvain, M. Foer-
ster a fréquenté M. Zimmer ; celui-ci lui a ouvert les trésors
de son érudition, et M. Foerster a dû reconnaître que ses pre-
mières opinions étaient trop absolues. Comme il le dit lui-
même, il a mis de l'eau dans son vin. Les amateurs du vin
pur n'auront pas trop de reproche à lui faire. Il reconnaît
qu'il a existé une épopée Arthurienne celtique, et il en voit
les dernières traces dans les romans en prose (il ne dit pas
2 22 Alfred Nuit.
quels romans, mais ce doivent être le Merlin, le Lancelot, la
Mort Arthur) qui, selon lui, sont les représentants des récits
que les conteurs bretons ont popularisés dans tout le nord de
la France. Cette école de récits (si l'on peut s'exprimer ainsi)
a atteint son apogée avant Chrestien; une convention s'est
ainsi formée, dont le poète champenois s'est servi pour mieux
recommander ses créations à ses contemporains (cf. Erec,
XXVII, xxviii). On le voit, M. Foerster n'admet plus de com-
promis dès qu'il s'agit de Chrestien.
Notons, en passant, que les raisons qui décident M. Foer-
ster à donner cette place d'honneur aux romans en prose
sont bien les mêmes qui ont amené M. Zimmer à ne pas
chercher l'origine des romans Arthuriens dans la Grande, mais
bien plutôt dans la Petite-Bretagne. M. Foerster est frappé des
détails précis et quasi historiques dont fourmillent les romans
en prose, de leurs rapports évidents avec la légende Arthu-
rienne telle qu'on la retrouve dans Gaufrei. M. Zimmer, lui,
distingue deux couches de tradition Arthurienne : i° une
couche armoricaine qui conserve la vraie tradition locale (du
pays des Kymris du Nord), mais qui, désintéressée du senti-
ment historique de la race, a tourné au merveilleux ; 2° une
couche galloise qui a gardé plus vivant le souvenir d'Arthur
comme personnage historique ayant vécu et combattu, mais
qui l'a transporté dans le sud et dans l'ouest de la Grande-
Bretagne, et lui a fait assimiler une foule d'événements his-
toriques plus récents. C'est parce que, selon M. Zimmer, les
romans français ne décèlent rien de cette transformation,
parce qu'Arthur y est un roi de « féerie » , que le savant de Greifs-
wald leur refuse une origine galloise. On le voit, les deux
érudits se contredisent et se complètent à la fois, et, on peut le
dire, il y a du vrai dans l'une et l'autre hypothèse Pour des
raisons déjà exposées, je ne veux point m' attarder ici à ce
qu'il y a aussi de faux. Mais ce qu'il me faut signaler, c'est le
peu de cas que fait M. Foerster des opinions de M. Zimmer,
lorsque celles-ci ne lui plaisent pas. M. Foerster ne laisse pas
de s'en prévaloir lorsqu'il veut écarter mes recherches comme
celles d'un celtomane et d'un songe-creux. Il ne souffle mot
de la profonde divergence qu'il y a entre elles et ses propres
Derniers travjux allemands sur la légende du saint Graal. 223
vues. Le professeur de Greifswald lui est un excellent bâton
pour assommer l'importun qui le gêne, mais il refuse son
aide pour guider ses pas dans les sentiers inconnus et difficiles
de l'archéologie celtique. Après ce court aperçu sur ses pro-
cédés de controverse, je me crois dispensé de commenter en
détail la phrase injurieuse dont il m'honore. Quelles que soient
les erreurs dont j'ai pu me rendre coupable, j'ai toujours
essayé de dégager la vérité avec sincérité et loyauté, j'ai cité
en leur entier les opinions qui étaient opposées aux miennes,
j'ai exposé le plus amplement que j'ai pu tout ce qui était à
l'avantage de mes adversaires et à mon propre désavantage.
Sachant cela, je préfère ne pas avoir à caractériser des procédés
qui diffèrent essentiellement des miens.
Mais il est nécessaire, en vue de la légitime autorité dont
jouit M. Foerster comme romaniste, d'éclairer par un seul
exemple son incompétence comme « celtiste ». Ayant à rendre
compte (Folk-Lore, II) du travail de son élève, M. K. Othmer,
sur les rapports de l'Erec et du Geraint, j'ai dû en critiquer
assez vivement les erreurs dans le domaine de l'histoire et de
la littérature celtiques. Je regrette fort de le dire, le professeur
me paraît dans le même cas que l'élève. On connaît l'histoire
d'Erec (Geraint) ; le prince qui épouse la pauvre fille, qui
oublie dans son amour ses devoirs de chevalier, qui inter-
prète mal les regrets de sa femme et la soumet à de dures
épreuves dont elle sort victorieuse. Voilà l'expression d'idées
françaises, dit M. Foerster. Le point d'honneur chevaleresque,
la tendresse conjugale intime (« innige gattenliebe ») voilà
des choses complètement étrangères aux Celtes, d'origine pu-
rement continentale et française (Erec, xlviii). On est vrai-
ment émerveillé de voir que le pays et l'époque qui ont in-
venté l'amour chevaleresque, c'est-à-dire l'amour en dehors
du mariage, qui ont discuté si l'amour était possible entre
mari et femme, qui ont inscrit l'adultère au code de la société
mondaine, ont eu le monopole de la tendresse conjugale.
Mais M. Foerster ne s'en tient pas là, il n'a pas suffisamment
rabattu le fol orgueil de ces Celtes qui s'imaginaient avoir
quelques notions d'honneur et de vertu. « Si l'on croit en-
core », dit-il (Erec, lui), « à la celticité des trois récits gallois
2 24 Alfred Nutt.
qui se rapportent à Arthuc, que l'on lise les véritables textes
celtiques du Livre Rouge. L'on y verra que le héros parle de
l'héroïne comme d'une « belle génisse qui n'a pas encore été
saillie par le taureau », et l'on cessera d'attribuer des motifs
comme ceux de Tamour conjugal le plus tendre (Erec) aux
Celtes ». Que l'on lise ces textes en effet (on les trouvera
dans le premier volume des Mabinogion de M. Loth), et l'on
n'y verra pas un seul mot de ce que cite M. Foerster. Loin de
là, ces récits gallois rédigés aux x'^-xii^ siècles sont non seule-
ment très chastes de ton, mais témoignent souvent d'une
grande délicatesse et élévation de sentiment. Nulle part même
dans cette charmante littérature française du moyen âge, qui
compte tant de délicieuses descriptions de jeunes filles, y a-t-il
rien de plus charmant que la description d'Olwen (Loth, I,
233-34). Voyez encore la conduite de Pwyll dans le Mabi-
nogi de ce nom, celle de Manawyddan et de Kicva dans le
Mabinogi de Manavv'yddan ; on ne trouvera pas facilement
dans les romans français un idéal d'amitié plus loyal et plus
délicat. Et si l'on compare le roman de Perceval avec le conte
gallois de Peredur, on verra que sur un point le Gallois l'em-
porte infiniment sur le Français. Lorsque Perceval arrive au
château de Blanchefleur, celle-ci vient s'offrir à lui sans faire
guère plus de façons qu'une fille d'auberge interlope (Ch.,
v. 5100-350). Dans le conte gallois, au contraire, ce sont les
frères de Blanchefleur qui la poussent à agir de cette façon,
elle s'y refuse d'abord : « Aller me proposer à lui avant qu'il
ne m'ait fait la cour ! Je ne le saurais pour rien au monde »
(Loth, II, p. 64), dit-elle, et elle ne cède qu'aux menaces.
Peredur, lui, ne se comporte pas comme le Perceval français,
mais comme un « gentleman » moderne, il la rassure et la
renvoie avec courtoisie et respect. Il me semble que le conteur
gallois n'avait pas à recevoir de Chrestien des leçons de déli-
catesse sur les rapports des sexes. Mais d'où vient l'erreur de
M. Foerster, d'où vient la citation dont il fait si grand usage ?
De l'histoire des fils d'Usnech, conte irlandais dont la rédaction
remonte à coup sûr à la fin du x^ siècle et très probable-
ment au vi^ ou vii^ siècle. Quand Noisé voit Derdriu, « elle est
belle », dit-il, « la génisse qui passe près de moi ». « Il faut
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 22 j
de grandes génisses là où sont les taureaux » répliqua-t-elle ^
Voilà certes un parler franc et primitif. Les gens qui parlaient
ainsi ne devaient guère dépasser le niveau des Zoulous ou
des Maoris actuels. C'est précisément le mérite des anciennes
traditions irlandaises de nous révéler une société très archaïque.
Mais l'état social peut être rude sans que pour cela la ten-
dresse conjugale fasse défaut, je n'en veux pour preuve que
l'Iliade ou la Genèse, je n'en veux pour preuve que ce même
conte des fils d'Usnech. Quand Noisé a été tué par trahison,
Deirdre se lamente sur lui :
« Chéri, joli ! séduisante était ta beauté. Bel homme, fleur attrayante !
La cause de ma tristesse est que désormais je n'attends plus le retour du
fils d'Usnech.
Bien-aimé à l'esprit ferme et droit ! Bien-aimé, guerrier noble et mo-
deste ! Après avoir traversé les bois d'Irlande, doux était avec lui le repos
de la nuit.
Bien-aimé à l'œil bleu, amour de sa femme, mais redoutable aux enne-
mis! Après avoir parcouru la forêt, on se retrouvait au noble rendez-vous.
Bien-aimée sa voix de ténor à travers les bois noirs.
Je ne dors plus moitié de la nuit dans mon lit. Mon esprit voyage autour
des foules, mais je ne mange ni ne souris.
Ne brise pas aujourd'hui mon coeur ; j'atteindrai bientôt ma tombe pré-
maturée. La douleur est plus forte que les vagues de la mer, le sais-tu, ô
Conchobar ? 2 «
M. Foerster peut-il citer dans la plus ancienne littérature
française un passage aussi passionné, aussi tendre, aussi « in-
nig » que celui-là ?
Si M. Foerster était tant soit peu au fait de la plus ancienne
littérature celtique, il saurait que tout ce qui se rattache à la
vie conjugale y joue un grand rôle. Rappelons seulement
qu'un des genres dans lesquels étaient divisées les histoires que
devait connaître un ollamh était celui des « tochmarca » ou
épousailles, un autre celui des « aitheda » ou enlèvements, et
1. Je cite d'après la traduction de M. Ponsinet, Rev. des Trad. Pop.,
in, 201-207 M. Ponsinet paraît avoir fait un contresens dans sa traduction.
2. Comme ce poème n'est pas narratif, je pense que M. Zimmer ne
l'annexera pas au profit des Vikings qui, selon lui, ont appris aux Celtes
l'art de raconter en vers.
2 26 Alfred Nuit.
que dans la grande liste des récits du Livre de Leinster qui
comprend en tout 187 titres, 25 appartiennent à ces deux
classes, et il y a au moins une douzaine d'autres que l'on
peut aussi ranger parmi les histoires d'amour. Cette liste, il
faut s'en souvenir, tout en donnant une idée assez juste de
l'état de la littérature traditionnelle en Irlande au début du
xr siècle, ne prétend pas être tout à fait complète. Parmi
les histoires qui y sont citées et qui nous sont parvenues, je
signalerai surtout celles du Tochmarc Emere (trad. par M. Kuno
Meyer, Arch. Review, t. I), du Tochmarc Etain (analysé par
M. Zimmer, Z. v. S., 1887, p. 585 et seq.), de ÏAided Conrui
(cf. Keating, éd. O'AIahony, p. 282) et j'y ajouterai le Serg-
ligé Cojichulainn (trad. par O'Curry, Atlantis i 362 et seq.
ii 96, et analysé par le même M. C. ii, 195-198; ce conte
qui se trouve dans LnH n'est pas mentionné dans la liste du
Livre de Leinster) comme exemples de la large part que fai-
saient les anciens Irlandais aux manifestations de l'amour.
Quant à la position qu'y occupait la femme, on n'a qu'à voir
l'ouverture du Tain bo Cuailgne où Medhbh traite avec son
mari sur un pied d'égalité parfaite, ou le Fled Bricrend où ce
sont en partie les jalousies des femmes des principaux héros
qui déterminent l'action du récit. A moins toutefois que
M. Zimmer ne veuille voir dans ce dernier trait un écho de la
querelle entre Kriemhild et Brunhild. Quand donc M. Foers-
ter récuse l'origine celtique de l'Erec, parce que ce conte
roule sur le thème de l'amour conjugal, il se fourvoie aussi
complètement que lorsque dans l'Yvain il refuse aux Celtes la
conception du point d'honneur chevaleresque (« Ritterehre »).
Il serait difficile, au contraire, de pousser cette dernière con-
ception à des limites plus extravagantes que ne le fait l'ancienne
épopée irlandaise des viii'^-xi^ siècles, et je ne crois pas m'être
trompé en affirmant (Grail, ch. X) que la prédominance de
ce sentiment dans les récits celtiques était une des principales
raisons de leur vogue parmi les hommes du xii^ siècle.
M. Foerster s'appuie surtout sur la longue dissertation
(Zeitschrift fur deutsches Alterthum, 1889, pp. 281-284) qu'a
consacrée M. Zimmer à l'éternel féminin dans l'ancienne litté-
rature irlandaise. M. Zimmer, dont la pudeur s'effarouche aussi
Derniers travaux allemands sur la légende du saint Graal. 227
aisément que celle de la « miss anglaise » traditionnelle, a été
très choqué de la proéminence donnée à cet élément de la vie
par les Irlandais ; aussi s'est-il appliqué à épuiser la chronique
scandaleuse de l'épopée gaéhque à seule fin d'appuyer son dire
« Die Frauengestalten in Heldensage und Légende (der Iren)
tragen, mit wenigen Ausnahmen, einen gemeinen Charakter,
wie es mir in der Art bei meinen Studien nirgends sonst be-
gegnet ist ». M. Zimmer se calomnie à plaisir, ses études
n'ont pas été aussi bornées qu'il veut bien le dire. Aussi faut-
il croire que les réformes de l'empereur d'Allemagne ont eu
un effet rétroactif et que la culture httéraire de l'éminent pro-
fesseur de Greifswald s'est arrêtée dans les environs de Ross-
bach, mettons à la xMessiade de Klopstock. Autrement il ne
lui aurait point échappé que l'on raconte des histoires peu édi-
fiantes sur Aphrodite et sur Hélène, sur Danaé et sur Léda,
sur Médée et sur Rhéa Silvia. Et s'il veut relire Lokasena, il
verra que la chronique scandaleuse de l'Olympe des Germains
n'avait rien à envier à celle des Hellènes ou des Celtes.
M. Zimmer n'a pas vu le point curieux et intéressant de la
question féminine dans l'ancienne littérature gaélique. Je
m'étais pourtant étendu assez longuement là-dessus dans le
ch. IX de mon Grail. L'épopée héroïco-mythique irlandaise
se joue dans un milieu social beaucoup plus primitif que
l'épopée héroïque des Germains, à fortiori que l'épopée franco-
germaine. Le niveau social est aussi archaïque que dans les plus
anciens récits de la mythologie hellénique. Cela fait que l'hé-
roïne irlandaise se distingue bien nettement de l'héroïne des
récits épiques allemands ou français des vii^-xii^ siècles, et
par cela même se recommandait aux hommes des xii^-xiii^ siè-
cles, époque où la condition de la femme, grâce à un en-
semble de faits politiques sociaux et moraux, a subi une évo-
lution très marquée. Quant à la « Gemeinheit » (mot que je
ne saurais rendre en français) spéciale de l'épopée irlandaise, il
faut dire qu'ici, comme cela lui arrive ailleurs, M. Zimmer
voit certains fliits avec une telle intensité que sa vision en est
troublée. Il y a des choses très naïves, très archaïques dans
ces récits, mais on y trouve peu, si je ne me trompe, d'obs-
cène. M. Zimmer cite, il est vrai, l'anecdote bien connue du
2 28 Alfred Nutt.
jugement de Niall Frosach (LL. 273'»), mais c'est là un
exemple de casuistique sexuelle comme il s'en trouve des mil-
liers dans les traités spéciaux de confesseurs ou de médecins-
légistes. On ne juge pas les Français ou les Allemands d'au-
jourd'hui d'après M. Tardieu ou M. Krafft Ebing.
Je me permets donc de considérer que les résultats exposés
dans mes Studies on the Legend of the Holy Grail n'ont pas
été ébranlés jusqu'à présent. La critique de M. Zimmer ne
porte que sur des points tout à fait secondaires ; elle est, en
outre, ou mal renseignée, ou erronée, ou incomplète ; la critique
de M. Golther est entièrement mal venue, ainsi que celle de
M. Foerster, si toutefois on peut appeler critique la simple
répétition des griefs d'autrui qu'on ne s'est pas donné la peine
de comprendre et qu'on a exagérés par cela même. Il est heu-
reux d'espérer que les textes qu'édite M. Foerster soient établis
avec plus de conscience que lorsqu'il s'agit pour lui d'at-
taquer les travaux d'autrui.
Je voudrais aussi espérer que partout on cesse de ne voir dans
les recherches d'autrui sur la matière de Bretagne, de quelque
côté qu'elles viennent, qu'une occasion de déployer son propre
talent de critique. J'estime que dans ces problèmes si touffus
on peut et doit faire usage de la bonne volonté et des capacités
de tous les travailleurs, et pour cela qu'il faut surtout rechercher
et reconnaître ce qu'il y a de nouveau et de fécond chez les
autres. Il me semble qu'une des œuvres dont l'étude des ro-
mans arthuriens profiterait le plus serait la compilation d'un
Onomasticon Arthurianum qui tiendrait compte de l'ensemble
des textes tant manuscrits qu'imprimés. Ce serait là une œuvre
gigantesque, mais qui pourrait être menée à bonne fin si tous les
érudits qui s'occupent de ces études y apportaient un concours
actif. Les travaux de M. Sommer sur Malory qui donne, on
le sait, un abrégé des textes les plus importants du cycle,
pourraient servir de base. Je serais pour ma part heureux de
concourir dans la mesure de mes forces à la réalisation de cette
idée.
Alfred Nutt.
ON THE IRISH TEXT
TOGAIL BRUIDNE DA DERGA
AND CONNECTED STORIES
BY DR. MAX NETTLAU
March 8, 1890.
I. LU. i2pa-bi^.
LU. 129a 1-20, b 5-15 contains a story on Êtâin, daughter
of Ailill and wife of Mider, on Fùamnach and Bresal Etarlâim,
the Mac Ôc, Étâin's imprisonment in a grïanân, lier second
birth by the wife of Étar ofinber Cichmaine in Ulster, Fûam-
nach's death by the Mac Ôc.
LU. 129 b 10-19 gives another version of Fùamnach's (and
Siugmall's) death (by Manannan).
Into tliis account LU. 129a 2i-b4 appears to be inserted :
Étâin's second birth was 1012 years after the first one. She
grows up, with 50 maidens in her company; the bath in the
river, the fairy knight and his poem full of propheticing allu-
sions.
On Fùamnach and Siugmall being burned by Manannan
see Zimmer, pp. 685-9. The words « ocus Midir » instead of
Siugmall are obviously an error, but the whole passage in no
way warrants to me the conclusions drawn from it by Zimmer,
p. 689, namely that this passage supports and proves his
theory of Flann Manistrech being the compiler (redactor) of
Revue Celtique, XII. l6
230 Nettlau.
the LU. texts. By the way, when in LL. 11 b 20, 21 (cf. B.
of Bail. 35 b, 36, 37) « Siugmall » is found altered into « siur
Siugma/U » the existence of tliis degree of relationsliip bet-
ween Fûamnach and Siugmall is not supported by LL. lia
48 : la Siugmall ua soer Midir, translated by Zimmer as
« Siugmall, der Schwager(?) des Midir » (the brother in law
of Midir) : thèse words clearly mean : S., the noble grandson
ofMider; cf. B. of Bail. 203 a 25, 26 : Fuawnach b(en) Mi-
dhir. Oignîa 7 Bn Bruach brec ada iwgen ; LL. 137 a : Ogniad
iwgen Midir maith. Bri Bruach brecc a hi«gen aile; LL.
163 b : ... Sigmall m(a)c ai;7gine [se. of Midir] fail issïd nôi-
thech Ne'nta : Ogniad ai«m amatharsom. iwgenside do Midir
etc. Siugmall was the son of Ognïad, the daughter of Mider
and Fûamnach.
II. LU. I2pb 20-}^.
i) LU. 129b 20-39: Eochaid Airem, king of Ireland;
proposed feast of Tara; refusai ofthe Irish chiefs to corne un-
less the king was married ; messengers sent out for a wife ;
Étâin, daughter of Etair found at Inber Cichmaine and mar-
ried by Eochaid.
2) The same account, partly in a more explicite form oc-
curs in the beginning oïûiq Bruidhen Da Derga text of Ms. Eg.
1782 (printedin Windisch'/m^k Ti^x^^I, pp. 117, 1-120,33).
A comparison of this text with the other Br. Da D. Mss.
{Stowe Ms. 992, Yellow B. of Lecan, two copies — A — B,
Ms. Eg. 92) shows that an ampUfied text o{ LU. 129 b 20-39
(and ofthe text folio wing upon it in LU. as we shall see) has
been interpolated in the Br. Da D. text, also telling the cour-
ting of Étâin, of which then two versions are amalgamated in
Eg., which are separately kept in LU. and the other Br. Da
D. Mss.
Cf. I. Eg. p. (ofWindisch' texts) 117, 1-2 — Stowe Ms. :
Bai ri amrai airegda f(or) Erïnd. Eochaid Fedl(ech) aainw. Eg.
like LU. has Eochaid Airem.
2. Eg. iiy, 2-7 Eochaid' s genealogy.
Togail Bruidne da Derga. 251
3. Eg. 118, 1-119, II — • LU. 129 b 20-39 : the LU ver-
sion of the courting of Étâin.
4. Eg. 119, 11-120, 31 — Stoiue Ms. etc. : the beginning
of the^r. Da D. text, the Br. Da D. version of the courting
of Étâin.
(5. Eg. 120, 31-33 Étâin is brought to Tara; a short pas-
sage inserted to introduce the following interpolation of Ail-
hll's sickbed).
Étâin is the daughter of Etair, Hving at Inber Cichmaine
{LU.); she is the daughter of Etair, ri Eochraide among the
side, born 20 3^ears ago in the sid ; she is wooed by the peo-
ple in the sid, she loves Eochaid from the stories told about
him and cornes to meet him (Br. Da D.)
III. Serclighe Aililla.
LU. i29b-39-i3ob 18.
Eg. 1782, p. 121, 1-128, 12.
Comparing both texts vv^e find but small différences, sho-
wing however their immédiate independence from each other.
Cf. Ailill Anguba, LU. : Ailill Anglonnach no Oenglond(ach)
Eg. (121, 2, 3, 26) ; the name of Ailill's wife, given only in
Eg. (121, 9) ; Ailill and his brother (121, 13-122, 3) only in
Eg. ; Ailill's préparations made to keep himself awake, only
in LU. (126, 28-30). In the Eg. poems w^hich are evidently
young Eochaid Feidlech occurs instead of Eochaid Airem,
like in the Br. Da D. Mss. The promise of Étâin to follow
Mider if told to do so by her hushand (128, 25, 26) is not
mentioned in the Eg. Ms. ; it is difficult to décide whether it
was inserted in LU. to connect this story with the following
one, or whether it was ommitted in Eg, or its sources as
such a story did not follow in them.
Étâin is called Étâin Echraide ingen Aililla (127, 7, 23) at
the time she was Mider's wife. We then hâve three accounts
of her origin : that in the Fûamnach and Serclighe Aililla
stories ; her second birth in the Fûamnach story (I) and the
LU. version of her courtship (II) ; the Br. Da D. account (II).
232 Nettlau.
AU three are somewhat mixed up, there is a confusion about
Etair and Eochraide.
IV. LU. 12^ a 2i-b 4.
The short text LU. 129 a 21-h ^ about Étâin' and her fifty
maiden's meeting with a fairy knight etc. is perhaps a frag-
ment of a separate version of the events preceding Étâin's
abduction by Mider, corresponding to the dialogue of Êtâin
and Mider at the end of Serclighe AiHlla. The facts men-
tioned in the poem : the curing of the eye of the king in the
well of Loch Dâ Lïg, the hunting of birds from Tethba, the
drowning of the horses of the king in Loch Dâ Airbreeh do
not occur, as far as I know, in other texts. Tethba occurs in
the stories in luachair Tetb(a), LU. p. 132, 4; the men of
Teablitha killed Eochaid Airem (O'Curry, lect. pp. 284-5);
Tethba was the name of a daughter of Eochaid Airem, LL.
137 b etc.
LU. 132a 28-35 contains another account of their first
meeting, a year before the events told in that part of LU.
(thegameofchess); Mider says : atusabU(adain) ocdochui;zgid
co?/miamib 7 sctaib at âildem inEre etc. This is not mentioned
in the other accounts but as to Etâin's remarks about Eochaid
seUing her, they correspond to the end of the Serchghe Ai-
Hlla account.
In the interpolation from Lebor Dromma Sncchta, as it ap-
pears to be, in LU. (131 b 26-132 a 16) this first meeting is
also referred to.
V. The différent versions of Êtâin' s abduction by Mider and of her
recapture by Eochaid Airem,
A. LU. 130b 19-26, 132 a 17-46 (131 a, 132 b etc. are lost).
Mider plays several games of chess with Eochaid ; the first
one for 50 horses, the second one, apparencly (131 a is lost)
Togail Bruidne da Derga. 23 j
for a number of tasks which were imposed on Mider, the
looser, namely (as they are given in theL. Dromma Snechta
interpolation) intôchor 7 dichlocad Midi 7 luachair Tetb(a) 7
fid dar Bre(fni), L [7. 132a 5 ; cf. Tochur tarMoin Lamraide.
fid tarBrefni. diclocad... Mide 7 luacar for Tebtha, B. ofBall.
353 b 27, 28 in quite another account in which the games of
chess do not occur at ail (see below). In the part kept of the
LU. text only tôchur dar Moin Lamraige is found, the other
tasks may hâve been described on 131 a lest. A third game is
won by Mider who demands Étâin. He cornes to fetch her
on the day fixed and notwithstanding the précautions taken
by Eochaid he leaves with her both changea into swans, pro-
ceeding to the sïd arfemain which Eochaid and the Irish theh
besiege. (The rest is lost).
B. LU. 231 b 26-132 a 16 : the L. Dromma Snechta account.
It contains not much matter independent from A ; it inserts
a proper version of IV and the Bc fhind poem, and the Curthe
illand etc. poem not fully given in A. Are thèse facts only
told to justify the insertion of thèse poems which L. Dr. Su.
contained in surplus of the other version, or had LU. (131a,
in the column lost) a différent account on the tasks etc. ?
From the exceedingly clumsy way of introducing this L. Dr.
Sn. text one might feel justified in thinking of very material
différences of both versions which could not be doser amal-
gamated. Or the compilers of the Ms. had some extracts from
L. Dr. Sn. ready made like those in LU. 99 a and simply
inserted them. It may be mentioned also that the lost parts of
LU. may bave contained other quotations from L. Dr. Sn.
which, if kept, might hâve shown the reason of our présent
quotations (131b 20-132 a 16).
C. Ms. Eg. 1782, p. 128, 14-23, 129, 11-130, II (Windisch'
text s).
Mider robbed Etâin (and her handmaid Croichen Chrodtrg)
from Dun Fremainn and brouçht her to the sïd of Bri Leith
2^4 Nettlau.
(mie Celtcair). Eochaid sent out for her and went out himself,
without success, for a year. The druid Dalan discovers her
abodeby meansof some tricks with oghams. Eochaid besieged
the sïd and won her back ; they return to Dun Fremainn.
Within this story an épisode, telling Mider's and Ëtâin's
staying in the sid of Sinech, a friend of Mider, is inserted
(^Eg. p. 129, i-io). It gives an explanation of the name of
Rath Cruachan and occurs in the Dinsenchas (prose: LL.
170a 40-52, B. of Bail. 384a 1-14, poem : LL. 157 a 6-49,
B. of Bail. 384a 15-b. 13). Those aecounts chiefly tell the
Croichen épisode but mentionenoughof the main story toshow
that they are taken from atext much like that in the Eg. Ms.
Eg. p. 128, 20-23 do not occur in the Dinsenchas texts.
Eg. 129, 1-5 and 7-9 are transposed in both the pi^ose and
the poem. The first question of Croichen (129, 2) occurs in
the prose but not in the poem in which she directly asks for
her name to be given to the place where they stay ; on the
other side in the poem like in Eg. Croichen asks the second
question (129, 8) which is, perhaps more properly, asked by
Etâin herself in the prose text. Eg. and the poem : nômaide :
IX tmth of the prose text. Both the prose text (Cruacu no
Croichen) and the poem (Cruacu, B. of Bail. 44) give Crua-
chu and Croichen as the names of the handmaid ; Eg. has
only Croichen. On Aenach Aengusa, B. of Bail. 384a 4
where Midir and Étâin went first to, cf. LL. 212a 39 ?
The second part of the poem, not occurring in the prose
text, is a shortened abrupt account oï Eg. p. 129, 11-16, 31-
130, 4. Thèse events are given as the beginning of Toch-
marc Étâine. The identity of many words and phrases in Eg.
and the Dinsenchas texts proves the existence of the£V. text
in the présent form at the time of the composition of the Din-
senchas poems and the différences found, however small, show
the superiority of the Dinsenchas source.
D. The Dinsenchas of Rath Essa.
An account of the siège of the sid of Bri Leith is not
found in LU.^ since 132 b etc. is lost, nor in the Eg. Br, Da
Togail Bruidne da Derga. 235
D. text ; it is kept in the Dinsenchas of Rath Essa (prose :
only B. of Bail. 353 a 25-45 ; poem : LL. 163 a 26-b 32, B. of
Bail. 353 a 46-b 48. Rests ofother versions of this siège occur
in the text de sil Conaire Moir (B. of Bail. 139 b 42-140 a 17,
Ms. H. 2, 7 p. 9ob-94, T. C. D.): thèse texts, also telling
the origin of Conaire, could not occur in the Br. Da D. texts
as we shall see.
i). Ess, the daughter of Eochaid Airem and Étâin went
to the sid of Brî Leith with hundred of every kind of ani-
mais (cet cach mil, cf. Eg. p. 125,17), and was brought
up there (dalta Midir) for a period of 9 years. Eochaid, told
by Codai Crincichech (or Crincosach) where Ëtâin is, besie-
ges the sîd for 9 years. When Mider is defeated he brings 60
women in Étâin's shape to Eochaid who chooses his daughter
Ess from amongst them. She becomes through him the mo-
ther of Mess Buachalla, Conaire's mother (Prose text, B. of
Bail).
In the poem thèse lines occur : lar togail intshida sin do-
luidh c^ega ïer fuilgnech (I.L. furmech) robodelbda indinisijz
do agallaim na rig ruibneach (5. of Bail, b 11-12); on dîa
cetai/ze 60 women (B. of Bail.') — 150 in LL. — are given
to Eochaid etc.
Ess finally chooses one of Eochaid's castles for her rési-
dence, hence its name : Rath Essa (prose text and poem).
2) Eochaid returns to the sïd of Brî Leith and this time
has Etâin given back to him and her eric (fine) : tocur dar
Moin Lamraige, fid tar Brefni, diclocad Midhi and luacair
tar Tebtha, vie. the tasks imposed on Mider in the game of
chess version (see A).
3) The end of the poem {B. of Bail, b 30-48) must be
considered separately, the first poem ends on 1. 37. Like in
the Dinsenchas of Rath Cruachan the second poem added
proved to be a short versification of the events following in
theMs. source {Eg.), so in this case the poem added (11. 38-48)
probably saved us a second extract from the full old text.
Other versions of thèse stories are :
of i) a: Eg. 1782, pp. 129, 130: the druid Dalan and
Codai Crinchichech or Crinchosach.
2^6 Neitlau
h : De sil Ccnaire, B. of Bail. 139 b 46 etc. « Conairi Mor
m(a)c Meisi Buachalla .i. amath(ar). Eas ingen Eachach Aire-
man is Etaine amna mathair Mesi Buach(alla). Bretha Ess hi
sith Breg Leith. Clasa asith la hEt<^rscel conluià forru indnon-
bur .1. laithi gaili lais diUlltaib. Toberr aben do osith aridisi.
bertc Mes Buachaill blsodain nadfir fobith fomor ahetchi 7
amet 7 f(or)ïmthegid side 7 muire 7 laaimtigi 7 bai imbo-
chailiM^ isleb Fhuaid 7 isleib Derg (H. 2, 7 : hi sleib Gergg 7
isleib Fuait) oaide oEttrscel mor m(a)c Ui Toir 7 hadar com-
mor 7 ise Et/rsgel no de toirrchestair [M(es)a]buachaili5 7 con-
cleth cepo chuith intairrches coaec Et^rsgel.
Conaire, her son, grows up in ignorance of his father;
than he becomes king of Ireland by the help of a fairy host
(see below) who disappeared « ni fes (5. of Bail.) 140 b 4
etc.) candodechadar. nifes cid dochuadar » ; it is added : acht
is doig bad iat lucht sida Breg Leith tangadar dia thoirithin
ara senmath(air) dobeith ria?»othach acu aris(edh) adherad
foirenn :
conid accu rothoirrched ben f/irsgeoil 7 gorub dib Mes
Buachaill 7 comaà aire tangadar intsochraide.
Atherait araile :
is torrach rofucad ben Etirsœo'û isi?/sith 7 rob ingen di
Et/rssel Mesa Buachalla 7 isaire notheçjed isithaib arasasith
Breg Leith tainig anam înti ambroind amathar. rofoglai/n
amath(air) amaidt'f/;/ 7 siû\c3.irecht an« 7 ise jE'/irsgel fen ros-
toirrchestair iartain diarugad Conaire 7 isaire roceil Mes Bua-
ch(alla) cuich inm(a)c cenbai ag Eitirsgel arbanair le ahathair
dia toirrched. ise in Conairi sin iar(u);u robcrtadar siabra irigi.
In this account Eterscel takes the place of Eochaid Airem
and Ess that ofÉtâin; the nonbur .1. laithi gaile correspond
to the fifty men in the Dinsenchas poem, etc. Ess is Eter-
scel's wife, and the question in which this account again is
split within itself, is : Nvhether Mess Buachalla was the daugh-
ter of one of the side of Bri Leith and of Ess, or as other au-
thorities say : of Eterscel and of Ess, born in the sid of Bri
Leith ; in the lattcr case Conaire was her son by her hither;
likewise in the Rath Essa texts she hcrself is the daughter of
her mother and her mother's father.
• Togail Bruidne du Derga. 237
Ess is found mentioned in the list of women, LL. 136b
16 etc. : 137 b 20 Ben Echach Aireman Étaiw. Esa aingen olc
a/;ord. ai«m uathi f(or) uâchtar inaid. cairdes tr/achi«aid ra-
chorb. Mess Buachalla higen Ésa. trfathiudrem bësa badborb.
M(athai)r Conairi moir mohair. Mes Buachalla maith i;miind.
ua da/;athair siur dam(athai)r. ûa dÉtâin. fhataig i«dflii«d.
In thèse lines the complicated relationship of Mess Bua-
challa is alluded to. Ûa dahathair would mean that she was
the daughter of her own father's daughter, thence she was
also siur damathair, sister to Ess, as both were daughters of
Eochaid. This shows thèse verses to be taken from the same
version as the Dinsenchus of Rath Essa.
We find in the BainsenchasErind, B. of Bail. 282 a 11 etc. :
283 a 40 Edâin h(e)n Eathach Aireaman. Eas i(nge)n Eat-
hach Airemai» 7 Edai?2e m(athai)r Mesi Buachalla. 7 basi
m(athai)r Chonaire Moir m(i)c Edirsceoil 7 dô ba bancheli do
Choncob(ar) m(a)c Nesa ïn Mhes Buachalla s'in 7 gowad hi
m(athai)r Corm(ai)c Conloingis iartaïn. If the words : mac
Etirsceoil were not so usually applied to Conaire we could
draw from thèse quotations otherwise corresponding to the
Rath Essa version the inference that this version knew Etirscel
as Conaire's father, differing thus from the Br. Da D. texts,
and so it probably was, but the worls : mac Etersceoil are to
often and commonly used to enable us hère torely upon them.
O'Flaherty, Ogygia 1685, p. 271 (seealso p. 283) bas: Eda-
nia fiha Edarii Eochradiae domini, â quo Binneduir prope
Dubhnium, Margâ matre genita Regina Hiberniœ Achaio
régi Esam filiam peperit, quae Cormaco Conlongais, filio Con-
quovari régi Ultoniae nupta Mesbocallam edidit Ederscolii
régis Hiberniae Reginam. This seems to be nothing more
than an amalgamation of the Ess and the Br. Da D. versions.
On Cormac Conlonges see below.
The Lebor Dromma Snechta account (LU. 99 a) is as follo-
wing : Mess Buachalla is the daughter of Eochaid Airem and
of bis daughter whose name is not a:iven. Was it Ess or was
it Etâin, as in the Br. Da D. texts ? Probably Etain (Etain's
daughter) as the différence would hâve been noted which is
not the case. Conaire is given as Eterscel's son.
2^8 Nettlau.
Finally the Br. Da D. version, see below. Etâin, Étâin's
and Eochaids daughter, is married to Cormac fer na tri
mbuada. Her daughter is Mess Bùaclialla, the mother of Co-
naire by Niamglan or Nemglan, king of the birds.
of 2) : the eric of Etâin is identic with the tasks imposed
on Mider after the loss of the second play ofchess, in LU.
(see above, V, A).
The above given versions of Conaire's parentage can be
summarized in pedigree form, thus :
I. Dinsenchas of Rath Es sa.
Eochaid Airem Êtâin
Eochaid
Airem
— Ess
Mess Buachalla -7- Eterscel B. of Bail. 283 a 51
Conaire
II. De sil Conaire.
Etain
(first version) (second version
Ess -T- a side of Brî Leith -r Eterscel
Mess Buachalla — Eterscel Mess Buachalla -r- Eterscel
Conaire Conaire
III. Bruidhen Da Derga.
Eochaid — Étâin
Feidiech
Etâin — Cormac fer na tri ?;?buada
• Niamglan ri enlaithe
Mess Buachalla
(afterwards Eterscel's wife)
Conaire.
Togail Bruidne da Derga. 2]^
We then hâve one independent account (Br. Da D.) and
several others in which Ess and Mess Buachalla on one and
Eochaid and Eterscel on the otherside playrather similar relis.
Ess and Mess Buachalla both bearchildren to their fathers, etc.
We may remember hère that Mess Buachalla is said to hâve
been the mother of Cormac Conlonges (see above), who is
commonly said the son of Conchobar and his mother Ness,
but is also said to hâve been the son of Clothra, vvdio has a son
Lugaid Rïabnderg by her three brethren, the three Findemain
and another son Crimthan Niadmar again by Lugaid Rïabn-
derg, her son. So a rather long séries of similar stories is
connected with Ess, Mess Buachalla (and Ness, Clothra etc.).
I do not think we are justified in reducing ail thèse accounts
by assuming, to use this term, the working of « folse analo-
gies », to one or two single factsof what we now call incests.
On the contrary, we hâve only the gênerai forms of tribal
matrimony of those times kept hère, and later tradition strived
to embody thèse common things of a past period in always
tewer persons who then are passed on as shocking examples of
horror like Clothra and her brethren or Conchobar and his
mother. Looking from this standpoint on the above accounts
we find no more confusion in them than in a modem genealogy.
VI. On Siugmall (B. of Bail, ^jjb ^S-48, LL. 16) a ij-22).
After the Dinsenchas of Rath Essa poem follows in the B.
ofBall. 353 b 38-48, LL. 163a 13-22 (LL):
Midir iarcoll (B. iarcu...) mithisi dolluid modâil (B.
imonndail) dëtla
coEchdaig daridisi iwmonchaingin côir cêtna.
Gaid Midir infinwbili môles (B. imôales) dïan monde-
rnta (B ndiancond^rna)
Sigmall m(a)c aiwgine fail issîd nôitech Nenta.
Ogniad ai/zm amatharsom i»genside do Midir
nochonolc alatharsom condesciw (B cendethui») cirt na-
dUgid.
Rucad Êtâin aireglan (B airirgl-) sïar(5siur over which
240 Nettlau.
a much effaced word is written, apparently no sier) ciarbo
tholgda intuistim
rocend (5 lacenn) Echach Aireman cowboi issîd Nenta
iarnuscin,
Atâ thîar inslôg drongach ic Sigmall sîd cenfhulla.
hicou (B. ichu) Midir Môrglonnaig 7 nithoracht (5 ni-
thainig) sunda. S.
Not ail parts of this much shortened account are clear to
me. It refers to another abduction of Étcâin by Midir, to sîd
Nenta of Siugmall, the grandson of Midir, and, if fully told,
might hâve explained the death of Eochaid Airem, ascribed to
Siuçmall.
*&'
VII. Beginning of the Bruidhen Da Derga Mss.
Stoîue Ms. etc. see above II; then :
Stoiue Ms. etc. : Eochaid Feidlech died ; Eg. 1782, p. 130,
11-12 : Eochaid reigned 12 years and wasburned inFremainn.
On his death cf. LL. 23 a 37 Eocho Airem brâthir Ech-
dach Feidlich XIÎ. Siugmall raloisc i Fremai^zd. LL. 131b 40
Eochaid Airem ort i Fremaind la Siugmall side Nenta; 4
Masters, I p. 89, note w : he was burned by Siugmall after a
reign of xv years, a variant due to the misreading of u for ii ;
the Annals of Clonmacnois : 25 years.
In the text « Sluagid Dathi co Sliab nElpa » the death of
Eochaid Airem is ascribed to the Feara Cul of Teabhtha who
tried to attribute it to Siugmall but were found out etc., see
O'Curry, lect.;, pp. 284-8. — O'Flaherty bas : apud Fremonn
TefEae collem in Westmidia fulmine tactus {Ogygid, 1685,
p. 271). On his grave see LU. 38a (« arnamarbad domôr-
mael 55).
As to his offspring: Tethba was a daughter of his, see LL.
137 b etc.; in the text Cogadh Fergais 7 Conchobair (Ms. Eg.
loé) we find Dûag^^^ fionn m(a)c Eoch(aid) Oirem(ain).
Then folio ws in the Mss. :
Eg. 1782, p. 130, 12-13 : Conid hi serdighi Ailillu ahim
insceuil sin 7 Tochmarc Êtainiu ;
Togail Bruidne da Derga. 241
Eg. 1782, p. 130, 14-21 : Étâin was Eochaid's and Ëtâin's
only daughter ; Conaire the son of Mess Buachalla, daughter
of Etâin. His gess overtook him, his life was taken and arcain
Muighe Bregh was made by the sithchaire of Mag Breg and by
Midir of Bri Leith in revenge of the destruction of the sîd of
Bri Leith and of Ëtâin's recovery by Eochaid. Thèse remarks
are probabily taken from a L. Dromma Snechta fragment Hke
that kept in LU. 99a; they are repeated further on in Eg.
1782, the only Br. Da D. Ms. which knows of Eochaid
Airem and of thèse side at ail (see below).
VIII. The birth and maidenhood of Mess Buachalla.
Stowe and Eg. 1782 Mss. : Cormac (fer na tri mbuad)
married Étâin, the daughter of Eochaid and Étâin. « Lecid
Cormac... ingiw nEch(aidh), daig ba haimrit acht ingen rue
do Chormac iarnwdenaw i7/brochai« (brodchain, £V, 52, broth-
chan, Lec.^ dobert awmath(air) di .1. inben asidib. isanw
asb^rt si frfamath(air) iscuil doratis dam. Bid ingen nombera
(Eg. 92 nobera, Lee. nosber, Eg. 1782 nomber). nibason
olamath(air) biaid taigid rig f(air)ri.
Cormac takes back his wife but wants the child killed. Who
is this Cormac ? O'Flaherty gives him as Cormac Conlonges ;
that may be but then this fact entirely disagrees chronologi-
cally with the current other traditions : as we saw above he
is sometimes called the son of Mess Buachalla. He dies young
at the Bruidhen Da Choga which event must fall after the
Tâin Bo Cuailnge etc. Of course ail the chronological arran-
gements in thèse taies are ofhttle consistency and Imean only
to say that this tradition about Cormac Coulonges, if it is he
indeed who is spoken of, is outside of the ranks of the usual
other traditions about him.
Two servants of Cormac bring the child to a pit to drown
her.
^tow/^ Ms. : the child smiles Eg. 1782: they looked at
at them and they bring it to the child at the bottom of the
the shed (lias gamno) of the pit and moved by pity they
242 Nettlau.
herds (buachailli) of Eterscel brought it to a hole under-
mac h lair, king of Tara. neath an oak. It is found by
the swines of Eterscel mac
hui laîr, king of Tara. The
swineherds become aware of
it, said : isse seo im(orro) in
mess môr flatha .7 infn'thi
flathas, and they brought it
to the shed.
{Stowe Ms. : 2, Eg. 1782 : i) : The swineherds construc-
ted a house for her (Mess Buachalla) without doors, only with
a window and skyHght. ÇStowc Mss., i, Eg. 1782 : 2); Mess
Buachaha was thus brought up until she was the fairest girl
in Ireland.
Résides this account on M. B. we hâve that of the text
de sil Conaire, see aboe V, D, i, b.
IX. The hirth of Conaire.
Stowe etc. Mss. and Eg. 1782: People of Eterscël's house-
hold found the house, saw Mess Buachalla through the sky-
Hght and told Eterscel about her. A prophesy existed : a son
was to be born to Eterscel by a woman of unknown origin.
He sends for her.
That night a bird cornes to the skylight, descends und
cohabits with Mess Buachalla, He tells her that she would
be brought this night by force to Eterscel, that she should
become the mother of a son of his who never must kill birds
and is to he called Conaire.
Mess Buachalla is brought to the king, her fosterers are
rewarded and « dognithea airig dib iarsiw co?ndar rer/;/aire
uile ro«ide atat inda Feidlime rechtaide uile ; » Conaire is then
born as the supposed son of Eterscel.
Besides this text we hâve the de sil Conaire account of
Conaire's origin : EterscL4 was his real father, he also being
the father of Mess Buachalla according to one of the two ver-
sions quoted, see above V, D, i, b.
Togail Bruidne da Derga. 243
The Br. Da D. Mss do not mention the side of Brï Leith,
but Nemglam, the king of the birds himself tells Conaire his
gess'es. L. Dromnia Snechta has the side of Brï Leith version,
and this I think to be the older tradition connected with Co-
naire in particular. The birdstory is of the totemistic type ;
the origin of the whole tribe was connected with thèse birds,
and later on this gênerai tribal legend was told in particular
with the Hfe and origin of every remarkable man of this
tribe. Again in a later period, when the proper understanding
of the signification of this legend had vanished to a certain
degree it was doser fixed f.i. to the origin of Conaire in the
form it iskept in the^r. Da. D. texts and whilst in the older
accounts that L. Dromma Snechta and the Dinsenchas frag-
ments represent, it is entirely disregarded, in the younger
artificial composition, our Br. Da D. text properly, it is fully
told, perhaps to enhance the glory of Conaire, the hero of so
large and elaborated a text. In this way the occurence of those
both accounts of Conaire's origin would hâve nothing surpri-
sing to us : one account gives his traditional personal origin
and the other confers the gênerai tribal legend upon him.
So although thèse totemistic traditions are to ail appearance
very old they are introduced in our text only secondarely ;
if from this standpoint we consider that the text left (the
L. Dr. Su. text) seenis to contain nothing of them, is this not
a sign of not so great an âge of this text too, as genuine old
traditions probably would hâve connected Conaire's disaster
with the totemistic traditions ?
X. Hoiu Conaire is brought up.
Stowe etc. Mss. : 7 ba hiat Ms. Eg. 1782 : 7 tuctha in-
atn dindruisc f(or)sinrig . i . m(a)csin f(or) ûltramni donda
altram am(i)c iteora aicci .1. Fheidlimith. 7 nada Maiwe
nahaiti^ rosnaltatar 7 na da Milsgothachu.
I. LU. 91 b 38 Driss and Snithi are given as the names of Conaire's
aiti; also in Eg. 1782 etc.; cf. LU. 94a 8-21?
244 Neîîlau.
Maine Millscothach 7 atcom-
naicc bodesin 7 atb^;t si i»ti
duthrasMr ni donm(a)cso di-
f^raib Er(enn) dobtra dinaib
teoraib tr^baibsi arcoemad (ar-
chomet v. /.) i«mic.
Stoiue etc. Mss. (i), -E"^. 1782 (2) : Alta iar(u)m 7rofeda-
dar {Eg. rochùalaMr) fir Er(enn) i;niiacso isi;/laithe irogenair
foc(et)oir.
Stoiueeic. Mss. (2), Eg. 1782 (i) : Fer Le, Fer Gair, Fer
Rogai» {Eg. 1782 Fer Gair, Fer Rogein, Fer Lee), the three
sons of Ui Duinn Desa inn fen«itha .1. fear sochraid deso-
chradi am(i)c were brought up together with Conaire.
Conaire had tlie three gifts (bûadha) : b, cluais (Eg.
êstechto ; Fer Rogein), b. radairc (Eg. Fer Gair) and b. aird-
mhesa {Eg. Fer Le) ; each of the three learned one of thèse
gifts (the names are only given in Eg., as just mentioned).
They shared their food amongst themselves etc. and Hved in
perfect equahty.
The text de sil Conaire knows nothing about this ; Conaire
Hves with his mother, in ignorance of who his father was.
There were sevcn sons of Ui Duinn Dessa; a poem on them,
L. U. 87-89, upper margin, isprinted by Zimmer, 1. c. p. 578,
n. I, in a partly incorrect form; a better text can now be
restituted by means of the B. of Ballymote copy (in the Din-
senchas of Belach Conglais; not in LL. 195 b).
B. of Bail. 369 a 20 :
Câin treit tadbanur oen f(or) sec/;/ saerbrathar
m(a)cna Desa dibcrge ba duind denmig daf(or)baig
Fer Gair gnim iri reil foircsin Lee fri cl(uas)u coteigsed
Rogair reil fri roairdmes Lomna à.omnais drecht ndatha
Rorogair fri nia naqoib (fr/ nascii niad, prose text) bahe in-
cing f(or)comramu.
Geil fer fri gail ndam duiwe Glas fri sernad saerselga.
Buaid geil fhingaine gaileon cob croderge cmitchta
brogsat bruidn breogaile cafne turscair tair^raig sac saimne
suth sa^rniad gmm glonw gnataltaig mume mwfrne m(a)c
niad mul maiche gac m(e)?/nota cirt ba Cairp(re) cain. c. t.
Togail Bruidne da Derga. 245
In the Dinsenchas prose text on Glas and the poem ÇB. of
Bail., 1. c, LL. 195 b) the death of Glas, the chief hunter of
Eterscel and Conaire, is told, whilst hunting the magie pigs
of Derdriu in the period when his brethren were exiled. The
story about his death is similar to that of the death of Niai,
see the Dinsenchas of Loch Néil, LL. 24 b; Dreibrend —
another form of Deirdriu, Deirdrinne — rofhâid assahulc seirb
drend irechtaib ruad mue ; in the Glas story they are mucca
delbda draidechta and mucca dergga Dreibrinwe (LL. 212 a
19 gen. Derbrin;ze; 211 b 13 Dreibrend). I know nothing
further about thèse magie red pigs ; in the Br. Da D. a hald
blcck pig is several times mentioned : with Fer Caill, with the
swineherd of Badb; is the red colour given to thèse pigs in
any connection with the three red ones, otherwise called the
three Rùadchoin, Red-dogs in the Br. Da D. and other
texts ?
The sons of Ui Duinn Dessa in the prose Dinsenchas of
Belach Conglais are the same as in the poem : Fear Gair
(faircsiu), Fer Lee (cloistecht), fer ïri hairdmes (sic), Lomna
(drutieht^, Fear Rorogair (fn nascu niad .i. frigalu trenfcr), Fear
Geai (fn galuib ainfir), Fear Glas (ïri concuru).
Thèse lists do not agrée with the names in the Br. Da D.
Mss. ; Rogair, Rorogair on one, Rogein, on the other side
vary rather constantly. LU 84 b: Fer Gair 7 Gabur 7 Fer
Rogain; Lee., Stowe, Eg. 92 and Eg. 1782: Ger 7 Gabur 7
Fer Rogai/z (LL/" no Fer Lee written over Gabur); LUSj^:
Fer Gër, Fer Gel, Fer Rogel, Fer Rogain; Fer Gel, Fer Gair,
Fer Rogel, Fer Rogain, H, Stowe, Lee. Eg. 1782; Li792 b Fer
Gar, FerRôgel, Fer Rogain; Fer Le, Fer Gar, Fer Rogh(ain),
H., Stoiue, B. of Fermoy, Eg. 1782.
Mane Milscothach is called a son of Donn Dësa : LL. 137 b
Ruad Rig ingen Mane Milscoith m(i)c Duind Desa, but LL.
211 b 31 : Rùad m(a)c Mane Milscothï. LL. 107 b and else-
wdiere Mane Mîscoth is one of the 9 sons of Carbad (Cenn-
liath) : so in Lebor Ultach {B. of Bail., B. of Lecan (R. L
Ac). In the L. Dr. Sn. fragment in LU. 99 a he is aiso :
son of Carbad.
The sureties given to Incel {LU. 84b) are Fer Gair 7 Ga-
Revue Celtique, XII. i-j
246 Netîlau.
bur (no Fer Lee) 7 Fer Rogain (LU.'); Ger, Gabur, Fer Ro-
gain in the other Mss., see above ; L. Dr. Sn. knows Gêr
(Geer) Uînecae, and Mane Milscothach and Mane Andoe as fer
cluais and fer radairc and airdmhesa occur in oneof the versions
amalgamated in our présent Br. Dû D. text. In the occurrence
of Ger for Gair, in the mentioning of Mane Milscothach as
son of Donn Dêsa etc. we may hâve faint traces of what led
to thespUt of the ancient traditions in thetwo versions which
are beHeved to exist in our présent texts.
XL The death of Eterscèl.
Stoiue etc. Mss. and Eg. 1782: Eterscèl died (Eg. : killed
by Nuadu Necht of Leinster who was killed by Conaire). Cf.
LL. 23 a Eterscèl Mor mac h. lair dErnaib Muwan — (5
years he reigned) cotor(chair) la Nuad(u) Necht [son of
Setnai, LL. 45 a]. Then followed the coicedaig : Conchobar
mac Fachtna, Carpre Nia Fer, Tigernach Tetbannach, Curui
mac Daire, Ailill mac Matach; then Nuadu Necht di Laignib
(1/2 year), cotorc(hair) la Conaire icAth Cliath in h. Dronna.
Conaire Môr mac Eterscëoil 70 (no 14) irrige hErinn cotor-
(chair) imbrudin Da Derga : no combad a;zdso nacoicedaig.
Then followed Lugaid Riabderg (22 years). See also f. i. LL.
319 b, 129 a, B. of Fenagh p. 33 etc. : the coicedaig are re-
corded several times in thèse two places.
The text de sil Conaire Moir (printed in Petrie's Tara, pp.
154-5 from the book of Donald Mac Firbisp. 384, and kept
in Mss., B. of BalL and H 2, 7) has : Orobith Etersgeil geo-
guin Nuadu Necht m(a)c Setna Sithbaicc do Laignib ar Lu-
gaid Riabnd^r^ dourscarad rigi re Lug(aid) Riabnd^r^'-. (B. of
Bail. 139c 6 etc.) and: niarroedatar Lugaid Riabnd^rg acet-
oir iarnguin f^irsgeoil (B. of Bail. 139 c 24 etc.), se. the mi-
raculous stones of Tara refused to give the omen favourable
to Lugaid Riabnderg so that he then was refused to be made
king. I hâve not met elsewhere with this candidature of Lu-
gaid Riabnderg for the kingship of Tara at that time (after
Eterscèl's death).
Togail Btuidne da Derga. 247
XII. Hoiu Conaire bccamc king of Tara, and on the gcss put on him.
Two versions of thèse events are kept : one based on the
tarbfess and the help of Conaire's father Nemglan, the king of
the birds (in the Br. Da D. texts) and one based on a num-
ber of flivourable omina happening at Tara and on the help
of Mess Bûachalla and the side of Brî Leith (in the de sil Co-
naire Moirtext, probably the L. Dromma Smchta version).
I. Br. Da D. Mss. Tarbfess at Tara, described similarly to
that in LU. 46a 18-24; Conaire and his three comaltada
were playing in their chariots in Life ; he is fetched by his
aite.
Hère Stowe Ms. and Lee. (not Eg. 92 and 1782) insert : the
man of the tarbfess saw in his slecp a naked man « indiaid
nahaidchi iarshgi na Temrach 7 acloch inathailu ».
Conaire said he would go to Tara next morning. He went
in his chariot to Ath CHath where he saw wonderful birds.
He pursued them « co/»t(ar) scitha naheich . «otheigtis fot
naurchora riam 7 niteigtis nibusia.
Tarbling 7 gabaid athailm doib asincharp(at). imsui com-
bui comuir inandegait. fosruwet indeoin f(or)sintuind. Luid-
som cucu cotub(air)t alai/w tarsiu. facbait naheoin anêncen?z-
cha 7 imdasoat fair congaib 7 claidbib. \Eg. 1782: 7 marbaid
seom cenmotha oenfher rocunnaig anachul fair]. Aincithi ï.er
dib 7 atgladast(7r coyiQ'çeri (ris :
I am, lie said, Neinglam (Eg. 1782 Nïamglan), king of the
birds (ri enlaithe), thy father ; « ar dograd dit dibrigud en,
arnifil sunn nech nad padir dait oath(air) no omath(air » . Co-
naire said, he did not know that, and he is then told about
the tarbfess and the above mentioned resuit of it (fer lom-
nacht etc.).
Eg. 1782 bere inserts the list of Conaire's gess'es put on him
by Nemglan.
Conaire proceeds in the attire mentioned to Tara where
tiiree kings are waiting on each of the four roads leading
thither; he is met by his aite who put royal garments on
248 Nettlau.
him. The people are discontenteJ with the resuit of the tarb-
fess as he is an unbearthed youth, but he reconciles them by
some clever remarks as « infer ocontuinw » (Nemglan) had told
him.
He had told him : his reign would be prosperous ; birds
ought to be « sainemail » in his reign ; the foUowing were his
gess :
1. {Eg. 1782) Ni thudchaiss desel Tem(rach) natuaith-
bel in Breg. Cf. LU. 83 a (4).
2. nirtaibnith^r let clôenmila Cerna; cf. LU. 83 a; one of
the gess put on Cormac Conlonges by Cathbad was, not to
kill the clôenmila moige Sainb (glanmil muige Sainw, v. I.).
3 . Et nirechtm cech nômaid aidhche sech Tem(raigh) ; cf.
LU. 83 a; L. Dromma Sncchta, LU. 99 a; arnâ echtmd a
Tewraig cach nômaid aidche(3).
4. Et ni rofhai hitig asfa f(or)rêil soillsi tened iarfuniud
grêni. 7 imbi ecnach domaig; cf. LU. 83 b and the vv. 11. of
the .other Mss. : Stowe Ms. ni roi itig asambi spre nasoillsi
tene imach; Eg. 92 asambi ecnai suilsi immach iarfui;ziudh
ngr^nea ; Lee. nir[ ]ei itig asmbi egcna suillsi tenead immach
iarfuinead ngrene ; H. 2, 17 nirfhoide atigh asamba hecnai
soillsiu tenedh imhach iarfuin(iudh) ngrme. 7 asambi hecnai
dimoigh (ecna damuig, Stowe Ms.) ; L. Dromna Sn., LU.
99 a : 7 nafoïed hitaig asmbiad ecna soilse iarfuiniud grme.
(6).
5. Et ni tiat riut tri deirg dotig deirg; ci. LU. 83 b, 84a;
do thigh dheirc; Eg. 92, Lee., H. 2, 17; not in Stowe Ms.
(7)..
6. Et niragabthar diberg itfhaith ; cf. LU. 84 a ; L. Dr. Sn.,
LU. 99 a: 7 na gabtha diberg. (2).
7. Et nitï dâw oenmna no oënfliir hitech f(or)t iar fuin-
iud grem; cf. LU. 84 a and 86a (8).
8. Et ni aurrais augm dodamogad; cf. LU. 83 a; L. Dr.
Sn., Lt/. 99 a: 7 ni airs augra iwdatùathmail tûath maug-
na; (see below) (i).
L. Dr. Sn. tells about the gess (LU. 99a) : Argabais sow
flaith indiaîd aathar 7 asb^rt Niniôn drùi bâtar ne airchoilte
Togal Bruidne du Derga. 249
aflatha. (i) arnâechtmd a Te^nraig cach nômaid aidhche (2)
7 nï fuiwmils gâta inaflaith (3) 7 nagabtha dlherg. (4) 7 ni
airs augra i«datuath maîl tuâth maugnas. (5) 7 nafoied hitaig
asmbad ecna soilse iarfuiwiud grêne jr.
It will be seen that gess 1-8 of the Br. Da D. Mss. occur
in the Br. Da D. text in the foUowing sequel : 4, 5, 3, 6, 7,
2, 8, I ; they are given in the L. Dr. Sn. excerpt : 3, x, 6, 8,
4; the words : 7 ni fuimils gâta inaflaith are not clear to me.
2. De sil Conaire Moir (B. of Bail., H. 2, 7) : whena king
was elected in Tara after Eterscêl's death, the following omina
entered into opération : (i) a chariot with (2) two horses
never before yoked under a chariot ; the chariot would only
admit the proper person to be king, and the horses would
then start ;
3 . a king's casai in the chariot would only fit the proper
candidate ;
4. Bloc and Bluicne, two stones at a handbreath's distance
from each other would open so far as to let the chariot pass
between them ; (elsewhere always three stones : Mael, Blocc,
Bluicni are mentioned, f. i. B. of Bail. 350a 41 ; Pétrie in
his book on the Antiquities of Tara quotes no other autho-
rities on thèse stones, the chariot, the casai etc. than our
very text) ;
5. the fol at the head of Oenuch incharbait would roar at
the proceeding of the chariot with the proper person in it.
Lugaid Riabnderg could not fulfill thèse conditions.
Mess Bùachalla told Conaire what was being done in Tara
and who his father was ; he wants to go there to become
king after his flither. That happened on Shab Derg (H. 2, 7
Gergg, as always in this Ms.). Mess Bùachalla went away
and returned immediately with large hosts. Conaire went over
Mag Breg to Tara and his mother before him. « Doarlaic
ahinar impe coacris anos a//mong dub tathmigthe imacend
trelam dub mor le 7 druith rau[ Jnemnig (B. of Bail, run
nemig) roimpe 7 fiansceith 7 canti 7 chornaire resnaslogaib
moraib 7 bat(ar) mora indfir. nithairiset intloig batar hi Te-
mair aracind. dergit Temraig ronadusib 7 cocarpat naflatha.
Then Conaire, instructed by his mother, fulfills ail the con-
2)0 Nettlau.
ditions enumerated. He became king. The hosts stayed with
him co de nomaide and left the airmit on him : na funfeth 7
na taurcelath grian fairsium iTemair. Then they went away,
it is not known whereto.
Then follows the suggestion that they were the side of Brï
Leith, and two accounts on Mess Buachalla's origin (quoted
above : V, D, i, b).
XIII. Conaires reign.
Stoiue etc. Mss. and Eg. 1782 then describe Conaire's pros-
pérons reign: Robatar tm deolathchaire {H. 2, 17 deolcaire)
mora i;zaflaithi;/j .i. .uii. mbarca ca(ch)a mis mithemain do-
gabail ocindbiur Colptha ca(ch)a bi(iadn)a 7 mes cogluine
ca(ch) fog(amair) 7 imbâs f(or) Buais 7 Boinn himedon in-
mis mithemon ca(ch)a bl(iadn)a a cai;zco/;?raicc 7 iwbet caen-
co;nraicc ro^arubai nech iwnaile i/zEr(inn) fr/afl(aith) 7 ba-
binnith/r laca(ch) nœwguth araile etc. ; the following de-
scription partly coincides aUmost verbatin with that of L U.
86 b 17-30, cf. LU. 86 b 20 7 ni fascnam gaéth chairchech
cethnt conono^ — Eg. 1782 (in the LU. 86b passage): ni
gluaisi/zd gaeth cairchech erboll mil innih conona; SîozueMs.
in the Jirst passage : ni luaisced gaeth caircech mbô etc.
XIV. The diberg.
Of the cause of the exile of some Irish chiefs, of their
agreement with Incel, their raid on Britain or Scotland, and
their landing in Irektnd where they find Conaire coming to
the Bruiden Da Derga we hâve two versions amalgamated in
LU. and the other^r. Da D. Mss., Eg. 1782 partly differing ;
besides we hâve on LU <^^ a the L. Dr. Sn. account. Before
trying to ascribe each one of the doublets to this, that or the
other version I will quote several doublets.
I. The banishing of the future pirates.
First version : Sîoive etc. Mss., Eg. 1782 and LU (^ — %}
Togail Bruidne da Derga . 251
a 42) : Fodordsom {Lee. fodordsat) iar(u)w acomaltaisow
iwgabail dana anath(ar) 7 asenath(ar) dib .i. gat brat 7 guin
duine 7 diberg.
gâta side nateora gâta arinoenfer .i. mucc 7 ag 7 bô ca(ch)a
bl(iadn)a conzccdîlis cahinwechad doberad indrî îorxu làer 7
ciadomain doairgebad donrig ingat i«nafl(aith).
doteged di ca(cha) bl(iadn)a infer trebar diaaccaiwe îrismng
7 asb^rad iîzrig iris : Eirc conarlaiter iri m(ei)c h. Duinn Desa.
itê rodahuicset (rodatuicset other Mss.^.
folaimtis anguiw cachfechtnôtheig(ed)dîarad. nitinwthadsom
cosiw rig afn'si arna(ch)cruided on ni iar(un) rosgab miad 7
iwtholtu iat.
gabsait diberg comacaib fl(ath)a îer nEren« impu.
tri coecait fer doib iiztan batar ocfoelad icr/ch Connachî
occamunad. fo?mcad muichide Maine Maillscoth(aigh) oca 7
niacu riaw anisin. luid f(or) teged. orocualatarsom loiar ina-
degaid. eigthe iwmuicid cotainic tuath inda Maine foé 7
conorgabait natr/coecait fer cc//aforbandaib 7 bt^rthair do
Themraig 7 fogellsat iwrig imhi.
rowep^rtside : oirced cach amacc 7 aincither modaltaisa.
Cet cet orcach dogentar airiut.
Natê ém olesew. ni haurcra s^t'gail damsa i«br(ath) utc«i'.
Nicrochfaither etc. (hère 1,6'' begins). The prisonners with
their senôri we sent away to make a raid on Scotland. They
go to sea. (LU 83 a 4).
Second version. Lt/ 84 a 40 — b 19; Stowe etc. Mss.;
Eg. 1782.
The sons ofDonnDessa, Fen dar crïnach, the seven Mane
(eight however are quoted, namely Mane Milscothach — see
above X — amongst them), the mysterious three Ruadcoiw
(plur.), on whom see below and ail in ail the third part of the
Irish were dibergaig, plunderers, in Conaire's reign; the
banished then are to make a raid on another country and
then to return.
2. The Irish pirates and Incel.
First version: LU 83 a 4-12, Stowe etc. Mss., Eg. 1782 :
The Irish met Incel caech hua Conmaic on the sea, the son
of the king of Britain. An agreement is made between them.
2^2 Nettlau.
Raid on Britain where Incel kills his father, mother and his
seven brethren. Then they return to Ireland to make a raid
on that country as was due to Incel.
Stowe etc. and Eg. 1782 : triar fer — LU. tri. 1. fer.
« « : 7 brethren of Incel — i,î7(83a9)
6; tbis is a mère error (or misprint) of Lt/as 84 b 30 shows
and the conclusions of Zimmer (1. c, p. 572) drawn from
this fact are without foundation in my opinion.
A second short account of this version is kept LI7 84 b
38-40: they went to Britain where Incel's father, mother
and seven brethren were killed « am(ail) rorâidsem reowd »,
« as we hâve said before ». This passage does not occur in
Eg. 1782 and is evidently an interpolation of the scribe of
LU (or its source) who remembered what he wrote a few
columns before on the British diberg and inserted this in the
version telling of the Scotch diberg in order not to make
the discrepance of the two versions look to absurd. If we
undertake it to reason at ail about the composition of Ûiq LU
texts, such passages show that the « redactor » oï the texts found
thèse doublets in his sources and did not gather them together
and make them, as Zimmer suggests throughout his essay.
Second version: Lt/ 84 b 19-42 and the other Mss. : The
pirates met Incel caech, Eiccel and Tulchinni, tri m(ai)c Ui
Chonmaic on thesea; Incel with three pupils; théir pact; the
Irish sureties were Fer Gair, Gabur (only in LU. : 710 Fer Lee)
and Fer Rogain. Their raid on Alban. They return to Ireland.
{LU. 84 b 38-40 interpolated, see first version).
Stoiue etc. and Eg. 1782 mainly agrée; they hâve not
//. 38-40 oï LU., mention only Incel and Eiccel, the two sons
ofhUiConmaicne {Lee, Stowe, Eg. 92), Conmaic(£V. 1782);
Incel bas three pupils {Stowe etc.), seven pupils {Eg. 1782),
see below.
According to L. Dr. Sn. {LU. 99 a) Mane Milscothach
m(a)c Carbad. Gër m(a)c Umeca; and the three sons of Uî
Thoigse killed Conaire; their first raid was made on Scot-
land. From this we see that the second of our above quoted
versions stands nearer to the L. Dr. Sn. version than the first
one.
Togail Bruidne da Derga . 255
On Incel I find in O'Flaherty's Ogygia(ed. 1685, p. 274):
Ankelus caecus O Conmaic, Dekellus et Dartadus e pra:;do-
nibus quos Conarius Hihemiam tumultibus infestantes regno
abegit, sunt, qui alienigenarum sibi turba adscita illud cxci-
dium intulerunt (Bruighen dadhearg vel Bruighen dabhearga).
Hos Areco filio Milesii vel Dumnoniis Connactia,^ oriundos
ferunt, et Ankelum régis Britonum dictum iilium, quia mater
ejus ïuit Bera iilia Ocba principis Britonum Marmia filii Och-
niasii. As to the name Ochmasius cf. Concess ingen Ocbaiss
do Galluib, Trip. Life of Patrick (éd. Stokes), p. 16, ingen
Ocmuis p. 412, ingen Ochbais p. 432. I hâve not met with
any such notes about Incel elsewliere. Keating p. 311 (1857)
mentions a Bera, a daughter of Eber Mor.
Max Nettlau.
(A suivre.)
NOMS GAULOIS BARBARES OU SUPPOSÉS TELS
TIRÉS DES INSCRIPTIONS ^
Arelat{enses) 2 (ethnique des habitants d'Arles '. Saint- Jean-de-Gar-
guier près Géménos (Bouches-du-Rhône'i. C. I. L., XII, 594.
Arellivs nom d'homme^ Nîmes iGardi. C. I. L., XII, 3688.
Aretivs' inom de verrier . Le Buis ^Isère . C. I, L., XII, $696, 2.
ARIGVNDE4 ^nom d'hommei. Arandon ilsère). C. I. L., XII, 2382.
Ariolas (nom de femme). Soulosse (Vosges . Robert-Cagnat, 3* part.,
p. 79-
Arion^ (nom d'homme). Nîmes (Gard'. C. I. L., XII 3198.
ARI0VISTVS7 (nom d'homme). Kenchcster. R. A., 1888, t. XI^ p. 25$.
Aritvs nom d'homme;. Les Provenchères 1 Mayenne). Mowat B, p. 88.
Arivaria^ imarque de potier). S^-Lorenz (Autriche-Hongrie). A. E.M.,
1887, p. 79, n" 27, 5.
Arro9 (nom de potien. Die (Drômei, Bordeaux iGironde. C. I. L.,
XII, 5686, 77, Jullian, n" 441, p. 501.
Arrota inom de femme), Essarois (Côte-d'On. Lejay, p. 149, 181.
Arrotala (nom de femmei. Besançon (Doubs). Lejay, p. 149, 181'.
Arsacae'° paternae sive maternae ^matres . Xanten iGermanie infé-
rieure). B. J., t. 83, p. I S4, no 330.
1. Revue Celtique, t. VIII (1887), p. 578 et ss. —T. XII, p. i?i et ss.
2. Creuly : arelata vArles), Aquae Apollinares. AREtiTERVS, Espagne ; areobisdvs,
Suisse. Barthélémy: aremagios ou aremacios .
3. Creuly: Arête druis Antistita, Metz. Barthélémy, Apr,TO'.X[io; Na{Aau.
4. Thédenat : Arimanvs, Noricum.
5. Creuly : Ariomanvs.
6. Creuly: arioni au datif, sans provenance.
7. Sur un cachet d'oculiste.
8. Barthélémy: Santono-arivos.
9. Creuly : Espagne.
1 0. Creuly : Cisalpine.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 2 5 5
Arsac[es] (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 4681.
Artahe (Deo). Saint- Pé-d'Ardet [Hante-Garonne]. R. A,, 1888, t. XII,
p. 268, n° 141.
Artaivs' (Mercurius). Beaucroissant (Isère). C. I. L., XII, 2199.
Arte. . .co. V. Leno.
Articilla (nom de femme), Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3360.
Arvca^ (nom d'homme). Feurs (Loire). R. E., 1888, n^ 699.
Arvra 3 (nom de femme). Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 4761.
Arvsenvs (nom d'homme). Bonn. B. J., t. 85, p, 8$.
*Arvescivs (nom d'homme), Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. I, p. 21.
ASBOLE (nom d'homme, datif Asbolini). Arles (Bouches-du- Rhône). C.
I. L., XII, 796.
ASCANIVS4 (nom d'homme). Les Fumades, Nîmes (Gard), Narbonne
(Aude), Vaison (Vauciusej s, Sainte-Colombe (Isère) 6. C. I. L., XII,
2846, 3052, 4625, 5686, 1166, 5695, 4.
AsERECiNEHAE (déesses). Odendorf (Germanie inférieure), B, J., t, 83,
p. 1 37, n°5 216, 217.
ASERIC1NEHAE7 (matronae). Odenhausen (Germanie inférieure) B. J,,
t. 83, p. 135 n° 197.
AsiRiGiA^ (nom de femme). Saint-Symphorien (Ardèche). C. I. L., XII,
2650.
ASS0RENVS9 (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 5219.
AsTivs '° (nom d'homme). Bernay (Eure). Mowat B, p. 1 5 5.
ASTVRVM (Conventus). Vienne (Isère). C. I. L,, XII, 1855.
Asvivs" (nom d'homme), ^r/« (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII, 762.
Atebla'^ (nom de femme). Oendenburg (Autriche-Hongrie). A. E. M.,
1888, pi 83.
Atectorigiana'3 (Ala). Saintes (Charente-Infér.). Espérandieu, p. 172,
1. Creuly : artioni (deae), Suisse. Barthélémy : Artos, Artve-Comvn.
2. Creuly: Arvbiano (lovi), Monaco. Barthélémy : Arvs.
3. Creuly: Arvranci nautae; arvrensis regio, Suisse.
4. Creuly : ascattinivs Rasvco, Rhin.
J. Graffite sur un vase.
6. Sur une tessère en ivoire.
7. Creuly lit : asergnehae.
5. Creuly : Asirio, Asirivs, Calvi.
9. Creuly; Assenio, père de Scenvs, Rhin.
10. Creuly: astoilvnnvs (Deus), Saint-Béat, Barthélémy: Actico.
1 1 . Creuly : Nimes.
12. Creuly: Atebodvvs, Garnie.
13. Barthélémy: atectori.
2^6 Henry Thédenat.
Ategnati ' [nom d'homme au gén.). To^/ (Italie). R. C, 1886, p. 126.
Ateiovcvs inom d'homme). Nîmes {Gara'. C. I, L., XII, 4006.
Atepa^ inom de femme! . Metz. Robert-Cagnat, 5^ part., p. 45.
Atepatvs (nom d'homme). Cruviès [Gard], Sainte-Colombe tisère) >. C.
I, L., XII, 2905, 5686, 88.
ATEP0 4 inom d'homme], Rustrel (Vauclusej, Saint-Paul-lès-Connaux,
Nîmes (Gard'i, Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 1127, 2795, 3944,
5085.
Atepomarvss (nom de potier). Mayenne. Mowat B, p. 82, 83.
Ateporico"^ (nom d'hommel. Mayenne. Mowat B, p. 86.
Ateponvs (nom d'hommei. Neiimagen. K., 1886^ p. 119.
*Aterivs7 (nom d'homme . Saint-Romain-en-Gal (Rhône', Arles (Bou-
ches-du-Rhône). C. I. L., XII, 2000,758.
Atesmertvs^ (?'i (nom d'homme). Vlneuil près Blois [Loir-et-Cher).
Espérandieu, p. 127.
*Atettia9 (nom de femmei. Près Montpellier (Hérault . C. I. L., XII,
4192.
Atevla'° [nom d'homme . Bordeaux [Gironde'i. Jullian, no 274, p. 361.
Atevritvs" (nom d'homme), Bordeaux (Girondei, Po/f;>rs (Viennel.
Jullian, no 199, p. 304. Espérandieu, p. 358.
Atgites'* nom d'homme. Arles (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII,
786.
Atianvs'î (nom d'homme!, L)'o:z [Rhônei. Allmer-Dissard, t. I, p. 181.
*Atinas inom d'homme'. Narbonne Audei. C. I. L. XII, 6014.
Atirienivae (V. Ahinehae et la notel.
1. Creuly : Atecingvs, Milan; Ategnata, Carniole, Styrie ; Ategnia (homme),
musée d'Epinal. Theder.at; Atecnvtis (génitif), Bourges.
2. Creuly : atepilla, Nîmes (Creuly en fait à tort un nom d'homme). Barthélémy :
Tovtobocio-Atepilos; Orcetirix-atpillif. Thédenat: Reims (nom d'homme à tort).
3. A Sainte-Colombe, nom de potier.
4. Creuly : Rhin, Apt, Nîmes.
5. Creuly: Narbonne, Paris. Atep. atepoma, Paris, prés Lausanne. Thédenat:
Lyon, atepomarivs, Lyon.
6. Graffite sur un vase
7. Creuly : aterta, Bordeaux.
8. Creuly; atesmerio (deo;, Meaux. atespatvs ; Atessas, Nîmes, Rhin. Barthé-
lémy : ATESOS.
9. V, ATEVLA.
10. Creuly: Naix ; longue liste de noms formés du radical At. Barthélémy: Atevla-
Vlatos ; ATVLA dans une inscr. de Crémone. C. I. L., V, 41 17) ; Atvllos.
11. Creuly: sans provenance.
12. Creuly: atgetis.
13. Creuly : Atioxtvs, Bordeaux.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 257
*Atisivs' (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. 2, p. 318.
Atreba^ (nom de femme), Bordeaux (Gironde). Jullian, n" 155, p. 272.
Atrectvs 5 (nom d'homme). Metz. Robert- Gagnât, p. 52.
ATRICTVS4 (nom d'homme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 126, 148.
AttaS (nom d'homme). Pontaillicr-sur-Saône (Gôte-d'Or). Lejay,
p. 19?, 246.
* Attedia'^ (nom de femme). Narbone (Aude). G. I. L., XII, 4975.
Atticilla (nom de femme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 140, 168.
ATT1LLVS7 (nom d'homme). Vaison iVauciuse); Fins-d'Annecy (Savoie);
Vienne (Isère)^; Aix (Bouches-du-Rhône). G. I. L., XII, 1446;
2534; 5686, 98; 5777.
Attini (Deo)9. Mayence. K., 1887, p. 109.
*Attivs'o (nom d'homme)". Karlsburg. R. A., 1888, t. XI, p. 256.
Atto'^ (nom d'homme). M/r<3mt7s (Bouches-du-Rhône) ^Tetz [Germanie
inférieure) ; Saint- Andrae (Garinthiel; Agen (Lot-et-Garonnel. Neu-
magen. G. I. L., XII, 646 ; B. J., t. 83, p. 1 5 1 , n° ^ 1 i ; A. E, M.,
1886, p. 235 ; R. E., 1887, p. 316, 47; K.> 1886, p. 119.
Attvrita'3 (nom de femme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n" 175, p. 285.
*Atvcia'4 (nom de femme). Narbonaise. G. I. L., XII, 5414.
Atvfrafinehae ^déesses). Près Berkum (Germanie inférieure). B. J.,
t. 83, p. 13$, n°^ 199-204.
Atvnessvsm (nom d'homme). ScJinffs (Gharentc-inférieure). Espérandieu,
p. 282.
Atvrenvs (nom d'homme). Brignon (Gard). G. I. L., XII, 2920.
*Atvria (nom de femme) . Beaucaire (Gard). G. I. L., XII, 2826.
1. Creuly : atismara, Genève. Barthélémy: Remos-Atisios.
2. Creuly: atrebates.
3. Creuly: sans provenance. — Rhin. Atregtivs, Cassel.
4. Sur une fibule.
5. Creuly: attae, nymphe d'>l/Jf. Barthélémy: Milan, atta.
6. Thédenat : attaedio (nom d'homme), Charleville.
7. Creuly : Rhin. Thédenat; Reims.
8. A Vienne, nom de potier.
9. Le dieu Atys.
10. Creuly: attvs, Rhin ; Attvsiola, Bordeaux.
1 1 . Sur un cachet d'oculiste.
12. Creuly: Rhin. Attonia, Rhin.
13. Creuly lit: atvrita. Creuly; Attvrvs, Attvs, Rhin; Attvsiola, Bordeaux.
Barthélémy : Atta.
14. Creuly: Attvcivs. Barthélémy: atvllos. Thédenat : Atvcvs, Magdanienenberg
(Noricum).
ij. Creuly: Atvns. Thédenat: Atvnvs, Noncum.
2 $8 Henry Thédenat.
Atvrio' (nom d'hommel. Saintes (Charente-Inférieure! . Espérandieu,
p. 276.
Atvsa- inom de potier ï' . Châtelet-d' Andance (Ardèche). C. I. L., XII,
5686, 104.
AvcALO (-nis. Nom d'homme). Apt Vaucluse'. C. I. L., XII, 1088.
AvcELLA (nom de potier^ . Lyon iRhône), Poitiers (Viennei. Allmer-
Dissard, t. II, p. 357.
AvcissA (nom de potier). Paris. Mowat A, p. 80.
AVFANIAE5 (matres). Carmona près Cordoue (Espagne). B. J., t. 83,
p. 164, n° 598.
*AvFVSTivs I nom d'homme). L)'o;z (Rhônel. Allmer-Dissard, t. I, p. 17,
t. II, p. 37$.
AVLERCVS4 (Ethnique). Bordeaux (Gironde). Jullian, no 52, p. 160.
AvNEMVNDVS (nom d'homme). Grésy-sur-Aix (Savoie). C. I. L., XII,
2485.
AVNVS5 (nom d'homme). Vienne (Isère), Géromont (Meuse). C. I. L.,
XII, 5686, 117. Liénard, t. III, p. 84, pi. 24, 4.
Avscvs^ (nom de potier). Carpentras (Vauclusel. C. I. L., XII. 5686,
iiq.
AvTARCivs (nom d'homme^ Arles (Bouches-du-Rhône) . C. I. L.,XII,
8p.
*AvTESTivs7 (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3462.
AvENTiNVS^ (nom d'homme^. Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. i,
p. 39, t. II, p. :î589.
AvETiccvs'° (nom d'homme. Saintes (Charente-Inférieure). Espé-
randieu, p. 274.
AviTiANVS ' ' (nom d'homme). S^j/zto (Charente-Inférieure). Espérandieu,
p. 274.
1 . Creuly ; Atvro, Neuwied.
2. Creuly : atvsirvs, Rhin.
3. Creuly : Rhin ; Lyon.
4. Creuly; avlerci, Limoges. Barthélémy : Avlercos, Avlircv, avlirco-Ebvrovico.
5. Barthélémy: avn.
6. Creuly: Avsvciates (pagus). Avsvs, Lisieux. Barthélémy: Avsc, Avscro, Avs-
CROCOS, avscrocvs.
7. Creuly: Avtessiodvrvs, ville des Senones. Thédenat: Antessivs, Les Palans
(Bouches-du-Rhône).
8. Creuly : aventia (dea), près Morat ; aventicvm.
9. P. }s8, nom de potier.
10. Creuly: Avennienses (ethnique; ; Aveta, Bordeaux.
11. Creuly: Avitianomare, Dijon.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 259
AvoNVS (nom de potier). Genève (Suisse). C. I. L,, XII, 5686, ns.
AvoT (mot celtique) '. Arc d'Orange, Fégréac, Caudebec (Loire-Infé-
rieure); iBrÉ^ïeu// (Picardie) ; Lezoux (Puy-de-Dôme) 2. B. C, 1887,
p. 323-525.
AvoTA (nom de potier). Mayenne. Mowat B, p. 85.
AXIMVS3 (Dieu). La Côte-d'Aime (Savoie). C. I. L., XII, 100.
AXI0VNVS4 (nom d'homme). Nîmes (Gard), C. I. L., XII, 3215.
BaeterrensisJ (Ethnique des habitants de Béziers). Tarascon (Bouches-
du-Rhônel. C. I. L., XII, 985.
Baetica (nom de femme). Saint-Gilles (Gard). C. I. L., XII, 41 16.
Baetica (Provincia). Aime (Savoie) ; Marseille (Bouches-du-Rhône).
C. I. L., XII, 116, 412.
Baginati (lovi). Morestel (Isèrel. C. I. L., XII, 2383.
Balatvlla^ ^nom defemmel. Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 121, 145.
*Balonia (nom de femme). Nîmes (Gardl. C. I. L., XII, 3466.
Balorice (nom d'homme'i. Aulnay (Charente-Inférieure). Espérandieu,
p. t46.
Banira7 (nom de femmel. Près Lausanne (Suisse). B. J., t. 83, p. i 28,
no 155.
Banona^ (nom de femme). Aîx (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII,
<i66.
*Bantivs (nom d'hommel. Rodez (Aveyronl. B. E., 1886, p. 92, 95.
BANVIVS9 (nom d'homme). Rams (Marne) ; Sarthe; Glanon (Côte-d'Or)'°.
Mowat B, p. 67. Lejay, p. 161, 198.
Bara" (nom de femme). Narhonne (Aude). C I. L., XII, 4966.
Barac[hus] .? (nom de femme) Langlade (Gard) C. I. L., XII, 4144.
1. Avot = fecit, d'après Héron de Villefosse, B. C, 1887, p. 525 et R. A., 1888,
t. XI, p. 1 jj. Barthélémy: avot ou Tova, V. plus loin Avota.
2. Fégréac, Caudebec, Breteuil, Leroux, sur des terres cuites.
5. Creuly : axillivs, nom d'homme, Rhin ; Axionn, nom d'homme, Haut-Comminge ;
AxsiLLivs, Trêves ; axsinginehae (matronae), Rhin.
4. Creuly: AxioftN, Haut-Comminge.
5. Creuly: Baeterrae, Rhin; Baetesivs, Barthélémy: BTjiappaTtc.
6. Creuly : Belatvlla, Genève. Thedenat : Belatvlla ? Tarquinpol ; Belatvllvs,
Hambourg (V. plus loin Beiatvlla et Belatvllivs).
7. Creuly en fait, à tort, un nom de divinité.
8. Creuly : Styrie.
9. Creuly : Bantvro, Bâle ; Banvca ; Banio, prés Milan. Thedenat : Banvo, Horbourg.
10. A Glanon, marque de potier.
11. Thedenat: Barates (homme), South-Shields.
200 Henry Thédenat.
Bargates (nom d'homme). Narbonnr (Audel. C. I. L., XII, 4886,
4895.
Baro (nom d'homme). Embrun (Basses-Alpes^; ^rc/'saf^ (Cisalpine). C.
I. L., XII, 91. B. J., t. 8^, p. 1 17, no6^
Batinivs (nom d'homme). Dijon (Côts-d'Or). Lejay, p. 115, 132.
*Batonivs' (nom d'homme). Narhonne (Audei. C. I. L., XII, 4^3.
Batrvs (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 21 5, p. 5 1 5 .
Becco^ (nom d'homme). Toulouse (Haute Garonne). C. I. L., XII,
5381.
BECCVS3 (nom d'homme). Ruffieux (Savoie). C. I. L., XII, 2514.
Becvro (nom de potier). Paris, Mowat A, p. 74, 20.
Beda. V. Alaisiagae.
Beellefarvs (Jupiter). Rome. A. I., 1886, p. 45.
Beiatvlla4 (nom de femme). Tarquimpol près Dieuze. W. Z., 1887,
p. 287.
Beladivs (nom d'homme). Boulogne (Pas-de-Calais^ Vaillant, p. 114.
Beladonni (Marti) au dat. Aix (Bouches-du-Rhônel. C. I. L., t. XII,
no 505.
* Belatvllivs s inom d'homme). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. I,
p. 229.
Beleniccvs^ (nom de potier). Paris. Mowat A, p. 80.
Belestvs? (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, no 1 25, p. 249.
Belga^ (Ethnique). Carnunîum. A. E. M., 1886, p. 26, n° 12.
Belgivm (nom géographique). Saint-Pierre-les-Eglises (Vienne). Espé-
randieu, p. 2]6.
*Belia9 (nom de femme). Nîmes (Gard). C. I. L.,XII, 3469.
Belinatepvs (nom d'homme). Angoulcme (Charente). Espérandieu,
p. 322..
1. Creuly : Bato Buli filius ; — Dasantis filius, natione Ditio, Rhin.
2. Creuly : Pallanza.
5. Creuly: Becco, Palanza.
4. Thédenat: Belatvlla (d'après B. E. 18S;, p. (o') ; « der name Beiatvlla is(
unsweifelhaft » (W. Z.).
5. Creuly : Belatvcadrvs (deus ; — Mars\ Grande-Bretagne ; Belatvlia, Carinthie,
Langres ; Belatvlla, Genève; Belatvllvs, Belatvlvs, Rhin ; Belatvmara, Bavière.
Thédenat: Belatvllvs. Hambourg (V . Beiatvlla).
6. Creuly: Belenvs (Deus), Aquilée. Thédenat : Belinicvs, Lyon.
7. Creuly: BrjXï]Caat, Vaison, Belex, Belexco, Toulouse.
8. Creuly: Belcica; BELG.Jnates) vicani, /?/;(«.
9. Creuly : Belisama ^Minerva), Saint-Lizier. (Creuly donne à tort, comme prove-
nance, Saint-Bertrand de Comminges).
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 261
Belinia (nom de femme). Bordeaux (Gironde), Saintes (Charente-Infé-
rieure^ . Jullian, n" 21^, p. 515. Espérandieu, p. 300.
Belinicos (nom de potier). Paris. Mowat A, p. 74, 21.
Belinîcvs' (nom de potier). Vienne [Isère). C. I. L., XII, 5686, 124.
Belinvs^ (nom de potier). Mayenne. Mowat B, p. Si.
BELL1CCVS3 (nom de potier). Sainte- Colombe (Isère) ; Mayenne. C. I. L.,
XII, $686, 131. Mowat B, p. 83.
Bellicia4 (nom de femme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 103.
Belliniccvs (nom de potier). Bordeaux (Gironde); Vienne (Isère). Jul-
lian, n° 452, p. 503, C. I. L., XII, $686, 124.
Bellinicvss (nom d'homme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 103.
Bellinvs'^ (nom d'homme). Vienne [Isère] . C. I. L., XII, 1866, 2002,
2018.
Bello7 (nom d'homme). Narhonne [Aude] . C. I. L., XII, $992.
Belve (nom d'homme). Arcd'Ora«g^(Vaucluse). C. I. L., XII, 1231,9.
BelvsS (nom d'un dieu). Vaison. C. I L., XII, 1277.
Belvs9 (nom d'homme). Maguelonne (Hérault). C. I. L., XII, 4193.
Bemilvcio ou Bemilvgio ou Bemilvciovi ou Bemilvgiovi '° (Deo). Am-
pilly-lcs-Bordes (Côte-d'Or). Lejay, p. 38, 28.
Berenvs " (nom d'un dieu). Sainte-Sabine (Côte-d'Or). Lejay, p. 200,
Bergonia'2 (déesse). Viens (Vaucluse). C. I. L., XII, 1061.
Bergvsitanvs (Ethnique des habitants de Bourgoin, Isère) . Nar-
bonne (Aude). C. I. L., XII, 4$ 29.
Bervllvs'? (nom d'homme). Toulon (Var). C. I. L., XII, $760.
Beryllvs (nomd'homme)./i/x (Bouches-du-Rhône). C. I.L.,XII, $42.
1. Thédenat : Lyon.
2. Barthélémy : Bilinos, Bhinos.
?. Cre\i\y : Rhin ; Montagne du Donon. Bellicivs (mari de Bellatumara), luvavia.
Bellicvs, Mayence ; Bellorix, Bellvs.
4. L'incertitude de la lecture du mot qui suit le nom Bdlicia ne permet pas de
reconnaître si c'est un gentilicium.
j. Thédenat: Belinicvs, Lyon.
6. Creuly : Bâle.
7. Creuly : Bellorix (femme), Langres ; Bellovacvs (cives), Vienne.
8. Creuly : Belenvs, Belinvs, Belatvllvs, etc.
9. Creuly : Bellvs, Metz.
10. La lecture est incertaine. Creuly donne BEMiLVcio^avcc la provenance inexacte
Paris.
11. Creuly: Berhaxs, Luc/jon.
12. Creuly: Bergimvs (Deus), Brescia.
13. Thédenat: Aire-sur-l'Adour.
Revue Celtiijue, XII 18
202 Henry ThéàenaU
*Betvtia (nom de femme). Narhonne (Aude); Nîmes, Uzès ^Gard). C.
I. L., XII, 4484, 4537,4471, 4472, 2935.
*Betvtivs' (nom d'homme'. Pont-de-Beauvoisin (Isère); Saint-Vital
(Savoie); Nîmes, Uzès (Gard). C. I. L., XII, 2415, 2339, 3471,
293$-
*BiCATivs (nom d'homme), près de Pont-en-Royans (Isère). C. I. L,,
XII, 2210.
BiS'.AÀavoiaxo; 2 (ethnique ?). iV/m<?5 (Gard), R. G, 1886, p. 107.
BiEi (nom d'homme au gén.). Botîicino Sera près Brescia (Italie). B. J.,
t. 83, p. 177, n° 501.
BiLBiLiTANVS 5 (Ethnique). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 66, p. 182.
BiLiCATVS (nom de potier). Sainte-Colombe, Vienne (Isère); Toulouse
(Haute-Garonne;; Génère, Paris, Lyon. C. I. L., XII, 5686, 150.
Mowat A, p. 74, 22, p. 80. Allmer-Dissard, t. II, p. 362.
BIL1CVS4 ^nom de potier). Lyon (Rhône), Limoges, Tours, Tarragone,
Vienne, Vaison, Genève, Liège, Tongres, Windisch. Allmer-Dissard,
t. II, p. 362.
BiLLicvs 5 (nom depotier). Vienne (Isère; ; Lyon (Rhône). C. I. L., XII,
568Ô, 131. Allmer-Dissard, t. II, p. 365.
BiLLO^ mom d'homme). Près Seyssel (Haute-Savoiei. C. I. L., XII,
2<)62.
B1RACATTVS7 (nom d'homm.e). Dijon (Côte-d'Ori. Lejay, p. 82.
BiRACiLLVS^ ;nomde potier). Nîmes (Gardl. C. I. L., XII, 5686, 152.
BIRAGVS9 (nom d'homme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 138, 164.
*BiRBiLiTANA (nom defemmel. Arles iBouches-du-Rhône). C. I. L.,
XII, 735.
BiRRANTVS (nom de potier). Tourdan, près Beaurepaire 1 Isère) ;
Mayenne. C. I. L., XII, 6030, 2. Mowat B, p. 83, 85.
BissvNVS'° ^nomde potier). Vienne (Isère), C. I. L., XII, 5686, 154.
1. Creuly : Betvitvs, rex Avernorum ; Betvdaca, Bordeaux.
2. Creuly: B'.ôsW.avo..., nom d'une divinité voisine de Nîmes.
}. Creuly ; Bilcaisio, Suisse.
4. Tliédenat: BiLicivs, Langres.
5. Creuly: Billi (i'w\n\lt)., Marseille.
6. Creuly a lu Billio.
7. Creuly: Biracatvs, D/y'on (Cf. Lejay, p. 112, 128).
8. Creuly: Dijon. Biracatvs, Dijon.
9. Creuly: Birrago, Sf_)'ne. Barthélémy : Biracos.
10. Creuly: Bisa, Rhin. Barthélémy : Biso.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 265
BiTHVS (nom d'hommel. Cavaillon (Vaucluse) ; Rome. C. I. L., XII,
1049, A. L, 1886, p. 5^.
BiTO (nom d'homme). Rodilhan (Gard). C. I. L., XII, 4066.
BiTTVS ' inom d'homme), Sainte-Colombe [Rhoné] . C. I. L., XII, 1940.
*BiTVCivs2 (nom d'homme). Au Pont- Lunel, près Marsillargues [Hé-
rault). C. I. L., XII, 4178.
BiTVDA (nom de femme). Bordeaux (Gironde). Jullian, no 1 18, p. 245.
BiTVDAGA (nom de femme). fîortied[ux (Gironde). Jullian, n° 119, p. 246.
BiTVKA (nom de femme). Nîmes (Gard). C. I, L., XII, 3144.
BiTVLLA (nom de femme). Coulours près Marguerittes (Gard). C. I. L.,
XII, 3005.
BiTVNA (nom de femme). La Grive près Saint-Alban (Isère). C. I. L.,
XII, 2356.
*BiTVNiA (nom de femme). Grenoble (Isère). C. I. L., XII, 2288.
BITVRIX3 (nom de potier). Sainte-Colombe (Isère); Nîmes (Gard). C. I.
L., XII, 5686, I5J.
B1TVS4 (nom d'homme). Tunisie. R. A., 1887, t. 10, p. 292.
BiTVTio (nom d'homm^^l. Rieux-Mérinville (Aude). C. I. L., XII, 5571.
Bloxvs (nom d'homme). Bordeaux (Gironde^ Jullian, no 175, p. 286.
*BocoNivs (nom d'homme). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 1941.
BocvRVSJ (nom d'homme). Cruviès (Gard). C. I. L., XII, 2905.
BoDLicvs .f* (nom d'homme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 142, 171.
BoDVA^ (nom de femme). Nuits-en-Bolard (Côte-d'Or), Lejay, p, 182,
255.
B0DVACVS7 (nom d'homme). Arc d'Orange (Vaucluse); Vérone (Italie),
C, I. L., XII, 1251, 8*. Lejay, p. 182, 255.
*BoDViA (nom de femme). M/tî/2. Lejay p. 182,255.
BoDVOGENVS (nom d'homme). Angleteire. Lejay, p. 183.
BoDvoc^ (nom de potier). Allier. Lejay, p. 182, 255.
1. Creuly : Bittio. lac de Garde; Bitvs, Rhin. Thédenat : Bitvs, Lyon.
2. Creuly : BiTvcvs, Watermore (Angl.) ; Bitvgia, Grenoble; Bitvrix, Auxerre,
Londres, Ly m, Bordeaux; Bitvrices ; Bitos, Niersbach. Barthélémy: Bitoyioc, Bi-
TOVCOC.
3. Creuly : Langres, Auxerre (femme), Bitvrix (civis), Bordeaux, Lyon ; Bn\KicES
CvBi, Bitvrices Vivisci (ethniques).
4. Creuly: Niersbach. Thédenat: Lyon.
5 . Creuly : Boccvs, Toulouse.
6. V. BODVACVS.
7. Creuly : Bodvacivs, Nîmes, Bodecivs, Espagne; Bodica, Rhin; Bodincomagensis
(ethnique).
8. Creuly: Booxos, Loire-lnfcrieure. Barthéle.ny : Bodvo, Bodvoc.
264 Henry Thédenat.
Boi(cvs) ' ? (nom d'homme). Bordeaux (Gironde), Jullian, no 7, p. 25 .
''Boivs (nom d'homme). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 1942.
BoNOSVs^ (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L., XII, J336.
B0N0XVS5 (nom de potier). Sartlie, Lyon (Rhône). Mowat B, p. 66.
Allmer-Dissard, t. II, p. 364.
BoNVCivs (nom d'homme). Chatelard (Basses-Alpes). C. I. L., XII,
76.
BoNVSso(s) (nomd'homme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 213, 130.
B0R1LLVS4 (nom de potier). Vienne, Sainte-Colombe (Isère). Paris, Sar^
the, Mayenne. C. I. L., XII, 5086, 138. Mowat A, p. 74, 2;, p. 80.
Mowat B, p. 66, 83.
BoRMANA s (déesse). Die (Drôme). C. I. L., XII, 1561.
BoRMANVS^ (Dieu). Aix (Bouches-du-Rhône) ; Die (Drôme). C. I. L.,
XII, 494, 101.
B0RM0 7 (Dieu). Aix (en Savoie). C. I. L., XII, 2445, 2444.
BORODATE (nom d'homme). Toulouse (Haute-Garonne). C. I. L., XII,
5379-
BoRODES (nomd'homme). Utique. B. E., 1886, p. 144.
BoRRVS (nom de potier). Carlsruhe. K., 1887, p. 299.
BoRVSTVS (nom de potier). Genève. C. I. L., XII, $686, 137.
*BoTTiA (nom de femme). Saint-Gilles (Gard). C. I. L., XII, 41 12.
BoTVRO (nom d'homme). Clarensac (Gard). C, I. L., XII, 4142.
BovDVS^ (nomd'homme). Le Pouzin (Ardèche) ; Nîmes (Gard). C. I.
L., XII, 2665, 3478, 3603.
BovTERio (nom d'homme). Oendenburg (Autriche-Hongrie). A. E. M.,
1887, p. 83, n°4944.
BovTiA (nom de potier). Vienne (Isère). C. I. L , XII, 5686, 140.
BovTVS (nomd'homme). Teplià (Dalmatie). A. E. M., 1887, p. 89,
n° 4.
BoxSANi (Vicani). Près Tain (Drôme). C. I. L., XII, 1783.
1. Çreuly : Boi, Boias (civis), Bordeaux; Boiaesilae?, Langrcs ; Boiiorix, près
à'Autun; Boiodvrvm, Saint-Oswald ; Boiscvs, Narbonne. Barthélémy: Boio.
2. Creuly: Bononia (Bologne).
3. Creuly : Bonxsvs, Haut-Comminge. Thédenat : Lyon.
4. Creuly: Autun. Thédenat: Lyon; Borilvs, Bavière.
5. Creuly: Bortossvs, /luc/i.
6. Creuly : Bormannigvs (Dieu). Espagne.
7. Creuly : Borvo et Borbo, Boarbon-Lancy, Bourbonne-les-Bains .
8. Creuly: Langres ; Bovdia, Nimes ; Bovdivs, Autun. Thédenat: Bovdillvs,
Wihr, Orange.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 265
Braecorivm Gai^lianativm (Matronae). Galliano (Cisalpine). B. J.,
t. 83, p. 116, no 54.
Bredo (nom d'homme). Nîmes (Gard). G. I. L., XII, 385 1.
[BrJegetionvs? (nom d'homme). CHU (Autriche-Hongrie). A. E. M.,
1887, p. 77, no 19.
Brennos' (nomd'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, no 216, p. 517.
Bricciofrida (nom de femme). Tournon (Ardèchel. G. I. L.,XII, 2652.
*Briccivs (nom d'homme). Narbonne (Aude). G. I. L., XII, 4663.
Briccvs^ (nom de potier). Vienne (Isère). G. I. L., XII, 5686, 141.
Bricia 5 (nom de femme). Reims (Marne). B. D. A., 1888, p. 173.
Brico (nom d'homme 4). Forest-Saint-Julien (Hautes-Alpes). G. I. L.,
XII, 5698, 4.
Brigetio (Municipiuml. Hongrie. A. E. M., 1886, p. 109 et s.
Brigia (nom de femme). Gamlitz (Autriche-Hongrie). A. E. M., 1887,
p. 76, n° 17.
Brigindo 5 (nom d'un dieu). Anxey (Gôte-d'Or). Lejay, p. 40.
Briginnenses^ (Aquael. Brignon (Gard). G. I. L., XII, 2913.
BRIGIVS7 (nom d'homme). Dijon, Vertault (Gôte-d'Or). Lejay, p. 80,
80; 227, 284.
Brigo (nom d'homme). Rome. A. I., 1886, p. 35.
[B]rigoma[genses] [Eihnique). Briançonnet (Alpes-Maritimes). G. I. L.,
XII, 60 add.
Brisca^ (nom de femme). Metz. Robert-Gagnat, 3* part., p. 48.
BRITANNAE9 (Matres). Castlehill (mur d'Antonin). B. J., t. 85, p. 161,
no 381.
Britovivs'° (Mars). Nîmes (Gard). G. I. L., t. XII, no^ 3082, 3083.
Brittae " (MatronaeK Xanten (Germanie inférieure). B. J., t. 85,
p. 1 54, n« 328.
1. Creuly : sans indication de la provenance. Barthélémy : Briinos?
2. Creuly : Bricio.
3. Creuly: BRicio(-nis). Barthélémy: Brica ; Brico-Coma.
4. Graffite sur une patère en bronze.
$. Creuly, sans la provenance exacte.
6. Creuly: Bricantia (dea) ; Brigantienses ; Brigansini (Briançonnet) ; Brigan-
TivM ;Briançon), Aquae Apoll., Briginn, nom de lieu, près Nîmes.
7. Barthélémy : Brig-Coman ; Brigios.
8. Creuly : Brixa (nom d'homme), Metz ; Brixantv (deo).
9. V. Afrae, Italae.
10. Creuly, sans indication de provenance.
J I . Creuly : Britta (nom d'homme), Coppet (Suisse),
206 Henry Thcdenat.
Brittae MrtXACAE (Matrcs). Xanten (Germanie inférieure). B, J.,
p. 15$, no 332.
*Brittivs (nom d'homme). Af//«fs (Gard). G. I. L., XII, 3353.
Britto (nom de peuple). Lyon iRhône). R. E., 1887, n° 654.
Brittvs (nom d'homme'i. Vezzano (Italie). B. J., t. 83, p. 178, n° 504.
Brvcetvs ' (nom d'homme). Bath (Angleterre). B. J., t. 83, p. 157,
n° 344.
Brvndisina (nom de femme). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 1968.
BvBATE^ inom de femme). Vienne 1 Isère). C. I. L., X!I, 2012.
*BvcAMiA inom de femme). Cczr/i^'rt/rtzs (Vaucluse). R.E., 1887, n" 669.
BvOOarvs (nom de potier). Grenoble, Aosîe (Isère). C. I. L., XII, 5682,
14, 5686, 144.
BVDENICEN3ES3 (Ethniquei. Collias iGard). C. I. L., XII, 2972.
BVLICVS4 (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3835.
BvLLO inom d'homme). Près Vaison (Vaucluse). C. I. L., XII, 1 399.
Bvolanvs inom d'homme). Bernay (Eure), Mowat B, p. 164.
BvRDoJ ^nom de potier). Naix (Meuse). Maxe-Werly, p. 41, n° 4.
BvRDONVS (nom de potier). Vienne, Sainte-Colombe (Isère), Fins-d'An-
necy (Haute-Savoie). C. I. L., XII, 5686, 145.
BvRicvs^ (nom d'homme). Lt's Fins-d'Annecy (Haute-Savoie). C. I. L.,
XII, 2525.
BVRRANVS7 (nom de potier). Vienne (Isèrei. C. I. L., XII, 5686, 146.
BvssvLLVS^ (nom d'hommel. AuxEscoyères, commune à'Arvicux (Bas-
ses-Alpes). C. I. L., XII, 80.
BvTCHLVS (nom de potier). Hcddernheim. K.., 1886, p. 138.
BvTVNA (nom de femme). Embrun (Basses-Alpes). C. 1. L., XII,
89 add.
Caamvs (nom de potier). Sainte-Colombe (Isère)? C. I. L., XII, 5686,
loéq.
Cabil (nom de potierh Nîmes (Gardl. C. I. L., XII, $686, 152.
1. Creuly : Brvgetia, nom de lieu.
2. Creuly: Bvbnvs, Espagne.
3. Thedenat : Mars Bvdenicvs, Collias (Gard).
4. Creuly : Bvlvs (Batonis pater).
(. Thedenat : Lyon.
6. Creuly: Bvri fgén.); Bvrorine (deae), Domburg.
7. Greuly : Bvrralvs, Espagne.
8. Barthélémy: Bvsv, Bvssv, Bvssvmarvs. Thedenat: Bvstvrvs, Noricum.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 267
Cabell(ienses) ' (ethnique des habitants de Cavaillon). Nîmes (Gard) ;
près Cavaillon (Vaucluse). C. I. L., XII, 3275 ^'^^ $828.
Cabitatvs (nom de potier). Lyo/7 (Rhône). Allmer-Dissard, t, II, p. 365.
Cabvca (nom de potier). Narbonne (Aude); Genève. C. I. L., XII;,
5685, 1(3.
CABVRVS2 (nom d'homme). Paris. Mowat A, p. 71.
Cabvs (nom de potier). Leyde. W. Z., 1886, p. 228.
Cabvsa 3 (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II, p. 365.
Cacvdia (nom de femme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 1 18.
*Cacvsivs4 nom d'homme). Plateau dit des Cassières (Isère); Aix
(Savoie) ? C. I. L., XII, 2192 ; 2461 ?
Cadcatis et Cadgatis (nom de potier, gén.). Vienne (Isère) ; Fins d'An-
necy (Haute-Savoie). C. I. L., XII, 5686, 154.
CadvrcvsJ (nom de potier). Bordeaux (Gironde). JuUian, n°= 456-457,
p. 504.
Caiiarvs (nom d'un dieu). Arles. C. I. L., XII, 655.
Caiavcvs^ (nom d'homme), près Nîmes (Gard). C. I. L., XII, Î036.
Cainienae (Matronae). Odendorf (Germanie inférieure). B. J., t. 83,
p. I 37, n" 220.
Caisiccvs?? (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n" 131,
p. 255.
Calagvrris (nom de lieu). Carnuntum. A. E. M., 1886, p. 28.
Calagvrritani (peuple de l'Espagne citérieure). Nîmes (Gard). C. I.
L., XII, 3167.
Calava (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II, p. 365.
* Calavivs (nom d'homme). Aix (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII,
520. (Cf. Kalavia).
CALEDVS7 (nom d'homme). Au Musée britannique. Provenance in-
connue. Mowat B, p. 131.
Caletinvs (nom de potier). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 5686, 157.
1. Creuly : Cabellio (Cavaillon) ; Cabalio, Rhin ; Cabedus, Espagne. Barthélémy:
Cabe-Col; Cabe-Lepi.
2. Creuly: CASVREfiE, Espagne. Le nom Caburus se rencontre dans Caesar, B. G.,
I, 47 (Creuly).
3. Thédenat : Cabvsat..., Lyon.
4. Creuly : Cacvsso, Rhin.
<,. Creuly: Ethnique de Cahors. Thédenat: Lyon.
6. (I Cognomen corruptum videtur » [C. I.L.).
7. Creuly : Caleti (deo Merc. Vasso), Rhin. Barthélémy: Cai.edv,Caledv-Senodon.
268 Henry Thédenat.
Calvensivs ' (nom d'homme;, A. I., 1886, p. 35.
Camars nom d'homme;. Arles (Bouches-du-Rhône). C, I. L., XII,
670.
Camasivs 2 inom d'homme. Die Drôme . C. I. L., XII, 1593.
Gambada ^nom d'homme 1. Dijon |Côte-d'Or). Lejay, p. 163, 107.
'* Cambaria3 ^nom de femme), Nîmes (Gard;, G, I. L., XII, 350$, 370.
* Gambarivs (nom d'homme). Nîmes (Gard). G. I. L., XII, 3706.
*Cambia ;nom de femmel. Nîmes (Gard . G. I. L., XII 3503.
* Gambivs (nom d'homme). Nîmes iGard). G. I, L., XII, 3503.
Gamboclvanvs nom d'hommei. Jouy iMeuse). Liénard, t. II, p. 12 et
pi. 28, 4.
Gambvs inom de potier). Genève; Sainte- Colombe (Isère), G. I. L., XII,
5683, 243, $686, 163.
Gamiccvs ou Gamiccivs inom d'homme). Zoeningen (Duché d'Oldem-
burgl. Mowat B, p. 125.
Gammarivs inom d'homme). Capoue (Italie)). B. J., t. 83, p. 177,
n" 496.
Gamomilvs nom de potier). Vienne ilsère). G. I. L., XII, $686, 165.
Gamvla4 ; nom de femme), Arles Bouches-du-Rhône). Z)(?r/2au. G.I.
L., XII, 744. B. J., t. 82, p, 92,
* Gamvlatia (nom de femme). Nîmes ^Gard). G. I. L., XII, 364$.
Gamvlatvs nom d'homme). Aix (Savoiei. G. I. L., XII, 2480.
*Gamvlia inom de femme). Vienne, Grenoble {[shïe\ ; Narbonne (Aude),
G. I. L,, XII, i960, 2230, 4677,
Camvlinvs nom d'homme). Bordeaux 1 Gironde). Jullian, n° 219,
p. 320.
* Gamvlivs 5 nom d'homme;. Carsan Gard . G. I. L., XII, 272$.
* Gamvllia nom de femme). Apt Vauclusei. G. I. L., XII, 112$.
* Gamvllivs ^nom d'homme). Apt .Vaucluse) ; Villeneuve-lh- Avignon
(Gard ; Grenoble jsèrel. G, I. L,, XII, 11 16, 1401, 2230.
Gamvlogenvs 'nom d'homme). Douvres (Angleterre). B. D. A., 1888,
p. 129.
1. Creuly : Calva (mère d'Andere]. Martres-Tolosanes.
2. Creuly; Camalvs, Camala, Espagne: Camalodvnvm (Colchester).
}. Barthélémy: Cambil; Cambotre.
4. Voyez Camvlivs.
5. Creuly: Camvlia, fior^faux ; Camvlinivs, Trêves; Camvlorica [dea\ Soissons ;
Camtlvs (Mars), C/fvw, y?om£ ; Camvnni (nom de peuple . Barthélémy: Camvl-Cvno-
BELiNi; Camv-Cvno; Camvlodvno-Cvno; Camvlo. Thédenat; Camvlorix (deus),
Vosges.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 269
Camvlognata (nom de femme). Bcrnay (Eure), Mowat B, p. 162.
Camvlvs i nom d'homme). Bordeaux (Girondel. Jullian, n'"2i9, 220,
p. 520, 321.
* Camvria (nom de femme). Narbonnc (Aude). G. I. L., XII, 4678.
* Camvrivs (nom de potier), Fréjus (Varl. C. I. L., XII, 5686, 167.
Camvs?.? (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II, p. 367.
(.4 suivre.]
Henry Thédenat.
SACRAMANT ANN NOUENN.
Na lâret morse euz eun den a deu da verwel, heb ma ve
bet eur bêlec o covès hac o noui anehan : « Allas ! marv ê,
heb Sacramant ann Nouenn ! » rac na ouzoc'h ket se.
Setu aman ar pez a zo bet c'hoarvezet en parrouz Botsorhel,
en miz dû deuz ar bloaz 1831.
Bean a oa eur vatès, hanvet Jobenn Kerandour, en eur
maner coz, wardro eun hanter lew euz ar bourk, hac a vije
atao re divezad en ofi'ern veure, pa vije he zro da vonet, hac
hol dud ann ti a vije o lâret d'ehi : « C'hui, Godic, a ve bep-
« tro re divezad en offern veure. Eur vez eo ho cuelet hoc'h
« antrenn en ilis, ken divezad ha ma vec'h. »
— « Ma ! n'eus forz, — a lâre en-hi hic'h-unan, — scuiz
« on o vea tamalet abalamour d'ann ofiern veure, ha na vinn
« ken re divezad ; gwelet a vô ! »
Eur zul ar heure, a oa he zro da vont arre d'ann offern
veure, e tishunvas en creiz ann noz, o sonjal a oa arre re di-
vezad, hac e lammas e-maës he guele, hac a em wiscas
buhan, hac e-maës, heb sellet ped heur a oa, ha da vont
etrezec al bourk. Sclezr a oa al loar, ha ien ann amzer. Clewet
a ra eur c'hloc'h o soon. — « Daoust, emezhi, pe zoon eo ?
Ann eil, pe ar c'henta, me voar-vad, rac na welan den o vont,
hac a dlean bean re abred. » Hac a paouezas dahastan. Neuze
a tremenas daou a-biou d'êhi, eur paotr hac eur plac'h, père
na anavee ket. — « Daoust piou int ? emezhi ; n'ho anavean ket,
ha na int ket euz ar c'hartier. » — Hac evel ma haste ann daou-
man : — « Ar re-man hec'h a buhan; me voar-vad è poent
hastan. — Hac a valeas buhanoc'h. »
Clewet a ra adarre eur c'hloc'h o soon : — « Ar zoon di-
LE SACREMENT DE l'EXTRÈME-ONCTION
Ne dites jamais d'un homme qui vient à mourir, sans
qu'un prêtre l'ait confessé et extrémisé : « Hélas, il est mort
sans (avoir reçu) le Sacrement de l'Extrême-Onction ! » car
vous ne le savez pas.
Voici ce qui est arrivé dans la paroisse de Botsorhel, au
mois de novembre de l'année 183 i.
Il y avait une servante, nommée Josèphe Kerandour, dans
un vieux manoir (situé) à environ une demi-lieue du bourg,
et elle arrivait toujours en retard à la messe du matin, quand
c'était son tour d'y aller, et tous ceux de la maison lui répé-
taient sans cesse : « Vous, Josèphe, vous arrivez toujours en
retard à la messe du matin ; c'est une honte de vous voir
entrer dans l'église, aussi tard ! »
— « Eh bien n'importe ! » se disait-elle à elle-même, « je
i< suis fatiguée d'être ainsi blâmée au sujet de la messe du
« matin, et je ne serai plus en retard ; on le verra bien ! »
Un dimanche matin que c'était son tour d'aller à la messe
du matin, elle s'éveilla au milieu de la nuit, en songeant
qu'elle était encore en retard, sauta hors de son lit, s'habilla à
la hâte et sortit, sans regarder l'heure, et se dirigea vers le
bourg, La lune était claire et le temps froid. Elle entend
sonner une cloche : « Savoir quel son c'est ? » se dit-elle. « Le
second ou le premier, sans doute, car je ne vois personne
aller et je dois être trop tôt. » Et elle cessa de se hâter. Alors,
passèrent deux personnes près d'elle, un homme et une femme,
qu'elle ne connaissait pas. « Qui sont-ils ? » se dit-elle; « je ne
les connais pas, et ils ne sont pas de mon quartier. » Et
comme ces deux personnes se hâtaient : « Ils vont vite ; il est
sans doute temps de se presser. » Et elle accéléra sa marche.
Elle entend encore une cloche sonner. « Le dernier son.
272 F. -M. Luzel.
veza, me voar-vad, emezhi ; mes na eus forz, na vinn ket re
divezad, hirie, rac setu me digwezet er bourk.
Gwelet a re breman calz a dud o vont êtrezec ann ilis, hac
a-roc d'êhi ha war he lerc'h, hac o tont er-maës ann tier, er
bourk, ha na anaveze den, arpez a saouezeanêhi. — « Petra,
zo kiriec, — a sonje en-hi hic'h-unan, — na anavezan den
aman ? morgousketon c'hoas, me voar-vad, pe madaoulagard a
zo troublet. » Hac a frotte he daoulagad.
Bezr ez ê ann de, d'ar c'houlz-ze ar bloaz, ha na ve ket
sclezr, pa gommanz ann offerenn-veure. Treuzi a ra ar verred,
ha mont bars ann ilis. Calz a dud a oa ebars, ha delc'hel a re
da dont bepred. N'hec'h a ket doon en ilis ; chom a ra en
kichenn ar pinsinn braz dour binniget. Ar-re a deue eno, da
gomer dour binniget, a re hol eur zell diout-hi, evel pa
vijent saouezet euz hi gwelet eno; ha bepred na ana-
veze den a-bed, na paotr, na plac'h. — « Ma ! a sonje,
— biscoas kement ail n'em eus gwelet ! Rèd ê na ven
ket dishunv mad, pe ê troublet ma daoulagad. Hac a frotte
arre he daoulagad. Hac evit bea calz a dud en ilis, na glewe
trouz a-bed, nac ar boutou-coad tachet, war bave ann ilis, nac
ann dud o waskenni, evel ma ve custum da glewed, d'ar
c'houlz-ze ar bloaz, en ilizou.
Dont a ra eur bêlec euz ar sacritiri, evit lâret ann offerenn,
ha na anaveze ket anehan, nac ive ar c'holist a oa gant-han
evit respont ann offerenn. Tri bêlec a oa er barrouz-ze. —
« Daoust, emezhi, piou ê ar bêlec estern-man ? Na anavezan
ket anezhan. »
Ar bêlec, kent commanz he offerenn, a lâr, en em distreï
e-trezec ar bopl : — « Lâromb, ma breudeur ha ma c'hoe-
rezed, eur bâter hac eun avec evir Faut Ann Dantec, a zo cla-
onv-fall, prest da verwel. P'em bô lâret ma offerenn, hec'h
inn da gass ann Aotro Doue d'êhi, hac a pedan ar-re a zo
aman euz ar vreurics-ze da dont ganen beteç he zi. » — Jo-
Le Sacrement de V Extrême-Onction. 27 j
sans doute, » se dit-elle; « mais n'importe, je ne serai pas en
retard, aujourd'hui, car me voici arrivée au bourg. »
Elle voyait, à présent, beaucoup de monde se diriger vers'
l'église, et devant elle et derrière elle, et sortant de leurs mai-
sons, dans le bourg; et elle ne reconnaissait personne, ce qui
l'étonnait. — « Qu'est-ce qui est donc cause, » se disait-elle,
« que je ne reconnais personne ici ? Je suis, sans doute, encore
à moitié endormie, ou mes yeux sont troublés. » Et elle se
frottait les yeux.
Le jour est court, à cette époque de l'année, et il ne fait
pas clair, quand commence la messe du matin. Elle traverse
le cimetière et entre dans l'église. Il y avait déjà beaucoup de
monde, et il continuait d'en venir toujours. Elle n'entre pas
profondément dans l'église ; elle reste auprès du grand bénitier.
Ceux qui y venaient prendre de l'eau bénite lui jetaient tous
un regard, comme s'ils étaient étonnés de la voir là; et toujours
elle ne reconnaissait personne, ni homme ni femme. «En vérité, »
pensait-elle, « jamais je n'ai vu pareille chose ! Il faut que je
ne sois pas bien éveillée, ou que mes yeux soient troublés. » Et
elle se frottait encore les yeux. Et, bien qu'il y eût beaucoup
de monde dans l'égHse, elle n'entendait aucun bruit, ni les sa-
bots garnis de clous, sur le pavé de l'église, ni des personnes
toussant, comme on entend ordinairement, à cette époque de
l'année, dans les églises.
Vient un prêtre de la sacristie, pour dire la messe, et elle .
ne le connaissait pas non plus, ni aussi l'enfant de chœur qui
l'accompagnait, pour répondre la messe. Il y avait trois prêtres
dans la paroisse, « Savoir, » se dit-elle, « qui est ce prêtre
étranger ? Je ne le connais pas. »
Le prêtre, avant de commencer sa messe, dit, en se tournant
vers le peuple : — « Récitons, mes frères et sœurs, un pater
et un ave pour Françoise Le Dantec, qui est gravement ma-
lade, près de mourir. Quand j'aurai dit ma messe, je lui por-
terai le Bon-Dieu^, et je prie ceux qui sont ici de cette
frairie^ de m'accompagner jusqu'à sa maison. » Josèphe
1 . L'Extrême-Onction.
2. Quartier, section.
274 F.-M. Luzel.
benn Kerandour a sonjas neuze : « Penaoz, Fant Ann Dan-
tec, ma amczegès, a zo ken claonv-ze, ha n'em eus clewet
netra, nac ar re-all duman ? Ze a zo kiriec, me voar-vad, na
eo ket deut tiid ar c'hartier d'ann offerenn veure. »
P'hen doe ar bêlec lâret he offerenn, e teuas e-mâes ann
ilis, gant ann Aotro Doue, hac ann holl dud a oa ebars a
deuas war he lerc'h ; mes calz anezhe a chômas er verred,
darn-all a chômas er bourk, pe hec'h eas en hentjou hac er
wennodennou, a-dehou hac a gleiz, ha pa arruas ar bêler en
ti Fant Ann Dantec, na oa ken nemet Jobenn Kerandour ha
daou ail euz he c'heul, ar re a oa bet o tigemen d'ezhan hac o
kerc'had croaz ar maro. Ha na anaveze ket anezhe ive, hac a
sonje arre : — « Ma ! na ouzon ket petra eo kement-ma; na
anavezan ket arre ann daou a zo bet er bourk, o tigemenn ar
bêlec hac o kerc'had ar groaz ! Ha coulzgoude e tleont bezan
euz ma c'hartier !... »
Prest a oa peb-tra en ti, evit digomer ann Aotro Doue ha
noui ar glanvourès. Pa oe et en ti, Jobenn a eure eur zell endro
d'ezhi, ha na anaveze den bepred euz ar re a oa eno, nemet
ar glanvourès. Daoulina a eure, evit pedi gant ann hini a oa
o vont da dremenn. E-keït ha ma oa ar bêlec o covès hac o
noui anezhi, e talc'he hiniennou da dont bepred en ti. Eur
plac'h a deuas da daoulina war gorn he davanjer. Ober a eure
eur zell diout-hi, hac hec'h anaveas madjannet Al Lagadec, da
behini a defoa dalc'het eur bugel euz ar fonz-badeziant, ha pe-
hini a oa marw, tri bloaz a oa. — Pa deus gwelet kement-
ze, e sonjas : — « Jésus ma Doue ! pelec'h hec'h on-me
« aman ? E-touez ann dud-varw, a gredan ! Setu aman Jannet
Al Lagadec, hac a zo marw tri bloaz a zo ! »
Ar glanvourès a varwas doc'htu evel ma oa bet covesêt ha
nouët. Ar bêlec a lâras d'ar-re a oa eno penaoz a oa marwet
en stad achraz; ha neuze hec'h eas-cuid. Jobenn Kerandour,
goude bea pedet gant ann hini a oa a baouès merwel, a deuas
ive emaës ann ti, ha penn-da-benn ann hent, o vont d'ar gêr,
a sonje en kement a defoa gwelet, hac a oa saouezet braz. Pa
em gavas er gêr, na oa savet den c'hoaz, hac a lâras : —
« Petra, aman na zavo ket ann dud, hiric? Setu me distro
Le Sacrement de l^ Extrême-Onction. ' 275
Kerandour pensa alors : — « Comment, Françoise Le Dantec,
ma voisine, est si malade que cela, et ni moi, ni les autres
chez nous n'en avons rien entendu ? C'est ce qui est cause,
sans doute, que les gens du quartier ne sont pas venus à
la messe du matin. »
Quand le prêtre eut dit sa messe, il sortit de l'église avec le
Bon-Dieu, et tous les assistants sortirent à sa suite, mais beau-
coup d'entre eux restèrent dans le cimetière, d'autres restèrent
dans le bourg ou prirent des chemins et des sentiers, à droite
et à gauche, et quand le prêtre arriva à la maison de Françoise
Le Dantec, il n'était plus suivi que de Josèphe Kerandour et
de deux autres personnes, celles qui avaient été le prévenir
et chercher la croix de la mort. Et elle ne les connaissait pas
aussi, et elle pensait encore : « En vérité, je ne sais pas ce
que signifie tout ceci ! Je ne connais pas encore les deux qui
ont été au bourg, prévenir le prêtre et chercher la croix; et
pourtant ils doivent être de mon quartier !... »
Tout était prêt, dans la maison, pour recevoir le Bon-Dieu
et extrémiser la malade. Quand elle fut entrée, Josèphe jeta
un regard autour d'elle, et elle ne reconnut encore personne
de ceux qui étaient là, à l'exception de la malade. Elle s'age-
nouilla pour prier pour celle qui allait trépasser. Pendant que
le prêtre la confessait et l'extrémisait, quelques personnes
continuaient d'entrer dans la maison. Une femme vint qui
s'agenouilla sur un coin de son tablier. Elle la regarda et re-
connut bien Jeanne Le Lagadec, à qui elle avait tenu un en-
fant sur les fonts du baptême, et qui était morte, depuis trois
ans. Quand elle vit cela, elle pensa : « Mon Dieu, où suis-je
ici ? Parmi les morts, je crois ! Voici Jeanne Le Lagadec,
qui est morte depuis trois ans ! »
La malade mourut aussitôt qu'elle eut été confessée et extré-
misée. Le prêtre dit aux assistants qu'elle était morte en état
de grâce, puis, il s'en alla. Josèphe Kerandour, après avoir
prié pour celle qui venait de mourir, sortit aussi de la maison,
et, tout le long de la route, en s'en retournant à la maison,
elle songeait à ce qu'elle avait vu, et son étonnement était
grand. Quand elle se retrouva à la maison, personne n'y était
encore levé, et elle dit : — « Comment, ici, on ne se lèvera
276 F.-M. Luzel.
deuz ann offerenn veure, hac hcc'h oc'h c'hoaz en ho
cueleou ! »
— Petra, a lâras ann ozac'h, hunvrean a res-te ? Re abred
ê c'hoaz evit mont d'ann offerenn veure.
— la re divezad eta, pa hec'h ê gwir hec'h on bet, ha
distro.
— Kement-ze na ail ket bea gwir.
— Eo, gwir a-\valc'h sur, hac evit preuvenn, a lârinn
d'ac'h hec'h ê marwet, er beure-ma, Fant Ann Dantec, hac
hec'h on bet betec he zi, gant ar bélec hen eus covesét ha
nouët anezhi. N'hoc'h eus clewet netra eta. pa na oa hinin
ac'hanoc'h oc'h assistan anezhi da verwel, hac hi unan euz
oc'h amezeienn dosta ?
— Penaoz Fant Ann Dantec a zo marw ?
— la, ha bennoz Doue war hic'h ine!
— Ma Doue ! eme ar wreg, setu aze hac a zo marwet neuze
heb bea bet covesêt ha sacramantet !
— Oh ! n'eo ket, dre c'hraz Doue ! a làras Jobenn, rac me
a zo bet betec he zi, gant ar bêlec hen eus covesêt ha sacra-
mantet anezhi, hac ez on bet saouezet na oa den eno euz he
breuriès, hoc'h assistan anezhi da verwel.
— Piou a zo bet neuze o kerc'had ar bêlec hac ar groaz ?
— Daou ha na anavezan ket anezhe, nac ive ar bêlec, eur
bêlec diavaës.
— Ar pez a lâret aze, Jobenn, na die ket beza gwir, ha na
gredan ket a ve tremenet Fant Ann Dantec, pa na eus bet den
o tigemenn ac'hanomb.
— Tremenet eo, pa lâran d'ac'h, gwelet a refet, hab dale,
ha Doue da bardono ann anaoun !
— Ped heur ê ive ? sellet ann horolach.
— Ann horolach-man a die bea arretet, a lâras Jobenn,
goude bea sellet, rac na verq nemet ter heur.
— Ann horolach a zo mad, ha na ê ket arretet, a lâras ann
ozac'h; kêd'as cuele, ha pa vô dez, a welfomb petra è kement-
ze hol.
Mont a ra Jobenn d'he guele, saouezet braz; mes a-boan a
oa d'ezhi bean et ebars, ma em gav breur ann hini a oa tre-
menet da skeï war ann nor : dao ! dao !
Le Sacrement de l'Extrême-Onction. 277
donc pas, aujourd'hui ? Me voici de retour de la messe du
matin, et vous êtes encore dans vos lits ! »
— Comment, dit le maître, tu rêves, sans doute ? Il est
encore trop tôt pour aller à la messe du matin.
— Oui, trop tard, puisqu'il est vrai que j'y ai été et que je
suis de retour.
— Cela ne peut pas être vrai.
— Si, c'est bien vrai, et à preuve je vous dirai que Fran-
çoise Le Dantec est décédée, ce matin, et que j'ai été jusqu'à
sa maison, avec le prêtre qui l'a confessée et extrémisée. Vous
n'en avez donc rien entendu, puisqu'aucun de vous ne l'assis-
tait, au moment de la mort, bien que vous soyez ses plus pro-
ches voisins ?
— Comment, Françoise Le Dantec est morte ?
— Oui, et la bénédiction de Dieu soit sur son âme !
— Mon Dieu ! dit la ménagère, elle est donc morte sans
confession et sans l'Extrême-Onction !
— Oh ! non, grâce à Dieu ! répondit Josèphe, car j'ai
accompagné jusqu'à sa maison le prêtre qui l'a confessée et
extrémisée, et j'ai été étonnée que personne de sa frairie ne
fût là à l'assister, à l'heure de la mort.
— Alors, qui a été chercher le prêtre et la croix ?
— Deux personnes que je connais pas, ni le prêtre non
plus, un prêtre étranger.
— Ce que vous dites là, Josèphe, ne doit pas être vrai, et
je ne crois pas que Françoise Le Dantec soit morte, puisque
personne n'est venu nous en avertir.
— Elle est morte, je vous le dis ; vous le verrez, sans
tarder, et Dieu pardonne à son âme !
— Quelle heure est-il aussi ? regardez à l'horloge.
— Cette horloge doit être dérangée, dit Josèphe, après
avoir regardé, car elle ne marque que trois heures.
— L'horloge est bonne et n'est pas dérangée, dit le maître;
va-t-en à ton lit, et, quand il fera jour, nous verrons ce que
signifie tout cela.
Josèphe va à son lit, tout étonnée ; mais, à peine y était-
elle, que le frère de la morte se trouve venir à frapper à la
porte : dao ! dao ! !
Revue Celtique, XII. 19
278 F.-M. Luzel.
— Piou a zo aze ? a c'houlenn ann ozac'h, euz he vuele.
— Fanch ann Dantec ; digorrit d'inn.
Setu, a sonjas Jobenn, en he guele, breur Fant a deu da
lâret ez ê marw he c'hoar ; breman a credfont, marteze.
Digoret a oe ann nor, hac a teuas Fanch en ti, hac a lâras :
— Me 'zo deut da lâret d'hec'h penaoz ma c'hoar Jannet a zo
tremenet, en noz-ma.
— Bet a zo eur bêlec o covès hac o sacramanti anezhi ?
— Allas ! Den n'hen eus gwelet anezhi o verwel.
— Neuze eta na eo bet na coveset na sacramentel ?
— Nann, siouas ! Doue d'hi fardono !
— Eo ! eo ! a lâras Jobenn, o clewet kement-ze, euz he
guele ; covesêt ha communiet a deus, rac me a oa eno, hac
em eus gwelet. Istrevidon a oa en ti, mes n'em eus anavezet
hinin anezhe, nemet Jannet Al Lagadec.
— Petra a lâres-te ? Jannet Al Lagadec, pehinin a zo marw,
tri bloaz zo !
— Na eus forz, ez oa eno assamblès ganen, pa lâran d'hec'h;
kement-ze a zo a beurz Doue.
— Annoncet a deus d'imb maro ho c'hoar, kent evidoc'h,
a lâras neuze ar vroeg, ha lâret na oa hini eno euz ann ame-
zeienn ; rèd ê credi anezhi, hac ar pez a zo c'hoarvezet a zo a-
beurz Doue, evel ma lavar.
Person ar barrons a interrojas Jobenn Kerandour war ar pez
a defoa gwelet; mes na voar ket hirroc'h eget ar re-all war
ann traou-ze.
Evel-se, pa deu unan bennac da verwel, pe a vô pe na vô
bet eur bêlec hen assistan, en he heur diveza, na lâret ket a
vô marwet heb bea bet covesêt ha sacramantet. Doue, heb-
ken, hen goar.
Dastumet gant Fanch Thépaut, baraër, euz a barrous Boîsorhel;
Guenveur 1890.
Dastumet ha troët en Gallec gant F.-M. Ann. Uc'hel.
Le Sacrement de l'Extrême-Onciion. 279
— Qui est là ? demande le maître, de son lit.
— François Le Dantec ; ouvrez moi.
— Voici, pensa Josèphe dans son lit, le frère de Françoise
qui vient annoncer la mort de sa sœur; à présent, ils croi-
ront, peut-être.
On ouvrit la porte, et François entra et dit : — Je viens
vous annoncer que ma sœur Jeanne est trépassée, cette nuit.
— Un prêtre l'a-t-il confessée et extrémisée ?
— Hélas 1 personne ne l'a vue mourir !
— Si ! si ! dit Josèphe, en entendant cela, de son lit ; elle
s'est confessée et elle a communié, car j'étais là et j'ai vu. Il y
avait d'autres que moi dans la maison, mais je n'ai reconnu
que Jeannette Le Lagadec.
— Que dis-tu ? Jeannette Le Lagadec, qui est morte depuis
trois ans!
— N'importe! elle était là en même temps que moi, je
vous l'affirme ; tout cela est de par Dieu.
— Elle nous a annoncé la mort de votre sœur, avant vous,
dit la ménagère, et elle nous a dit qu'aucun de ses voisins
n'était là; il faut la croire, et ce qui est arrivé est de par Dieu,
comme elle le dit.
Le curé de la paroisse interrogea Josèphe Kérandour sur ce
qu'elle avait vu ; mais, il n'en sait pas plus long que les autres
sur ces choses-là.
Ainsi, quand quelqu'un vient à trépasser, qu'il ait été ou
non assisté par un prêtre, à ses derniers moments, ne dites pas
qu'il est mort sans confession ni Extrême-Onction. Dieu seul
le sait^
Conté par François Thépaut, boulanger, de la paroisse de Botsor-
hel ; janvier 1890.
Recueilli et traduit par F. -M. Luzel.
I. Cf. une autre version, publiée dans les Légendes Chrétiennes de la
Basse-Bretagne, t. II, p. 550, chez Maisonneuve, Paris.
MÉLANGES
I.
ACIGNÉ; AGUÉNÉAC.
Dans son travail : Recherches sur l'origine de la propriété fon-
cière et des noms de lieux en France, p. i86, M. d'Arbois de
Jubainville fait venir Acigné (lUe-et-Vilaine), à'Aquiniacus,
nom de fundus, tiré d'un gentilice Aquinius. Un diplôme de
Charlemagne de 779 mentionne un nom de lieu Achiniagas
pour Aquiniacas (villas^. M. Gaston Paris, dans son compte
rendu du livre de M. d'Arbois de Jubainville, fait remarquer
que, si Achiniagas a donné Acigné, il ne saurait représenter
Aqui?îiacus; C3.r Aciniacas (== Aquiniacas^ eût donné Aisignées.
Achiniagas doit donc être pour Acciniacas, le ce devant i don-
nant c, tandis que c donne is (Roniania, XIX-75, p. 473).
Je relève dans le Dict. top. du Morbihan, de Rosenzweig,
un village d'Aguénéac, commune de Trédion, dont la forme
est Aguiniac au xu^ sïcdt (prieuré de Trédion). Gui- repré-
senter simplement g dur : on prononce, en etfet, dans le pays,
Agigna Çg dur). Aginiac remonte à une forme basse-latine
Aciniacus, avec c guttural. Mais Aciniacus est-il pour Acci-
niacus ou pour Aquiniacus?
J. LOTH.
n.
GUAROIMAOU; GOARIVA.
Guaroimaou, dans les gloses de XOxoniensis prior, glose
theatris. Le mot est évidemment composé de guaroi et d'un
Mélanges. 281
pluriel de ma. Dans les mêmes gloses, guarai glose scena, et
guaroiou, theatra. Le gallois possède les deux formes gware,
gwareu, et chware, chwareu; le comique a des formes ana-
logues. De plus les dictionnaires gallois possèdent le mot
chuareufa avec le sens d'endroit pour jeux, théâtre.
Jusqu'ici, je crois, on n'a rien signalé en breton armoricain
qui rappelât guaroimaou. Je viens de retrouver le mot dans le
nom de deux villages bretons : Goariva, dans la Cornouailles
des Côtes-du-Nord, entre Lohuec et Plougras, non loin de la
forêt du Beffon, situé sur une colline fort élevée ; le second
Goariva est dans la commune de Plouguer, près Carhaix,
Finistère. Le fait est d'autant plus remarquable qu'il n'y a, à
ma connaissance, dans les dialectes bretons, aucune forme
goari à côté de c'hoari.
Rosenzweig, dans son Dictionn. topogr. du Morbihan, donne
aussi un village de Houariva, en Persquen, canton de Gué-
mené-sur-Scorff, Morbihan. La transcription ici n'est pas
exacte. On prononce dans la commune de Persquen: hoari-
vaiu, en donnant à w, suivant la règle dans cette région, le
timbre de il consonne. On serait tenté d'y voir un pluriel,
mais le pluriel dans cet endroit est nettement en aou.
J. LOTH.
m.
LES ROMANS D'ARTHUR.
Les légendes d'Arthur attirent à présent une si grande at-
tention qu'il me semble intéressant de produire la version
suivante. Elle se trouve dans un des manuscrits gallois de
Hengwrt, qui s'occupe de l'histoire de r« Huile sainte ».
« A l'époque où ces choses se passaient, Koel était roi de
Bretagne. Et Dubricc l'archevêque avait reçu l'huile, pour con-
sacrer Arthur à son couronnement, quand il tira l'épée de la
pierre à Caer Jeudei. Et c'est pourquoi le roi pouvait subjuguer
tous les ennemis qui lui livraient bataille. Et sa couronne et
ses armes sont les rehques précieuses du royaume ».
282 Mélanges.
Il n'y a aucune allusion à ce récit ni dans les traductions du
français par Sir T. Malory, ni dans les autres manuscrits du
Musée Britannique. La version ordinaire, comme tout le
monde le sait, raconte que l'aventure eut lieu dans « l'église
de Saint-Paul à Londres ».
Il serait intéressant d'apprendre si quelques-uns de vos lec-
teurs ont jamais trouvé une tradition telle que celle-ci. Il me
semble vraisemblable que la version dont j'ai fait mention ci-
dessus, conserve une plus ancienne tradition qu'aucune des
versions françaises (comme, quant à la Quête et le Percival,
MM. Sommer et Nutt l'ont prouvé) ; ou peut-être que les
versions ne sont pas originales du tout, mais qu'elles sont dé-
rivées d'une source galloise.
o"-
G. Hartwell Jones.
BIBLIOGRAPHIE
Pinkerton's Lives of the Scottish Saints, revised and enlarged
by W. M. Metcalfe. Londres, A. Gardner, 1889; deux vol. in-80,
XLvi-224, 315 pages.
L'ouvrage fondamental sur l'hagiographie écossaise est celui
d'Alexandre Penrose Forbes, évêque de Brechin : Kalendars
of Scotish Saints with pcrsonal notices ofthose of Alba, Laudonia
and Strathclyde, An Attenipt to fit the Districts of their scveral Mis-
sions and the Churches ivhcre they were chiefly had in Rcmenibrance.
Ce livre date de 1872. On y joignait, quand on pouvait, celui
de Pinkerton : Fitae antiquae Sanctonmi qui habitaverunt in ea
parte Britanniae nunc vocata Scotia vel in ejus insulis. Londres,
1789. Je dis, quand on pouvait, car le recueil pubhé par Pin-
kerton n'ayant été tiré qu'à cent exemplaires était presque
introuvable. M. Metcalfe, le savant directeur de la Scottish Re-
view, vient de le faire réimprimer après avoir pris la peine de
rectifier à l'aide des mss., ou, à défaut de mss., en se servant
de bonnes éditions, le texte souvent très défectueux de Pin-
kerton.
Les saints dont les vies sont données dans cet ouvrage sont:
Ninian, le Nynias de Bède, Historia ecclesiastica, 1. III, c. 4;
Ninian évangélisa les Pietés méridionaux avant l'apostolat de
saint Columba qui commença en 563. De Ninian, malheu-
reusement, on n'a pas de vie antérieure à celle qui fut écrite
au xii^ siècle par Ailred, et cette vie n'a aucune valeur histo-
rique. Le meilleur manuscrit est conservé à la bibhothèque
Bodleienne d'Oxford, fonds Laud, Mise. 668. A la suite de
cette vie, Pinkerton et M. Metcalfe ont imprimé l'office de saint
Ninian d'après le bréviaire d'Aberdeen.
Columba, t. I, 49-209. Pinkerton a puMié deux vies de ce
saint. L'une, la plus courte, est attribuée au saint irlandais Cum-
284 Bibliographie.
meneus Albus, qu'on a identifié avec un certain Cummian,
vii^ siècle, auteur d'une lettre célèbre sur la controverse pas-
cale. Cette lettre paraît dater de l'année 63 4 ^ On a aussi un
Liber de mensura poeniîcntiarum qui, suivant un manuscrit, au-
rait été écrit par un certain Cummeanus-, mais il est peu vrai-
semblable que l'auteur de la lettre soit l'auteur du pénitentiel^
M. Metcalfe admet l'identité de l'auteur de la vie et de l'auteur
de la lettre, il croit que le Cummian auteur de la lettre est
Cummine Ailbe, abbé d'Iova, de 657 à 6944, et il date par
conséquent du milieu du vii^ siècle la vie de Columba at-
tribuée à Cummeneus. Je ne suis pas de cet avis. La vie de
Columba attribuée à Cummeneus est à mes yeux un abrégé de
celle qu'Adamnan a écrite entre 692 et 6975. L'auteur de cet
abrégé ne voulant que l'édification de ses lecteurs a retranché
tous les détails historiques précis qui font à un autre point
de vue l'intérêt du récit d'Adamnan. On objecte que dans la
vie de Columba par Adamnan, 1. III, c. i, la vie attribuée à
Cummeneus Albus est citée ^. Mais, comme l'a fait observer
l'évêque Reeves, la citation de la vie attribuée à Cumme-
neus Albus manque dans le ms. du British Muséum, Bibl.
Reg. 8 D. IX; et M. Metcalfe a constaté en outre qu'elle ne
se trouve pas non plus dans le ms. du British Muséum, Cot-
tonien, Tiberius D. III. On n'a donc pas de preuve que la ci-
tation de Cummeneus Albus ait été intercalée dans la rédaction
primitive d'Adamnan antérieurement à la date du ms. de
Schafibuses Or ce ms., qui serait du commencement du
viii'^ siècle suivant l'évêque Reeves n'est probablement pas an-
térieur au milieu du siècle suivant. Il n'est donc pas établi que
la vie de saint Columba attribuée à Cummeneus ait été com-
posée avant le ix^ siècle.
Pour la vie de saint Columba par Cummeneus, M. Metcalfe
1. Migne, Patrohgia lalina, t. 87, col. 969-978.
2. Migne, Palrologia latina, t. 87, col. 979-998; Wasserschleben, I>î>
Bussordnungcn der aberliindischcn Kirche, p. 460-493.
3. Wasserschleben, Die Bussordnungen, p. 61.
4. Cette identité est considérée comme douteuse par William Reeves,
The lij'c of Saint Columba, p. 199, note k.
5 . William Reeves The Life oj Saint Columba, p. xlviii-xlix,
6. Edition Reeves, p. 199; Metcalfe, I, 184.
Bibliographie. 28^
n'a pas trouvé de manuscrit, il a dû se borner à la collationner
sur l'édition de Mabillon^
Quant à la vie de saint Columba qu'a écrite Adamnan, on
est beaucoup mieux monté en références. L'évèque Reeves a
donné une liste de sept mss. qu'il a pu consulter 2, Malheu-
reusement il a connu un d'eux trop tard et n'a pu s'en servir
pour établir son texte. C'est le ms. du British Muséum, Cotto-
nien Tiberius D. III, fin du xir siècle. L'usage fait par
M. Metcalfe des variantes de ce ms. donne à l'édition de
M. Metcalfe une supériorité incontestable sur celle de i'évêque
Reeves. Disons toutefois que l'édition de I'évêque Reeves doit
à sa préface, aux nombreuses notes qui accompagnent le texte
et au copieux index qui le suit, une valeur historique consi-
dérable, atteinte jusqu'ici par bien peu de livres analogues.
Les deux vies de saint Columba sont suivies de son office.
Machar, vivait suivant les uns au vi* siècle 3, suivant les autres
au ix.^4. On n'a de lui qu'un office.
Kentigern. Sa vie a été écrite par Jocelin au xii^ siècle. Ken-
tigern paraît être mort en 603 5, en sorte que la vie composée
par Jocelin ne peut avoir aucune valeur historique. M. Met-
calfe reproduit le texte d'un ms. de la bibliothèque Marsh à
Dublin, coté V. 3. 4. 16. Ce texte avait déjà été publié par
I'évêque Forbes en 1874. La seconde édition, donnée par
M. Metcalfe, a été précédée d'une collation nouvelle avec le ms.
Servan. On prétend que ce saint vivait au commencement
du v^ siècle^. Sa vie est anonyme. On n'en a trouvé qu'un
ms., qui date du xiii^ siècle, et qui est conservé dans la biblio-
thèque Marsh à Dublin. La valeur historique de cette vie est
la même que celle de la vie précédente. D'Ecosse le culte de
saint Servan s'est étendu jusque sur le continent, en Bretagne,
où Lobineau classe Servan parmi les saints inconnus 7 ; ce sa-
1. Acta sanctoruni ordinis sancti Benedidi, Saeculum I, p. 361-366.
2. The Life of Saint Columha, p. xiii-xxxi.
3. Forbes, Kalcndars of Scottish Saints, p. 393-394.
4. Metcalfe, Lives of Scottish Saints, p xxxii.
5. Forbes, Kahndars, p. 362.
6. Forbes, Kahndars, p. 445-447; Metcalfe, p. xxxviii.
7. Lobineau, Les vies des saints de Bretagne, p. 14.
286 Bibliographie.
vant appelle ainsi les saints auxquels on donne un culte et
dont il ne sait que le nom.
Marguerite, reine d'Ecosse. Elle mourut en 1093. La plus
ancienne de ses vies est dédiée à Mathilde, sa fille, reine d'An-
gleterre, morte en 11 18; c'est un document historique d'un
haut intérêt. Une seconde vie paraît un abrégé de la première.
M. Metcalf reproduit, pour la première vie, le texte des Bol-
landistes, pour la seconde celui de Surius.
Magnus, seigneur d'une partie des îles Orkney, mourut au
commencement du xW siècle. Sa vie latine publiée par
M. Metcalfe est la traduction d'une vie en irlandais écrite
probablement au xiii'^ siècle, et restée inédite jusqu'ici.
David, roi d'Ecosse, mourut en 1153. Son éloge par son
contemporain, Aelred de Rievaux, est donnée d'après le ms.
du British Muséum, Cottonien Vesp. B. XL
Blaithmac était un moine qui paraît avoir été massacré à
lova parles Normands en 793. La vie publiée par Pinkerton
et reproduite par M. Metcalfe fut écrite en vers latins par
Walafrid Strabo, abbé de Reichenau, dans le lac de Constance,
mort en 849.
Des neuf saints mentionnés ci-dessus il 3^ en a cinq dont les
vies sont des monuments de l'histoire d'Ecosse : ce sont la
vie de saint Columba par Adamnan, celles de sainte Margue-
rite, et des saints Magnus et Blaithmac, enfin l'éloge de saint
David. Les quatre autres vies n'ont de valeur qu'au point de
vue de la littérature et de la légende, ou, si elles peuvent être
utilisées par les historiens, c'est pour apprendre quels étaient
les goûts et les idées du monde religieux chrétien à l'époque et
dans le pays où elles ont été écrites. Mais ce n'est pas un
mince intérêt. C'est celui que présentent les vies de saints
irlandais contenues dans le ms. de Salamanque publié récem-
ment d'une façon si élégante et si exacte par les PP. De
Smedt et De Baker et celles du Livre de Lismore éditées et tra-
duites avec tant de science par M. Whitley Stokes. Le livre de
M. Metcalfe est donc appelé à rendre de grands services.
H. D'A. DE J.
CHRONIQUE
SOMMAIRE: I. Colhboration de M. Whitley Stokes au Dictionnaire comparé des
langues indo-européennes de M. Fick. — II. M. Thurneysen et la partie celtique
des Eléments de grammaire comparée de M. Brugmann. — 111. Etudes sur la lé-
gende d'Arthur par M. J. Rhys. — IV. Contes irlandais publiés par M. Douglas Hyde
avec notes de M. Alfred Nutt. — V. Histoire de l'église catholique d'Irlande par le
chanoine Bellesheim, et Histoire de la Confédération irlandaise par J.-T. Gilbert. —
VI. Publication prochaine de textes épiques et légendaires irlandais par M. Standish
O'Grady. — VII. Le suffixe -acus dans une thèse de doctorat soutenue par M. Mat-
thias Hoelscher. — VIII. La Bretagne armoricaine par M. Qiiellien. — IX. Gloses
irlandaises publiées par M. Whitley Stokes. — X. La Galatie dans la Géographie
historique de l'Asie Mineure par M. Ramsay. — XI. Edition prochaine i° du livre de
Llann Dàv par MM. .1. Rhys et Gwanogvryn Evans, 2" des œuvres de Davydd ab
Gwilim par le second de ces deux savants. — XII. Dans quelle mesure la littérature
cssianique a-t-elle subi l'intluence Scandinave? Système nouveau de M. Zimmer, sa
critique par MM. Alfred Nutt, Whitley Stokes, Kuno Meyer. — XIII. Seconde édi-
tion du Catalogue du musée de Saint-Germain par M. Salomon Reinach. — XIV.
Textes irlandais et bretons dans la Revue des Traditions populaires. — XV. Noms
de lieux gaulois dans l'Inventaire sommaire des monnaies mérovingiennes de la collec-
tion d'Amécourt par M. Prou. — XVI. Inscription latine publiée par M. Rhys dans
l'Archaeologia Cambrensis. — XVII. Traité du comput et calendrier de l'abbaye de
Landevennec signales à Copenhague par M. Leopold Delisle. — XVIII. Vies inédites
des saints bretons Leonorius et Gildas, publiées parles BoUandistes. — XIX. Etude
de M. Kuno Meyer sur l'argot des chaudronniers d'Irlande dans le Journal of the
Gypsy Lore Society. — XX. Second volume du nouveau recueil de chansons bretonnes
publié par MM. Luzel et Le Braz. — XXI. Suite des études ethnographiques de
M. J. Rhys dans la Scottish Review. — XXII. M. Mommsen rejette une leçon pro-
posée par Miillenhoff pour un passage du testament d'Auguste, cité plus haut, p. 8.
— XXIII. Première livraison du Trésor du vieux celtique de M. A. Holder.
I.
M. Auguste Fick a commencé la publication d'une quatrième édition de
son « Dictionnaire comparé des langues indo-européennes », Fergkinchendes
Woerterhiich der indo-gervmnisclmi Sprachm. Le premier volume a paru. Il
renferme, outre une préface, trois vocabulaires contenant : le premier, les
mots que l'on peut attribuer à l'indo-européen primitif (p. 1-154); le second,
les mots communs au sanscrit et à l'iranien (p. 157-342); le troisième, les
mots qui, appartenant à la fois au grec, au latin, au celtique et au germa-
nique, constituent ce que l'auteur appelle l'unité linguistique de l'Europe
occidentale (p. 345-580). Nous n'essaierons pas de critiquer les doctrines lin-
guistiques de M. Fick, nous nous bornerons à le féliciter du succès de
son livre. Ce succès est justifié par les améliorations qu'il a le bon
esprit d'y introduire progressivement et par le développement considérable
qui distingue chaque édition nouvelle de la précédente. Grâce au concours
de M. Whitley Stokes, la partie celtique, très incomplète dans la troisième
édition, prend dans celle-ci le rang auquel elle a droit. Ainsi dès les pages
2 et 3 nous trouvons des mots néo-celtiques qui font défaut dans la troi-
sième édition, le vieil irlandais at-om-aig (adigit me), l'irlandais ind (fin)
288 Chronique.
et le vieux gallois hin, même sens : le premier à l'article a;^o, dans la
troisième édition, ag, agati, p. 7 ; le second et le troisième à l'article autos,
dans la troisième édition anta, p. 15.
Ces citations suffisent pour montrer que M. Fick a changé de phonétique.
On le comprend plus clairement encore quand, p. 6, apparaissent les
voyelles indo-européennes e, é : et sous cette rubrique éçvos, êçvd, « cheval,
jument», p. 8 (troisième édition, p. 5, açva, açvd), et p. 10, enter « entre »
(troisième édition, p. 14, antar); quand, p. 358, on voit commencer la
liste des mots européens occidentaux dont la lettre initiale est e, parmi eux,
p. 360, cugiw « élever », d'où le gaulois Uxello-diinuni, le vieil irlandais os
« au-dessus de », uasal « haut ».
II.
La troisième édition du Dictionnaire de Fick était allée depuis quelques
années sur les rayons supérieurs de ma bibliothèque rejoindre la seconde
édition de ce livre et le Compendiiim de Schleicher ; la quatrième élira
domicile plus à portée de la main, à côté des Œuvres de Bopp et de G.
Curtius auxquelles je resterai toujours fidèle comme à mes premières amours,
et à côté des « Eléments de grammaire comparée », Grundriss der verglei-
chendenGrammatik, de M. Brugmann, dont la partie celtique doit une si grande
valeur à la collaboration de M. R. Thurneysen. La publication du second
volume de ces « Eléments » était, prétendait-on, renvoyée aux calendes
grecques par le succès si mérité de l'auteur et par la paresse inévitable que
ce succès devait nécessairement produire chez le savant professeur ; mais
ce volume paraît avec une rapidité inattendue. Son second fascicule,
p. 463-846, atteint le commencement du chapitre consacré à la conjugaison.
La théorie de la déclinaison y est exposée tout entière et avec beaucoup de
talent, ce qui ne veut pas dire que j'accepte complètement toutes les
doctrines des savants auteurs. Ainsi, p. 556, le mot gaulois cuniien
« bierre » est imaginaire ; lisez cu7-mi : 1° chez Dioscoride, livre II, c. iio,
édition de Paris, 1549, f° 100 r°, au nominatif neutre : T6 /.aÀo'j;j.cvov oà
■/.oCip(i,'. I ; 2° chez Marcellus de Bordeaux, chap. XVI, § 33, édition donnée
chez Teubner en 1889 par Georges Helmreich, p. 160, 1. 33, nom indé-
clinable comme le pensent les auteurs du Thésaurus linguae graecae au mot
xo'jpjxi : salis quantum intra palniam tenere potcst qui tussict in potionein cer-
vesae aut curmi mittat. Par conséquent Vu final des mots comme aitim n-
« nom », sruaim n- « cours d'eau » est en irlandais une addition de date
récente due à l'analogie des thèmes en 0-. Primitivement l'analogie des
thèmes neutres en i avait fait tomber en celtique Yn finale des thèmes en
niin^mn. Ce qui achève de le prouver, c'est le génitif singulier de ces
thèmes qui est : 1° en -0 .■ dromvio de druimm « dos » dans les notes de
I . La variante •/.o'pij.a chez Athénée copiant Posidonius est probablement
due à une influence grecque et savante.
chronique. 289
Tirechan et dans les gloses de Saint-Gall ; 2° en a ; anma à'ainm « nom »
dans les gloses de Saint-Gall ; 3° par exception en e : anme dans les gloses
de Saint-Gall (Graunnatica celtica, 2^ édition, p. 268-269). Les génitifs sin-
guliers en 0 et en a des noms neutres irlandais qui terminent leur nomi-
natif singulier en Un =mi zzznm sont dus à l'analogie de ces noms avec les
noms masculins, féminins et neutres dont le thème se termine en /- et
qui font leur génitif singulier en 0 et en a (Grainmatica celtica, p. 234,
250). Les génitifs irlandais en e des mêmes noms dont le nominatif se
termine en im =z mi = mn est dû à la variante e du génitif singulier des
noms irlandais dont le thème se termine en i. Cet e final du génitif zzl
îos, ci. TïoXto;. M. Thurneysen supprime ces génitifs irlandais en e de la
déclinaison en i (Grammatica celtica, p. 234, 250, 251), et en fait passer
les uns parmi les thèmes en os-, es-, les autres soit parmi les thèmes
en mn, soit parmi les thèmes en ia. Mais il me paraît impossible de ne
pas expliquer le génitif brithe (ferendi) par br-ti-os et le dernier terme du
génitif t-cs'biiithe (defectus) par bu-ti-os.
L'hypothèse d'un génitif singulier a«;«««-5 (p. 579) — sans 0 avant l'i — ,
expliquant à la fois anma et anme, me paraît arbitraire et de plus insuffi-
sante : — arbitraire, puisque tous les autres thèmes irlandais en n exigent
un 0 primitif avant Vs final du génitif singulier ; — insuffisante, car, si
anmens peut expliquer anme, on ne voit pas comment à'anmens serait venu
anma, anma exigerait un primitif anmvs (?) ; et enfin dans le système de
notre savant confrère, comment rendre compte de l'o final du génitif irlandais
drommo ?
III.
Notre docte et aimable confrère, M. John Rhys, vient de faire paraître
à la Clarendon Press un volume in-80 de 411 pages, intitulé Stiidies on the
Arthurian legend . La connaissance approfondie que l'érudit professeur
d'Oxford a de la littérature galloise assure à ce livre une autorité considé-
rable dans les controverses 'que suscite aujourd'hui la question de savoir
quelle est l'origine des légendes groupées autour du nom d'Arthur dans le
pays de Galles et sur le continent. M. Rhys expose ses idées sur ce point
avec la clarté élégante qu'il sait mettre dans tous ses écrits. Je regrette de
ne pas connaître assez à fond les romans français de la Table ronde pour
oser émettre une opinion sur des questions délicates agitées entre gens
plus compétents que moi au sujet de ces romans, je veux dire sur les
rapports qui existent entre les romans de la Table ronde et les légendes
galloises. On a vu plus haut, p. 181-228, la doctrine que M. Alfred Nutt ex-
pose et défend. Ses études l'autorisent à parler de ces matières avec une
autorité qui me manque.
IV.
M. Douglas Hyde a publié en 1889 un « livre d'histoires », c'est-à-dire de
« contes » irlandais, Leahhar sgculaigheachta, qu'il a cru à propos de ne pas
adresser à la rédaction de la Revue Celtique et que par conséquent elle n'a
290
Chroniijue.
Besid
e the fire
P-
104.
P-
129.
P-
142.
P-
148.
P-
154.
P-
161.
P-
167.
P-
169.
P-
170.
P-
12.
P-
P-
194.
184.
P-
135.
P-
P-
171.
162.
P-
lOI.
P-
155.
P-
159.
pu annoncer. Depuis, le même auteur a fait paraître à la librairie David
Nutt, à Londres, un second volume intitule « Au coin du feu », Beside
thc fire. Ce dernier volume, heureusement pourvu d'une table — ce qui
manque au premier — contient quatorze contes et un recueil de devinettes.
Les six premiers contes étaient inédits, M. Douglas Hyde en donne le
texte irlandais avec une traduction anglaise. Les huit autres ne paraissent
que sous forme de traduction, le texte irlandais se trouvait dans le Leahhar
sgéidaigheachta ; ces huit contes sont intitulés :
Leahhar sgéidaigheachta.
Goillîs aux pieds noirs. .
Le puits du bout du monde
Le château de Crinnân .
Niall O'Cearbhaid.
Corps sans tête ...
Les vieilles aux longues dents
Guillaume de l'arbre .
Le vieux corbeau et le jeune cor
beau
Suit un recueil de devinettes.
On lira avec beaucoup de plaisir et de profit la préface et les notes que
M. Douglas Hj-de et M. Alfred Nutt, le savant folkloriste, ont joints à cet
ouvrage. La compétence toute spéciale de M. Nutt donne à ses jugements
un grand intérêt.
M. Douglas Hyde, encouragé par le succès, fera j'espère, d'autres ouvrages ;
qu'il me permette de lui conseiller de disposer à l'avenir ses titres d'une
façon plus uniforme. Dans le livre d'histoires, Leahhar sgèulaighcachta,
p. 12, le titre du conte de « Goillîs aux pieds noirs » est donné en irlan-
dais avec l'orthographe traditionnelle : Goillîs na g-cos diihh ; dans « Au
coin du feu », Beside the fire, p. 104, ce titre, au lieu d'être traduit en
anglais, est transcrit à l'anglaise : Gulcesh na guss dhi, au lieu de Goillîs of
the hlacl: feet ; c'est un premier système. Pour le conte suivant, M. Douglas
Hyde, dans « Au coin du feu », traduit le commencement du titre en
anglais et transcrit en irlandais avec la notation anglaise l'autre moitié ; par
conséquent « Le puits du bout du monde » : Tohar deire an donihain (Sgèu-
laighcachta, p. 194), devient (« Au coin du feu », p. 129) The zcell of
d'yerre in dowan ; c'est un second système. Enfin arrivent des traduc-
tions complètes : « Corps sans tête » , Colann gan cheann (Sgéulaigheachta,
p. 171), est rendu (« Au coin du feu », p. 154) par Truuk withoiit head, et
M. Douglas Hyde renonce à donner à ses lecteurs anglais des leçons de
prononciation irlandaise : troisième système. Sans doute l'auteur, après
avoir voulu avec un zèle des plus louables enseigner aux ignorants comment
il faut s'y prendre pour parler irlandais, a craint que sa peine ne fût perdue
et le découragement l'a fait renoncer à son entreprise. Quoi qu'il en soit,
l'uniformité dans les titres des chapitres est pour un livre une qualité qui
manque au sien.
Chroni(jue. 291
V.
Dans une précédente livraison, j'ai parlé de la critique faite par le Rév.
Mac Carthy du livre du chanoine Bellesheim sur l'histoire de l'église
d'Irlande. Je n'avais pas encore ce livre sous les yeux. En voici le titre :
Geschichte der KathoUschen Kirche in Irlaiid von der Einfiihrung des Chrisien-
thiims bis auf die Gegemuart. Deux volumes ont déjà paru : le premier,
432-1507, a XXXII-701 pages ; le second, 1509-1690, xxxv-772 pages.
Rien qu'au premier aspect de ces volumes, on sent qu'on est en face
d'un homme dont l'éducation littéraire et érudite n'a aucun rapport avec
celle de M. Douglas Hyde. M. le chanoine Bellesheim sait faire un livre,
a étudié aux meilleures sources et n'a épargné aucune peine pour se tenir
au courant, aussi suis-je étonné qu'il n'ait pas connu l'ouvrage de M. John
T. Gilbert, History of the Irish Coiifcdcration and ihe JVar in IrcJand, 1646-
1649, dont le septième et dernier volume a paru à la fin de l'année der-
nière, comme je le vois annoncé dans The Irish Times du 29 décembre
dernier ; mais cette lacune est une exception.
Le principal défaut du livre du chanoine Bellesheim sera aux yeux des
érudits la préoccupation apologétique dont le laborieux et éloquent auteur
j)araît principalement dominé. Quand on ouvre son livre et qu'on en lit
le début oratoire, on croit entendre un prédicateur à la mode, prononçant
le 17 mars l'exorde d'un panégyrique de saint Patrice dans une église
catholique d'Irlande. J'aurais préféré comme préambule une étude sur le
christianisme en Irlande avant saint Patrice, et sur l'influence que l'héré-
tique breton Pelage dut exercer dans le voisinage de son pays natal.
Le sujet a été étudié par O'Donovan dans la préface de son édition des
Annales des Quatre Maîtres (185 1, t. I, p. l, li) ; il pouvait être traité plus
complètement avec des documents qu'O'Donovan n'a pas connus.
La question de savoir si saint Patrice a fait le pèlerinage de Rome et s'il
a été envoyé par le pape en Irlande, comme l'avait été Palladius, aurait
mérité d'être discutée avec les procédés rigoureux de l'érudition moderne.
Quand il s'agit des premiers siècles de l'Eglise, les catholiques qui raison-
nent comme si la congrégation De propaganda Jîde eût cxiSté alors, agissent
aussi peu scientifiquement que les écrivains qui dans un camp différent
attribuent au clergé de ces temps antiques toutes les doctrines des évêques
anglicans du xix^ siècle ou même du xvi«. Un érudit, qui est en même
temps prédicateur, doit cesser de prêcher quand il veut faire acte d'érudition.
La légende du voyage de saint Patrice à Rome date de la fin du septième
siècle, elle commence à poindre au milieu de ce siècle dans les notes de
Tirechan qui ne parle pas de Rome, mais qui fait parcourir par saint
Patrice les Gaules et toute Vltalia, et qui comme autorité cite la conimemo-
ratio lahorum', c'est-à-dire les Dicta Patricii-. Or, dans les Dicta Patricii,
1. Whitley Stokes, The tripartite Life, t. II, p. 302, 1. 21.
2. Whitley Stokes, The tripartite Life, t. II, p. 301, 1. 23.
292 Chronique.
il est question non pas de toute Vltalia, mais seulement de Yltalia; et, au
temps de saint Patrice, cinquième siècle, Rome et l'Italie du sud ne faisaient
partie ni de Vltalia administrative ni de Vltalia ecclésiastique. Le pèleri-
nage de saint Patrice à Rome apparaît, mais comme projet non réalisé,
chez Muirchu Maccu-Machtheni, fin du septième siècle". Saint Patrice ne
dit nulle part qu'il ait été à Rome ni que le pape l'ait envoyé en Ir-
lande. Mais conclure de son silence à ce sujet qu'il n'ait pas admis l'auto-
rité judiciaire du pape 2, ainsi que l'avait admis pendant quelque temps son
compatriote l'hérétique Caelestius, c'est aller trop loin dans le sens opposé.
Acceptant comme fait historique le voyage légendaire de saint Patrice à
Rome, le chanoine Bellesheim nous donne aussi pour historiques beaucoup
d'autres faits légendaires, enfin il exagère considérablement l'importance
de l'apostolat de saint Patrice ; suivant lui (t. I, p. 49), on n'a pas prouvé
qu'il y eût des chrétiens en Irlande avant saint Patrice. Que fait-il du
texte formel de la chronique de Prosper : Ad Scotos in Christum cre-
DENTES ordinatur a papa Caclcstino Palladius ?. Il ne dit rien non plus de
la persistance du paganisme en Irlande après saint Patrice, par exemple de
l'intervention druidique à la bataille de Culdreimne en 5605. La littéra-
ture payenne de l'Irlande a continué de vivre, elle a produit des œuvres
nouvelles longtemps après l'apostolat de saint Patrice. Une de ces œuvres
est le récit épique qui donne le dieu Manannan pour père au fils apparent
de Fiachna 4, c'est-à-dire à Mongan mort, soit dans la seconde moitié du
sixième siècle, soit au commencement du septième. Ce récit fait de
Mongan, par une sorte de métempsychose, Find, revenu à la vie par une
seconde naissance deux siècles après sa mort ; ce document épique, témoin
concordant avec l'intervention druidique à la bataille de Culdreimne,
atteste, comme cette intervention, que le paganisme a survécu au célèbre
apôtre de l'Irlande.
La méthode critique du savant chanoine ne parait donc point parfaite.
Cependant je suis bien loin de dire que pour un érudit tout soit à re-
prendre dans son ouvrage : ainsi son étude sur les établissements mo-
nastiques irlandais fondés au moyen âge sur le continent semble fort
bonne, etc., etc. Des tables faites avec soin rendent les recherches com-
modes dans ses deux volumes aussi gros que clairs et bien écrits.
1. Muirchu, 1. I, c. 4, 5; Hogan, Documenta, p. 18, 24; Whitley
Stokes, The tripartite Life, t. II, p. 270, 1. 2-5 ; p. 496, 1. 5. Cf. L. Du-
chesne. Bulletin critique du l'-f août 1888; Notitia dignitatum... occidentis,
c. 18, édition Boecking, t. II, p. 63-66.
2. Collection canonique irlandaise, 1. xx, c. 5, 2= édition de Wasser-
schleben, p. 61 ; Whitley Stokes, The tripartite lifc, t. II, p. 506, 1. 37-38.
3. Annales d'Ulster, édition d'Hennessy, t. I, p. 36, 1. 6-7, i4-i)- Cf.
Migne, Patrohgia latina, t. LI, col. 595 B.
4. Lebar na hUidre, p. 133.
Chronicfue. ^ 293
VI.
Une nouvelle que les celtistes apprendront avec plaisir, c'est la publica-
tion prochaine d'un ouvrage de M. Standish O'Grady : Siîva Gadeîica,
collection de légendes et de récits épiques irlandais reproduits dans la
langue originale et traduits en anglais, deux volumes in-80. MM. Williams
et Norgate mettent ces volumes en souscription au prix de vingt-huit shil-
lings, soit trente-cinq francs en tout les deux. Le premier volume se divi-
sera en quatre sections : pièces hagiologiques, fragments du cycle ossia-
nique, fragments du cycle deCùchulainn, morceaux épiques divers. Le second
volume contiendra le« Dialogue des vieillards », Agallam na senorach, la
composition la plus importante du cycle ossianique. Cette publication ne
peut qu'avoir un grand succès.
VIL
M. Matthias Hoelscher vient de soutenir à l'Université de Strasbourg
une thèse de doctorat sur les noms de lieu français qui offrent la désinence
-acus. L'objet de cette étude est de montrer comment se sont réparties
géographiquement sur le territoire français les finales diverses qui sont
issues de la désinence acus ou acuni, dans les différents dialectes parlés sur
ce territoire. Le sujet de cette thèse est par conséquent roman plutôt que
celtique, cependant un suffixe celtique lui sert de point de départ.
• VIII.
M. N. duellien a donné à la librairie Maisonneuve un volume in- 12
intitulé : La Bretagne aiiiiorkaine. Il l'a dédié à ses deux jeunes fils. Ce
livre, d'un style simple et facile, est une œuvre de vulgarisation, et n'a
aucune prétention à l'érudition à laquelle l'auteur, littérateur élégant, n'a
jamais visé.
IX.
M. Whitley Stokes a publié dans VAcademy du 17 janvier, p. 64 et 65,
un recueil de trente-cinq gloses irlandaises extraites du ms. de la Biblio-
thèque Nationale de Paris, latin 7960, dixième siècle. Ce ms. contient le
commentaire de Servius sur les Bucoliques de Virgile ; il a été copié sur
un ms. irlandais dont une autre copie existe à Florence, c'est le Lauren-
tianus Plut. 45, 14. M. Thilo, dans son édition de Servius, t. III, désigne
le ms. de Paris par la lettre A^, et celui de Florence par la lettre L ; voir
sa préface, p. v-vi, xx ; cf. t. I, p. lxxxix. Ces deux ms. renferment des
gloses irlandaises. M. Thilo en a publié six dans le Rheinisches Muséum,
nouvelle série, t. XV, p. 133, et M. Zimmer les a réimprimées dans le
supplément, à ses Glossae Hihcrnicae (1886), p. 5. On peut voir la première
Revue Celtique, XII. 20
294 • Chronicjue.
de ces gloses, drisidi', sur dumosa, Edogue I, vers 76, dans le Servais de
M. Thilo, t. III, p. 17, où elle est reproduite d'après lesmss.: 1° de Paris,
7959 ; 20 du Vatican, fonds de la reine Christine, 1495 ; 3° de la biblio-
thèque de la ville de Hambourg, 52 ; 4° de Munich, 6394 (autrefois de
Freising) : ce qui montre que ces quatre mss. dérivent d'une source irlan-
daise.
M. Whitley Stokes accompagne son édition d'un savant commentaire
où il corrige les fautes de copie commises par le scribe et fait d'intéres-
sants rapprochements étymologiques.
Les corrections manquaient dans l'édition si écourtée de M. Zimmer,
qui n'a pas vu que hJicfilhir « il jaunira », flavcscct (^Edogue, I"V, 28), est
une faute pour hlâfithir, 3^ personne du singulier du futur passif d'un
verbe dénominatif dérivé de Ma « jaune »; que caiiig « les cigales »,
cicadis (^Edogue, II, 13), a été écrit à tort pour cailig, nominatif pluriel de
cailedj « coq », employé ici avec le sens de « cigale » comme dans la for-
mule galloise ceiliog rhedyn « cigale, sauterelle », littéralement « coq de
fougère. »
IX.
M. W.-M. Ramsay dans son livre intitulé The historical Geography of Asia
Minor consacre quelques pages à la Galatie. Malheureusement l'incertitude
des leçons fait qu'il est très difficile de tirer partie des noms de lieu de
cette région de l'empire romain au point de vue des études celtiques,
Mi:(ago, dans la Table de Peutinger, paraît une mauvaise leçon, p. 242,
Ipeto-hrogcn dans l'Itinéraire de Jérusalem est corrigé d'abord en Pdo-
brogeii, puis en Peto-hriga, par M. Ramsay sans justification, p. 242-245 ;
et faute d'autre document nous ignorons ce qu'il faut lire ; quel choix faire
entre Orsologiaco, Rosoîodiaco et Kosolaciaco, trois noms pour la même loca-
lité dans l'Itinéraire de Jérusalem et dans l'Itinéraire d'Antonin, Ramsay,
p. 254? Que dire à'Adtori:{iaco? Que penser d'Eccobriga, Table de Peu-
tinger, qui àewitut Ecobrogis dans l'Itinéraire d'Antonin? Toloso-corio, Table
de Peutinger, semble bien un nom gaulois, mais on voudrait le voir con-
firmé par un autre document.
XI.
J'ai enfin entre les mains le second volume de l'édition du Livre Rouge
de Hergest que j'ai annoncée en octobre dernier, p. 504, d'après le compte
I. Drisidi est le nominatif pluriel d'un adjectif driside, dérivé de driss
« ronce, buisson épineux, broussailles », qui explique vcpres àd^ns le ms. de
Saint-Gall, p. 47, col. i, glose 8, édition Ascoli, p. 46. En irlandais
moderne, driss est devenu dreas, au génitif dréise, voyez R. Atkinson, The
three shajts of Ihe death, p. 362 ; cf. Windisch, Irisdic Texte, t. I, p. 502.
Si M. Thilo a admis drisidi dans son édition, c'est qu'il a considéré comme
vraisemblable l'hypothèse qui fait de ce mot une mauvaise leçon du grec
opufjLfôOT): ou oa^f.iorj; ; mais cette hypothèse est inadmissible.
Chroni(]ue. 295
rendu de V A rchaeohgia Camhrensis. C'est un beau volume, pourvu d'un
bon index qui m'a déjà rendu grand service. Un prospectus que je viens
de recevoir annonce la publication prochaine par les mêmes éditeurs, c'est-
à-dire par MM. John Rhys et J. Gwenogvryn Evans, du Livre de Llann
Ddv. Le nom de ces consciencieux savants nous garantit que grâce à eux
nous posséderons enfin un texte exact et une bonne table de cet important
document. Il ne sera publié que pour les souscripteurs. Le prix sera le
même que pour les volumes de l'édition du Livre Rouge de Hergest. Les
mêmes conditions seront faites pour les Œuvres poétiques de Davydd ab
Gwilim que M. Gwenogvryn Evans va faire imprimer aussi. Le fécond
éditeur a commencé de faire paraître en outre une collection de textes
gallois, à I shilling 6 pence, un peu moins de deux francs le volume. Le
premier volume est la traduction du livre de Job imprimée pour la pre-
mière fois en 1588, réimprimée en 1888.
XII.
Dans la Zeitschrift fur deiitsches Alterthum und deutsche Litteratur, pre-
mière livraison du tome XXXV, 1891, p. 1-172, M. Zimmer a pubHé sous
le titre de Keltische Beitraege, III, un mémoire qui attire vivement l'atten-
tion des érudits en Angleterre, témoin les savants articles que lui ont con-
sacrés MM. Alfred Nutt, Whitley Stokes et Kuno Meyer dans VAcadeinv
des 14 et 28 février, des 7 et 21 mars derniers, p. 161, 210, 235, 283.
Suivant M. Zimmer le mot irlandais fi'ann « héros » qui dans l'épopée
ossianique désigne les soldats de Find, est un mot d'origine Scandinave,
c'est le vieux norrois fjandi, nom. -pi. fjandr. Fënc, parent àtfiaim et donné
pour un des noms de la race irlandaise, serait à proprement parler
le nom de la race danoise établie en Irlande au milieu du ix^ siècle.
Par conséquent la légende ossianique serait danoise. M. Whitley Stokes
considère comme inadmissible l'origine proposée par M. Zimmer pour le
molfiann et pour son parent Fine, il en donne plusieurs raisons. Les princi-
pales sont que le mot irlandais fiann et le mot Scandinave fijandi n'ont ni
le même thème, ni le même genre, ni le même sens. Fiann m *vêna zr
veina ; c'est un thème en a, féminin, qui a un sens collectif et veut dire
« troupe de guerriers » ; fijandi, au pluriel ^/flnrfr, est un thème consonan-
tique développé en î au singuHer ; ce thème, masculin, à sens singulatif,
veut dire «un ennemi», c'est l'allemand /«V/i, en anglais ^«/û? « satan «
A sa doctrine sur l'origine des mots fiaïni et fcne, M. Zimmer en ajoute
une autre. C'est que le procédé de divination appelé teinm laegda serait le vieux
Scandinave teinar laegdir, « baguettes dispersées » ou plutôt « abaissées »,
comme le fait observer M. K. Meyer. M. Whitley Stokes répond que dans
teinm, ei n'est pas diphtongue et que, dans teinar, et est une diphtongue
qui deviendrait en irlandais di, ae ou i ; que Vm de teinm, représentant le
suffixe nien, étant par conséquent dur, ne peut être la notation irlandaise du
Scandinave ar ; que laegda est une mauvaise leçon pour liido ou làida,
mot évidemment différent de laegdir ; qu'enfin l'irlandais tciiim lâido « lu-
296 Chroniijue.
mière de chant » n'a aucun rapport de sens avec les mots Scandinave teinat
laegdir « baguettes dispersées» ou mieux «abaissées». Enfin la formule
teinar laegdir n'a été jamais découverte par M. Zimmer ailleurs qu'en rêve.
MM. Whitley Stokes et Kuno Meyer font observer qu'elle ne se rencontre
dans aucun texte Scandinave.
A ces savantes critiques j'ajouterai quelques mots. Fène est une expres-
sion qui se rencontre dans le Senchus Mér. M. Zimmer conclut de là que
le Senchus Mâr est de la fin du x^ siècle. Cette assertion mérite quelques
observations.
A une époque où je connaissais le Senchus Mér moins qu'aujourd'hui,
j'ai cru, conformément à l'introduction de ce monument, qu'il était une
œuvre législative datant de saint Patrice. Mais le Senchus Mûr est l'œuvre
privée d'un praticien peu intelligent qui écrivait plusieurs siècles après
saint Patrice. Ceux qui voudront se convaincre que le Senchus Mûr n'est
pas l'œuvre d'un législateur et que son auteur est un jurisconsulte d'une
portée médiocre, n'ont qu'à lire dans Ancient îaws of Ireland, t. I,
p. 256-268, la dissertation sur la question de savoir pourquoi l'on dit qu'il
y a quatre espèces de saisies : jamais législateur n'a perdu son temps en dis-
cussions théoriques de ce genre, et cette dissertation suffit pour montrer
que le pauvre compilateur auquel nous devons le Senchus Môr n'a rien
compris aux documents antiques auxquels son indigeste composition sert
de cadre. Le plus ancien traité de la saisie irlandaise consiste dans l'en-
semble des textes qui concernent un mode de saisie dans lequel l'objet
saisi est immédiatement enlevé; cet objet ne reste pas entre les mains
du débiteur, un délai est accordé, mais pendant ce délai l'objet saisi est
en fourrière (.4nc/('n/ Iaws of Ireland, t. I, p. 214, 216, 226, 230, 1. 20-25 '■>
p. 232; p. 236, 1. 23-28 ; p. 238, 240, 242, 246). Cette saisie comporte
quatre délais en fourrière, un jour, trois jours, cinq jours et dix jours; de
là la formule : « Quatre espèces de saisie », Cethar-slicht athgahala. Cette
saisie ne pouvait être pratiquée que par les hommes. Plus tard 1° un adou-
cissement dans la loi introduisit le délai pendant lequel l'objet saisi
reste entre les mains du débiteur avant d'être mis en fourrière ; 2° les
femmes purent hériter de leur père, à charge de service militaire, et elles
acquirent le droit de saisie. De là, rédaction d'un second traité de la saisie,
10 avec un délai pendant lequel l'objet saisi reste entre les mains du
débiteur, 2° comportant cinq durées de ce délai, savoir : un, trois, cinq et
dix jours pour les hommes, comme dans le traité primitif, plus une durée
de deux jours quand la saisissante est une femme. On trouve le texte
de ce traité de la page 120 à la page 202 du tome I des Ancient laivs of
Ireland. Ce second traité doit remonter plus haut que le vue siècle, puisque
sa rédaction eut pour cause le droit d'héritage accordé aux femmes : et
1. Le droit de succession accordé aux femmes est mentionné dans la Col-
lection canonique irlandaise, 1. XXXII, c. 20, 2^ édition de Wasserschleben,
p. 116. Le texte canonique latin s'accorde parfaitement avec le traité irlan-
dais Din techtugad « De l'occupation » (Ancient Iaws, t. IV, p. 16, 1. 24.)
Chronique. 297
que l'obligation du service de guerre, conséquence du même droit d'héri-
tage, fut supprimé par la lex Adamnani au vii^ siècle.
Quant à la date à laquelle peut remonter l'œuvre du praticien auquel
nous devons le Senchiis Mâr, je ne puis citer qu'un fait. C'est que le
Scnchus Mûr est cité dans le commentaire de VAinra Choîiiim-CInUe et qu'à
l'époque où fut écrit ce commentaire, conservé par deux manuscrits de la
fin du xie siècle, le prétérit en t, do-sn-acht, du Seiichus Môr avait besoin,
pour être compris, de la glose ro-s-imviaig ' . La citation du Senchus Môr se
rapporte au début qui doit avoir été écrit par l'auteur même, car ce début
fait partie d'un petit conte inventé pour expliquer le préfixe aith- dans
aith-gahail.
M. Zimmer prétend que le Senchus Môr date de la fin du xe siècle. Je ne
vois pas de raison pour rejeter la doctrine qui le ferait remonter beaucoup
plus haut, par exemple au viiie siècle. Mais, en tout cas, cette compilation
contient des parties bien antérieurs à la fin du x^ siècle, et parmi les por-
tions anciennes je citerai, outre les deux traités de la saisie, les nombreuses
maximes de droit dont le vieux praticien a semé sa composition.
Voici quelques-unes de ces maximes, de ces <s brocards « comme on dit
en France à l'école et au palais :
Ni fuirgîc ncch la Féine ni nad airithe. « Personne chez les Fêné, ne té-'
moigne d'une chose qu'il n'a remarquée » (Ancient lazvs Ireland, t. I.
p. 84, 1. 11-12).
Dofcl aurfocra cach n-athgahala la Féine. « Commandement précède toute
saisie chez les Fêné » (t. I, p. 112, 1. 14).
Inti loinges nad oige réir di trosciid, is-i a breth la Féne : asren diahuî neich
ar-a troiscther aire. « Si quelqu'un est assez hardi pour ne pas faire ce qu'il
« doit quand on jeûne contre lui, en voici la conséquence suivant le juge-
ce ment des Fêné : il paie le double de ce que lui réclamait celui qui a
« jeûné» (t. I, p. 116, 1. 14-15).
Inti iroisces tar taircsin réir do, athaiJI a dliged a fuigiull Féne. « Celui qui
« jeûne après offre de ce qu'on lui doit, perd sa créance suivant la décision
« des Fêné» (t. I, p. 118, 1. 4-5).
Iss-cd coir cach troischte la Féine, arach for soraith nad elai, no gell no gcal-
laih treihe nech fris a troiscther aire. « Voici ce que doit suivant le droit des
« Fêné celui contre lequel on jeûne : caution pour bien garantir que
« devant arbitre il ne fera pas défaut, ou gage pris dans le mobiher de la
« maison de celui contre qui le jeûne est fait » (t. I, p. 118, 1. 4-7).
Ithath fir Fcnc mana tistais treide. « La justice des Fêné aurait péri, si
« n'était venu le délai de trois jours » (t. I, p. 150, 1. 17).
Ataat ceithre scUaigh la Féne i sain cach de : sellach làn-féich, ociis sellach
leith-Jeich, ocus sellach cethramanféich, ociis sellach slân. « Il y a quatre témoins
« de déHts chez les Fêné, et différente est la situation légale de chacun ; on
I. Lebar na h-Uidre, p. 11, col. i, 1. 3. Gôidelica, 2^ éd., p. 164, 1. n,
Cf. Ancient laws of Ireland, t. i, p. 64.
298 Chtonitjue.
« distingue : témoin qui doit réparation entière du dommage, témoin qui
« doit demi-réparation, témoin qui doit quart de réparation, témoin qui ne
« doit rien » (t. I, p. 240, 1. 24-26).
Athath fir Fciniu, ma-ni-pad cuicthe. « La justice des Fêné aurait péri, si
« le délai de cinq jours n'eût existé» (t. I, p. 250, 1. 27-28).
Ata di athgahail fil la Feine : athgabail cintaig, \ocus athgahail inahlcogain.
« Il y a deux saisies qui se pratiquent chez les Fêné : saisie du débiteur,
saisie du parent responsable » (t. I, p. 250, 1. 27-28).
Toutes ces formules sont bien antérieures à l'auteur qui les cite, et si
l'on veut s'en convaincre on n'a qu'à lire dans les Ancient laivs , t. I, p. 250,
le conte par lequel l'auteur prétend expliquer la maxime Athath fir Féine,
mani-pad cuicthe. Cuicthe « délai de cinq jours en fourrière » est suivant lui
le nom d'une femme dont l'intervention bienfaisante imposa pour la pre-
mière fois un délai de cinq jours à deux hommes qui allaient se battre en
duel. On profita de ce délai pour terminer par un jugement la contestation
qui allait faire perdre la vie à un des adversaires. Cette histoire a la pré-
tention d'expliquer l'origine du délai de cinq jours en fourrière avec lequel
elle n'a aucune relation. Elle ne pourrait expliquer que l'origine du délai
pendant lequel l'objet saisi reste entre les mains du débiteur. Elle atteste
par conséquent à la fois l'inintelligence de l'auteur et l'antériorité du bro-
card qu'il cite.
On remarquera que parmi les brocards cités plus haut il y en a trois qui
se rapportent à la procédure du jeûne. Je serais curieux de savoir si
M. Zimmer attribue à cette procédure, comme au cycle épique d'Ossian,
une origine danoise. D'autres peut-être croiront avec moi que les Fêné
auxquelles sont attribuées les règles de droit contenues dans ces brocards
sont les Irlandais en général. Dans un sens plus restreint, Fénc dans les
textes juridiques est l'Irlandais ingénu, mais non noble, par opposition à
la classe supérieure des Nemed. Le mot Go'edel est étranger à la langue du
Senchus Mor. Il apparaît dans le Lehar Aide ' document plus récent.
De la littérature juridique passons à la littérature épique.
Aedilfrid, roi saxon du Northumberland, ayant été tué en 617, ses fils
vécurent dans l'exil pendant environ quinze ans. Un grand nombre de
jeunes gens nobles les suivit sur la terre étrangère, apiid Scottos sive Pictos,
et y demeurèrent avec eux jusqu'à la mort de l'usurpateur Aeduin, 632.
Nous le lisons chez Bède, 1. III, c. i 2. Un des bannis, second fils d' Aedil-
frid s'appelait Oswald, nous le savons par la chronique Anglo-Saxonne 5.
Or dans le morceau épique irlandais intitulé Bruiden Da Derga, on voit
figurer parmi les guerriers qui composent l'armée de Conaire roi suprême
d'Irlande, trois fils de rois saxons, Osait, Osbrit et Lindas chacun avec ses
1. Calh... clir Giilla octis Gacdeln {Ancient laîvs of Ircland, t. III, p. 215,
1. 17).
2. Migne, Patrologia latina, t. 95, col. 116 d; Pétrie, Monumcnta
historica hritannica, i']^ K.
3. Pétrie, 308 A.
Chronique. 299
deux frères de lait ' . M. Zinimer a reconnu avec raison Oswald dans l'Osait
du Bniidcn da Dcrga-. Il y a là un indice certain que la rédaction du
Bruidcn da Dcrga est au plus tôt du vue siècle, et il est vraisemblable qu'elle
n'est guère plus récente, car autrement elle daterait d'une époque où l'on
avait certainement perdu en Irlande le souvenir d'un événement aussi peu
important pour les Irlandais que l'exil d'Oswald.
M. Zimmer a fait lui-même une observation grammaticale qui confirme
cette date, c'est que le futur réduplicatif dont le thème est iorr^ offrait déjà
des difficultés pour le scribe auquel nous devons le ms. de Milan qui, sui-
vant lui, date du ix^ siècle, mais qui peut bien être de la fin du viiie, car'
c'est le plus ancien des manuscrits irlandais connus ; ce scribe a écrit
sans comprendre irr pour îurr, en négligeant un u supérieur qui se trou-
vait dans le ms. original aujourd'hui perdu 4; or dans le texte du Bruidcn
da Dcrga que nous a conservé le Lehar na liUidre, p. 81-99, '^ y ''' plusieurs
exemples de ce futur réduplicatif.
On admettra si l'on veut que le Bruidcn da Dcrga du Lehar na hUidre
est le résultat de l'amalgame, fait au xie siècle, de deux rédactions plus
anciennes; il n'en est pas moins certain que nous avons là, sauf peut-être
quelques retouches, un des monuments les plus anciens de la langue
irlandaise ; or, le mot fiann y est employé plusieurs fois, et suivant
M. Zimmer il y signifie vikitig, c'est-à-dire pirate norvégien ou danois ; je
me bornerai à un exemple, celui que M. Zimmer donne le premier et qui,
à ses yeux, est complètement décisif : un certain Ingcél est à la tête d'une
armée avec laquelle il va prendre le château où réside en ce moment-là
le roi suprême d'Irlande Conaire ; il donne l'ordre de l'attaque : « Levez-
vous, ô fîa'nna, » dit-il, » et marchez sur la maison » Comêrgid suas ira, a
fianna,for Ingcèl, dochom in tigc'i. Comment faut-il traduire flanna ? év\-
àemmQwx. ^ax viVing s, c'est-à-dire norvégiens ou danois, dit M. Zimmer;
mais où est la preuve ? Ingcél est-il un chef norvégien ou danois ? Non,
c'est le fils d'un roi breton ; le texte du Lehar na hUidrc nous le dit en deux
passages 6; Ingcél s'est allié avec des chefs irlandais exilés par Conaire, et
par conséquent l'armée qu'il conduit à l'assaut se compose de Bretons et
d'Irlandais. O Jiauna, leur dit-il, c'est-à-dire ô soldats ;/w;/«a dans sa bouche
exprime la même idée que milites dans celle des généraux romains ; et
milites en latin ne veut pas dire vikings.
1. Lehar ua liUidrc, p. 93, 1. 26-27. O'Curry, Manncrs, t. III, p. 146;
Zcitscijrift de Kuhn, t. XXVIII, p. 561.
2. Zcitsclvift fïir dcutsclh's Alterthuni, t. XXXV, p. 15.
3. Thurneysen, dans la Revue Celtique, t. VI, p. 95.
4. Ascoli, Glossariuiii palaeo-ijihcriricum, p. cxix. Cf. ZeitscJ^rifl de Kulvi,
t. XXX, p. 49-55.
5. Lehar ua i^Uidre, p. 97, col. i, 1. 11: Cf. Zcilsclirift fur dcutsclies
Altcrthunj, t. XXXV, p. 14'; Zeitsclirijt de Kuhn, t. XXVIÎI, p. 561.
6. Fri mac ri'g Bretan i. Ingcél Caechhua Conmaic.L. U.,85. col. i, I.5.
Fri Ingcél Cdech ocus Eiccel ocus Tulchinni tri maie Ui Chonmaic di
Bretnaib, L. U., 84, col. 2, 1, 20-21.
îoo Chronique.
M. Zimmer a montré dans son mémoire une grande puissance de travail,
beaucoup de science et de talent et encore plus d'imagination, mais a-t-il
établi ce qu'il prétend prouver, fera-t-il admettre que le mot irlandais //'««H,
soldat, est une expression d'origine Scandinave signifiant proprement
ennemi ? Pour le moment, j'en doute.
XIII.
M. Salomon Reinach vient de publier une seconde édition de son cata-
logue du Musée de Saint-Germain-en-Laye. Cette édition est beaucoup
plus complète que la précédente. La table des matières renferme de nom-
breuses indications mythologiques. Les noms de divinités cités dans le
texte y sont reproduits. M. S. Reinach s'est aussi attaché à mettre dans sa
table les noms des localités d'où les objets proviennent.
XIV.
La Revue des traditions populaires, t. V, contient : i° p. 605-611, la tra-
duction en français d'un conte irlandais Ldinhoigin, recueilli et publié par
M. David Fitzgerald ; 2° p. 666-672, un recueil de devinettes de la Basse-
Bretagne, pays de Vannes, publiées en breton et traduites en français par
M. P. -M. Lavenot.
XV.
Dans V Inventaire sommaire des monnaies mérovingiennes de la collection
d'Aniécourt, acquise par la Bibliothèque Nationale, rédigé par Maurice
Prou, Paris, 1890, on remarque plusieurs noms intéressants au point de
vue celtique. Tels sont : p. 40, Billiomaco pour Billiomago, aujourd'hui
Billom (Puy-de-Dôme), dont je ne connaissais jusqu'ici que la forme
Biliomus ' ,■ Bodovreca, le Baudohriga de V Itinéraire d'Antonin ; Epocio,
VEpoisso de V Itinéraire ; Nanciaco, identique à *Ar(7n/îacM5, d'où viennent
les noms de : Nançay (Cher), Nancy (Meurthe-et-Moselle), et probablement
Nanciat (Ain).
XVI.
M. Rhys a donné à V Archaeologia Cambrensis de janvier 1891 une notice
sur un très intéressant fragment d'inscription trouvé par M. J. Lloyd W.
Page, à Exmoor (West Somerset). Ce fragment est Carataci [n]epus. Cara-
tacus est un nom d'homme breton que Tacite a rendu célèbre, en gallois
Caradawg, Caradog. Xepus est une notation basse du latin nepos.
XVII.
Parmi les instructions adressées par le Comité des travaux historiques
I. Longnon, Atlas historique de la France, p. 169.
Chronique. . 301
et scientifiques aux correspondants du ministère de l'instruction publique
et des beaux-arts, il a paru, en 1890, un fascicule intitulé : Littérature
latine et histoire du moyen âge, par L. Delisle. Aux pages 18 et 19, on lit une
notice sur un fragment de traité du comput, écrit au onzième siècle pour
l'abbaye de Landévennec (Finistère). Ce fragment, consistant en dix
feuillets de parchemin, appartient aujourd'hui à la Bibliothèque royale de
Copenhague. On y apprend que l'abbaye de Landévennec fut détruite par
les Normands en 913 ou 914. Cela explique pourquoi cette abbaye est si
pauvre en documents antérieurs au dixième siècle. Sont mentionnés au
calendrier : saint Gwenolé, Vuinvaloeiis ; saint Corentin, Courentinus ; et
saint Patrice.
XVIII.
Deux vies inédites de saints bretons ont été publiées par les Bollandistes
dans le tome II du Catalogus codicum hagiographicorum latinoriim, antiquorum
saeculû XVI, qui asservantur in Bibliotheca nationali Parisiensi.
La première de ces vies, p. 153, est celle d'un saint Leonorius dont la
fête se célèbre le i^r juillet. Il y a déjà dans la grande collection des Bol-
landistes une vie de ce saint, et Lobineau en a donné un arrangement en
français dans ses Fies des saints de Bretagne, p. 91-
La seconde, p. 182, est une vie de saint Gildas, 29 janvier. On en
connaissait déjà deux. On sait que c'est une vie de saint Gildas qui a fourni
le thème du mystère breton de sainte Triphine. Cf. Lobineau, Vies des
Saints de Bretagne, p. 75-76 ; et Albert le Grand, édition Kerdanet,
p. 11-14.
XIX.
Le Journal of the Gypsy Lore Society de janvier 1891, contient une savante
étude de M. Kuno Meyer, sur le 5/;«/fa, 'c'est-à-dire sur l'argot des chaudron-
niers d'Irlande, dont un mémoire de M. John Sampson, inséré dans le même
périodique en octobre 1890, avait signalé rintérêt. Dans cet argot, suivant
M. Sampson, un grand nombre de mots remontent directement au vieil ir-
landais, c'est-à-dire qu'ils s'expliquent par une déformation systématique de
mots empruntés au vieil irlandais. M. Kuno Meyer démontre l'exactitude
de cette théorie.
La déformation systématique consiste :
1° A prononcer le mot à rebours, grc « lève-toi » pour erg, kani « fils »
pour mac, âd « deux », pour di; — quelquefois en outre on développe à
l'aide d'un suffixe le mot obtenu ainsi : thal-osk « jour » pour lathe ; mâl-ya
« main » pour lâvi.
2° A préfixer une lettre initiale : g-ather « père », pour athair ; — quel-
quefois on ajoute en outre un sutfixe: s-rïg-o « roi » pour rig ;
30 A substituer une ou plusieurs initiales nouvelles : slûnya « verre »,
pour cloine ;
]02 • Chronique.
4° A transposer des lettres: acnaruM « demain » pour aMaracu.
Dans le même mot, on peut trouver réunis les deux procédés numérotés
2 et 4 : lettre préfixée, transposition; exemple : s-tafa, long, pour fata, en vieil
irlandais /o/a, aujourd'hui fada.
Un certain nombre de ces mots remontent au vieil irlandais, null-yA
« main » vient du vieil irlandais Idm, et non du moderne Limh (prononcez
lâv)\grê «lève-toi « vient du vieil irlandais érg et nom du moderne m'^
(prononcez erf). D'autres ont été produits par la déformation de mots an-
ciens depuis longtemps inusités, exemple /rari « grand'mère, vieille femme »,
où l'on retrouve rangées dans l'ordre inverse les lettres (sauf une, J pour/),
qui forment le vieil irlandais /race « femme », déjà tombé en désuétude au
xvi»^ siècle, puisque O'Davoren l'a inséré dans son glossaire.
Une partie des procédés à l'aide desquels le shelta a été formé ont été em-
ployés par les poètes irlandais dès une époque très reculée et sont signalés
par des textes grammaticaux que nous conservent des mss. du xi^ et du
xve siècle. Ainsi la prononciation à rebours mentionnée ci-dessus, i° s'ap-
pelait delidind. L'addition d'un suffixe (voir i", 2°) portait le nom de/or-
molad quand le suffixe donnait une sylUible de plus, celui de doiclmed quand
le suffixe ne consistait qu'en une consonne. Le changement d'initiale
(voir 3°) s'appelait ce«»/oc/jrz/5 tuis. Ces faits ont été signalés par M. Whitley
Stokes (seconde édition de ses Gc'idelica. p. 72-75), dans la préface d'un
petit dictionnaire d'argot irlandais intitulé Dûil laithne, littéralement liber
latinins en prenant latinius dans le sens de « langue incompréhensible,
argot ». M. R. Thurneysen, dans la Revue Celtique, Yll, 369-374, a exposé
qu'une partie des mots contenus dans le Dûil laithne, ont été formés en
remplaçant une ou deux lettres par leurs noms dans l'alphabet irlandais :
dûn « forteresse » devient dans ce dictionnaire durûn, parce que daur
est le nom de la lettre d dans l'alphabet irlandais. L'argot ainsi créé s'ap-
pelait ogham, et une chronique irlandaise nous apprend qu'en 1328 mourut
un chanoine chantre de Tuam célèbre par l'élégance avec laquelle il parlait
ogham. M. Kuno Meyer constate que pour désigner le langage dit ogham
il y a une autre expression, c'est une périphrase; et il trouve cette périphrase
dans le traité de grammaire irlandaise appelé Aiiraicept na n-cces ; c'est « le
langage entremêlé des lettres excellentes » am-herla n-edarscartha eter nafe-
daib airegdaib, comme on lit dans le ms. dit Livre de Ballymoie, p. 316,
col. 2, 1. 5-6. On sait que ce ms. est du commencement du xv^ siècle, et
qu'une reproduction en photogravure, due à l'initiative érudite de l'Académie
d'Irlande et aux bons soins de M. R. Atkinson, l'a mis à la disposition des
savants. Je ne sais pourquoi M. Kuno Meyer préfère citer le ms. du Bntish
Muséum, Egerton 88, qui ne date que du xvje siècle.
Quelques-uns des mots de l'argot que nous fait connaître le Dûil laithne
ont été reconnus par M. Kuno Meyer dans le vocabulaire shelta.
Telle est en résumé le résultat de la savante étude de notre perspicace
collaborateur. Dans le précédent numéro, p. 176, j'avais constaté que je ne
me sentais pas la force d'entreprendre l'œuvre qu'il a non seulement en-
treprise, rnais terminée avec succès,
chronique. joj
XX.
La librairie Bouillon vient de faire paraître le second volume du nouveau
recueil de chansons populaires de la Basse-Bretagne {Soniou Breii-heT),
que nous devons à l'infatigable et consciencieuse activité de M. Luzel et au
zèle de son collaborateur, M. Le Braz. Nous avons annoncé le tome I de
cette intéressante collection dans notre dernière chronique, p. 173 : ce pre-
mier volume contenait deux catégories de pièces, c'est-à-dire les chansons
que les auteurs ont appelées, les unes enfantines, les autres sentimentales. Le
second volume renferme cinq autres catégories : les chansons de mariage,
les chansons humoristiques et satiriques, les chansons de métiers, les chan-
sons de soldats et de matelots, les noëls et autres chansons religieuses. Les
auteurs donnent, outre le texte et la traduction des chansons, le nom
des personnes qui les leur ont récitées et le nom des lieux où cette communi-
cation leur a été faite, mais ils ne fournissent aucune autre indication sur
l'origine et l'histoire de ces chansons. C'est un sujet d'étude que bien des
lecteurs désireront sans doute leur voir entreprendre : une première ques-
tion est celle de savoir si, parmi ces chansons, un certain nombre n'est pas
imité du français, en voici une par exemple qui est dans ce cas : je cite la
traduction du texte breton, Soniou Breii-I^el, tome I, p. 41.
J'avais une biquette, une gentille biquette,
Qui allait tous les jours brouter le froment du Normand.
Arrivèrent un jour le Normand
Et deux ou trois sergents.
Et ils conduisirent ma biquette en prison à Guingamp.
Ma biquette était fine, elle fit un pet au juge;
Elle fit un pet au juge.
Et un autre au lieutenant.
Ma chèvre retroussa sa queue et s'assit sur le banc
Et planta ses cornes dans le cul du président;
Il lui en coûta pour deux liards de clous
Et un sou de cuir pour rapiécer son derrière.
Voici le texte de la chanson française; j'en trouve le refrain dans mes
souvenirs d'enfance lorraine ; et la mère d'un de mes vieux amis m'a fourni
le texte complet ; elle l'a entendu chanter par son père, à Villers-Cotterets
(Aisne), il y a quelques quatre-vingts ans ; sa cuisinière, née dans le dé-
partement d'IUe-et- Vilaine, se rappelle avoir entendu cette chanson fran-
çaise dans les rues de Rennes à une date beaucoup plus récente:
Il était une bique âgée de quatorze ans;
Elle s'en fut aux choux, aux choux de Jean Bertrand;
Elle a de l'entendement
Ma bique.
Elle a de l'entendement.
304 Chronique.
Elle s'en fut aux choux, aux choux de Jean Bertrand;
Jean Bertrand qu'est avare n'en fut pas trop content.
Elle a de l'entendement, etc.
Jean Bertrand qu'est avare, n'en fut pas trop content;
Il la fît assigner par quatre ou cinq sergents.
Elle a de l'entendement, etc.
Il la fît assigner par quatre ou cinq sergents;
La bique qu'était fine parut au jugement.
Elle a de l'entendement, etc.
La bique qu'était fine parut au jugement;
En entrant dans la salle, salua tous les gens.
Elle a de l'entendement, etc.
En entrant dans la salle, salua tous les gens ;
Elle troussa sa queue et s'assit sur un banc.
Elle a de l'entendement, etc.
Elle troussa sa queue et s'assit sur un banc ;
EU' fit un pet au juge et deux au président.
Elle a de l'entendement, etc.
Elle fît un pet au juge et deux au président.
Puis un panier de crottes pour payer les sergents.
Elle a de l'entendement, etc.
Puis un panier de crottes pour payer les sergents.
Et tous ceux qui m'écoutent mettront leur nez dedans.
Elle a de l'entendement
Ma bique,
Elle a de l'entendement.
La chanson française remonte au siècle dernier, le mot sergent au lieu
d'huissier au troisième couplet suffirait pour l'attester, et la chanson bre-
tonne au quatrième couplet confirme cette date en donnant le nom de lieu-
tenant au président du tribunal. Sur ce point, la chanson bretonne nous
conserve une leçon préférable à celle du texte français, dans le septième
couplet duquel le mot président doit être remplacé par le terme plus ar-
chaïque, lieuletiatit ; mais les trois derniers vers de la chanson bretonne sont
une œuvre bretonne originale :
Ma chèvre planta ses cornes dans le cul du président;
Il lui en coûta pour deux liards de clous
Et un sou de cuir pour rapiécer son derrière.
L'idée n'est pas française et aucun chansonnier français n'en contestera
la propriété au breton anonyme qui l'a trouvée.
XXI. t
M. John Rhys a continué dans la Scottish Eevietv d'octobre et de janvier
Chronique. 505
derniers ses savantes études ethnographiques (Rbind Lectures, III et IV).
Dans le numéro d'octobre il s'occupe de ce qu'il appelle traitement mytho-
graphique de l'ethnologie celtique, c'est-à-dire des doctrines ethnographi-
ques qu'on peut recueillir dans les légendes irlandaises; suivant lui, le nom
le plus ancien de l'Irlande est Iverio, au génitif Iverionos ; ce mot a perdu
un ^' initial, il est un développement d'un thème féminin ^nm\X\{ piveria,
en sznscnr. pTvarT, en grec Tzif.oci. « la grasse, la fertile ». L'Irlande porte
donc, semble-t-il, un nom indo-européen, car la première syllabe de son
nom actuel ir tient lieu d'un plus ancien èriu zz. iverio. Mais elle a porté
dans la langue poétique un autre nom, Fodla, et on voit que Fodla est
donné pour fils de Cruithne, le héros éponyme des Pietés ; il y avait en Ir-
lande des Pietés, ce serait, suivant M. Rhys, la population préarienne de
l'île; cf. ci-dessus, t. XI, p. 239, 577, 501.
L'article de M. Rhys dans le n" de janvier 1891 de la Scottish Review
consiste en un ample, clair et élégant commentaire de la portion de la géo-
graphie de Ptolémée qui concerne le nord de la Grande-Bretagne. Suivant
le savant auteur, p. 72, les Decanti sont les Decheti des Irlandais; les Ver-
comagi seraient les « habitants des plaines vides », p. 78.
XII.
Plus haut, p. 8, j'ai parlé d'une lacune dans les Res gestae divi Aiigusti,
c. 26, Inscription d'Ancyre, 5, 15, Corpus Inscriptionum latinarum, t. III,
p. 796 (1873), et [j'ai accepté pour combler cette lacune l'hypothèse de
MuUenhofF (1873) reproduite dans la Deutsche AlterthutnsJmnde, tome II,
publié en 1887 par M. Max Roediger : MûUenhofî proposait les mots Scy-
thicam plagatii. M. Mommsen m'écrit de me reporter à sa seconde édition
des Res gestae divi Augiisti, Berlin, 1883, in-8. On y voit, p. lxxxii, lxxxiii,
104, 105, qu'il faut, suivant toute vraisemblance, Xuq fines Cimbrorum ; \q
texte grec 'jOvou? Ki.'[j.opa)v exclut l'hypothèse de MùUenhoff.
XXIII.
Au moment de donner le bon à tirer des deux dernières feuilles de cette
livraison, je reçois le premier fascicule du Trésor du Vieux celtique (Alt
celtischer Sprachschat^) de M. Alfred Holder. Ce fascicule a 256 colonnes
grand in-8 et cependant n'épuise pas la nomenclature des mots dont a est
la première lettre ; il s'arrête au nom d'homme Atepatus. Cette pubhcation
si utile est un véritable événement dans l'ordre des études celtiques.
H. d'ARBOIS DE JUBAINVILLE.
Paris, le 27 mars 1891.
THE SECOND BATTLE OF MOYTURA
{Revue Celtique, XII, 52-130)
ADDENDA ET CORRIGENDA.
P. 53, 1. 30, for aunachta read aunauchta
penult. line, add dobitsr 21, hoc-sibnib 33
P. 55, 1. 3, add îota 79, rolion 9, cios 25, priomsliàb 78.
1. 9, add Rachraind i^, forceni 33, rotend 34, cra«(i 103
I. 33, add sith 166
P. 56, 1. 3, for doidbiuh read cloidbiuh
§ 3. As to the Lia Fail, cf. Book of Leinster, 9». Book of Bally-
mote 350^, 11. 17-20.
P. 59, note I. See also Book of Ballymote, 266=», II. 33-53 and Book ot
Leinster, 8^.
P. 61, 1. 4. As to this disqualification see LU. 50^ (ni bd hada ri co n-
anim hi Temraig).
P. 63, I. 14, /or will be compared(?) read is judged in regard
for men will read men
P. 64, 1. I I , for bla read hlàth
P. 65, 1. 13, /or health (?) read appearance
1. 22. for pouch read purse (Is bossdn the diminutive oï*boss, a
loan from O. N. pûss?)
P. 75, 1. Il, for forces read troops. L. i8/or host read army
P, 78, 11. 3, 4, Compare the names of king Conaire's three butlers (dai-
lemain) Delt 7 Drucht 7 Daithen, LU. 92b 10. Deît is said to
mean « drop ».
P. 81, penult. Une, for Nemthenn r^ai Nephin
P. 83, 11. 7, 8, /or Loch Laeig read Belfast Lough.
P. 84, 1. 10, and p. 85, 1 12, for Scens read Sce[t]ne
P. 87, 1. 12, for broth readû&s
P. 89, 1. 15, for round read unto
P. 91, note 4, /or 118-120 reai 119-121.
P. 92, note i,/or dit read dil
P. 93, 1. 8, for affliction (?) read trembhng
1. 24 Jor one read a certain
P. 94, note 2, add s. v. Nescoit.
P. 95, 1. 12, after named insert Slane. L. 15, /or chant rfad incantation.
P. 99, 1, 18, for the. . . read the noise
lost line, for ran read rushed
P. ICI, § 133, Compare the story of yopyddaden, Rhys, pp. 491, 696.
- Addenda et Corrigenda. 307
P. 105, note I. add Rumann calls the sea mag- Lir « Ler's plain »
P. 107, § 157. The same idea is expressed by Shakspere :
At Christmas I no more désire a rose
Than wish for snow in May's new-fangled shows,
But Hke of each thing that in season grows.
Love' s Labour Lost, Act I, scène i. 1
§ 162. In the Childrenof Tinrenn, éd. O'Curry, p. 172, Ciansays
« the weapons by which I shall be slain will recount the deed
to my son » , na hairm lea muirfightbear mé inneésatd an gnîomh
dom mhac.
P. 109, § 164. For animated harps (or rather wizards in the shape of harps)
cf. LU. 64b =LL. 68b 33.
P. 1 10. amrùn, add so in LU. 122'' 40. Hâve we hère an old scribal erroa
for sam-rûn, where îaw =: vedic samâ « year » ? Cf. O'Clery's
samhrun .i. rûn grianda no samhrata, where the glossmaydue
to mistaking*5flw « year » for 5am « summer ». Or is lhesa?n-
a prefix as in Sam-ildànach ?
P. 113, at-clichim. Add clichidh .i. tionoiUd, O'CL
athirne. Also athrinne, O'Cl.
ath-seolad, add séol .i. leabha « bed », O'Cl.
ban-tuathach, add pL bantuathecha, LL. 137» 19.
P. 114, L 4, /o?" I. blâ etc. read blàth appearance: blath maith fair, LL.
125b 54. bà maith bldth in claidib. LU. 66-1.
boc-sibin. Read boc-simin (LU. 79b 25).
broc. This article should stand thus : broc sorrmu, anxiety 19 rr
sbrog LB. 278b 5. dat. do bruc, LL. 147^ 23, dual do brug .i.
adbhar brôin, O'Cl. The adj. « brôg » .i. bronach, O'Cl. seems
a mistake for brogach := hrocach LL. 147b 39.
broinech. For braineach etc. read braonach .i. brônach, O'Cl.
cairchiu. This is =:: cairchi, LL. 298^ 40: Racachainté céol corba
chairchi ciûil uile in teg-sain on chûil co araile. So in LL.
236-1 20 : grith cairchi na cathbarr ica crothach.
P. 115, 1. 6^ for coichriche read coicriche.
corrguinech. add see supra ^ 129, ad finem, and compare the ac-
count of the witch in xh^Bruden da Derga (LU. 86») : For oen
choiss 7 ôen laim 7 oen anàil rachain dôib insin, literally : « On
one foot and one hand and one breath she chanted that to
them ». We hâve hère, doubtless, réminiscences of some ancient
magical process.
craidenus : for may be etc. read bad spelling of cridenes or cri-
dernnas « a trembling ». See LU. 77b 39 and LL. 76-» 17.
P. 116, insert after 1. 12 : deil .i. slat, O'Cl. pi. gen. deled 144.
P. 117, insert after 1. 6 : do-midiur I judge : pass. près, indic. sg. 3 dobiter
for domiter, 21.
P 119, 1. I, add cf. Skr ghrta « clarified butter ».
glam dicenn gen. na glaime dicinde, H. 3, 18, p. 62^. Hère glâm
Îô8 Addenda et Corrigenda.
seems borrowed from O. N. Klim N., « filthy language », just
as clâmor « satire » Leb. Lee. Voc. is certainly from O. N.
kldm-ordh.
1. 24, for of read on
1. 25, moirseisidh. Add this note: i. e. mor-sésed lit. « great-
sixth », as môir-séser « a ineptad of persons », 136 means lite-
rally « a great hexad of persons ». So the Old-Welsh trim-
uceint « thirty » means literally « a great twenty », trini being
:= the Old-Irisli intensive prefix trem.
P. 121, imm-bocht : add see bongim supra
imnese catha : add imnesse catha, LU. 85» 13.
P. 122, the article inddoth is out of its alphabetical order.
muirnech : add Skr. man from * marn
À [ter the article penntol insert rassaira / rush, prêt. sg. 3 rurassa
132. Seems borrowed from ON. rasa to rush headlong.
P. 123, saiget-bolc : add L U. 7 g'' 7 ; pi. dat. saigetbolggaib, LL. 239»
seabol tige : add cona triubhus do biud scabail « with his trousers
of pot-meat », H. 5 . 17, p 434.
P. 124, -tudchiset. ^/i*^'' s-pret, insert p\. 3.
Badb. For or wargoddess read LL. 137» 18.
Bé-cuUe. Add Bechuilli LL. 137a 19.
P. 125, Other names of the Dagdae are Cratan Gain, LL. 114» 40 and
Cera, H. 3. 18. p. 63 3'^. As to the Dagdae and the Brugh see
LL. 164b 32.
P. 126, 1. 4. after power insert and may be cogn. with Skr. çakti.
Etain. the nom sg. is Etan in LL. 137a 18, and cf. Etan .i.
banfile, H. 3. 17 cited in Petrie's Round Totvers, p. 99, note.
P. 127, lubor: add W. Efwr.
Mac Oc See also LL. 166^ 22 and 245b 42.
P. 128, Morrigan. The nom. sg. is Morrigu in LU. 137=» 18 and LL.
i68a 19, with passage to the n-declension.
P. 129, 1. 16, addoi xhtTvjisttàTt&ûi (casiiaclach).
P. 130, Teth;a. This unirish name is rather, perhaps, cognate with Lat.
têter, Zend tâthra, root tam, see Ascoli. Kuhn's ZeitschriftXVII,
328.
For the above explanations of craidenus and dobiter I am indebted to Dr
Kuno Meyer. He also gave me the références to sbro^ and hrocach.
Whitley Stokes.
February 2, 1891.
Le Propriétaire-Gérant: E. BOUILLON.
Chartres. — Imprimerie DURAND.
LE MONNAYAGE
NORD-OUEST DE LA GAULE
Dans une communication que je fis à l'Académie, il y a un
an, je me proposais d'exposer, plus tard, quelques idées nou-
velles, à mon avis, sur le monnayage de la Gaule septentrio-
nale et de l'Armorique. Aujourd'hui, je vais essayer de résumer
les recherches faites par moi en ce qui concerne l'Armo-
rique. C'est un des points les moins fliciles à élucider dans la
numismatique antique de la Gaule; aussi je ne l'aborde qu'avec
une certaine défiance.
Dans la Gaule occidentale, entre la Seine et la Garonne, on
constate la présence d'un monnayage formant un groupe bien
caractérisé, composé de pièces nombreuses qui, tout en pré-
sentant une multitude de variétés, ont, dans leurs types, une
analogie incontestable. Cette analogie, remarquée depuis long-
temps, a eu pour résultat de faire désigner ce groupe sous la
dénomination de « système armoricain ».
On peut attribuer une date à ce monnayage régional,
puisqu'il procède de l'imitation des statères macédoniens de
Philippe IL II n'est pas antérieur au second siècle avant l'ère
chrétienne et il s'est continué jusqu'au temps de la conquête
romaine, peut-être même un demi-siècle plus tard. Les mon-
naies de cette série sont toutes muettes, à l'exception de quel-
ques-unes, fréquentes en Poitou et en Saintonge, qui portent
les lettres SA en caractères latins : ceux-ci prouvent assez clai-
rement une date relativement récente. L'abaissement du métal
Revue Celtique, XII. 21
^10 A. de Barthélémy .
qui, dans le principe était l'or et qui devint de l'électrum, du
billon et même du cuivre, établit le fait d'une fabrication long-
temps prolongée.
Si l'on veut se rendre compte des peuples, connus par les
textes classiques, qui se trouvaient dans la partie de la Gaule
d'où proviennent les monnaies dites armoricaines, on trouve
d'abord les Lexovii, comprenant peut-être les Baiocasses et les
Viducasses. Je suis très porté à penser, ainsi que M. Longnon,
que les Esuvii, mentionnés par César seul, ne sont que les
Lexovii dont le nom a été défiguré par la négligence de quel-
que copiste ^ Puis viennent les Unelli, les Abrincatui, les Au-
krci comprenant les Eburovices, les Cenomani et les Diablintes ;
enfin les Rcdones, les Curiosolitae, les Osismi, les Fefieti, les
Nannetes, les Andes, les Turones, les Pictones et les Santones.
Jusqu'à ce jour, on a voulu classer les monnaies armori-
caines en les distribuant entre les peuples ci-dessus énumérés.
Ce classement est complètement conjectural, puisque les
pièces sont muettes. On s'est basé sur leurs provenances les
plus fréquentes, sans penser que nous ne savons guère, sur les
divers peuples gaulois, que ce que les Romains nous ont ap-
pris ; ces peuples ou tribus étaient, à l'époque où remontent
nos monnaies, bien autrement nombreuses qu'elles ne le furent
après la conquête, lorsque l'administration romaine eut établi
de nouvelles circonscriptions. N'oublions pas que Josèphe
affirme qu'à l'époque de l'indépendance, la Belgique et la Cel-
tique contenaient 275 peuples.
Les provenances sont quelquefois un indice, mais ne peu-
vent donner que des présomptions dont il ne faut se servir
qu'avec une grande circonspection. Les monnaies armori-
caines ne se rencontrent pas en Belgique, ni dans l'est ni dans
le sud de la Gaule. Il est établi que certains groupes se trou-
vent plus exclusivement sur tel ou tel point de l'Armorique ;
mais les découvertes considérables, celles que l'on désigne
sous le nom de trésors, ne fournissent pas de renseignements
sérieux en dehors de la date approximative de l'enfouissement.
Ces dépôts sont composés de pièces flibriquées dans des pays
I. A. Longnon, Atlas hist. de la France, texte, p. 5, vo Lexovii.
Le Monnayage du nord-ouest de la Gaule. ^ 1 1
éloignés les uns des autres ; souvent ils contiennent des deniers
de la République romaine ; confiés à la terre très postérieu-
rement à leur émission, ils semblent être des masses de nu-
méraire provenant de pillages ou de cachettes faites dans un
but de conservation. Au Plessis-Grimault, à Castillon, à Arro-
manches, dans le Calvados; à Urville, dans la Manche; à
Saint-Pierre-de-Plesguen, dans lUe-et- Vilaine ; à Saint-Denoual,
dans les Côtes-du-Nord; à Courcoury, dans la Charente-Infé-
rieure, on a trouvé, en nombre, des monnaies en or, au type
armoricain, dans ces conditions. L'île de Jersey, à plusieurs
reprises, en a fourni des milliers, apportés évidemment comme
butin. Il semble même, d'après l'état de plusieurs pièces,
faussées volontairement par une forte pression, que ces amas
monétaires étaient destinés à la fonte plutôt qu'au commerce.
Si l'on passe en revue les monnaies, antérieures à la con-
quête, recueilHes dans le sol de la Gaule occidentale, il est
permis de constater que le cours de la Seine forme une hmite
très nette. Il est rare de trouver sur la rive droite, c'est-à-dire
en Belgique, les monnaies en or si fréquentes sur la rive
gauche, ou Celtique, et réciproquement. Ce détail n'est pas
sans importance quand on sait que la monnaie en or des deux
régions procède également des statères macédoniens ; de plus
que de tout temps le numéraire d'or a eu une circulation très
étendue. Entre la Belgique et la Celtique il faut en conclure
que les transactions commerciales étaient à peu près nulles.
Il n'en était pas de même entre l'Armorique et la Bretagne
insulaire. Dans celle-ci on trouve fréquemment des monnaies
armoricaines, tandis que les monnaies bretonnes sont à peu
près introuvables dans cette partie du continent. César parle
de la puissance maritime des Vénètes et de leurs nombreux
vaisseaux avec lesquels ils faisaient la traversée de la mer de
Bretagne ^ ; nous savons aussi par Strabon que les Vénètes vou-
laient empêcher César de passer en Bretagne, parce que cette
île était le principal débouché de leur commerce-. Quand on
voit cette grande quantité de monnaies en or et en argent, au
1. De bello gallico, III, 7.
2. Strabon, IV, 4, i.
312 A. de Barthélémy .
nord et au sud de l'Armorique, quelques-unes gravées avec
un véritable art, il faut admettre que pendant les deux der-
niers siècles avant l'ère chrétienne, il y eut dans l'est de la
Gaule une civilisation et un commerce actif sur lesquels les
textes classiques restent muets. La numismatique seule nous
laisse entrevoir un passé au sujet duquel nous n'aurons jamais
de détails précis, très probablement.
Après avoir établi à quelle époque, à mon avis, commença
et finit le monnayage armoricain, je vais essayer d'établir
comment et par où l'usage de la monnaie en or pénétra dans
cette partie de la Gaule.
J'ai déjà eu occasion de signaler l'importance d'un passage
de Strabon au sujet des voies commerciales qui reliaient Mar-
seille à la Gaule septentrionale et à l'île de Bretagne ^ La pre-
mière voie, dit-il^, suivait le Rhône, la Saône, le Doubs, em-
pruntait la voie de terre pour gagner la Seine, puis descendait
ce fleuve pour gagner le littoral, chez les Calètes et les Vélio-
casses. Sur un point, l'itinéraire de Strabon ne paraît pas
exact; on ne se rend pas compte de l'opportunité d'emprunter
le Doubs, qui s'écarte de la ligne droite, entre la Saône et la
Seine. Si on jette les yeux sur une carte, il semble que le
trajet par terre entre ces deux cours d'eau, partant de Chalon-
sur-Saône, devait passer par Autun, Auxerre, Sens et Meaux
villes qui, plus tard, furent reliées par une route romaine.
L'autre voie, traversant le centre de la Gaule, allait aboutir
à la Loire : « Il y a telles marchandises, dit toujours Strabon,
toutes celles que l'on expédie chez les Arvernes pour être em-
barquées sur la Loire, qu'on aime mieux envoyer par des cha-
riots; la route de terre était toute en plaine et, peu longue
elle-même, invite à ne pas remonter le Rhône, d'autant qu'il
est toujours plus facile de voyager par terre. A cette route
succède la voie commode de la Loire 5 ». Il est permis de penser
que le trajet par terre conduisait à Cenabum, principal empo-
1. Rev. numisrn., 1884, p. 200.
2. Strabon, 1. IV, 4, 14.
3 . Id., loc. citât.
Le Monnayage du nord-ouest de la Gaule. 3 1 ^
rium des Carnutes. En descendant le fleuve on arrivait chez
les Nannètes et les Vénètes.
J'estime que c'est par ces deux grandes voies commerciales
que l'usage des statèreS d'or a pénétré en Belgique et en Ar-
morique; à ces deux courants, très distincts, on doit le mon-
nayage armoricain et le monnayage belge, très différents entre
eux. Nous verrons, plus tard, que c'est de ce dernier que pro-
cède le monnayage breton. — Notons qu'au nord des Ar-
vernes, la Loire passe chez les Bituriges Cuhi, les Carnutes,
les Turoms, les Andes, les Pictones, avant d'arriver chez les
Nannètes et les Veneti.
Le monnayage armoricain a dû commencer chez les Vé-
nètes d'abord et chez les Namnètes. Le rôle considérable des
premiers « hujus est civitatis longe amplissima auctoritas omnis
orae maritimae regionum earum », autorise à penser que
c'est par eux qu'il put se répandre sur tout le littoral. Hucher
considérait les Auhrci Cenomani comme ayant eu le mon-
nayage d'or le plus important; je crois qu'il cédait à une par-
tiahté de Manceau. Moi-même j'avais pensé aux Carnutes.
Leur territoire très étendu, les monnaies nombreuses émises
chez eux après la conquête, le souvenir conservé par César du
temps où le centre religieux de la Gaule était chez ce peuple %
tout cela m'avait porté à croire qu'il y avait eu là un princi-
patus s' étendant dans le nord-ouest. Cette hypothèse peut pré-
senter quelque probabilité au point de vue historique, mais
ne touche pas à la question du monnayage le plus ancien.
En dehors des Vénètes et des Namnètes, pour l'Armorique,
des Calètes et des Véliocasses, pour la Belgique, je crois inu-
tile de chercher à attribuer des groupes déterminés à chacun
des peuples mentionnés par les textes. Il suffit de classer les
monnaies armoricaines par régions, suivant que leur présence
constatée les localise dans les parties méridionale, occidentale,
septentrionale et orientale de la presqu'île. Je commence par
l'Armorique méridionale, puisque je propose d'admettre le
monnayage comme apporté par le commerce à l'embouchure
de la Loire.
I. Debello gallico, VI, 13.
514 A. de Barthélémy .
Les plus anciennes monnaies en or présentent, au droit, un
profil lauré; au revers, un cheval attelé à un char et guidé
par un aurige; c'est un souvenir des statères macédoniens,
gravé probablement d'après des copies* arvernes beaucoup plus
rapprochées du prototype. Le cheval a, le plus souvent, une
tête humaine, et je crois que cette anomalie est due exclusi-
vement à une maladroite interprétation du type primitif due à
l'inhabileté du graveur gaulois. J'ai cherché inutilement quel-
que monnaie portant un centaure qui aurait pu donner l'idée
du cheval androcéphale ^ ; celui-ci ne paraît pas dans la Bre-
tagne insulaire non plus que dans la numismatique antique de
l'Europe occidentale ; ni les traditions celtiques, ni les légendes
populaires de la Bretagne moderne ne font aucune allusion,
que je sache, à des chevaux à têtes humaines. — Le cheval
androcéphale est gravé sur la monnaie dans tout le sud et
l'est de l'Armorique ; on le voit par exception paraître, sur la
rive droite de la Seine, chez les Véliocasses ou les Calètes.
Au profil lauré succéda une autre tête entourée de cordons
perlés terminés par des petites têtes humaines, ordinairement
au nombre de trois, quelquefois quatre, ou par des rinceaux.
Ce type a occupé la curiosité des numismatistes ; les uns
ont cru y reconnaître Ogmius tel que Lucien le décrit, enchaî-
nant ses auditeurs par son éloquence; d'autres un triomphateur
entouré des têtes de ses ennemis immolés à la guerre ; d'autres
aussi, la représentation symbolique des vents. Peut-être, s'il
est permis d'ajouter timidement une nouvelle conjecture, n'y
a-t-il ici que la réunion de plusieurs peuples autour de celui
qui exerçait un principatus sur le groupe.
Les rinceaux font naturellement songer aux drachmes d'Em-
porium représentant une tête de déesse, entourée de deux ou
trois poissons. Les monnaies d'Emporium, imitées dans
l'Aquitaine, pouvaient facilement arriver aux frontières d'Ar-
morique par Toulouse, Agen et Bordeaux jusqu'à la Garonne
I . Je n'ai constaté la présence d'un centaure, à une époque contempo-
raine de celle dont nous nous occupons en ce moment, que sur une drachme,
restée unique jusqu'à ce jour, que M. Al. Heiss, sous toute réserve, classe
parmi les imitations gauloises {Descript. des monn. ant. de l'Espagne, pi. 2,
n° 46); cette pièce pourrait avoir été faite en Pannonie.
Le Monnayage du nord-ouest de la Gaule. 5 1 5
qui touchait aux Pétrocores et aux Santons. « Si c'est de
Narbonne que l'on part, dit encore Strabon ^, on commence
par remonter le cours de l'Atax, mais sur un espace peu
étendu ; le trajet que l'on fait jusqu'au Garonnas est plus long,
mesurant à peu près 700 ou 800 stades ; après quoi, par le
Garonnas comme par le Liger, on atteint l'Océan. »
Que la tête du droit soit laurée ou entourée d'autres petites
têtes, le revers présente, presque invariablement, un person-
nage ailé, quelquefois aptère, semblant voler ou se diriger ho-
rizontalement dans la direction suivie par le char et tenant un
torques ou une couronne. Là encore, les chercheurs de sym-
bolisme se sont évertués à trouver une explication empruntée
à des mythes conjecturaux. J'avoue être très porté à n'y voir
que le souvenir de certains statères macédoniens qui pré-
sentent une Victoire volant sous les chevaux du bige. La Vic-
toire paraît aussi dans cette attitude sur des drachmes d'Em-
porium^. Je crois plus prudent de rapprocher ces monnaies
qui avaient pénétré en Gaule que de s'arrêter au Génie ailé,
volant sous un char, qui paraît exceptionnellement sur une
stèle étrusque et qui, au premier abord, offre la plus grande
analogie avec le type monétaire armoricain. Le caprice des
graveurs de coins gaulois a modifié le type du génie ailé ;
quelquefois il est représenté sous la forme d'un personnage, à
mi-corps, de face, tenant les pieds du cheval ; ou semblant
courir, tenant soit un vase, soit deux têtes humaines, soit une
lance. Il est alors sans ailes.
Le char accompagné d'un génie volant sous le cheval a été
adopté dans le sud et l'ouest de l'x^rmorique, à peu près de-
puis l'emboQchure du Cher, en suiyant le littoral, jusqu'à
l'embouchure du Léguer, auprès de Lannion. De l'embou-
chure du Cher, en traçant une ligne fictive jusqu'à celle de
l'Oise, les monnaies, tout en procédant des imitations macé-
doniennes, forment un groupe très distinct qui a son influence
dans le nord et le centre de l'Armorique jusqu'au Guer.
I . Strabon, IV, i.
2. J. Zobel de Zangrôniz, Esliidio bisti'rico de la moncda antigtia cspauôla,
X. I, pi. IV, no 12.
5 16 A. de Barth.lemy .
Ce groupe, ai-je dit, a son origine dans le commerce ap-
porté par la Seine ; remarquons que je ne parle ici que de la
rive gauche de ce fleuve ; la rive droite était la Belgique qui
a un monnayage particulier et qui fera l'objet d'une étude
ultérieure.
Le groupe monétaire de la rive gauche dans lequel figurent
les Lexovii, les Aukrci, les Unelli, est remarquable par le style
des pièces sur lesquelles on aperçoit encore les traces du nom
de Philippe, par la finesse de gravure des coins, par la variété
des représentations accessoires qui accompagnent le type prin-
cipal. Ces statères gaulois, qui témoignent de l'existence d'un
art véritable, laissent penser qu'au temps où ils ont été fi'appés
il y avait une civilisation avancée dans cette partie de la Cel-
tique. Ce monnayage donna naissance à celui des Redons et
des Curiosolites, les seuls peuples de l'Armorique septentrio-
nale que nous connaissions avec quelque certitude. Mais à
mesure que l'on s'éloignait du point de départ, le st3'le et l'aloi
devenaient de plus en plus barbares et altérés.
En remontant vers le nord, de la Loire à la Seine, on re-
marque que les chevaux paraissent avec leurs têtes naturelles ;
que le personnage ailé disparaît de la place qu'il occupe ail-
leurs sous le char : il est remplacé par des rouelles, des lyres,
des sangliers. Ces symboles accessoires semblent avoir été les
signes distinctifs de différentes peuplades ; mais nous n'en
sommes pas encore arrivés à pouvoir les localiser avec quel-
que certitude,
A. DE Barthélémy.
COMMENT LE DRUIDISME A DISPARU
Tel est le titre d'un article fort intéressant et en apparence très bien do-
cumenté de Fustel de Coulanges. RnnieCeltique, t. IV, p. 37-59.
Le même sujet est traité par l'ingénieux auteur dans le volume intitulé :
Institutions politiques de l'ancienne France, la Gaule romaine (1891), p. iio-
Comment le druidisme a disparu. 3 17
119 ; on y lit : « Il y eut des druides pendant trois siècles et ils ne se cachaient
« pas. . . La chute du druidisme est donc un fait certain sans que nous
« puissions dire avec certitude s'il est tombé par l'effet de la politique romaine
« ou par l'effet de la volonté des Gaulois, ou par des causes de décadence
« qu'il portait en lui-même ».
Les druides « ne se cachaient pas ». Cette doctrine est contredite par un
passagede Pomponius Mêla (1. III, § 19): docent mtilta nobilissimos gentis ci.km.
et diu vicenis annis AUT in specu aut in abditis saltibus ' . Cette phrase
a été écrite vers l'année 44 de notre ère, treize ans après la mort de Tibère
(31 de J.-C), qui avait supprimé les Druides comme nous dit Pline
(I. XXX, § 13) : Tiberii principatiis sustulit Druidas eorum et hoc genus va-
tum niedicorurnque per senatus consultum. Les mots clam, in specu, in
abditis salt^ibus chez Pomponius Mêla exphquent comment les Druides, sup-
primés sous Tibère par senatus-consulte suivant Pline, ont pu survivre à
cette mesure persécutrice. Le culte protestant au désert après la révocation
de l'édit de Nantes ne prouve point que Louis XIV et Louis XV aient laissé
aux protestants la liberté de la religion.
Ce n'est pas la passion religieuse qui a inspiré la poHtique des Romains à
l'égard des druides ; mais l'influence des druides comme instituteurs de la
jeunesse d'abord, puis comme arbitres des procès ~, était inconciliable avec
l'idée que les administrateurs romains se faisaient de l'autorité de l'Etat.
L'événement le plus récent auquel s'associe en Gaule l'intervention des
Druides date de l'année 71 ; il est postérieur de cent vingt-trois ans à la
chute d'Alesia et à la captivité de Vercingetorix. Nous le savons par Tacite 3.
Mais Fustel de Coulanges fait observer que Lampride et Vopiscus parlent
de druidesses en Gaule au iii^ siècle. Donc, conclut-il, il y avait encore des
druides en Gaule trois siècles après la conquête. Le raisonnement n'est, pas très
concluant. De ce qu'il y a aujourd'hui des prêtres en France devons-nous
conclure qu'il y a des prêtresses ? Un sénatus-consulte avait supprimé les
druides, il n'y a aucune preuve qu'il eût parlé des druidesses.
Au iv^ siècle, dira-t-on aussi, vivaient un certain Patera et un certain
Phœbitius qui avaient, suivant Ausone, des druides parmi leurs ancêtres ;
mais à quelle époque remontaient ces ancêtres? nous n'en savons rien. Il y
a encore aujourd'hui en France des gens qui descendent des croisés d'une
manière plus ou moins authentique ; en conclurons-nous qu'il y a eu des
croisés au siècle dernier ?
H. d'Arbois de Jubainville.
i. Cf. De bello gallico, 1. VI, c. 13, §4; c. 14, § 2, 3.
2. De bello gallico, 1. VI, c. 14, § 2, 3 ; cf. Diodore de Sicile, 1. V, c. 31,
§ 5, tiré de Poseidonios.
3. Tacite, Histoires, 1. IV, c. 54. Les passages de ÏHistoire naturelle de
Pline qui concernent les druides ont été écrits à une date à peu prèe con-
temporaine des faits rapportés par Tacite dans le passage précité.
LIFE OF S. FÉCHIN OF FORE
The following Life of St Féchin of Fore is now for the first
time published from the unique copy in the Phillips Library,
Cheltenham, No. 9194, which is dated 1329. No other Irish
Life of Féchin is now known; butin the seventeenth century
Colgan had three, one taken from the Book oflmaidhin Con-
naught : another « stylo plané vetusto et magnae fidei », but
wantine; the bes;innin£r and end : a third « vetusto et eleranti
métro, 74 distichis constante, in quorum paenè singulis sin-
gula narrantur miracula ». Besides thèse three Irish Lives, he
had a Latin Life by Augustin Magraidin, a canon regular of
the monastery of Inis na Naemh in the county of Longford.
This Life Colgan has printed in the Acta Sanctorum Hihrniae,
Lovanii, 1645, pp. 130-133. It is follo^\'ed in the same work,
pp. 133-139, by a second Life — alia Vita seu Supplementum
— in Colgan's own Latin, compiled from the three Irish Lives
in his possession. From Colgan is derived ail that Lanigan
has written about St Féchin in his Ecdesiastical History of Ire-
land.
The following text represents the manuscript except in the
following particulars : words hâve been divided from the arti-
cle and other proclitics : the paragraphs hâve been numbered :
marks of punctuation hâve been introduced : proper names hâve
been spelt with initial capitals : contractions hâve been ex-
tended, the extensions being printed in itahcs; and lastly,
eight sets of quatrains (41 in ail) hâve been omitted, as they
merely repeat what has been already told in prose.
Life of S. Féchin of Fore. ^ 1 9
Féchin or Féchine « corvulus » was also called Mo-ecca,
under which name he is commemorated in the Calendar of
Oengus at Jan. 20 ^ His pedigree is thus given in tlie Book
ofLeinster, p. 352, col. 7: Fecliine Fabair Mac Cailcbiarna,
Maie Cillini, Maie Grillini nô Cillini, Maie Cail, Maie Aeda,
Maie Saim, Maie Airt Cliirb, Maie Niad Corb. He died, ac-
cording to tlie Annals of Ulster and tlie Four Masters, in the
year 664 of tlie Yellow Plague, a pestilence said to hâve
been brought on the Irish by the pitiless prayers of himself
and other saints. His Life now printed is noticeable as to its
form for the alliterative exordium and for the répétition in
verse of the narratives already told in prose ^. As to its sub-
stance, the stories of the leper §§ 37, 38, and the drowned
children, § 43, and the incident of the water-horse, §§ 41, 42,
will interest students of hagiology and folklore.
I will only add an alphabetical list of the rarer words in the
following Life : absoluid ahsolutioji 8, aisicim / restore, s-pret.
sg. 3 asiges, 21, hronn-6r gift-gold, 48, bronnseng slenderbcl-
lied I, caraiste earriage 46, coltur coulter 40, combuaidrim I
disturbj^T), comchinél joint-kindred ^6, comcungnad co-operation
37, cruimlinn ale-liquor 31, cum:inn fellowship ^i , cumthanus
assistance 3 1 , duib-gréim dark profit 3 1 , erlainn (erlann ?) a
grecn or lawn 41, 43, facbdla r\o\h a saint's leavings, i. e. his
curse or his blessing3, 41, 42, faris along luith him 22 (see
Rev. Celt., t. VIII, p. 360, 11. 9-17), greslebrach having illu-
minated books? i, gribda active? i, imain playing hurly '43,
laemda radiant? 2, macnus luantonness 37, pairilis palsy 25,
rogu choiee, sg. ace. rogain 39, selbathôir oiuner 34, taidbrim /
bchold 18, terlam ready 39, tritach triadie? 27.
Whitley Stokes.
London, 13 September 1890.
1 . So in the Martyrology of Tallaght. But in the Calendar of Marianus
Gorman St Féchin's day is the I9th January.
2. See Revue Celtique, t. V, p 364, 11. 19-24 and note. Such répétitions
are found in the Voyage of Snedgus and Mac Riagla, Rev. Celt., t. IX, p. 14,
and in two copies of the Voyage of Mael duin, ibid., p. 448.
5. See Three Fragments of Irish Annals, p. 186,
^20 Whitley Stokes.
BETHA FÉCHIN FABAIR
[Phillips ms. No. 9194, ff. i=>-8'^]
I . Fear aintech aibhinn almsanachy
brighmMr broinntseng ^ briatharccrt,
cunnail craibhtec/; cialkho?zaich,
diadha^ àerczch descréitech 5,
emech ecnacb irnaigthech,
fesach f/ren focw/chaidh,
gribhdha genmnaid greslebrach,
.i. fer betha[dj soillsi samrata, ab 7 angcoire, Fecin finnfo-
cluch Fabair, a cnchaib lanaiile Luighne, a cmged caemalafnn
Co7i[n\acbt.
2. Mac esein f/V crôdha cruata coscwrthaigh Cailcarna, 7
Grillin ainm elle dô, do sWcbt Ain Cirb mec Cairbri. Ocus ^
isi ba mâthair dô : Lasair laomdha lanlebwr do d^rbchloinn
righ Muman, arna thairrngire gumemc re cian roime sin.
3. Uair rotharrngfr primfaidh nime 7 tziman A. Coluni
cille, ré chian roime ar toidhecht dô o Mhainist/r Finnen do-
cum in inaidh darb' ainmFabar5, 7 dochonnairc torruma na n-
aingel uasin liglenn sin, 7 dofailtig Colum cille gumôr fri tor-
ruma na n-aingel. Ocus ^ fagbw^ Colum cille in t-inad sin iarna
fis dô nacb dô deon^zV^d in t-inad sin. Ocus^ intan atcuak
tig^rna in (erumn À. Seallan, Colum cille do dhul seacha, tai-
1. for broinn-seng, as thsessam, infra § ?, for sessam.
2. MS. diagha
3 . MS. describdech
4. MS. Et
$. sg. gen. Fabair § i, Fabra, infra § 42. Said to mean « a spring »,
O'Don. Four Masters, A. D. 1 176, notes =: fophor, fofor ainm do thobar
thrén, Derbhsuir gloss. 50.
6. MS. Et
Life of S. Féchin of Fore, j2i
THE LIFE OF FÉCHIN OF FORE.
I. A Man, abstinent, pleasant, charitable,
powerful, emaciated ^, just-worded,
honest, pious, rich in sensé,
godly, afïectionate, discreet,
opportune, wise, prayerful,
skilful, righteous, holy-worded,
active (?), chaste, possessed of illuminated books,
to wit, a man of a bright, summery life, an abbot and an an-
chorite, fair-worded Féchin of Fore, from the delightful bord-
ers of Luigne, from the loveable province of Connaught.
2. Son was lie of a man valiant, hardy, triumphant, Cail-
carna ^, — and Grillin was another name for him — of the
race of Art Corb son of Cairbre. And his mother was Lasair5
the radiant 4, full-long, of the royal race of Munster. And
long before his birth he had often been predicted.
3 . For a chief prophet of heaven and earth, even Colomb
cille, after coming from Finnén's monastery 5 to the place
called Fabar*^, predicted him alongtime before 7, and Colomb
cille beheld the ministration of the angels above that glen, and
greatly did he rejoice at the ministration of the angels. And
Colomb cille left that place after he knew that not unto him
was it granted (by God). And when the lord of that land,
even Sellan^, heard that Colomb cille had gone past him, he
1 . Lit. slender-bellied.
2. pâtre Kœlcharnano, Colgan Acta Sanctorutn Hiberniae, p. 130. Coel-
carna, ibid., p. 135.
3. matre... Lasreâ, ibid., p. 130, Lassair, p. 133.
4. Cf. laotn a blaze of fire, O'R.
5. at Clonard.
6. now a village in the co. ofWestmeath.
7. Triginta annis, Colgan.
8. Stellanus, Colgan A. S. Hib. 133.
52 2 Whitley Stokes.
nig inadiaidh da thairgsin fein 7 a inaidh dô, 7 iarna fis do
Colum cille do an friss. INtan ràinig Seallan adôcum doleic fora
ghluinib hé, 7 docrom gu cosaib Coluim cille, 7 do thairg hé
fein 7 a inad dô. Ocus ^ doraidh [fo. i^] Colum cille: « Na
tairgsi damsa an t-inadh sa », or se, « uair ûcïa mac bethadh
soillsi suthaine .i. Feicin, 7 doghena inadh at chomfocraib al-
lanoir din[n], 7 is dô - dhgid tû fein 7 th' inad do idbairt.
Ocus ^ asa aithle sin doconnairc Seallan coloman tenntighe a
meid d^rmair o thalmam gu nim ina thsessum isin ghlenn
remraite. Ocus ^ atchonnairc imut en tâitnemach ag linû(d in
glenna o nim gu Idr.
&
4. IS même dotairngersad naimh 7 fireoin a genemain riana
thoïàecht, co7iid aire sin rochan :
Atco;mairc Colum na cath, etc.
5 . Cred dmh narbo hiiignadh gacb comarda. nœmtachta. da-
rabe and : uair dob ingnad a genemain 7 rob inganta a nai-
dendacht. Uair in uair dognitis a tustide 3 sium codhid, dorwir-
tis esium kir a mbruinn//»^ 7 intan romw^glatis dogeibtis esiwm
ina croisfiiïill for in lar lom. Ocus 4 ba samlaid a cœimt^c/;5
sum friu mar cseimiech 5 soillsi fri dhorcadus. Ocus 4 on ais sin
gu cinnte nir' faom sum. feoil do hhsacht.
6. Ar tosacb immorro^ a aisi imcuhaid fogluma twcad do
sagurt uasa^ oiregd:^, do Nathi, dia munad he.
7. Laan-ann tra robuail a athair he ina cenn tre eus ec'm a
fiadnwj-e Nathi. Doraid Nathi : « Eco'ir robuailis cenn in Rig
Moir » [fo. 2^1. « Cred asa n-abraidh sin ? » uar a athair.
« Imut aingt'/ docim fora cenn, uair bud imda mac hethad ac
fognum do. uair biaid na c'medln sa fai coléir », 7 rocomalW.
1. MS. Et
2. MS. do
3. MS. tustige
4. MS. Et
5 . for coemthecht : so infra § 19.
6. MS. au, i. e. autem
Life of S. Féchin of Fore . j 2 ^
foUowed the saint to offer himself and his place unto him.
Andafter Colomb cille knew this he waited for Selldn. When
Sellancame up to the saint he flung himself on his knees, and
bowed down to Colomb cille's feet, and otfered himself and
his place unto him. And Colomb cille said : « Offer not this
place to me, » saith he; « for a son of bright eternal Life, even
Féchin, will come and build a place in thy neighbourhood,
on the east of us, and unto him it behoves thee to offer thy-
self and thy place ». And after that Selldn saw a fiery pillar
of vast size, from earth to heaven, standing up in the glen
aforesaid. And hebeheld a multitude of radiant birds fiUing the
glen from heaven to earth.
4. Often did the saints and the righteous foretell Féchin's
birth before it occurred. Wherefore (a poet) sang :
Colomb of the battles beheld, etc.
5. Forsooth, it was no wonder that every sign of sanctity
should be there : for his birth was a marvel and his infancy
was marvellous. For when his parents used to go asleep, they
would put him between their breasts, and when they awoke
they would find him on the bare floor, with his hands stret-
ched out in the form of a cross ! And his companionship with
them was like the companionship of light with darkness. And
from that âge till the appointed (time) he endured not the
tasting of flesh.
6. Now atthe beginning of theproper âge tolearn, he was
taken to Nathi% a noble distinguished priest, to be taught.
7. So one day his father, forsome cause, struck him on the
head in Nathi's présence. Said Nathi : « Unjustly hast thou
stricken the head ot the Great King ». « Why do you say
that ? » says his father. [Nathi answered :] « I see a crowd
of angels over his head, for many a son of Life - will be ser-
ving him, since thèse kindreds 3 will be subject to him alto-
gether » ; and (this) has been fulfilled.
1. Praesbytero nomine Nathineo, Colgan ^. S. Hib., 130.
2. i. e. a religious person, the opposite of mac bats « son of Death » rr
filius perditionis, Vulg. Hence the name Mac-beth.
3 . i. e. the people of Lugne.
3 24 Whitley Stokes .
8. Aimsir ann bôi Feichin aga foghluim og Criiimter Nathi
i n-Awuch ^ Cz/rt/^r la n-ann do coim^Y na cluana he arnach
lomtai hi o cheitrib echtrinn. Curt^r iarsin eich 7 indili in
rig innti do aimdeoin Feicin. Mallaigis Feicin iat 7 henus a
clog (orw gu fuaratwr bas achetôir, INtan rocuak in rig sin
teid a fiadnM^e Feichin 7 legis fora gluinib he, 7 rosir maitim
a pecadh dô. Doheir Feicin absoluid dô, 7 rothodwjigh a eich
7 a indih dô ; 7 romorflrf ainm Dé 7 Feichin tresin firt-sin.
Ocus ro idbair in rig in foronn sin do Feichin tre bithu, 7 do-
rat Fechin in feronn sin dia maigistir .i. do Cruimfôr Nahi ;
gwrab aire sin rocan in lâi[d] :
Mirbal maith uadha 'na naidin, etc.
9. Ar forf[th]iugMû? an 'mec naomtha sin o dis 7 o ecna 7
o naomtacht, doraid a oide friss dol fona gradaih coisé^rca do
ïdbairt righ nime 7 talm^n. Fâghus iarum Feicin a oide 7 tet
la forcongra in aingil [fo. 2''] iar ngahail grad do, gu Fabur, 7
ra failtig a mmma frisin n-inadh sin, 7 dorigne emaigth'i 7
trosg//d tri lo co w-aidche ann, 7 tainig in t-aing^/ do innsaige -
isin aidche sin, 7 atb^rt friss : « Dena aitreb isin n-inad so,
uair is and bias t'eis^rge 7 moran do naomaib Erenn maille
frit » . Uair dotairng^r Nathi re chian roime sin escrghe Feicin
do heth a Fabwr.
10. Tig Seallan iarsin .i. tig^^rna in feroinn sin, gu Feicin,
7 do idhbair an forann sin do Feicin, 7 hennacus Feicin Seal-
lan. Ocus fuair [Seallan] bas iartain, 7 roadlaic Feicin hé isin
n-inadh inar' smàïder^ altoir na mainistrech iartain.
11. Iar cumàach tra na mainistrec[h] sin do Feicin rocwm-
daigh comtinol innte, 7 do thecuisg ina riagM/7 gu dligtech;
1 . Sic. Read i n-Achud Conairi ? and cf. § 15 infra.
2. MS. innsaide
3 . MS. suigider
Life of S. Féchin of Fore. ^25
8. Of a time when Féchin was learning with Presbyter
Nathi in Achat! Conairi, he is set one day to keep the mead-
ow lest it should be stript bare by strangers' cattle. There-
after the king's horses and herds are put into it in spite of
Féchin. Féchin cursed them, and struck his bell at them, so
that they found death forthwith. When the king heard that,
he cornes before Féchin, and flung himself on his knees, and
sought forgiveness of his sins. Féchin gives him absolution,
and brought his horses and his herds (back) to life ; and God's
name and Féchin's were magnilied by that miracle. And the
king made an offering of that land to Féchin for ever, and
Féchin gave it to his master, even Presbyter Nathi. Where-
fore (a poet) sang the Lay :
A goodly marvel of him as an infant, etc.
9. After that lioly child was perfected in âge and in wisdom
and in hoHness, his tutor told him to take holy orders^ (so as
to be able) to oiïer the King of Heaven and Earth. So Fécliin
quitted his tutor, and after taking orders, went, by the angel's
command, to Fore. And his mind rejoiced at that place, and
he prayed and fasted there for three days and a night. And the
angel came unto him in that night, and said to him : « Buiid
an abode in this place, for it is there that thy résurrection
shall be, and many of Ireland's saints along with thee ». For
Nathi had long before predicted that Féchin's résurrection
would take place in Fore.
10. Thereafter comes Selldn, the lord of that land, to Fé-
chin, and made an offering of that land to Féchin ; and Fé-
chin blessed Selldn. And Sellan found death afterwards, and
Féchin buried him in the place where the altar of the monas-
tery is set afterwards.
11. Now after that monastery was built^ by Féchin, he
edified a congrégation therein, and instructed them duly in
1 . Literally « to go under the consecrated grades ». So infra § 24.
2 . See a drawing of the cyclopean doorway of the church in Petrie's
Round Tower s, p. 173. The oratory (durthech) was burnt in the year 81 S,
according to the Annals of.Ulster.
Revue Celtique, XII. 22
326 Whitley Stokes.
7 do cenalg he fein o tredenus ^ 7 o urnaigthï 7 o (urechrus 7
o siEt[h]/</- 7 o ïuacbt dcrmair. Ocus da soillsig Dia he o imut
{en 7 mirhuile, 7 atbert in ldi[d] ann :
Tri 2 la do traisg isin 1er, etc.
12. Aroile là tainig duine ealadhna don baile gu Feicin 7
mac beg maraon friss .i. Sillenius ainm in duine ealadhna, 7
dofer Feicin failti friss, 7 doraid o spiruit faithei:/;fa : « Bud he
in mac beg-sa at fochair si, a Silleniwi'^ toigebwj tempall na
mainistrech-sa », 7 do firad iartain, 7 do morad ainm De 7
Fecin trid sin.
13. Doboi manach isin mainistir sin a n-eslâint'i fri haim-
sir foda 7 fuair 3 bas iartain. Do hinnised do Feicin inni sin,
7 teid os cinn an cuirp mairb, 7 dolec a gluine fri lar, 7 do-
ghuidh Dia go dnirachtach. ima todhusgud, 7 ergis iarw/w asa
croisfigill, 7 dotogaib in t-eta.ch dobi for aghaid in c«/rp mairb,
7 atbert fris : « I n-ainm na Tri/zJde, erig ! » ol se. Ocus do
erig focÉ:'toir la br^'/hir Feicin, 7 dogab Feicin a lam, 7 roboi
iada beo iarum ; 7 romorad ainm De 7 Feicin trid sin, et re-
liqua.
14. [fo. 3^] Dobi clt'rec/; dar' ainm Ronan mac Guaire arna
gallrugz^i ona chénd, 7 dosir lega Erenn dia hgius'i^ 7 ni fuair
slânti \ia.ihaib. Teid iarsin do mrraid a legis fon doman, 7 do-
shir moran do thirtaib in doma[i]n, 7 nir' fer[r]-de do. Ocus 5
tarla angcoire nsemtha a mBretnaib dô, 7 doraid friss : « Ata
a nglenn a medon Ercnn, » ar se, in f^r slaineocwj- thù, 7 ata
mainist/r don taeib"^ thuaid don loch fil annsan inad sin ».
INuair dochuala Ronan sin tig taraais doc«m n-Evenn, 7 tui-
les gur'uo he Feicin do slaneochflti hé. Ocus teid Ronan mar
1 . MS. tregenus
2. MS. Teora
3 . MS. fuar
4. The MS. h.is / foUowed by the compendium for Lat. ejus.
5. MS. Et
6. MS. tseab
Life of S. Féchin of Fore. ^27
his Rule; and he chastised^ himself by £isting for three days,
and by prayer, and by vigils, and by labour, and by great
cold. And God made him bright with abundance of miracles
and marvels, and (a poet) uttered the lay there :
Three days he fasted in the sea, etc.
12. On a certain day a man of iearning, having a little
boy along with him, came to the place, to Féchin. Sille-
nius 2 was the name of the man of Iearning, and Féchin made
him welcome, and said with a prophétie spirit : « It is this
little boy in thy company, O Sillenius, who shall erect the
temple of this monastery » . And afterwards this came true,
and God's name and Féchin's were magnified thereby,
13 . A monk in that monastery had for a long time been in
ill health, and afterwards he died. This was told to Féchin,
and he goes above the head of the dead body, and flung him-
self on the floor on his knees, and earnestly entreated God to
bring the corpse to life. And (then) he arose from his cross-
vigil5, and lifted up the cloth that lay on the face of the dead
body, and said to it : « In the name of the Trinity, arise ! »
And the monk arose atonce at Féchin's word, and Féchin took
his hand, and he was long alive afterwards. And God's name
and Féchin's were magnified thereby, and so forth4.
14. A cleric whose name was Rônàn son of Guaire had
been suffering from a disease in his head, and he visited the
leeches of Ireland in order to be cured, and he got no health
from them. Thereafter hegoes, in searchof his cure, through-
out the world, and he visited many of the countries of the
world, and was no whit the better. And in Britain he met a
holy hermit, who said to him : « In a glen in the midst of
Ireland is the man who will cure thee, and (his) monastery
is on the northern side of the lake which lies in that place » .
When Rôndn heard that he goes back to Ireland, and he un-
derstood that it was Féchin who would heal him. And Rôndn
1 . Or corrected.
2. Sellinus, Colgan, A. S. Hib. 134, col. 2.
5. See Revue Celtique, IV, 392, s. v. croisfhigill.
4. Cf. Elijah's miracle, 1 Kings, c. xvii, vv. 17-22.
J28 Whitley Slokes.
a roibe Fecin, 7 domd Feichin dilgud a p^cflJh dô, 7 dobi
ogslan iarwm. Oc us athen in ldi[d] and :
Tainig la Sileniz/j^ etc.
1 5 . Fecht n-ien dia ndechaf^ Feicin ar cuairt dia thir du-
thaig, 7 teid gu cill Nathi frisi raiter Achad Co/zaire aniu, 7
mar dochudidh astech do déllraig ^ a sgrin isin eclais, gu fa-
caïur in drong dobi allamuigh soillsi tar doms 7 lar fuinneo-
gaib in tempoill, 7 romorai ainm De 7 Véchîn trid sin.
lé. La n-Œ:n, dia raibe Feicin ag proigept dona tuatha//' a
ndon/^ na mainistrech, tainig icr diadha^ dodelba do^wm in
proicepta, 7 doguid se Feicin dia iuxiacht ona dodeilb, 7 nir'
faom suide a ngoir na man^ïc/; tre naire, 7 rosuidh afad uatha/Z'.
Tfcmaid tra gwr cuir Feicin a seili for in lûmain, 7 cwres in
fer dodelba cro: tresin sele, 7 rocMmail dia agaidh 7 ro [fo. 3'']
bôi deghdhealba osin amach, rowar' deghdealbha duine ina
ams/r inds. 7 romoraJ ainm Dé 7 Fechin tresan firt sin.
17. IS i sin uair3 7 aimst^r tarfas in t-aingeal do Feicin
trena ch[o]dladh, 7 doraid fris : « Ata », ol se, « aitrebthfl/rf/
na hinnsi dianid ainm Imaidh 7 Incht an tire sin olchena a
ndorchadwj- in VQchtz. diadha4, 7 erigh-si do proicept doib, uair
do deona/V Dia a cain 7 a ndligedli duit, 7 is tu hus coànach
7 hus comairlech 7 \>iis dos ditin 7 hus br^^Mm bratha doib ».
Teid Feicin la forcongra in aing// a n-iartwr Con\vL\acht co
himaidh, 7 do he.nnaig\\ hi, 7 do^wmdaîV congbail innte, 7
docuir na tuatha sin fo cuing creidme 7 àirzhaid, 7 robaist iat
asin tobwr do muid tresin talmain dô tre mirbuil/Z» De 7 tre
1. MS. do déllraid
2. MS. diagha
3 . MS. uair uair
4. MS. diagha
Life of S. Féchin of Fore. 529
came where Féchin dwelt, and Féchin gave him forgiveness
of his sins, and he was every whit whole afterwards. And (a
poet) uttered the lay :
Came (one) day Sillenius, etc.
15. Once upon a time Féchin went on a visitation to his
native iand, and he came to Nathi's church, which is now called
Achad Conairi ; and when he went inside, the shrine in the
church shone forth so that the multitude who were without
saw Hglit over the door and over the Windows of the temple.
And God's name and Féchin's were magnified thereby.
16. One day, when Féchin was preaching to the tribes in
front of the monastery ^, a godly (but) unshapely man came
to the sermon, and he entreated Féchin to help him from his
unshapehness ; and for very shame he could not bear to sit
near the monlcs, so he sat down at a distance from them. Now
it happened that Féchin cast his spittle on the ground, and
the unshapely man mixed clay with the spittle, and rubbed it
on his face, and thenceforw^ard he was comely, so that in his
time there was no one comelier than he. And God's name and
Féchin's were magnified by that miracle -.
17. That is the hour and time at which the angel appeared
to Féchin in his sleep and said to him : « The inhabitants of
the island named Imaid5, and the rest of the people of that
country, are in darkness as to the divine law ; and get thee to
preach to them. For God hath granted to thee their tribute
and their due, and it is thou who shall be unto them a lord
and counsellor and bush of protection and judge of doom ».
At the angel's command Féchin goes into the west of Con-
naught to Imaid, and he blessed it, and built a cloister there-
in, and brought those tribes under a yoke of beHef and piety,
and baptised them in a well which brake forth for him from
the ground through the miracles of God and the powers of
1. OfEasdara, Colgan A. S. Hib., 134, col. 2.
2. There is no hing corresponding 10 Colgan's ce. 14-21.
5. An island, now called Omcy, on the coast of Connemara, Co Gal-
way. See the Four Masters, A. D. 1362, note d.
3 jo Whitley Stokes.
cumachtaih Fecin, 7 romorad ainm De 7 Fecin tridsin, 7 at-
hen in lai[d] ann :
Tainig Feicin 'na thir fein, etc.
18. R[o]boi manach do mznchaib Feicin la n-aon og er-
naigthi, 7 ni roibe a aigned isin ernaighthi. Têt in drochspirw^
ina croidhe guno aimsigh he, Rataidbr^i do Feicin anni sin, 7
Toïuraïl a taba/rt cugi, 7 rosen Feicin a gin, 7 roboi oghslan
\2xum, [fo. 4''] 7 romoraif ainm Dé 7 Feichin tresin firt sin.
19. Vecht aile tainig lobwr gu Feichin, 7 dosir fair i n-anoir
De beith ina cœmt^c/; ina c\\athûi 7 og proinn 7 ina im-
dhaidh ^. Dorât sin do for Dia, 7 oc erge doib idrnabamc/; ro-
boi in louar oghslan, 7 rocrad gudicra do Dia 7 do Feicin, 7
romorai ainm De 7 Feicin tritsin.
20. Fec/;; aile dia tainig nec[h] sœgw/ta borb àocum. Feicin
do fogluim na hirsi diadha 2, 7 do an ina huad re fad in cor-
ghais, 7 ar toidecht> na casg triallw^ dia toig budein. larna
clos sin do Feicin doraid fris : « An », for se, « am farrai-sa,
7 dena faiside 7 aitrige, uair ni cian uait uair do bais ». Ocus
ba fir son. Fuair in t-ogWch bas iar faisidin 7 iar n-aithrzVe,
7 tét hrum docum nime tre rath De 7 Feicin, 7 romovad ainm
De 7 Feichin 4 tritsin.
21. ¥echt n-œn rogû^b Blathmac mac Aoda Slaine triar
bragad roboi for comairce 'Fechin. Tet Feicin do iarrfl/J na
mbraighdedh for Blathmac, 7 ni rwj-fuair. Mallachwi ¥ecbin in
dunad frisi raidter Inis Calg^î^^, 7 tig cser tenntighi asin asr
gMrro las in dunad coiia uile maithiwj^ 7 te/ Blfl//7mac for tei-
1 . MS. imdhaigh
2. MS. diagha
3 . MS. toigecht
4. MS. feitin
Life of S. Féchin of Fore. ^ ^ i
Féchin. And God's name and Féchin's were magnified the-
rein. And (a poet) uttered the lay :
Féchin came into his own country, etc.
i8. A monk of Féchin's monks was one day praying, and
his mind was not in the prayer. The Evil Spirit entered his
heart and tempted him. That was beheld by Féchin (in a
dream), so he desired the monk to be brought to him. And
Féchin sained his month, and then he became whole every
whit^ And God's name and Féchin's were magnified by that
miracle.
19. At anotlier time a leper came to Féchin, and sought of
him for God's honour, to be in his company in his monas-
tery, and at dinner and in his bed. Féchin granted that for
God's sake, and when they rose on the morrow the leper was
whole every whit, and he believed fervently in God and in
Féchin; and God's name and Féchin's were magnified thereby.
20. At another time a certain secular rude man came to
Féchin to learn the divine faith, and remained in his com-
pany throughout the Lent. When Easter had come he was
proceeding to his own house. Féchin heard that and said to
him : « Stay », saith he, « along with me, and confess and
repent; for not far from thee is the hour of thy death ». And
that was true. After confession and after repentance the war-
rior found death ; and then he goes to heaven through the
grâce of God and Féchin. And God's name and Féchin's were
magnified thereby-.
21. Once upon a time Blathmac ^ son of Aed Slaine seized
three hostages who were under Féchin's protection. Féchin
goes to demand the hostages from Blathmac, and he obtained
them not. Féchin cursed the fortress which is called Inis Calg-
aig, and a fiery boit came ont of the air so that the fortress,
with ail its goods, burst into flame, and Blathmac goes fleeing
1. This seems the équivalent of c. 16 of the first Latin Life, Colgan A.
S. Hib., p. 132.
2. This corresponds with c. 26 of the second Latin Life.
5 . Joint-king of Ireland, from A. D. 657 to 664, when he died of the
Yellow Plague.
^32 Wliitley Stokes.
chedh na ùneth, 7 nir'uo fer[r]-de do, uair roloisg in tene he
gu haa.uathm.ur. Tegur [uada co] lega Er emi uile dia ïurtacht,
7 nir'uo tarua doib, uair ra eimdhetar ^ uile a leighes. Tegur
uada do tocuiredh. ¥echin. Tainig Eechin dia innsaigi, 7 \egius
Blatbmac fora gluinib do ¥echin hc, 7 asiges a braigde dô, 7
dorât a ogdilsi fein coni uile maithi?ii- dô, ocus - rob(?n[n]aigh
Fechin Blatbmac, 7 roboi slân asa haitle, 7 romoraJ ainm De
7 Vtch'm tridsin.
22. Rognaithf^^ii Techin dol do dénum 5 irnaigthi isin mt;-
don oidchi isin srut[h] i n-Es dara ar iaà in corghais. Tet
manach diar'uo hainm Pastôl faris isin sruth, 7 intan dobith
don taob this do Fechin ni fuilng^d fri tes in usa, 7 intan do-
bidh don tnsb tuas ni fuilng^-d fri voïua.cbt. 'Arna t«csin do
Yecbin rogair ina farrad hé, 7 romesnï/V in t-usà do, gu/ uo
fulaing do in t-usd ; 7 roraid ¥Qcbiii ga« s'in do innisin do
nccb, gurah hr mbas Fecbin ro innis ; gwr' morai ainm De 7
Fecbhi tritsin.
23. [fo. 4^] Là (fcin da raibe Fecbhi cona manchaib a n-
Imaid4 Fechina. n-iartwr Connacht adaig ^ domnûr/> began ria
n-espurtain, 7 gihus occobwr he im dola gu Fabur, 7 guides
Dia gu dicra fan docwmal sin do ioriacht. Tig aing<'/ Dé dia
saig/J, 7 doraidh friss ttcht isin cariât ina farra^i. Teid iarwm
VQchiii cona mhanchaf/' isin carpût^, 7 tangatwr ria n-espurtain
gu Fabur, 7 romorflû? ainm De 7 Yechln tn[tsin].
24. Boi imwzorro oglœch socinel a laim ag Diarmaid mac
Aoda Slaine, 7 ba cara do Feicin hé. lEàan a ainm. Tet^
Fechin maillf droing dia mancha/7; do mrmid in cimt'Jh ïor an
ris .i. (or Dhi-mait. Intan docunnci^^ Fechin docum in dunaîi
1 . MS. eimghetar
2. MS. et
î . MS. genum
4. MS. nimaig, but as the gen. sg. is Imtha$ 35, lomiha, Four Masters,
A. D. 1562. the "nom. sg. must hâve ended in a dental.
5 . MS. agaid
6. MS. Teth
Life of S. Féchin of Fore. 3 3 3
the fire, and lie was not the better, for the fire burnt him ter-
ribly. He sends messengers to ail the leeches of Ireland to
help him, and it was no profit to them, for none of them
were able to cure him. He sends to summon Féchin. So Fé-
chin came to him, and Blathmac threw himself on his knees
to Féchin, and restored his hostages, and gave him his own ab-
solute ownership with ail his goods. And Féchin blessed Blath-
mac, and he became whole afterwards. And God's name and
Féchin's were magnified thereby.
22. During the Lent, Féchin was accustomed to go and
pray at midnight in the stream at Es-dara ^ A monk named
Pastôl went along with him into the stream, and when he
was on the side below Féchin he could not endure the water
for beat. And when he was on the side above (Féchin) he
could not endure (it) for exceeding cold. When Féchin un-
derstood this he called him beside him and moderated the
water for Pastôl so that it was endurable. And Féchin told
him not to relate this to any one. So that it was after Féchin's
death that he related it. And God's name and Féchin's were
magnified thereby^.
23. On a certain day, when Féchin was with his monks
in Imaid Féchin in the west of Connaught, on a Sunday
evening, a little before vespers, he was seized by a désire to
go to Fore, and he earnestly entreated God to help him in that
drfficulty. An angel of God comes to him and told him to
enter the chariot at hand. So Féchin with his monks entered
the chariot, and they came before vespers to Fore ; and God's
name and Féchin's were magnified thereby.
24. Now Diarmait son of Aed Slâine had a warrior of noble
race in custody. He was a friend of Féchin's, and his name
was Aedan. Féchin came along with a band of his monks to
ask the king, even Diarmait, for his captive. When Féchin
was seen coming to the fortress, Diarmait, for fear of being
1 . Ballysadare. co, Sligo ; see Colgan's note 3, A. S. Hib. p. 140.
2. A similar story is told in c. 17 of the first Latin Life (Colgan A. S.
Hib. p. 152), a tub (doliutn) taking the place of the stream.
3?4 Whitley Stokes.
rofwrail Dhrmaid doirsi in dunaid do drud roime ar i?<:la in ci-
medh d'iarraid fair. Tet ^ Fecbin cum in dunaid, 7 oslaigid na
glais 7 na doirsi uaûiaib fein, nogu rainig Vechin gusan te[g]-
dwi a rabaw;- na rigu .i. D'mrmaid 7 Blaîbmac, 7 moran do
dainib socinek^/;a ele. Siris for na rigaib Aodan do lec'm
amach, 7 tucatar cac[li] uileanimp/ii fana taba/rt do Fe^/;m
â[<:/;^ ren fer nama tue a comairlle ina agaid 7 fuair bas acc'^oir.
Doguidetwr na rigu Fechin ma aithbeogz^tï 7 co fuigbedli-
Aodan. Dognit^r samkfii .i. aithbeodazVes 5 Itechin in fermarb
7 lecar Aodan lais. Ocus4 tainig ¥echhi cona muinnt/r gu su-
bach forbail/^ doc^m Fabwfr, 7 ^Edan iéo, 7 siris for ¥echin a
cwr fri leginn, 7 dognittT samIa/J. Dorât Dia 7 ernaigthi
Fechîn rath n-ecna fair, 7 teit fona gradhail co S(?rcda asa
haithle 7 doloigdigh Dia tre cumachtaib Ytchin a saith, uair
rocaitlW proinn moirsesir roime, 7 dognid proinn mana/g
he osin amach. Ocus4 nir'bo ingn^'d proinn mor do caith^m
do ar m^'d a cwfrp 7 a n/rt, uair ba laidîVe ni'rtmaire he ina
gach duine ina aims/r. Ocus4 dothegeadh tomw5 a cresa fo
Fechîn gu tahnain ar uarZ;/ar a eda/V. Ocus 4 ba mor corp do-
uir mar fuarumur isna lebrn//;, 7 domorai ainm De 7 Fechin
tresna firtaib imdaib sin doroiw^ Dia fair.
25. Doroine Dia ft'rta amra aile for Ftchin, 7 ba dib sein an
îer fora raibe pairil/5 7 buidre on uair fli rug^^ do leges, ama/
do foir Isu for na pairil/j[e] mairbe nar' eid/r do leges daonna.
Romora^ ainm Dia 7 Fechîn.
26. [fo. 5''] Nir'uo hingn^^d tra imut fort 7 m/rbuile do
dénum 5 don fir diadha^ sin .i. Fechîn, uair ba genmnaid o
I .
MS.
Teth
2 .
MS
fuidbedh
3-
MS.
aithbeogar^ïf5
4-
M S
et
5-
MS.
genum
6.
MS.
diagha
Life of S. Féchin of Fore. ] ] 5
asked for the captive, ordered the gâtes of the fortress to be
closed. Féchin came to the fortress, and the locks and the
gâtes open of themselves, so that Féchin came to the house
wherein were the kings, even Diarmait and Blathmac, and
many other persons of noble race. He asked the kings to let
Aedan go forth, and ail entreated that he should be delivered
to Féchin, save only one man, who gave his counsel against
the saint and forth with died. The kings besought Féchin to
restore him to life and (promised) that he should hâve Aeddn.
So it is done, namely, Féchin resuscitated the dead man and
Aedan is let go with him. And Féchin came with his people
happily and joyously to Fore, and Aeddn was with them, and
he asked Féchin to put him to reading, and so it is done. God
and Féchin's prayer bestowed upon him the grâce of wisdom,
and he afterwards lovingly took holy orders. And through Fé-
chin's powers God lessened Aedan's appetite ^ For he previously
used to consume a dinner for seven, and thenceforward he
would make (only one) monk's dinner-. It was not strange
that he consumed a big dinner, such was the greatness of his
body and his strength. For he was stronger and stouter than
any (other) man of his time. And the measure of his girdle
would go under Féchin to the ground on the outside of his
raiment. And great was the body accordingly, as we hâve
found in the books. And God's name and Féchin's were mag-
niiîed by those many miracles .which God wrought for him.
25. God wrought other wonderful miracles for Féchin. Of
them was the healing of the man who had sulïered from palsy
and deafness from the hour he was born, even as Jésus helped
the man who was sutfering from a mortal palsy, and who
could not be healed by a human leech. God's name and Fé-
chin's were magnified (thereby).
26. It was not strange, indeed, that many miracles and
marvels were wrought by that godly man, even Féchin : for
he was chaste in'body, and diligent in mind, and éloquent
1. Literall}^ a his sutficiency », i. e. the amount of food which was
enough for him.
2. This paragraph corresponds with c. 27 of the second Life, Colgan,
A. S. Hib. p. 156.
3^6 Whitley Stokes.
curp he, 7 ba dutmcht3.c[h] o menmam, 7 ba solabartac/; o
urlabrn. Ba saidbir o glicM5; ba solus o mcsurdacht^ ; ba dain-
gin o chredim ; ba cohsaid og ccnugud corne/; ; ba caonuar-
rach a n-um\acht ; ba certaigthoir nt'mtoirrssc/; a cuirp fein ; ba
tairbcrtach àerci ; ba buid fri haigedaib ^ ; ba segmwr in fur-
tac/;/ deblen De ; ba hocht inisil do fein : ba saidbir do 'nech
aile. Gurab aire rocan in file so sis :
Cuinges Mochua, etc.
27. 'Ar iQcht gusïii dédenachaib 5 do Fecin dofoill^z^ in t-
aingeal aimsiV cinnte a bdis dô. Ragairmctih a man^i^ 7 a
descipMîV chwge, 7 gabais aga ïorcetul, 7 roraid friu rïagul na
n-uasa/aitrech 7 na n-apsm/ do lenmam 7 eu caithigdis4 o
cwrp 7 o anmuin anagaid a namud .i. in Diahiil, 7 in saogul
7 in colunn. Rog^ïb iaru?n Feicin cumain 7 sacarbaic o laim
Mo-C:tmog, 7 rofaid a spirut dorwm nime, 7 isin uair chètna.
rocuir Mo-Cua a tecbtaïre do degsain uada siar dia fis in faic-
ft'd arrdc ina comarta diar' gell ¥ecbin dô. Ocus 5 atf:o;mairc in
techtaire columna romôr fo cosmailius datha na stuaige^ nfmi
sinte o mainist/V ¥ecbin suas go nimh. Tig in techtaïre îor cula
gu Mocûa 7 asnedes do gachd, faca. « Is fir »•, ol Mo-Cûa :
« is e sin in comarda rogeall Fechin ag/^msa ». Ocus 9 caithes
Mo-Cua cz^main 7 sacarfaic, 7 tegwjcid a m:\nchu 7 a descip/w,
7 faides aspirwf maraon [fo. 5''] fri Yechin docwm nime mara
fuil en-Dia tritach na tri Persan .i. Kihair 7 Mac 7 Sp/rz^f
Na^m in saecula saeculorum. Amen.
28. Rofiarfa/V Moling don tSatan iar mbds Feicin : « Ann
buaidrinn sib 7 anmonna na nœm a n-aimsir a mbdis ? » Do-
1 . MS. musuràiacht
2. MS. haidegaib •
5 . MS. degenflc/;rt/^
4. MS. caitidis
5. MS. et
6. MS. stuaid
7. Hère the so-called consuetudinal présent is used with the pers. pron.
of pi. 2.
Life of s. Féchin of Fore. 357
in speech. He was rich in cunning : he was clear in modéra-
tion : he was sure in beHef : he was firm in correcting sinners :
he was clément in humiHty : he was an unwearied chas-
tiser of his own body ; he was beneficent in charity : he was
loving to guests : he was vigorous in helping the feeble ones
of God : he was poor and iowly to himself : he was rich to
every one else. Wherefore the poet sang this below:
Mochua asl^ed, etc.
27. After Féchin had corne to his iinal days, the angel re-
vealed to him the appointed time of his death. His monks and
his disciples were summoned to him, and he began teaching
them, and told them to follow the rule of the patriarchs and
the apostles, and that they should battle with body and soûl
against their enemies, the Devil and the World and the Flesh.
Then Féchin received Communion and Sacrifice from Mo-
Chaemôc's hand, and sent his spirit to heaven. And at the
same hour Mo-Chua despatched his messenger to look west-
ward to know whether he could see the sign or token which
Féchin had promised to him. And the messenger beheld a
huge column, in the hkeness of the colours of the rainbow,
stretching from Féchin's monastery up to heaven. Back comes
the messenger to Mo-Chua and tells him allhe hadseen. « It
is true », says Mo-Chua: « that is the sign which Féchin pro-
mised to me ». And Mo-Chua partakes of Communion and
Sacrifice, and instructs his monks and his disciples, and sends
his spirit along with Féchin to heaven % wherein there is the
one triadic (?) God of the three Persons, to wit Father and
Son and Holy Ghost, for ever and ever, amen.
28. After Féchin's death, MoHng^ asked the Satan: « Do
ye disturb the soûls of the saints at the time of their death ? »
The Satan said : « We come to disturb them, and we can do
nothing to them ». Said Moling : « Did ye go to disturb my
1. This corresponds with c. 49 of the second Life, Colgan, A. S. Hih.,
p. 139.
2. i. e. S. Moling Luachra, of Tech Moling, a famous saint, commemo-
rated on ihe lyth June.
3?8 Whitley Stokes.
midh in Satan : « Tiagma/dne dia mbuaidhrfi, 7 ni cumga-
maid ni doib ». Doraid Moling : « An dechabair do buaidrri
mo carat-sa .i. Fecbin, i n-aims/V a bais ? » « Ni hcdh amain,
nar' cwmgamur ni do, acht nir' lamamar tadall n-Erenn gu
cenn secht la iarna bas arson dclhaid in Sp/rto Naim dobi ina
timcill ». IS do innisti ncemtecbt in fir ara tug a nama in tua-
rusghâil sin. Uair is coraide necb do molad da mbmnn a nama
ûzdfiaise maith lais, gwrab uime sin rocan in lai[d]
Fis a tsaogwf/ tséghainn tsegha, etc.
Nicol og mac aba Curiga àocuir in B^iha-sa Fechin as
Laidin a nGaideilg 7 h[ua] Duhihaig dogab 7 dosgrib, 7 asi
[in bliadan d ] ais in Tigerna andiu. 1329. 7 ri.
[The foUowing note is in the handwriting of old Charles
O'Conor :] et asa seilbh Chathail ûi Concubhair ata in bheatha
so Tecbin. anos an hliadan d'ais an Coimde 173 1, ag^jathru-
gad môr sa tshaogw/ on am ar' scrihad an Beta so, 7 nil flos
agom ann ar fheabhwi' e.
29. [fo. 6^] O nos ïratres carisimi ! audiuimus plura de uir-
[tujtibwj sancti Fechini^ abbatis et ancoritae^ .i, a braithrecha
inmuine, docual«j-a moran do chumacbtaib 7 do mirbuil//'
nrem Fecin dobi ina ab 7 ina angcoire. As iad so briatra
Erwrain ecnaidi ina compendium fein ar hethaid Feichin. Uair
doraid Eruran gu tue Feicin radarc dona dallaib 7 tengtha
dona halhaib 7 ester/;/ dona bodraib 7 sldnti dona lobraib 7
[d'aes] na hule essldnte 3 archena ona breithir amhain, 7 roboi
eolach gacba hecna 7 a riaglacha//? na n^m doshunnradh.
1 . MS. fethini
2. MS. angcorite
3 . MS. usldnti
Life of S. Féchin of Fore . 359
friend Féchin at the time of his death ? » The Satan an-
swered : « Not only were we unable to do aught to him, but
until the end of seven days after his death we durst not visit
Ireland because of the splendour of the Holy Ghost which
surrounded it^ ». Hereby is declared the sanctity of the man
of whom his Enemy gave that description. For he as to whom
his enemy bears favourable witness is ail the more deserving
of praise. Wherefore a poet sang the lay concerning him :
Knowledge of his âge, etc.
Nicholas the Young, son of the abbot of Gong, put this
Life of Féchin out of Latin into Gaehc, and O'Dutfy took and
wrote (it) ; and this is the year of the âge of the Lord today,
1329, etc.
And in the possession of Cathal Ua Conchobhair is this
Life of Féchin now, the year of the âge of the Lord 173 1.
And great is the change in the world since the time when
this Life was written, and I do not know whether it is for the
better.
29. 0 vos fratres, etc. O you dear brethren! I hâve heard
many of the mighty deeds and marvels of holy Féchin, who
was (both) an abbot and an anchorite. Thèse are the words
of Eruran the sage - in his own compendium of the Life of
Féchin. For Eruran- said that Féchin by his word alone gave
sight to the blind, and tongues to the dumb, and hearing to
the deaf, and health to the lepers and to sufferers from every
disease besides. And he was skilled in every science and espe-
cially in the Rules of the Saints.
I . This is cap. 50 of the second Latin Life, Colgan, A. S. Hih., p. 139.
2- Otherwise called Aileran, as in the Latin Life, c. 12. See Colgan's
note 12, A. S. Hih., p. 140.
340 Whitley Stokes.
30. Teid Fecbîn do iarraid inaidh foghnuma do Dia. Tét
gu Cndan cennr77Vhi gu hAth nÉochaille, 7 sires fair inadh
foghnuma^ do Dia do tabazVt do. Ocus diultais^ Critan fris.
Mallaighes Ytchin essi//m 7 ziheir friss : « Da taidhle indar-a
cos àuii tir, nir' thaidlile in coss aile », 7 ba fir son. Uair ro
erïV in ga^th dô gu contrarda ior an muir, gur ro baithei hé
con?L uile innmw^aib.
31. IS e 'Fechin nar' ghab cuman?? ina cumtznus righ nô
tigé'rna an cela in dimuis stiseg^/ta. Mar aàeir isin rann :
Ni cliuinghim
{or rigaib rogha cuibhrinn.
mairg da tabraid a rogradli
a comradh is a cruimlinn.
As he sein in sasadh slemun
asa mbeir Demiin duibghréim.
32. IS iarsin do labu/r in t-aiiigel fri Fechin, 7 iss fû?roraidh
friss, dol gu Glenn ind Eoin frisin abwr Fabur andiu, amal
âihen Colum cille
A Bhaithin, airis dùn sunn, etc.
33. [fo. 6**] Tainig 'Fechin cona manchaib gu Fabwr, 7 Critan
mac Rete ba sealbathoir do Fab//r intan sin, 7 Seallan ainm
aile do, 7 is e dor^t d' Feicin he. Ocus 5 Bscan mac Rethe twc
proinn nnûs do Fechin. Ocus 3 roboi Fechin tri cet manuch
gun gich diles ag nech dib, 7 ga?î creic 4, gin cennach do de-
num dhoib. Imalle docaithdis uile a proinn, 7 ni theged nec[h]
dib asa réelles acht don eç^lais fri herna/V/M nô fri humaloid.
34. Fecht n-aon do Fechin isin disiurt tangadwr aigidh
chuige. Atbt'/r in coig nach raibe biad aige doib acht mina tu-
cadh Dia. IS ann sin twcadh on Coimde cruïxhnecht 7 im 7
1 . MS. fodnuma
2. MS. Et diultas
3. MS. Et
4. MS. repeats ^an cmc
Life of S. Féchin of Fore. ^41
30. Féchin goes to seek a place wherein he might serve
God. He goes to Critdn the merchant, to Âth Eochaille, and
asks that a pbçe for serving God in might be given him. And
Critdn refuses his request. Then Féchin curses him and says :
« If one of thy two feet reaches land, the other foot reaches
it not ! » And that became true. For the wind arose against
Critdn (when he was) at sea, and he was drowned, with ail
his goods.
31. It is he, Féchin, that never obtained fellowship or help
of king or lord for fear of worldly arrogance. As saith (the
poet) in the stave :
I ask not
Of kings the choice of a portion.
Woe to him who sets his heart
On converse and on ale-liquor ^ !
That is the slippery satisfaction
Out of which the Devil gets a dark profit.
32. Thereafter the angel spake to Féchin and told him this,
to go to the Glen of the Bird, which is now called Fore : as
Colum cille said
O Baithin, wait for us hère, etc.
33. Féchin came with his monks to Fore. Critdn son of
Rethe, whose other name was Selldn, was then the owner of
Fore, and it was he that bestowed it on Féchin. And Becdn
son of Rethe at first gave a meal to Féchin. And neither Fé-
chin nor his three hundred monks had any separate property,
and they sold nothing and bought nothing -. They ail par-
took of their meals together, and none of them ever went out
of his cell save to the church for prayer or for doing service.
34. Once upon a time when Féchin was in the hermitage
guests came to him. The cook déclares that he had no food
for them unless God should give it. Then from the Lord
wheat was brought, and butter and milk, to help Féchin's
1. I take cruimlinn to be, by metathesis, ior cuirm-linn.
2. Compare the Homily on S. Martin, § 22, Rev. Celtique, II, p. 392.
Rivac Celtique, XII. 23
342 Whitley Stokes.
loim do cohair oinig 7 derce Vechin, 7 romorad ainm De 7
Feicin tresin firt sin.
3 5 . ¥echt n-aile dia ndechaid Vechin do proicept do lucht
Imtha la forcongra in aingf/_, 7 rouatMr sin arslfo-/ in tsechvâïn,
7 ni fuair Fer/j/« biadh ina deoch uatha ar tnuth 7 formad
friss, 7 rocwrdis lue/;/ umoloide na mznach 7 a leabair 7 a
n-eda/^i isin muir comibguis, 7 dohered in cumachta diadha^
do^rwm tire gu hoghslan, gin dith cîaigh ina leahuir ina duine
forro.
36. Gabwj gorta adhbul Vtchin cona muint/r;, gur' abladwr
dias dib. Ocus- rohaithbeod^zV Vechin in dlas sin. Rochuak
G[u]aire mac Colmâin in gorta sin do heth îor Fechin 7 fora
muinnt/r, 7 cuires proinn cet do biad 7 do linn chucu ; 7 do-
cuir Guairi a cuach do dail in lenna sin forro, gwrab e sin
Cuach Fechln dogrt's, 7 is as robaisd Fechin Guaire iartain ; 7
romor^ûf ainm De 7 Fechln trid.
37. Laithe n-asn dia raibe Vtchin andorw^ na cille a Fabwr
gu faca in clam dia rocht^in lan d'esslainti 3 o bonn go a bai-
this — is uada ainmnighter Gros in Cloim andiu — 7 roguid
in lob«/- Fechm flina comcungnrtd [fo. 7^] im biadh 7 im digh
7 im na huilib esbadaib -* olchena. Ocus^ rochuinnigh mnai
sochenekfo- fri feis leis, 7 roboi og macnwj" for Yechbi amal is
bes do lobraib. Ocus - rug Fechin lais in clam fora muin gw^an
tech n-aighed, 7 têt iarsin co hinnsi Locha Leibinn co du-
nadh Diarmada mec Aoda Slaine. Ocus^ roraid frisin rigaiîi
À. fri mnai Diarmada meic JEds. Slaine « Tair lem », ol se,
« do cohur troige 7 teasb^ia mo cloim 7 rotbia a lôgh ».
« Ni fuil for talmahi, ni fora ndingninn sin acbt mina tuga
1 . MS. dîagha
2. MS. Et
3 . MS uslainti
4. MS. ushadaib
Life of S. Féchin of Fore. ^4j
hospitality and charity ; and God's name and Féchin's were
magnified by that miracle.
35. At another time, when Féchin went at tlie angel's
command to preacli to tlie folle of Imaid, (he and his monks)
lost their way, and Féchin got from them neither food nor
drink, because of their envy and jealousy towards him. And
they threw the servants of the monks, and their books and
their garments, into the neighbouring sea. And the divine
power brought them to land, every vv^hit whole, vv^ithout
suffering loss of garment or book or human being ^.
36. A sore famine attacked Féchin and his community,
and two of them perished, and Féchin brought those tvv^o back
to life. Guaire son of Colman heard that Féchin and his com-
munity were suffering this famine, so he sent them a hund-
red men's meal of food and of aie ; and Guaire sent his cup
to distribute that aie to them ; and that is still (called) Féchin's
Cup, and out of it Féchin afterwards baptized Guaire. And
God's name and Féchin's were magnified thereby^.
37. One day, when Féchin was in front of the church in
Fore, he saw coming towards him, a leper full of disease
from sole to crown — from him Cros in Chlaim « the Cross
of the Leper » is named today. And the leper entreated Féchin
to assist him as to food and drink and ail his other wants.
And he required a well-born woman to sleep with him, and
he was wanton to Féchin, as is the manner of lepers. And
Féchin carried the leper on his back to the guest-house, and
then he goes to the island of Loch Lebinn 3, to the fortress of
Diarmait son of Aed Sldine. And he said to the queen, even
the wife of Diarmait son of Aed Sldine, « Come with me »,
says he, « to relieve the misery and want of my leper, and
thou shalt hâve a reward therefor ». « There is nothing on
earth », says she, « for which I would do that, unless, indeed,
1 . A similar taie istold in the first Latin Life, c. 12 (Colgan, .4. S. Hib,,
p. 131), and in the second Latin Life, c. 22 (Colgan, A. S. Hib., p. 135,
col. 2).
2. So Colgan, A. S. Hib., p. 135, col. 2 ("c. 22).
3 . Now Lough Leane, in Westmeath, about one mile south of the vil-
lage of Fore, Four Masters, A. D. 864, 1094.
J44 Whitley Stokes.
neam dam diacinn ». « Dogeba », bar Fechin, « ocus gach
rïgan bias hit inad dogr^s dogeba neam an fnd beid dom réir-
se ».
38. Tét iarsin in rigan la Fechin gw^an tech n-aig^i, ait ar-
roibe in clam, 7 fagbwi' in rigain maraon risin clam. Ocus at-
bfft in lohur frisin ngain a sron do sugwd, 7 rosuigh in rigan
sron in daim, 7 dobtredh sugh na srona a mbreid glan lin,
7 doroighne tinne oir don tsug sin na srona. Ocus doraidh
fnsin ngain gu fuighb^i gazh ni rogeall Fechin di, 7 rofagW
bachall aluinn orrda le dia thaba/rt do ¥echin. Ocus dorhcbt
Ftchin iaruni amaruch doc«m na tegdwje, 7 atco/znairc cxr
tenntige ag erge do cleith na tegw^e co nacht gu nim. Ocus ^
rothuig Vecbin gur'bo he Isu tainig a r'icht hhuir do fromad
a d^rci 7 a maiti«^a. Ocus 9 rofiarfozV Fechin don rigain scéh
in claim, 7 ro innis do gw/-"uo he Isu ro ui ann, 7 gwr' façaib
a ben[n]a(:/;^ain la Fechin 7 la muinnt/;-. Ocus dorai in bachall
ïorhghad le do Fec/;m, 7 dorât sug na srona roboi aicdhe
ina tinne oir do Fechin. Ocus- rocennaig Fechin ferann mor
don cclus arin or sin, 7 romorad ainm De 7 Fechin tridsin.
39. Fecht n-a^n rotriall Fechin muilenn do dénum^ a Fabwr
ara met ba s^tar leo cuid na manach do bleith a broin. Do-
ronad in mulenn gwr' ua terlam. Doraid in sasr nar' beg lais
do shœgul usa do thoïdecht docum. in muihnn. « Is tualaing
Dia », uar Fechin, « usci do ihoidecht chuige ». Luid Fechin
gu Loch Lebinn, 7 cwres a bacall isin loch, 7 docuaid in ba-
call tresin sliab, 7 tainig in t-ui^ci i n-abuin^a/è^ {or lurg na
1. MS. Et
2. MS. Et.
3 . MS. genum
4. Sic MS. Should we read / n-abannaib, or i n-àbaiun daib « in a river
to them » ?
Life of S. Féchin of Fore. 545
thou give me heaven in lieu of it ». « (That) shalt thou
hâve », says Féchin; « and every queen who shall succeed
thee shall hâve heaven so long as she does my will ».
38. Then the queen goes with Féchin to the guest-house,
wher,ein the leper was biding ; and the saint leaves the queen
along with the leper. And the leper desired the queen to suck
his nose, and the queen sucked the leper's nose, and the mat-
ter sucked from the nose was put on a fair linen cloth, and
a chain of gold was made of that matter. And he told the
queen that she would get every thing that Féchin had pro-
mised her. And on the morrow Féchin went to the house,
and beheld a fiery boit ^ rising from the roof of the house
till it reached heaven. Then Féchin understood that it was
Jésus who had come in a leper's form to test his charity and
his goodness. And Féchin asked the queen for tidings of the
leper, and she told him that it was Jésus who had been there,
and that He had left His blessing with Féchin and his com-
munity. And she gave Féchin the crozier which had been
left with her, and she gave him the mucus which had become
the material of the golden chain. And with that gold Féchin
bought much land for the church. And God's name and Fé-
chin's were magnified thereby-.
39. Once upon a time, because of the great labour of the
monks in grinding their rations with a quern, Féchin pro-
ceeded to build a watermill. The mill was built and was
ready (to work). But the millwright said that he would deem
his life long enough if he lived until water came to the mill 5.
« God is able », says Féchin, « (to cause) water to come to
it ». Féchin went to Loch Lebinn, and cast his crozier into
the lake, and the crozier went through the mountain, and
the water came in rivers on the track of the crozier and
1. « igneum globum », Colgan, A. S. Hib., p. 136, col. i,
2. This corresponds with c. 23 of the second Latin Life, Colgan, A. S.
Hib., p. 135.
"3. Which was, as appears from the first Latin Life, c. 14, situate on
the top of a hill. The idiomatic phrase nar beg lais, etc., is thus rendered
by Colgan : « suffîcit raihi vivere donec videam istud molendinum aqua
abundare ».
346 Whitley Stokes.
bâcla, gur robaithed in sa^r robo ina codlud i n-ait linne in
muilind. [fo, j^] Luid Casman Breac .i. tiggrna in tsair, do
agra Yechîn isin Sier, 7 roaithheodaig ^ ¥echin in s:£r 7 dorât
a regain dô, dol le C^man mBrec no anad a Fabwr, Atb^rt in
ssér co n-anfad », uair fir domain », ar se, « da toghatais (sic)
a Fab/o' dob^/'tha neam dôib uile ».
40. La n-ann doluid Pastol coig Fechin docwm cerdcs. do
dénum^ coltair. Ber'is aisill saille lais, ar denum in coltair.
Doroine immorro gilla in ghobann fuat[h] coltair don tsaill,
7 dorât isin teig ïor muin Pastôil, 7 atb^rt gur raibe in coltwr
lum ina teigh. O donacht Pastol gu Fechin^ 7 ni fuarat^r acht
coltMr saille isin téigh. O'tconnairc Fechln innisin bennaigis4
in saill co «d^rnad coltz^r iairnn don tsaill, 7 romair in coltar
sin gusna haimseraib dédenacha 5 sa, et reîiqua..
41. Fecht aile do Feicin a Fab«r_, 7 rocuak gur gab rig
Laigen brage roboi for a cwmairce Fecbin. Luid Fechin cona.
manchaib (or ïarraid na brag^7d, 7 atbath indara hech dobai fo
carpat Fechin. Doraid Fecbin : « Ata ech isin linn-si thiar, 7 is
cet lim a toidechtîom carpat ». Tainig in t-ech usa ^hwcu, 7
docz/r£i/h fon carpat hi, 7 ba cennsa 7 ba mine hi ina gach
ech aile. Oc us ut co hœnac/; g[C]armnîL mara rabat wr rigraid
Laigen ima rig .i. Oilill vaac Dunluing. Cuinges in braighe boi
fora faos//m fair. Doraid in ri nach tibrad acht mana hgbad in
t-ech boi fona carpat do, 7 dordidh Fechin nach tibrad. Tét in
ri do caitem ûcdï boi focomair. Tet Fechin ina diaid. Doraid
in ri frisin doirscoir gana legad astegh 7 anumaloid do dénum^
1. MS. roaitlibeogaî>
2. MS. genum
3 . some omission hère.
4. MS. hennaigus
5. MS. degenac/;a
6. MS. genum
Life of S. Féchin of Fore. 347
drowned the wright who was nsleep in the place of the mill-
pond. Caemân the Speckled, the wright's lord, came to expos-
tulate with Féchin about the wright, and Féchin brought
him back to life, and gave him his choice, to go with Caemdn
the Speckled or to remain at Fore. The wright declared that
he would stay : « for », says he, « if the world's men were
chosen out of Fore, heaven would be granted to them ail ».
40. One day, Pastôl, Féchin's cook, went to a forge to get
a coulter made. He took with him a pièce of bacon (as pay-
ment) for making the coulter. Howbeit the smith's lad made
of the bacon a mock coulter, and put it into the wallet on
Pastôl's back, and told him that the coulter was ready in his
wallet. When Pastôl came to Féchin, . . . and they found nothing
in the wallet but the coulterof bacon. When Féchin saw that,
he blessed the bacon, and a coulter of iron was made there-
out. And that coulter remained till thèse récent ^ times, and
so forth-.
41. At another time Féchin was at Fore, and he heard that
the king of Leinster had seized a hostage who was under Fé-
chin's protection. Féchin went with his monks to ask for the
hostage, and one of the two horses that were under his char-
iot died. Said Féchin: « There is a horse in this riverpool
to the west, and I permit him to come under my chariot ».
The water-horse came to them and was harnessed to the cha-
riot, and it was tamer and gentler than any other horse. And
Féchin goes to the Fair of Carman3, where were the kingfolk
of Leinster including their king, Aihll son of Dunlang'^. He
asked Ailill for the hostage who was under his safeguard. The
king replied that he would not deliver him unless he got the
horse that was under Féchin's chariot, and Féchin said that
he would not give the horse. The king goes to partake of the
feast that was laid before him. Féchin follows him. The king
told the doorkeeper not to let Féchin in, and to shew disobe-
I . Literally « final «.
2. This silly story is in the second Life, c. 31, Colgan, A. S. HHk,
p. 1 36, col. 2.
5 . See as to this fair, 0' Curry 's Manncrsand ctistoms, il, 38, III, 313, 526.
4. He was killed by the Norsemen A. D. 869, more than 200 years
after S. Féchin's death.
348 Whitley Stokes.
do. Doraid in t-a'mgel in Vechin : « Oisgelad-sa glais in ri-
chidhy màunaid romud ». Tet in t-aingel roim ¥echin docwm
in dunaid. Tainig tzlamcumscugîid mor ann gurro critlina/^cd
in cathair uile, 7 maidit ^ a cuibr/>e dona cimedaib batwr isin
dunad uile. Tig Vechin amach cona. braigdib forsin erloin?/^ 7
fagbwj fagbala^ for Dun Nais, gach braigde do cornet inte gin
eludh, [fo. 8^] uair ni anaid glais inaid gebenna foraib. O ro-
sïacht ¥echhî amach gusin ait in fuil Gros Fechm indorwj in
dunaid ba marb iarwm in ri isin tigh da eis, 7 tugad in ri
marb gu ¥echin. Ocus 5 aithbeodaig^j ¥echin rig Laigm o
bhas.
42. IS ann sin dorât Oilill mac Dunlaing Telaig Fabra do
Fechln, 7 oghdilsi a cisa do Fecbiu 7 da mhuilinn, 7 cis Fe-
chin for Lâignib co brath on muir go araile il-log a athbeo-
daigtln do Vechin. Faguais Fechhihghah ag rig Nais .i. dat[h]
mairb fair cech laithe dogrcs a covnarda na m/rbuile. Sxrus
hrum na cimt'/ha, 7 tet ina carpat co Fabwr^ 7 c^/aighes don
ech usri dul isin linn céina 7 asbt-Tt : « Na tegmad thu do nech
ina necb duit o so gu brath » ; 7 romorad ainm De 7 Fecin
trit-sin.
43. Feck aile do Vechîn ina règles og ernaigthi go cuala
gair na macmide og imain forsan erlainn fri taob in regles[a],
7 rocombuaid^rsat Fechln fo a ernaigthi. Isheir Vechin : « Is
cet leam dol d'[f]ar mbathwû? isin loch, 7 bud sœr uar n-an-
manna docum nime ». Is annsin dochuaid in macrad isin
loch, gurro haiûied iat, 7 fuaradwr focraic dia n-anmonnaib.
Conidh uada Loch Macraide gubrath, 7 wmôrad ainm Dé 7
Véchin intsin.
1 . MS. maigid
2 . See as to this phrase (which re-occurs infra, § 42) Three Fragmefits oj
Irish Annals, p. 186.
3. MS. Et
Life of S. Féchin of Fore. 349
dience to him. The angel said to Féchin : « I will open the
lock of the heavenly kingdom and of the fortress before thee ».
The angel goes before Féchin to the fortress. Then there
came a great earthquake, so that the whole city was made to
tremble, and the bonds of the captives in the fortress were
broken. Féchin cornes with his hostages out on the green ^,
and he « left leavings » on the fort of Naas (namely) every
hostage therein to be kept without escaping : for neither locks
nor gyves remain upon them. When Féchin went out to the
place wherein is Fechin's Cross, before the fortress, then
the king died in the house after him. AnJ the dead king was
taken to Féchin. And Féchin brought the king of Leinster
from death to life^.
42. It was then that Ailill son of Dunlang gave, in guerdon
for his resuscitation by Féchin, Telach Fabra (the Hill of Fore ?)
to Féchin, and complète freedom from his tribute to Féchin
and his mill, and Fechin's tribute for ever upon Leinster from
one sea to another. Féchin « left leavings » with the king of
Naas, to wit, a dead man's hue upou him every day conti-
nually, in sign of the miracle. Then he frees the captives and
goes in his chariot to Fore, and permitted the water-horse to
enter the same river-pool, and said : « Do thou meet no one,
and let no one meet thee hence for ever ». And God's name
and Fechin's were magnified thereby.
43 . At another time Féchin was in his cell praying, when
he heard the noise of the children hurling on the green be-
side the cell, and they disturbed Féchin at his dévotions. Says
Féchin: « I permit you to go and be drowned in the lake,-
and your soûls will be free (to ascend) to heaven ». Then the
children went into the lake, and they were drowned and they
obtained a reward for their soûls. Wherefore from them Loch
Macraide « Children's Lake » is (so called) for ever; and
God's name and Fechin's were magnified thereby?.
1. Cf. forsan erlainn, infra § 42 : urlainn « a lawn, yard or green »,
O'Don. Supp.
2. This story is told in tlie second Life, ce 32, 55 — the incident of
the waterhorse being almost suppressed.
3 . Compare the remarks of Giraldus as to the proneness of the Irish
3 50 Whitley Stokes.
44. Fecht n-aill dia tainig Domnall ^ mac Aoda mec Ain-
mirec/7 maillé morslûaigéd tusÀscenerach im claochbJ in da
Niall, Sluaiged in Meich^ a ainm. O doriar/;/at«r na sluaig gu
Raith Droma No, docoiur mec /Edo Slaine do iarra/J bid gu
Vechin. Is ann bui side oc Tibradaib hi Ciniul Maine. Athen
in coig nach raibe ac/;f encriathar coirce do biad aige. Do erail
Fechin leth in creithir do taba/rt for usci do dénum 3 lenna de
7 a leth eile do biadh. Rosasad iarsin mec Aoda Slaine corn.
slMflo-aib fri tri laib co w-aidhche do linn 7 do biad do enlan
in cret[h]ir.
45 . Tainig aroile for don toig a rauat«r mec ^Edha Slaine,
7 is ed roraidh : « Rotreigsebair uar tir 7 uar talmazn ar biad 7
ar linn in derig, ocus ni ferr-de daib milfo^ da ndentai forsin
clerech, uair dogebtai bur ndœt[h]ain bid 7 lenna uada in cein
bus ail lais. Robad ferr duib ossad 7 sith diar tir inas anad sund
fri biatad uar s\ua£ » .
o
46. [îo. S""] Luid ¥echin iarsin le macaib ^dha Sldine co
Raith Droma Nô. Troisgis Vechln isin inud sin fri re tri la
ndec 7 tri n-oidce ndec nach bentai cla^clod forainn de, 7 ni
frith o rig Eroin an clœclod sin. Rofor snechta. iarsin co for-
mna ïer, cor' marb ec[h] gâcha carai[s]de a foraib Erenn, 7 ni
tue an rig arsi'n osadh dô. Tainig intansin cloidem tenntighe
do nim et/r in rig 7 an righan, 7 dochuaidh isin tûmain etwrru,
7 roloisg gach conair docuaidh. « IS mithîV riar in naim »,
1. Monarch of Ireland from A. D. 62410 639 (rectius 642), Four
Masters.
2. MS. meith
3 . MS. genum
Life of S . Féchin of Fore . J 5 1
44. At another time, Domnall son of Aed, son of Ainmire,
came with a great hosting of northerners concerning the
change of the two Nialls : the Hosting of the Measure was its
name ^ When the hosts reached Raith Droma Nô, the sons
of Aed Slaine went to Féchin to ask for food. He was then at
Tibraid in Cenél Maine. The cook said that he had no food
save a single sieve of oats. Féchin directed that half of the
sieve should be put on water so as to make aie thereout, and
that its other half (should be) for food. Thereafter the sons of
Aed Sldine with their troops were sated for three days and a
night with the aie and the food (made) of a single sieveful.
45 . A certain man came to the house wherein the sons of
Aed Slàine were staying, and this is what he said : « Ye hâve
forsaken your country and your land for the cleric's food and
aie; and ye are not the better of the injury which you inflict on
the cleric, for ye would obtain from him your fill of food and aie
so long as he pleases. It were better for you (to give) respite and
peace to our country than to stay hère feeding your troops ».
46. After that Féchin went with the sons of Aed Sldine
to Râith Droma Nô -. In that place Féchin fasted for the space
of thirteen days and thirteen nights, in order that he 3 should
not be deprived of the change of land; and that change was
not obtained from the king of Ireland. Thereafter snow fell as
far as men's shoulders and killed a horse for every carriage in
the men of Ireland, and (even) for that the king did not
grant him respite. Then from heaven came a fiery sword
between the king and the queen, and entered the ground be-
tween them, and burnt every way it went. « It is time », says
saints to revenge (prae aliarum regionum sanctis, animi vindicis esse vi-
dentur, Top. Hib. dist. 2, c. 55. The story told in the Life ofS. Geraldof
Mayo (A. S. Hib., p. 601, c. xiii) throws another lurid light on S. Féchi'n's
character.
1 . This is more intelligibly toldby Colgan (A. S. Hib., p. 137, col. i) :
Domnaldus fîUus Aidi, Rex Hiberniae, quodam die venit cum ingentiexer-
citu in partes Midiae, volens antiquam, quae erat inter regiones utriusque
gentis O Nellorum, divisionem mutari et regiones illas denuô mensurari,
mutari et aequius dividi. Unde expeditio illa Scotice vocatur sloigheadh an
mheich à. expeditio mensurae seu aequalitatis.
2. Rath Droma Nua, Colgan, A. S Hib., p. 157.
3. i. e. as representing the sons of Aed Slaine.
î 5 2 Whitley Stokes.
ar in righan. SleJ;/ais in ri don cleriucli 7 dorât in clericli a
ces guna broig for bragafd in rig^, 7 doraid in drai fri Fechîn :
« Togaib in cois sin do brag^id in righ », ol se, « no bud ai-
thr^c/; ». Sluigis in takm in drai acétoir. Conad aire sin rohir-
fuagrad hi fiadnaise fer nErmn a cairde 7 a comcinel 7 a ter-
monn Sc-er do Feicin cobrath, conad desin ata aill aili hic m:e-
raib Féchln o sin aile ; 7 vomorad ainm De 7 Fechin tridsin.
47. ¥echt ann tugtha secht mba 7 tarb do ¥echhi o Ronan
a n-idhain. Luid Pastôl da mblegon, 7 robligh on tarb coi-
beis frisna secht mbuaib do rath De 7 Vechin, 7 rovaorad ainm
De 7 Vtchin trid sin.
48. Fe^/;^ aile roergabh M^enac/; mac Fingin ri Caisil in ci-
mid diar' uo hainm Erloman. Tét miûiair in cimedh co Fe-
chin do cuincidh fuaslaicthi a mec, uair ba bes do Vtchin fuas-
\ucud cim^Jh dogn's. Dorât Yccbiri muince oir dhi d'fuaslugî^d
a meic. O'tconnairc in ri in muince atbcrt in rann :
Ni coe comoil na cuillte
o thugais bronnor bruinnte :
do Yechîn asna glinnib
beir a cimidh 'sa muince.
49. Doleged a mac le inrum co Fechiii, 7 roboi side og er-
ghnam hid dia mac.
I . « At Tonga Tabu... the common people shew their great chief... the
greatest respect imaginable by prostrating ihemselves before him, and bv
piilting his foot oji Ihcir neclcs ». The like occurs in Africa. Laird says the
messengers from the king oi Fundah « each bent down and put my foot on
their heads », Spencer, Cercmonial Institutions,^. 114.
Life of S. Féchin of Fore. 3 5 3
the queen, « to do the saint's will. » The king prostrated
himself to the cleric, and the cleric put his foot with its shoe
upon the king's neck, and the wizard said to Féchin : « Take
that foot from the king's neck, or thou wilt repent it ». The
earth straightway swallowed up the wizard. Wherefore it was
proclaimed in the présence of the men of Ireland that Féchin
should hâve forever their truce and their joint-kindred and
their free sanctuary. And henceitis ail 1 aill(?) with Féchin's
stewards from that timeto this. And God's name and Féchin's
were magnified thereby.
47. Once upon a time seven cows and a bull were brought
to Féchin from Rôndn as an offering. Pastôl went to milk
them, and by God's grâce and Féchin's, he miiked from the
bull as nmch as from the seven cows^ And God's name and
Féchin's were magnified thereby.
48. At another time Maenach son of Fingen, king of Cash-
el, seized the captive whose name was Erloman. The cap-
tive's mother came to Féchin to ask the ransom of her son ;
for it was Féchin's continuai habit to ransom captives. Féchin
gave her a necklace of gold (wherewith) to ransom her son.
When the king beheld the necklace he uttered the stave :
« Ni coe comoil na cuillte (?)
Since thou hast brought refined gift-gold.
To Féchin out of the glens,
Take his captive and his necklace ».
49. Her son was then let go with her to Féchin, and he
was preparing food for her son-
1 . This is c. 36 of Colgan's second Life.
2. Hère the story breaks ofï. According to the Latin Life, c. 37, Féchin
tests Erloman s obédience by ordering him to leap into a fîery furnace,
from which, of course, he escapes unhurt.
NOMS GAULOIS BARBARES OU SUPPOSÉS TELS
TIRÉS DES INSCRIPTIONS ^
Canavos (nom de potier i. L)'on (Rhônel. Allmer-Dissard, t, II, p. 567.
Canetonnesi^ (Deo Mercurio). Bernay lËure). Mowat B, 150, 151,
157, 159, 166.
Canetvs ^nom d'homme). Le Do non (Vosges). Mowat B, p. 167.
Cannan(efas) (Ethnique). Cologne. B. J., t. 82, p. 2^.
Cantaber (nom. d'homme). Vienne (Isère) ; Villetelle (Hérault) ; près
Elnc (Pyrénées-Orientales). G.I. L., XII, 1892, 1976, 4169, 5564.
Cantalon ' (mot celtique). Auxey (Côte-d'Or). Lejay, p. 40.
Cantiorii (marque de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II,
p. 568.
Cantirrvs (nom de potier). Sommières (Gard). G. I. L., XII, 5686, 171,
Gantismerta4 (déessel. Lens (Suisse). G. I. L., XII, i^i.
* Gantivs 5 (nom d'homme). Tresques, territoire de Lédignan, Sommières
(Gard) ; Orange, Vaison (Vaucluse) ; Narbonne (Aude) «^ ; Arles (Bou-
ches-du-Rhône) ; Tonneins (Lot-et-Garonne) ; Langres (Haute Marne).
G. I. L., XII, 2755, 2756, P34, 5686, 170, 5701, 2, Jullian,
n" 2obis, p. 69. Robert-Gagnat, i, p. 69.
Gantrvsteihae (matronae). Tetz (Germanie inférieure). Hoeylaerî (près
Bruxelles). B. J., t. 83, p. 1 5 1, n° 31 1, p, 162, n«> 383.
Cantvs ? (nom d'homme). Brochon (Gôte-d'Or). Lejay, p. 59, 56.
1. Revue Celtique, t. VIII (1887), p. 378 et ss. — T. XII, p. 131 et ss. ; p. 252
et ss.
2. Creuly : Canecosedlon (mot gaulois), Autun ; Canecvmmiae, Carinthie.
3. Creuly, avec la provenance inexacte Alise-Sainte- Reine.
4. Creuly . Rosmerta.
>. Creuly: Paris; Cantosenvs, Bordeaux; Cantvnaecvs (deus), Espagne. Barthé-
lémy : Cantorix.
6. Sommières, Orange. Vaison, Narbonne, noms de potiers.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 3 5 5
Cantvsa (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 150,
p. 268.
Capavso (nom d'homme). Nîmes (Gard). G. I. L., XII, 5840.
Capienaci (nom au génitif) '. Trêves. K., 1886, p. 180.
*Cappia (nom de femme). Vienne (Isère) ; Uzès (Gard). G. I. L., XII,
1943, 2937-
*Gappivs2 i^nom d'homme] . Saintes (Gharente-Inférieure). Espérandieu,
p. 296.
GaraôOovna? (nom de femme). Metz. Robert-Gagnat, j'^part., p. 61.
GARANEA4 (nom de femme). Bellenot- sous-Or igny (Gôte-d'Or). Lejay,
P- 57, p.
*Garanivss (nom d'homme). Mont-de-Sion (Alsace- Lorraine). Robert-
Gagnat, r*' part., p. 70.
*Garantia^ (nom de femme'l. Nîmes (Gard) ; Metz. G. I. L., XII,
3208, 3209. Robert-Gagnat, 5, p. 162.
Garantiana (nom de femme). Vienne (Isère), G. I. L., XII, 1965.
Garàntianvs (nom d'homme). Vienne (Isère); Lyon (Rhône). G. I. L.,
XII, 1965 ; Alimer-Dissard, t. I, p. 109.
Garantilla (nom de femme). Saintes (Gharente-Inférieure). Espéran-
dieu, p. 315.
Garantillvs? (nom d'homme). Dijon (Gôte-d'Or). Lejay, p. 88, 92.
Garantina (nom de femmej, Lyon (Rhône). R. E., 1886, n" 582.
Garantinvs^ (nom d'homme). Bernay (Eure) ; Dijon (Gôte-d'Or) ; Hed-
dernheim ; Vienne (Isère) ; Annecy (Haute-Savoie) ; près Nîmes
(Gard) ; Lyon (Rhône) 9. Mowat B, p. 172 ; Lejay, p. 110, 123 ; K.,
1887, p. 45 ; G. I. L., XII, 5686, 179, 5701, 62; Alimer-Dissard,
t. II, p. 368.
* Garantivs (nom d'homme). Genève; Nîmes, Marignac (Gard);
Orange (Vaucluse). G. I. L., XII, 2602, 2860, 3208, 3209.
Garantvs "^ (nom d'homme). Arles (Bouches-du-Rhône) ; Orange (Vau-
1. Sur une brique.
2. Creuly : Cappo.
3. Sans provenance. Caraditonv (mot gaulois).
4. Peut-être faut-il lire Carantea (Lejay^.
5. Creuly, sans provenance.
6. V. Karantia.
7. Creuly: Metz.
8. Creuly, sans provenance. Thédenat: Lyon.
9. Vienne, Annecy, Nîmes, Lyon, nom de potier.
10. Creuly : Rhin. CARANTO|^-nis}, Nîmes.
^ 56 Henry Thédenat.
cluse) ; Vienne, Sainte-Colombe (Isère) ; Fins-d'Annecy (Haute-Sa-
voie) ' ; ^kîz 2 ; Dijon (Côte-d'Or).
Carassovnivs 5 (nom d'hommel . Martignargues (Gard). C. I. L., XII,
2897.
Carata fnom de femme). Boissières iGard). C. I. L., XII, 4166^^^.
Carathovnvs (nom d'homme). Metz. Robert-Cagnat, 2' p., p. 16;
3^ part., p. 56.
CARATILLVS4 fnom de potier). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 5686, 181,
*Carativs6 (nom d'homme). Près Beaucaire, Nîmes iGard) ; Metz^.
C. I. L., XII^ 2837, 3505, 3756. Robert-Cagnat, 3, p. 112.
CaratVccvs (nom de potier). Sarthe , Nantes. Mowat B, p. 69.
* CARATVLLIVS7 (nom d'homme). Mdz. Robert-Cagnat, J'^part., p. 108.
Caratvs (nom d'homme). Metz; Tours (Indre-et-Loire) ; Vienne (Isère) ;
Genève ; Lyon (Rhône) ^. Robert-Cagnat, 3^ part., p. 38 ; Mowat B,
p. IJ9;C. I. L., XII, 5686, 162; Ailmer-Dissard t. II, p. 369.
Caravsivs (nom d'homme). Penmachno (comté de Caernavon). R. C,
1886, p. 126.
CARETA9 (nom d'homme). Rome. A, I., 1886, p. 33.
Cariatvs '° (nom d'homme). Sablon, près Metz. Robert-Cagnat, 3'' p.,
p. 91.
* Carmaevs (nom d'homme). Silistria (Dobrudscha). A. E. M., 1887,
p. 23, n" 10.
Carosa " ou Garosa (nom de femme). Metz, Robert-Cagnat, 3, p. 153.
Carpantvs (Dieu). Fayence (Var). C. I. L., XII, 248.
Carrvs '* CiciNVS (Mars). Vaumeilh, au lieu dit Châne [Basses- Alpes).
G. I. L., t. XII, n° 356.
1. Arles, Orange, Vienne, Sainte-Colombe, Fins-d'Annecy, nom de potier.
2. L'authenticité du monument de Metz ne repose que sur l'autorité de Boissard.
3. Creuly : Augst (Suisse); Carasova, Bordeaux; Carasovnvs, Vichy; Carasvs,
Caratacvs, Rhin; Caratho; Caratilla, Langres ; Caratinvs, Rhin; Caratvllvs,
Caravinvs, Metz.
4. Creuly : Caratilla, Langres.
5. Creuly : Carati.
6. Le monument de Metz est d'une authenticité très douteuse.
7. Creuly : Caratvllvs, Meîz.
8. Vienne, Genève, Lyon, nom de potier.
9. Creuly: Cares, Rhin; Caresvs, "çirès Avignon.
10. Ce monument n'a ete vu que par Bégin. — Creuly : Cariassis (gén.), Brescia;
Cariolvs, Cariola, Rhin.
11. Le monument ne repose que sur l'autorité de Boissard. — Creuly: Cares
(domo Turo), Rhin; Caresvs, piès Avignon.
12. Creuly: Cakri (deo , Pyrénées; Carriotala, Besançon.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 3^7
Carsaro I (nom d'homme), Paris. Mowat A, p. 74, 24 bis.
Carvssa (nom de potier). Vienne [Isère] ; Fins-d'Annecy (Haute-Savoie) •
Lyon (Rhône) ; Montélimar (Drôme). C. I. L., XII, 5686 191 ; All-
mer-Dissard, t. II, p. 369.
Carvvs (nom de potier). Sarthe. Mowat B, p. 68,
Casebonvs (Sanctus). Divinité, Prestol (Bulgarie). A. E, M., 1886,
P- Sh
Cassicvs^ (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 5569.
Casvna (nom de femme). Fons, Brienne près Brignon (Gard). C. I. L.,
XII, 3022, 291 5.
*Casvnia (nom de femme). Les Fumades, Fons, Nîmes (Gard). C. I. L.,
XII, 2845, 3022, 3515.
*Casvria (nom de femme). N/m^s (Gard). C. I. L., XII, 321 1, 3 $14.
*Casvrivs3 (nom d'homme]. Nîmes (Gard) ; Sainte-Colombe, Vienne
(Isère) ; Fins-d'Annecy (Haute-Savoie) 4. C. I. L., XII 5514, 5916,
5686, 199.
Cataei (nom de femme, au dat). Laibach (Autriche-Hongrie). A. E.
M., 1887, p. 84.
* Catalia 5 (nom de femme). Tresques (Gard). C. I. L., XII, 2757.
* Cathirigivs (nom d'homme). M(?;z:. Robert-Cagnat, ire part., p. 21.
Cathvbodva, V. Athvbodva.
Catianvs (nom d'homme). Marsaunay -la-Côte (Côte-d'Or) ; Entrains
(Nièvre). Lejay, p. 168, 214.
Cativs (nom d'homme). Saintes (Charente-Inférieure). Espérandieu,
p. 130.
Catodvs (nom d'homme). Brumat (Angleterre). R. A. 1888, t. XI,
p. 256.
*Cattaivs6 (nom de potier). Vienne, Sainte-Colombe (Isère). C. I. L.,
XII, 5688, 1.
Catvallavnav (nom de femme). South-Shields (Angleterre). Vaillant,
p. 164.
1. Tracé à la pointe sur un vase. Barthélémy: Carsicios-Convnios.
2. Creuly : Cassia Tovta, Bagncres-de-Luchon ; Cassibws (divinités!; Cvr Cassi-
ciATE ; Cassillvs, près de Calva, Martus-Tolosanes ; Barthélémy: Cassisvratos.
3. Creuly : Casvrinvs, Feurs.
4. Sainte-Colombe, Vienne, Fins-d'Annecy, nom de potier.
5 . Barthélémy : Catal.
6. Creuly: Cattavs, Suisse ; Cattro»ie, Espagne. Barthélémy: Catav ; Catti ;
Cattos.
7. Creuly: Catvenvs, Catvena, Espagne. Catviacia (ville des Alpes).
Revue Celtique, XII 24
5 5 8 Henry Thédenat.
Catvpris (nom d'homme, gén.). Saint-Geniès-de-Magloires iGard). C.
I. L., XII, 5031.
Catvrigvm' (Civitas, Ordo. Charges 1 Hautes-Alpes). C. I. L , XII, 78,
Catvro 2 (nom d'homme). Foresto (Cisalpine), B. J., t. 83, p. 166,
n° 410.
Catvso (nom d'homme). Genève. C. I. L., XII, 2585.
Catvssa (nom de potier). Jublains (Mayenne). Mowat B, p. 90.
Cavca5 (nom de potier). Toulouse (Haute-Garonne), C. I. L., XII,
5686, 208.
C4VCASVS4 (Mons). Cologne. B. J., t. 85, p. 145, n' 277.
Cavdellenses 5 (Divinités). Cadenet (Vaucluse). C, I. L., XII, 1064.
Cavnvs^ (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 95, p. 226.
CAVPICVS7 (nom de potier). Genève. C. I. L.,^5686, 210.
*Cavaria (nom de femme). Poitiers (Vienne). Espérandieu, p. 246.
Cavarianvs (nom d'homme .?). Poitiers (Vienne). Espérandieu, p. 235.
*Cavarivs (nom d'homme). Poitiers (Vienne). Espérandieu, p. 246.
CiiAMiLVS (nom de potier). Sainte-Colombe (Isère). C. I. L,, XII,
5682, 212.
Celas (nom d'homme), Bordeaux (Gironde). Jullian, n" 223, p. 323.
Celtilla 8 (nom de femme), Miramas (Bouches-du-Rhône). C. I. L..
XII, 646.
Celto (nom d'homme]. Talloires (Haute-Savoie). C. I. L., XII, 2523.
CELTVS9 (nom d'homme). Béziers (Hérault). C. I. L., XII, 4278.
Cemenelvm (civitas = Cimiez). Près Pierre feu (Alpes-Maritimes). C.
I. L., XII, 21 add.
Cemenelvs (Mars). Cimiez (Alpes-Maritimes). R. E., 1887, p, 285, 25.
Cemenvs (nom depotierl, Sarthe, Mowat B, p. 66.
Cenicvs (nom de potier). Lyon (Rhône), Allmer-Dissard, t. II, p. 372.
Cennatvs (nom depotier). Lyon (Rhône), Allmer-Dissard, t. II, p. 372,
1. Creuly : Catvricivs; Catvricvs, Catvrica, Espagne; Catvrici ^Marti,, Rhin
Catvrigomagvs iChorges'. Thédenat: Catvrigia, Heddernheim.
2. Creuly : Catvris (gén.), Catvronvs, Espagne.
}. Peut-être faut-il lire Cavca(svs) ?
4. Thédenat : Cocasvs (nom d'homme), Lyon.
5. Associées à Dexiva.
6. V. LvGAVNVs. Barthélémy: Cavno?
7. Creuly: Cavtonvs, Espagne; Cavtopates, Rhin.
8. Creuly : Celtinvs, Ft-urs ; Celtvs, Celta, Uzès. Barthélémy ; Celiigorix
Celnvm-ze.
9. Creuly: Uzès.
Noms gaulois barbares on supposés tels. 3 59
Cenopvs ' (nom d'homme). Saint- NicoUu-lès-Arr as (Aisne). Vaillant,
p. 192, éj.
Centondis (Divinité, audat.). Saint-Pons, près Mce (Alpes-Maritimes).
R. E., 1887, p. 285, 24.
Cesva 2 (probablement Caesua). Manheulles (Meuse). Maxe-Werly,
n° 2, p. 6.
* Cetronia ; (nom de femme]. Metz. Robert-Cagnat, 3, p. 162.
Cetrvs (nom d'homme). Saintes (Charente-Inférieure). Espérandieu,
p. 189.
Cettos (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II, p. 373.
CETTVS4 (nom de potier). Lyon (Rhône), Allier. Allmer-Dissard, t. II,
P- 373.
Chlevvia (nom de femme). Lyon (Rhône). R. E., 1886, n° 601.
Ciamil(lvs) (marque de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t II,
p. 374-
Ciamm (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II, p. 374.
CiASO (nom de potier). Jagsthausen. K., 1888, p. 83.
CiCETivs 5 (nom d'homme). Sainte-Sabine (Côte-d'Or). Lejay, p. 200,
255.
CiCINVS, V. Carrvs.
CicoLLVi (Marti). AignayAe-Duc^, Dijon, Malain (Côte-d'Or). Lejay,
p. 14) ') '23, 145, 164) 204, 165, 20;, 2oé, 207.
CINGE7 (nom de femme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, H^o-
CiNGENS (nom d'homme). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. I, p. 83.
CiNGETis^ (nom d'homme au gén.). Metz, Robert-Cagnat, 3* part., p. 62.
*CiNGivs9 (nom d'homme^ Savoye (Suisse). C. I. L., XII, 2591.
CiNNAMVS (nom de potier). Paris, Lyon (Rhône). Movv'at A, p. 73, 5 ;
Allmer-Dissard, t. II, p. 37$.
*CiNTiA (nom de femme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 5518.
CiNTO '° (nom de femme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 197, p. 303.
1. Graffite sur un plat en bronze.
2. Creuly : Caesaone.
3. Creuly . Centrones (peuple).
4. Creuly: Cettvronenses (^vicani), Strasbourg.
;. Barthélémy : Ciciidvbri-:ipad; Cicvtanos.
6. Creuly, avec la provenance inexacte Arnay-le-Duc.
7. Barthélémy: Cincvnv.
8. Creuly : sans provenance. Cincetivs, Rhin.
9. Creuly: Excincilla, Kxcingillvs, Excingomarvs, iVîmcj; Excincvs, duUons, Gnp.
10. Creuly: Cinto i^nom d'homme), Bordeaux.
^6o- Henry Thédenat.
CiNTVA (nom de femme). Bordeaux (Gironde). Jullian, no 225, p. ^24.
CiNTVGENVS ' (nom d'homme] .'^Saintes (Charente) ; Antigny (Vienne) ;
Horburg^ près Colmar. Espérandieu, p. 130, 226. W. Z., 1886,
p. 161.
CiNTVGNATA? (nom de femme). Le Poiizin (Ardèciie), C. I. L., XII,
2665.
CiNTVMARVS (nom d'homme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 76.
CINTVS4 (nom de potier). Mandeure (Doubs). R. A., 1888, t. XI,
P- 344-
CintvsmaJ (nomdefemme), fîonieatzx (Gironde), Jullian, n° 252, p. 550.
CiNTVSMiNA (nom de femme). Dijon (Côte-d'Or). Lejay, p. 94, loi.
*CiNTVSMiNivs'^ (nom d'homme). Lyon (Rhône). R. A., 1888, t. XI,
p. 2$7.
CINTVSMVS7 (nom d'homme). Vienne (Isère); Paris ^', Metz ; Dijon
(Côte-d'Or). C. I. L., XII, 5686, 255. Mowat A, p. 74, 29. Robert-
Cagnat, p. 32. Lejay, p. 152, 152.
CiPPACVS (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3763.
CIRATVS9 (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 470oadd.
CiRiMNO (nom de potier). Seurre (Côte-d'Or). Lejay, p. 221, 269.
*CiRRATiA (nom de femme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3519.
*CiRRATivs (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3139, 3J19,
59'7-
CiRRATVS (nom d'homme) près Londun (Gard). Vieille-Toulouse (Haute-
Garonne). C. I. L., XII, 2778, 5388.
*CiRRivs (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3140.
*CiTVLiA (nom de femme). Oendenburg (Autriche-Hongrie). A. E., M.,
1887, p. 83, n°4944.
CiTVSMVS (nom d'hom"me). Soulosse (Vosges) ; près Gran. Robert-
Cagnat, I, p. 69, 70.
Clavariati (Deo Mercurio). Près Vertault (Côte-d'Or); Marshal
(Meurthe-et-Moselle). Lejay, p. 229, 290.
1. Creuly : Bordeaux. Cintvgena, Bordeaux.
2. Horburg, nom de potier.
3. Creuly : Cintvginatvs, Cintvgnatvs, Bordeaux.
4. Creuly; Cintvllvs, Nimes.
j. Creuly : CiNTvsMiA, Rome; Cintvssa.
6. Sur un cachet d'oculiste.
7. Creuly : Langres, Bordeaux. Cintvmivs, Rome.
8. Vienne, Paris, nom de potier.
9. Creuly: Cirata, Rhin. Cirrata, Espagne.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 361
Cleiola (nom de femme). Sources de la Seine (Côte-dOr). Lejay,
p. io6, 262.
Cleistoanvs (nom d'homme). Gamlitz (Autriche-Hongrie). A. E. M.,
1887, p. 76, n° 17.
*Clovstria' (nom de femme). Nîmes (Gard). C I. L., XII, 5193.
*Clvlivs* (nom d'homme). F/7/ero;z (Vaucluse). C. I. L., XII, \iS<)^^^.
Clvtonda (Dea). Mesves (Nièvre). B. D, A., 1888, p. 256.
* Clvttivs (nom d'homme). Lyon (Rhône). R. E., 1887, no 679.
Cobea (nom de femme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 21 3, p. 315.
CoBEiA [nom d'une déesse). Mandeure [Doubs). Mowat B, p. 123.
C0BER1LLVS5 (nom d'homme). Metz. Roberi-Cagnat, 3, p. 148.
C0BLEDVLITAVVS4 (Apollo) . Pérlgucux (Dordogne). R. E., 1887,
p. 285, 25.
CoBNERTVS s (nom de potier). Maguelone (Hérault); Vienne (Isère);
Carlsrhue ; Paris. C. I. L., XII, 4193, 5686, 241. K., 1887, p. 299.
Mowat A., p. 80.
CoBROviLLVs^ (nom d'homme). La Grive près Saint-Alban (Isère). G.I.
L.,XII, 23^-6.
CoBRVNA 7 (nom de femme). Milan (Italie). Allmer-Dissard, t. i,
p. 103.
CoccA (fille d'Andebrocirix). Vienne [Isère) . G. I. L., XII, 1924.
GocciLLVS s (nom de potier). Vienne (Isère); Narbonne [Aude). G. I.
L., XII, 5686, 242.
G0CILLVS9 (nom de potier) Sarthe. Mowat B, p. 66.
GociRV ^nom de potier). Sainte-Colombe (Isère). G. I. L., XII, 5686, 244.
* GocvsiA (nom de femme). Nîmes (Gard). G. I. L., XII, 3522.
* GoDONivs'° (nom d'homme). Vaison (Vaucluse). G. I. L., XII, 1 331.
GODONVS? " (nom d'homme). B. E., 1886, p. 92.
1. Creuly : Clovtaivs, Clovtamvs, Espagne; Clovtivs, Suisse.
2. Creuly : Clvgasio, Clvgasis (gén.), Clvidea, près Brescia, Clvtamvs, Salona.
3. Ce monument ne repose que sur l'autorité de Boissard. — Creiily: Coberativs,
Metz.
4. Creuly a lu Cobledvlitanvs. Coblanvo ^au lieu de Coblantuo) nom de femme,
Nimes.
j. Creuly: Suisse, Rhin. Cobnertivs, Rhin, Thédenat : Lyon, Cobrvnvs, Lyon,
6. Barthélémy : Cobrovomarvs.
7. Thédenat: Cobrvnvs, Lyon.
8. Thédenat: Lyon.
9. Creuly, sans provenance.
10. Creuly: Codo, Vaison. C'est sans doute la même inscription incomplètement
lue.
11. Lecture nouvelle au lieu de Divonvs (cf. Creuly, v° Divono;.
3^2 Henry Thédenat.
COGIDVBNVS ' (nom d'homme). Saintes (Charente-Inférieure). Espé-
randieu, p. 102.
Coicvs^ ;nom d'homme). Bernay (Eure). Mowat B, p. 162.
CoiNiTVS5 inom d'hommel. Antigny (Vienne). Espérandieu, p. 226.
C0ISIS4 (nom d'homme, au gén.), R. C, 1886, p. 126.
CoLAPiANVS (Ethnique). Carnuntum. A. E. M., 1887, p. 10, no 11.
*CoMAGiA 5, fille de Comagvs (nom de femme). Uzcs (Gard). C. I. L.,
XII, 2939.
Comagvs inom d'homme). Uzès (Gard). C. I. L., XII, 2959.
COMANvs ^ (nom d'homme). Narbonne ^Aude). C. I. L,, XII, 5963.
Comartio[ri]x .? (nom d'homme). Bordeaux (Girondel. Jullian, n" 244,
p. 336.
CoMATVL(LVs)7 (nom d'homme] . Tours (Indrc-et-Loirc) . Mowat A, p. 44.
* CoMBARiLLivs (nom d'homme). Aramon (Gard). C. I. L., XII, 2807.
CoMBARiLLVs ;nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3883.
CoMBAROMARVS^ (nom d'homme). Bernay (Eure). Mowat B, p. 163.
CoMENVA^ (nom de femme). Castel-Pugon (près Lecîoure, Gers). Jul-
lian, n° 3 17biSj p. 391,
CoMio (nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., 3719.
CoMMA '° inom "). Paris. Mowat A, p. 71.
CoMNERTVS '^ (nom d'homme). Saintes (Charente-Inférieure). Espéran-
dieu, p. 296.
CoMORN (marque de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard,t. II, p. 377.
CoMTVLLVS ,nom d'homme). Arles (Bouches-du-Rhône). C. I. L,, XII,
786.
CONCANAVNAE, V. VCELLASICAE.
CoNCONNETODVBNVS ^nom d'homme'i. Saintes (Charente-Inférieure).
.Espérandieu, p. 102.
1. Creuly: Cocidvbnvs (rex), Chichester.
2. Barthélémy : Coios.
}. Creuly : Coinagivs, Rhin.
4. Barthélémy: Cossa.
5. Creuly: Comagivs, Venise; Comavvs ? Thédenat: Comatilla, A'on'cum; Coma-
GENVS (deus aeternus), Pannome inférieure.
6. Barthélémy : Coman.
7. Thédenat: Wissembourg.
8- Creuly : Combvoovatvs, Màcon.
9. Creuly : Comedovis (datif), Aix en Savoie, Cologne ; Comeliddvs.
10. Barthélémy : CoMMios.
1 1. Sur une amphore.
12. Creuly: Comnitsia, Bordeaux.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. ^65
CoNDATi (Marti) '. Chester-le-Street (Angleterre). B. E., 1886, p. 146.
CoNDATi (Marti??). Allonnes (Sarthe) » ; Grande-Bretagne. Mowat B,
p. 64.
CoNDERCVS (nom debronzier). Toulouse. C. I. L., XII, 5690, 51.
CoNDOLv(s) 3 (nom d'hommel. Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3 141.
* C0NGENNCIA4, sic (nom de femme), Nîmes (Gard). C. I. L., XII,
5529-
CoNGENNicvs (nom d'homme). Narbonne [Aude). C. I. L., XII, 4883.
* Con[g]ennivs s (nom d'homme). Nîmes iGard). C. I. L., XII, 3932.
CONGONNETODVBNVS 6 (nom d'homme). Sa//î?£s (Charente-Inférieure).
Espérandieu, p. 265-266.
CoNGVs (nom de potier). Vienne, Sainte-Colombe {\sèYe\. C. I. L., XII,
5686, 258.
CoNisoviNVS (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 238,
P- 33)-
CoNMOLNicvs (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 239,
P- 333-
*CoNSVADVLLiA (nom de femme). Bourg-Saint-Andéol (Ardèche). C. I.
L., XII, 2707.
CoNTEDOivs (nom d'homme). Visignot (Côte-d'Or). Mowat B, p. 119.
*Contessia7 (nom de femme). Limony (Ardèche). C. I. L.,XII, 1805.
*CoNTESSivs8 (nom d'homme). Vienne (Isère); Saint- Nazaire-en-
Royans (Drôme). C. I. L., XII, 1821, 2207, 2208.
CoNvs (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n° 213, p. 315.
CoRBiLLA (nom defemme). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. I, p. 173.
C0R109 (nom d'homme). Boulogne (Pas-de-Calais). Vaillant, p. 50, 7.
CoRiosoLis'° (Ethnique). Bordeaux (Gironde). Jullian, n^ 54, p. 162.
CoRiossEDENSES (Ethnique). Collias (Gard). C. I. L., XII, 2972.
CoRisso (nom de potier). Xanten. W. Z., 1888, p. 305.
1. Creuly : Condat (pagus\ à Lyon ; Condisa, Espagne.
2. Sur une brique.
3. Creuly : Condollvs, Rhin. Thédenat : Condollivs, Saalbourg.
4. Creuly a lu Congennicia.
ç. Creuly: Congenetivs, Vérone. Barthélémy: Congé, Congesa.
6. Creuly: Congonnetiacvs, Bor^ejux.
7. V. CONTESSIVS.
8. Creuly: Contessillo (nom d'homme au nominatif, Milan; Contiva, Espagne.
Barthélémy : Contovios; Contovtos.
9. Lecture incertaine.
jo. Creuly: Coria, Espagne. Barthélémy: Coriarcoc; Corilissos.
364 Henry Thédenaî.
CoROBiLLA ' (nom de femme). Poitiers (Vienne). Espérandieu, p, 246.
COROBvs^ (nom d'hommel. Metz. Robert-Cagnat, p. 32.
CoRRADVS (nom d'homme^. Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 5457.
CORRiTiA(nom de femme). Saintes 1 Char ente- Inférieure). Espérandieu,
p. 282.
* Cosivs 3 [nom d'homme]. Trincjiietaille Bouches-du-Rhône) ; Murviel
(Hérault) ; Narbonne ,Aude; ; Bordeaux (Gironde) ; Lyon (Rhône) 4.
C. I. L., XII, 896, 5886, 268. Jullian, n°^ 495-497, p. 514. All-
mer-Dissard, t. II, p. 378.
Cosos (nom de potier). Andernach. B. J., t. 86, p. 165.
*CossvTiA (nom de femme). Marseille, Arles (Bouches-du-Rhône). C.
I. L., XII, 423,424, 442, 797.
* CossvTivs (nom d'homme). Arles, Marseille |Bouches-du-Rhône) ;
Valence ,Drôme). C. I. L., XII, 797, 423, 1773.
COTio imarque de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II, p. 378.
CoTOi [of-, marque de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II,
P- 379-
Coton (marque de potier). Lyon iRhôneK Allmer-Dissard, t. II, p. 379.
CoTTA (nom d'homme^ Narbonne (Aude . C. I. L., XII, 4792, 4793,
*C0TTALVS ^nom d'homme). Gevrey iCôte-d'Or). Lejay, p. 155, 193.
CoTTiANAE (Alpes). Marseille (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII, 408.
* COTTivs s (nom d'homme\ Lyon (Rhône'i. R. E., 1887, no 672.
CoTTO (nom de potier). Lyon i Rhône) ; Genève. Allmer-Dissard, t. II,
p. 370; C. I. L., XII, $686, 75.
COTTVS inom d'homme). Vienne ilsère] ^ ; Metzi. C. I. L., XII, 5687,
272. Robert-Cagnat, 3, p. 126.
COTV, V. SCOTTl.
C0TVL08 ^nom de potier^ Paris, Lyon (Rhône). Mowat A, p. 74, ;i,
p. 77. Allmer-Dissard. t. II, p. 379.
*CovxoLLivs'5 (nom d'homme). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 1952.
1. Creuly: Corollea, Espagne; Corotvres, Rhin. Thédenat : Coronca, Lyon.
2. Creuly, sans provenance.
3. Barthélémy; Cosii-Calitix; Cosii-Coman.
4. Narbonne, Bordeaux, Lyon, nom de potier.
5. Creuly: Cottivs rex\ Suze.
6. Vienne, nom de potier.
7. Ce monument ne repose que sur l'autorité de Boissard.
8. Thédenat: Cotvnvs, Soricum.
q. Creuly : Covtivs, Espagne ; Covtvsvatvs (Helvète), Rhin.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 365
Craccivs ' (nom d'homme). Noricum. B. J., t. 83, p. 121 , n° 1 1 1.
Cracissiv (?) ^ Heddernheim. K., 1887, p. 45, 86-90.
Crappai (nom d'homme, gén.). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3396.
Craxj. . . Vienne (Isère). C. I. L., XII, 5686, 1174.
Craxa (nom de femme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3763.
CRAXANIVS4 [nom d'homme). Nîmes (Gard). C. I. L., XII, 3577.
*Crax(ivs) (nom d'homme). Territoire de Vaison (Vaucluse). C. I. L.,
XII, 1406.
* CraxsivsTrovcillvs (nom d'homme). Brailles, près Albens (Savoie).
C. I. L., XII, 4297.
Craxvs (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). JuUian, n" 130, p. 254.
*Craxxivss (nom d'homme). Terroir de Tresques (Gard). C. I. L.,
XII, 2754.
Cremivs (nom d'homme). Nages (Gard). C. I. L., XII, 4150.
* Cremonivs (nom d'homme). Vence, Gaude (Alpes-Maritimes). C. I.
L., t. XII, 18.
*Crepereivs (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L., XII,
475'-
Criciro'^ (nom d'homme). Bordeaux (Gironde); Beaunei , Corberon^,
Sainte-Sabine (Côte-d'Or). Jullian, n" 499, p. 155. Lejay, p. 48, 37;
63, 60; 199, 2J0.
Cricirus (nom de potier). Lyon. Allmer-Dissard, t. II, p. 380.
Crindavinvs (portus) ^. Nîmes (Gard). C. I, L., XII, 3313.
Crixvs '° (nom d'homme).. A^a/x (Meuse). B. C, 1887, p. 11.
Crobvlegva " (nom de femme). Rome. B. E., 1886, p. 42.
Crvcvro '2 (nom de potier). Vienne (Isère) ; Genève ; Sarthe. C. I. L.,
XII, 5686, 24S, 285. Mowat B, p. 65.
1. Creuly : Cracca; Cracco, Nîmes; Crasaro, Langres ; Crastvnvs, Espagne. Thé-
denat : Cracvna, Lyon.
2. Sur un autel Mithriaqué.
3. Nomen stilo scriptum.
4. Creuly lit, à tort, Craxanal.
5. Creuly: Craxxillvs, Bordeaux.
6. Creuly: Bàle. Barthélémy: Cricr ; Cricrv; Criciro; Cricironi; Cricirv. Thé-
denat : Lyon; Cricirv, Boviolles.
7. Sous la forme Criciru.
8. Bordeaux, Corberon, nom de potier.
9. Ad ripam tluminis Rhodani.
10. Creuly: Crixivs; Crixsivs, près Wiesbaden.
11. Creuly: Crovvs, Espagne; Crovia (ethnique^
12. Creuly: Crvtisiones (coloni), Saarlouis. Thédenat : Lyon. (V. CRIciro),
^66 Henry Thédenjt.
CvBVS ' (nom d'homme). Bordeaux (Gironde)^; Lyon (Rhône). Jullian,
n" 365, p. 451. R. E., 1886, n" 637.
CvcALVS 3 (nom de potier). Paris. Mowat A, p. 80.
Cvcvs4 (nom de potier). Spir. K., 1887, p. 179,
CvDvs (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II, p. 381.
CvLLVS (nom de potierl. Vienne (Isère). G. I. L., XII, 5686, 290.
GvLNASivs (nom d'homme). Dijon (Gôte-d'Or). Lejay, p. 77, 72.
* GvMMivs (nom d'hommel. Narbonne (Aude). G. I. L., XII, 4753.
CvNA 5 (nom de femme), Sablon, près Metz. Robert-Cagnat, 3^ part.,
P- 53-
CVNTINO, V. SEGOMONI.
CvRCVS (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. II, p. 381.
CvRNONiENSis (Ethnique'i. Bordeaux (Gironde). Jullian, n" 67, p. 184.
Daccia^ (nom de potier). Andernach. B. J., t. 86, p. 165.
Daccivs (nom de potier]. Naix (Meuse) ; Paris, Maze-Werly, p. 41,
no 7. Mowat A, p. 79, 108.
Daccvvs (nom de potier). Andernach. B. J., t. 86, p. 166.
Daci (nom de peuple). Aime (Savoie). G. I. L., XII, 105, 106.
Dacvrdo inom d'homme). Arc à'Orange. G. I. L., XII, 123 1, 5.
DACVS7 (nom de potierl. Xanten. W. Z., 1888, p. 30^.
* Dagidivs^ (nom d'homme). Die (Drôme). G. I. L., XII, 1^67.
Dagobertvs (rex). Luzinay, près Vienne (Isère). G. I. L., XII, 297.
Dagomarvs'' (nom de potierl. Musée de fiar (Meusel. Maxe-Werly,
p. 41, n° 8.
Dagorix (nom d'homme). Oendenhurg (Autriche-Hongrie). A. E. M.,
1888, p. 82.
Dalmata '° (nom de femme). Die (Drôme). G. I. L., XII, 1694.
1. Barthélémy : Cvbiio ; Cvbios.
2. Sur une brique.
3. Creuly : CvcALcJ-nis).
4. Creuly: Cvcvtvs, Milan; Cvchineae fmatronae), Zulpich.
5. Creuly : Cvndvesen ; Cvnopennivs, Brescia. Barthélémy : Cvnobelinvs ; Cvnv-
ANOS. Thédenat : Cvnovicodv, Sout-Shields.
6. Il y a peut-être Daccim i^pour Daccii manu) avec la moitié du m efface.
7. Creuly : Dacinvs, /îft/n, Dacencivm (nom d'homme), Espagne. Thédenat: Worms.
Dacillvs, Bavière ; Dacmenvs, Pannonie.
8. Creuly: UACAtiiA, Cologne ; Dagionivs, Rhin; Thédenat, Dagillvs, Bavière (ou
Dacillvs ?).
9." Creuly: Dagobivs, Bordeaux ; DACoyAssvs, Rhin.
|o. Creuly: Dalmatae, nom dépeuple.
Noms gaulois barbares ou supposés tels. 367
Dalmatarvm, V. Pannonïorvm.
Dalmatia (nom de femme). Sainte-Colombe (Rhône). C. I. L., XII,
2141.
Dalmativs (nom d'homme). Vienne (Isère); Verhiza (Dalmatie) ; Car-
thage. C. I. L., XII, 2069. A. E. M., 1888, p. 34, n" 71. R. A.,
1888, t. XI, p. 140, 17.
Damonvs ' (nom de potier). Orange (Vaucluse) ; Narbonne (Aude) ;
Mayenne ; Beaune (Côte-d'Or). C. I. L., XII, 5686, 299. Mowat B,
p. 85. Lejay, p. 54, 44.
Damvs (nom de potier). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 5686, 298.
*Dannia2 (nom de femme). Saint-Laurent-en-Royan (Drôme). C. I. L.,
XII, 2215.
Dannotalvs 5 (nom d'homme). A^ovare (Italie). R. C, 1886, p. 259.
DAN0MARVS4 (nom d'homme). Reims ^Marne). B. D. A., 1888, p. 173.
Danotala )■ (nom de femme). Saint-Privat (Gard). C. I. L., XII,
2985.
Dansala (nom de lieu). Cologne. K., 1886, p. 143. W. Z., 1887,
pi. 4.
Darra^ (nom de potier). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard. t. II, p. 382.
Darsa (nom de potier). Paris. Mowat A, p. 80.
Dasillima (nom de femme). Gevrey (Cûte-d'Or). Lejay, p. 156, 194.
DASVVS7 (nom de potier). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 5686, 500.
Dattovir (nom d'homme). Près Laudun (Gard). C. I. L., XII, 2770.
Davnilla (nom de femme). Bourges (Cher). B. D. A., 1888, p. 200.
* Davarivs inom d'homme). Arles (Bouches-du-Rhône). C. I. L., XII,
799-
* Daverîvs ^ (nom d'homme] . Saint-Innocent iSavoiel ; Saint-Martin
(Ardèche) ; Saint-Saturnin-d'Apt (Vaucluse). C. I. L., Xil, 2648,
2679, 1285, 1 144.
Davos (nom d'homme). Narbonne (Aude). C. I. L,, XII, 4758.
1. Creuly : Damona, divinité associée à Borvo, Daminivs, Bourbonne-les-Bains.
Thedenat : Lyon.
2. Creuly: Dannauinn ^Aquitaine) ; Dannicivs, Cives Rauracus; Dannvs, Sarre-
louis.
5. Creuly : Alise-Sainte-Reine.
4. Creuly : Dannomarvs, Nîmes; Dannonia (femme aquitaine) ; Dannorix.
S- Creuly fait à tort de Danotale un nom au nominatif,
6. Barthélémy : Diarilos-Dara.
7. Creuly : Dasas, Rhin.
8. Creuly : Daverevs, Rhin,
368 Henry^ Thédenat.
Decantilla (nom de femme), Mandcure [ï}o\xhs]. Mowat B, p. 123.
*Deccia (nom de femme). Lyon (Rhône). Allmer-Dissard, t. I, p. 104.
Decibalvs (nom d'homme). Silistria (Dobrudscha). A. E. M., 1887,
p. 25, n° 1 1.
Decmanvs ' (nom de potier). Vienne (Isère). C. 1. L., XII, 5686,
303.
* Decmia 2 (nom de femme). Gevrey (Côte-d'Or). Lejay, p. 155, 193.
Decmvs (nom de potier). C, I. L,, XII, 5686, 304.
Decnvs (nom de potier). Vienne (Isère). C. I. L., XII, 5686, 502.
Deconianvs (nom d'hommel. Narbonne (Aude). C. I. L., XII, 5336.
Deico (nom d'homme), Botticino-Sera, près Brescia (Italie). B. J.,
t. 83, p. 177, n° 501.
Dekos (nom d'homme). Novare (Italie). R. C, 1886, p. 259.
DiiONA (Déesse). Laudun (Gard). C. I. L., XII, 2768.
Derco 3 (nom d'homme). Aix (Savoie). C. I. L., XII. 2461.
Dertona (nom de lieu). Mayence. K., 1886, p. 205.
Dervonibvs (Fatis), près Brescia (Italie!. B. J., t. 83, p. 177, n° 500.
Dervonis (Matronis). Mailand (Cisalpine). B. J., t. 83, p. 115, n" 49.
Dessivs (nom d'homme). Bordeaux (Gironde). Jullian, n" 597, p. 477.
Devas (Ethnique). Worms. K., 1888, p. 116.
Deviatis. .. (Divinité). Saint-Didier (Vaucluse). C. I. L., XII, 1158.
* DEVILL1A4 (nom de femme). Grenoble, Moirans (Isère'i ; Saint-Marcel,
près Rumilly (Haute-Savoie). C. I. L., XII, 2241, 2270, 2271,
2280, 2498.
* Dervillivs s (nom d'homme). Moirans (Isère). C. I. L., XII, 2280.
[A suivre.)
Henry Thédenat.
1 . Creuly : Rhin, Lyon. Ce nom et les suivants, Decmia, Decmvs, sont peut-être
pour Dtc(i)manus, Dec(i)mia, Dec(i)mvs; dans ce cas, ils n'auraient rien de barbare.
2. Creuly: Decmia, Decmilla, Decmivs, Decminvs, Lyon.
3. Creuly: Milan. Dercoiïidvs, pays messin. Thédenat: Derceia, Saint-Etienne.
4. Creuly : Die.
J. Creuly: Grenoble (C. I. L., XII, 2269). Barthélémy: Devil, Pannonie.
NOTES
ON
WELSH CONSONANTS
BY DR. M. NETTLAU
(Suite')
122. Cf. also addanc (e. g. in Lew. Gl. Cothi) and afanc,
Davies dict. ; bret. avank. — gwefl, gwefus lip ; L. Morris,
Add. Ms. 14944 f. 103 a : gwefl in Cardiganshire only for tlie
lips of a beast, gwefus for a man — generaily pronounced
gweddus ; Sp. (like Davies) gwefus and gweus; cf. Ms. U
(Giuentian Code) déy weus p. 340 ; W =^ Cleop. A i^ ae weus
f. 57 a. — camdda, camfa; L. Morris, Add. Ms. 14923 f. 133 b:
SouthW. ystigil a stile — NorthW. camdda, camfa; H. Hu-
ghes, Yr Ysgrifell Gymreig (Wrexham) wants camfa to be
written instead of camdda. — twrf, alicubi twrdd strepitus,
clangor ; godwrf and godwrdd, Davies ; godwrf, godwrdd =
terfysg, W. Lleyn's vocabulary ; baldorfi and baldorddi to bab-
ble, to tattle Sp. ; but see § 104, from wliich it would appear
that the Welsh représentants of latin turba and ir. dordaim
hâve been to some degree mixed up. — D. S. Evans, llythr.
nwyfau masnach = nwyddau masnach,
123. Each one of the foliowing words might, iftaken sepa-
rately, be held for a scribal error, but the concurrence of ail
four altered in the same way is a moment weighing conside-
rably in favour of their authenticity. Cf. vthuthau Tit. D 22,
I . Voir t. IX, p. 164 ; t. X, p . 105 ; t . XI, p 68 ; t. XII, p. r 5 2 .
370 Nettlau.
f. 13 b — ufudd and uddyf Sp. ; — kleddydau in Lîyfr Huw
Llyn and Jes. Coll. Ms. 141, see § 18 — cleddyf, cleddeu —
clefydeu (d = dd), B. of Herg., Ll. Giv. Rh., see § 18; —
Hwyll bendeddig Dyved, Ll. Achau, p. 64 — pendefig — Pe-
redur penwetic B. of Carm, p. 30; — o wir broftwyd dio-
ddeddfawr Add. Ms. 15038(1575), f. 71 b (= o wir prophwyd
dioddefawr in Add. Ms. 14973) — dioddef — Add. Ms.
14921 (léth cent.) diofedd f. 39a, 44a, diofeddoedd 3 . sg.
fF. 5 b, 12 a, 16 a, 18 a (2); (dioddefoedd f. 16 b); (ib. yddyf
f. 43 a — yfy'i'^ f. 26 b) ; jofadd in Neath (= dioddef, diofedd).
124. In gwyryf, gwyrydd, gwyry, gwyra (on which see
§ 102), besides which gwyrf, f. gwerf pure, fresh Sp. exists,
a form not clear to me, f seems to be changed into dd in
ymenyn gwyrdd, quoted by D. S. Evans for ymenyn gwyrf,
gwyra. Spurrell h as gwyrfio, gwyrfedd, gwyrdra and even
gwyr ; gwyr if its exists at ail is abstracted from gwyrdra,
where f was dropped between other consonants.
125 . dd is the original consonant in fanodd for y ddannodd,
toothache, eifil slender (eiddil) in Carnarvonshire (Sweet,
p. 429). D. S. Evans, Ilythr. gives NorthW. difiau, SouthW.
dyddiau ; I cannot décide whether difiau sprang from àydd-
jau or from dyw- jau, both of which is possible. Perhaps also
adduno, eidduned, godduned and gofuned might be quoted
hère ; y gouunet hwnnw Ll. Gw. Rh. p. 222, godunnet
p. 240, both on p. 328 ?
126. meneginaeth for meddeginaeth occurs very often in
certain Mss. Cf. Jes. Coll. Ms. 141 (Dares Phrygius) yw ve-
neginiaethv f. 42 a, 43 a, etc. meneginiaethu f. 24 b, 25 a,
27 b, 30 b, etc. meneginaeth is always used in the modem
transcript of this text, made in 1801 from one of PaulPanton's
Mss., see my Beitr. p. 14 (Add. Ms. 15042). Gr. Roberts,
Gramm. I p. 72 meneginiaeth; r feneginieth fawr, Y drych
christ., f. 44 b; also Rhaesus gramm. 1595 : menàginaeth.
Add. Ms. 14913 (SouthW.) mynyginieth f. 78 a, Uyfr myn°
f. 75 a (this Ms. deals exclusively with médical matters) ;
Add. Ms. 15038 na menignaytho neb kleifion f. 13 b, etc.
127. Final dd after vowels is dropped in the SouthWelsh,
more especially I think in the Dimetian dialects. trydy, ped-
Notes on Welsh Consonants. 571
wery in Tit. D 22 are quoted by Powel amongst the signs of
the Dimetian dialect ofthis Ms. (F Cymmr. III); trydy deme-
tice, Davies dict. ; SouthW. gwe ychain = NorthW. gwedd
ychain, L. Morris, Add. Ms. 14923, f. 132 b SouthW. newy,
tywy Y Traeth. III, p. 7; myny, ffor in Pembroke- and Car-
marthenshires (Williams in Dosparth Edeyrii) ; (Harris ?) in
Seren Gomer I (1814), 4 : mwny ; 19 : mwni, newi, towi, cf.
Y Traeth. I, p. 238 note; Rhys, Rev. Celt. VI, p. 15 newi in
a partof Dyfed. Cf. Seren Cymru (dimetian dialect) : anwire I,
p. 162; dwy flwyne a hanner I, p. 449; o'r gogle II, p. 6,
145 ; haw III, p. 625 (hawdd), ano ib. (anhawdd, cf. anos
= anhaws in Carnavonsh., Sweet, p. 428), lawer dy I,
p. 232, dy sul I, p. 231 ; newy I, p. 212, bod yn llony I,
p. 292, celwy I, p. 272, celwi III, p. 465, cwili III, p. 165
(cywilydd), towi III, p. 142, â'ch gili III, p. 265, etc.
128. In ail dialects except in the Gwentian, i fyny, upwards,
is used for i fynydd (mynydd). i fynydd is said by E. Lhuyd,
Arch. Br. s. v. supra to be South Welsh; in Gwallter Me-
chain's Works, éd. D. S. Evans III. p. 213 it is quoted as
common in the Gwentian dialect. For further particulars see
my article on the adverbs (Y Cymmr. IX, pp. 273-4);
I will only mention hère that y uynyd is, so far as I saw,
the only form used in the Red Book Mabinogion (1887), occu-
ring at ieast 17 times ; it prevails also in Ll. Gw. Rh., where
however y vyny occurs on pp. 54, 61. — Another example of
an unexplained loss of dd (if it ever existed) is eiste-eistedd,
cf. Beitr. § 92; eyste A ^p. 5, ed eysteith p. 12 (ib. peduare
gur p. Il); S g6r y brenhin yn eisteu ar y llys hono p. 604
(final -eu pronounced -e) etc.
129. Several groups of consonants, containing dd are altered
in one or the other way. Cf. géybôyll B. of Herg. col. 699
(db ib. twice) ; gwybed and gwyddbed, -yn culex Davies dict.
and see Zeuss Gr. C.^, p. 495 ; « hilo gwyûfe/'un a Ihngcy cam-
mel», Y Giuron Cymreig, Caerfyrddin, 20, 5, 1852. — archia-
gon=archdeacon. — cathefn battle array Sp. = cad-ddefn. —
trydydyd, petwarydyd, pymhettyd, chwechwettyd, seithuettyd,
wythuettyd etc., see £/. Gw. Rh. p. 274, 275. diwedydd the
evening ^= diwedd-ddydd ; cf. dimet. diwedydd Davies dict.;
372 Nettlau.
diwedydd in Glamorganshire, dywedydd dydd, y dydd hyd
ddywedydd Richards dict., 1753 ; Glamorgansh. dywedydd =
NorthW. prydnawn, Huglies 1822; cf. dywedydd da iti !
from Ebbw Vale, Monmouthsh., Pm«c/; Cywm^^, 22, i, 1859;
the ordinary formule of greeting is dydd dawch, nos dawch.
In the B. of Carm. Nr 30: birr diuedit; H. of Herg. Sk.
p. 229 kyn dywedyd.
130, s. Precymric s between vowels became h in Welsh,
cf. Zeuss, Gr. C. ^, p. 123. There are however some examples
in which e or u is written between the two vowels, being appa-
rently of the same character as u in spellings like teuyrnas for
teyrnas, tyrnas (see § 93, 94), representing a sound like a
semi-vocalic j ? Cf. Ms. A : guayanuhin p. 68, guaiannun ib.;
B = Tit. D 2 : e guaanhuynar f. 60 b, guaeanhuen f. 27 b ;
géaeannôyn B. of Herg. p. 308, Skene ; gwahanwyn Cleop.
B 5 f . 17e a, gwanhwyn f. 194 a. OldWelsh guiannuin (^/.
Oxon I). gwinwyn is given by Rhys, Kuhn und Schleicher's
Beitràgc, VII, p. 234 from the dialect. ofMerionethshire guian-
nuin has been brought from *visantîn-, *vesant — en-, cf. skr.
vasantas, oldslov. vesna, exactly as chwiorydd contains * svi-
sâr-, *svesôr-. Gwflt'anwyn rests unexplained like chwaer, the
sing. of chwiorydd; but the occurence of *vin both would
account for their similarity. — eog is *esox; L. Morris, Add.
Ms. 14944, f. 98 a gives many dialectal names of the salmon
(cf. also Bycgones I, p. 73), amongst which is « in the lower
parts about Cardigan they still call the large salmon they take
in the sea Hysgod eog — pronounced euog » . Is this perhaps
an instance of a sound like a semi vocalic j being kept bet-
ween vowels instead of *s, like in gwaeanwyn ? I can say no-
thing infavour of this assumption, because I know not the vo-
calism of this particular dialect.
[I hâve since found in Y Protestant, Y Wyddgrug a'r Bala,
1,5, 1848, p. 523 euos given for ëos, ffeuen for ffaen, pleuau
for plâau, gwasgfeuon for gwasgfaon, odfeuon for odfaon. Of
course thèse différent examples are of différent kinds, but euos
for ëos is curious and other statements of the same anonymous
Notes on Welsh Consonants. ^73
writer seem tolerably trustworthy, cf. tranwaith (trannoeth),
neuodd, gol'ffon (golchffon), bodlon (boddlawn), cafod, ty-
fod, gorfedd, Uifo, brifo (w) etc.].
131. s before j + vowels and before and after slender
vowels is pronounced sh in SouthWales. The northern
dialects do not alter s in thèse positions, they remplace even
engl. sh, ch, j by s, tsj, dsj ; cf. the extracts given in the Aca-
demy 9, 9, 1876 from Rhys officiai report oftheschooh inspccted...
in Flint- and Denbighshire ; the natives of thèse parts pro-
nounce : Tsyarles and Dsyames got a silUng eats for finicing
the dsyob, whits they had begun. I hâve heard however pro-
noance welish i mono fo by a native of Anglesey, who said
that thy pronounced engl. sh as s in words of not quite fami-
har use which were still felt as foreign words.
132. As to the SouthW. pronunciation cf. N. Carhsle's
topogr. dictionary : sia, sie, sio, s -[- u are pronounced shaetc.
in Breconshire ; Spurrell, granim. > 24 si becomes sh in
SouthW. ; Dav. Rowlands, gramm. 1877, p. 128 sheren. Cf.
dimet. S. C. mishol, ishe, sharad, mishtresi, be sharna ti;
gwent. shwd (nordw, siwt, engl. suit), bishy (busy) ; yn dish-
gv^^yl, y shiroedd, ddim shawns (chance), pi. mishtri, gwish-
go etc.; Monmouthsh. deishefon ni; pw shiwd, Saish for
Sais etc. — On sha for tua etc., see Rev. Celt., VIII, p. 69;
in Neath ta is used for tua, in Ponty Prydd sha ; in Neath :
yr diawl, but myn jawl, jocal (diogel), jofadd (dioddef) etc. ;
yn eitha jogel, Yr Ams. ij, 12, 46 (S. W.).
133. For Enghsh loanwords in the Dimetian diaiect Powel
gives following rules : initial s, ],[/-{- vowels become sh
(shwto, Shac, shinshir), s -f e, i in the interior of words
becomes sh-e, -i; nj in the interior of words becomes ns (con-
surwr); final sh, g after vowels become s (mantes, marnes =
advantage, varnish); final n «y .• plwnsh but shallens (challenge).
On z cf. sêl, raser; zz : daslo, pyslo (dazzle, puzzle); x: tes-
tun (Sp. test-yn, engl. text), esguso (excuse) ; piccas (pick-
axe).
In the Venedotian diaiect: t5ain (chain), à dzain ; Dzôn
and 5Ôn (John) ; brus (brush) ; kat5Jo (catch) etc., seeSweet ;
dest adv. == engl. just, Sweet p. 430; cf. in Lewis Dwnn's
Revue Celtique, XII. 25
574 Nettlaa.
Herald Visit. I, p. 43, 176 Dastus o'r Pies, I, p. 51, 52, 88,
97 etc. Dustus or Pies ar Kwrwn besides Ustus o'r Pies ar
Kwrwm p. 186 (twice) ^
134. In older texts and Mss. cf. Y S. Gr. syarret§35, sywr-
neioed p. 222, tors, torsseu p. 176 (torcii); yn gware seccyr
(playing at checkers) Ll. Gw. Rh. p. 7; Chyarlmaen B. oj
Herg., col. 1092 etc. ; in Dafydd ap Gw'ûy m s poems (index) :
lorsiamp (lorica campi), siap (shape), siartr (charter), sir
(cheer), secr (chiecker) etc.. Salesbury, dict. ab ne siak ab
(ape), Siosep, siafling a iavelyn, witscrefft, taeds bach gwn a
tache, serdsiant a sergaunt, veyads a voyadge etc. ; somgar ;
somgarwch angre (cf. Ll. y Res., NorthW. siommedig =
twyllodrus, Northw. siomgaraf= manolaf ) ; yfed potaes^:
suppe potage, but also shiritF, shyreffe etc. — In Lewis Dwnn's
Her. Visit. I. Cf. Chiasbar p. 127, Baetssler of Art p. 159,
Bradssiaw p. 170, Siwletta p. 181 etc. — Initial ss*: wynt a
ssyrthant, Ms. Cleop. B 5, f. 33 a, ssenghi f. 36 a, 115 b etc.,
also in other Mss. of later date.
135. /;. In old Breton glosses and inthe oldest Welsh Mss.
the two vowels constituting a diphthong and other vowels fol-
lowing upon vowels are often separated by h, which is of im-
portance byshowing the manner of accentuation of thèse diph-
thongs. See § 115. Cf. Stokes, Rev. Celf., IV, p. 346; in Ms.
A: candhahu p. 41, kantahu p. 63, arnahu p. 133, ahust
p. 138, brahudur p. 2, llahudyr p. 31, mahurth p. 31, mu-
henuaur (mwynfawr) ; entehu p. 63, 70 ae hammehuo p. 71,
a hamehuo p. 71, arnehy p. 46, nehuat p. 37, ahu p. 139
(hver; cf. au, afu Sp., auu L p. 242; y llyged, y clustie, y
1. Thomas Huet, the translater of Giueledigaeth leiian in W. Sales-
bury's N. T. is mentionedin the first volume of ihe HeraUic Visitaiions on
p. 193 and p. 152; to the latter passage no note is appended and none
is found in the index; cf. p. 152 (1597) Marged gwraig Tomas Huwett
mab ag aer Syr Tomas Huweit. kantor o Dy Ddewi ag Ustus or Pies ar
Korwm ; ib Dustos o'r Pies.
2. Potes (Powel); SouthW. cawl =: NorthW. pottes (7 GwyJ. 1828,
also in Seren Gomer 1814, Nr. 19); kawl zzz pottes in geiriadur Gruftudd
Hiraethog (see Beitr. p 27) is said to be a Silurian word by Jolo Morgan-
wg (Add" Ms. 15003 f. 169 b). iscell eira, also potes eira, melted snow, in
Carnarvonshire (Rhys, Arch. Camhr., loanwords s. v. juscellum).
Notes on Welsh Consonants. ^75
phroyne, y gène, y dwylo, y gwddw, y gallon, yr au neur
afu, y coluddion, yr escyrn, y mer, y drych christ., f. 69 b. E.
Lhuyd, A. Brit. p. 67 c ay, avy ; p. 11 c: SouthW. avy), sa-
rahet p. 44 (saraeht p. 40, saraebet p., 40), tranhoeth p. 41,
tranohet p. 42; yhu p. 3, ebedyhw p. 394, o duhu (duw)
p. 16, canmyhu (muw) p. 3 ; dehosparth h. 36 ?, dohosparth,
p. 13, cf. deouot B 44, dohouod A 397, doouot D 44 (gra-
tuity) ?; Hgt Ms. 59 (^Rcv. Celt. VII, 4) : liyma doefotda inni
425, weldy yma douot da inni 427.
136. h is apparently dropped yn cwrdd : cyhwrdd etc., but
the comparison of e. g. pa fodd and pa wedd, giving pôdd
from *pfodd and bwedd, of dyfod giving dôd from *dfod and
dwad, dwad from *d\vod, *dfod shows, that in reality the
vowel before h, being unstressed, was dropped and h was
lost after the consonant, thèse new groups avoiding the te-
dious combination of consonants by dropping the second
consonant (as in dôd) or altering it in a similar way as in
dwad, dwad. So in paham (am) : pam, probably in pahar (ar) :
pyr; see YCynwir. VIII, p. 155. cytïwrdd, cyhwrdd, cwrdd
likecyfodi, *cfodi(cf. cwad, v. i.), codi; gwahan: gwanieythu,
Sweet p. 431, gwahardd : gwardd ; cyhoeddus : morgoeddus,
Yr. Anu. ^i,j, 56, etc.
137. Besides certain h between vowels, the représentants of
old*cs, ch and even th are said to occur in dialects. More
materials must be at hand before a proper opinion on thèse
forms can be formed. Cf. « dehau ^, also de, in SouthW.
deche, liable to become dethe, which may also be heard in
NorthW. », Rhys, lectures,^ p. 263 ; ib.eofn, Southw. echon;
cf. L. Morris, Add. Ms. 14944 ^- 7^ ^ • ^o^^ — commonly
pronounced ehon and echon in Cardiganshire ; on ewn see
Beitr. § 63. Rhj^s, Revue Celt., VI, p. 18 quotes also cyhyd,
coUoquially cychyd and cyd.
The forms of the word for the héron are NorthW, cryr,
crydd, cry, SouthW. crychydd (Rhj's); oldbret. corcid, léon.
I . I will mention hère an anglicism occuring in a Gwentian i6th cent.
poem, edited by Ll. Reynolds, Arch. Canihr. 1880, p 72 : ym llaw iawn
and ym llaw asav. iawn for dehau like engl. right. The editor says that
this example is to his knowlcdge a unique one.
376 Nettlaii.
kerc'heiz; Ms. L, U crychyJ, X, Z cryhyr; latin Laws, Hgt.
Ms. cherehyt, Fesp. E 1 1 crehyr, see Beitr. § 1 1 1 . Thèse forms
point to a precymric stem *corg, in which either as in Breton,
Cornisii and SouthW. *rg became rch (in SouthW. * cyrch-
was afterwards transposed to crycli- (crychydd)) or * corg
became * erg, * cryg and * g was lost reguiarly between vowels
(so in the Northw. crehyr, creyr, cryr Hke Lleyn, Llyn etc.);
this change was due to a change of the accent, *cerg-, *corg
(corch) and * erg (cry[g]-) being both generaHsed in the dif-
férent dialécts.
138. An « unorganic » h is prefixed to words beginning
with a vowel in parts of Glamorgan- and Monmouthshire,
whilst organic h is left out; see Rhys, lectures,^ p. 233 and cf.
some examples (trom Glamorganshire) given in Dav. Row-
hnds granimar, 1877, p. 128 : hirwellt, hyfed : ardd (hardd).
en (hen), yd (hyd) a lied etc. hyfed is often met with in po-
pular texts, cf. hyved cwrw (from Pyle in Glamorgansh.), Y
Gwladgarwr 15, 9, 1860; also in dimet. texts : S. C. yn hy-
fed III, p. 227, i beido hyfed III, 227 etc. — In the Cambr.
Journ. N. 207 hanfon, haraf, hadref are given; from the same
passage I quote as an addition to my Beiircige § 30: « about
half the sound of i is perceptibly used throughout the middle
and eastern divisions in numbers of words as rhiad (rhad), so
in gwhad, tiad, niage, rhiaff, hiaff, ceilwydd (sic), ciader,
miab, biad, griâs, gwias, miaes, cias, cieffyl etc. ; from Pen-
bont ar Ogwr to Pont a Ddulas no traces of such pronun-
ciation exist ». — In Neath : epog (hebog), catar ; Pont y
Prydd : cjatar (cadr).
It is difficult to trace this pecuUarity in Mss. h can always
be written before a stressed initial vowel, cf. pa-h-dm and
e. g. hyny for yny, oni (until), occuring 14 times in Rev. Celt.
VII, 403-427 (: yny), Hgt. Ms. 59. h is omitted e. g. in y
dyd h6nn6 educher 5, of Hcrg., col. 838, educher col. 830,
or is this an example of old ed * ati ?, kept in the formula ed-
ucher ?
P, ph, b, f; ff.
139. p. Examples of initial p and b interchanged (see § 104)
Notes on Welsli Consonants. :^-j-j
are : per f. spit = bêr, Sp. ; praith, braith, practice Sp. ; D.
S. Evans llythr. mentions brysglwyni (copse) instead of prys-
glwyni. In Sal. dict., 1547 potten ne pottel, a bottell, but
bytain ; byteinwr a hore hunter, in which the form due to the
féminine article has been extended by analogy.
140. b. In many words initial b and m are interchanged,
since f, their common « infected » form caused wrong recons-
tructions in words, the « infected » forms of which were perhaps
more used than the primitive ones or in which other reasons
of similar kind prevailed, Thus cf. bigwrn, potius migwrn
(the ankle) Davies dict. ; beudag larynx, « corrupte « et meu-
dag ib. ; boloch, moloch disquiet, trouble Sp. ; bacon, bên,
beryw, bid, bodrwy, benyw and maban etc. Sp. — mywion,
-yn, -en and bywion, -yn emmets, ants Sp. ; mywion = mor-
grug W. Lleyn's Vocabulary ; on morgrug cf. D. Rhys Ste-
phen, Arch. Cambr. I, 3, p. 174: « the nut shell is still cal-
led twmpath (tump ; bush Sp.) y morgrug in Southwales
and twmpath y myrion in Northwales ». — E. Lhuyd, Arch.
Brit. bodron a sort of flumry ; L. Morris, Add. Ms. 14944
f. 34 b observes on this word : « this thin flummery is in use
ail over Wales : succan gwyn in Anglesey, brwchan in Car-
narvonshire, hiudran in Cardiganshire » ; Sp. s. v. flummery:
llymry (= engl. fl.), uwd sucan, mwdran; to brwchan cf.
gael. brochan, manx proghan, porridge. — Sp. has batingen,
-od I. pared turf, 2. sheaf of corn threshed, 3. defloured wo-
man. bating (i) and bieting is engl. peat ; bating (2) : maten :
matau = batingen, mat, -iau (mat. plaited w^ork) ; L. Morris,
Add. Ms. 15025, f. 80 a: « battingen a wheat or rye sheafe
threshd and the unmangled left straw », engl. mat, matting ;
batingen (3) is given by L. Morris, Add. Ms. 15025 1. c.
from Denbighshire ; also by Richard Morris, Add. Ms. 14945
f. 249 a : a young woman defloured, Denbighshire. ■ — Mald-
wyn for Trefaldwyn, D. S. Evans, llythr. — bath and math
were desynonymised, see Rhj's, Arch. Canibr., loaniuords
s. V. batto. — pi. minke Add. Ms. 1492 1 ^meinciau (banks)
etc. — Cf. Rev. Celt. VIII, p. 528 (breton).
141. Initial v in English loanwords was of course held to
be an infectçd b or m and accordingly a new primitive form
378 Nettlau.
beginning with h or m was reconstructed. Cf. bernais (Daf.
ab Gwilym, poenis, index), marnes (Powel) = varnish ; bi-
lain, milain =engl. villain (milain Rhys, yi/ra^^w^' i, 5, 1871;
milen, Powel) ; berf, becso (to vex), bôt (vote), melved (vel-
vet); menter, to venture, cf. Han.y ffydd iG^'j NorthW, an-
turio — SouthW. mentro ; NorthW. antur — SouthW. pc-
rigl etc. ; mentro is very common in SouthW. popular texts.
142. b for m in the interior of words occurs in the loan-
word ftwlbert (middle Engl. fulmate, polecat, engl. fuhmart);
Sal. dict. fwlbert, a fulmarde; ffwlbart Sp. — Richarts dict.
has : abwyd, in some places amwyd,- yn a bait to catch fish.
Hère the apparent change of b and m is identic with their initial
change; the unstressed initial a was dropped in pronunciation,
cf. adar, deryn, so also abwyd, bwydyn (fwydyn), mwydyn.
In Y Gcnincn III, p. 19 mwydyn is said to be a Glamorgan-
shireword ; pry' genwair is used for it in NorthW; Sal., dict.
pryfgenwair, « the reed worme ».
143. In a few words initial bw and gw are changed, b
being the older sound. Cf. guystuiled B. of Carm., Sk. poem
18; megys gwystuileit LI. Gw. Rh. p. 102, (yr holl uwystui-
letp. 226 ; py u6ystuil bynhac T= Ms. Harl. 958, f. 33 b);
Llyfr Giucddi Gyfredin 1586, pref. « bwystfil... for corruptlye
pronounced gwystvil » ; Davies dict. bestfil, gwesttil, bwystiil
(fera, belua) ; efor gwystwil gwullt ene, Yr Ams. 12, 11,
1852; C.f'eiu. T. 'r hen wistwil p. 18, ami'stwilodp. 61 etc.
— L. Morris. Add. Ms. 14923 f. 133 b: SouthW. gwiall =
NorthW. bwyall. an axe (ib. SouthW. wi = NorthW. wy,
an egg). — In thèse two instances h is folio wed by wy ; I
think that the tcndency to alter the diphthong luy into t' -)-_y in
syllables before the stress resulted hère into producing * bvyst-
filod and infected *v-\TStfilod, in which latter the two iden-
tic or nearly identic v(-(- y) coalesced into om sound, liable to
be held for the « infected » state of gw(-]- y) : wy (= vy) ; so
gw would spring from a wrong reconstruction like m for b,
prothetic or lost g etc.; *v-ystfilod (wystfilod) gave gwyst-
filod. — Pughe has mwyalch, also pronounced gwyalch. If
there is no confusion with gwyach, a grèbe, fwyalch treated
like fwystfil would explain gwyalch. This woril is myolch in
Notes on Welsh Consonanîs. 379
Neath, from *mwalch for mwyalch like mynwgl, mwnwgl; o
is curious, but in various words o and a in final syllables change
in différent dialects ; in Neath anglodd is the common word
for burial, in the plural however the a of angladd is kept.
144. g became b in « biach corrupte pro giach = Vene-
dot. ysnid, gallinago minor » ; cf. in W. Lleyn's vocabulary
giach : ysnitten; W. Morris, Add. Ms. 14947 ^- -75 ^ NorthW.
ysnitten ; L. Morris, Add. Ms, 14944 f. 128 b dimet. myniar,
a snipe (Sp. gïach, ysnid, myniar); bret. kioc'h.
145. bach (little) (and its dérivâtes) is in several directions
an interesting word, The initial b rests in the northern dia-
lects even after the féminine article, féminine substantives etc.
Cf, L. Morris, Add. Ms. 14944, f. 36a: bach an endearing
expression; Sionyn bàch, Druan bâch, ynghalon bâch ; in
Cardigansh. : fy merch fach ; ib., f. 32 b 3Twan £ich, just now
Cardigansh. (yrwan the NorthW. équivalent of SouthW.
ynawr, 'nawr is used in NordCardiganshire). Y Traeth. III,
p, 9, Venedot, dynes bach, Powysian and SouthW, dynes
flich; Rowlands, gramin.'^, 151 NorthW. yr eneth bach;
Sweet p. 438 etc. Rhys once used this phenomenon in favour
of an etymolog}^ of this word demanding huo primitive initial
consonants, Since then latin piccus was held for the source of
ir. becc (Be~:{. Beitr. II, p. 266, Revue Celt., IV, p. 345 n.);
this etymology has been rejected by Gûterbock in his latin
haniuords in Irish. (peth) peccan. Ms, y^f p. 58 owes p to
the preceding-peth or, if p existed really, could it be of some
value with regard to determining the âge and nature of the
Northw, fem. bach ?
146. A pecuhar fact, tending to réfute the efforts made for
the explanation of the northern uninfected fem, bach, is thatb
is dropped just in a derivate of bach, vie. in ychydig, chydig,
aform very fréquent in médiéval and later texts, besides which
bychydig occurs not seldom ; athough the reason of the loss
ofb is unknown, bychydig must not necessariby be believed to
be the older form kept ; it seems to hâve regained the b from
bychan etc. Cf. ychydigyn Ll. Gw. Rh. p. 252, wedy chydic
o amser gwedy hynny p, 222 ; ychedic Ms, TH. D 22,
f. 172 b; echydic, echydic bach a lytell time Sal, dict.; bychy-
jSo Nettlau.
die o vara LL Gw. Rh. p. 48; p. 89 ; 75. Gr. § 19; gôedy
bychydic, Brud y Tyzuys., Ms. B, p. 104 etc.
146. b was also lost in bychan, for although to my know-
ledge never occuring in other than genealogical texts, in Llyfr
Achau (1602) ychan, ichan are frequently written for tlie-
common epithete Vychan. Cf. Mam Dd ab Hoell ichan,
Mam Hoell vichan p. 29, 30; I. ab R. ab Hoell ychan ; gwraig
M. Dd. Ychan, gwraig Th. M. Dd. ichen p. 25 ; S. ab
Gwallter ichan p. 49 ; mab lenkin Lloid ighan p. 31. Other
forms of this word in the same text are : Thomas vechan
p. 24; in the english parts Dd. Hoell Vwghan p. 56, Wogan
p. 55 and often ; S. Vachan ; Vaughan p. 55, etc. In Lewis
Dwnn's Herald Visit. I, p. 115 Jeuan Ychan, p. 147 ap
Morgan ychan; Wogan is the commonly used form. On other
forms in genealogical records etc. see Bcitr. p. 44, where also
bwchan is quoted from the living Flintshire dialect.
An other word in which initial v — for this, not b, is
lost in ychydig, ychan — has been dropped is ap, ab for
fab, mab ; I think the common cause of the loss of f in both
was the close connection of thèse words with the preceding
ones ending in consonants or in groups of consonants. In
later Welsh ab became a proclitic hcfore the following noun
and even lost the unstressed a. This is the wellknown origin
of names like Probert, Powel, Pughe, Pryce, Prichard etc. In
Lewis Dwnn's Ms. occur e. g. Beinion p. 177, Bowenp. 180,
Bifan p. 214, 198, Preinaht p. 165 etc. The saïne treatment
of macis known to exist in manx, thus Kentraugh = Parry
= Harrison etc., see Jenner, Traits, of the Philol. Soc,
1875-76.
148. /. w in iewank (the common form in Ms. Cleop.
B 5), the doublet of ieuank, became f: iefank, ifank. Other
examples of this change see § 20. On the other side f became
w (or was at least altered in pronunciation in such a manner
as to induce scribes to use w for it) sometimes between vo-
wels, without apparent reason and mostly after consonants,
after a vowel between the consonant and f had been dropped.
Cf. Add. Ms. 15038, f. 6ob kw\ad ivyny =r=Add. Ms. 14973
(in the same text) cwad i fynu ; Add- Ms. 15059 f. 223 a
Notes on Welsh Consonants. 381
cwad. dwad, even dwad (Sweet) and dôd =^ dyfod. So in
the modem dialects occur : yn sgwenud 17, 7, 56 (Fr Anu.),
(ysfenu 30, 10, 56); Sweet p. 429 sgweny = ysgrifenu;
sgwarnog =: ysgyfarnog, cwarfod = cyfarfod. C. f'ev. T. jest
wal hyn (wel, Arw. 17, 7, 56), fal being in closest con-
nection in pronunciation with the preceding jest (just);
'rhen wistwil (Add. Ms. 31057, f. 109 a a arwain wylltion
fwstiledd : the ordinary doublet; either f is dropped or it be-
came w). pa fodd became pôdd (from *pfodd). mi gerfum,
gyrfum for cyfarfum occurs sometimes (from *cferfum, *cfar-
fod; the doublet cwarfod is given by Sweet p. 429); cyrcha-
fael for cyfirchafael, L. Morris Add. Ms. 14909, f. 55 b, etc.
dywod Add. Ms. 14903, 2ffb (i7th cent); 40 b llyfodraeth,
48a llyfodraeth; fal cafod wlaw, Daf. ab Gwilym p. 398,
cawod ry dew o ewyn f. 409.
149. As to w for f between vowels cywaeth for cyfoeth is very
often written since the end of the r5th cent, cf. cywaethawc,
les. Coll. Ms. 141 ; cywaithog, cywaythog, cowaethog in
Sal. N. T. ; kywayth richesse, kywaythoc etc. Sal. dict.
i geisyo cowetha mwnws b3'dawl, Y drych Christ, f. 73 b, na
hoU goweth y nef f. 74 a, i ddaioni ai goweth, f. 74 b.; cf.
also pan y gowynawdd Sal., N. T. f. 64 b etc. I think thèse
cases are identic with the ones just mentioned, cywaethog
being merely a historié orthograph, pronounced * cwaethog
from *cfoethog; so*gfynodd*gwynodd, written gofynoddetc.
In cywaeth (côweth, see Beitr. p. 43) the vowel of the stres-
sed form (o) and the consonant of the unstressed form are
combined by analogy.
150. Rhys in Pennaufs tour in Wales I p. 36e explains
Rhiwabon as « hill of Mabon », rhiw- Fabon and compares
with regard to the lost f Bodorgan in Anglesey from bod-
Forgan, Morgan. As to Bodorgan it is curious to note, that
Lewis Dwnn very often writes Bod Gorgan, cf. Her. Vis. I o
Vod Gorgan Sir Vôn p. 178, off Bodgorgan p. 157 ; II (1685)
o Vodgorgan p. 127, 128, 138, Bodgorgan p. 204, Bodgor-
gan p. 128 (besides o Fodorgan p. 76, o Vodorgan p. 127
(2) etc.). Many names of localities commencing with ty
(house) are invariably pronounced with bod by the people of
î82 Nettlau.
Anglesey. — fis sometimes omitted in the vicinity of u and
w, cf. gweus and gwefus (lip) ; au and afu (livc-r: Icon. avu,
vann. ahu. ehu ; see § 135); awyn and afwyn (habena) ;
oldW. louber, tri. Oxonl; Add. Ms. 12 193 (15 io)lleuver 16 a,
16 b etc. ; lleuer and lleufer Sp., Davies dict. has also meuedd-
meufedd, neuedd-neufedd, diwyn-difwyn. he'yd (hefyd) is
always used in the Monmouthshire texts in Punch Cymraeg,
Nr. 38, 29. 1 do not know the particular conditions etc. of this
loss of 1. — E. Lhuyd, Arch. Br. p. 115 s. v. pavo . payn,
dimet. poin, Glam. pawon; ib. p. 239 SouthW. pawyn, pawen,
peacock.
151. In modem dialectal texts If is often written for f; cf.
C. fau. T. if 'holit oes p. 258, yn dal iî'hunau p. 50, iff"iech-
yd i p. 74, i geisio ff'hudo ine p. 485, sy 'n tfy hen wraig i
p. 360 etc. ; fflythyre Yr Amserau 27, 8, 185 1, arna ffunan
(t -\- h) etc. Hère ff was evidently caused by the foilowing h,
Hke in hanlfwy etc. ; hanffodol, hanifod for hanfodol hanfod
are mentioned in Caledfryn's orramm^r, - p. 58, by D. S.
Evans etc. — In Mss. of the i6th and I7th centuries, seldom
in earher ones ff for f in other positions occurs sometimes, cf.
Y Ilyffyr hwnn Add. Ms. 14912, f. 31b; llotfryd, Ms. S.
f. 6 a, gwyaffty, f. 38 b; Add. Ms. 149 13 y kylaff f. 51a
(cLaf), gayatf f. 53 a, ran vwyalf, yr han (= y rhan) vyaif
etc.; Add. Ms. 1492 1 cyiïoythoc f. 38b, tyfîoedd (tyfodd)
f. 45 b, heffyd f. 2 b, 44 a, affon and afon f. 28 a, 37 b, 39 b,
alfonydd f. 14 b (but also kyrf f. 1 1 b, ar ycha fon f, 19 a
(ifon), frwthay f. 28 a (tfrwythau) ; Add. Ms. 14973 (1640)
rhyfedd, ryffedd f. 41b, ilfydd f. 79 b, iffidd f. 79 b, 80 a;
drosoif and angof rhyme, f. 62 b ; Lew. Dwn I, p. 5 dav
ffrenhinoedd etc. Most of thèse spelHngs must be considered
as inaccuracies, though in some instances perhaps the ortho-
graph tf for f may be the historical resuit of certain causes.
Since in middleWelsh f was written for u of earlier texts,
some scribes used in transscribing older texts, in which u is
used, f and u together, e. g. diodefuawd Ll. Giu. Rh. p. 249,
ufuydach p. 217 etc., see Zeuss, Gr. Cclt. p. 112. Now the
nextcoming scribes mav be supposed to hâve written ff for
xhese fu (=- f, u), so e. g. in Add. Ms. 19709 (i4-i5th cent)
Notes on Welsli Consonants. 38}
eiriff f. 40 b, baraff f. 46 a, and in the above quoted examples
from Add. Ms. 149 12 and 2235e.
152. Final f is not pronounced since at least the i6th cent.
It is hardly necessary to give examples of this fact; cf. e. g.
Add. Ms. 14906, f . 9 b a wnaf and ymaf rhyme (ymaf writ-
ten for yma, since gwnaf is pronounced gwna) ; in SouthW.
poems pentrc/- eistedd- hosanaw rhyme (pronounced pentr^-
ish^^- 'sang), L. Morris, 1762; Hope, Cyfaill i'r Cymro rhymes
cyfadde and mynne (3. sing. mynnai) etc.
Davies dict. has plu, -en, -yn pluma, dimet. plûf, -yn; E.
Lhuyd too gives NorthW. plyo, SouthW. plyfo to plume
{Arch. Brit. s. v, deplumo). Thèse divergences are the work
of two analogies working in différent directions ; either plu
was introduced into plufyn, plufo (pluyn, pluo) or pluf- Irom
pluf-yn, plufo was also used by analogy, f thus being appa-
rently kept in the end of words. However I heard that e. g.
haf, summer is also used, besides ha.
153./. On ff and th see § 1 17 ; on engl. long fetter in Welsh
see§36. — Thegroup c -(- iî" became cw in the loan words brec-
cwast and picwarch (breakfast, pick forke) ; see Powel, Di-
met. loamuords ; brecwastu Cann. y Cymry 1672, p. 210 (ib.
brecffast) ; brecwest C. f'cw. T. p. 157; brekwast, Sweet
p. 430. — wo became wain picwarch, like wo in cwad (cyfod),
dwad (dyfod) etc.
154. In conclusion I will give a list of examples of conso-
nants transposed without apparent reason, though certain
groups of sounds avoided and others fovoured can be discerned ;
the changes of yr-ry, dn-ndd etc. hâve been quoted above;
hère the metatheses extendingover more than two consonants
or syllables aregiven.
. blaguryn vimen, virga et bagluryn, Davies dict. ; blaguryn
o symlyn ferch, Daf. ab Gwilym, poems p. 293 ; LJyfr Gwed-
di Gyjfredin 1586 o Ddauid vagluryn cyfiawn (marg. vla-
guryn, gangen).
clasgu and casglu ; clasgu (and gomrod, onli) is said by L.
Morris to be SouthW., see § 44; Hughes 1822 : SouthW,
384 Nettlau.
clasgu, cwidyll. Sal. N. T. a gasclavvdd and a glascavvdd,
f. 271 a; cf. Breton klask (léon.), klask, klac'h, Vann. and in
Batz (Ernault, dialect of Bat^, p. 11).
lystys : ar f'ystlyse i, C. fcw. T. p. 35, flystyse i p. 31.
llysywen and yslywen, eel, st^Beitr. p. 44; slwan, Swcet
p. 431-
Kenslys bail, Sweet p. 431 = cenllysg ; cf. E. Lhuyd,
Arch. Brit. s. v. grando : kenlhysg — SouthW. kessaer; lolo
Morganwg, Add. Ms. 15003. f. 169 b says that kessair (cen-
llysc) in Gr. Hiraetbog's dict. is a Silurian word. llaswyr :=
sallwyr, Rbaesus ^raww., p. 128, Davies dict. etc.. llasswyr
Gr. Roberts, Gramm. p. 72 etc.
SoutbW. kwidhilforNorthW. kwibdb isgivenby E. Lbuyd,
Arch. Br. ; (cywilydd sbame) ; cf. cywyddyl Y Traeth II,
p. 34; Cann. y C. 1672 yn ddigwiddyl (marg. ddigwilydd) ;
Punch Cymr. shaw o gwiddyl, Nr. 29 (Ebbw Vale) etc. gid-
dyl for gilydd, Spurrell gramm. 5 99 ; at'u giddyl, Y Bedyddnur
VIII p. 106 (Monmouthsh.) ; iw giddil, Yr Ams. 9, 3, 48;
ib. mor ddigwiddil; aped 4, 5, 48 etc.
tarfeisment (advertisment), Yr Arw. 11, 12, 56 wel d\ver-
tisment 18, 5, 1848, Yr Ams.; 'n gwnslab (constable; q.
whether by popular etymology from cwn and engl. sLab ?)
C. f'ciu. T. p. 259; of course thèse may be corruptions
made on purpose, but they show the Hneson which such cor-
ruption Works.
swigan = chwysigen Sweet p. 431.
wsnoth for wythnos ; NorthW. wsnos, see § 116.
tangneddyfand tangnefeddsee5f//r. p. 45 (read there Hne 32
Tunccetace (Rhys, ^ Nr. 72, -Nr. 77) and cf. Stokes in Be:;x-
Beitr. IX, p. 92; « Tuccetaci » 1. c. I wrongly quoted from
memory, but « Tincetace » p. 78 also wrongly from Loth's
Focab. p. 5).
SouthW. rhegedog, L. Morris Add. Ms. 14944, ^- ^3^'^
rhegèdog (rhedegog) Kha.es\is gramm. p. 128; cf. B. of Herg.
avon regedaôc col. 6s8 ; Didr. Casgliad p. 255 nant regeda6c
(Odorics travels ; cf. nant in NorthW. is glyn cul [a narrow
Valley], in SouthWales afonig fechan [a streamlet] Y Brython
III, p. 52 ; see also L. Morris, Add. Ms. 14944 f. 131a and
Notes on Welsh Consonants. ^8$
Sp. dict. : a brook — a dingle) ; Ms. Tit. D 22 ac nyd oed
yno dim d6fyr onydychydic o dyfyr rygeda6c f. 144 b (= C.
Br. SS. p. 107); Add. Ms. 14921 f. 20 b yn regedoc etc.
NorthW. eskob — SouthW. esbok, E. Lhuyd, A. Br.,
Williams, lex. Cornubrit. p. 137 a: esgob, vulgo esbog ; L,
Morris, Add. Ms. 15059, f. 148 b : in Carnarvonsh. often es-
bog; cf. modem Cornish ispak; ir. intespoc, Nenn. p. 68;
gael. easbuig; manx. aspick.
mordwyo (to go by sea) ; in Brud y Tyw. y mord6ya6d,
B. of Herg. : mor6ydaéd Ms. B (dimet. dialect) p. 328, mor-
6yda6 p. 354 and so always in Ms. B (p. 317, 346, 362).
aped (atteb) : C.f'eiu. T. p. 152, S. C. III, 545 etc.; aped,
apedwch Y Gwladgarwr, 1860 (2 and 30. 6), Aberdare, etc.
wmed for wyneb (i6th cent.), see § 46; matcyn for napkin
see § 46 ; mencid, bentig, mentig for benthyg, bentfyg see
§118; diofedd for dioddef (i6th cent.; cf. also gofedd and
goddef, Powel loaniuords), uddyf and ufudd, clefydd and
cleddyf, penfeddig and pendefig see § 123.
Max Nettlau.
MÉLANGES
I.
REMARQUES SUR LES NOMS DE LIEUX EN -AC
EN BRETAGNE.
Dans son dernier ouvrage, M. d'Arbois de Jubainville,
traitant des noms de fundi en -acus, a cité un certain nombre
de lieux en -ac de la Bretagne armoricaine. Ces noms de lieux,
comme il l'a montré, sont gallo-romains ; non seulement
parce qu'ils dérivent de gentilices ou de cognomina romains, mais
encore parce qu'ils présentent ce trait caractéristique du bas-
latin qui consiste à confondre, même comme timbre, Xà et
Va longs anciens. M. d'Arbois de Jubainville aurait pu lin-
guistiquement l'établir par d'autres traits, si une plus ample
démonstration n'avait pas été superflue. Il saute aux yeux que
le traitement des autres voyelles ainsi que le consonantisme de
cts noms, dès l'époque où les Bretons les ont connus, étaient
essentiellement romans. Il s'ensuit par contre-coup, rigou-
reusement, que la langue parlée dans toute Tétendue de la
péninsule armoricaine, à l'arrivée des Bretons, était romane,
et que le celtique, comme on pouvait le conclure à priori par
analogie et d'après les découvertes de l'archéologie, en avait
disparu comme du reste de la Gaule. De plus, les noms en
-acus n'ayant pu conserver leur forme -ac qu'en zone breton-
nante, et étant devenus é dans la partie restée romane de la
péninsule, il est facile de déterminer avec une parfaite exacti-
tude jusqu'où s'est étendue la langue bretonne. Enfin, on peut
Mélanges. 387
tirer de l'étude de ces noms de précieuses indications sur
l'état de la péninsule au V-vi" siècle et la façon dont a pu se
faire l'établissement des Bretons.
Les noms en -ac sont clairsemés dans la partie de l'Armo-
rique actuellement bretonnante. Mais ils apparaissent en grand
nombre dans la zone où le breton était parlé au ix^ siècle et
d'où il a disparu vers le xi^-xii^. Le Morbihan en présente
plus de cent, et ce sont souvent des noms de simples hameaux
ou des fermes isolées. On en trouve dans le Cartulaire de
Redon une cinquantaine, pour la plupart à peu de distance de
Redon. S'ils sont si peu nombreux dans l'ouest de la pénin-
sule, cela tient à plusieurs causes. L'établissement des Bretons
s'y est fait plus tôt. Ils l'ont plus profondément transformé.
De plus, nous n'avons pour nous renseigner sur la géogra-
phie de la Cornouailles, du Léon, du Trégorrois, à part les
grandes divisions et quelques indications éparses dans cer-
taines vies de saints, que les cartulaires de Landévennec et de
Quimperlé compilés au xii^ siècle, lorsque le Cartulaire de
Redon a des chartes depuis la tin du viii'' siècle. Si l'œuvre de
bretonisation de la zone depuis devenue française n'avait pas été
arrêtée et en partie détruite par l'invasion Scand